Féminisation des noms de métiers

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Je vois de plus en plus sur le net des horreurs pour l'oeil qui prennent la forme de "professeure" ou "auteure". C'est sûrement pour satisfaire une minorité revendicatrice mais est ce quelqu'un sait si cela est grammaticalement correct ?

Que dit-on d'une sage-femme pour un homme ?
Ou alors d'un chauffeur de taxi pour une femme ?

D'une manière générale, qu'en pensez-vous ?

Edit : je note avec satisfaction que le correcteur orthographique JoL me les note comme "à corriger".
Personnellement je trouve ça laid.
Et l'académie française à l'air d'accord avec toi (du moins en 2002, depuis je ne sais pas) : http://www.academie-francaise.fr/act...minisation.asp
Citation :
Elle dénonce en particulier le contresens linguistique sur lequel repose l’entreprise : il convient de rappeler que le masculin est en français le genre non marqué et peut de ce fait désigner indifféremment les hommes et les femmes ; en revanche, le féminin est appelé plus pertinemment le genre marqué, et « la marque est privative.

source
C'est peut-être une réaction d'homme, mais qu'est-ce qui gène vraiment dans le fait de dire qu'elle est chauffeur de taxi ?
Pour les sage-femme, on m'avait parlé de maeuticien/mailloticien en plaisantant, ou de parturologue si je me souviens bien...
Pour le reste c'est moche.
Mais je n'arrive pas à me décider pour les accords.. doit-on le faire et nous écorcher les oreilles, ou laisser tel quel au risque de heurter certaines sensibilités ?
"Mairesse" c'est laid, "madame le maire", c'pas mieux, mais "présidente" ça ne sonne pas si mal en fait - avec le recul.

Pas d'idée là dessus.
Ceci dit, une infirmière, un infirmier, je ne pense pas que ça choque grand monde et pourtant c'est le même principe. Ca doit être une question d'habitude, mais en attendant c'est vrai que certains blessent particulièrement l'oreille
Je pense qu'il faut faire du cas par cas. Présidente, je l'emploi régulièrement ("la présidente de l'asso") par exemple. "la maire" pose problème à cause de la mer et de la mère, ça finit par faire beaucoup, et être "la maire de..." est pas franchement réjouissant.

Sinon, un prof', une prof', je vois pas où est le problème
Pour les noms en -eur, le féminin peut-être ce me semble en -resse ou pour les -teur, en -trice.

Docteur.
Doctoresse.

Conducteur.
Conductrice.

Professeur.
Professoresse ?
Malheureusement, il a des noms qui n'ont été inventé que pour le masculin ...
Mais on peut y appliquer le féminin sans problème bien que parfois, ça écorche autant la bouche que l'oreille
Le rajout d'un simple "e" pour connoter la féminisation du nom n'est pas mal si ça reste un "e" mué.

Sinon ... Chauffeuse de taxi doit pouvoir se dire puisqu'on dit bien une chauffeuse de salle.

[Edit] Un lien pas con
Je trouve moche et inutile.

Il ne viendrait à l'idée de personne de dire : elle est médecine, alors pourquoi dire elle est docteure, facteure, ou écrivaine.

Cantatrice n'a pas de masculin, ça devient un banal chanteur.....

Masseuse c'est péjoratif ?
C'est vrai que c'est une nouvelle mode de vouloir trouver un féminin à tous les noms de profession. Je pense que ça a un lien avec certains mouvements féministes.
Quand on y réfléchit bien, c'est assez idiot parce qu'en fait, on s'en moque de savoir si la profession est exercée par un homme ou une femme ; ce qui compte, ce sont les connaissances et les compétences acquises, peu importe le sexe de la personne qui réalise le travail.

En plus, ces noms, qui n'ont qu'une forme quel que soit le sexe des personnes désignées, ont un nom bien précis : épicènes.

C'est vrai quand même qu'à l'origine, certains métiers n'étaient exercés que par des hommes ; il faut donc revoir la règle.
C'est pour ça que l'Acad. a introduit en 1935 les féminins artisane, attachée, auditrice, aviatrice, avocate, bûcheronne, candidate, compositrice, éditrice, électrice, employée, exploratrice, factrice, pharmacienne, postière, rameuse.
A l'époque l'Acad. avait aussi introduit chauffeuse, celle qui conduit un véhicule, mais en 1988, elle est revenue sur sa décision parce qu' on ne s'y est jamais fait et que ça avait un sens péjoratif ; même chose pour agente.
Ensuite, ont été acceptés championne, oratrice, partisane, pionnière, soldate, officière.
Au passage, l'Acad. n'a jamais accepté banquière, alors qu'il est utilisé par les grands auteurs, et que d'autres dicos l'acceptent (comme le TLF que certains connaissent ici vu qu'il est en ligne).( nouvelle preuve que l'Acad., c'est bien, mais c'est critiquable...)

Donc pour résumer, à l'origine, il n'y avait pas de féminin pour les noms de professions pour deux raisons : la première est que dans certaines professions on se moque de savoir si on a affaire à un homme ou à une femme, et la seconde est qu'à l'origine, les femmes n'avaient pas accès à certains métiers.

Seule la seconde raison mérite d'être corrigée avec l'évolution de la vie sociale.

Mais comme toujours, il y a des règles linguistiques à respecter ; par exemple, les noms en -eur font leur féminin en -euse lorsqu'on peut faire correspondre un participe présent en remplaçant le -eur par -ant ; sauf éditeur, exécuteur, inspecteur, inventeur, persécuteur qui font leur féminin en -trice car issus de mots latins en -trix.
De la même manière, comme le dit très bien l'Acad. : Il convient tout d’abord de rappeler que les seuls féminins français en -eure (prieure, supérieure...) sont ceux qui proviennent de comparatifs latins en -or.
Donc pas de professeure ; ça n'a aucun sens.
Dans le temps, les femmes d'avaient pas accès à ces métiers en règle générale. Il est vrai qu'il faudrait féminiser certains mots, car si on trouve facilement d'équivalents pour certains, d'autres sont vraiment moches, genre rajouter un e sur les mots en "eur" :/
Dans le temps, les femmes étaient pas chefs d'entreprise. Il n'empêche que le guignol qui s'avise de m'appeler "cheftaine d'entreprise", il a ma main sur la gueule dans la seconde qui suit, même si c'est un client...
__________________
--foh

ex-Rangeuse Psychopathe Paranoïaque 150
ex-Chacalette 150
Cervelle 100E
Si on en arrive là, je demande la masculinisation d'activités qui sont majoritairement exercés par des hommes (et dans l'armée qui plus est) :
un sentinel
un vigi
un estafet
etc...
C'est très schizophrène en fait.

-si on leur donne le nom masculin, les femmes vont se plaindre qu'on ne prend pas leur spécificité en compte.
-si on leur donne ke bnom féminin, on va avoir droit à "Quoi, parce que vaux moins qu'un homme ? "

Conclusion: elles ont juste trouvé un nouveau truc pour faitre chier, occupation féminine s'il en est.
Ca me rappel un reportage sur TF1. Pour satisfaire les femmes, ils ont féminisé les panneau de la circulation et les feux pour piétons :/ genre y'a une jupe de temps en temps. Pourquoi pas.

Après, perso je féminise rarement. Même pour une femme je dis qu'elle est gardien de la paix, et pas gardienne.
Citation :
Publié par -Muza-
les trucs en "eure" c'est dans le langage courant au canada.
Et pas en France malheureusement, il faudra passer par là pour une égalité des sexes "totale".
Citation :
Publié par Guitou
Personnellement je trouve ça laid.
Et l'académie française à l'air d'accord avec toi (du moins en 2002, depuis je ne sais pas) : http://www.academie-francaise.fr/act...minisation.asp
Citation :
Elle dénonce en particulier le contresens linguistique sur lequel repose l’entreprise : il convient de rappeler que le masculin est en français le genre non marqué et peut de ce fait désigner indifféremment les hommes et les femmes ; en revanche, le féminin est appelé plus pertinemment le genre marqué, et « la marque est privative.
source
C'est peut-être une réaction d'homme, mais qu'est-ce qui gène vraiment dans le fait de dire qu'elle est chauffeur de taxi ?
Ça me fait justement penser à cette vidéo de Merci Professeur, où il démonte la prise de position de l'Académie Française, en expliquant la distinction entre générique et neutre*. Tenez, une autre preuve s'il en est que cette position est loin de faire l'unanimité :
Citation :
Dans Le Monde du 14 janvier 1998, à la page "Horizons-Débats" (p. 16), Josette Rey-Debove, linguiste, principal auteur du Petit Robert, mentionne en termes vifs cet écrit signé par trois académiciens, "lettre où la confusion, l'incompétence et la mauvaise foi rivalisent d'arrogance". Elle reprend en particulier l'exemple qui justifie, à leurs yeux, l'emploi du masculin, au motif qu'il serait le genre non marqué ("cette ville compte vingt mille habitants"), et commente : "cas tout à fait normal", tout en poursuivant : "Mais nul n'affronte le singulier ; car c'est aussi une règle que le genre soit lié au sexe lorsque la forme du mot le permet : un élève / une élève, un architecte, une architecte, une athlète, une institutrice, une mathématicienne, une présidente. [...] Cette règle est appliquée dans 95% des cas. Se référer aux exceptions comme ingénieur ou professeur est un abus de confiance : le maintien du masculin vient de la difficulté formelle de féminisation et non d'une pseudo-règle de neutralité des fonctions. Dans la plupart de ces exceptions c'est la finale du mot, souvenir de son étymologie, qui gêne l'harmonisation du genre et du sexe."
(source)
Et pour se faire une idée plus précise de l'ensemble de la polémique et des évolutions, officielles ou non : http://www.uni-muenster.de/Romanisti...-grammaire.htm

*Cela dit, je ne suis pas non plus d'accord avec absolument tout ce qu'il dit : en ce qui concerne l'histoire de autant/au temps pour moi, sa position (qui est aussi celle de l'Académie Française) est sérieusement mise à mal par les éléments présentés dans cet article tiré du Figaro Littéraire.
Citation :
Publié par Eklaan
Sage-femme ca signifie " qui a la connaissance de la femme".
Pour un homme on dit simplement " Homme sage-femme" .
T'es sûr de toi?
Parce qu'il me semble me souvenir que c'était plutôt "femme" "qui a la connaissance juste de son art" (sage).
Donc, pour être plus clair, "sage" complète "femme" ; c'est la femme qui exerce le métier qui est sage.

Mais je peux me planter.
Citation :
Publié par Eklaan
Sage-femme ca signifie " qui a la connaissance de la femme".
Pour un homme on dit simplement " Homme sage-femme" .
Il s'agit plutot de maïeuticien
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