Il y a plusieurs phénomènes qui ont intensifié l'exaspération et le sentiment d'abandon :
1) L'éloignement de l'autorité administrative : mon village avait une mairie qui accomplissait son travail, mais à la suite de l'agrandissement des intercommunalité et de la loi NOTRe qui a concentré 80% des compétences des communes et 90% de leur ancien budget dans celles-ci, le centre de gravité s'est déplacé. Ce qui était autrefois le pôle administratif à un ou deux kilomètre de chez moi est passé à quinze - vingt.
Le maire reçoit des demandes, mais principalement il ne peut plus que les relayer à l'intercommunalité. Il n'a plus de prise directe pour agir.
2) L'enclavement. La SNCF abandonne des liaisons chaque mois. De jour en jour, RFF détruit ses lignes secondaires pour éviter d'avoir à en payer les coûts de maintenance. Il y a des endroits, bonne chance pour les atteindre en moins d'une journée par des transports sans automobile.
3) Allons-y franchement et sans fard : communes, intercos sont en je t'aime moi non plus, mais avec certaines régions par là-dessus, elles ne sont pas aidées. Il y en a quelques-unes de régions, eh bien, il va falloir faire le ménage dans le fonctionnement. Y a de la belle incurie parfois. Faut juste imaginer que l'Europe met à disposition de ses états-membres 960 milliards en subventions sur des programmes opérationnels sur une période de sept ans. Eh bien, il y a des régions, elles perdent trois ans – trois ans pleins, hein ! – avant de permettre à ceux qui pourraient y accéder par les actions qu'ils proposent de pouvoir soumettre leur dossier ! Alors tout ce qui aurait pu être accompli de modernisation sur le territoire, pendant ce temps-là, c'est perdu. Une merveille.
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