Vers volés

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Bonjour/bonsoir à toutes et à tous.

Je me permets de poster ici car je n'ai pas trouvé de sujet consacré uniquement à la poésie dans cette section. Donc, comme vous vous en doutez, j'ai créé ce sujet dans le but de partager avec vous ma passion pour la poésie. Loin de moi toute idée de génie littéraire ou autre bêtise de ce genre. Je vous invite seulement à composer votre création poétique et à la poster sur ce sujet. Par la suite, des commentaires et appréciations seraient les bienvenus.

Je commence par un poème qui me tient à cœur et que j'ai retouché de nombreuses fois :

Le ruisseau

Tous les ruisseaux et les cours d’eau
Emportent avec eux tendresse,
Innocence, et bris de roseaux.
Autant perdure la jeunesse,
Au temps perdu, las je ne laisse
Que mes vertus dans mon sillage,
Et mon débit jamais ne cesse.
Suis la rivière de ton âge.

Les multiples ondes et flots
Parsèment avec allégresse
Le lit bleu, immense chaos.
Il fuit devant cette détresse
Il fut divin, sept des traîtresses
À qui il avait fait hommage
Rongèrent sa seule faiblesse.
Suis la rivière de ton âge.

Ainsi, à l’appel du tombeau
Le débit aminci cesse.
Seules quelques gouttes de l’eau
Infinie sans la sécheresse -
Un finissant lassé je blesse -
Resteront toujours sans dommage,
Et du futur sont les aînesses.
Suis la rivière de ton âge.

Sans que cela ne nous paraisse,
Notre ruisseau est un naufrage
Dont les gouttes qu’on laisse
Sont nos pensées, notre héritage.


(Dans ce poème je me suis imposé comme contrainte, la petite ballade en octosyllabes dont vous saurez retrouver les caractéristiques sur wikipédia. J'ai également choisi d'inclure deux vers holorimes dans chacune des strophes, excepté dans l'envoi, vous les trouverez facilement...)

A vous les studios !
Puis je me permettre de te voler un peu d'espace ?

Un poème fait en 2005 :

Code:
Dernière bouffée pour un rêve éthéré.
Je ferme les yeux, fumées délicieuses.
Tirer jusqu’au bout cette molécule prohibée.
J’ouvre les yeux, formes voluptueuses.

Corps de rêve allongé sur papier glacé ?
Zéros et uns alignés en champs de bits ?
Bien plus que ces chimères, vite évincées,
Son corps de femme, aux plaisirs, nous invite.

En talons ou à roulettes, des jambes savoureuses.
Mes yeux suivent la fumée plus épaisse,
Sur des fesses qu’on devine généreuses.
Pleines et fermes, elles sont l’objet de mes caresses.

Mes chaînes sont brisées, les pensées sont osées.
Esprit embrumé dans une torpeur poisseuse,
J’exhale goulûment une fumée licencieuse.
Etui de la vie, j’ai osé y penser.

V symbolique, le sillon de ses reins,
A travers l’expression de l’amour,
Vers son ventre, guide mes mains.
Siège de la vie, il en a les atours.

Peau de velours, je pose ma joue sur ses fesses.
Parfum de plaisir, je m’enivre pour de bon.
Je vais pousser plus loin, vers son giron.
Volute éphémère, fallait il que tu me laisse ?

Rond de savon, bulle de fumée, dernier baiser,
Ton corps se disperse aux quatre coins de la chambre.
Déjà mon corps te réclame de tous mes membres.
Ce rêve, j’aimerais que ce soit la réalité.
Citation :
Y'a pas que des octosyllabes ; c'est voulu?
Victhor --> Sincèrement ? Non. Le pire peut être, c'est que je ne les ai toujours pas remarqués. J'ai toujours eu du mal avec la métrique, je suppose que les vers qui ne sont pas octosyllabiques ont un problème de "e" élidé ou autre sympathie du genre ?
Je pensais que la forme de la petite ballade m'aiderait à conserver une métrique assez pure. Apparemment, ça n'a pas marché. D'ailleurs, si quelqu'un à des conseils pour bien "compter les syllabes", je suis preneuse !

Yaelle --> Je trouve que ton poème est très antithétique (pas au sens péjoratif du terme). D'un côté tu nous décris une femme rêvée, proche de celle de "Mon rêve familier" et en même temps tu y accoles des expressions, des termes beaucoup plus péjoratifs qui nous font prendre conscience dans l'état peu flatteur où tu es (étais) : "torpeur poisseuse". J'aime également beaucoup ta vision de l'onirique subtil et "éphémère".
Cependant, il y a deux trois petites choses qui, je pense, pourraient être arrangées. Ton poème est trop long (avis de non-experte spotted), je pense que le contraste entre ta "torpeur poisseuse" et la femme irréelle, parfaite (ah ah) ressortirait mieux en quelques strophes bien ficelées. Elles feraient mieux ressortir l'essentiel je pense
Ton usage de la langue est très poétique mais, je ne sais pas si c'est voulu, l'emploi récurrent de "fesses" est assez disgracieux. Personnellement, je trouve que cela s'accorde mal avec le reste du poème surtout dans le vers : "Peau de velours, je pose ma joue sur tes fesses".
Bref, je trouve que ton poème est très bon dans l'ensemble !

Je vous laisse avec quelques vers que je n'arrivent pas à introduire dans un poème particulier et qui traînent dans mes documents depuis quelques semaines. J'en ai fait un petit poème narcissique :

Vers oubliés

Moi,
Et moi,
Et des moi...
Aidez-moi !
Émoi ?
Moi

(Oui, j'aime les holorimes)

P-S : Merci Le Nain Disco pour ces quatre vers sympatoches (je serais pas contre le vin rouge)
Bonsoir à tous!

C'est avec un peu d'appréhension que je vous poste ce poème: malgré mon jeune âge, j'ai toujours eu une passion pour l'écriture, de quelque forme qu'elle soit. Et bien que j'ai une nette préférence pour les poèmes en prose, je me laisse parfois tenter par les vers. Comme il est toujours dur de juger soi-même de ses créations, je profite de l'occasion soumettre à des personnes plus exprimentées que moi ce petit poème sans prétention!

Je suis donc ouvert à toute critique, du moment que celle-ci soit constructive! Merci!

N.B: Désolé pour le mètre, j'ai beaucoup de mal avec ça.

Citation :
Le brasier. (Imperméable).

N
ul ne peut raviver les flammes du passé;

Ô, braises éclatantes et écarlates, disparaissez!

Sortez de mon esprit, éteignez l'envie. _Cette

Torture désinvolte; Désinvolture torturée.

Années folles, votre règne ne peut être éternel.

L'envie d'un baiser; d'un plaisir charnel

Gronde au coeur du sulfureux brasier.

Innondez-le; purgez cette folie!

Espériez-vous qu'il vous ôte la vie?
C'est ici qu'on écrit trois phrases en espérant l'approbation des joliens ? Je vais m'y mettre, je reviens dans 2 min.

Dernière modification par Ed Wood ; 19/01/2014 à 11h26.
Citation :
C'est ici qu'on écrit trois phrases en espérant l'approbation des joliens ? Je vais m'y mettre, je reviens dans 2 min.
Ed Wood --> Je sens le sarcasme à plein nez (Personnellement, l'approbation des Joliens... Voilà quoi.)

Il me plaît le poème que tu as écrit ! Il a un nom ?
La façon dont tu "craques" me fait des frissons dans le dos...
Par contre, est-ce que les "huit petits morceaux rongés" correspondent aux vers :

"Chac ! chac ! chac ! chac !
Chac ! chac ! chac ! chac !"

où le mot "Chac" est répété huit fois ? Si oui, à quoi ces "huit morceaux" correspondent ?

En tout cas, ça swingue bien ! Ces "craquent", ces "chac", ces "crac" me font inévitablement penser à la chanson de Gainsbourg "Sensuelle et sans suite". C'étaient les bras de qui ?

Le brasier. (Imperméable). --> Acrostiche sympathique (bien que je ne vois toujours pas le lien avec le mot : "Imperméable" du titre). Je vois pas grand chose à redire du point de vue stylistique. Après, le rythme du poème est un peu bancal des fois je dirais. Je m'explique :
Gronde au coeur du sulfureux brasier,

Innondez-le; purgez cette folie!

Lorsque je lis le poème à voix haute, je redescends de ton (et non pas de thon) à la fin du vers, sur les mots "sulfureux brasier" pour être plus précise. Mais, on reprend dans le vers suivant avec une expression exclamative qui me surprend et qui me choque un petit peu. Après, c'est peut être voulu, je ne sais pas. Je trouve également que le fond s'accorde bien avec la forme et le ton grandiloquent que tu utilises !
Ça pourrait être sympa que tu postes un de tes poèmes en prose, non ? Personnellement, je n'accroche pas du tout à ceux-ci, mais sait-on jamais ?

Pour ne faire un post juste pour commenter, je vous laisse un petit sonnet :

ASV ???

Eh toi ! Petit caméléon des temps modernes
Tapi derrière ton identité factice,
Tu nous trompes de tous tes grossiers artifices.
Mais enfin, crois tu que notre esprit est en berne ?

Si nous ne t’écrasons pas, c’est que l’on te cerne,
Que l’on te démasque, pendant que tu t’immisces.
Mais bien loin de nous l’idée que tu réussisses,
Bientôt nous verrons l’horrible face au teint terne.

Sagouin ! Pirate de la langue et des trésors
Tu pleures maintenant sur ton minable sort ?
Tel un affreux poupon geignard que l’on ignore ?

Quand Chimène te dit : « Va, je ne te hais point. »
Je réponds avec mépris « Reste, je t’abhorre. »
Avec toi, la tolérance ne rime à rien !
Hum en effet, je n'avais jamais remarqué ce problème de rythmique: un point après "sulfureux brasier" suffirait à régler le problème non?

En ce qui concerne le terme "Imperméable" dans le titre, je souhaitais faire une allusion au fait que, selon moi, il est très dur voire impossible d'oublier totalement ses souvenirs, et de faire disparaître le sentiment de nostalgie qui nous habite. Ainsi, le brasier, qui représente ce sentiment, serait impossible à éteindre, et donc en quelque sorte impérméable aux diverses tentatives visant à l'éteindre ou à diminuer l'intensité.


J'aime beaucoup tes deux poèmes, notamment le premier: je trouve que le ruisseau s'accorde parfaitement à l'existence de l'individu, et tu arrives à merveille à faire ressortir ce lien.

Voici un poème en prose que j'ai écrit en temps que devoir maison pour mes cours de français de l'année dernière. Le sujet était d'écrire un poème sur un objet du quotidien:


Citation :
La Plume, telle une lame d'acier, déverse son encre de façon rapide et insipide. Elle s'élance, frappe d'estoc ou du pointe: elle feinte, cherche une faille.
La lame, petit à petit, laisse place à la ballerine. Aussi dur que l'acier, aussi légère qu'une plume: elle virevolte, tourbillone, s'envole! Ô Beauté, tu n'es que marionnette dans les mains d'un poète! Fidèle à ton maître, tu le laisses guider tes gestes!

*****

L'entends-tu? L'entends-tu ce bourdonnement infime? C'est musique que voici! Dorénavant, tu es une baguette dans les mains d'un maestro, d'un chef d'orchestre! Les cuivres, les cordes et les vents éxécutent tes moindres gestes, tes moindres désirs! Crescendo! Apothéose!
Calme plat.

****

Lanterne dans la nuit. Tu es, dans les mains de Charon, celle qui guidera les pensées; les mots vers le repos éternel. Mène les au delà du Styx; aux Champs-Elysées! Toi seule peut leur octroyer ce droit! Ne mesures-tu pas ta force; ton importance? Que dis-je ton importance, ta puissance! Le sceptre est l'atout des rois; la plume celui des poètes!
Comment? Radicalement opposés? Méprise! Tous deux sont symbole de pouvoir: l'un Royal, l'autre Artistique!

***

Mais toi, Ô parfaite et pure Plume, ne serais rien sans le mélange de pigments et d'huiles végétales qui coule en ton être, en ton sein! Son nom? L'Encre.
Lorsque ton extrémité, d'un mouvement vif et fugace, entre en contact avec la feuille de papier, c'est un torrent bleuté qui se déverse dans l'Océan Blanc!
Le liquide s'étend; s'éprend; se répand. Il s'épanouit tel un homme lors de ses derniers instants, puis prend vie: Phénix renaissant de ses cendres. De là, ce n'est plus qu'un jeu d'enfant pour le poète, pour le peintre! La plume, pinceau d'un jour, transforme la masse bleue en un enchevêtrement harmonieux et mélodieux. De la majuscule à la virgule; de la métaphore à l'anaphore, c'est un Monde qui s'illumine, qui prend vie!
Courts instants; courts moments: Plaisir imminent.

L'homme s'ennivre et s'exprime! D'un déchainement passionnel, il en tire une oeuvre universelle.

Nouvelles d'un temps; Nouvelles d'un soir: la dactilographie a eu raison de ce serviteur de l'Art.
A savoir que pour plus d'effet, et pour faire ressortir la chute, j'avais écrit le poème de façon manuscrite, puis j'avais tapé à l'ordinateur, imprimé et collé à la fin du poème: "Nouvelles d'un temps; nouvelles d'un soir: la dactilographie a eu raison de ce serviteur de l'Art".
Non, mais le boulot s'est posé ! Je n'ai pas trop le temps d'écrire en ce moment, je suis très occupée...

Bon, je te l'avais déjà dit, je n'arrive pas trop à accrocher à la poésie en prose (en particulier à cause du manque de rythme et du flou qui entoure cette forme poétique). J'ai malgré tout essayé d'accrocher à ton poème et j'ai été agréablement surprise. Les différentes comparaisons et métaphores que tu utilises pour décrire la "Plume" et l'"Encre" sont bien choisis et des images parviennent rapidement à l'esprit.
Cependant, je trouve ton style un peu redondant et trop allégorique :"Phénix", "Royal", "Artistique", "Rois", "Poètes", "Monde". C'est un peu lourd de toujours avoir droit à ces majuscules.
Ma partie préférée : "s'étend; s'éprend ; se répand". A part ce que je viens de te dire, je ne vois pas grand chose à redire, mis à part que je ne suis pas en phase avec ta définition du poète et de la poésie. Pour toi, le poète semble être
"[un] homme [qui] s'enivre et s'exprime! D'un déchainement passionnel, il en tire une œuvre universelle.". A mon avis, le poète n'est pas l'être d'exception que tu décris, il peut être engagé dans la société à l'image de Victor Hugo ou, plus proche de nous Paul Éluard dans "Au rendez-vous allemand" ou encore Desnos qui a écrit des poèmes résistants et est mort dans un camp de concentration. Ces œuvres là, n'avaient rien d'un déchainement passionnel...
Encore une dernière chose, essaye d'éviter les fautes d'orthographe !

De mon côté, je suis en train d'écrire un poème sur le manichéisme. Je posterai en temps voulu !
Disons que j'ai plutôt tendance à avoir pour thème des sujets comme l'amour, la nostalgie, le regret, la complaisance, ce qui me renvoit souvent à l'idée de déchaînement passionnel, d'où ma définition du poète. Pour moi le poète est un être d'exception au sens où, et il me semble que c'est Rimbaud qui l'a énoncé, le poète se doit d'être un visionnaire et une personne capable de mener la population, ou du moins de lui ouvrir les yeux sur telle ou telle chose.

Cela rejoint d'ailleurs ce que tu dis, vis à vis de l'engagement: pour moi, dans notre société actuelle marquée par l'individualisme et le repli sur soi, des personnes engagées que ce soit politiquement, écologiquement ou humanitairement, sont des êtres d'exceptions, car ils font ce que d'autres ne prennent pas la peine de faire, prenant parfois sur eux-mêmes, sur l'image que les autres peuvent avoir d'eux (image qui, dans notre société, est très importante.)


Oui, j'ai déjà eu des reproches sur mon style parfois trop mélo-dramatique, voire très soutenu: j'essaye de corriger ça, mais l'habitude reprend bien souvent le dessus!

Des fautes d'orthographes? Il y en a tant que ça? Tiens d'ailleurs, je ne savais pas que s'éprend s'écrivait de cette manière, merci
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