Liberté de la presse en France.

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Bonjour.
Alors voila une affaire qui trouve ses raisons à différents niveaux: National, international et moral.
Celle de Guillaume Asquié, journaliste du monde dans cette affaire:

http://afp.google.com/article/ALeqM5...wfubg4Pst8scjA

Rappel: Grace à des sources privées, ce journaliste a eu accès aux dossiers secrets de la DGSE.
En particulier celui des rapports de cette dernière étant au courant d'une menace terroriste d'Afganistan visant les Etats-Unis peu de temps avant le 11 septembre.

Ce journaliste a été arrêté par des agents de la DST à son domicile ou a eu lieu une perquisition de tous ces dossiers.
L'irrégularité c'est l'acharnement des agents de la DST, de son directeur et du substitut du procureur.

Ce dernier, selon les dires du journalistes, a tenté d'intimider Guillaume d'Asquié avec de la prison ferme pendant sa garde à vue pour passer outre le droit de la liberté de la presse et de la protection des sources.
La procureur savait qu'au tribunal, le journaliste aurait eu gain de cause avec l'article 109.

Une pression a donc été imposée avec des sensibles menaces de prison envers le journaliste.
Le substitut du procureur a d'ailleurs reconduit sa garde à vue de 20h qui a donc durer 40 heures au total.
Ce dernier a d'ailleurs donné une source selon lui lui mais pas la principale.

A partir de la j'extrapole.
Ce ne sont juste que des suppositions.

Cette histoire a pu causer des remous outre-atlantique.
La France a peut être l'impression de passer pour un traitre vis à vis des USA si ces derniers n'ont pas été prévenus.
Mais si ces derniers ont été prévenus et ont passés outre l'avertissement ça remet en cause la prudence du gouvernement Bush.
Donc ce dernier est ennuyé. Il le fait savoir au gouvernement français que ça peut nuire à leurs relations mutuelles.
N.Sarkosy tape donc (en suivant la chaine hiérarchique) sur MAM qui elle tape sur lla DST pour qu'elle s'occupe de remettre de l'ordre.

Donc on en arrive à ça.
Les dérives de cette garde à vue et de ce viol de la liberté de la presse sont les conséquences de la pression de MAM sur la DST ou ce sont des ordres précis?

Ensuite la liberté de la presse, parait que c'est pas ça par rapport aux autres pays d'Europe.
Pourquoi ça traine?
Peut être que ça profite à quelques personnes pour que rien ne change malgré les jugements de la cour européene des droits de l'homme?

A vos crayons.
Citation :
Publié par Rhivin
A partir de la j'extrapole.
Ce ne sont juste que des suppositions.

Cette histoire a pu causer des remous outre-atlantique.
La France a peut être l'impression de passer pour un traitre vis à vis des USA si ces derniers n'ont pas été prévenus.
Mais si ces derniers ont été prévenus et ont passés outre l'avertissement ça remet en cause la prudence du gouvernement Bush.
Donc ce dernier est ennuyé. Il le fait savoir au gouvernement français que ça peut nuire à leurs relations mutuelles.
N.Sarkosy tape donc (en suivant la chaine hiérarchique) sur MAM qui elle tape sur lla DST pour qu'elle s'occupe de remettre de l'ordre.

Donc on en arrive à ça.
Les dérives de cette garde à vue et de ce viol de la liberté de la presse sont les conséquences de la pression de MAM sur la DST ou ce sont des ordres précis?
Je pense que la probabilité pour que l'administration américaine soit mêlée à cette histoire est à peu près égale à 0. Ce n'est pas la première fois que la justice française s'attaque aux journalistes pour obtenir leurs sources, ça devient même un comportement de plus en plus fréquent depuis quelques années (non, je dirais pas 2002, je crois qu'il y a eu d'autres cas avant...). En toute illégalité, au vu des conventions/traités que la France a signé, sauf erreur de ma part, et qui protègent les journalistes.
Mais, de même qu'il y a une reprise en main sévère de la justice (cf Van Ruymbeck), de même on assiste à une volonté de contrôle des journalistes et de la presse.
Cette dernière s'exprime d'une part par une concentration capitalistique et une confusion croissante entre industrie, gouvernement et groupes de presse ; et d'autre part par des pressions démultipliées sur les journalistes qui sortent des clous.
En tout cas ça fait peur.
Si on bride la liberté de ce journalisme d'enquête en particulier ça m'inquiète aussi sur les autres secteurs d'enquête et d'opinion.
la liberté de la presse et les services secrets n'ont jamais fait bon menage même dans de vraies démocraties. C'est regrettable, mais c'est pas nouveau. C'est pour ça qu'on appelle ça des services "secrets" d'ailleurs. Lorsqu'il y a des fuites non voulues, retrouver leurs sources et les faire taire est une priorité.
En même temps que les services américains étaient au courant ça n'est plus un scoop.

Après la liberté de la presse c'est comme toutes les libertés: elle est bornée. Et balancer les dossiers des services secret à mon sens ça fait partie des bornes
Citation :
Publié par Borh
la liberté de la presse et les services secrets n'ont jamais fait bon menage même dans de vraies démocraties. C'est regrettable, mais c'est pas nouveau. C'est pour ça qu'on appelle ça des services "secrets" d'ailleurs. Lorsqu'il y a des fuites non voulues, retrouver leurs sources et les faire taire est une priorité.
Est ce une raison pour s'y accoutumer?
Comme l'occident s'accoutume de la liberté de la presse dans les pays comme la Russie ou la Chine?
Sinon, qu'appelle t'on les faire "taire"?
C'est grave et très décevant que le fameux article 109 du Code Pénal soit bafoué de cette façon.
Après c'est clair que ça fait pas très crédible de critiquer la liberté de la prese dans d'autres pays du monde -_-

Le témoignage du journaliste sur France5 (Revu et Corrigé) est très touchant, en plus il a réussi à protéger sa source jusqu'au bout.

>Zangdar+Borh : je comprend pas votre raisonnement sur les services secrets, une loi est une loi et dans une démocratie personne n'a le droit d'obliger un journaliste à donner ses sources. Les services secrets ne sont pas sensés être au dessus des lois, sinon faut revoir la définition d'une "démocratie" quoi
Citation :
Publié par Rastafari

>Zangdar+Borh : je comprend pas votre raisonnement sur les services secrets, une loi est une loi et dans une démocratie personne n'a le droit d'obliger un journaliste à donner ses sources. Les services secrets ne sont pas sensés être au dessus des lois, sinon faut revoir la définition d'une "démocratie" quoi
Tout à fait, une loi est une loi, et un journaliste n'a pas à balancer les dossiers des services secrets. Ca s'appelle de la trahison et dans un certain nombre de pays c'est passible de la peine de mort
En même temps, il n'a pas donné le nom de tous les agents infiltrés dans les pays dictatoriaux hein.
Il a juste dit que la France connaissait le risque d'attentats aux US juste avant le 11 septembre.
Ce n'est pas une trahison au sens propre.
En fait la trahison c'est de cacher ça au public je dirais.
Ce journaliste n'a fait que son job.
Ce qui est inquiétant, c'est que la France n'a jamais été autant condamnée pour violation de la liberté d'expression par la Cour européenne...La quasi totalité des décisions ces derniers temps à ce sujet concernaient la France. Je pense notamment à une affaire récente, de deux journalistes condamnés en France pour avoir révélé une "affaire d'Etat": les écoutes téléphoniques de l'Elysée.

Et cette affaire peu aider à comprendre ce qui se passe ici pour ce journaliste.

En France, il a été considéré que les journalistes ne pouvaient pas être dispensés du respect de certains obligations de secret, de l'instruction ou professionnel. La Cour européenne, elle, a conclu à la violation de la liberté d'expression par les autorités françaises.

Dans cette affaire, étaient en cause des extraits de procès verbaux, donc du dossier d'instruction, donc les personne qui y avaient accès étaient soumises au secret professionnel et au secret de l'instruction. Or le Code pénal punit toute divulgation d'informations soumises au secret. Les journalistes ne peuvent pas être tenus par ces obligations, mais pour recel, oui.

alors, évidemment la liberté d'expression peut etre soumise à des limites, comme toute liberté, mais là, en l'occurrence, les juges européens ont estimé qu'il incombait aux journalistes de communiquer des informations et des idées sur toutes les questions d'intérêt général, et à devoir journalistique, se rajoute le droit pour le public, de recevoir de telles informations.

Il n'y a plus de place pour des restrictions à la liberté d'expression quand il s'agit de discours politiques ou de questions d'intérêt général.

Alorsn il est louable de reconnaitre ces droits aux journalistes au niveau européen, ce qui est désolant c'est que la France ne fasse rien dans ce sens. Alors d'accord, les journalistes ne sont pas non plus au dessus des lois, et pour révéler une infraction, ils ne devraient pas être amenés eux mêmes à en commettre.

Pourtant, le secret des sources d'information est aussi censé être reconnu et protégé...

Mais j'ai le sentiment qu'en France, on se permet souvent des atteintes à la liberté d'expression, prétextant que finalement c'est pas si grave que ça et y'a bien pire ailleurs...
Citation :
Publié par Borh
Lorsqu'il y a des fuites non voulues, retrouver leurs sources et les faire taire est une priorité.
Admettons que ce soit la priorité des services secrets.
Celle de tous les autres citoyens (dont on exclue donc d'office les membres des services secrets) est de ne pas les laisser faire.
Il est certainement difficile de faire coïncider liberté de la presse, donc libre circulation de l'information, et services secrets, donc rétention de l'information : ce sont deux objectifs contradictoires, tous deux essentiels.
On ne peut pas avoir de démocratie sans une presse libre... mais on ne peut pas non plus protéger efficacement cette démocratie sans des renseignements performants.

Là où l'on peut voir une dérive, c'est dans le fait que l'information qui a circulé était bénigne : ce n'est pas comme si le journaliste avait divulgué des trucs sur l'arsenal nucléaire français, avec les systèmes de mise à feu et tout le reste - démarche qui serait difficilement défendable quoi qu'on pense de la nécessité de la liberté de la presse. Ce qui a transpiré, c'est un détail qui participe au débat démocratique, et il n'y avait aucune raison d'avoir recours à des pressions grossières pour l'étouffer.
Message supprimé par son auteur.
Message supprimé par son auteur.
Le problème de l'information étiquetée secret-défense, réside dans la personne qui a le pouvoir de mettre cette étiquette : quand les écoutes privées de Mitterrand sont classées par exemple, il y a une dérive qui concerne les journalistes.
Citation :
Publié par Charlouf le ouf
c'est pas tant une information ci ou ca, c'est une information classifié , point barre.

les journalistes savent très bien qu'ils jouent avec le feu dans ces cas la
Non mais je te rappelle qu'on reste dans une démocratie et si il y a des dérives, il est tout à fait légitime que les journalistes puissent les dévoiler au peuple souverain. Faudrait remettre les cours d'éducation civique au collège vraiment.
Bin les écoutes de Miterrand c'est l'exemple que j'ai donné, et là, malgré "l'affaire d'Etat", il y a bien un devoir des journalistes de diffuser une information concernant tout le monde, donc d'intérêt général, et même un droit des citoyens d'être informés de ce genre de choses.

DOnc au dela de l'aspect juridique, je suis bien d'accord, y'a bien aussi un problème politique: on peut faire passer presque tout et n'importe quoi dans le secret défense ou l'affaire d'Etat, afin d'être peinard et d'éviter que l'information soit divulguée.

Alors ça peut se comprendre que des affaires secret défense soient dissimulées au nom de la sécurité ou la sûreté de l'Etat, donc question d'intérêt général, mais alors comment le concilier avec le droit d'être informé des questions d'intérêt général aussi?

La raison d'Etat ne peut pas tout justifier, à partir du moment où on peut être informés. Maintenant il s'agit pas de tout diffuser non plus, tant que ça n'a pas d'intérêt. Je prends l'exemple de la maladie de Miterrand: est ce que ça avait un intérêt quelconque et est ce que ça méritait d'être divulgué?
Citation :
Publié par El Cle
Je prends l'exemple de la maladie de Miterrand: est ce que ça avait un intérêt quelconque et est ce que ça méritait d'être divulgué?
Je serai étonné que cette information ait été classée "secret défense". Source ?
Sinon, ca n'a pas de rapport avec le sujet.
Citation :
Publié par El Cle
.....La raison d'Etat ne peut pas tout justifier, à partir du moment où on peut être informés. Maintenant il s'agit pas de tout diffuser non plus, tant que ça n'a pas d'intérêt. Je prends l'exemple de la maladie de Miterrand: est ce que ça avait un intérêt quelconque et est ce que ça méritait d'être divulgué?
Suite a la mort de Pompidou c'étais quand même une promesse électoral de Mitterand de "donner un bilan de santé annuel " a son peuple .En annonçant officiellement que Mitterand le savais , cela montre seulement un mensonge de plus de la part de Mitterand . D'ou peut être un intérêt a la divulgation de l'information .

Quand au journaliste , on peut se demander si en fesant pression sur le journaliste ce n'est pas pour dire a l'ensemble des journalistes que la DGSE ne permet pas de divulgation du secret défense . Il se peut qu'un jour un information de ce style ,avec des documents secret defense publié, puisse montrer les agents infiltrés de la DGSE .
Citation :
Publié par El Cle
DOnc au delà de l'aspect juridique, je suis bien d'accord, y'a bien aussi un problème politique: on peut faire passer presque tout et n'importe quoi dans le secret défense ou l'affaire d'Etat, afin d'être peinard et d'éviter que l'information soit divulguée.
Donc au delà de l'aspect juridique, je suis bien d'accord, y'a bien aussi un problème journalistique: on peut faire passer presque tout et n'importe quoi hors du secret défense ou de l'affaire d'Etat, afin d'être peinard et d'avaliser que l'information soit divulguée.

Tout dépend du point de vue...
Citation :
Publié par Datian
Le problème de l'information étiquetée secret-défense, réside dans la personne qui a le pouvoir de mettre cette étiquette : quand les écoutes privées de Mitterrand sont classées par exemple, il y a une dérive qui concerne les journalistes.
L'ennui c'est que l'on pensait que les journalistes qui arriveraient à avoir ce genre d'informations sensibles sauraient faire la différence entre la réelle sureté de l'Etat, et les tentatives de camouflage des histoires de fesses du Président. Or, il n'en est rien.
Message supprimé par son auteur.
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