Mais il me semble que c'est ce point qui a fait chuter le précédent gouvernement. Et encore la proposition n'était pas de baisser les retraites, mais juste de ne pas les augmenter autant que l'inflation.
Toucher les retraites en France, ça a toujours été le sujet politique le plus risqué, celui qui déclenche toujours des manifs monstres, d'où la situation où on se trouve actuellement.
La proposition du parti socialiste d'avoir une conférence social et de laisser les partenaires sociaux discuter et trouver un compromis me semble la bonne idée. On fixe un cadre clair : le régime doit être pérenne et à l'équilibre et on les laisser discuter. En général les organisations syndicales et patronales arrivent à trouver des compromis.
Et ça permet de sortir du blocage politique.
Et à titre personnel, je pense qu'il faudrait aller jusqu'au bout en créant un régime unique pour tous, que ce soit la fonction publique, le privé, les régimes spéciaux. Quitte bien sûr à prévoir dans ce régime unique des adaptations selon les carrières. Mais ça demande du temps et de bien travailler çà en profondeur, parce que ça a des impacts complexes. Rien qu'aligner le régime des retraites du public sur le privé, si on ne fait rien, ça va pénaliser ceux qui gagnent le moins et augmenter les retraites des cadres et cadres supérieurs.
Et là où je te rejoins, c'est que ça doit aussi passer par un effort sur les retraités actuels et surtout sur les retraités qui gagnent le plus.
Bref, mettre en place un processus qui sorte les politiques de la chose. Mais je doute que Macron l'accepte. Et Bayrou, vu sa proposition, je doute aussi. Ils ne voudront jamais laisser la main aux organisations syndicales et patronales sur le sujet.
"Je suis prêt à ce que dans les six mois, les syndicats, le patronat, les entreprises et les forces politiques examinent tous les problèmes et les solutions pour trouver des compromis et qu'ils remplacent l'actuelle réforme des retraites", a-t-il insisté, ramenant ainsi le délai de discussion de neuf à six mois.
Parce que mettre les politiques dedans, on sait comment ça va finir. Ca donnera rien. Il y a trop d'enjeux politiques pour que çà fonctionne à mon avis.
Les macronistes diront qu'il est hors de question d'augmenter un peu les cotisations, la gauche refusera toute augmentation du temps travaillé, le RN changera d'avis en fonction du sens du vent et tous les politiques refuseront de baisser légèrement les pensions.
D'ailleurs Bayrou a déjà dit :
"Si on trouve des compromis, ils seront la base de la réforme, a-t-il ajouté. Sinon, ce sera la réforme actuelle qui continuera de s'appliquer."
Autrement dit il est déjà en train de fermer le débat en considérant que toute discussion doit se faire sur la base de la réforme actuelle.
L'une des erreurs, à mon avis, depuis des années, c'est que le gouvernement a pris de plus en plus la main sur la sécurité sociale, alors que ça devrait exister en parallèle du gouvernement co-géré uniquement par les organisations syndicales et patronales.