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L'appel du gouffre

Par Syndrael le 29/5/2002 à 21:26:13 (#1551690)

La fine silhouette vêtue de blanc disparut dans la brume.
La jeune femme la suivit un instant des yeux, avant de vue au détour d'une ruelle.
Elle resta un moment figée, une expression indéfinissable dans le regard. S'étonnant elle même de la régularité de sa respiration dans pareille situation, de l'intensité d'une résolution qu'elle ne comprenait pas elle même.
Elle lâcha le parchemin qu'elle avait préparé et reprit la route de Lighthaven à pied, quittant Windhowl d'une foulée faible mais assurée.
Elle ne vit pas défiler les champs et les bois, plongée dans ce qui aurait pu semblé une profonde réflexion mais n'était que l'écho d'un silence pesant, bloquant toute pensée construite.

Elle quitta soudain la route, à une intersection et marcha quelques minutes dans les bois avant d'atteindre le bord de la rivière, une légère surélévation de terrain surplombant le courant rageur, en contrebas.
Elle resta immobile un long moment, les yeux dans le vague, ne parvenant toujours pas à capter la moindre pensée cohérente.

Elle porta la main à sa besace et fit glisser sa dague hors du fourreau, sans la moindre hésitation ni le moindre bruit. L'acier brilla faiblement, dans la faible clarté d'un journée couverte.
Elle la posa sur son poignet, puis sa gorge, mécaniquement. comme si elle eut fait ce geste mille fois, son regard ne trahissant aucun doute ou indécision.

Et une larme coula le long de sa joue, s'échappant d'une paupière close amenant un brusque tremblement dans son bras.
Elle serra l'arme pour chasser l'ombre de l'hésitation du remord qui s'insinuait en elle.
Les mains crispée sur la garde pour le pas la lâcher, elle écoutait les frénétiques battements de son coeur, jusqu'ici si paisible.

Elle retourna vivement la lame, la plongea dans sa poitrine en un geste vif, poussant un bref cri, ressentant chaque déchirure, chaque nerf coupé et muscle percé, dans une agonie plus abominable que tout ce qu'elle aurait pû imaginer. La douleur passa aussi vite.
Elle resta bien droite, frissonnant légèrement sous l'effet du métal glacé.

Son esprit se remit à fonctionner, brutal retour à la conscience qui lui arraché un long gémissement, étranglé de sang.
Elle reculait les mains de l'instrument de sa mort, assaillie de regrets et de remords bien plus tranchants encore, tendant futilement un bras pour se raccrocher à la vie.
Elle contempla de loin, ses paumes écarlates et ruisselantes, derrière le voile flou de sa vision déclinante.

Elle se sentit vaciller, trahie par ses jambes, emportée par le poids de ses bras vainement tendus. Elle bascula longtemps, surprise de se voir chuter si lentement, sentant chaque poussière fouetter son visage, chaque goutte de sang la quitter. Elle bascula vers le torrent dans un geste presque gracieux, heurtant le surface, la tête de nouveau emplie d'image. De ce qu'elle perdait et laissait.

Elle coula rapidement, emportée par un courant rapide, ne ressentant plus la lame mais le froid intense de l'eau emplissant ses poumons.
Et elle perdit enfin conscience, dévorée par le remord.. Terrifiée par son acte, se détestant plus que jamais.


Syndrael

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Par Delorfilia le 29/5/2002 à 21:37:19 (#1551745)

:lit:

Fin.

Par Silwenne le 29/5/2002 à 21:54:35 (#1551889)

Silwenne venait de quitter la maison de Syndrael avec la ferme et douloureuse intention de partir, retourner à Havnor avec Enora dans l’espoir qu’elle aille mieux, et au pire, qu’elle y soit en enterrée. Partir, ne plus souffrir, pour toujours. Le parchemin l’avait téléporté à HurleVent, et ses larmes avec elle. Elle marchait d’un pas décidé quand Syndrael la rejoignit haletante, inquiète. Silwenne ne savait pas comment agir, se montrer acerbe, froide, odieuse? Au fond d’elle même elle savait que cela n’aurait aucun impact sur Syndrael, elle avait déjà essayer. Une longue discussion s’en suivit, mais elle ne comprenait pas. Comment l’aurait-elle pu… Silwenne paraissait étrangement calme et douce, résignée, ou n’était-ce qu’un masque… Comment tant d’amour pouvait-il devenir si douloureux, comment en étaient-elles arrivé la? Ses mots de réconfort n’y changeaient rien, Syndrael ne pouvait accepter de la perdre. Comme c’est étrange cette ironie du sort qui s’acharne contre vous. Silwenne s’apprêtait à faire ce qu’elle avait refuser à Syndrael, et pour les mêmes raisons. Mais alors pourquoi ne comprenait-elle pas? Comment faire comprendre à quelqu’un que l’on aime si intensément que l’on part par amour… Mais rien ne pouvait changer à présent. Rien? Peut-être pas… Mais ni l’une ni l’autre ne pouvaient se résignée à l’inévitable.

Syndrael prononça d’étranges paroles que Silwenne ne su reconnaître, trop accablée par sa peine qu’elle cachait par tous les moyens. Des mots de détresse à l’image de ce qu’elles vivaient en ce moment tragique. Des mots d’adieux… Silwenne tourna le dos et partit d’un pas rapide, voûtée sous le poids de son chagrin, un mal atroce et brûlant, contraste si fort avec les mots d’amour qu’elles s’étaient échangées quelques minutes plus tôt seulement. Elle traversa la ville comme un fantôme, vêtue de sa robe blanche, ses larmes ruisselantes dans son sillage. Elle alla directement au port se renseigner sur les départs des navires, devant l’œil bovin des marins hagards de la voir ainsi, autant en finir au plus vite, un bateau partirait le lendemain. La jeune femme rentra chez elle annoncer la «bonne nouvelle» à Enora, allant directement dans la chambre ou elle pensait la trouvée assoupie. Doucement elle vint s’asseoir sur le rebord du lit et caressa ses boucles rousses effleurant son front… A la peau glacée… Son sang se figea et elle tourna le visage d’Enora lentement vers elle pour voir le visage de la mort qui la regardait de ses yeux vitreux.

Silwenne se redressa machinalement, le souffle coupé devant toute l’horreur de sa vie anéantit. Tout le ridicule de sa pauvre existante misérable, reculant jusqu’à venir heurter inconsciemment le mur. Elle avait tout perdu, tout, de sa faute, tout, la souffrance et la peine, les pleures… Une douleur indescriptible envahit sa poitrine, net, comme un coup de poignard dont elle sentait la lame froide découper ses chaires, et elle regarda sa dague. D’un geste vif, le regard absent, elle se saisit de sa seule arme et serra le manque d’un main tremblante pour venir pose la pointe a l’endroit de sa douleur froide. Elle ne savait pas comment mais elle savait. Peut-être les avaient-elles tant aimées qu’elle les sentaient vivre… Et mourir. La jeune femme fixait le regard vide de sa douce fleure, les yeux en eau troublés. Des deux mains elle s’enfonça la lame en plein cœur, comme pour vouloir exorciser l’organe fautif. La douleur d’abord puis… La chaleur de son sang, avant le froid, l’obscurité, le monde qui tourne. Dans un dernier effort elle prit la main pendante d’Enora tendue vers elle comme un pardon, une invitation à la rejoindre… Et puis plus rien.

Par Alabasyr le 29/5/2002 à 22:04:10 (#1551948)

Perché sur un toit - il est des habitude qu'on ne perd pas facilement, Alabasyr observait le manège des deux femmes, toujours intrigué par les ridicules facéties romantiques de son ex-élève.
Il se releva et s'étira, reprenant une position plus confortable mais aucun observatoire satisfaisant ne lui avait permis d'entendre sans être remarqué.

Etrangement, il n'y eu pas d'effusion ou d'éclats de voix ce soir là, devant la demeure de Syndrael à Lighthaven. Tout semblait contenu et sous jacent et derrière les gestes d'affection et les caresses, il percevait une détresse assez singulière. Un spectacle sans éclat en somme qui lui fit rapidement gagner une douce torpeur.
Ils sursauta imperceptiblement en voyant Silwenne quitter la maison, d'un pas décidé se dû rabattre prestement sa cape pour se fondre au motif des tuile qu'il occupait.
Il la suivit des yeux avec amusement et fut surpris de la voir se user d'un parchemin pour fuir sa dulcinée, pleurant à sa suite. Il n'eut toutefois pas eut plus de temps pour s'amuser du spectacle pathétique de ces passions exacerbées puisque Syndrael la suivit sur le champs, usant elle aussi d'un parchemin.

Il avait raison de croire qu'elles fuiraient à Windhowl puisqu'il les retrouva un parchemin et quelques rues plus loin.
La conversation n'était pas plus animée mais cette fois, même lui en ressentit la tension dramatique.
Elle ne fut toutefois ponctuée que d'un éclat de voix réciproque, qui ne les apaisa d'ailleurs nullement, exacerbant leur désespoir au cours de ce qui avait toutes les apparences d'une poignante scène de rupture.
Silwenne tourna enfin les talons et repartit vers une destination qui devait lui rester inconnue. Syndrael resta un moment sur place, le regard sans expression. Il l'avait rarement vu comme cela et décida de s'en préoccuper, n'ayant rien de plus urgent à faire.

Elle quitta Windhowl par la route, rien d'anormal jusque là mais bifurqua à un endroit qu'il ne connaissait pas.
Il la suivait toujours à distance respectueuse, noyé dans le brouillard, dissimulé dans sa cape pour se protéger du vent et s'arrêta assez loin, sous le couvert des arbres.
Elle était debout sur une petite butte de terre et de bout, ce qui lui donnait une assez bonne vue d'ensemble sur les environs, malgré la brume. Il resta adossé à un tronc et se remit prudemment en route lorsqu'elle lui tourna le dos, sans doute pour regarder la rivière plus bas, enflée par les orages récents.

Il ne distinguait pas clairement ce qu'elle faisait mais vit soudain briller l'éclat d'une lame, qui lui fit ressentir une surprenante et désagréable appréhension. Il resta sur place, attendant de voir la tournure que prendraient les événements.
Elle manipulait la dague depuis quelques instant lorsqu'elle la leva soudain, sans avertissement, sans préavis, sans même une hésitation, pour transpercer le buste. Le sang ne gicla pas particulièrement, ses mains devant faire barrage, mais il le vit couler abondamment au sol avant que ses réflexes ne reprennent le dessus.

L'énergie crépita de ses mains au moment où le corps - sans vie ? - basculait dans le gouffre. Une vague de chaleur, de pure énergie jaillit de ses paumes d'archer, peu habituées à pareil traitement et frappèrent le corps avant qu'il ne touche la surface. Et elle fut emportée...

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Alabasyr

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Par Alabasyr le 29/5/2002 à 22:37:55 (#1552133)

Il retrouva son cadavre glacial, livide et détrempé un peu plus loin échoué dans l'herbe, au terme d'une course sans répit qui le fit presque tomber à genoux les jambes tremblantes de douleur. Elle allait être de nouveau emportée par la fureur des flots lorsqu'il la tira vers le rivage.
Il passa la main sur ses lèvres entrouvertes, palpant doucement la peau de ses joues et de...
Cadavre n'était pas à proprement parler le mot.. mourante eut été plus approprié. Il ne réprima pas un léger soupir de soulagement et entreprit de la secouer avec méthode pour vider l'eau de ses poumons. Son regard se posa sur la dague... Une mort après l'autre.
Il arracha le corsage imbibé d'eau boueuse, colla ses lèvres au siennes et lui insuffla la vie avec force, lui pressant fermement buste pour en vider le trop plein de liquide.
Rien à faire.. pas un mouvement, pas un souffle.
Il répéta l'opération avec application, sans se décourager lorsque enfin, elle cracha. Elle cracha de l'eau et du sang, tout ce qui lui obstruait la gorge. Il reprit son massage et ses expirations avec une énergie nouvelle et la releva à demi contre sa cuisse quand il fut certain qu'elle respirait de nouveau.

"La suivante à présent..."
Les sorts de soins qu'il avait lancé, par une impulsions qu'il n'avait pas du tout maîtrisé étaient manifestement une bonne inspiration. Elle leur devait même très probablement la vie.
La guérison presque instantanée des tissus de surface avaient toutefois le désagréable effet secondaire d'enfermer le couteau dans la plaie. Il se serait bien abstenu de le remuer mais il préférait en être débarrassé, ne sachant pas quel organe pouvait être gêné dans son fonctionnement par pareil obstacle.
Il l'arracha sans ménagement, d'un geste vif et entreprit d'arrêter l'hémorragie, ses gestes d'ordinaire calmes et mesurés trahissant une légère fébrilité.
Il déchira un pan de sa cape, serrant les dents comme s'il le mutilait lui même et l'appliqua à la blessure pour en stopper le saignement.
Durant toute l'opération, il murmurait entre ses dents avec une rage contenue :
"Idiote... irraisonnée petite peste. Incorrigible garce !"

Lorsqu'il jugea le danger immédiat écarté, la pensée lui vint que rester sous une pluie battante l'était pas l'idée la plus brillante que l'on pouvait avoir avec une semi morte sur le dos, tremblante d'une fiévreuse agonie.
Il la chargea alors sur son épaule et reprit la route de Windhowl, d'une foulée laborieuse mais rapide.


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Alabasyr

Par Alabasyr le 29/5/2002 à 23:20:34 (#1552345)

Il fut à Windhowl en quelques minutes et en mit quelques autres à trouver la demeure de Silwenne.
"Autant suivre ses intuitions les plus absurdes..."
Cela dit, en la pesant un peu plus, elle n'avait pas grand chose d'absurde dans la mesure où il ne connaissait aucune autre guérisseuse sur la ville et doutait encore de l'efficacité de sa magie, ayant beaucoup travaillé mais peu pratiqué... en situation.

Il frappa à grands coups, ne reçut aucune réponse, la jaugea d'un coup de pied et décida en désespoir de cause de prendre le temps de la crocheter.
L'opération fut rapide et aisée, les instruments cliquetant lestement entre ses doigts agiles.
Il entra, s'interrogeant soudain sur l'utilité d'amener le corps d'une mourante dans la maison d'une guérisseuse absente et réalisa alors la cause de pas-de-réponse de Silwenne.

"Un cadavre de plus !" Jura-t-il les poings crispés et déposant sa protégée sur la table du salon pour s'approcher au plus vite de la jeune herboriste. Il lui leva le menton sans délicatesse pour prendre son pouls, qu'il ne sentit pas et chercher l'air à sa bouche : Rien.
Comme précédemment, son obstination fut payante et il trouva une faible pulsation en se penchant directement sur le coeur, lui même - comble de l'originalité - percé d'une dague.

Cette fois, l'intervention magique fut préparée et efficace. Il dirigea les effluves éthérée vers les centres vitaux, laissant agir le pouvoir en un flux continu et crépitant, chargeant la pièce d'électrisantes gerbes de mana.
Les mains posées sur la poitrine, les yeux clos dans une silencieuse concentration, il s'efforça de refaire partir le coeur à un rythme normal. Comme pour Syndrael et de nombreux autres suicidés choisissant une méthode aussi hasardeuse et banalement mélodramatique, le lame avait glissé contre une côté, déviant vers un poumon, organe tout aussi vital quoique moins immédiatement létale.
Il retira la lame en douceur et referma partiellement les tissus, désireux de garder de la force pour sa préoccupation première. Il se relava douloureusement, se retournant vers cette dernière, qui gisait toujours sur la table, et s'affaissa sur une chaise, le souffle court.

Emotion, course effrénée, utilisation abusive de magie.. d'autant plus que l'âge commençait à le rattraper. Il le sentait dans la précision et la vivacité de ses gestes. Il ingurgita tout les remontants qu'il pouvait trouver dans la maison et après maintes fouilles à la recherche d'alcool, tomba sur le corps rigide d'Enora, allongée sur le lit.
Il balbutia quelque chose, se frappa le front et fit volte face pour s'occuper de problèmes plus urgents. Les quelques fioles qu'il avait trouvé suffiraient amplement à s'occuper des sévices de Syndrael.
Il s'y appliqua une heure durant, jusqu'à la résorber en grande partie et retomba, épuisé, incapable de terminer.

"Retour à la case départ petit garce" murmura-t-il en la prenant de nouveau sur son épaule endolorie. Il sortit un nouveau parchemin, marmonna une courte incantation et se retrouva à Lighthaven, parcourant les ruelles de la vieille ville à grand pas, vers le lieu de résidence de son fardeau.
La serrure de Syndrael n'avait plus vraiment de secret pour lui, aussi parvint-il à s'y introduire suffisamment discrètement pour ne pas réveiller Lorana, couchée sous les draps, manifestement brûlante de fièvre elle aussi.

"C'est exaspérant... Syndrael, misérable écervelée, veille plutôt sur elle. Vous vous réchaufferez mutuellement".
Chuchotant cela, il allongea Syndrael aux côtés de la jeune rousse, vérifiant une dernière fois que son bandage résisterait à la nuit et se pencha pour lui baiser le front.
"J'espère ne plus jamais entendre parler de toi..."

Il se glissa dehors sans un bruit et incanta de plus belle, retournant chez Silwenne avec une froide détermination.


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Alabasyr

Par Kehldarin Osten le 30/5/2002 à 1:51:30 (#1552988)

Désespoir et folie, voilà bien ce qui arrive aux âmes qui croient pouvoir tout faire, tout se permettre. Messire Khosan, soyez remercié pour votre action. Celle-ci, j'entend bien.

Par Leylia le 30/5/2002 à 14:42:32 (#1555522)

Leylia dormait profondément allongée sur l'herbe, le visage détendu le sourire aux lèvres. Sa tête reposait sur ses mains, ses longs cheveux châtain-blond s'étalaient sur l'herbe humidifiée par la rosée du matin. Ses longues jambes nues étaient parsemées de petites gouttelettes d'eau qui coulaient lentement le long de sa peau dorée par les rayons du soleil.

Jamais une aura aussi sereine n'avait émané de sa personne, puis soudain une ombre passant juste au dessus de sa tête vint briser cette sérénité. Des battements de paupières, une longue inspiration puis son corps s'étira sur toute sa longueur. Brusquement ses yeux s'ouvrirent. Leylia ressentit une vive douleur à la poitrine, puis relâchant doucement sa main pressée contre celle ci la douleur s'estompa.

Ses corbeaux croassaient et virevoltaient dans tous les sens formant une marée noire complètement folle déchiquetant le
feuillage des arbres ravageant les branches de certains. Ils faisaient un vacarme de tous les diables, les gens inquiets, superstitieux rentrèrent chez eux fermant les volets et en éteignant leur cheminée.

Leylia se releva en se rhabillant de sa robe rouge sang, puis passa une main dans ses cheveux tout en regardant le ciel s'assombrir. Leylia ordonna à ses corbeaux de cesser immédiatement cette folie. Ne répondant qu'à la voie de leur maîtresse, ils s'arrêtèrent de croasser en se posant tout autour d'elle en se poussant les uns les autres. Elle pencha son regard sur sa main droite qui tremblait nerveusement

Leylia avait un mauvais pressentiment quelque chose de grave…de très grave était arrivé ou allait arriver...

Par Alabasyr le 30/5/2002 à 14:59:52 (#1555624)

Il passa devant l'auberge et traversa la place ombragée pour arpenter les larges avenues de la ville jusqu'au cabinet/laboratoire de Silwenne.
Il entra sans frapper et fut momentanément interloqué de trouver la jeune femme dans son bain. Déjà éveillée ? Surprenant.
La raison devait en être l'homme paré de noir, debout dans un coin de la pièce, qu'elle appela plus tard Vincent.

Complètement amorphe, le pauvre bougre garda un mutisme presque complet tout le temps de l'entretien, se réveillant parfois le temps d'une monosyllabe. Elle parvint toutefois à le congédier, sous un amusant prétexte qui lui sembla particulièrement fallacieux.

Alabasyr s'installa confortablement, devant le verre dont il rêvait depuis maintenant quelques heures, surpris que la bouteille ait pu échapper à sa fouille.
Il s'assura que Silwenne était au courant de l'état de délabrement de son amie, sans doute toujours dans la chambre et aborda la raison de sa présence, bien décidé à régler la situation défectueuse qui avait mené à ces absurdes drames.

La stérile conversation qui s'ensuivit lui laissa une très désagréable impression.
La jeune femme s'enterrait dans un mysticisme sentimental lui ôtant toute capacité de jugement. Il ne s'était pas particulièrement intéressé aux détails de l'affaire mais il en ressortait une chose évidente : cette incroyable propension à se complaire dans la souffrance et l'irrésolu.
Selon elle, une situation difficile devenait nécessairement insoluble et elle préférait fuir toute possibilité de la résoudre, préférant tout perdre plutôt que de ne garder ce qu'elle possédait, quitte à désirer vainement plus.
Oui, elle se complaisait dans l'irrésolu, le drame. Effaçant l'équation plutôt que d'en changer les termes. Tout sauf évoluer, perspective si effrayante.
Alors elle se perdrait, elle se heurterait à des obstacles qu'elle avait elle même inventée plutôt que de chercher un passage. Elle choisissait la mort ou l'exile. Pathétique.
Il renonça à lui faire entendre raison avec le retour de son lamentable compagnon, le muet en robe noire, qui se décida enfin à parler pour le faire taire. Il menaça d'user de violence, fit usage de magie, bref, se comporta conformément à l'image qu'il avait donné lors de leur première rencontre : comme un parfait imbécile.

Leurs routes se séparèrent donc ici et il rentra à son auberge, déposant au passage une brève missive à la caserne pour Kehldarin Osten, et s'allongea dans un soupire de soulagement, avec tout de même la désagréable impression de n'avoir rien fait de bon de sa journée.


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Alabasyr

Par Syndrael le 30/5/2002 à 16:57:20 (#1556190)

Elle s'éveilla quelques heures plus tard, en milieu de matinée, dans les bras de Lorana, elle aussi fiévreuse et tremblante.
Elle se tourna vers elle, passant son bras autour de sa taille, lui souriant avec tendresse, affichant le soulagement de quelqu'un qui émerge d'un mauvais rêve.

Remuant légèrement, encore engourdie par la fatigue, elle vit Lorana lui sourit chaleureusement, malgré sa grande faiblesse. Syndrael lui passa la main sur front, qu'elle sentit brûlant et lui chuchota : "J'ai fait un cauchemar horrible.."

Lorana se blottit contre elle, sortant elle aussi peu à peu des brumes de songes angoissants pour se réchauffer et la rassurer et passa le bras autour de sa poitrine, le recula aussitôt en sentant le contact d'un tissu. Syndrael porta à son tour la main et découvrit enfin le bandage.
Elle sursauta, soudain envahie d'images, sensations, souvenirs confus, amertume et terreur mêlée, et un brûlant remord.
Elle fut secouée d'un profond sanglot, balbutiant des excuses, murmurant des phrases sans suite.

Lorsque ce sursaut fut passé, elle parvint à faire un récit relativement cohérent de sa nuit : la discussion, le tournure incompréhensible qu'elle avait prise, son geste désespéré, idiot, qu'elle avait regretté à l'instant même.. Et sa parfaite incompréhension de ce qu'elle faisait là à présent.
Elle finit par reprendre contenance. C'était... comme une seconde chance.

Elles se réconfortèrent mutuellement, victimes de la même peine, même si elle ne les avait pas frappé exactement de la même façon. Leurs réactions avaient été si proches dans ce moment de détresse... Leurs larmes se mêlèrent, s'atténuant respectivement, relativisant leur chagrin par la vue de celui de l'autre, se promettant de rester unies, quoiqu'il doive arriver.
Syndrael ne comprenait toujours pas ce qui l'avait ramené à la vie, ressentant seulement une vague impression de déjà vu concernant l'étoffe du bandage. Elle savait seulement qu'elle ne voulait plus fuir, se dérober, qu'elle n'abandonnerait jamais ce qu'elle avait.. Et qu’elle pleurerait ce qu'elle perdait pour cela, sans même comprendre pourquoi il en devait en être ainsi.


Syndrael

Par Arken le 30/5/2002 à 18:13:19 (#1556664)

ouf

Condamnée à vivre dans la souffrance...

Par Silwenne le 30/5/2002 à 19:29:43 (#1557132)

Silwenne ouvrit les yeux sur un épais brouillard qui se dissipa lentement pour apercevoir le visage de Vincent qui l’avait allongé sur la table du salon et l’avait débarrassée de sa robe imbibé de son sang. Sous un drap, faible à ne pouvoir bougée, elle se souvint des évènements dans une série de flash mais elle ne réussit pas à pleurer. Etre encore en vie la désolait au point de se détacher de ce qui l’entourait comme de faits irréels dans un monde ou l’on a tout perdu en vain. Enora était morte, son monde s’écroulait emportant Syndrael qu’elle croyait morte elle aussi. Tout était perdu, tout par sa faute, sa stupidité et son entêtement.

Elle avait ressenti la dague dans le cœur de Syndrael, comment elle ne savait pas, mais cette douleur persistait en elle malgré les soins sur sa propre blessure. La jeune femme demanda à Vincent d’aller voir si Lorana allait bien, inquiète qu’il ne lui arrive malheur à elle aussi. Quand il revint, un soulagement suivant l’incrédulité l’envahit quand il lui apprit que Syndrael était en vie avec Lorana, prenant soin l’une de l’autre. Vincent lui prépara un bain avec des herbes qu’elle lui indiqua et elle se lava lentement, se débarrassant du sang séché qui couvrait son corps. Elle y resta longtemps, les yeux perdus dans le vague, le teint aussi pâle que sa robe.

Alabasyr entra juste après qu’elle eue but une fiole de fortifiant et la trouva toujours dans l’eau. Elle en sortit avec grand peine, s’enroula dans une longue étoffe molletonnée que lui tendit Vincent et pris place a la table en face du mystérieux visiteur. Il parlèrent quelques minutes, et elle comprit qui il était. Ses paroles moralistes n’avaient aucun impacte sur Silwenne, car dans son malheur, sa volonté pouvait être inébranlable autant que fragile quand il s’agis d’aimer. Mais peut-être aussi que le fait qu’ Alabasyr soit un homme n’arrangeait rien à l’affaire. Silwenne avait raison, elle savait qu’elle avais raison, Syndrael souffrirait de sa propre souffrance, elle partie, elle espérait que le cœur de son amour trouverait le repos dans les bras de Lorana et Leylia. S’effacer par amour… Beau et cruel.

Silwenne se rendit ensuite à Havre Clair retrouver sa sœur, portée dans les bras de Vincent. La potion et la perte de sang la rendait un peu… Incohérente. Mais les bras de sa sœur jumelle étaient certainement le meilleur remède. Layelis lui donna de son sang a l’aide de roseaux taillés en biseau et d’un fin boyau. Seulement.. Le sang de sa sœur avait changé. Elle était envahit de glace autant que Silwenne est ardente. Le sang de sa sœur la frigorifia mais elle se sentait mieux et une sorte de réconfort d’avoir un peu de sa jumelle en elle. Sa chère sœur, celle qui occultait toutes les autres de sa simple présence, sa seule vraie famille, celle qu’elle aimait encore plus fort qu’Enora et Syndrael réunies.

Le soleil se couchait alors qu’elle avait prit sa décision: elle ramènerai Enora chez elle pour l’y enterrer, transportant sa dépouille dans un cercueil de glace. Après… Elle aviserai si elle rentrerai à Goldmoon ou non une fois cela fait, car pourquoi rentrer? Si tout devait recommencer, à quoi bon… Pour le moment elle voulait avant tout cesser de penser, l’avenir était encore bien incertain… Et le navire déjà parti. Etrangement le froid en elle atténuait la souffrance et son désespoir, et c’est d’un sommeil lourd et bercé de visions quelle passa la nuit la ou Vincent et Layelis l’avaient portés, à l’auberge de Havre Clair, à quelques souffles de Syndrael et Lorana enlacées.

Par Korben Kissous le 31/5/2002 à 7:34:09 (#1559875)

:lit: hop :)

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