Extrait de la correspondance d'Asham

 
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Voilà bien longtemps que mes visites en jeu sont rares et de plus en plus espacées, de plus en plus courtes.

Il était temps pour moi de tirer officiellement ma révérence.

Ici la retranscription d'une correspondance privée, copies retrouvées sur des parchemins dans des affaires abandonnées.






Ma Première Innocence


Qui je suis ? Ma vie…Je ne sais pas par où commencer.

Je ne me souviens plus.

J’ai été élevé dans l’ancienne Snowdonia, avant les grands bouleversements qui ont changé la face du monde.

Je n’ai jamais vraiment su quoique ce soit sur mes origines.

Le couple qui s’est occupé de moi était de modeste condition, des bergers qui vivaient de leurs propres produits, ils furent mes parents, Yiannon, un homme robuste, grand et fort, blond aux yeux bleus. Un peu brute d’apparence mais le coeur en or, il fallait voir comme il prenait soin de ses bêtes
Sa femme, Qalis était elle de taille moyenne quoique bien bâtie par le travail, la maison c’était son affaire et la cuisine aussi, elle y excellait cette brune aux yeux noirs, même si elle préférait laisser la tâche de la préparation des viandes à Yiannon, pour se concentrer sur les accompagnement, et les fromages, quelle belle époque.

J’étais brun mais avec des mèches grisonnantes, j’avais les yeux verts mais qui viraient noisette selon mon état d’esprit, enfin c’est ce qu’ils disaient, c’était peut-être autre chose…

J’étais petit, malingre, fluet… Il fallait bien me rendre à l’évidence, je n’étais pas le fils de mes parents.

Un jour que j’allais apporter quelques kilos de fromage à Château Swanton, un de ces jours où Sire Verin était plus taquin que jamais à mon encontre, à mon avis c’est l’estomac qui lui dictait cette conduite, je me suis attardé à discuter avec Frère Daniel, le moine du fort.

Là-haut dans nos montagnes, je ne croisais pas grand monde et jamais je n’avais avancé plus loin dans les terres intérieures, j’ai donc posé quelques questions à Frère Daniel sur la grandeur de la zone, il me répondit qu’elle était plus vaste que je ne pouvais imaginer, avec tant de monde que les Serviteurs de la Lumière manquaient souvent de bras pour guérir les blessés.

En effet nous étions en guerre, par chance les troupes ennemies n’étaient jamais passées près de notre maison, mais toute cette violence était belle et bien réelle.

C’est d’ailleurs ce même jour peu avant que je parte qu’un convoi de blessés est arrivé. Je crois que c’est là que j’ai commencé à envisager de rentrer dans la machine de la guerre, mais du côté des guérisseurs.

* * *

Le jour où j’ai finalement quitté la maison, Yiannon m’a donné un sac, c’était disait-il mon héritage.

Il contenait une flasque contenant des vapeurs étranges, un sac de poussière de gemme, j’ignorais de quoi il s’agissait mais cette poussière m’a ensuite été d’une grande utilité ; un petit bocal de cendre de nuées ardentes (je m’en référai à l’étiquette tout simplement) et enfin un talisman, une larme gelée, gravée des lettres G.O.E.L, je tenais ceci de l’homme qui m’avait confié à eux, peut-être donc, s’agissait-il de mon père…

C’est quand j’ai, lors de mon apprentissage, côtoyé les premiers grands blessés, je les ai vu de plus près que jamais, j’ai dû participer aux soins, j’ai vu encore plus qu’avant l’horreur de la guerre, j’y ai perdu ma première innocence…


Ma seconde Innocence


Ma vie de moine commençait.

Des études sur les techniques de premiers soins tout d’abord, purement technique, tout cela couplé à l’apprentissage du culte de la Lumière de Camelot.

Des travaux domestiques, des missions de coursiers ont fini de forger mon endurance.

Frère Daniel me l’avait dit d’ailleurs, que je semblais prédisposé par ma résistance à l’effort.

Après cette période, l’art du bâton s’est ajouté aux enseignements, je me souviens encore de ces pantins de pailles, puis des duels entres apprentis, des concours de chasse à la fourmi-dragon.

Je me souviens de nos premières récitations de bénédictions, tous ces chants qui nous rendaient plus fort, si uniques…

Je me souviens de ce jour où l’un d’entre nous a commis la folie d’entrer dans la tombe de Mithra, cela a été une épreuve effroyable, il faillit y laisser la vie, les squelettes et zombies peuplant ces pierres blanches de toiles d’araignées avaient vite fait de lui fondre dessus.
Ce fut le 1er exercice en situation « réelle », enfin en tout cas où nos vies étaient réellement menacées, notre union et notre application furent les clés de la survie de l’exception qui confirmait la règle.

Depuis ce jour j’ai gravé ces principes en moi, et j’ai gardé pour la tombe de Mithra un intérêt particulier.
Quand j’ai été un peu plus aguerri, j’y ai passé des jours, des nuits, des semaines à aider les jeunes aventuriers, à leur prodiguer bénédiction et soin, à relever ceux tombés au combat.

C’est dans la tombe de Mithra que je les ai rencontrés, les époux Runes, des Templiers de l’Eternel, c’est par leur entremise que j’ai rencontré Daron, le maître de guilde.
C’est à cette même période que j’ai rencontré Belanna, bretonne magnifique, paladine, elle a été intronisée Templier de l’Eternel le même jour que moi, je me suis pris d’affection pour elle, puis épris, malheureusement son cœur était pris, par Daron qui plus est, et le mien l’était aussi par mes vœux…
Quelle douleur le jour où j’ai célébré leur union à ces deux-là, mais ils étaient heureux, c’était le principal.

Mon cœur a saigné et aucune médecine, aucune magie, la Lumière de Camelot même n’y pouvait rien, l’amour, le plus beau des sentiments, celui-là même qui était le centre de notre doctrine - aimer nos semblables - était traître…

Il n’existait pas de justice supérieure pour épargner ceux qui se sont toujours bien conduits des douleurs du cœur ; la Lumière ? Elle n’éclairait personne… Elle ne faisait que tous nous aveugler…

Ainsi perdis-je ma seconde innocence.



Ma Troisième Innoncence.




Dès lors, ma route a été chaotique.

Tout d’abord la guilde des Templiers de l’éternel fut semble-t-il victime d’un complot. Je n’ai jamais su qui nous dérangions mais nos chefs, partis en guerre, ne revinrent jamais, pas même une trace écrite témoignant qu’ils seraient tombés au combat.
Les officiers restés en Albion se sont désolidarisés, il y eut un mort par empoisonnement. La guilde éclata, je fut un des derniers, sinon, le dernier.

J’ai perdu de vue la belle Belanna, et j’ai perdu de vue le peu de Lumière de Camelot qu’il me restait.

J’ai vécu des mois, seul dans les ombres et dans la corruption, isolé dans les profondeurs de Stonehenge. J’ai cohabité avec les profonds, sortes de gobelins contagieux, mais j’étais armé pour lutter.

C’est là que j’ai finalement amélioré le plus ma férocité au combat, mon maniement des armes. Je dormais peu, et uniquement d’un œil.
Quand je décidai de retourner à la surface, j’étais bien plus fort qu’auparavant, je le sentais.

Sortant de la fosse aux écailleux, je découvris un carnage, j’avais bien entendu des bruits mais je ne m’attendais pas à cela. Un groupe de combattants albionais avaient mordu la poussière sous les coups des squelettes rouges.

Je les relevai de ma magie, pour ce qu’il en restait. Ils furent fort reconnaissants, notamment leur meneur, Vyran, un paladin qui malgré la situation et son armure cabossée ne manquait pas d’allure.

Il me proposa de rejoindre leur guilde, La Renaissance, mais je ne me sentais pas prêt, j’étais le moine à l’âme noire, dernier Templier de l’Eternel…

J’ai d’abord continué ma route, puis j’ai rejoint cette guilde, métaphore de ma propre renaissance.
Je me rendis aussi compte que ma présence permanente dans les fonds de Stonehenge avait régulé la reproduction des Profonds.
Afin de maintenir tout cela, je retournai donc à l’occasion parfaire mon art et aider à la … régulation dans ce donjon qui était un peu ma résidence.

Là j’ai pris sous mon aile encore noirâtre une jeune bretonne, apprentie sicaire, Nilith, elle me rappelait Amenesh, un Mercenaire sarrasin que j’avais chaperonné à mes débuts.
A défaut de gobelins ce sont les squelettes rouges qui firent les frais de notre coopération, longtemps. Nilith apprenait vite, c’était un plaisir. Le craquement des os sous mon Ancêtre de Saphir, bâton de combat remis par notre ordre monastique pour service rendu… Iil était parfaitement équilibré et léger, un régal en combat. Une véritable relique que malheureusement je ne possède plus, il fut détruit lors d’un triste épisode en Lyonnesse, mais peu importe.

J’étais vraiment heureux de ce revirement dans ma vie, j’avais retrouvé une famille, un accueil, un sens à ma vie.
Mais avec le temps il s’est avéré que certains dirigeants de la Renaissance n’avait pas approuvé mon incorporation et les tensions devinrent palpables, quoique toujours souterraines.

Le mal-être fut tel que je finis par m’en aller à mon grand regret, mais je n’avais pas envie de plus de malheur. Je ne restai en contact qu’avec Nilith qui quoique devenue très discrète avec le temps est toujours une alliée sûre, aujourd’hui encore.

Ma renaissance n’avait été qu’un leurre…Ma route continua, mais je venais de perdre ma troisième innocence…


Mes souvenirs, mes espoirs



Au fil du temps, j’ai erré en Albion, apportant mon aide ci et là, mon vieux bâton comme seul réel compagnon.
Ce bâton m’avait été confectionné par Toker, un jeune moine prometteur que j’avais rencontré lors d’un voyage à Caer Benowyc en Mur d’Hadrien.
Il m’aura bien servi. En ce temps le plus fin en matière d’équipement c’était à quelques rares exceptions le travail des artisans.

Puis j’ai retrouvé la trace de certains anciens templiers. Abyssya, Thaumaturge de son état était ce jour là devant moi au détour d’un chemin en Lyonesse, Eros, le clerc colérique était là aussi. J’ai donc naturellement rejoint les Griffons d’Arcanium après avoir été présenté aux chefs de guilde.

J’y ai passé beaucoup de temps. Je m’y suis investi. J’y ai tissé de nouveaux liens. Pira, la moniale couturière, ce fut un plaisir d’avoir une collègue de la voie avec moi. Deneron, Kyra des farouches maîtres d’armes, Fantasme la grande chef, ménestrelle à la voix surnaturelle. J’ai ensuite fait la connaissances d’un couple merveilleux, Kortac, maître d’arme et Jasyme, une Clerc dévoué à la Lumière plus que tout ceux que j’avais connu auparavant. Leur fille Elenina fut par contre un enfer, cette gamine avait embrassé la voie des ombres et était devenue sicaire, cela n’aurait pas été un problème si elle ne l’avait pas fait pour mieux pourrir la vie d’autrui. Elle était immature et aimait à exercer son pouvoir de destruction, de fourberie et peu de choses pouvait la calmer, si ce n’était des coups de bâtons…

Enfin, cela donnait de la vie au groupe, j’oublie certainement beaucoup de nos membres, mais je repense encore à Pesmerga, le mercenaire, fidèle à son art, en un temps ou la réputation de ses farouches guerriers n’était pas des meilleures. Safir, l’éclaireur ! Bon sang, je vais m’arrêter là.

Quand avec les saisons, les années, la guilde a commencé à perdre ses chefs, retirés ou morts au combat, je me suis retrouvé plus haut officier de la guilde et j’ai fait en sorte d’y maintenir l’ordre et d’en assurer la pérennité. Cela a duré un temps, mais je n’avais jamais eu l’âme d’un chef et les contraintes et le stress de la guerre ainsi que les conflits intestins du royaume ont finit par affaiblir la guilde. Qu’il s’agisse de désertion, de meurtre ou d’enlèvement non élucidés… J’ai été l’un des seuls à rester mais je n’avais plus rien à relever, je repartis donc vers ma solitude, quelques-uns ont longtemps gardé la bannière de la guilde morte, je crois qu’il reste un maître d’armes, Artosse le fier qui encore aujourd’hui porte ces couleurs.

La période Griffons a vraiment été un plaisir malgré cette fin difficile. Les incursions en Dartmoor, les premiers affrontements dans ces terres épiques, tenir tête à Golestand, le Grand Dragon.
C’est aussi l’époque où Caer Sidi a manqué de devenir une seconde maison tant j’y passais du temps… Que de souvenirs.

Lorsque la guerre s’est encore intensifiée j’ai décidé de rejoindre un groupe, une guilde afin d’aider le royaume. Ainsi ai-je fini par apporter mon aide et à trouver accueil au sein de la guilde des Flammes du Phœnix. J’avais déjà côtoyé plusieurs de ses membres de nombreuses fois lors de mes voyages sur les terres du royaume et lors de mes fonctions en tant qu’officier des Griffons.
Il y aurait tant à raconter… Je suis fatigué, mon poignet usé souffre toujours davantage à chaque lettre que je dessine.

J’ai souvenir de Caer Excalibur l’inviolé et des défenses épiques contre les envahisseurs midgardiens et hiberniens. J’ai souvenir d’archimages puissants pour la plupart aujourd’hui disparus ou retirés Linainverse qui se croyait reine d’Albion, thaumaturge folle mais puissante, Genaldor, maitre stratège de nos défense de fort, cabaliste renommé, Flupke sage parmi les sages, un sorcier qui savait apaiser les foules alliées et ennemies, Clay, théurgiste sanguinaire, maitre des tornades. Une des plus anciennes est Clothilde, une cabaliste ; elle a parcouru tant de distance avec sa comparse ménestrelle Esclarmonde. Je suis désormais retiré mais peu de temps avant mon exil, je les ai encore aperçues. Kebra, le paladin rose doit leur manquer.

Toutes ces grandes guildes qui ont tenu et mené Albion pendant des années, Incoming, Wake Up, Les Flammes du Phoenix, la vague Millénium, l’Ombre d’Albion et son réseau de furtifs, Cœur de Dragon, l’Ordre du Lys d’Argent et j’en oublie, ma mémoire s’assèche presque aussi vite que mon dernier flacon d’encre…

Il serait temps que je termine ce texte. Pourquoi déjà l’avais-je commencé ?

Rien ne va plus. Je crois que je voulais raconter ma vie mais il y a trop à en dire, mes pensées sont confuses, vais-je finalement succomber au mal qui m’avait plongé dans un long coma peu après mes premières visites sur les terres atlantes ?

Je n’ai ni l’envie ni la force de quitter ce monde et cette terre qui m’ont bercé. Mais mon corps ne me porte plus, mon souffle ne me soulage plus, mon cœur se bat contre moi…

Je sais qu’aucune Lumière ne m’accueillera, je n’ai plus d’innocence à perdre, je n’ai plus que des espoirs de paix. La paix impossible entre les trois royaumes… La paix pour ces amours nés entre celtes et bretons, elfes et vikings, nains et lurikeens…Tous ces parias n’ont-il pas le droit de vivre leur amour au grand jour sans être traqués ? Exilés ?

N’avais-je pas le droit ?

Mes dernières pensées sont pour toi, ma douce celte, que Gaïa te garde mieux que cette Lumière n’a jamais gardé aucun Albionnais.

Asham







Mort ou exilé, le vieux moine n'a laissé aucune trace, aucun indice, il a tout simplement disparu.



Pas de chance pour vous, son esprit n'a pas prévu d'abandonner JoL pour autant
Même si je n'ai plus rien sur orca depuis 2ans voir plus, et donc que je n'y ai plus joué depuis tout ce temps, cela ne m'empeche pas d'être triste, c'est un grand d'albion qui s'en va, j'ai passé beaucoup d'agréables moment avec toi, ce n'est peut-être pas réciproque mais bon ..

Byou et gl hf pour l'avenir
Bravo joli texte, bonne continuation Asham, ça a été un plaisir le peu de fois où je t'ai croisé =)
Peut-être cette Lumière n'est-elle pas à chercher dans le ciel, mais sans doutes est-ce faire preuve de bien peu de sagacité que de faire telle remarque à un moine !
On s'est pas connu ig, mais j'ai apprécié tes interventions, conseils et explications ici.
J'espère que la gentillesse et la patience dont tu fais preuve envers les autres te seront rendu sur ton chemin.

Bonne route.
bon vent a toi asham ,

tu seras lorsque le moment seras venu pour moi d'arrêter ce jeux l'un de mes nombreux mais néanmoins mémorables souvenirs , surtout ton "style" vocal inimitable sur TS !
Merci des commentaires !


Zymet et Popu : 2 nécrites tous moches qui reviennent en même temps, et pile quand je pars? C'est un signe que j'ai bien fait de tirer ma révérence

Tenebralz : De bons moments oui, mais pas uniquement. Je gage que les bons étaient réciproques, pour les moins bons, je préfère ne pas m'en encombrer




Ah, le plaisir de n'être plus qu'une ombre hantant les Forums JoL
Le moine frustré de faire le resist bot dans les premiers "nouveaux" groupes mages ! J'ai apprécié partager quelques groupes avec toi sur Orca, même si au final on connaît rien l'un de l'autre.

Bonne chance pour la suite, quelle qu'elle soit.
Très jolie, encore merci pour tes guides et ton fair play.

Un joueur de qualité qui tire sa révérence, c'est toujours triste

Have fun irl, au plaisir de te recroiser sur d'autres horizons...

Tu aimes les barbares, les bon homes qui brilles et le muscles saillants ?
 

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