Mémoires d'un sacrieur sanguinaire...

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Bonjour, je me suis adonné récemment à la voie du RP et j'aimerai savoir ce que vous pensez de mes premiers écrits. Merci de prendre de votre temps pour exposer vos critiques

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Prélude


*Crak, scrounch, croc, crrr, craq….*

Entendre cet imbécile de Rognak mâchait l’os de sa cuisse de bouftou m’énervait sensiblement. Il n’y avait dans ses gestes que de la barbarie maladroite et aucune grâce quelconque… briser des os nécessitait un don particulier, un talent artistique. Malheureusement un sadida comme Rognak ne pouvait pas le comprendre. A part dormir et manger, on se demandait ce qui pouvait bien l’intéresser… son comportement était désespérant aux yeux d’un sacrieur tel que moi.

- Toujours rien !s’exclama Erwyn, déjà une semaine que l’on parcourt cette maudite île et aucun de ces maudits rongeurs n’a voulu dévoiler une once d’information intéressante. Ils ne sont bons qu’à supplier et à gémir, maugréa t-il en accompagnant ses paroles d’un coup de pied rageur dans l’un des cadavres de wabbit qui jonchait le sol.

- Nous ne nous sommes pas montrés assez convainquant voila tout. Nous serons plus persuasifs avec le prochain groupe de wabbit, renchérit Smila.

Je poussais un soupir. La mission que l’on nous avait confié consistait était importante et nous ne pouvions revenir les mains vides. Cependant elle risquait d’être longue et fastidieuse, mais chacun d’entre nous y aurait préféré y passer le reste de sa vie plutôt, que de revenir les mains vides devant Oto Mustam.

Depuis quelques temps, l’équilibre entre Bonta et Brâkmar se creusait. La masse bontarienne grandissait de jour en jour. Néanmoins, la majorité de leurs troupes étaient composé de néophytes ne sachant même pas tenir une lame correctement. Ces néophytes, que le Seigneur Mustam considéré comme la lie du monde, étaient interdit à Brâkmar. Seuls les plus forts, seuls les féroces guerriers étaient acceptés dans les rangs démoniaques. Pourtant, le nombre des serviteurs de Jiva devenait trop important. Oto Mustam avait donc décidé de créer trois factions : la première composé d’assassins expérimentés, la seconde regroupant des prêtres priant Rushu afin qu’il accorde sa bénédiction aux forces brakmariennes et la dernière réunissait des guerriers intrépides et puissant. Chacune de ces factions comportait une vingtaine de soldat, l’élite des brakmariens.

J’appartenais à la troisième faction et notre première mission s’était révélé importante. Depuis plusieurs mois, des rumeurs couraient en Amakna que les wabbits seraient en possession d’un Dofus. Ces rumeurs arrivant jusqu’à l’ouïe d’Oto Mustam, ce dernier ordonna qu’une escouade soit dépêchée sur l’île des Wabbits et que le Dofus, si Dofus il y avait, devait être trouvé et ramené.

C’est ainsi que Rognak, un sadida noirâtre, Smila une sramette agile, Erwyn un crâ minutieux et moi-même nous sommes retrouvés sur cette île. La première chose à faire était de faire parler les wabbits, mais ces derniers n’étaient pas vraiment coopératif… il a fallut les punir pour leur outrecuidance insupportable. On ne tient pas tête impunément à Brâkmar.

Ces trois derniers jours avaient donc était passé à torturé et massacré les habitants de l’île. Aucune des victimes n’avaient voulu parler, ni confirmer l’existence ou non du Dofus tant convoité. Cependant les quatre bourreaux étaient décidés à aller jusqu’au bout, quitte à supprimer totalement la race des wabbits du monde des Douze…


- En route, ne perdons pas plus de temps. Rushu lui-même nous comblera une fois que nous aurons mis la main sur ce Dofus. La victoire appartiendra à Brâkmar et ces chiens de bontariens ramperont devant nous. Hâtons-nous !

Rognak grogna en abandonnant son os mais n’objecta rien. En cinq minutes, nous étions repartis traquer nos proies, Smila en tête du groupe.
Voici la suite de mon récit, en espérant qu'il vous plaise, n'hésitez pas à faire des remarques ou autres, soit à la suite, soit par MP, merci d'avance.

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Chapitre I : Désillusion



Il nous fallut encore deux jours et deux nuits avant d’obtenir enfin l’information qui nous manquait. Un tiwabbit, effrayé du massacre de sa famille, et ne voulant pas finir de la même façon que ses pairs, décida de parler. Le Dofus existait bel et bien…
Caché jalousement dans les entrailles de la terre, le peuple wabbit protégeait leur relique nuit et jour.


- Grumph, grogna Rognak, il y a des centaines de galeries souterraines sur cette île. Comment voulez-vous que nous retrouvions un œuf de dragon là-dedans.

- Geindre ne serait pas ton deuxième prénom par hasard ? Depuis une dizaine de jours de recherches nous avons enfin une information capitale, renchérit Smila.

- Peut-être, mais maintenant on a un travail encore plus considérable avec la fouille de ces tunnels.

- Je préfère savoir qu’il existe un Dofus plutôt que de continuer à chercher sans savoir si son existence est véridique ou non, commenta Erwyn.
Je décidai de couper court à cette conversation qui commençait déjà à m’exaspérer :

- Oto Mustam nous a confié une mission, nous l’exécuterons jusqu’au bout, et, par Djaul, si tu es trop fainéant pour effectuer ton travail Rognak, tu peux retourner à Brâkmar pour aller te plaindre au Triumvirat.

Le sadida ne pipa mot et attendit sans broncher que les autres prennent une décision sur l’orientation à prendre.
Tout à coup, le tiwabbit qui avait craché le morceau toussa et remua faiblement.


- Je croyais que tu l’avais exécuté, sermonnais-je Rognak.

- Je n’ai pas dû taper assez fort, répondit-il en haussant les épaules.

- Peu importe, il va nous être encore utile tout compte fait.

Je me dirigeai vers le minuscule corps du tiwabbit et le soulevait par une jambe.

- Tu vas nous conduire jusqu’au Dofus, misérable, et peut-être t’accorderais-je la vie sauve. Réjouis-toi, tu es le premier à qui je fais cette proposition.
Il baragouina quelque chose d’incompréhensible. Je le secouais violemment :

- Votre parole avant, dit-il.

J’acquiesçais et le lançais au devant en lui ordonnant de nous montrer le chemin.
Le tiwabbit se releva être un guide compétent. Il prenait des galeries désertes et nous ne fîmes aucune rencontre avec d’autres wabbits. Ce qui était une bonne chose, car ces derniers n’auraient pas manqués de donner l’alerte… avant que nous ne les exterminions.
Après deux heures de marches et de multiples grognements de la part de Rognak, nous arrivâmes au devant d’une imposante porte. Le tiwabbit se racla la gorge :


- Le gardien du Dofus est notre vénéré Wa Wabbit… qui se trouve au fond de cette salle. J’ai remplis ma part du marché, vous avez promis de me laisser la vie sauve, dit-il en me regardant.

- En effet j’ai promis…

- Mais pas moi, trancha Smila en s’élançant furtivement. Elle passa derrière le tiwabbit et l’égorgea promptement.

Sans plus accorder d’attention au cadavre, nous poussâmes les portes. De multiples wabbits se trouvaient derrière, ce qui nous étonna un instant, vu que les galeries avaient été désertes jusqu’à maintenant. Rognak sourit méchamment et sorti sa hache en la faisant tournoyer. Erwyn encocha une flèche, Smila dégaina ses dagues et mon marteau se retrouva entre mes mains un en éclair. Nous nous élançâmes avec un « Gloire à Djaul » retentissant.
Ces wabbits là n’étaient pas les mêmes que ceux de la surfaces. Ceux-ci étaient entraînés au combat et la donne n’était pas la même. Une heure fût nécessaire pour nettoyer l’espace de la lie wabbit. Une heure intense et éreintante, avec de multiples blessures, bénignes pour la plupart.
Enfin, nous nous retrouvions devant le Wa Wabbit. Ce dernier était dans une colère noire lorsque nous arrivâmes :


- Démons de Brâkmar, vous allez regretter votre outrecuidance. Ce que vous êtes venus chercher ne tombera pas aux mains de Djaul…

- Silence ! tu n’as pas été autorisé à parler rongeur. Tes sujets sont partis rejoindre Rushu dans les abysses éternels. Si tu ne veux pas les rejoindre, il serait judicieux de nous donner le Dofus, cracha Erwyn.

- Rushu n’est rien d’autre qu’une pâle imitation divine indigne d’accéder au Panthéon. Il ne m’effraie pas, pas plus que ses fidèles.

Le Wa Wabbit était puissant, mais malgré cela, il ne pouvait faire face à quatre guerriers entrainé au combat comme nous l’étions en simultané. Il tomba sous nos coups au bout d’une vingtaine de minutes.

- Bon, ce satané Dofus maintenant, grogna Rognak.

Nous n’eûmes pas à chercher longtemps. L’œuf était posé sur un piédestal lumineux. En nous approchant, aucun de nous ne dit mot. Nous étions absorbés dans la contemplation de cet objet à la puissance infini… lorsque tout à coup, l’expression sur le visage d’Erwyn changea en un masque d’effroi. Il attrapa le Dofus et l’observa attentivement et poussa un cri de rage quelques instants après. Sur la défensive, nous lui demandons ce qu’il a :

- Ce Dofus est un faux. Il n’a pas été créé par un Dragon mais par la magie des Wabbit. Ce n’est qu’une imitation, certes puissante mais bien moins qu’un Dofus réel. Oto Mustam ne sera pas content.

- Oto nous a envoyé découvrir si les rumeurs étaient fondés, et de récupérer le Dofus s’il existait. Nous avons remplis notre mission. Oto Mustam désolera que ce ne soit pas un véritable Dofus, mais nous obtiendrons nos louanges, déclarais-je. Retournons à Brâkmar maintenant, plus vite nous y serons, plus vite nous serons repartis en mission, et plus vite la chute de Bonta arrivera…
Chapitre II : Une traque éprouvante


- Ainsi donc, ce Dofus n’était en fait qu’un leurre… satanés wabbits, une ruse pour attirer les aventuriers et les touristes sur leur île. Quoiqu’il en soit, cette copie ne sera pas inutile… la magie des wabbits restent relativement puissante et octroie à son possesseur sagesse et humilité. Des qualités dignes de Brumaire… ou presque. Les Trois se trouvent dans la tour de Gisgoul, Erwyn, tu iras porter l’artefact à Brumaire. Vous autres, vous pouvez disposer jusqu’à nouvel ordre, ordonna Oto Mustam.

Erwyn, Smila, Rognak et moi tournâmes les talons en même temps et prîmes la direction de la porte. Il nous avait fallu 4 jours pour rallier Brâkmar après avoir mis la main sur le Dofus. Tant de temps perdu à cause d’une tempête en plein océan. Le massacre des wabbits n’avait pas dû plaire aux Dieux…
Cependant nous étions arrivés avant que la patience d’Oto Mustam ne soit arrivée à terme. Heureusement pour nous…


- Ah ! Ayzan, reste là, j’ai une mission pour toi tout compte fait. Tu iras batifoler ultérieurement.

Rester seul en présence d’Oto était somme toute assez désagréable. On ne savait jamais vraiment qu’elles étaient ses véritables attentions…

- Une chose étrange c’est produite dans la cité ce matin même. Il y a eu un meurtre à la taverne du Chabrulé… évidemment ce n’est pas le meurtre qui est étrange mwahaha !!! Mais plutôt la façon de faire. Le corps du cadavre est lardé par de nombreuses blessures faites par une longue lame. Les blessures sont parfaitement lisses… or, les armes brakmariennes sont rouillés et distordus. Quelque chose cloche, retrouve moi l’assassin et amène le moi !

J’acquiesçais en promettant de revenir avec le tueur et prit la direction de la taverne du Chabrulé afin de parler avec le tenancier. Bruli Ounim… une femme à la réputation mauvaise. Comment pourrait-il en être autrement dans l’une des tavernes de Brâkmar ?

- Ayzan ! Tu viens prendre une chope comme à ton habitude ? laisse moi te l’offrir ça me fera plaisir ! s’exclama t’elle en me voyant entrer. Hum, j’ai également deux, trois problèmes avec des miliciens si tu pouvais t’en charger…


« Egal à elle-même, pensais-je »

- Je ne viens pas pour ça Bruli, je suis en mission. Il y a eu un meurtre chez toi ce matin ?

- Hum dommage… oui il y a eu une bagarre, pourquoi cela t’intéresse t’il ? Le cadavre te devait de l’argent ?

- Non ce n’est pas ça. Que peux-tu me dire sur l’assassin ?

- Un individu bizarre. Il portait un capuchon sur la tête et s’est enfui en courant. Une personne normale se serait vanté, mais lui a prit la fuite. Il m’a paru louche à cet instant !

- Merci bien… que Rushu veille sur toi,
dis-je en sortant.

Je me dirigeai désormais vers les portes de la ville. Trop de détails clochés dans cette affaire, Oto avait raison. Ce qui me faisait désormais penser que l’individu n’était autre qu’un bontarien déguisé. Si c’était vraiment cela, il aurait prit instantanément la fuite et les gardes l’auraient aperçu. Les bontariens étaient si prévisible…

Arrivé aux portes, je demandais aux gardes en faction si un homme était passé ce matin. Ils répondirent par l’affirmative et ajoutèrent qu’il avait prit la direction nord des landes de Sidimotes.


- Il était à pied, avec une dragodinde vous aurez la possibilité de le rattraper, déclara l’un des gardes. La mienne est à votre disposition si vous le souhaitez.

Je le remerciais et prit la direction indiqué. Les traces du fugitif étaient encore fraîches. Rares étaient ceux qui pouvaient cacher leurs traces sur les landes. Les brâkmariens apprenaient rapidement à pister les crocs glands ou les ouginaks dans les landes. Suivre la trace d’un bontarien serait aisé.
En effet au bout de quelques heures, je me rapprochais de lui jusqu’à l’apercevoir au loin. Je sortis mon marteau et poussait un cri de guerre en le chargeant.
Celui-ci vit volte-face et sortis son épée de son fourreau. Il m’attendit sans bouger, lame vers le haut. Cependant je ne comptais pas aller m’empaler sur son épée, je fis un écart de coté, et sauta au bas de ma monture. Face à face, nous nous tournions autour… jusqu’à ce que je me jette sur lui. Le combat fit rage, le fracas des armes résonnait avec intensité. Ni l’un ni l’autre ne semblait s’essouffler. Cela aurait pût durer longtemps si je ne lui avais pas asséné un coup puissant, l’obligeant à reculer, et par là même à trébucher contre un rocher, ce qui le fit tituber. Profitant de mon avantage je sautais sur lui et lui balançait mon marteau en pleine figure. Il ne pût se protéger et tomba assommé… ou mort. J’espérais que la première hypothèse serait la bonne car Oto m’avait bien dit de le ramener vivant.
Je jetais mon fardeau au dos de ma dragodinde et entreprit de repartir vers la sombre cité.
En me voyant arriver à lui avec mon captif, Oto s’exclama :


- Eh bien il était temps ! Heureusement que l’enjeu de la guerre ne dépend pas de ta rapidité, sinon nous pourrions déjà nous enterrer. Alors voici donc, notre homme… ou plutôt devrais-je dire notre victime, dit-il avec un rictus mauvais. Tu peux y aller Ayzan, reviens demain, j’aurais un nouveau travail pour toi. En attendant, j’en connais un pour qui la nuit va être longue.

Sur ces sombres paroles, je quittais la milice et partis à la taverne de Djaul…
Chapitre III : Préparation tactique


Après une nuit arrosée à la taverne, je décidais de trouver une maison abandonné et de m’y écrouler pour le reste de la nuit, n’ayant pas la force de rentrer jusqu’à la milice. Une nuit peuplée de cauchemars délicieux… que demander de plus pour dormir d’un sommeil réparateur ?
Le réveil fut néanmoins plus dur :


- Hey !! réveille-toi misérable ivrogne. Ca fait plus d’une heure qu’Oto Mustam m’a envoyé te chercher ! Tu vas avoir droit au fouet à n’en pas douter pour l’avoir fait attendre si longtemps ! vociféra le garde brâkmarien qui se tenait devant moi.

Je grommelais en me massant le crâne et entreprit de me mettre sur mes deux jambes. Parfait, la terre avait décidé d’arrêter de tourner.

- Hum… on ne parle pas comme ça impunément à Ayzan le Sanguinaire espèce de chien ! rétorquais-je en lui balançant un coup de pied circulaire qui le fit tomber à la renverse. Inutile de m’accompagner, je connais le chemin !

Je parcourus la ville le plus rapidement possible, les foudres d’Oto étant généralement mortelles, il valait mieux éviter de le mécontenter.

- Ah ! te voilà enfin. Si l’affaire n’était pas aussi urgente tu aurais droit au fouet et au pain sec. Quoiqu’il en soit, la mission de l’espion bontarien que tu as ramené hier n’était pas banale… après avoir fait preuve de … persuasion, nous avons appris de sa bouche que Bonta la Gueuse projetait de nous envahir d’ici une semaine. Pas de temps à perdre donc, Brâkmar est en alerte maximal et nos guerriers se préparent déjà à la bataille. Cependant, j’ai une tâche importante à te confier. Tu iras trouver Vil Smisse en lui ordonnant de prendre les armes afin de nous épauler durant la bataille. Montre-toi persuasif ! Ajoute que si son absence se fait ressentir, Brâkmar s’occupera personnellement d’éradiquer l’organisation des Roublards. Et prends donc cet or pour l’amadouer. Maintenant va !

- Il en sera fait selon vos ordres Seigneur, répondis-je en m’inclinant.

- Dernière chose : ne vas pas croire qu’en ayant capturé l’espion tu auras droit à des avantages.

Trouver Vil Smisse n’était toutefois pas chose facile. Il se terrait près du cimetière d’Amakna, mais ou exactement ? Impossible à dire. Après réflexion je décidais d’aller trouver Smila. Ses talents d’espionne et de traqueuse me seraient surement utiles.
En la cherchant, je la trouvais dans la tour des Ordres :


- Smila. J’aurais besoin de tes services si tu n’es pas occupée.

- Ayzan ? Que pourrais-tu donc me vouloir ? Nous devons retourner sur l’île des wabbits ?

- Non, rien à voir avec ces bestioles stupides. Brâkmar est sur le point d’être attaqué comme tu dois le savoir. Oto Mustam m’a donné pour mission de trouver l’antre des Roublards afin de leur ordonner de se joindre à nous. Toutefois, leur cache est bien dissimulé. J’aurais donc besoin de toi pour m’aider à les débusquer.


- Je vois… qu’est ce que ça me rapportera ? dit-elle un sourire narquois aux lèvres.

- Évidemment… voila une bourse pour tes services, répondis-je en lui lançant un petit sac d’or.

Elle l’attrapa au vol, et nous partîmes tous deux en direction d’Amakna. Il restait, selon les dire de l’espion bontarien, une semaine avant que Bonta ne lance son offensive. Nous devions donc nous hâter si nous voulions revenir à temps pour participer à la bataille. Deux jours après notre départ de Brâkmar, nous avions atteint le cimetière.

- Le cimetière d’Amakna ! annonça Smila. Ils doivent se cacher quelque part par-là. Séparons-nous pour les chercher.

Elle partit de son côté et moi du mien. Partout des os, des tombes et une puanteur effroyable. La chair en décomposition et l’odeur de la mort planait partout. Quelquefois un ou deux chafers d’approchaient de trop prés et mon marteau les renvoyait se coucher. Soudainement, je sentis une présence derrière moi. Je fis volte face, mon marteau soulevait, près au combat. Ce n’était que Smila :

- J’ai trouvé l’entré. Allons-y, dit-elle.

Elle m’emmena au fin fond du cimetière, jusqu’à un trou dans le sol. Nous descendîmes et tombâmes en face de deux individus armées :

- Qui êtes-vous et que voulez-vous ? lança l’un d’entre eux.

- Nous sommes envoyés par Oto Mustam pour nous entretenir avec Vil Smisse. Il serait judicieux de nous laisser passer… Brâkmar n’est pas tendre avec ceux qui s’opposent à elle.

- Restez ici ! je vais informer Vil Smisse de votre présence. Si vous tentez quoi que ce soit, nous vous abattrons.

Smila partit dans un grand éclat de rire. Nous attendîmes quelques minutes avant que le roublard ne revienne.

- Vil Smisse consent à vous recevoir, allez-y mais gare à vous si vous faites du grabuge, dit-il en nous menaçant de son épée.

L’intérieur de la cachette des roublards étaient modestes. Il avait construit une sorte de Q.G entièrement sous terre, cependant l’intérieur était assez vide. Il y avait bien des breloques par-ci par-là, mais sinon, rien de sensationnel. Peut-être cachaient-ils le butin leurs rapines ailleurs… Après avoir marché dans un long couloir, nous débouchâmes dans une petite pièce, sombrement décoré. Un tas de diamant et rubis s’entassaient dans un coin de la pièce, des tableaux immenses et des objets de décorations dont la valeur était surement égale à une année de salaire d’un milicien. Rien à voir avec ce que nous avions observés jusqu’alors. Et au milieu de la pièce, un homme, vêtu d’une cape verdâtre et au visage masqué. Vil Smisse.

- Eh bien, eh bien ! Que me vaut l’honneur de la visite des envoyés de ce cher Oto ? Ne me dite pas qu’il veut récupérer le pendentif que je lui avais dérob… Hum, que souhaitez-vous ?

- A n’en pas douter, les rumeurs d’une invasion ont dû arriver jusqu’à vos oreilles. Ces rumeurs sont fondées. Bonta projette d’attaquer Brâkmar au matin du 2 juinssidor. Ils s’attendent à nous prendre par surprise, fort heureusement pour nous, nous avons eu vent de leur projet. Les Trois ont décidés que c’était là l’occasion de leur infliger une défaite dont ils ne pourront se relever. Pour cela, nous aurons besoin de toutes nos ressources et du maximum d’hommes disponibles… C’est là que les roublards entrent en jeu. Oto Mustam exige que vous vous battiez à nos côtés.

Ce fût au tour de Vil Smisse d’éclater de rire.

- Eh bien ! Oto ne changera jamais. Son culot n’a pas d’égal. Mais comme il le sait, les roublards ne sont pas la charité. S’il a besoin de nous, il devra nous rémunérer !

Sans dire un mot, je pris la bourse qu’Oto m’avait donnée et lui lançait. Vil Smisse l’ouvrit et compta les pièces.

- Hum… j’en aurais espéré un peu plus… et si je refusais de participer au combat ?

- Brâkmar n’est pas tendre avec les lâches… après avoir exterminé Bonta, nous nous lancerons à votre poursuite jusqu’à ce que le Monde des Douze soit totalement débarrassé de votre clan de voleurs et d’assassins.

- Je plaisantais voyons. Nous serons là… et si jamais Bonta tombe, Oto devra nous verser plus que la misère qui se trouve dans cette bourse. Dit le lui bien. Je ne vous retiendrez pas plus longtemps. Au revoir.


Sur ces mots, nous partîmes sans même le saluer. Une fois au dehors, un corbac nous attendait visiblement, un mot attaché à sa patte. Smila le prit et lu à haut voix :

Citation :
" Ayzan, j’espère pour toi que les roublards ont étaient informés et qu’ils ont répondu par l’affirmative. Quoiqu’il en soit, Brâkmar a changé de tactique. La meilleure défense, c’est l’attaque. Nous irons donc au devant de l’armée bontarienne. Il t’est donc inutile de retourner à Brâkmar, rejoins l’armée le plus rapidement possible. Nous marcherons jusqu’au commencement des plaines de Cania, tout en restant dans les landes de Sidimote là où nos guerriers bénéficient de l’obscurité. Dés que tu seras présent, vient me faire ton rapport. Inutile de préciser que ta vie dépend de ta rapidité à me le remettre. "

Oto Mustam
- En route donc, dis-je à l’attention de Smila.
Chapitre IV : Nouvelle émotion


Il ne restait plus que 2 jours avant la bataille. Smila et moi avions parcouru la distance qui nous séparait de l’armée brâkmarienne le plus rapidement possible. Nous avions « empruntés » deux dragodindes à de sympathiques aventuriers la nuit dernière, et nous n’avions fait aucune halte depuis. Les montures étaient épuisées et menaçaient de s’effondrer sous peu.

Heureusement cependant, une heure plus tard nous étions en vue de notre armée. Perché en haut d’une falaise, nous pouvions apercevoir au loin les centaines de soldats démoniaques se préparant à la bataille. De là où nous étions, cela ressemblait à une fourmilière impressionnante.


- Combien crois-tu que nous serons au moment de l’affrontement ? me demanda Smila.

- Hum… difficile à dire. Le nombre de soldat doit varier entre 700 et 800. Sans compter les chafers, les vampyres, les roublards, les ouginaks, les trools … je pense que nous dépasserons le millier d’effectif. Je doute que Bonta puisse rivaliser avec nous. Il ne s’attende pas à ce que nous nous trouvions ici. Ils comptent sur l’effet de surprise… c’est raté. Si Rushu veille sur nous, Bonta sera tombés avant le début de la semaine prochaine. Allons-y, j’ai un rapport à faire !

Sans plus tarder, nous descendîmes le plus rapidement possible. Arrivé au premier abord du campement brâkmarien, Smila m’annonça qu’elle partait rejoindre son unité de combat. Elle me fit un clin d’œil espiègle, et s’enfonça dans la masse. Pour ma part, j’accostai le premier soldat et lui ordonnai de me montrer l’emplacement de la tente d’Oto Mustam. Une fois ma réponse obtenu je me dirigeai d’un pas rapide vers l’endroit indiqué et pénétrai à l’intérieur de la tente ;

- Ah ! Ayzan, il était temps, tu as encore prit ton temps hein ! Vil sacrieur, tu seras puni un jour ou l’autre. Alors ce rapport ?

- Vil Smisse a accepté de participer à la bataille. Ses hommes et lui nous rejoindrons à temps selon ses dires.

- Parfait ! c’est tout ce que je voulais entendre. Va rejoindre ton bataillon maintenant et ne me déçois pas sur le champ de bataille !

- Oui Seigneur…,
répondis-je en quittant la tente.

A peine sorti un grand iop m’accosta :

- Ayzan Do’Urden ?

- Que lui veux-tu ?

- Tu es sous mes ordres durant le temps de l’affrontement. Obéis à mes ordres et tu auras plus de chance de survivre.

- Pff, qui se souci de vivre ou mourir ? Si je fais honneur à Rushu en tombant au combat, qu’il en soit ainsi.

- C’est ça, prends-toi pour un héros, en attendant va rejoindre les autres !


« Crétin » songeais-je.

Un brouhaha s’élevait de plus en plus fort dans le campement au fur et à mesure que l’heure de lever le camp arrivait. Les premières sentinelles bontariennes avaient été repérées au loin et l’affrontement était sur le point de commencer. Les hommes s’agitaient, lorsqu’une clameur féroce s’éleva. Oto Mustam en personne arborant son armure noirâtre se tenait sur son destrier :

- Serviteur démoniaque ! Il est grand temps de faire ravaler leurs suffisances à ses enfants de cœur que sont les bontariens. Les lâches périront, et seuls les puissants resteront en vie. Il n’y a que la faiblesse et la puissance d’essentielles. Rappelez-vous-en ! Et Maintenant, prenez vos armes et marchez contre l’ennemi !!! Faites honneurs à Brâkmar, combattez pour elle, et offrez lui la gloire éternelle !!!!!!!!!

Les soldats poussèrent un cri de guerre féroce et se mirent en marche. Les chafers étaient en premières ligne suivi de prés par les ouginaks. Les vagues de créatures devaient éclaircir les rangs bontariens pour laisser plus de liberté d’action aux bataillons brâkmariens. Les trools et vampyres étaient dispersés au milieu du gros de l’armée. De son côté, Vil Smisse et ses hommes contournerai les bontariens par le flanc droit. Les roublards lanceraient leur offensive au moment ou les premiers brâkmariens auraient engagés le combat sur la ligne de front.
Pour ma part, je rageais de me trouver au milieu de l’armée.


« Tous ces pleutres seront déjà mort depuis longtemps avant que notre bataillon n’arrive jusqu’à eux »

L’armée marchait à pas lent et régulier. En face, les bontariens apparaissaient à l’horizon. Plus nous nous rapprochions et plus nous constations que quelque chose clochait… ils étaient nombreux… beaucoup trop nombreux. Jamais les troupes de Jiva n’auraient pût contenir autant d’homme… comment cela se pouvait-il ? Tout à coup, un soldat brâkmarien s’écria : « Les blasons ! Regardez les blasons ! »

En effet, en observant mieux, nous pouvions observer que plusieurs drapeaux s’élevaient de ci de là parmi les rangs bontariens. Des drapeaux arborant plusieurs blasons différents. Un autre soldat cria :« Les Guildes ! Bonta a appelé les Guildes en renfort ! Maudits soient-ils tous !
Alors que nous devions être en supériorité numérique, nous nous trouvions dans une situation inconfortable… ce qui me réjouissait au plus haut point.


« Parfait, il y en aura assez pour tout le monde »

Arrivés à 200 mètres l’une de l’autre, les armées stoppèrent leur avancé quelques instants… puis les brâkmariens chargèrent, chafers en tête. Les archers bontariens décochèrent une volée de flèche, puis deux et trois. Les squelettes et les ouginaks tombaient par dizaine mais ils arrivèrent tout de même jusqu’au corps-à-corps. Les archers reculèrent et laissèrent la place aux fantassins. Les lames s’entrechoquaient ou rebondissaient sur les boucliers ennemis. La férocité des monstres obligea rapidement les soldats bontariens à se mettre sur une position défensive. C’est à ce moment là que Vil Smisse chargea. Attaqué sur deux flancs, les anges étaient en position précaire. Seul leur nombre les sauva de cette première offensive. Sans ça, ils auraient ployés sous les assauts brâkmariens.

Comme je l’espérais, mon bataillon arriva au front alors que la bataille faisait rage. Poussant un cri de guerre puissant, je chargeais mon premier adversaire. D’un rapide coup de marteau circulaire je lui fracassais le crâne sans qu’il puisse faire quelque chose. Sans prendre le temps de m’arrêter, j’engageais un nouveau combat contre un iop flamboyant. La bataille durait déjà depuis plusieurs heures, et aucune des deux armées ne semblait vouloir plier face à l’autre. De mon côté, mon bataillon était complètement dispersé. Je combattais au côté d’un feca brâkmarien. Nous étions isolés du gros de l’armée, et une multitude de bontarien nous entouraient. Nous n’étions encore en vie que grâce à notre habilité à combiner nos passes d’armes simultanément et avec cohérence. Cependant nous nous épuisions vite, tandis que nos ennemis attaqués à tour de rôle, préservant ainsi leurs forces. L’avenir semblait bien sombre…

Soudain, l’un des trools non loin rugit férocement, détournant une seconde à peine l’attention de nos adversaires. Seconde suffisante pour que mon marteau s’enfonce dans la cuirasse d’un bontarien et que mon allié enflamme les autres à l’aide d’un glyphe. Ce dernier me regarda et sur son visage se dessina un large sourire. Non pas narquois mais bel et bien amical.

« Surprenant… » Pensais-je.

Nous fonçâmes vers un autre groupe d’ennemis, et nous engageâmes le combat à nouveau. Cependant, ces adversaires-là étaient plus coriaces que les précédents. Leurs maitrises des armes étaient expérimentés et habiles. Nous eûmes toutes les peines du monde à éviter leurs affronts. Néanmoins, cela ne pouvait pas durer éternellement. L’un des bontariens me faucha au niveau des jambes, et je m’écroulais face contre terre. Alors qu’il allait m’achever, le feca lanca l’un de ses sorts :


- IMMUNITE !!!

La lance qui s’abattait sur moi fût déviée par un bouclier invisible. Clignant des yeux devant ce spectacle étonnant, je ne vis qu’au dernier moment l’ange qui s’approchait derrière mon sauveur. Je criais pour l’avertir mais trop tard. La lame s’enfonça entre ses omoplates dans une gerbe de sang. Aveuglé par une rage soudaine, je me relevais d’un bond et entreprit d’attaquer hargneusement ce lâche bontarien. Son arme s’envola dans les airs au bout de quelques secondes, et sa tête roula l’instant d’après, mon marteau l’ayant aidé à s’envoler.

Je me précipitais vers le feca agonisant, tentant par tous les moyens de juguler le flot de sang qui coulait. Voyant que mes efforts étaient vains, je le pris dans mes bras et courut le plus vite que je pouvais vers notre campement. Je devais trouver un eniripsa dans les plus brefs délais. Heureusement, j’en trouvais un rapidement. Ce dernier m’ordonna d’emmener le feca sous une tente spécial, ce que je m’empressais de faire. Après l’y avoir déposé, un garde vint vers moi et m’ordonna de retourner au combat. Voyant rouge en entendant ces paroles, je le pris par la gorge et le plaquait au sol d’une seule main. Après l’y avoir maintenu plusieurs seconde en essayant de me calmer sans le tuer, je le libérais et lui ordonnais à mon tour de dégager d’ici. L’eniripsa prodigua des soins au feca et le laissa ensuite pour aller s’occuper d’autres blessés. Je restais à côté de mon allié qui venait de tomber dans les pommes. Il se réveilla deux heures après. Lorsqu’il me vit, il sourit et dit :


- Merci… mon nom est Amyeh.

Au même moment, les chefs de guerre bontariens et brâkmariens hurlaient :

- RETRAITE !!
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