L'enseignement en France et à l'étranger

Répondre
Partager Rechercher
Finalement l'effondrement de l'Éducation en France va être plus rapide qu'anticipé, il va manquer près de 2000 enseignants en Ile-de-France (et fort à parier que l'essentiel sera en Seine Saint-Denis), ainsi qu'un manque significatif d'enseignants en milieu rural, au point de préparer des classes en visio-conférences :
Citation :
Les académies ne savent plus quoi inventer. À l’approche des grandes vacances, ça turbine pour pallier la pénurie chronique d’enseignants remplaçants. Parmi les trouvailles locales, on a beaucoup glosé sur les opérations « job dating » lancées par Versailles, puis Amiens, qui visent à créer un vivier susceptible de venir renflouer les effectifs de contractuels.

Mais les « innovations » dépendent aussi des spécificités locales. L’académie de Nancy-Metz, qui a perdu 495 postes d’enseignants du secondaire depuis 2017, a ainsi opté pour le recrutement d’une brigade de sept visio-remplaçants. Le rectorat souhaite qu’elle soit composée majoritairement de TZR volontaires – des professeurs titulaires affectés sur une zone de remplacement –, sans toutefois exclure la présence de contractuels. Dès la rentrée scolaire, ils seront prêts à venir en renfort, en cas d’absences dans l’académie.

Source : https://www.telerama.fr/enfants/penu...nt-7011057.php
Bref il ne faudra s'étonner si le niveau des élèves continuent de baisser s'il n'y a plus personne pour leur enseigner quelque chose.
Les problèmes de recrutement de cette année était prévue.

Citation :
La réforme du master MEEF est par ailleurs en partie responsable d'une rentrée particulière. Depuis cette année, les étudiants en master MEEF passent en effet le concours en M2 et non plus en M1. Or, les étudiants qui arrivent en M2 cette année ont déjà obtenu le concours en M1 l'année dernière, ce qui réduit le vivier de candidats.

Pour la question, pourquoi les zones rurales et les l'île de France peinent à recruter, cela n'a rien de sorcier.

Pour les premiers, le problème, il n'y a rien.
Un jeune enseignant ou professeur des écoles qui y arrivent se retrouve seul. Le dynamisme est faible, les possibilités sociales aussi. Les logements sont rares, chers pour les prestations et non adapté pour un célibataire.
S'ils y vont en famille, bon courage pour trouver une place en crèche, nourrice, voir une place à l'école... Il y a une énorme discordance entre les discours des présidents des collectivités rurales et les moyens sur le terrain.

Pour les seconds, le coût de la vie et l'insécurité.
Un jeune enseignant ou professeur des écoles qui y arrivent n'a pas les moyens de se loger. Il peut se retrouver à XX km de son lieu d'exercice. Pour peu qu'il finit dans une zone difficile, il va être exposé à une violence dont il n'est pas préparé.

À ces deux gros points, il faut ajouter un point commun à toutes les administrations d'État, la faible attractivité. Les agents sont au premier rang des conflits qui touchent la société. En plus de subir une mobilité forcée, les rémunérations sont gelées. Il y a un vrai malaise parmi les fonctionnaires d'État et j'ai le sentiment que la déprime n'est pas loin de rejoindre celle de la FPH.
Cette faible attractivité se traduit directement dans les inscriptions aux concours.
L'administration n'est plus une vocation mais un choix par défaut. Il faudrait extraire les données à partir des listes mais je serais assez peu surpris si les zones avec un fort taux de chômage sont surreprésentés par rapport aux zone où le chômage est faible. Or, bon nombre des métiers proposés demandent une vocation, à minima pour le service public.
Citation :
Publié par Anthodev
Finalement l'effondrement de l'Éducation en France va être plus rapide qu'anticipé, il va manquer près de 2000 enseignants en Ile-de-France (et fort à parier que l'essentiel sera en Seine Saint-Denis), ainsi qu'un manque significatif d'enseignants en milieu rural, au point de préparer des classes en visio-conférences :

Bref il ne faudra s'étonner si le niveau des élèves continuent de baisser s'il n'y a plus personne pour leur enseigner quelque chose.
D'autant qu'ils ne sont plus capables de recevoir le moindre enseignement pour une partie grandissante d'entre eux. Hurlements, bêtise crasse, absence quasi totale de vocabulaire, incapacité pathologique à la concentration, absence absolue du moindre effort, inaptitude à la lecture et à la production de l'écrit, absence des règles élémentaires du savoir vivre, hétérogénéité ingérable des classes qui tire forcément tout le monde vers le plus petit dénominateur commun, et j'en passe, forment le quotidien d'une part croissante des collégiens de ce pays (ce dont tous les collègues peuvent témoigner à des degrés divers sur l'ensemble du territoire et des milieux).
En ce qui me concerne, cette page se tourne.
Citation :
Publié par Fnord
Dans le même temps, pour le secondaire, on commence à créer des "visio-remplaçants", uniquement pour les remplacements de courte durée : 7 semaines ().
L'effondrement s'accélère.

Je pense qu'il est en bonne partie voulu et accepté. Il y a ceux qui veulent que le privé récupère la mise. Il y a ceux qui pensent qu'un peuple imbécile est plus facile à gouverner (hint : non), il y a ceux qui pensent que la révolution passe par la destruction de la culture, de la langue et de la science bourgeoise phallocratique blanche. Il y a ceux qui n'en n'ont rien à foutre. Il y a ceux qui se servent de l'école comme d'un jouet pour satisfaire leurs égos contrariés et leurs désirs de respectabilité scientifique. Et au coeur du problème, il y a une administration centrale démissionnaire, qui ne conçoit l'autonomie (des établissements, des équipes…) que comme un moyen d'en foutre encore moins. Je n'ai toujours pas digéré ce mail nous demandant de définir les 21 compétences de l'éducation aux médias pondues par le ministère...

Bref, à moins d'une reprise en main vigoureuse et d'une réforme profonde, je ne vois pas trop ce qui peut sauver le public. Cela viendra, mais il faudra sans doute toucher le fond (anomie généralisée, guerre civile...) pour qu'on s'y mette.
https://www.lemonde.fr/societe/artic...1751_3224.html


Citation :
Ce qui devait rester exceptionnel et s’expliquer par le contexte de pandémie se serait-il « installé » dans les consciences ? La pratique du rehaussement des notes « par lots » a de toute évidence perduré. Outre le fait qu’il agace les correcteurs, qui estiment leurs évaluations « déjugées », cet épisode inquiète : pourquoi cette pratique ? Jusqu’où, et jusqu’à quand ?
Citation :
L’évolution de la procédure de retouche des notes date de la session 2020, lorsque l’harmonisation numérique, par grands groupes de dossiers, est devenue possible. Une procédure « industrialisée » rendue indispensable par les circonstances : à l’époque, alors que le bac est annulé pour la première fois de son histoire, il s’agit de générer des notes de contrôle continu à partir des bulletins scolaires des deux premiers trimestres. Les notes sont tellement disparates d’un lycée à l’autre que des interventions massives sont nécessaires pour égaliser les résultats. Les consignes sont claires : les harmonisations ne peuvent se traduire que par un maintien ou une hausse des moyennes obtenues au cours de l’année.
Citation :
Des témoignages de correcteurs, notamment dans l’académie de Lyon, semblent corroborer l’idée d’une bienveillance chiffrée à l’avance. Un correcteur lyonnais, qui ne souhaite pas donner son nom, rapporte que son inspecteur a demandé d’atteindre une moyenne de 11,5/20. « Les copies ont toujours été harmonisées, ce n’est pas nouveau, indique-t-il. Mais là, c’est institutionnalisé. On nous demande explicitement d’atteindre telle note. » Dans la même académie, une enseignante d’une autre discipline, qui souhaite également garder l’anonymat, indique que son inspectrice a dit aux correcteurs de « tendre vers le 20/20 ». Dans son lot de copies, elle en avait attribué deux. Plusieurs autres sont apparus ensuite, à son insu.
Citation :
En outre, le processus n’est pas terminé pour la session 2022 : les notes du grand oral et de l’épreuve de philosophie seront elles aussi soumises à harmonisation, avant la tenue des jurys de délibération – ceux où l’on accorde quelques centièmes de point pour obtenir, par exemple, une mention – qui se déroulent début juillet. Dans ces derniers, il n’est évidemment jamais question de retirer des points à un candidat. Mais seulement d’en ajouter.
L'EN devient un gigantesque village Potemkine. Tout le système d'évaluation est bidon. Sauf les éléments extérieurs, comme TIMSS, PISA ou la DEPP. La prise en compte du contrôle continu dans les examens et les procédures d'admission est un désastre.

Ainsi, au collège, tous les élèves qu'on envoie en prépa-pro ont des dossiers qui feraient croire qu'ils méritent les palmes académiques voire le prix nobel. Sinon, ils n'ont aucune chance vu que les autres bahuts pipotent allégrement.
Il y a eu des remontées de notes par matière.
En physique, je n'ai rien vu. Par contre, une collègue en SI a vu toutes ses notes remontées (typiquement de 2 à6, ou de 8 à 13, parmi les exemples qu'elle m'a montré.
En maths (STI2D), pareil, remontée de notes autour de 2 à 4 points par copie. La collègue a retrouvé la fonction utilisée : on a rajouté à toutes les copies entre un tiers et un quart des points qui manquaient pour arriver à 20.
L'association des profs d'histoire géo a fait remonter le même genre de trucs.

Le plus beau, ce sont les raisons données par les inspecteurs et le ministère quand on leur a demandé :
C'est pour garantir l'équité des candidats entre les deux sujets (il y avait un sujet de chaque spé pour le jour 1, et un autre pour le jour 2). Juste pour préciser, les barèmes ont été établis sur la base de 300 copies corrigées choisies au hasard. Quelle est la proba qu'après ça, il y ait encore 4 points d'écart, à votre avis ?
Par ailleurs, en STI2D, il n'y a qu'un seul sujet, mais l'inspection a quand même sorti que c'était pour l'équité entre les sujets.
Et une de mes collègues avait corrigé des copies des deux jours, et les deux ont été remontées
Un pays dans lequel l'éducation est aussi mal en point et déjugé ne peut que se déliter.
On le voit déjà, remarquez.

La première année, je me suis retrouvé avec des 6èmes, d'un niveau hétérogène et assez faible au final.
On m'a dûment fait remarquer que j'étais dur de n'avoir que 11/12 de moyenne pour ces pauvres petits 6èmes.
Les collègues tournaient à 16/17 de moyenne donc forcément ... (sachant qu'il y en a dans le tas qui ne font jamais rien et rendent copie blanche quoi qu'il advienne)

Et le bac ... c'est une honte, une vraie.
Mais dès qu'on parle de mérite, on a tous les pseudo bien-pensants sur le dos donc ... on nivelle par le bas, encore et toujours.
Pour une meilleure égalité et donner à tout le monde ses chances, y compris et surtout à celui qui n'en veut pas.

Au détriment de ceux qui veulent apprendre et travailler et à qui on inflige toute la journée des tocards quasi illettrés, à qui on passe toutes les conneries à la maison (voire on les incite) et qu'on inflige de s'occuper en priorité.

Personnellement, même si je vais contre la tendance générale, j'ignore ce genre d'énergumènes et travaille pour ceux qui veulent travailler. S'ils m'emmerdent ou s'ils emmerdent ceux qui veulent bosser, ils dégagent.

Au moins, je crois (naïvement peut être) ainsi que je pourrais peut être en sauver quelques uns de ce désastre.
Citation :
Publié par Avrel
Au moins, je crois (naïvement peut être) ainsi que je pourrais peut être en sauver quelques uns de ce désastre.
Et quel est ton projet pour les autres ? Quelle place les attend dans la société ?
Citation :
Publié par Galatium
Et quel est ton projet pour les autres ? Quelle place les attend dans la société ?
La place qu'ils voudront bien trouver une fois qu'ils accepteront les règles de la dite société.
Quant à mon projet ? Il n'est pas différent de celui pour les autres, dès lors qu'ils en veulent bien. Le cours est le même, et je les aide volontiers s'ils veulent progresser.

A défaut, j'essaie de donner à boire à un âne qui n'a pas soif.

Peut être que cela te choque de ne pas forcer un tel âne à boire mais ... moi, si.
Juste pour information sur les notes. Quand je faisais passer le bac en 2005 (oraux des sections technologiques), les IA-IPR de l'époque (messieurs PIFFAULT et REPPERT -----> les responsables ne sont pas anonymes) avaient envoyé une note aux correcteurs / examinateurs disant que pour l'année, la moyenne des oraux serait fixée à 12 / 20... Il faudrait que je range mes archives pour voir si je peux la scanner. J'avais appelé pour avoir des explications, ne comprenant pas comment une moyenne pouvait être définie avant l'épreuve. On m'a répondu que je faisais des problèmes, et qu'on réglerait ça lors de mon inspection. Evidemment, ce sont des menaces de chats coupés, mais tout de même, ça donne le ton.
Il est bien évident qu'en 2022, ça ne peut pas avoir changé, et encore moins en mieux. Lundi 4, je serai en harmonisation des notes, je pense que a peut être marrant.
Citation :
Publié par Galatium
Et quel est ton projet pour les autres ? Quelle place les attend dans la société ?
Revenu universel. Ils peuvent ensuite décider de se prendre en main et de participer à la vie sociale, associative, économique s'ils le désirent et désirent améliorer leurs conditions et progresser dans la pyramide de Maslow, ou bien s'avachir devant la télé pour regarder les dernières roucasseries.
Mais on a simultanément besoin de moins en moins d'emploi pour faire fonctionner nos sociétés, et de plus en plus de personnes qui sont inaptes à en faire partie. Qu'on les laisse se mettre eux-mêmes de côté de la vie sociale : ils ne servent à rien, qu'on les laisse faire ce qu'ils font le mieux.
Un truc important à noter : depuis que je suis prof, j'ai vu défiler pas mal de programmes. Et des grilles de compétence, des documents d'accompagnement etc.

Mais JAMAIS la moindre grille d'évaluation. Du coup, le "12/20" ou le "satisfaisant" n'ayant jamais été défini nulle part, c'est le règne du pifomètre et de l'arbitraire. Les profs de langue et d'EPS ont des trucs plus solides (les niveaux A1, A2 pour les uns... les grilles de performances pour les autres). Mais dans les autres matières, nada. Ce qui rend d'autant plus facile l'ajustement arbitraire des moyennes.

Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Revenu universel. Ils peuvent ensuite décider de se prendre en main et de participer à la vie sociale, associative, économique s'ils le désirent et désirent améliorer leurs conditions et progresser dans la pyramide de Maslow, ou bien s'avachir devant la télé pour regarder les dernières roucasseries.
Mais on a simultanément besoin de moins en moins d'emploi pour faire fonctionner nos sociétés, et de plus en plus de personnes qui sont inaptes à en faire partie. Qu'on les laisse se mettre eux-mêmes de côté de la vie sociale : ils ne servent à rien, qu'on les laisse faire ce qu'ils font le mieux.
Sauf que ça ne marche pas comme ça. Plus un type est con, plus sa pyramide de Maslow aura une base matérielle dilatée. Et donc, l'abonnement RATP qu'il peut se payer avec son RSA ne lui suffira pas, il voudra une Audi quatro, avec un doberman à l'arrière et une pouf siliconée sur le siège passager. Et comme ses compétences et le système économique ne lui permettent pas d'acquérir ça légalement...
A défaut de pouvoir être un caïd, sa frustration lui fera voter Le Pen ou Ben Laden.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Revenu universel. Ils peuvent ensuite décider de se prendre en main et de participer à la vie sociale, associative, économique s'ils le désirent et désirent améliorer leurs conditions et progresser dans la pyramide de Maslow, ou bien s'avachir devant la télé pour regarder les dernières roucasseries.
Mais on a simultanément besoin de moins en moins d'emploi pour faire fonctionner nos sociétés, et de plus en plus de personnes qui sont inaptes à en faire partie. Qu'on les laisse se mettre eux-mêmes de côté de la vie sociale : ils ne servent à rien, qu'on les laisse faire ce qu'ils font le mieux.
C'est a la fois cohérent et méprisant. Cet élitisme s'accommode d'une baisse de niveau global pourvu qu'aucun effort ne soit imposé.
C'est la tendance actuelle, refus de demander des efforts ou du travail aux élèves, refus de la sélection. Le résultat ce sont des masses populaires dont le niveau scolaire est catastrophique et une petite élite en marge du système qui continue à travailler et à sélectionner les meilleurs.
Malheureusement d'autres pays ne sont pas sur cette volonté decliniste et continuent à progresser tandis que nous régressons. Et visiblement nous n'avons pas achevé notre chute.
Progresser nécessite un goût de l'effort, la capacité à se projeter à long terme, à retarder la gratification immédiate et à apprendre qu'échec, douleur, et zone d'inconfort sont nécessaires.
Or notre société ne récompense plus ces choses là. Elle attribue sa valeur suprême, l'argent, à des oisifs, des "influenceuses", des crypto-boys, des traders, des propriétaires. Les personnes qui produisent pour la société, ses intellectuels et ses forces vives, sont déconsidérés. Les professeurs sont sensés expliquer que les études paient quand les leurs les conduisent à un salaire de misère et l'humiliation permanente.

Si on veut corriger l'éducation nationale, outre ses réformes, il est également simultanément nécessaire de taxer massivement les gains du capital, de la spéculation, des rentes, et revaloriser massivement le salaire des travailleurs. Il faut que les concours et diplômes soient simultanément filtrants, mais également mènent vers des opportunités valorisantes. Il faut que le système soit clair, transparent, et équitable. Il faut que ceux qui se donnent du mal bénéficient du support nécessaire pour qu'ils deviennent la meilleure version d'eux-mêmes, plutôt que de rester entourés de miasmes humains qui les tirent vers le bas.
Citation :
Publié par Aloïsius
Mais JAMAIS la moindre grille d'évaluation. Du coup, le "12/20" ou le "satisfaisant" n'ayant jamais été défini nulle part, c'est le règne du pifomètre et de l'arbitraire. Les profs de langue et d'EPS ont des trucs plus solides (les niveaux A1, A2 pour les uns... les grilles de performances pour les autres). Mais dans les autres matières, nada. Ce qui rend d'autant plus facile l'ajustement arbitraire des moyennes.
Le soucis c'est qu'en langues sur nos grilles les critères sont tellement "bienveillants" qu'on se retrouve à mettre de très bonnes notes assez facilement quand bien même le niveau n'est pas forcément extra. Je l'ai bien vu les quelques fois où j'ai eu des affectations en lycée, mes moyennes étaient bien plus élevées que celles des collègues des autres matières. Même si ça ne me plaisait pas plus que ça, en appliquant les grilles je ne pouvais obtenir autre chose. Bref, on ment aux élèves quoi, en mettant la moyenne alors qu'ils ne savent pas faire une phrase simple qui tient la route en seconde.

En comparaison, les grilles que j'ai eu à utiliser l'année dernière pour la certification Cambridge sont bien plus justes.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Progresser nécessite un goût de l'effort, la capacité à se projeter à long terme, à retarder la gratification immédiate et à apprendre qu'échec, douleur, et zone d'inconfort sont nécessaires.
Il y a des gens qui progressent sans effort, sans échec et sans douleur. Du coup je trouve le reste de ton argument assez mitigé.
Il suffit que les goûts personnels de l'enfant tombent sur une discipline académique.
Citation :
Publié par Touful Khan
Il y a des gens qui progressent sans effort, sans échec et sans douleur. Du coup je trouve le reste de ton argument assez mitigé.
Il suffit que les goûts personnels de l'enfant tombent sur une discipline académique.
Oui ça arrive, maintenant, c'est ultra rare d'être performant dans toutes les matières scolaires sans effort. Il y a toujours quelques matières où tu devras bosser plus pour avoir une résultat moyen. Et donc développer le goût de l'effort de galèrer pour trouver un truc. Et une fois obtenu , le résultat est quand même beaucoup plus satisfaisant quand on a travaillé dur pour l'avoir.
Citation :
Publié par Avrel
A défaut, j'essaie de donner à boire à un âne qui n'a pas soif.

Peut être que cela te choque de ne pas forcer un tel âne à boire mais ... moi, si.
"Forcer", cela ne donne rien de bon, en effet. En revanche, essayer de donner envie de, oui.

Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Revenu universel. Ils peuvent ensuite décider de se prendre en main et de participer à la vie sociale, associative, économique s'ils le désirent et désirent améliorer leurs conditions et progresser dans la pyramide de Maslow, ou bien s'avachir devant la télé pour regarder les dernières roucasseries.
Mais on a simultanément besoin de moins en moins d'emploi pour faire fonctionner nos sociétés, et de plus en plus de personnes qui sont inaptes à en faire partie. Qu'on les laisse se mettre eux-mêmes de côté de la vie sociale : ils ne servent à rien, qu'on les laisse faire ce qu'ils font le mieux.
Je suis convaincu que cette polarisation du monde entre "utiles" et "inutiles" ne peut que bien se terminer.

Citation :
Publié par Gruobmenork
Le soucis c'est qu'en langues sur nos grilles les critères sont tellement "bienveillants" qu'on se retrouve à mettre de très bonnes notes assez facilement quand bien même le niveau n'est pas forcément extra. Je l'ai bien vu les quelques fois où j'ai eu des affectations en lycée, mes moyennes étaient bien plus élevées que celles des collègues des autres matières. Même si ça ne me plaisait pas plus que ça, en appliquant les grilles je ne pouvais obtenir autre chose. Bref, on ment aux élèves quoi, en mettant la moyenne alors qu'ils ne savent pas faire une phrase simple qui tient la route en seconde.
J'ai toujours trouvé drôle cette idée de certains enseignants qu'une note est censé être une notion objective. Ce n'est pas le cas. Une note a deux fonctions :
  1. Cela détermine si un élève réussit ou non son année et donc cela affecte pas mal son avenir.
  2. C'est un outil pédagogique.
Le 1 demande une forme d'équilibre, pour éviter que des élèves voient leur avenir brisé juste parce qu'ils sont tombés sur le mauvais prof de math, mais le 2 peut très bien différer d'une classe à une autre. C'est tout aussi acceptable de mettre 18 plutôt que 20 à un élève excellent pour le pousser à faire encore mieux que de mettre 14 au lieu de 10 à un élève moyen pour le féliciter d'avoir fait vraiment mieux lors d'une épreuve spécifique.
3- elle détermine qui obtient la place dans une filière très demandée. C'est un classement.
Du coup, le fait que certains établissements gonflent les notes affecte tous les autres et les force à faire de même.
Citation :
Publié par Aloïsius
3- elle détermine qui obtient la place dans une filière très demandée. C'est un classement.
Encore que pour une filière d'excellence (en tout cas au niveau des profs, du coût zéro des études - voire de l'internat - et de la qualité de l'accompagnement), je vois sur Parcoursup encore plein de places, même pour des élèves moyens.

L'entrée en prépa est en fait limitée non par les notes mais par la volonté de travailler dur et l'autocensure.



Après il y a de réels bouchons dans certaines filières surdemandées, sciences po par exemple.

Encore que je vois plein de places en CPGE - B/L - Lettres et sciences sociales, y compris au Lycée HENRI IV (Béziers)
Screenshot_20220627-072404_Chrome.jpg
Je suppose qu'après deux années de prépa une science po de province c'est très jouable
Citation :
Publié par Aloïsius
3- elle détermine qui obtient la place dans une filière très demandée. C'est un classement.
Du coup, le fait que certains établissements gonflent les notes affecte tous les autres et les force à faire de même.
De toute façon, le contrôle continu varie trop d'un établissement à un autre.
Donc les filières sélectives doivent mettre en place des examens pour faire cette sélection.

Problème, ça risque de coûter cher, vu u'e ces filières ne sont pas 100% publique, le coût va être reporté sur l'élève
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Progresser nécessite un goût de l'effort, la capacité à se projeter à long terme, à retarder la gratification immédiate et à apprendre qu'échec, douleur, et zone d'inconfort sont nécessaires.
Un bien joli discours réactionnaire, que j'aurais pu tenir 🧐
Citation :
Publié par Touful Khan
Il y a des gens qui progressent sans effort, sans échec et sans douleur. Du coup je trouve le reste de ton argument assez mitigé.
Il suffit que les goûts personnels de l'enfant tombent sur une discipline académique.
Tout existe dans la nature.
Mais perso, des étudiants qui réussissent leur première année de médecine qui puis sont bien classés aux ECN sans effort, j'en ai pas connu. Je connais plusieurs personnes qui ont fait classes préparatoires et grandes écoles, ils ont tous bossés dur.
La personne la plus brillante que je connaisse est ma sœur (en toute objectivité), elle a fait ENS Ulm et sciences-po, est maintenant maîtresse de conférences à Sciences-po, agrégée et Docteure en histoire, elle a bossé énormément pour en arriver là.

Et de façon plus globale, les pays où les élèves sont les mieux classés au PISA sont les pays où ça bosse très dur dans le secondaire voire même la primaire.

Dernière modification par Borh ; 27/06/2022 à 09h20.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés