Réminiscence-Cauchemar.

Par Aina HarLeaQuin le 18/9/2002 à 17:30:49 (#2181967)

Le corps est devant elle... Elle s'approche lentement de lui. Aucune vie ne semble en émaner. Froid, vide, mort tout simplement. Ce visage si cher, aimé de tout son être. Sa chair, son sang, son fils. Elle lève les yeux un instant pour contempler les yeux rougeoyants de la statue, ces yeux qui lui parlent chaque jour, ces yeux qui tentaient de lui imprimer cette chose dans la rétine. Lui dire qu'il avait mis fin à ces jours. Lui au début de sa vie, promis à un avenir sans faille. Lui si fanatique... Ce n'est pas possible. La prêtresse pose les mains sur le corps, le secouant, lui demandant de se réveiller... Elle n'est plus que colère...

...Sursaut. La flamme de la bougie vacille encore. Elle est au creux de son lit. Un goût de sang au fond de la bouche.
Lentement elle se lève, cachant sa nudité au creux d'une cape. Puis se dirige vers l'autel. Cet autel qui la hante.
Elle ouvre la porte avec une légère hésitation. Le cauchemar encore présent au fond de son esprit. Et là face à elle la statue de son rêve, ces yeux avec cet éclat de rubis. Puis un rire, un rire dément qui emplie sa tête alors que la Vérité éclate de nouveau. Que sa mémoire revient par bribes.
Les Vents s'engouffrent alors dans la pièce alors que la colère revient, sourde, brûlante. Un tourment de haine et de déception. Y laissant libre cours, Aina hurle une seule phrase...

Azaël, fils indigne, lâche de la pire espèce!!

Elle tombe à genoux, le regard rivé sur la statue... Comme il est doux d'oublier certaines choses. Si seulement elle avait l'occasion de le gifler, de lui montrer qu'on ne laisse pas sa tâche aussi facilement, de lui dire qu'elle était horriblement fière de lui... si seulement.

Par Caithness Galliano le 18/9/2002 à 17:54:18 (#2182183)

Lorsque les méandres de la mémoire emprisonnent les souvenirs et ne les laissent en sortir là où l'ombre carresse l'Esprit, nul ne peut raviver la raison.
Draîner, aspirer, siphonner et vivre de tous les vices,
Attirante et sans fin est la tentation.

Lorsqu'on ne peut oublier, là où tout souvenir se frappe et se mélange,
Naît une certaine démence.
Folie d'exister, soif de perdre, de laisser derrière soi.
Envie de cesser, d'entrer dans le noir, de se vider.
Éternelle et mortelle demeure la tentation.

Lorsque l'Être torturé par ces images incessantes,
Qui ne cessent de défiler dans son esprit,
De défier l'oubli.
Décide d'y mettre fin.
Sanglante et Mortelle, est la tentation.

Et lorsque le corps gisant sur le sol,
Vidé d'essence de vie,
Finallement retrouvé,
Pour pouvoir le rammener un jour.
Frustrante et manipulatrice demeure la tentation...

Par Fenrill le 18/9/2002 à 18:50:15 (#2182615)

Le passé ressurgit toujours... même voilé il se découvre... j'en sais quelque chose...

Par Aina HarLeaQuin le 19/9/2002 à 0:42:05 (#2185163)

…Vas-tu te taire petite idiote? Pour qui te prends tu à vouloir échapper à mon emprise? Crois tu qu'on puisse sortir de mes fils sans en payer le prix? Vas-tu recommencer à vouloir me berner?
Tu es là, de nouveau. Tu reviens vers Moi. C'était affreusement prévisible, tu es affreusement prévisible. Les liens ne se défont pas si aisément. Tu as prêté allégeance une fois, tu recommenceras mais cette fois ci jusqu'à ta mort.
Ainsi Je le veux et ainsi il en seraÂ…

…La Voix raisonnait dans sa tête. Martelant son esprit comme un marteau. Elle s'éveilla de nouveau, allongée devant cette fichue statue. Etrangement cette effigie semblait jubiler. Jubiler d'un plaisir non pas malsain mais légitime. Les frissons parcourant le corps de la Prêtresse cessèrent presque immédiatement. Cette Voix n'était pas une menace mais une assurance.
Elle s'était endormie en ce lieu comme une enfant, épuisée par la rage qui était finalement sortie d'elle. Sa chère araignée veillant sur son sommeil, proche de son visage.
Se relevant tout en prenant soigneusement sa protégée contre elle, elle se rendit compte que les choses n'allaient pas être faciles. Que son chemin serait sûrement un calvaire.
En se glissant au creux de ses draps, un sourire affleura sur son visage. Elle avait souffert tout ce qu'il était possible de souffrir maintenant. Elle avait perdu tout ce qu'il était possible de perdre. Mais sa Foi ne l'avait jamais quittée. Et aujourd'hui, elle arrivait à se reconstruire une vie. Elle était prête à se plier à toutes les exigences pour y arriver. Elle serait sûrement récompensée, n'en déplaise à certains.