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Chapitre IV : Nouvelle émotion
Il ne restait plus que 2 jours avant la bataille. Smila et moi avions parcouru la distance qui nous séparait de l’armée brâkmarienne le plus rapidement possible. Nous avions « empruntés » deux dragodindes à de sympathiques aventuriers la nuit dernière, et nous n’avions fait aucune halte depuis. Les montures étaient épuisées et menaçaient de s’effondrer sous peu.
Heureusement cependant, une heure plus tard nous étions en vue de notre armée. Perché en haut d’une falaise, nous pouvions apercevoir au loin les centaines de soldats démoniaques se préparant à la bataille. De là où nous étions, cela ressemblait à une fourmilière impressionnante.
- Combien crois-tu que nous serons au moment de l’affrontement ? me demanda Smila.
- Hum… difficile à dire. Le nombre de soldat doit varier entre 700 et 800. Sans compter les chafers, les vampyres, les roublards, les ouginaks, les trools … je pense que nous dépasserons le millier d’effectif. Je doute que Bonta puisse rivaliser avec nous. Il ne s’attende pas à ce que nous nous trouvions ici. Ils comptent sur l’effet de surprise… c’est raté. Si Rushu veille sur nous, Bonta sera tombés avant le début de la semaine prochaine. Allons-y, j’ai un rapport à faire !
Sans plus tarder, nous descendîmes le plus rapidement possible. Arrivé au premier abord du campement brâkmarien, Smila m’annonça qu’elle partait rejoindre son unité de combat. Elle me fit un clin d’œil espiègle, et s’enfonça dans la masse. Pour ma part, j’accostai le premier soldat et lui ordonnai de me montrer l’emplacement de la tente d’Oto Mustam. Une fois ma réponse obtenu je me dirigeai d’un pas rapide vers l’endroit indiqué et pénétrai à l’intérieur de la tente ;
- Ah ! Ayzan, il était temps, tu as encore prit ton temps hein ! Vil sacrieur, tu seras puni un jour ou l’autre. Alors ce rapport ?
- Vil Smisse a accepté de participer à la bataille. Ses hommes et lui nous rejoindrons à temps selon ses dires.
- Parfait ! c’est tout ce que je voulais entendre. Va rejoindre ton bataillon maintenant et ne me déçois pas sur le champ de bataille !
- Oui Seigneur…, répondis-je en quittant la tente.
A peine sorti un grand iop m’accosta :
- Ayzan Do’Urden ?
- Que lui veux-tu ?
- Tu es sous mes ordres durant le temps de l’affrontement. Obéis à mes ordres et tu auras plus de chance de survivre.
- Pff, qui se souci de vivre ou mourir ? Si je fais honneur à Rushu en tombant au combat, qu’il en soit ainsi.
- C’est ça, prends-toi pour un héros, en attendant va rejoindre les autres !
« Crétin » songeais-je.
Un brouhaha s’élevait de plus en plus fort dans le campement au fur et à mesure que l’heure de lever le camp arrivait. Les premières sentinelles bontariennes avaient été repérées au loin et l’affrontement était sur le point de commencer. Les hommes s’agitaient, lorsqu’une clameur féroce s’éleva. Oto Mustam en personne arborant son armure noirâtre se tenait sur son destrier :
- Serviteur démoniaque ! Il est grand temps de faire ravaler leurs suffisances à ses enfants de cœur que sont les bontariens. Les lâches périront, et seuls les puissants resteront en vie. Il n’y a que la faiblesse et la puissance d’essentielles. Rappelez-vous-en ! Et Maintenant, prenez vos armes et marchez contre l’ennemi !!! Faites honneurs à Brâkmar, combattez pour elle, et offrez lui la gloire éternelle !!!!!!!!!
Les soldats poussèrent un cri de guerre féroce et se mirent en marche. Les chafers étaient en premières ligne suivi de prés par les ouginaks. Les vagues de créatures devaient éclaircir les rangs bontariens pour laisser plus de liberté d’action aux bataillons brâkmariens. Les trools et vampyres étaient dispersés au milieu du gros de l’armée. De son côté, Vil Smisse et ses hommes contournerai les bontariens par le flanc droit. Les roublards lanceraient leur offensive au moment ou les premiers brâkmariens auraient engagés le combat sur la ligne de front.
Pour ma part, je rageais de me trouver au milieu de l’armée.
« Tous ces pleutres seront déjà mort depuis longtemps avant que notre bataillon n’arrive jusqu’à eux »
L’armée marchait à pas lent et régulier. En face, les bontariens apparaissaient à l’horizon. Plus nous nous rapprochions et plus nous constations que quelque chose clochait… ils étaient nombreux… beaucoup trop nombreux. Jamais les troupes de Jiva n’auraient pût contenir autant d’homme… comment cela se pouvait-il ? Tout à coup, un soldat brâkmarien s’écria : « Les blasons ! Regardez les blasons ! »
En effet, en observant mieux, nous pouvions observer que plusieurs drapeaux s’élevaient de ci de là parmi les rangs bontariens. Des drapeaux arborant plusieurs blasons différents. Un autre soldat cria :« Les Guildes ! Bonta a appelé les Guildes en renfort ! Maudits soient-ils tous !
Alors que nous devions être en supériorité numérique, nous nous trouvions dans une situation inconfortable… ce qui me réjouissait au plus haut point.
« Parfait, il y en aura assez pour tout le monde »
Arrivés à 200 mètres l’une de l’autre, les armées stoppèrent leur avancé quelques instants… puis les brâkmariens chargèrent, chafers en tête. Les archers bontariens décochèrent une volée de flèche, puis deux et trois. Les squelettes et les ouginaks tombaient par dizaine mais ils arrivèrent tout de même jusqu’au corps-à-corps. Les archers reculèrent et laissèrent la place aux fantassins. Les lames s’entrechoquaient ou rebondissaient sur les boucliers ennemis. La férocité des monstres obligea rapidement les soldats bontariens à se mettre sur une position défensive. C’est à ce moment là que Vil Smisse chargea. Attaqué sur deux flancs, les anges étaient en position précaire. Seul leur nombre les sauva de cette première offensive. Sans ça, ils auraient ployés sous les assauts brâkmariens.
Comme je l’espérais, mon bataillon arriva au front alors que la bataille faisait rage. Poussant un cri de guerre puissant, je chargeais mon premier adversaire. D’un rapide coup de marteau circulaire je lui fracassais le crâne sans qu’il puisse faire quelque chose. Sans prendre le temps de m’arrêter, j’engageais un nouveau combat contre un iop flamboyant. La bataille durait déjà depuis plusieurs heures, et aucune des deux armées ne semblait vouloir plier face à l’autre. De mon côté, mon bataillon était complètement dispersé. Je combattais au côté d’un feca brâkmarien. Nous étions isolés du gros de l’armée, et une multitude de bontarien nous entouraient. Nous n’étions encore en vie que grâce à notre habilité à combiner nos passes d’armes simultanément et avec cohérence. Cependant nous nous épuisions vite, tandis que nos ennemis attaqués à tour de rôle, préservant ainsi leurs forces. L’avenir semblait bien sombre…
Soudain, l’un des trools non loin rugit férocement, détournant une seconde à peine l’attention de nos adversaires. Seconde suffisante pour que mon marteau s’enfonce dans la cuirasse d’un bontarien et que mon allié enflamme les autres à l’aide d’un glyphe. Ce dernier me regarda et sur son visage se dessina un large sourire. Non pas narquois mais bel et bien amical.
« Surprenant… » Pensais-je.
Nous fonçâmes vers un autre groupe d’ennemis, et nous engageâmes le combat à nouveau. Cependant, ces adversaires-là étaient plus coriaces que les précédents. Leurs maitrises des armes étaient expérimentés et habiles. Nous eûmes toutes les peines du monde à éviter leurs affronts. Néanmoins, cela ne pouvait pas durer éternellement. L’un des bontariens me faucha au niveau des jambes, et je m’écroulais face contre terre. Alors qu’il allait m’achever, le feca lanca l’un de ses sorts :
- IMMUNITE !!!
La lance qui s’abattait sur moi fût déviée par un bouclier invisible. Clignant des yeux devant ce spectacle étonnant, je ne vis qu’au dernier moment l’ange qui s’approchait derrière mon sauveur. Je criais pour l’avertir mais trop tard. La lame s’enfonça entre ses omoplates dans une gerbe de sang. Aveuglé par une rage soudaine, je me relevais d’un bond et entreprit d’attaquer hargneusement ce lâche bontarien. Son arme s’envola dans les airs au bout de quelques secondes, et sa tête roula l’instant d’après, mon marteau l’ayant aidé à s’envoler.
Je me précipitais vers le feca agonisant, tentant par tous les moyens de juguler le flot de sang qui coulait. Voyant que mes efforts étaient vains, je le pris dans mes bras et courut le plus vite que je pouvais vers notre campement. Je devais trouver un eniripsa dans les plus brefs délais. Heureusement, j’en trouvais un rapidement. Ce dernier m’ordonna d’emmener le feca sous une tente spécial, ce que je m’empressais de faire. Après l’y avoir déposé, un garde vint vers moi et m’ordonna de retourner au combat. Voyant rouge en entendant ces paroles, je le pris par la gorge et le plaquait au sol d’une seule main. Après l’y avoir maintenu plusieurs seconde en essayant de me calmer sans le tuer, je le libérais et lui ordonnais à mon tour de dégager d’ici. L’eniripsa prodigua des soins au feca et le laissa ensuite pour aller s’occuper d’autres blessés. Je restais à côté de mon allié qui venait de tomber dans les pommes. Il se réveilla deux heures après. Lorsqu’il me vit, il sourit et dit :
- Merci… mon nom est Amyeh.
Au même moment, les chefs de guerre bontariens et brâkmariens hurlaient :
- RETRAITE !!
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