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Les contes d'Istaria - I - La Therinienne aux cheveux de feu

Par Delorfilia le 22/7/2002 à 16:55:12 (#1842943)

Une affiche accrochée près de la bibliothèque où son entreposés les récits et les poèmes des habitants de Goldmoon

Chers habitants de Goldmoon,

Je vous annonce avec beaucoup d'enthousiasme la parution prochaine d'une nouvelle série de contes populaires réécrits par moi même. Ils sont ceux que l'on raconte sur mon île natale Istaria. Ainsi, les contes d'Istaria auront leur parutions sous forme épistolaire le lundi et le vendredi. J'espère que ceux-ci vous plairons et sauront éveiller la magie de votre imagination.

C'est en toute modestie que je vous souhaite une agréable lecture, que Selène vous protège et que la nuit étoilée puisse vous faire rêver.

Delorfilia



Ps: Ci-joint, la Carte d'Istaria pour vous permettre de vous repérer parmi les villes et les contrée.

Par Delorfilia le 22/7/2002 à 16:56:21 (#1842947)

C'était un pays de rochers, de falaises, de murets et de vallons verts à perte de vue où les chemins menaient à de chaumières échevelées. Colyne était née dans une maison au toit de chaume presque rond, une maison-ruche minuscule au cœur du village de Cladagh près de Carthshire. Elle avait grandit là avec ses deux frères. La mère raccommodait les filets en attendant le retour de pêche du père.

Colyne courait les pieds nus dans les sentiers crevés d'ornières, se perdait dans la lande aux bruyères bleues et offrait son minois piqueté de taches de rousseur à la douce pluie printanière. Elle narguait le fils du seigneur, un gamin hissé sur son poney blanc.

- Je suis Thomas de Russel. Ici, tu es chez moi, dit-il.

Né à Barnas, il avait été élevé ici, entre Gladagh et Carthshire, dans un château couleur grisaille tourné vers la mer.

- Je suis Colyne de rien du tout, et jamais Baranorien ne pourra prétendre posséder un morceau de terre Therinienne !

Elle descendait en courant vers le port, pourchassée par le jeune cavalier, elle s'arrêtait près des barques, le panier collé à la hanche, le châle noué à la taille. Il rebroussait chemin face aux hommes de la mer. Elle riait. Elle avait une dizaine d'années. Il la détestait et l'admirait pourtant. Il s'en retourna bientôt pour les Barnas et ses collèges austères.

Il revint pendant un mois de janvier, sept ans plus tard. La fille du pêcheur approchait alors de la fin de l'adolescence. Chaque jour, Colyne allait vendre le poisson de son père couché dans l'osier du panier, elle rangeait les pièces dans le poche de son tablier et remontait vers la maison ronde où la mère attendait en alimentant le feu. La pauvreté ne la dérangeait pas, elle ne connaissait rien d'autre. Le soir, elle restait longtemps les grands yeux ouverts dans l'obscurité à se racontait de jolies histoires, elle se rendait heureuse le temps d'un instant.

A l'aube, le père repartait, tandis que la mère secouait ses deux fils.

- Debout !

Ils émergeaient, l'œil brouillé, la faim au ventre. Ils avalaient une soupe puis allaient se louer dans les fermes des environs, là où dans les terres brune poussait la pomme de terre. Colyne à son tour se préparait.

- Aujourd'hui tu iras livrer au château, lui dit sa mère. Le fils du seigneur est revenu. Ils ont commandé du poisson à ton père. Une aubaine pour nous. En plus, la cuisinière nous donne les restes des repas.

Colyne toisa sa mère.

- Comment peux-tu parler d'une aubaine ? D'une main ils donnent, et de l'autre, ils reprennent.

- Nous avons besoin de vendre notre poisson et leurs restes améliorent notre ordinaire.

Colyne s'enveloppa de son châle. La route traversait la tourbière, puis se hissait sur la falaise avant d'atteindre la grosse bâtisse tournée vers la mer. Il fallait deux bonnes heurs avant de pouvoir enfin se reposer dans la vaste cuisine aux fumets appétissants. Elle arriva en début d'après midi, la cuisinière l'attendait.

- Il était temps ! Heureusement que Monsieur n'a commandé son poisson que pour ce soir.

Colyne se tenait devant elle, les joues et les oreilles rougies par le la brise glaciale. Déjà, la grosse femme aux joues écarlates poussait un bol dans sa direction.

- Bois, tu as l'air gelée.

Le lait fumait, agréablement sucré, il glissa dans la gorge de Colyne. La femme la regardait, amusée.

- A croire que chez toi tu n'en bois jamais.

- Non, c'est plutôt la soupe.

Un gros rire souleva la poitrine généreuse de la cuisinière.

- Voila pourquoi tu est aussi maigrichonne !

Elle remplit de nouveau le bol, l'agrémentant d'une part de gâteau. A peine Colyne eut-elle entamé la friandise à pâte dorée qu'un grand gaillard apparut. Elle fit volte-face. Tout de suite, elle reconnu le gamin de son enfance. Elle se détourna, redoutant son regard pâle. Il s'approcha.

- Serais-tu Colyne, la fille de Gadighan ?

- Oui, seigneur, répondit-elle les dents serrées.

- L'affreuse rouquine qui se moquait de moi ? insista-t-il accompagné d'un sourire.

Elle acquiesça d'un signe de la tête, se retenant pour ne pas hurler devant l'injure. Il vint se placer devant elle et d'un doigt l'obligea à relever la tête.

- M'as-tu reconnu ?

- Oui, avoua-t-elle de plus en plus mal à l'aise, craignant que ses effronteries passées privent sa famille des quelques shillings rapportés par la vente du poisson.

- As-tu perdu ton insolence ? insista-t-il, tenant toujours son menton.

Elle se mordit les lèvres au sang et d'un geste brusque dégagea. Il éclata de rire.

- A la bonne heure, je peux toujours lire la haine dans tes yeux. Mais sache qu'aujourd'hui, le maître, c'est moi. La maison où tu as grandit m'appartient également.

Il regarda les poissons pêchés le matin même.

- Ton père est un artiste dans sa partie. Tu le remercieras de ma part.

Puis il tendit des clefs à la domestique.

- Monte du vin à la cave. Ce soir mes invités auront grand soif.

Accordant un dernier regard à Colyne, il sortit. Celle-ci se dépêcha de vider son bol et prit congé. Le vent s'était levé, amassant de gros nuages sur la tourbière. Avant qu'elle n'ait eu le temps de regagner le village, l'averse la surprit. Un galop derrière elle l'obligea à se retourner. Sir Thomas arrêta sa monture et lui tendit la main.

- Grimpe, tu est déjà trempée.

Elle le toisa comme autrefois quand il déambulait sur son poney blanc.

- Merci, mais j'ai l'habitude

- Monte, ordonna-t-il impatient.

Il la hissa. Dans les bras du châtelain, Colyne se sentait mal à l'aise. Aux premières maisons, elle exigea de descendre. Il se mit à rire.

- Redoutes-tu d'être vue en compagnie d'un Baranorien ?

Je ne veux pas que les gens pensent que je n'ai pas le courage d'affronter la pluie.

- A ta guise. Dis à ton père qu'à la fin de la semaine il me faudrait encore de beaux poissons. Qu'il n'en oublie pas pour autant le loyer. Vous êtes déjà en retard d'un trimestre.

Elle s'éloigna en courbant l'échine sous la pluie violente et arriva, frissonnante, dans la maison où un bon feu flambait.

- Sir Thomas désire encore du poisson pour la fin de la semaine, dit-elle à sa mère en se réchauffant près du feu.

- Bien, où est l'argent ?

Les pièces, comme d'habitude furent rangées dans une boîte.

- Il m'a également réclamé le fermage.

La mère hocha la tête. La boite ne contenait pas encore assez de pièces pour satisfaire Thomas de Russel. Cette nuit là, Colyne rêva que la chevauchée dans la lande jamais ne s'achevait. Elle se réveilla en sueur, en proie à un étrange malaise...

Par Azaël Lloth le 22/7/2002 à 17:32:27 (#1843129)

:lit: Vraiment tres agréable à lire :)

Par Ethel MIP le 22/7/2002 à 21:42:06 (#1844470)

Encore un superbe recit de Delorfilia :amour: :ange: :chut:

Par Zeal le 22/7/2002 à 21:45:58 (#1844493)

:lit: Ch'est très mimi mais... "conte", et non "compte".

Par Delorfilia le 22/7/2002 à 22:16:09 (#1844652)

Fichtre c'est vrai, j'étais persuadée du contraire :eek: *corrige* http://forums.jeuxonline.info/images/icons/icon8.gif Conrad, Burdy, Lolo help pour le titre pliz :sanglote:

Par Delorfilia le 23/7/2002 à 0:49:18 (#1845419)

A la fin de la semaine, elle reprit le chemin du château. Tout de suite, la cuisinière poussa vers elle un bol de lait. Le temps était exécrable. Le froid arrivait trop vite, l'automne, pourtant, commençait à peine. Colyne trempa ses lèvres dans le bol.

- A ton âge, je n'étais pas plus épaisse que toi. Mon père était aussi pêcheur. Un jour, il n'est pas rentré et la mère a dit : Puisque tu est l'aînée, il va te falloir travailler. A l'époque c'était le père de sir Thomas qui vivait ici. Un bon maître, comme son fils d'ailleurs.

Colyne posa le bol sur la pierre de l'évier, s'enroula dans son châle et gagna la porte.

- Au revoir et merci pour le lait.

- De rien, petite, cela me fait plaisir, mais ne part pas tout de suite, Monsieur veut te voir.

Elle tressaillît. La cuisinière la guida le long du grand couloir tapissé de portraits d'ancêtres vers le petit salon où Thomas, installé dans un gros fauteuil de cuir, fumait sa pipe.

- Bonjour, Colyne. Aimerais-tu travailler ici ? Pas tous les jours, juste quand je reçoit des amis, comme ça soir par exemple.

Elle sentit ses joues rouges s'enflammer, baissa les yeux et bredouilla :

- Je ne veux pas être servante.

- Je m'en doute, mais as-tu le choix ?

Si seulement elle avait été un garçon, elle aurait pêché.

Non, fit-elle sèchement. Mais je ne saurais pas servir vos hôtes.

- Tu sauras, trancha Thomas. Il suffit d'apporter les plats et de les débarrasser. Je t'attends ce soir en fin d'après midi. Audrey te préparera une robe correcte, la tienne est pitoyable.

- La mienne est la seule que je possède, rétorqua-t-elle vivement.

Thomas de Russel se dressa, une lueur amusée brillant dans ses belles prunelles bleues.

- J'aime ton caractère. Sais-tu qu'autrefois j'avais peur de toi ?

Aujourd'hui c'était elle qui tremblait. Le châtelain ajouta :

- Ne te vexe pas. Tu pourras garder cette robe.

- Je ne suis pas vexée, mais je ne veux pas de votre robe, je ne la mettrai que pour servir.

- A ta guise, mais sois à l'heure.

Elle le fut, anxieuse et heureuse à la fois. La cuisinière lui présenta le vêtement choisit par Thomas : une jupe blanche, un jupon rouge et un corsage brodé. Elle se laissa habiller, le cœur battant la chamade, et quand l'heure vint de se rendre à a salle à manger, elle faillit lâcher le plateau. Thomas, qui recevait ses amis, baranoriens comme lui, se tourna vers elle.

- Tu est ravissante.

Elle fit semblant de ne pas avoir entendu et déposa le plat sur la table. Ils réclamèrent du vin. Elle apporta les carafes, évitant soigneusement le côté de la table où Thomas était assis. A l'heure où les hôtes se retirèrent au fumoir, elle s'empressa de débarrasser. Sans bruit, il se glissa derrière elle. Des pièces roulèrent sur la nappe. Elle Sursauta.

- Ton dû, Colyne. Tu as été parfaite. J'aurai encore besoin de toi mercredi prochain.

Elle ramassa prestement l'argent. Il ne bougeait pas, il la regardait.

- Fais-moi plaisir, garde ce vêtement. J'ai également pensé à une cape, elle te protégera mieux du froid que ton châle.

- Non, dit-elle

Et elle s'éclipsa vers l'office où bouillait déjà l'eau pour la vaisselle. Lorsqu'elle quitta le château, la nuit s'étendait sur la tourbière depuis longtemps. Le vent glacé se glissa sous sa robe, s'enroulant autour de son ventre. Elle se mit à courir, trébucha dans une ornière les mains maculées de boue. Heureusement le panier chargé de reste de nourriture, ne s'était pas renversé.

Au petit matin, ses frères et son père découvrirent, émerveillés, des pâtés en croûte et des poissons en gelée. Ils en dévorèrent une bonne partie avant de partir au travail. Colyne resta couchée. La mère lui apporta l'assiette de soupe dans l'alcôve où elle reposait.

- C'est une chance pour nous, Colyne, que ce seigneur veuille de toi. Grâce à toi, nous pourrons bientôt payer le loyer.

Elle fit oui de la tête, ne songeant qu'au moment où elle le reverrait...

Par Dodgee MIP le 23/7/2002 à 8:58:06 (#1846035)

Diable un récit un conte, bientôt le mp3, l'interview des acteurs, le making of, le bétisier et tout ca pour une somme modique de 2316223126432534 pièces d'or! Profitez dès à présent de l'offre limité!

Par Ibuki Tribal le 23/7/2002 à 13:18:22 (#1847206)

on ne s'attend jamais a ce que la vie nous reserve, hm !
... vraiment interessant :) *attend la suite*

Par L'ADAM le 23/7/2002 à 19:36:02 (#1849637)

sympa......:cool:

Par Delorfilia le 23/7/2002 à 21:27:39 (#1850264)

Le mercredi suivant, elle arriva de bonne heure dans la vaste cuisine. Elle enfila sa jupe, son corsage. Mais quand elle entra dans la salle à manger, Thomas était seul. Elle s'étonna :

- Ne deviez vous pas recevoir des amis ?

- J'ai changé d'avis, mais approche, sers-moi à boire

Elle versa le vin dans le verre à pied. Il posa la main sur son poignet.

- Tu travaillerais tous les jours pour moi ?

- Non, fit-elle, en retirant prestement son bras.

- Pourquoi refuses-tu mon offre ? Suis-je un mauvais maître ?

- Vous êtes Baranorien.

- Crois-tu que mon argent soit moins honorable que celui d'un Therinien ?

- Vous n'êtes certes pas plus mauvais maître qu'un autre.

- C'est sans doute la première chose gentille à mon égard qui glisse de ta bouche.

Elle sentit ses joues s'empourprer. Il se leva, elle recula vers la porte.

- Reste ici, cria-t-il.

Il était maintenant tout près d'elle, si près qu'elle sentait sur sa bouche son haleine.

- Demain j'irai voir tes parents, je leur dirai que je te veux à mon service. Il ne pourront qu'accepter puisque votre maison, vos terres m'appartiennent. Tu n'as pas le choix, Colyne.

Il posa la main sur sa joue. Elle tressaillit, puis secoua la tête pour se dégager.

- Ici, tu mangeras à ta faim, tu seras habillée chaudement et tes gages aiderons ta famille.

La révolte et la colère grondaient encore en elle, pourtant, un sentiment nouveau, indéfinissable, était en train de naître.

- Ne refuse pas.

Dans la lueur dansante du feu, il contemplait le visage de Colyne.

- J'accepte, finit-elle par dire, mais laissez moi retourner en cuisine.

Il fit un pas de côté, il en profita pour s'éclipser vers l'office où Audrey attendait avec le plat de viande.

- Tu as été bien longue. Que se passe-t-il ?

Colyne ne répondit pas...

Par IceDeaL Sylla le 23/7/2002 à 21:41:19 (#1850343)

Ho c mignon tous plein, j'aime beaucoup.
*Encore*

Par Delorfilia le 25/7/2002 à 1:57:47 (#1857246)

Lorsque la maladie s'en prit aux récoltes de pomme de terre, tout le village se trouva démuni. Les frères rentrèrent, tête basse. Rien n'avait été épargné dans leur maigre lopin de terre. La mère se laissa tomber sur la chaise près de la cheminée et se mit à pleurer. Le cellier était vide depuis longtemps et, sans les restes rapportés du château, ils n'auraient pu survivre.

Deux enfants en bas âge moururent sans doute de faim. Colyne montait vers le château quand elle croisa un petit cercueil porté par un seul homme. Une grande fureur s'empara d'elle. Thomas s'apprêtait à partir à la chasse quand elle l'aperçut traversant la cour. Elle allait, nu-pieds dans de vilains sabots. Le froid bleuissait ses jambes et ses joues brillaient.

- J'ai appris pour vos récoltes, lança-t-il. J'en suis désolé.

- Certes, mais cela ne vous a pas empêché de nous envoyer votre collecteur de loyer.

Agacé par le ton de Colyne, il sauta à terre et marcha vers elle.

- Quand cesseras-tu de me considérer comme un ennemi ?

- Jamais ! vous êtes riches et je suis pauvre.

Il la colla contre le mur, elle sentit son ventre dur contre le sien.

- Je pourrais tout exiger de toi, même ce que tu ne veux pas me donner, mais je te respecte et j'attendrai.

Elle le fusilla du regard. Il haussa les épaules et retourna vers son cheval. Elle se mit au travail, évitant de penser à cet homme, le maître, qui accélérait les battement de son cœur.

La nuit s'étendait sombre, sans lune ni étoiles. Colyne s'apprêtait à rentrer chez elle quand la porte de l'office s'ouvrit. Thomas entra, portant sur con bras une cape de drap rouge.

- Pour toi.

Elle concédera froidement le vêtement et continua à nouer son châle. Il jeta le manteau sur ses épaules, elle le fit tomber d'un mouvement sec. Affolée par l'attitude de la servante, Audrey s'éclipsa. Thomas ramassa le manteau.

- Je veux que tu le portes.

- Non, rétorqua-t-elle, le corps frémissant.

- Préfères-tu mourir de froid ?

Il tenait si fort ses poignets qu'une douleur diffuse se rependit dans ses bras, pourtant aucun trait de son visage ne bougea. Elle continuait à le fixer, à se détester d'éprouver une joie sauvage à êtes la contre cet homme, à sentir son souffle sur le visage. Il s'inclina, elle vit ses lèvres s'entrouvrir. Elle reçut sa bouche contre la sienne et ne pu s'empêcher de lui rendre le baiser. Il l'enlaça, mais reprenant ses esprits, elle le repoussa de toutes ses forces et accourut vers l'extérieur.

Le lendemain, elle ne se rendit pas au château. Il traversa le village en galopant, s'arrêta devant la maison ronde.

- Où est Colyne ?

La mère sortit de la maison en courant.

- Pardonnez-moi, seigneur, ma fille ne veut plus travailler pour vous.

- Où est-elle, vociféra-t-il.

Alors elle apparut, les yeux cernés de n'avoir pu trouvé le sommeil.

- Jamais plus je ne viendrai au château. Vos pouvez nous chasser de cette maison, de cette terre, mais n'espérez rien de moi.

La mère aussitôt se précipita avec la boite contenant les maigres économies.

- Notre fermage, seigneur.

Il ignora les pièces, il ne voyait que Colyne, toute raide de douleur et de colère. Il ne voyait que ses yeux pales, ses cheveux couleur de feu. D'un coup d'éperon dans les flancs du cheval, il repartit. Colyne rentra dans la maison et renoua avec ses gestes quotidiens...

Par Ibuki Tribal le 26/7/2002 à 12:26:36 (#1862132)

*impatiente de nature* :lit:

Par Sombre Lune le 26/7/2002 à 15:48:26 (#1863469)

Vraiment tres bien ecrit, la suiiiiiiiite !! :D

Par IceDeaL Sylla le 26/7/2002 à 17:51:47 (#1864151)

Enfin un peu de tendresse dans ce monde brute :ange:
PS: essaye de vendre les droits d'auteur a un studio de ciné ^^
*Attend la suite*

Par Delorfilia le 27/7/2002 à 23:19:37 (#1868404)

Ce soir là, le père rassembla toute sa famille et annonça d'un air las que la vie ici n'était plus possible, il fallait s'en aller, abandonner la maison, les terres.

- Et où irons-nous ?

Un mince sourire passa sur la bouche fatiguée de l'homme.

- A Port-Dohan. Un bateau part dans dix jours.

Les frères approuvèrent, ils avaient entendu que là-bas la vie était meilleure. Colyne resta silencieuse.

Dès le lendemain, ils commencèrent les préparatifs. Sans entrain, elle se rendit au port. La pêche se vendait mal, personne n'avait assez d’argent. Elle finit par distribuer les poissons à ceux qui n'avaient plus rien.

A mesure que la date du départ approchait, Colyne sentait grandir son désarrois. Pourquoi ne se réjouissait-elle pas comme ses frères ? Elle pensait à Thomas, le jour, la nuit, à cette bouche qui s'était posée sur la sienne.

Cette nuit-là, quand tout le monde fut endormit, elle quitta la maison. Elle marcha vers le château, ne sentant pas les morsures glacées du vent. Elle entra par une porte dérobée et gagna la chambre de Thomas. Une chandelle brûlait, il ne dormait pas. Il tourna la tête. Elle avança vers la lit. Un instant, ils se regardèrent sans rien dire. Il tendit la main dans sa direction, elle saisit ses doigts.

- Je sais que toi et ta famille vous partez bientôt. Je ne veux pas.

Elle se tourna contre lui, la tête appuyée contre son épaule. Il murmura :

- Je voulais te garder. Je voulais t'aimer.

Elle posa un doigt sur sa bouche pour le faire taire. Elle dénoua son châle, ouvrit un à un les boutons de sa robe, et dans la lueur tremblotante de la chandelle, il la vit, nue et pâle, s'incliner vers lui. Elle s'allongea, il tendit les bras. Il l'étreignit. Sa bouche caressa sa gorge et ses épaules. Elle ne bougeait pas mais les battements de son cœur résonnaient dans sa tête. Il l'aima jusqu'à l'aube froide. Un peu de lueur vint frôler le bois du lit, elle se leva, s'habilla lentement et s'en alla, se promettant de ne jamais revenir. Thomas dormait.

En vain, les jours suivants, il se rendit chez elle. A chacune de ses visites, la mère répétait :

- Colyne n'est pas là.

Il persista à venir au village jusqu'au jour où une mauvaise fièvre l'obligea à rester au lit. Le bateau partait le lendemain. Déjà les quais étaient pris d'assaut. Audrey fendit la foule en jouant des coudes. Enfin elle aperçut Colyne.

- Viens vite. Sir Thomas te réclame.

- Non, Audrey.

- Il est très malade. Cette épidémie, le choléra... Je t'en supplie.

Colyne sentit son cœur se déchirer dans sa poitrine, elle courut vers le château, la chambre où il reposait.

- Tu est venue, merci.

Elle prit ses mains, les porta à ses lèvres. A cet instant, elle sut que le bateau partirait sans elle. Elle veilla sur Thomas une semaine, dormant sur une chaise, ne le quittant pas une seconde, se nourrissant à peine. Quant à la fièvre, elle tomba enfin, quand le regard qu'il posa sur elle ne fut plus voilé par la maladie, elle murmura :

- Je vous aime, malgré moi.

Avec effort, il se souleva. Il se cala dans ses coussins et l'attira vers lui.

- Je t'en prie, ne me quitte plus. Sans toi, la maladie m'aurait emportée.

Elle appuya sa joue contre sa poitrine et pleura de bonheur tandis que raisonnait le tocsin annonçant une autre mort au village, une autre victime de cette terrible épidémie succédant à celle qui avait emporté toutes les récoltes. L'année s'achevait.

Par D-Ozz Sylrus le 27/7/2002 à 23:58:58 (#1868487)

:lit: Excellent Delorfilia :)

Par IceDeaL Sylla le 28/7/2002 à 0:05:46 (#1868507)

bouhouh, comme c'est émouvant *pleure a chaude larmes*
Houle je me relache moi *fais sauter un freepk* Haaaa, ca va mieux, heu ... ou j'en étais moi déja ? a oui , c'est toujours aussi bien ^^

Par Korben Kissous le 29/7/2002 à 19:04:26 (#1871996)

http://korben.darius.free.fr/smilies/up.gif

Par Arken le 31/7/2002 à 13:33:17 (#1881895)

*attends le prochain conte*

Par Leylia le 31/7/2002 à 17:29:49 (#1883842)

:lit: :amour: Vraiment Sublime avec un grand "S" . Voilà une petite histoire que je classe parmi les meilleurs que j'ai pu lire. Encore merci pour ce si délicieux moment de lecture que tu nous a offert Delorfilia :merci: :merci:

Par Angel Wyvern/Darken le 5/8/2002 à 21:15:04 (#1921116)

Rare son les récie que je classe en Chef D'oeuvre. Mais je crois que celui-ci merite sa place dans cette cathégorie...

Tout simplement Superbe.

Par Ashraam Darken le 5/8/2002 à 22:09:18 (#1921457)

:lit:

tres bien :)

(Istaria ?? Istaria ????? tu joue a Vandal Heart ???? :D)

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