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Plein
- Déjà, la période est à cheval entre la fin de l'ère Internet et le début de l'ère startup. Ce qui peut avoir un effet notable sur le nombre de défaillances. D'ailleurs, un premier angle d'analyse serait de regarder l'âge moyen des entreprises défaillantes ou un rapport entreprises défaillantes / entreprises créées... Depuis l'auto entrepreneur, on crée beaucoup plus d'entreprises, ceci peut expliquer qu'il en tombe en plus grand nombre. De plus, si les startups sont inclues dans ce calcul, il est d'usage que 2 startups sur 10 survivent à leur première année. Dans ce monde là, c'est vécu comme valorisant de brûler les ponts si la boite ne décolle pas assez vite. Va chercher sur Medium le nombre de post mortem de fin de projets startups, c'est la course à l'échalote chez les entrepreneurs en herbe
- Ensuite, en France on a un peu un phénomène de bac à sable... On (l'Etat, les grands groupes, la BPI... Le "système" pour schématiser) aime le startups lorsqu'elles présentent des trucs shiny paillettes au CES ou gagnent des concours d'innovation. Par contre, dès que les innovations viennent troubler les prévisions de croissance des big boys ou d'une corporation en place, là ça ne va plus du tout. On aime la disruption quand on peut la rentrer dans un business plan (j'ai entendu cette phrase en réunion alors que je buvais un café... Je me suis rarement étouffé avec autant d'emphase
)... Tout ça pour dire que trouver une petite subvention pour créer une PME un peu innovante c'est du domaine du possible (par contre faut pas essayer avec les banques qui elles ont mieux à faire qu'aider des entreprises ...
...), par contre trouver les capitaux pour générer une traction internationale c'est à peu près aussi courant que voir une licorne arrêtée à un feu rouge (pun intended !). Raison pour laquelle les Captain Train, Criteo, et autres Blablacar se financent et finissent par se faire racheter à l'international. Est-ce que c'est une fatalité ? Pas du tout. On a une position centrale en Europe, des compétences qui valent celles des meilleurs bassins d'emploi du monde, des relais internationaux solides et (pour le moment) une monnaie inattaquable. Par contre sans volonté politique d'au moins claquer le bec aux grands groupes et aux banques pour faire de la place aux jeunes, l'hémorragie va continuer. Et là ça rejoint le point sur la collusion entre les dirigeants étatiques & de grands groupes, qui n'est pas propre à la France, mais particulièrement cultivé chez nous...
- Le sentiment à l'heure actuelle dans le petit monde des startups est un peu d'attentisme doublé d'un peu de fatalisme : la Silicon Valley va tomber. Si ce n'est pas sous les coups de boutoir de ses propres incohérences, ça sera la main de Trump qui la foutra par terre, Londres ne sait plus sur quel pied danser et on se retrouve à voir monter des destinations de création de startups à Auckland ou au Cap (!). Paris est pour l'instant suspendue aux résultats de la présidentielle puisque plusieurs candidats ont ouvertement déclaré que les startups pouvaient aller se faire mettre (ce qu'elles feront volontiers direction Berlin ou Stockholm)