Ouais je vois ce que tu veux dire mais moi j'y crois vraiment à ton RP de mec malsain.
Ne me déçois pas.
Jusqu'au jour où je t'enverrais un MP pour t'inviter à me rencontrer.
Toi toute heureuse tu annonceras la nouvelle à tous tes anciens amants et autres amis fidèles du forum. Tous les Tsabo, Azraëll, et compagnie.
Sur le chemin jusqu'à ma maison perdue dans le 77, tu fantasmeras notre rencontre, tu m'imagineras malsain mais d'une manière marrante et cool. Tu nous visualiseras assis sur le canapé, en train de regarder des films d'épouvantes, et nous racontant des blagues jusqu'au petit matin.
Puis tu arriveras devant une vieille maison à l'abandon et à l'écart de la société. Mais comme tu es une femme courageuse, plutôt que faire demi-tour, tu sortiras de ta voiture, et tu iras taper à la porte. Rien. Personne.
Pendant un instant tu te maudiras d'avoir cru que mon MP était sincère, et alors que tu retourneras vers ta voiture, une voix derrière toi dira "Umbrella ?".
Tu hésiteras à te retourner. La peur d'être déçu ? Probablement. Mais tu le feras. Et devant toi je serais là. Une sorte de sosie de Pile, en encore plus creepy, un gars que tu te dis en le voyant "ok si lui est pas un tueur en série, j'ai jamais mis une bite dans ma bouche".
C'est déjà une déception pour toi. Tu m'imaginais comme Brad Pitt ou Tom Cruise dans Entretien avec un vampire, mais tu es face à un physique de fait divers. Mais pas le genre de fait divers où les voisins disent "je comprend pas, il avait l'air normal". Non, non, le fait divers où tout le monde dit "on avait prévenu la police pourtant".
Comme tu n'as pas fait 80 bornes pour juste me voir de loin et partir, tu décides de rentrer dans ma maison. Enfin, est-ce vraiment ma maison ?
Je suis excessivement poli, limite intimidé par ta présence. Je t'invite à me suivre dans ce qui était jadis un salon coquet mais qui n'est aujourd'hui plus qu'un squat pour les adolescents alcooliques de la région.
Il y a quand même un canapé plus ou moins propre et une télé à tube cathodique.
Je te propose de l'eau. Tu aimerais me dire non, que ça va aller, mais mine de rien, entre le trajet et le stress, tu as la gorge sèche. Alors je sors du salon pour aller te chercher de la flotte. Tu profites de ce moment seul pour regarder autour de toi et fouiller un peu. Non, personne ne peut vivre dans une telle porcherie. Les murs sont pleins de tags, il y a des déchets partout, des canettes de bières vides, des emballages de kebab. Sous l'un des coussins du canapé tu remarques quelque chose qui dépasse, tu tires dessus. Ce sont des magazines. Des magazines porno gays hardcore SM. Tu commences à les ranger mais je fais irruption dans la pièce avec ton verre d'eau. Un peu plus et je te voyais fouiller dans mes affaires. Je te donne ton verre d'eau. Tu ne peux pas boire ça. Ni le verre ni l'eau ne sont transparent. Mais comme je te regarde, tu fais semblant en posant le verre contre tes lèvres.
Là tu te lèves et tu m'annonces que c'est pas tout ça mais qu'il est l'heure pour toi de rentrer, que tu as de la route à faire, qu'il est tard.
Moi je te regarde en penchant légèrement ma tête sur le côté et en souriant.
Tu fais un pas en direction de la porte mais je suis devant. Pour sortir tu vas devoir passer à côté de moi. Et cette idée ne te réjouit pas beaucoup.
Je suis toujours silencieux. Tu me dis alors que c'était cool de me rencontrer. Tu penses que me mentir t'aidera à sortir d'ici. Tu ris un peu nerveusement.
Je pose alors mes mains devant ma bouche et je glousse. Toujours en te regardant fixement.
Toi tu commences à paniquer un peu. Pourquoi t'es pas repartie directement ? Pourquoi il a fallu que tu rentres dans cette maison abandonnée ? Tu calcules tes options. Tu pourrais me bousculer et sortir. Tu pourrais sauter par la fenêtre et courir. Mais ton indécision te fait rester sur place, comme un lapin prit dans les phares d'une voiture en rase campagne.