Bienvenue sur JeuxOnLine - MMO, MMORPG et MOBA !
Les sites de JeuxOnLine...
 

Panneau de contrĂ´le

Recherche | Retour aux forums

JOL Archives

Carré blanc sur fond blanc.

Par Jeanne DoreggaN le 1/10/2002 Ă  2:53:22 (#2263111)

D’abord, tout est noir. Ce genre de noir qu’on ne voit jamais la nuit, une obscurité qui n’admet aucune lueur, aucune couleur, aucun relief. Jeanne sent son esprit privé de corps errer dans ce qui semble être le néant. Neo, où es-tu ? Elle n’aime pas cela. Sa voix trahit son angoisse.

Ensuite vient le silence. Un silence pesant et inviolable, qui emprisonne toute chose dans sa gangue étouffante. Jeanne sent qu’il se passe quelque chose d’anormal, mais il est trop tard pour le combattre. Elle se sent coupée de tout, et même, peu à peu, coupée d’elle-même.

Le souvenir de la chute s’efface, et les douleurs avec lui. D’où est-elle tombée, d’ailleurs ? Et comment ? Elle se rappelle les ricochets sur la falaise, deux… ou trois ? elle ne sait déjà plus. Le grondement assourdissant du vent à ses oreilles résonne encore de loin en loin, comme l’écho d’un écho, quelque chose d’irréel qui ne tarde pas à s’estomper lui aussi. Bien sûr, il y a le fracas… Si violent qu’il ne s’oublie pas, la brutalité du choc contre la pierre, enfin, tout en bas. Mais cela est allé si vite… Elle n’en garde qu’une image fausse et trompeuse, jusqu’à se demander si vraiment cela a eu lieu un jour.

Enfermée dans sa sphère opaque, elle sent la solitude l’assaillir, alors que chaque instant l’éloigne de l’âme qu’elle aime, et de leur enfant. Elle voudrait appeler et implorer, mais le silence fait loi, et rien ne saurait le troubler. Pourtant, progressivement, elle commence à percevoir des mouvements, des ombres fugaces, des spectres qui passent et s’éloignent tout autour d’elle. Pourquoi tous ces défunts s’agitent-ils ainsi ? Elle ne veut rien avoir à faire avec eux, sa place est parmi les vivants. Mais où est son corps, d’ailleurs ? Elle a cessé de le sentir.

Au temple, les prêtres s’affairent autour de l’accidentée. Sa pierre de destinée a fait le plus important, bien sûr, mais cela reste très insuffisant. Ils aimeraient qu’elle s’éveille, qu’elle puisse sourire et dire que tout va déjà mieux. Les soins sont laborieux et épuisants, mais il n’y a vraiment pas de quoi être pessimiste. Avec un peu de chance, elle aura même repris connaissance avant l’arrivée de son mari, qui a pourtant été immédiatement prévenu, mais qui ne pourra pas être là avant quelques temps encore.

Enfin, elle ouvre des yeux un peu hagards, cherchant à bouger son corps endolori. Ses lèvres s’efforcent d’esquisser un pâle sourire, instinctivement, à la vue des gens penchés sur elle. Son corps est encore souillé de sang par endroits, mais elle ne s’en rend pas compte. Pour l’heure, elle cherche la première question à poser, et les forces nécessaires pour la poser. Cela lui prend cinq bonnes minutes, le temps d’inquiéter ses guérisseurs qui guettent toujours le premier signe, et alors elle se décide à parler.

Par Anarya le 1/10/2002 Ă  12:28:18 (#2264514)

:lit: :amour: :merci:
dsl je préfère mettre des smiley que de dire c joli et blablabla...

Par Alanis Lyn le 1/10/2002 Ă  12:41:14 (#2264568)

Un coup elle est empoisonée, un coup elle tombe d'une falaise, ou alors elle est out suite a son accouchement... Toujours cassée cette Jeanne ! :p

La suite ?

Par Lysanda le 1/10/2002 Ă  17:24:24 (#2265930)

c'vrai ca commence a etre une habitude
allez la suite!

Par Ibuki Tribal le 1/10/2002 Ă  18:54:27 (#2266456)

toujours agreable a suivre :lit:

Par Gabriel Thylin MSF le 1/10/2002 Ă  19:20:48 (#2266687)

:lit: :) *attend aussi la suite*

Par Jeanne DoreggaN le 1/10/2002 Ă  21:59:56 (#2267474)

CÂ’est Ă©trange, tous ces gens autour de moi.
Que me veulent-ils ?
On dirait des prĂŞtres.
C’est à moi qu’ils s’intéressent ?
Suis-je blessée ?
Je nÂ’ai pas mal.
Ils me regardent comme si jÂ’Ă©tais morte.
De tous les dieux, quÂ’est-ce quÂ’ils ont lÂ’air inquiets !
Où m’ont-ils emmenée, au fait ?
Sûrement un temple.
Ca ne me dit rien.
Il faut que je me lève, ou au moins que je leur parle.
Mais que dois-je leur dire, dÂ’ailleurs ?
Je ne les connais pas.
JÂ’aimerais bien voir un visage familier, parmi tous ces inconnus.
Pourquoi m’ont-ils emmenée dans un lieu pareil pour me soigner ?
Je me sens plutôt bien pour une blessée.
Tiens, un nouveau vient dÂ’arriver.
Je nÂ’ai toujours rien dit, il faut que je trouve quelque chose.
Ce nÂ’est pas un prĂŞtre, lui.
Un guerrier, plutôt mignon d’ailleurs, mais sacrément inquiet lui aussi.
Oups, il me parle et je n’ai rien écouté.
Je souris un peu, ça semble le rassurer.
Il me serre la main dans la sienneÂ…
CÂ’est gentil, mais un peu familier, quand mĂŞme.
Je ne sais plus quoi dire du coup.
Entourée de prêtres dans un temple, ça n’a jamais été un bon cadre pour les rencontres.
JÂ’ai vraiment lÂ’impression que si je lui parle, je vais ĂŞtre terriblement maladroite.
Ce serait tout de mĂŞme dommage.
Je voudrais bien congédier les prêtres mais…
Enfin, ça va se voir, forcément.
Et Ă  quoi je pense, encore ?
Je pourrais peut-être m’inquiéter de ma santé avant de divaguer ainsi.
Comment suis-je arrivée là, déjà ?
Je ne peux pas mÂ’en souvenir, puisque jÂ’Ă©tais inconsciente.
Que faisais-je hier, tout simplement ?
Rien de spécial, pourtant, il me semble.
A vrai dire, je ne me rappelle plus trop.
JÂ’ai peut-ĂŞtre perdu connaissance durant plusieurs jours.
Oui, ce doit ĂŞtre cela.
JÂ’ai faim, dÂ’ailleurs.
Sans doute que je nÂ’ai pas pris de repas depuis que je suis au temple.
Je pourrais leur demander Ă  manger, aux prĂŞtres.
C’est naturel, en se réveillant, après tout.
Ils me parlent encore !
Il faut absolument que je repose les pieds sur terre.
Aïe, le guerrier a l’air de me reconnaître.
Une vieille connaissance sûrement, et je suis incapable de retrouver qui.
Le mieux est encore de faire semblant, en espérant qu’il me donne un indice.
Ils me demandent si je les entends.
Quelle question, je ne suis pas sourde.
CÂ’est vrai quÂ’il faudrait que je le leur dise, plutĂ´t.
« J’ai faim… »
J’ai oublié de dire bonjour, bravo.
J’espère que le sourire fera passer l’impolitesse.
Ils doivent se demander d’où je sors, avec mes manières gaillardes.
Oh, le guerrier me sourit.
Il a l’air rassuré depuis que j’ai parlé.
JÂ’ai donc lÂ’air si maigre ?
Je me redresse finalement.
Ils mÂ’aident et jÂ’avoue que ce nÂ’est pas de trop.
Mes muscles me lancent et me brûlent.
Je me demande ce qui mÂ’a mis dans un Ă©tat pareil.
J’ai dû passer quelques siècles sous des tonnes de gravats.
Il m’inquiète, lui.
VoilĂ  le guerrier qui se colle Ă  moi comme si jÂ’Ă©tais sa sÂśur.
Enfin un peu plus que si jÂ’Ă©tais sa sÂśur, mĂŞme.
Au moins, ça n’a pas l’air de déranger les prêtres.
Je pourrais me présenter, ce serait la moindre des choses.
Quoique non.
Il me connaît, apparemment.
Si je me présente, il va se dire que je l’ai oublié.
Comment peut-il bien sÂ’appeler ?
Il a à peu près mon âge et je ne me rappelle pas l’avoir vu dernièrement.
Il me tutoieÂ…
Si je le tutoie aussi, jÂ’ai peur quÂ’il ne devienne un peu trop entreprenant.
Un vous ne gâchera rien.
Cela freinera un peu son affection débordante.
« Mieux, déjà bien mieux. Je vous remercie. »
Cette fois, le sourire n’a pas gommé la maladresse.
Soit il doute que j’aille mieux, soit il s’est vexé du vous.
Ah.
CÂ’est lui, Neo, me dit-il.
Pourquoi ai-je aussi peu de tĂŞte ?
Même avec le prénom, je n’arrive pas à le remettre, ça devient gênant.
Ouf, un prĂŞtre revient avec le plateau de fruits.
Changeons de conversation.
Je vais passer aux questions pratiques, ça ne m’engagera à rien.
« Comment suis-je arrivée ici, s’il-vous-plaît ? »
J’ai été aimable, mais je les surprends tout de même.
Ils ne le savent pas non plus.
Ils croyaient que jÂ’allais leur apprendre.
Bon, ce n’est pas très important, après tout.
« Et où suis-je, exactement ? »
A Silversky !
Quelle question.
Ils ont l’air de bien connaître, eux.
J’ai envie de leur signaler que je n’ai pas étudié tous les temples du continent.
Si je demande où est Silversky, ils vont encore me prendre pour une attardée.
« Je pourrai bientôt rentrer chez moi ? »
Je m’inquiète à mon tour.
L’homme, ah oui, Neo, propose de m’emmener ‘à la maison’.
Après avoir mangé, bien sûr.
Mais quand mĂŞme, ce nÂ’est pas lÂ’audace qui lui manque.
Je ne suis pas forcément contre, il faudrait y repenser.
Enfin non, pas comme cela.
Je vais avoir lÂ’air de quoi ?
Je le remercie tout de mĂŞme.
« Un peu de repos, et je trouverai bien la route seule. »
J’ai encore dit une énormité.
CÂ’est vrai que sans savoir oĂą est Silversky, cÂ’est peut-ĂŞtre plus long que je ne le crois.
Ils ne sont pas aidants, ces prĂŞtres.
C’est ce Neo qui les a payés ?
« A combien de lieues sommes-nous de… »
De quoi, au juste ?
Il faut que je trouve une ville qu’ils connaîtront forcément.
Evidemment, aucun nom ne me vient en tĂŞte, bravo.
Ils me relancent, et je ne sais pas quoi dire.
CÂ’est fou, cela, je suis incapable de retrouver le nom exact de ma destination.
Je bredouille un peu alors quÂ’ils insistent.
Les voilà à nouveau inquiets, s’ils avaient cessé de l’être.
« …de la capitale ? »
Ce sera déjà ça, si je parviens à la capitale.
Je suis Ă  la CapitaleÂ…
Evidemment, si on ne parle pas du mĂŞme royaume, on ne sÂ’en sort pas.
Je nÂ’arrive pas Ă  le croire.
J’aurais changé de royaume durant mon évanouissement.
« Je voulais parler de la capitale de… »
Mmmh.
Laquelle ?
CÂ’est Ă©trange, le nom mÂ’Ă©chappe encore.
Je fais un effort de mémoire, un peu plus long que les précédents.
Petite moue, parce que cette histoire me dérange.
Pour m’en sortir, j’essaie de retrouver des indices par association d’idées.
Ma langue est leÂ…
Le Roi sÂ’appelleÂ…
Je suis née à…
La région est le…
Et les nobles ?
OĂą vivent mes proches ?
Comment s’appellent-ils, déjà ?
Ma famille se nommeÂ…
Mmmh.
Je les vois pâlir à mesure qu’ils me voient pâlir.
JÂ’essaie de rassembler quelques souvenirs pour me rassurer.
Mes pensées se déroulent sous mes yeux comme une pelote inutile.
Tout est vierge, tout est vide.
Je ne sais mĂŞme plus mon nom.
Tout est désert, tout est blanc.
Je panique.
Je me crispe Ă  la main offerte.
JÂ’ai peur.
Si peur.
OĂą suis-je ?
Que se passe-t-il ?
Carré blanc sur fond blanc.

Par Gabriel Thylin MSF le 1/10/2002 Ă  22:08:54 (#2267514)

:lit: agreable et vraiment original dans la forme :amour:

Par Alanis Lyn le 1/10/2002 Ă  23:04:36 (#2267752)

:amour: Tres agreable a lire :amour:

Par Azaël Lloth le 2/10/2002 à 1:18:13 (#2268241)

:lit: *Pareil que Gabriel* :merci:

Par Azulynn Tvar le 2/10/2002 Ă  7:14:25 (#2268621)

*adore* :amour:

Par Leylia le 2/10/2002 Ă  14:05:59 (#2270076)

:lit: Superbe :) :merci:

Par Dragon-Stowh OL le 2/10/2002 Ă  17:28:12 (#2271032)

HĂ© bah...
y en a qu'on tjs des problèmes :rolleyes:
Sinon c'est passionant:lit: :amour:

Par Syndrael le 2/10/2002 Ă  19:30:48 (#2271783)

:lit: *Remonte en silence, puisque tout a été dit* ^^

Par Ibuki Tribal le 2/10/2002 Ă  22:56:04 (#2272793)

excellent...

Par Aina HarLeaQuin le 2/10/2002 Ă  23:47:36 (#2273045)

*avait osé louper la suite de ce post, heureuse de s'être rattrapée* :merci:

Par Jeanne DoreggaN le 7/10/2002 Ă  13:10:42 (#2291017)

Jeanne rentrait chez elle, la tête emplie d'idées qui se bousculaient et se chevauchaient en dépit de toute cohérence. Chez elle Elle s'était décidée à l'admettre refuser eût été absurde mais en vérité cette maison ne lui procurait rien des communes sensations du « chez soi ». Cétait un abri pour la nuit, un endroit où elle rangeait ses effets personnels, un lieu où vivre, sans quelle ny ait la moindre attache aussi longtemps quelle puisse chercher dans ses souvenirs. Ce nétait que partiellement vrai. Errer dans une ville inconnue, sur une île inconnue, entourée dinconnus était une épreuve de chaque instant. Pourtant, bien quelle ne se lavouât pas, cela saltérait depuis plusieurs jours. Les impressions de déjà-vu se multipliaient, à limproviste, toujours aussi fugitives que frustrantes, là au détour dune rue, ici en fermant une porte, parfois en croisant un regard et tantôt en marchant sur la plage. Et il y avait toutes ces histoires qui bourdonnaient dans son esprit, comme mille millions de murmures confus qui lui raconteraient des bribes dignorance.

Elle avait passé laprès-midi à lire le journal. Et la matinée, aussi. Comme hier, et avant-hier. Un journal qui la fascinait parfois, à moins que ce ne fut le détachement total quelle ressentait vis à vis du récit. Là encore, cétait partiellement faux. Les pages noircies du journal retraçaient des épisodes de la vie dune certaine Jeanne, une inconnue dont elle avait repris le nom, par périodes inégalement décrites, presque systématiquement synonymes de solitude ou de détresse. Mais la façon dont elle avait retrouvé tous ces précieux feuillets avait quelque chose de réellement troublant. Caché où il était, personne naurait dû pouvoir mettre la main dessus. Surtout pas elle, et surtout pas par hasard. Cela rejoignait les multiples réminiscences qui se bousculaient à la lisière de sa conscience, sans quelle ne puisse jamais faire plus que les effleurer. Plus elle lisait, plus elle se sentait assaillie par ces souvenirs étrangers auxquels elle navait cependant pas accès. Cela faisait leffet dune infinité didées sur le bout de la langue, quelle ne pouvait attraper ou ordonner, de quoi laccabler de migraines pour le restant de ses jours.

Elle ouvrit la porte dune main assurée et elle visita dun regard la salle qui servait de séjour et de cuisine. Elle entra et elle referma soigneusement la porte. Elle aperçut lhomme qui vivait avec elle, Neo, et ils se sourirent. Elle ouvrit la porte, avec franchise, et elle balaya la grande pièce dun rapide coup dil. Elle entra et elle referma la porte avec soin. Elle vit Neo, ils se sourirent, encore, et elle ouvrit la porte, avec assurance. Dun regard, elle balaya la salle dentrée et elle entra, en refermant soigneusement la porte. Lorsquelle vit Neo, ils sourirent tous deux, et elle ouvrit la porte, sans hésiter. Neo savança vers elle et passa doucement ses bras autour de sa taille, son sourire effacé derrière un voile dinquiétude. « Jai déjà vécu cela » murmurait Jeanne. Lespace de trois secondes, elle sétait sentie extrêmement troublée, une fois de plus désorientée par des déjà-vu obsédants.

Le corps de son mari ( ?) contre le sien était rassurant, ses lèvres lui offraient la chaleur de loubli et ses caresses le long de son dos linvitaient à retrouver un peu de sérénité. Elle ne savait pas, elle ne se rappelait plus, si cet homme avait réellement été marié à la femme quelle avait été. Mais cela ne lui importait pas vraiment, quel que soit le passé, elle se savait amoureuse, et son charme comme sa tendresse lui plaisaient de toute façon. Certains avaient tenté de lapprocher ces derniers temps, en sachant quelle avait perdu la mémoire, et peut-être en voulant retenter avec elle ce quils navaient pas réussi une première fois. Elle nen avait pas fait grand cas. Elle avait trop à faire avec elle-même pour se jeter dans les bras dun homme, et linsistance narrangeait rien. Avec Neo, cela avait été différent. Il se montrait toujours aussi attentionné et fou, la traitant avec des égards de déesse bien quelle fût devenue une étrangère, et son regard portait chaque fois cette même intensité et cette même passion qui leffrayaient presque. Elle navait pas cherché à résister à quoi aurait-elle dû résister, dailleurs ? les sentiments et laffection quil lui témoignait laidaient beaucoup à traverser cette période difficile.

Leurs caresses perdaient en douceur, alors que chacun de leurs gestes senfiévrait dun peu plus denvie et que leurs corps sallégeaient de vêtements devenus incongrus. Ils saimèrent là, contre le mur et au bord de la table, marchant sur une robe, buttant contre une paire de bottes négligemment abandonnées, avec une gourmandise animale qui savait si bien soigner le vague à l'âme quelle sefforçait de combattre. Ils saimèrent avec fougue et vigueur, plus encore que chaque autre nuit, à seffondrer sur le sol et oublier linconfort du plancher, suant et haletant, tandis que chaque mètre parcouru évadait un peu plus Jeanne de son océan de troubles. Jusquà la délivrance. Un cri plus long et plus fort, crispé et tendu, un instant de fusion alors que Neo se déchargeait de toute la tension quils avaient fait croître jusquà linsupportable, et toutes ses pensées bouleversées, balayées. Une vague brûlante qui semblait partir de son bassin pour ravager tout son corps et surtout son esprit, prête à ne laisser plus rien, arrachant de leurs gonds toutes les portes timidement verrouillées.

La tempête avait laissé une mer dhuile et un calme irréel. Bien plus que cela, en fait. Cétait comme davoir fini la lecture dun long roman, dont lhistoire reste imprégnée dans notre esprit, leffet une fois de plus décuplé à linfini. Une foule incommensurable de souvenirs étrangers non, pas étrangers ! au contraire lui étaient venus (revenus ?) et amplifiaient encore son bien-être dun sentiment de plénitude totale. Etrangement, il lui fallut assez longtemps pour comprendre. La première chose qui la troubla et lamena à réfléchir sur ce quelle ressentait, ce fut Neo, qui lembrassait à nouveau. Elle vit presque en double lhomme quelle aimait, son mari et linconnu qui sétait occupé delle ces derniers jours, et les images fusionnèrent progressivement. Dans un malstrom déroutant, ses souvenirs anciens se reliaient à ce quelle avait vécu depuis laccident. Elle se laissa emporter par les nouvelles caresses de Neo, et les mots quelle susurra à son oreille lui firent immédiatement comprendre ce quil venait de retrouver, et apportèrent dautant plus denthousiasme à leur nouveau corps à corps.

Par Syndrael le 9/10/2002 Ă  15:56:42 (#2304909)

:lit: :eek: :amour:
*Se flagelle d'avoir attendu si longtemps pour le remonter*

Par Ibuki Tribal le 9/10/2002 Ă  23:18:50 (#2307991)

* :amour: *

JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine