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Texte 2 8 30,77%
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Texte 4 8 30,77%
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Salut,

Quatre participations cette fois pour un thème particulier mais qui a su inspirer de bons textes. À vous de voter et, si possible, commenter, ça fait toujours plaisir aux auteurs.

Texte 1 :

Citation :
Là, au bout de la jetée de bois, en face de l'Atlantique, il laissa glisser de ses mains la rose, aujourd'hui fanée, que lui avait confiée Fanny. L'onde sombre l'engloutit dans son ressac. Il ne restait plus rien qu'une clarté de lune sur toutes choses. On ne discernait pas l'horizon. Lucien ne semblait plus respirer ni vivre. Seul le vent animait ses boucles brunes. Sa main était restée ouverte, ses yeux ne regardaient plus rien. Il fit un pas ... en arrière et se tourna vers le ciel en agitant les bras. De ses mains, il semblait désigner sa bouche avec vivacité. Alors il parla.

« Pas trop tôt !
- Euh bonsoir.
- Bonsoir. Alors je vous préviens tout de suite, je n'ai pas du tout envie de mourir. Surtout de cette façon.
- Mais je ...
- Vous croyez que je n'ai pas saisi la mise en scène ? La nuit tombée, la jetée branlante, les adieux à un amour impossible, la sombre résolution qui fait en silence son chemin jusqu'à la conscience : le classique avant le grand saut !
- C'est peut-être classique mais les gens aiment bien !
- Ca se voit qu'ils ne sont pas dans ma situation à se les geler à trois heures du matin à Lisbonne en hiver. Je préférais largement le début : la vie parisienne, les promenades à Rambouillet, le baiser volé à Victoria dans le labyrinthe végétal, les jeux de dés jusqu'à l'aurore.
- Cela n'a qu'un temps et c'était là pour le contraste.
- Le contraste mais laissez-moi rire ! J'ai trente-trois ans, je suis en pleine forme, je suis riche et cultivé et je ne veux pas mourir !
- Vous me prévenez beaucoup trop tard, je n'ai pas prévu d'autres fins.
- Comment aurais-je pu vous en toucher un mot, vous êtes toujours à me commander quoi faire, quoi porter ou quoi dire ! J'en ai ma claque, j'ai l'impression d'être une petite poupée.
- Vous êtes un personnage, ne l'oubliez pas.
- Ce n'est pas une raison pour que je devienne votre chose. Oh, et tant que j'y suis, je n'aime pas du tout la façon dont vous me serrez de près.
- Pardon ?
- Ne faites pas l'innocent. « Seul le vent animait ses boucles brunes ». Comme si je ne sentais pas votre souffle sur ma nuque ...
- Vous insinuez ...
- Je constate. Et d'abord, pourquoi vous n'avez pas laissé l'histoire se poursuivre avec Victoria ?
- Elle ne vous valait pas ! C'était une fille perdue, sans morale et sans titre. Elle vous aurait entraîné dans la débauche et les jeux d'argent !
- Mais ça m'allait très bien, moi, la débauche et les jeux d'argent ! Du coup, vous m'avez entiché de Fanny, la jeune fille pure que son père marie à un industriel polonais.
- Elle est votre rédemption. Grâce à elle, vous rejetez votre ancienne vie de jouisseur dissolu et avancez d'un pas sur le chemin de la vertu.
- Merci du cadeau ! Ah, il faut voir le machin: plate comme une limande, toujours habillée de blanc, un coeur plein de sanglots et de soupirs, ça lit Horace et Virgile et ça cultive des rose !. Je m'emmerdais avec elle, mon vieux ! Alors qu'avec Victoria, c'était une franche rigolade: la jambe légère, la bouche gourmande ...
- Oh, passez-moi les détails, je vous prie.
- Ce n'est pas parce que vous n'y connaissez rien en femmes que je dois me jeter à l'eau pour un cageot de blettes !
- Je vous interdis de parler de Fanny de cette façon !
- Ah ah ! Alors l'artiste, on est amoureux ?
- Tu vas voir de quel bois je me chauffe, con de personnage ! »

Alors Lucien se tourna à nouveau vers la mer mais ce que ses yeux virent ne peut être décrit par aucun mot humain. Dans un bouillonnement innommable, une bête immonde remontait lentement des profondeurs abyssales. A sa surface, dont on ne voyait ni le début ni la fin, s'ouvraient des milliers de bouches dentées dont s'exhalaient des grondements sourds en même temps qu'une odeur pestilentielle. Dans les cieux, on croyait entendre un rire maléfique et vengeur. Lucien tomba à genoux en portant ses mains à son coeur, les yeux exorbités, le souffle court. Avant de basculer dans la mort, il eut un dernier râle.

« Frustré ! »
Texte 2 :

Citation :
La princesse


Ô preux chevalier ! Tu viens me libérer !


Le Chevalier Blanc


Mais oui ma douce mie ! Je suis venu ici,
Bravant toutes les peurs, pour l'élue de mon coeur !
Mais quel est donc ce texte, que l'on me fait citer ?


La princesse


Chevalier...Ce n'est pas votre texte, vous déviez de l'oeuvre, notre auteur n'écrit pas cela, voyons. Gardez votre rôle de personnage de théâtre et...


Le Chevalier Blanc, la coupant


Tu voulais composer, un chef d'oeuvre incertain
De Corneille à Rostand,du Cid à Bergerac
Tu t'es donc inspiré, Ô poète malsain
Tu crois voir un étang, mais ce n'est qu'une flaque.


Les muses, belles poétesses, t'ont toutes abandonnées,
Même la pire déesses, ne fait que mépriser,
Celui qui de Homère, se croyait inspiré,
Qui voulait voir la mer, mais ne fait que sombrer.


De lettres tu n'as pas, les trois dont Cyrano
dotait les saligauds, tu n'en possèdes qu'une
Lui pointait de son doigt, et les traitait de sots,
Toi tu regardes un O, et tu crois voir la lune.


C'est en ces mots, cher "écrivain"
Que je me permets un écart,
L'octosyllabe, ce vers divin,
Me permet de dire au revoir.


La princesse


Auteur, mais ramenez le à la raison, c'est votre personnage après tout ! Moi je ne suis qu'une syndicaliste de base... Eh bien ! Qu'attendez vous, prenez votre clavier à deux mains et tapez donc de quoi lui faire comprendre qu'il a tort !


Comme ça ?


La princesse, excédée


Oui, comme ça, comment voulez vous faire autrement ? En parlant ? Et tâchez d'être convaincant ! il en va de l'avenir de cette pièce. A part. Aussi mauvaise soit-elle.


Rires dans l'assemblée


Mais je peux lire tout ça ! Et...ce n'est pas moi qui l'écrit ! Ce n'est pas normal, et ne vous moquez pas de moi ! Arrêtez de rire ! Vous êtes MA fiction !


Le Chevalier Blanc, l'imitant (Jusqu'à la fin de la scène, il parle en alexandrins, suivant donc les règles de la poésie pour compter les pieds de ses vers.)


"Mais je peux lire tout ça, Vous êtes ma fiction". Il n'est pas de fiction, entre nous, si médiocre. Alors cher écrivain, ravissez nos oreilles, si fictives soient-elles, de votre jolie prose. Convainquez nous, nous n'attendons plus que cela !


Alors d'une, Chevalier Blanc, tu vas arrêter avec ton ton lyrique !


Le Chevalier Blanc


Voyez vous ça ! Un écrivain si pathétique. Répéter ainsi "ton", n'est pas de si bon ton. Ce n'est pas avec ça que vous me ferez taire. Essayez donc la verve, la belle amie du Verbe, cela vous changera, vous paraîtrez moins fat. Apprenez à jonglez, ou un peu de musique, ce sera plus aisé pour enfin voir briller une de vos qualité devant vos quatre amis.


Mes quatre amis ?


Le Chevalier Blanc, d'un ton condescendant.


Inspiration, Médiocrité, Parjure, Plagiat. Mais vous avez raison, d'être autant circonspect, la première est partie, vous n'en avez que trois.


Parjure ? Quelle promesse ai-je donc rompu ?


Le Chevalier Blanc


Comme les médecins, font devant Hippocrate, toi, tu t'es engagé, devant Melpominée.


Je ne me suis engagé devant personne. Si tu crois que tu es de notre temps à parler ainsi, laisse moi donc te dire que tu as quelques siècles de retards. Tu es mon personnage. Et c'est à moi de décider ce que tu diras et ce que tu feras ! Alors je vais oublier et effacer cette discussion, et je vais continuer mon oeuvre...


Le Serviteur, servile


Oh oui ! Auteur, vous avez diablement raison ! Si vous voulez, je...je peux...prendre sa place. Il me suffit de revêtir son armure et je pourrais...


Le Chevalier Noir, le coupant d'un rire noir


Je pense être mieux placé pour être le héros, Auteur. après tout, je suis déjà chevalier, si la couleur est un problème, une petite modification au scénario, et le tour est joué.


La Princesse, majestueusement outragée


Ah ça jamais ! Je ne me laisserais jamais sauver par une personne si vile. Je suis quelqu'un de respectable, Auteur !


Le Chevalier Blanc, satisfait...et blanc


Il ne suffit que d'un, pour que tous se réveillent. Voyez les vils instincts de vos beaux personnages, l'une est trop égoïste, l'autre un serpent sournois, le dernier est le pire, il est mon opposé.


La Princesse, avec un regard noir


Je ne suis pas sûr que cela soit sain pour ta carrière de personnage de parler ainsi, Chevalier Blanc...


Le Chevalier noir, servile


Je suis d'accord avec la...Eh ! Il y a un problème dans les commentaires, tout est mélangé ! Je suis le méchant, moi, c'est l'autre, l'esclave !


Les rires fusent de plus belle dans l'assemblée, Eugène Ionesco passe, juché sur un Rhinocéros. Pas loin suit Pierre Corneille, à pieds.


Vous êtes des personnages, je vous rappelle que vous êtes nés sous ma plume !


Le Chevalier Blanc


Ce n'est pas cette plume qui nous fera tous vivre, mais plutôt le lecteur, et son imaginaire. Nous méritons donc mieux que des propos vulgaires, au sens premier du terme, insipides comme l'hiver. Faites un effort, Auteur, et nous feront de même.


Un effort ? Mais ma pièce est excellente comme elle est !


Le Chevalier Blanc


C'est une vaste blague, une plaisanterie. Une princesse enfermée, un dragon à tuer. Un méchant chevalier, un gentil chevalier. Un serviteur borné, le scénario bouclé.


Le Dragon, méchant, grogne tandis que le public rit


Groar.


Rires.


Le Chevalier Blanc, continuant


Une histoire palpitante, non pas téléphonée, un scénario habile, une langue maîtrisée. Nos revendications ne sont pas compliquées, elle sont j'en suis certain, juste à votre portée.


Alors aide moi donc, toi qui est si doué ! Comment veux-tu que l'histoire se termine, et puis, écrit l'histoire pendant que tu y es !


Le Chevalier Blanc


C'est toi l'Auteur, à toi de trouver cette idée. Je ne veux pas, finir l'histoire, d'un ton banal. Eloquence et lyrisme, semblent un point de départ. Mais de toute évidence tu n'en es pas capable.


Et si par exemple...On découvrait que le chevalier noir était ton père ? Ou bien que la princesse est en fait ta soeur ! En voilà une excellente idée !


Le Chevalier Blanc


Je n'avais pas idée de ta médiocrité, auteur tu me déçois j'espérais mieux de toi. Pourquoi pas un dilemme difficile à trancher ? La princesse troublée entre ces deux guerriers, coté blanc, coté noir, que va-t-elle décider ?


Le dragon, terrifiant, grogne encore


Groar


Rires.


Le Chevalier Blanc


Non ! Auteur oublie tout ! J'ai trouvé une idée !


Commence à clamer, insistant sur les vers


Copie donc cet extrait, de cette oeuvre épuisée,
Prétend que c'est toi même, qui a tout rédigé
Envoie enfin ce texte, à la postérité,
Et mon talent peut-être, sera récompensé.


Rideau.
Texte 3 :

Citation :
Gina avant de se mettre au travail aime à regarder son jardin le matin, celui-ci lui rappelle que tout trésor est le fruit d'un précieux travail, elle humecte de ses lèvres la tasse de café quasiment vide à présent, elle observe par la porte fenêtre de la salle à manger un merle qui ramène un ver dans le cocon familial.
- Il est temps que je me mette au travail moi aussi.

Elle emporte sa tasse de café et la pose sur un bureau spacieux faisant face à une baie vitrée à la vue imprenable, une magnifique vallée où la ville se trouve en contrebas.

A côté de la tasse se trouve une Remington, une machine à écrire mécanique, Gina est de l'ancienne génération, elle ne peut se résoudre aux cliquetis froid et impersonnels des claviers d'ordinateur. Comme elle maîtrise parfaitement la dactylographie, elle ne pourrait se passer du rythme des touches heurtant le rouleau avec frénésie.
Elle prends sur une petite pile une feuille blanche vierge et se lance dans le concert de son instrument unique.

"Elisabeth allume la première cigarette de la journée en s'asseyant dans le fauteuil usé faisant face au lit, elle est complètement nue et elle a pris son pied, satisfaite elle regarde entre deux bouffées de nicotine le corps paisible mais néanmoins éreinté de Marc, l'étreinte bestiale et rugueuse qui caractérise chacune de leurs entrevues sexuelles le laisse toujours dans cet état.
Comme à chaque fois qu'elle a fait l'amour avec Marc, elle appose sa main droite sur son bas-ventre comme un réflexe pour conserver le liquide chaud de son mâle, il est sien à présent, c'est sa victoire, elle domine la situation alors qu'auparavant elle n'était que sa chose, lui laissant la maîtrise totale de son corps et totalement abandonné à ses désirs.
Cette désinhibition conjointe à l'érotisme animal qui émanait naturellement de Marc à chaque rapport l'amenait à une jouissance quotidienne. Sa cigarette terminée, ses esprits retrouvés, elle embrasse délicatement le front de Marc avant de se rhabiller.

- Je te laisse, mon amour, je dois aller au travail.
Un grognement lui répond que l'affaire est entendue.

Toute la journée se déroule avec l'insoutenable sensation d'attente, retrouver son mari le soir venu. Elle ne peut réprimer par moment le geste de toucher son bas ventre, comme pour se rappeler qu'en elle règne toujours l'aboutissement de l'acte matinal.
Lorsque la fin de journée est là, elle essaye de ne pas se précipiter afin de ne pas paraître trop désireuse et en refermant la porte de la maison elle lance :
- Chéri ! Je suis là !
Olivier sort de la cuisine une serviette sur l'épaule et l'enlace tendrement en l'embrassant.
- Tu ne devrais pas travailler autant tu sais, car bien trop absente à mon goût.
- Oui mais ce qui compte, ce n'est pas que je sois avec toi au final ?
- Si, si.

Ils se câlinent de nouveau, Olivier finit par la soulever et l'emporte dans leur chambre, si Marc est pour Elisabeth le paroxysme d'une sexualité animale, Olivier lui est l'incarnation du romantisme, tendre, câlin et attentionné, elle est le centre d'une obnubilation constante d'Olivier. Pour la seconde fois de la journée elle se laisse porter par les désirs de l'autre, comme avec Marc ce sentiment de perdition l'enivre elle est à nouveau comblée et allume son autre cigarette de la journée. Délicatesse et attention d'un côté, soumission et rugosité de l'autre ..."

- Chérie, chérie !!
Gina sursaute, son regard hébété se porte sur son mari Edgar. Il sait qu'elle ne comprend pas ce qu'il fait à ses côtés alors il lui dit doucement :
- C'est l'heure de dîner, ça fait 20 minutes que je t'appelle.
- Oh pardon, excuse moi je ...
- Ce n'est pas grave, mais vient maintenant.

La tranquillité d'Edgar contraste avec la nervosité dont faisait preuve Gina lorsqu'elle ne s'apercevait pas du temps qu'elle passait à taper toute la journée. A table Edgar la regarde d'un air réprobateur.
- J'imagine que tu n'as pas déjeuné ?
Gina fronce son visage, cette question provoque une crispation :
"- Si, des crevettes en entrée ..."
- Quoi !?
Edgar regardait Gina avec circonspection
- Et tu as fait toi-même le repas ?
Nouvelle crispation.
"- Non, c'est Rémi le chef ..."
Edgar reste sans voix, puis blasé :
- Finis donc de dîner et ce bouquin par la même occasion, je travaille la journée, je ne peux pas être toujours derrière ton dos.
- Oh excuse-moi mon chéri.
Elle reste quelques instants vidée, fatiguée comme par une lutte intérieure.
- Dis-moi Edgar penses-tu qu'une femme puisse aimer deux hommes à part égal ?
- Tu as un amant ou c'est ton livre ?
Elle ne peut s'empêcher de rire.
- Non, non c'est l'héroïne de mon livre.
- Je te répondrai, c'est déjà suffisamment compliqué pour un simple couple alors à trois ...

Ils finissent par se coucher, Gina durant son sommeil rêve d'une forme féminine qui l'interpelle :
- Laisse-les moi, tous les deux !
Le lendemain matin devant sa machine à écrire, Gina se remet au travail :
- Bien ma chère Elisabeth, il va être temps d'effectuer un choix !

"Comme à son habitude depuis un mois à son réveil, Elisabeth sollicite Olivier pour un ébat amoureux, à la fin de celui-ci elle sait qu'elle ira voir Marc pour lui révéler qu'elle est mariée. Elle se dépêche donc et arrivée au seuil de la porte son excitation est à son comble, elle sait que son état jumelé aux minauderies qu'elle va accomplir joueront en sa faveur.

Marc ouvre la porte, torse nu, une barbe de 2 jours, un sourire carnassier montre qu'il l'attendait avidement.
- Il faut que je te parle Marc.
Elle rentre, dépose son sac sur le bras du fameux fauteuil, elle s'y assoit tout en prenant soin d'ajouter dans chacun de ses gestes et regards une irrésistible tentation. Marc finit par oublier la phrase qu'elle a dite en rentrant, il subodore un jeu de sa part. Elle sait son désir au zénith.

- Voilà, je suis mariée.
Il s'arrête, la fixe du regard et après quelques secondes affiche de nouveau son regard carnassier.
-Tu es très vilaine, viens donc un peu ici te faire pardonner.

Elle n'y résiste pas c'est autant un jeu qu'un ordre, soumise elle s'exécute sur le champ, libérée du poids de la culpabilité et alimentée par le désir de son homme malgré son inavouable situation, elle se lâche plus encore qu'auparavant ..."

Gina s'arrête d'un coup :
- Mais qu'est-ce qui me prends ?

Elle relit ce qu'elle vient de taper et se sent épuisée, comme si ses forces l'abandonnait. Elle décide qu'un bon bain lui ferait le plus grand bien, elle regarde l'eau qui monte de niveau dans la baignoire, la mousse est dense et son odeur un délice, l'eau brûlante envoie des volutes de vapeur dans toute la pièce. Les tempes de Gina sont humides, elle a chaud, elle décide de se déshabiller, elle imagine un instant comment Elisabeth procéderait si elle était à sa place, elle sait qu'elle accomplirait le tout avec lenteur, serait lascive et le tout en des poses suggestives.
Une fois nue, elle s'observe dans le miroir, soupèse ses seins, se tourne de côté pour analyser la chute de ses reins, la mousse lance une musique qui l'appelle, comme dans les bons films américains Gina avait débouché une bouteille de bon vin, un Chardonnay, un verre rempli sur le rebord de la baignoire l'attend, elle se laisse glisser doucement dans le bain et par petites gorgées sporadiques elle s'enivre avec délice. La chaleur et l'alcool finissent d'achever ses défenses nerveuses, elle cède et s'endort dans un sommeil réparateur, quelques minutes plus tard un cri retentit :
"- A moi, les deux !"

Elle se redresse :
- Qui est là ?
Personne ne répond. Etrangement elle ne se sent pas angoissé, elle a du rêvé, elle se rallonge et commence à se rendormir quand de nouveau :
"Tu me les brises, les deux, ils sont à moi !"

- C'est moi qui décide.
"Ne m'impose pas ta vie."

Le visage de Gina se crispe un instant.
- C'est blessant je pourrais tout aussi bien décider d'arrêter là l'expérience.
"Tu veux me tuer ?"

- Ne raconte pas d'inepties, tu n'existes même pas, cette discussion est grotesque.
"Tu comptes t'en tirer avec ces prétextes fallacieux ? J'ai pris corps au travers de ces pages, j'ai une existence bien à moi et mon âme vient de toi."

- C'est de la folie pure, laisse-moi tranquille.
"Tu peux rêver, je te laisse si tu me les laisses."

- Nous verrons cela, pour le moment j'ai besoin de ce bain.
"Je ne t'oublie pas."


Julia assise dans la salle, attend que son éditeur la reçoive dans son bureau, voici 3 jours qu'elle lui a envoyé son manuscrit. La porte s'ouvre sur un jeune homme et l'éditeur, ce dernier fait signe à Julia de rentrer. Il l'embrasse sur le front.
- Alors Julia, les affaires vont bon train ?
- C'est à toi de me le dire.
- Sans doute, assieds toi.
Il fait le tour de son bureau ouvre un dossier et en sort le manuscrit de Julia, qu'il pose sur le bureau, tout en feuilletant celui-ci, il y va de ses commentaires.
- Intéressant concept, quoi qu'un brun schizophrène, non ?
- C'est compréhensible.
- Bien je ne vois pas de problème particulier pour l'éditer, cette version est définitive ?
- Non je ne crois pas, Gina pense qu'un second tome est nécessaire.
Texte 4 :

Citation :
Dix. La dixième. La dixième nouvelle du recueil. La dixième nouvelle du recueil atteignait son dénouement final.

Dernière relecture, petites retouches et refonte complète de la chute. Je travaillais vite. Le bruit des touches activées par mes doigts agiles résonnait dans le silence environnant. Je décrivais enfin la dernière mort. Je jetai un oeil sur les neufs manuscrits à ma droite. Empilés à la va-vite, ils servaient de trône à un cendrier plus que plein, plus que débordant, symbolisant à lui seul ces longues périodes d'oubli des contingences matérielles qui exacerbent ma plume.

Certes le thème était classique : une mort par commandement, un nouvelle par mort, dix personnages saints sous tout rapport dont la vie sans tâche prenait subitement fin. Mais ma responsable d'édition avait aimé l'idée. Avec un peu de recul, j'avais pris la sage décision d'éviter à l'avenir d'abuser de l'alcool en sa compagnie pour éviter qu'elle ne trouve "absolument génial" et "digne de ton esprit retors mon chou" des idées jetées en l'air sans velléité aucune d'atterrir où que ce soit.

Le dernier commandement avait été le plus simple à mettre en scène. "Tu ne convoiteras point..." mais rien n'empêcheras que l'on convoite tes biens, aussi dérisoires et imaginaires soient-ils. Une mort violente et douloureuse comme point final au décalogue, pour marquer les esprits comme une coda répétée ad libitum. Je recentrai mes esprits d'un rapide et subtil hochement de tête, comme il m'est coutumier, pour achever ma tâche.

L'homme cagoulé s'empare alors de la planche adossée au mur. La serrant à en user prématurément ses gants, il arme son bras et s'approche à pas feutrés d'Emilie, toujours concentrée dans sa lecture. Le premier coup est presque instinctif.

Je sentis comme un souffle dans mon cou.

Le deuxième permet à l'agresseur de prendre conscience des trois clous qui rendent son arme de fortune providentielle. La résistance qu'il éprouve lorsque la planche entre en contact avec la tête d'Emilie suggère que la boîte crânienne résiste. Qu'à cela ne tienne...

Les feuillets des manuscrits se soulevèrent légèrement, comme déramé par un pouce imaginaire.

Il tapera plus fort puisque c'est ainsi. Le troisième coup provoque comme une montée d'adrénaline qui lui réchauffe le corps. Le quatrième coup fait finalement céder l'ossature et le rouge envahissant du sang encore chaud se teinte de petites tâches blanches.

J'entendis alors un murmure indistinct qui semblait dire non. "Il y a quelqu'un ?" osai-je, inquiété par ce trouble inattendu de ma concentration.

Malgré un éparpillement cérébral de mauvais aloi, Emilie est encore consciente. Elle voit la planche, elle voit le mouvement, le temps semble s'être ralenti pour qu'elle savoure ses derniers instants de vie. Cinquième coup : un clou dans l'oeil libère l'humeur vitrée qui s'écoule alors doucement comme une ultime larme.

La voix fût cette fois-ci claire et distincte. Une voix féminine douce, mais dont le ton laissait deviner l'exaspération :
- Pourquoi ?
- Sophie ? Sophie c'est toi ?
- Pourquoi ?
- Sérieux, t'es pas drôle Sophie, je bosse là.
- Pourquoi ?
- Putain si tu continues, je te promet que je te fais bouffer mon double des clés. Arrête et dis moi où tu es!
- Pourquoi moi ?
- Quoi pourquoi toi ? A quoi tu joues bordel, c'est pas drôle à la fin.
- ...
- C'est bon t'as fini ? T'as plus d'idée ? A cours d'imagination ?

Sophie était ma voisine. Elle avait un double de ma clé pour nourrir les chiens quand j'étais absent. Un peu fantasque, elle aurait pu vouloir me faire une blague de mauvais goût, mais un tour rapide de mon petit appartement m'amena inéluctablement à la conclusion que non, Sophie n'y était pas. Je devenais fou, j'entendais des voix. On aurait dit Le Horla mais sans le talent de Maupassant. Fallait-il que j'entame l'écriture d'un journal intime pour passer à la postérité ?

La voix reprit, comme sortie de nulle part, comme envahissant l'espace de ses accents chantant, trahissant un sanglot retenu :
- Le Horla, c'était peut-être autobiographique.
- Qui êtes-vous ? Que faîtes-vous chez moi ?
- Je suis chez moi.
- Non vous êtes chez moi. Qui êtes-vous ? Qu'attendez-vous de moi ?
- Je veux vivre.
- Ouais, super. Et j'y peux quoi moi ?
- Tu m'as créée.
- Non mais faut arrêter la fumette ou me communiquer l'adresse du fourgue là, parce que c'est de la bonne, faut que je goutte absolument. Merde, vous êtes qui ? Et vous êtes où ?

Le cendrier tomba violemment du haut du tas de manuscrit pour aller se briser sur le carrelage, éclaboussant son contenu sur le tapis. Je me mit à pester :
- Putain de bordel de merde...
- Je suis là.
- Où là ?
- Ici.

Les feuilles des manuscrits se soulevèrent franchement, comme mues par un vent venu d'on ne sait où. Mais mes sens étaient formels, il n'y avait pas de vent dans mon appartement. Ma raison les soutint arguant du fait que toutes les fenêtres étaient fermées. Je tentai de reprendre la conversion :
- Hé hé, vous êtes dans les manuscrits ?
- Pas encore.
- Pas encore ?
- J'y serai bientôt.

Je bredouillai difficilement les trois syllabes du mot qui résonnait dans ma tête :
- Emilie ?
- Enchantée.

J'eus le souffle coupé. Je devenais fou, c'était certain. J'avais trop travaillé, trop bu de café, trop fumé. Je ne connaissais aucune Emilie. J'avais beau retourner ma mémoire, je n'avais jamais connu aucune Emilie. C'était d'ailleurs la raison qui me faisait donner aux personnages humbles des mes nouvelles ce prénom. J'avais l'impression ainsi qu'aucune de mes connaissances ne s'identifierait à ces personnages sans grande envergure. La seule Emilie qui me venait à l'esprit était celle qui agonisait sur l'écran dont mon trouble rendait le scintillement étrangement perceptible. A moins que... Il fallait que je dorme, là, maintenant, tout de suite. Je voyais les caractères bouger. Je me frottai les yeux. Non, tout cela n'était pas rationnel, tout cela ne pouvait pas être. Je rouvris les yeux pour voir que si, les caractères bougeaient. Ils esquissaient un visage que j'avais trop souvent imaginé. Me faisant face, soutenant mon regard, un tas de pixels dessinait le portrait d'Emilie. Ses lèvres se murent alors :
- Tu m'as fait belle. Je t'en remercie.
- De... De rien.
- C'est d'autant plus dommage.
- Dommage ?
- De me tuer.
- Mais je ne te tue pas!
- Si.
- Non c'est lui, l'homme à la cagoule. Il croit que tu es riche, il croit que tu...
- Tu me tues.
- Mais non!
- Si.

Bon, j'allais arrêter de discuter, elle semblait bornée.

- Je ne suis pas bornée, c'est toi qui ne comprends pas.
- Tu... Tu sais ce que je pense ?
- Oui.
- Comment ?
- Je suis une partie de toi.
- Ah oué, la grande théorie du tout autobiographique. Désolée, j'adhère pas.
- Ecoute...
- Non mais non, j'écoute pas. Putain, je suis en train de parler avec un personnage. Merde, je vais devenir une vache à lait pour psychiatre. Bordel, j'ai pas les moyens, merde!
- Ne t'emballe pas.
- Je m'emballe pas, je flippe putain. Tu ferais quoi, toi, à ma place ?
- Je ne suis pas à ta place.
- Sérieux tu te pointes, là comme ça, tu sors de nulle part et tu veux me parler pour me demander je ne sais quoi mais bordel... Non, ça n'est pas possible, tu n'es pas réelle.
- Non, je ne suis pas réelle.

Je regardais plus attentivement le visage. Il me sembla qu'elle pleurait. Une grosse goutte roulait sur une joue. Je me repris alors. Tant qu'à être fou, autant l'être bien. Je relançai la discussion :

- Ca ne va pas ?
- Non.
- C'est pour ça que tu pleures ?
- Je ne pleure pas.
- Genre, et la larme, c'est du poulet ?
- Non c'est le corps vitré de mon oeil. Tu sais, le clou, le cinquième coup.
- Sérieux ?
- J'ai mal.
- Ouais ben c'est de ta faute. Si tu ne m'avais pas interrompu, tu serais déjà morte et tu n'aurais plus mal.
- Mais je veux vivre.
- Ouais mais non, c'est pas possible. Le décalogue, tu sais le principe des dix commandements tout ça. Ca fait neuf mois que je m'acharne à tuer neuf pecnots, je vais pas laisser vivre le dixième.
- Pourquoi pas ?
- Parce que ce sont des nouvelles noires très chère, on ne laisse pas une lueur d'espoir dans un recueil de nouvelles noires. Merde, y'a des codes, je peux pas me permettre.
- Ca serait dommage, c'est vrai, de faire preuve d'originalité.
- Oh ça va hein.
- On ne sait jamais, tu pourrais passer du statut de scribouillard du dimanche à celui d'auteur à succès.
- Tu joues à quoi là ?
- Tu pourrais gagner ta vie honorablement rien qu'en publiant tes oeuvres, réaliser ton rêve d'enfant.
- Arrête merde, t'es pas mon psy, t'es rien qu'une bibliothécaire de campagne qui...
- Ce serait vraiment dommage de prendre le risque de réaliser ton rêve.
- Putain tu m'emmerdes.
- Prends le risque.
- Tu es intéressée, tu ne penses pas réellement à ma carrière.
- Prends le risque, s'il-te-plaît.
- Putain, Edith va me démonter la tronche si je fais ça. Si ça se trouve, elle refusera le manuscrit.
- Tente ta chance.
- Pourquoi ?
- Je ne suis pas un personnage qu'on tue.
- Ah wé ? C'est quoi un personnage qu'on tue ?
- Un personnage auquel tu n'es pas attaché.
- Ah parce que maintenant, je suis attaché à toi.
- Tu ne l'es pas ?

Elle avait fait mouche. J'avoue. J'avais mit près de deux mois à finir cette dixième nouvelle. J'avais eu du mal avec Emilie. Les neuf autres personnages m'indifféraient, du papier à canons en quelques sortes. Pour Emilie, j'avais éprouvé de la peine. J'essayai de négocier :
- Tu seras borgne du coup.
- Je vivrai.
- Tu ne vivras pas vraiment, tu n'es qu'un personnage.
- Il ne tient qu'à toi de me faire vivre d'autres aventures.
- Mais il faudra que je te laisse en vie, j'imagine...
- J'apprécierais, oui.

Je me rassis sur ma chaise. Je reposai les mains sur le clavier et je conclus :

L'homme la croyant morte, il entreprends de fouiller la pièce à la recherche de la montre. Forcément, il ne trouve rien et s'énerve. Emilie, toujours consciente, le voit de son oeil encore sain quitter rapidement la pièce. Dans un effort surhumain, elle réussit malgré la douleur à tendre le bras pour attraper le combiné du téléphone.

Voilà. Point final. Les caractères avaient repris leur place initiale à l'écran. J'aurais cru que tout ceci n'était qu'une hallucination due à la fatigue si il n'y avait eu la conclusion de la discussion :
- Merci.
- De rien... Dis moi ?
- Oui ?
- Tu reviendras ?

Même quand Emilie rencontra le grand amour malgré son infirmité dans Le Décalogue Blanc, le deuxième recueil, je n'obtins pas la réponse à ma question.
Je suis une fois de plus épaté par la qualité des textes, bravo aux auteurs!
J'ai pas mal hésité entre les deux premiers textes et j'avoue que la réplique finale du premier texte m'a fait choisir celui-ci, c'est rare que je me marre tout seul devant mon ordinateur.
Quant au deuxième texte, il est très très bien écrit (enfin vu mes faibles connaissances littéraire, mon avis vaut ce qu'il vaut mais c'est toujours ca...) mais j'avoue m'être perdu dans les références poétiques, c'est moins facile d'accès pour le newbie que je suis.

Bref un grand bravo encore et bonne chance a tous!
Mes critiques


Texte 1
Sans conteste quelqu’un qui sait écrire, qui manie bien la langue française ! C’est le point positif. Le négatif, et qui n’engage que moi… C’est que je m’emmerde, en lisant ce texte. Le dialogue avec l’auteur arrive comme un cheveu sur la soupe, et bon… Aussi passionnant que d’écouter deux inconnus parler de leur vie, quoi. Bref, une maîtrise de la langue, un bon style, il n’y a plus que des efforts à faire côté scénario.


Texte 2
Bon… Je vais me faire des ennemis, là, désolé . Mais je ferais grosso merdo la même remarque que ci-dessus : excellente maîtrise technique de la langue, histoire qui ne m’accroche pas, je me suis arrêté avant la fin. Restons sur du positif : la maîtrise de la langue.


Texte 3
Moins de maîtrise de la langue que les deux précédents, hein ! Une histoire un peu longue, mais avec un côté sympa et un dialogue bien amené.


Texte 4
Mon préféré, sans conteste. Pas parfait, le dialogue est un peu long, et l’histoire manque un peu de dramatisation. Mais c’est le dialogue, à mon avis, le mieux amené et le plus intéressant. Il a mon vote !
Texte 1 : J'aime le passage sur le sous entendu du souffle dans le cou, mais je ne me sens pas assez immergé par l'histoire sans doute accentué par le vouvoiement.

Texte 2 : Il y a des côtés positifs et négatifs à ce texte, en positif on peut souligner l'effort apporté à la qualité du texte, un aspect loufoque avec la participation des concernés que j'apprécie vraiment mais l'aspect négatif est qu'il me semble un peu prétentieux avec des rappels par forcément bienvenue (exemple alexandrin et octosyllabe).

Texte 3 : Une multiplicité de personnage un peu difficile à suivre et un rythme un peu cassé par les descriptions hachées, enfin il y a un peu de sexe quand même.

Texte 4 : J'apprécie le fait que le personnage influe sur la décision finale de l'auteur avec une attente finalement inassouvie. J'ai longtemps hésité avec le texte 2 pour le vote mais ce dernier recèle plus d'aspect négatif que le quatrième, il a donc mon vote.
Enfin!
Le choix va s'avérer épique...

Texte 1:
Une simplicité élégante dans l'illustration du thème. La naissance de la parole libre passe par le geste du personnage, cette décision me plaît. Le dialogue est rythmé, intéressant et le passage du vouvoiement au tutoiement est très bien amené. Pas de longueur. Une fin ironique qui continue d'illustrer le thème: comment conclure un texte si les personnages prennent la parole? Quel choix reste-t-il à l'auteur si celui-ci se soumet aux volontés de ses créations si ce n'est un fantastique de deus ex machina déjanté?

Ce texte est le seul où l'auteur garde sa liberté.

Texte 2:
Un règlement de comptes en ligne?
Vivacité, travail et ludisme et un sacré pari. Les inserts de didascalies jouant comme l'intériorité pré-programmée du lecteur sont très intéressants. Donner la parole aux lecteurs de façon narrative... Belle performance. Cela a du être passablement épique à mettre en place mais j'ai été convaincue. Le dragon serait-il l'incarnation des critiques?

Par contre, je me suis un peu perdue au fur et à mesure. Quelle parole appartient à qui devient de plus en plus difficile à comprendre. Et si cela sert, enfin je suppose, le propos de l'auteur, cela finit par desservir le lecteur.

Peut-être est-ce le seul texte où la parole de l'auteur aurait du totalement s'effacer au profit de celle de l'un des personnages, comme c'est presque le cas avec le Chevalier Blanc. Que les personnages prennent définitivement et radicalement la plume, excluant l'auteur de la relation/narration et qu'une démocratie, voire une anarchie, s'installe entre les personnages prenant décision et débattant entre eux sans l'arbitrage (mollasson) de l'auteur m'aurait encore plus convaincue.
Je me permets cette hypothèse puisque la fin du texte semble conclure en ce sens. Même si, redevenant une "idée", le personnage retourne à sa fiction...
La boucle est bouclée mais était-ce à dessein?

Texte 3:
C'est celui qui conclue le mieux mais je le trouve long.
Les personnages féminins sont trop interchangeables. Sensation qu'elles n'ont aucune identité. Est-ce voulu?
Si oui, alors bravo, si ce n'est pas le cas, se contenter d'un seul écrivain, écrivant un seul personnage m'aurait semblé plus utile.
Je n'ai pas perçu la pertinence de la mise en abyme, en dehors, du "Terrible l'idée, ça va faire vachement bien!"
De la même façon, la pertinence de la sexualité omniprésente ne m'a pas paru convaincante. Ca a un côté "Ouais cool... Ca va faire débat pour savoir si c'est hors charte..."
Je trouve que cela manque de fond et de forme.

Texte 4:
(Nerf! Heure du bus! Désolée...
Suspense
Conclusion demain...)

Keld
Citation :
Publié par Keldhra
Vivacité, travail et ludisme et un sacré pari. Les inserts de didascalies jouant comme l'intériorité pré-programmée du lecteur sont très intéressants. Donner la parole aux lecteurs de façon narrative...
J'avoue l'académie Goncourt n'a plus qu'à bien se tenir avec tout cela !
pour la deconne, j'en mets un Hors concours:

Ce sourire ne trompait pas jack. elle mentait et son visage angélique la trahissait. Sa femme , emilie, devait le tromper...
jack était rentré plus tot du travail afin d'arriver à la maison avant sa femme. il avait projeté de fouiller l'armoire et de découvrir une preuve de la tromperie d'emilie.

elle couchait avec son meilleur ami, paul.


jack dévala les marches du building, pensant qu'il irait plus vite par ce chemin. il fit un bref salut à l'hotesse d'accueil et manqua , ce faisant, de renverser un bureaucrate.
-"enfoiré, tu peux pas faire attention !"

jack était loin maintenant. le contact de la clef vit vrombir la pontiac noire qui démarra en furie. il était dechainé et semblait glisser telle une anguille dans le traffic dense de Plimouth city.
Il roulait ainsi pendant 20 min puis stoppa net la pontiac qui s'arcbouta sans broncher. jack était arrivé rue flemming, une rue avant la sienne. il y abandonna la caisse et fit le reste du chemin à pied.

au seuil de la porte, il dégaina un trousseau chargé et l'engaga dans la serrure. un grincement puis la porte céda/

Jack contemplait sa maison avec un certain charme :" ce meuble là, chez okea m'a couté 150€"
euh jack, non , les lecteurs n'aiment pas les descriptions.
"Ah ? ok..."
Jack ruisselait d'angoisse quand il eut grimpé les 30 marches de l'escalier qui mene aux chambres et il se dirigea directement vers la chambre nuptiale. là ou ils dorment lui et sa femme.

Il ouvre. sa femme est là, nue. jack bondit dans la piece et veut dégainer son arme. mais il n'en a pas. peu importe, il s'empare d'une épee de decoration et ,prêt à trancher la gorge, fonce sur le lit des delices.

Amelie hurle et fait un saut de coté afin d'éviter la charge du mastodonte et c'est là que jack découvre l'impensable: amelie couchait avec sa propre mère!

"Hein? hey, tes sur que c'est ma mère?"

Bah oui jack ,desolé.

" Ah non, je refuse cela ! tu peux pas trouver autre chose? "

Euh, c'était mon histoire mais je peux mettre un singe , afin de garder intacte la surprise.

"ah ... bof."

Ta soeur?

"Ah non, elle est morte"

Mais bordel, j'ai pas envie de mettre un amant, trop classique. un jolien?

"ok, va pour le jolien..."
Pour le 1, j'ai aimé l'impertinence du personnage et la réaction puérile de l'auteur.

Le texte 2 m'a aussi fait rigoler. C'est drôlement bien écrit en plus!

J'ai pas été emballée par le texte 3. J'ai trouvé qu'introduire du cul était faussement racoleur. Et puis, j'ai pas vraiment réussi à rentrer dans l'histoire. Un point pour la dernière phrase cependant. Faire prendre le contrôle mental de l'auteur par le perso était bien trouvé!

Le texte 4 est bien amené, oui. Le dialogue prend place doucement, c'est agréable.

J'ai voté pour le 1. C'était une manière fun de composer avec ce thème!

Un dernier mot: J'ai été franchement impressionnée par toutes la participations. La qualité grimpe à chaque fois un peu plus!
Texte 1 :

Bien écrit et drôle mais le côté impersonnel entre l'auteur et son personnage m'a un peu gêné.

Texte 2 :

Vraiment bien écrit malheureusement je le trouve un peu trop abstrait pour moi, on a l'impression que l'auteur n'a pas de réelle emprise sur ses personnages.

Texte 3 :

Agréable, sympa à lire, mais j'ai été légèrement confus à la fin et encore maintenant je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi.

Texte 4 :

Bien écrit, l'auteur prend subtilement son temps pour amener les personnages, l'ambiance, et l'histoire coule tranquillement. Ce texte a mon vote !
Même si j'arrive trop tard pour voter (IRL toussa), je dois dire que je suis franchement impressionné par la qualité générale des textes (le thème était difficile et il a probablement contribué à une certain sélection).

Je trouve le texte 1 excellent, et j'apprécie que l'auteur "gagne" à la fin, avec ce thème je m'attendais à ce que ce soient les personnages qui le fassent (comme dans les autres textes). J'aurais probablement voté pour ce texte si j'avais été dans les temps. Pas grand chose d'autre à dire.

Le texte 2 est très bon aussi. J'ai été bluffé de voir que l'auteur s'était risqué aux vers, avec succès d'ailleurs, même si à la longue je rejoins l'idée émise par quelqu'un avant moi que ça fait un peu prétentieux. Je pense qu'une seule tirade en vers aurait été la bonne mesure.

Le texte 3 est bon aussi (quand je vous disais que j'avais aimé cette édition !), mais un peu moins que les autres à mon avis. L'emboîtement d'auteurs et d'histoires se comprend sans difficulté, ce n'est pas le problème, c'est juste que je n'en vois pas l'intérêt. Gina et Elisabeth étaient suffisantes, et je trouve que Julia est un peu une surenchère gratuite.

Le texte 4 est également excellent. Le passage de l'œil crevé est assez crade Mais bon y survit, et la "négociation" entre l'auteur et Émilie (avec un accent BORDEL §§§) est réellement intéressante.

Enfin, Amon-Ra a présenté un texte hors-concours (c'est d'ailleurs louable) qui est assez lolant. Quand je suis arrivé à la mère, je me suis dit "c'est quoi ces conneries", mais je dois reconnaître que la fin m'a bien fait rigoler .
Citation :
Publié par Apom
Le texte 2 est très bon aussi. J'ai été bluffé de voir que l'auteur s'était risqué aux vers, avec succès d'ailleurs, même si à la longue je rejoins l'idée émise par quelqu'un avant moi que ça fait un peu prétentieux. Je pense qu'une seule tirade en vers aurait été la bonne mesure.
C'est surtout dans le fait de le préciser que je trouve la démarche prétentieuse.

Sinon je pense qu'il faut un gage pour Keldhra, elle n'a pas voté et n'a pas commenté le dernier texte !

Bon maintenant, les résultats Punisher !
Citation :
Publié par Nsileal/Mosimus
Sinon je pense qu'il faut un gage pour Keldhra, elle n'a pas voté et n'a pas commenté le dernier texte !
Le fouet.
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