[Ex-Libar n°10] Vos votes.

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Texte 1 3 7,69%
Texte 2 3 7,69%
Texte 3 13 33,33%
Texte 4 8 20,51%
Texte 5 5 12,82%
Texte 6 3 7,69%
Texte 8 4 10,26%
Votants: 39. Vous ne pouvez pas participer à ce sondage.

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Intitulé du sujet:
Vote pour l'Ex-Libar n°10

Nous y sommes.
Bonne participation, concentré pour la plupart dans les derniers jours

Le gagnant aura le plaisir d'organiser la prochaine édition. Vous avez 2 semaines pour faire votre choix !

Voici donc les 7 participations de cette dixième édition :

Texte 1
Citation :
LE PREMIER NON :

Julien,

Assez beau en quelque sorte…
Cheveux en brosse sur dix centimètres,
souples et noirs de jais.
Un esprit incisif, curieux et passionné.

Mais corps d’enfant…
Adolescent dont on perçoit encore,
les muscles ronds et la peau sucrée.
Douce, trouble et délicieuse tentation…

Je n’ai pas osé te toucher.
j'en suis fière pour l’instant !

Mais n’en doutons pas, viendra l’heure,
quand se réduira le champs des possibles,
où je te regretterai…


* * *

LE PREMIER BOUQUET ANONYME :

Et que va t’elle faire de tout cela ? C'est insensé !
Un bouquet énorme, trônant au milieu du salon, ricanant de son propre mystère…

Ces fleurs la perturbent. Plus qu’elle ne veut se l’avouer. C’est à cause de leur parfum entêtant, de leur tenue, de leur exubérance…

Elle songe alors que souvent les fleurs coupées sont parfaites en amour : belles et enivrantes aux premiers jours, elles pourrissent lentement et finissent par agacer la vue et soulever le cœur, en parfait accord avec la relation. Quand les fleurs deviennent laides c’est que le temps des illusions a passé.


* * *

LA PREMIERE PEUR DE MOURIR :

La plupart du temps je pense à mes affaires ou prend des nouvelles du monde. J’agis comme tout un chacun, c’est dire si je m’agite…
La plupart du temps, cela suffit à confortablement voiler la certitude de la mort et surtout le silence, terrifiant, de l’après…

Mais cette fois-ci non. Et cela me paralyse d’effroi…
Un vertige, une trouée… la peur me casse en deux.

Et puis la vague repart…
Et puis la vie reprend, à peine interrompue par ce battement de cil, cet infime pincement de l’âme.

Mon coeur, enfin, recommence à respirer…
Texte 2
Citation :
Cette fille j'avais toujours trouvé qu'Elle avait le regard vide. Elle te regardait, Elle te parlait, Elle rigolait, mais dans ses yeux, y'avait rien. Ca me faisait un peu peur d'ailleurs, parce que les yeux on m'avait dit un jour que c'était le reflet de l'âme, alors pour moi, cette fille, Elle n’avait pas d'âme. Et quand je vois ce qu'Elle a fait, je me dis que je ne m'étais pas tellement trompé.



Ce matin je m'étais levé comme tous les matins. 5h30 pile, le réveil avait sonné, toujours, il s'était tu lorsque que j'avais appuyé sur le gros bouton gris sur le dessus de son crâne et j'avais posé le pied droit par terre. Manger, se laver, s'habiller, comme toujours. C'était un mardi. Un mardi, comme tout les autres, réglé à la minute prêt. 6 heure, Elle passais me chercher, Elle klaxonnais 3 fois, devant chez moi, réveille le quartier, ça la fait rire. Un jour j'aurais des problèmes à cause de ça. Et je me posais à côté d'elle sur les sièges en cuir de sa voiture, on se salut. Et comme à chaque fois, je croisais ses yeux, bleu, sans rien à l'intérieur. Iris, pupille tout y était, sauf, je ne sais pas, cette étincelle que je trouvais dans le regard des autres. Alors je frissonnais et je regardais par la fenêtre, le temps du trajet.



6h45 nous arrivions au bureau, toujours au même moment que le patron. Cet homme, grand, maigre, chauve, vers la 50aine. 20 ans qu'il était marié avec sa femme, 15 ans qu'il la trompait avec sa secrétaire. On était tous au courant, tous, sauf sa femme. Allez savoir pourquoi elle ne le savait pas, ça se voyait tellement, après toutes ces année, c'était dur d'être discret. Ca ne servait plus à rien, d'être discret. Et pourtant, elle ne savait pas. Où elle ne voulait pas savoir. Il faut dire que de son côté, elle donnait le change quand le facteur passait, histoire de casser la routine. Bien belle histoire d'amour, qu'elle m'avait raconté, dans les moindres détails. Elle avait soulagé sa conscience, se cherchant des excuses, et ça avait eu l'air de marcher, car depuis qu'elle s'était confessée un soir dans mon bureau, attendant son mari qui s'envoyait en l'air juste à côté, elle avait l'air plus sereine.



7h00 le reste du personnel arrivait. Les autres, ceux à qui je dis bonjour, poliment quand ils passent à côté de moi. 7h05, la machine à café, et Joey. Joey était jeune, était beau, était élégant, était doué. Joey c'était de la marque, du haut de gamme, Joey j'en étais amoureuse et Joey lui plongeait ses yeux dans ceux sans lumière de celle qui à 5h30 klaxonnait 3 fois devant chez moi, car Joey et Elle étaient ensemble. Depuis 4 mois jeudi dernier. Nous étions mardi. Je ne sais pas ce qu'il lui trouvait à Elle, Elle et ses cheveux noirs, Elle et sa poitrine plate, Elle et son gros cul, Elle et ses yeux vide. Je ne sais pas ce qui lui faisait envi chez cette pétasse sans âme. Je ne sais pas.



7h10, Joey me disait bonjour en regagnant son bureau. J'attendais toujours cet instant avec impatience, mon goblet de café à la main. Il passait devant moi et il me souriait, se stoppait, me faisait un clin d'œil accompagné d'un "Salut toi!" et il repartait. Je le regardais partir, penchant un peu la tête, soupirant. Lui, lui, lui, j'en étais folle. Mais il était avec Elle, c'est tout. 7h20, je retournais dans mon bureau et je travaillais jusqu'à 11h50. 10 minutes plus tard c'était la cantine et c'était Mathilde.



Mathilde avait été scout. Mathilde était gentille. Mathilde était pleine de bons sentiments. Mathilde avait toujours quelque chose à raconter. Mathilde m'adorait. Je n'aimais pas Mathilde. Mathilde et sa vision du monde, rose où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Parce que, Mathilde, elle avait décidé d'oublier les guerres, les morts, les maladies pour se consacrer au bénévolat à la maison de retraire "La pâquerette fleurit". Elle portait des robes roses, des chaussures vernies. En gros Mathilde, elle était écœurante. Et Mathilde, pendant 1h00 elle me parlait de ses petits vieux et de leurs problèmes fondamentales. Mais moi, je n’en avais jamais rien eu à faire des vieux. Mais, c'était comme ça, le mardi, j'écoutais Mathilde.



1h00, l'heure de la pause. Durant la pause, il y avait toute la boite, prêt de la machine à café. Il y avait, le boss, Mathilde, Joey, Elle et surtout il avait Samy. Heureusement d'ailleurs qu'il y avait Samy. Samy c'était le postier de la boite, il passait de bureau en bureau pour nous donner nos lettres et Samy, il était surtout gentil. Pas très beau, mais amusant et gentil. On peut le dire, dans la boite, c'était le seul avec qui je prenais plaisir à discuter, parce que Samy, il ne prenait rien au sérieux. Samy était un peu comme moi, désillusionné. Alors, rire comme ça, au travail, ça fait toujours plaisir. Mais ce mardi, il n'était pas là. Alors, la pause, je ne l'avais pas prise. Ce fut là, l'erreur de la journée, car Joey lui non plus n'avait pas pris sa pause. Prêt de la machine à café donc, deux absents, et une jalouse.



Dans mon bureau à 1h14, Henry cherchait des trombones. Henry, le grand roux, maigre et moche. Tellement moche qu'il n'a jamais touché une fille de sa vie. Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer, il a fait du charme à toutes les filles du bureau et aucune n'a accepté ne serait-ce qu'un rendez vous au restaurant pour être poli. Alors depuis 2 ans, tout les soirs Henry devenait beaugoss345 et là, derrière son écran, il draguait et ça marchait. Il s'inventait une vie, un physique, des aventures et comme ça, il couchait avec des femmes, par clavier interposés. Alors il se sentait bien, c'est comme ça qu'il aimait vivre. Là bas, au moins c'était un tombeur.



Le reste de la journée: dans mon bureau. A attendre que l'heure tourne. A regarder par la porte, mes camarades passer, et se parler, échanger les derniers potins, les bruits de couloir. Ces choses, je n'y ai jamais fait attention. Pourtant, aujourd'hui, j'aurais du écouter. Dans le couloir, la rumeur enfle, lentement. Moi et Joey, moi et Joey, dans mon bureau à la pose. Moi et Joey. Ca sonnait si bien que même Elle, y a cru. Et à 17 heures, je finissais poussée dans les escaliers. 17h 12, Mathilde s'évanouissait en me trouvant, 18 heures, le boss appelait une ambulance. 20h, pour la première fois, j'osais le dire: "Je démissionne, j'me casse. Vos têtes, vos vies, c'est qu'un ramassis de conneries.".



Oui, c'était la première fois que je les envoyais se faire foutre, cette bande de cons.
Texte 3
Citation :
Je suis terrifié. Le sable me ronge les coudes. Il doit être deux heures du matin. Un froid glacial me paralyse tout le corps. Je me sens mal, j'ai envie de rendre mes tripes. L'odeur âcre de la fumée... on me tend une cigarette, je la prends, en tremblant, j'aspire, je tousse. C'est ma première. Nous sommes allongés depuis plus d'une heure. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas ce que l'on fait là.
Ils sont venus me prendre tôt dans la matinée. Je les ai suivis, sans poser de questions. Ma mère pleurait à la porte. Ils m'ont donné de nouveaux vêtements, de la nourriture, de l'alcool.
Ma tête tourne.
Ils m'ont aussi donné un fusil. <<Tu seras un guerrier, tu tueras beaucoup d'ennemis, tu es le plus fort maintenant, le roi de toute l'Afrique>>. Je caresse la crosse froide. Frisson. J'aimerais être ailleurs. J'aimerais être sur ma paillasse. J'aimerais....
Un bruit! Une détonation. Des hommes hurlent, me tirent par la manche. Je me lève et cours comme dans un rêve. Une poigne se referme douloureusement sur mon bras et me pousse en avant. Je cours. Je trébuche. Je me relève et je cours de nouveau. La peur me noue les testicules. Je sens mon cerveau battre mes tempes avec le rythme d'un tambour de peau. Mes yeux se ferment. Je trébuche de nouveau. Je tombe et me relève encore pour continuer à courir vers le brasier qui s'est élevé dans le ciel étoilé.
Un village, des cris, des hululements, de la fumée, de la peur partout. Des cris de femmes et d'enfants, des cris d'autre chose aussi, que je n'ai jamais entendu. Des corps tombent autour de moi. J'évolue dans un rêve.
Une secousse violente au niveau de mon épaule: <<Vas-y c'est ton jour de gloire, le jour où tu deviens un homme!>>.
J'arme mon fusil comme on me l'a appris dans la journée, je commence à tirer dans tous les sens, les yeux fermés. Le recul de l'arme me meurtrit l'épaule, la crosse m'ankylose le menton. L'érection me prend d'un coup, je cours et je tire dans tous les sens, je pousse des cris de bête. Comme dans un rêve.
Une ombre se faufile en périphérie de ma vision, je la suis derrière un mur de béton grêlé d'impacts. C'est un homme, nu, son visage ensanglanté me renvoie un regard que je n'ai jamais vu chez aucun autre adulte. Une terreur indicible. Il cache quelque chose derrière son dos, sa main libre est tendue vers moi, comme pour une supplique. Je braque mon fusil et je hurle, mon doigt se crispe sur la détente comme par réflexe. Bang.
Je tremble de tout mon corps, mes dents s'entrechoquent, l'arme est bien lourde tout à coup. Je repousse le cadavre, derrière il y a un enfant qui devrait avoir deux ans de moins que moi. Il semble me regarder en poussant un cri silencieux. Du sang partout.
C'est la première fois que je tue un homme. C'est aussi la première fois que je tue un enfant.

Texte 4
Citation :
La feuille blanche

Toute seule, face à moi, elle tremble,
Elle frémit, elle frissonne d’impatience,
Toute ténue, elle m’attend il me semble,
Prête à recevoir mon âme, ma science.

Je ne l’ai pas encore touchée elle,
Mais maintenant je me fais hésitant,
Mes doigts reculent devant ma belle,
Ils préfèrent être prudents et distants.

Je réfléchis en lui tournant autour,
Tenant dans mes mains l’arme du crime,
Douce vierge elle attend mon amour,
Et moi j’espère lui faire atteindre les cimes.

Puis, le muse penchée sur mon épaule,
Porté par les vents de l’inspiration
Je me dévoue tout entier à mon rôle,
Confiant en mon art, mon imagination.

Alors mes doigts courent sur son corps
Mon cœur et mon esprit s’épanchent,
Je donne tout, jusqu’à la petite mort
Et viole de mon crayon la feuille blanche.

Texte 5
Citation :
Je cherche des images sur les murs, quelques traces qui pourraient me prêter à sourire, quelques jeux d'ombres dus aux rares meubles dans la pièce. Je ne saurais dire depuis combien de temps je suis ici, au milieu de ces quatre murs blancs... depuis combien de temps suis-je assis sur cette même chaise ? Je ne sais à quoi penser, mes idées s'entremêlent, je me retrouve pressé, à chercher dès réponses là où je les ai toujours évitées. Et quand bien même si une réponse venait, comment saurais-je si c'est bien celle que j'attendais ? Comment vais-je être face à ce qui se présentera dans les prochains instants ?

En face de moi se trouve un autre homme, il me fixe, ne me quitte pas du regard. Il a mon visage, mes gestes... qui est-il ? Celui que je fus hier ou celui de demain ? Reflet de mon présent dans un simple miroir placé sur un mur, mais en cette pièce où tout me semble noir, croiser son regard m'a donné envie. Futile idée que d'être accompagné, j'ai pensé, le temps d'un instant, trouver quelqu'un qui pourrait partager quelques paroles, me réconforter. Mais je suis seul, au milieu de ces quatre murs blancs. Je suis seul, assis sur une simple chaise de bois, tantôt accoudé au lit à mon coté, tantôt les mains au visage, prêt à craquer.

Plus je regarde les murs et plus il me semble qu'ils se rapprochent. La chaleur est horrible ici, j'étouffe. Pour simple fenêtre un espace barré, duquel je regarde le ciel et quelques lumières au loin. C'est calme, très calme... trop peut-être. En d'autres instants il me plairait à vivre dans un tel cadre, au milieu de champs. Mais je veux de la vie autour de moi, je veux voir des gens. je ne supporte plus cette attente, tressaillant à la moindre ombre dansante, un simple bruissement du vent. Je voudrais être ailleurs, dans l'un de ces pubs qu'on voit parfois à la télé, où les gens vous sourient sans s'intéresser à ce que vous avez fait. Je veux partager un verre avec un inconnu, qu'il me parle de choses qui ne m'intéressent pas, que je puisse en rire, insouciant. Je veux quitter ces murs qui me dominent, qui m'agressent sans cesse ; je veux m'évader, quitter ces lieux sans jamais y revenir.

Non... peu importe ce que je veux, c'est ici que je suis.



J'ai su lorsque je l'ai vue, ce serait elle et nulle autre. C'est encore un plaisir à ce jour que de me la remémorer. J'ai vu ses yeux en premier... non, peut-être son sourire. Ce sourire de ceux qui aiment la vie, soulignant de la plus belle des façons ses pommettes rougies. Ses cheveux étaient lâchés, tombant sur un chemisier d'un blanc neuf, dont elle avait omis d'attacher les derniers boutons. Etait-ce un oubli ? Non, bien sûr que non... c'est pour moi qu'elle s'était ainsi préparée, sans même savoir qui j'étais. Sa jupe bien trop courte ouvrant sur des jambes que je prendrais plaisir à caresser, pas de collant, non, elle n'en avait pas besoin. Je l'ai regardée, je l'ai suivie. Plusieurs jours durant je l'ai aimée, plusieurs semaines peut-être. Elle ne me voyait pas, mais elle savait que j'étais là... c'est pour moi qu'elle se présentait ainsi, les lèvres rouges fraises, ses yeux verts soulignés d'un fin trait. Elle ne m'avait encore vu, mais bientôt elle serait mienne... bientôt.

Comment savoir ce à quoi elle a pensé lorsque je l'ai abordée ? Elle m'a sourit, débutant la conversation avec délicatesse et facilité. Elle jurait à qui voulait l'écouter que plus tard elle aurait le plus grand des avenirs, je ne faisais que la dévorer du regard... alors sans cesse elle me l'a répété. J'ai savouré l'instant comme jamais je ne l'aurais imaginé. Sa voix, sa façon de bouger, de me regarder... j'en frissonne encore rien qu'à ce souvenir. Mais ses amies arrivèrent et moi, hésitant, je me suis retiré. Elle ne m'avait même pas donné son nom !



Des pas se rapprochent, ils viennent pour moi. L'ombre sous la porte se fait plus sombre, plus difficile... avec elle mon souffle se coupe, le silence se fait plus profond. J'ai espéré un instant que la porte s'ouvre, que l'attente en finisse enfin, mais ils n'ont fait que passer. Ils s'éloignent, je peux encore respirer et retourner à mes pensées. Dans quelques instants, des minutes ou des heures, elle s'ouvrira. Ne soyons pas trop prompts à vouloir en finir, chaque seconde passée ici représente une année de ce que je suis... bientôt ce sera fini.

J'ai voulu compter mes pas, pour m'amuser, mais bientôt cela dépassait bien trop ma pensée. Rien que compter m'épuisait. L'attente est une sensation étrange... on peut attendre des années, des mois ou des semaines, ce seront les dernières secondes qui se montreront les plus longues. L'esprit partagé entre l'espoir et l'excitation, c'est ce que je croyais au début... mais finalement non, rien ne presse, autant achever de mettre en place mes pensées.



Je me suis assoupi je crois, quelques minutes peut-être. Mais une voix m'a tiré de mon songe, ils étaient là. Je la connais, il est plaisant de l'entendre. C'est lui, l'autre, celui qui comme moi attend, de l'autre coté du mur. Il veut cesser lui aussi, connaître la fin. Je l'ai entendu pleurer, je n'ai su que dire. Dois-je pleurer moi aussi ? Dois-je me laisser aller aux larmes ? Aucune ne semble vouloir venir pourtant... suis-je un montre ?

Mes questions m'assaillent de nouveau, et toujours aucune réponse. Cette voix que j'espérais, brisant le silence des murs blancs commence même à me déranger; Je suis pressé, peu m'importe ce que j'ai été, je suis pressé. Que s'ouvre cette porte, qu'ils viennent m'annoncer la nouvelle. Je ne sais si je saurais rester l'homme que j'ai été, l'homme que je suis. Mais c'est un autre que je souhaite être quand ces murs m'oublieront. C'est un autre que je dois être... pour elle, pour la remercier, et m'excuser.

Je n'ai pas compris, j'ai pensé qu'elle se moquait de moi. Je voulais qu'elle s'éloigne, qu'elle se taise ; peu m'importait d'être violent envers elle. Cela va changer, je le dis et je le sais... elle ne croira peut-être pas immédiatement mes paroles. Peut-être voudra-t-elle des actes, alors je lui montrerais. Tout va être différent désormais, rien ne sera plus jamais pareil. Je ne comprenais pas, idiot que j'étais, mais tout ce que tu faisais, ces sourires, ces larmes. Leur but n'était pas ne faire naître la colère en moi, ni même m'émouvoir. Non, tu m'aimais, simplement cela, tu m'aimais... et je ne le comprenais pas.

Je souhaiterais revenir à il y a sept ans, changer cette journée où je t'ai abordée, cette journée où je t'ai aimée pour la première fois. Je voudrais changer les actes qui ont suivi, que tu puisses toi aussi connaître la vraie joie, mais ça je ne le peux pas.



Cette fois-ci l'ombre s'approche bien pour moi, et sans même comprendre c'est debout, larmes sur les joues que je vois la lumière apparaître. Le médecin me sourit, tu attends dans une pièce plus loin, serrant notre fils entre tes bras. Je ne dis mot, mes pas pressés sans même attendre ma pensée. Je ferais tout pour toi, tout ce que tu voudras.

C'est étrange... je réalise ce soir à quel point je tiens à toi. Je crois que je t'aime vraiment, je crois que je comprends ce sentiment. Laisse moi t'embrasser comme un mari aimant, laisse moi t'embrasser comme jamais je ne l'ai fait. Laisse moi t'aimer, comme si c'était la première fois.

Texte 6
Citation :
Il était seul, las sur son canapé. Là où il dormait, regardait la télé, s'empiffrait et se masturbait. En somme, un lieu de vie, un lieu d'amour et un lieu de travail. Un coin sympas quoi.

Mais Ben était de mauvaise humeur cette nuit. Comme chaque nuit d'ailleurs. Mais un peu plus depuis un certain temps. Il se retourna dans son lit, se mit sur le ventre, écarta les jambes, se coiffa, se décoiffa et se remis sur le ventre. Il faut bien se rendre compte qu'il n'était que neuf heures moins le quart. Un peu trop tôt. Mais tf1 c'était allié avec m6 pour n'offrir que le même genre de pourriture encombrante, et arte ne marchait définitivement pas ce soir.
Il se recouvra de sa couverture.
Il enleva sa couverture.

Merde ! Tout cela comment ça à exaspérer Ben. Encore une demi-heure de ce fabuleux trafic et Ben se leva, se rhabilla et prit une tasse de lait.

Merde ! Définitivement tout allait mal, le lait était caillé. Il jeta la tasse sur le mur. Elle tomba, en morceaux. Plus de bière plus de lait. Il fallait qu'il sorte. Il prit son manteau, claqua la porte. Gueula sur le clébard à la sortie de l'immeuble et se dirigea vers "Les petites bottines". Un bar, comme tant d'autre, un bar à pute. Trois bières plus tard, et il allait payer à la caisse. Ici on payait d'abord le patron, et on faisait ensuite payer aux pauvres filles les billets qu'on avait définitivement perdu pour elle.

Ben rentra dans une chambre, crade, tout était normal. Il la baisa, tout était normal. Elle criait, tout était normal. Quoiqu'en faite, il se demandait si elle jouissait. Qu'importe, une petite tape en plus ; et puis, il continua son affaire. Mais tout ça ne le calmait pas, au contraire, il s'énervait de plus en plus. Elle allait en avoir pour son argent ! Il continua. La frappa : elle criait. Il éjacula : il la regarda.

Merde ! C'est la première fois que j'en tue une.

Texte 7
Citation :
Cité le cœur de mes frères.

La mine défaite, Grégory se lève, il contemple tant bien que mal son visage aux yeux hagards dans le bouclier dépoli, la veille le nouveau chevalier du pays a gagné la ferveur de tout un peuple.

- Tout un peuple … il répète ces mots à voix basse, comme pour en prendre conscience une bonne fois pour toute, le chevalier de tout un peuple et ce n’est pas lui.

Il va reprendre la route tout en sachant que le tournoi a révélé un nouveau visage, il n’a pas encore changé le quotidien mais la dure réalité se nourrit de labeur et de sueur, les rêves et les espoirs ont subitement volé en éclat devant l’édifiante réalité du tournoi.

Son image dans le bouclier avait révélé un détail physique allant dans une réalité tangible, pour la première fois de fins filaments d’argent parsèment sa crinière brune. Cet homme d’une trentaine d’années à la carrure impressionnante est un des derniers chevaliers d’humanos, il est le digne descendant d’un ordre qu’il voit maintenant révolu et obsolète, des valeurs qui ont forgées la réputation de tous ses membres depuis plus de 200 ans, ceux qui étaient le symbole d’une révolte profonde des manières de vivre : le courage, le partage et le respect de son prochain, ils avaient acquis au fur et à mesure du temps une image de chevalier d’une grandeur sans égale, respectés par les uns et craints par leurs ennemis, ils avaient à eux seuls véhiculés les valeurs d’un nouveau monde, que lui, Grégory, pensaient universelles et intemporelles. Des valeurs qui l’avaient aidé à avancer dans sa vie d’homme, d’autres de ses frères de cœur l’avaient accompagné un bout de route voire plus parfois.

Grégory en était d’autant plus fier qu’il n’avait pas connu tous ces combats, ni ses parents d’ailleurs, mais ce dogme avait une profonde résonance en lui et il avait voué sa vie corps et âme pour porter bien haut l’ordre des chevaliers humanos, chaque soir en repensant à tous les actes qu’il avait accomplis au nom de l’ordre, il s’était senti serein et apaisé dans sa quête de justice, le soir il ne s’était jamais endormi seul, courage, partage et respect étaient à ses côtés et c’est non sans fierté qu’il avait chevauché les routes dans cet état d’esprit, rien n’avait eu plus d’importance à ses yeux que de suivre cette voie.

Mais la veille, alors qu’il participait au tournoi le plus important du pays : l’évocation, celui qui permettrait de faire régner un nouvel ordre, il avait vu la victoire d’un chevalier aux principes et aux valeurs d’un nouveau temps, si pour Grégory importait les valeurs de son ordre, pour ce nouveau chevalier seule la victoire comptait et ce à tout prix, trahison, coups bas, combats arrangés ou encore alliance de dernière minute. Evidemment ce n’est pas le premier chevalier de cet acabit qui remportait le tournoi d’évocation, mais avant celui-ci Grégory nourrissait l’espoir que les gens n’étaient pas dupe de ces hommes, d’ailleurs les précédents tournois avaient vu une grande désaffection du peuple. Cette fois-ci le public nombreux avait pébliscité deux finalistes de ce nouveau monde, des incompétents notoires au combat. Le problème est que le tournoi d’évocation ne repose pas seulement sur les affrontements classiques car en ce domaine Grégory aurait été le grandissime favori, mais pour plaire au peuple la victoire par l’épée ne suffisait plus, des joutes oratoires avaient donc vues le jour en plus des joutes équestres. Des juges confiaient au public le soin d’éliminer le chevalier peu convaincant dans ce domaine et Grégory avait seulement pu s’exprimer une fois face à un adversaire peu connu mais contre le futur vainqueur il avait été tout simplement balayé, le public ayant quasiment ignoré Grégory. Il avait perdu même si ces paroles étant en accord avec ses actes.

Le vainqueur est pourtant un chevalier aux soutiens plus que contestables de certains notables, si le tournoi d’évocation est sans tâche dans son déroulement, certains notables organisant d’autres tournois ou festivités monopolisent l’attention du peuple, c’est ainsi que l’un deux très influent a déclaré publiquement quelques années auparavant, que les festivités organisées n’ont pour but que de divertir les gens pour lui permettre de vendre ses liqueurs à bas prix. Si Grégory avait été révolté, il n’en reste pas moins que le vainqueur a le soutien de tous les notables de cet acabit et il ne pouvait rien y faire, le public en décide autrement.

Le monde qui l’entoure a changé, ceux qui avaient tout eu dans les années précédentes ne voulaient maintenant plus redonner ce qu’ils avaient reçu ainsi ils renforçaient leur position stable, leurs idées avaient été majoritaires et constituaient une partie de la population au destin heureux

Un monde qui n’était pas celui que voulait Grégory, il avait cru pouvoir inversé les tendances mais aucun public n’avait manifesté de réelles convictions à son égard, l’enthousiasme qu’il avait lui-même pu suscité il y a une dizaine d’années avait complètement disparu maintenant. Il savait son ordre en déclin, mais pensait que les valeurs que son ordre avait apporté faisaient –tout comme pour lui- partie intégrante de la mémoire collective. La désillusion était rude mais c’était bien un tout autre monde qui se révélait à ses yeux.

Il se regarde une dernière fois dans le bouclier dépoli, prenant conscience de ce que l’évocation avait définitivement éteint en lui. Toutes ces années passées sur les routes à lutter, parfois l’épée à la main voire même du sang sur celles-ci, tout cela dans un but bien précis, l’ordre humanos. Pour la première fois depuis qu’il parcourait les terres du royaume l’espoir ne ferait plus partie de ses compagnons de route habituels, qu’il se sait sur le point de disparaître aux yeux du peuple, qu’il avait échoué dans sa mission. Il avait passé toute sa vie dans la lutte, lutte qui était la raison même de son existence, que lui restait-il maintenant à faire si plus personne ne l’appelait à l’aide et ne croyait plus en lui ? Etait-il à jamais contraint dorénavant d’errer sans but jusqu’à la fin de sa vie avec une hypothétique et infime chance que l’ordre d’humanos doit rester en ce monde, même s’il sent au plus profond de lui que le changement voulu par le peuple est irrévocable, comme une page tournée d’un livre pour ne plus y revenir.

Pour la première fois dans son combat sans fin il sait qu’il avait tout perdu, le pire c’est qu’il n’avait rien vu venir.
Ps : Tout ceci a été fait par un message, merci à lui.
7 ! Pas mal du tout ! J'attaque le premier texte ce soir.

Edit : tss tss, pas sérieux, de poster un texte que l'on a déjà en partie posté, c'est sensé être anonyme.
Le 1, bien, j'ai un peu tiqué sur les cheveux de jais et les fleurs exubérantes mais c'est du détail.
Le reste pas mon style, mais faut avouer y'en a de bonnes factures. Quelques bravoures grammaticales dans le 6.
hmhm Dure choix j'ai hesité entre le 5 et le 7, sinon j'ai apprecié aussi le 2et le 4!
Citation :
Publié par Enthoniel Ezeil
Est-ce normal que, dans le sondage, le 7 soit remplacé par un 8 ?
Je me suis planté.

Tout le monde l'a compris mais pour voter pour le texte 7 il faut choisir le texte 8 dans le sondage !
Citation :
Publié par Hot Stuff Brown
Je me suis planté.

Tout le monde l'a compris mais pour voter pour le texte 7 il faut choisir le texte 8 dans le sondage !


J'ai voté 8 ça va.

Par contre Hot faut reprendre les cours, on sent les lacunes !
hum, Go voter là! C'est interessant a lire, bon ok vous pouvez pas flooder ce post mais bon. Prouvez au moins que vous pouvez ecrire plus de deux ligne (Oui je up le post
Mes appréciations inutiles :

1 Je n'ai pas accroché un instant, rien compris à vrai dire, trop compliqué pour mon cerveau.

2 J'ai du mal à m'attacher au personnage principal et c'est sûrement pour cette raison qu'une fois fini je ne ressens rien pour elle, ce détachement m'empêche de plonger dans l'histoire.

3 Simple, efficace, court que d'avantages pour ce texte malheureusement à la fin convenue ?

4 C'est sympathique, sûrement celui pour lequel je vais voter. Probablement parce que j'ai parfois le même sentiment avant d'écrire.

5 J'ai décroché trouvant que le texte avait certaines longueurs et m'attendant à un final moins entendu.

6 C'est un peu court jeune homme ! J'aurais aimé en savoir un peu plus sur cet énergumène pourquoi agit-il ainsi.

7 Une description plus approfondie du personnage aurait été le bienvenu pour apprécier le texte.
Citation :
Publié par Enthoniel Ezeil
Par contre Hot faut reprendre les cours, on sent les lacunes !
Tu vas me vexer.
Citation :
Publié par Nsileal/Mosimus
Je suis déçu de ne pas voir les commentaires de Soir sur tous les textes
Tout vient à point à qui sait... Non, c'est nul, comme proverbe .

Bon, j'ai tout lu. Je trouve que dans l'ensemble, c'est une cuvée agréable à lire, bravo à tous les participants .





Texte 1
Joli, des trouvailles sympas... Mais je préfère les histoires.


Texte 2
Dommage, les fautes dans le texte deux, et quelques phrases parfois un peu lourdes. Mais franchement, j'aime bien. Il y a vraiment une ambiance, des personnages, on y croit assez, je trouve. On pourrait reprocher un manque de conflit. Mais c'est pas mal, vraiment


Texte 3
Assez puissant, le texte 3. Trop court pour que l'on soit vraiment ému, on n'a pas eu le temps de s'attacher au personnage, mais le style bref, court, sans fioriture, est efficace.


Texte 4
Poésie sympa et analogie sympa. Un texte léger et plaisant à lire. À la rigueur, je dirais que terminer par 'viole" semble incongru, tout indique qu'il ne s'agit pas d'un viol. Et d'autre part, il aurait fallu un autre titre, celui-ci affaiblit la fin.


Texte 5
Une situation intrigante jusqu'à la fin, un texte facile à lire, c'est bien. Le seul reproche que je ferai sera que j'ai du mal à comprendre ce qu'a l'air de se reprocher le personnage, c'est un peu trop flou pour moi. Mais c'est un texte agréable à lire.


Texte 6
Hmm. Pas mal, parce que cette description a un parfum crédible, que j'aime bien le style court et efficace. Mais cela s'écroule à la fin, pour moi. On n'en arrive pas au meurtre comme cela, heureusement, ou alors, si c'est le cas pour le perso principal, il aurait fallu mieux amener comment il en arrive là...


Texte 7
Un texte au fond intéressant. Perso, je n'ai jamais cru en Gregory, et la vision du gagnant du tournoi et de son allié marchant de Coca-Cola me semble pertinente. Je n'en dirai pas plus sur le fond, nous ne sommes pas à l'Agora, et je vais encore me faire éditer (mais c'est rigolo d'avoir fait publier cela par un modo ) . Malheureusement, si le fond est intéressant, la technique est trop lourde pour moi. Je ne parle pas du style, mais de la technique. Il y a beaucoup (que cela, presque) d'exposition (c’est-à-dire réciter de l'information). Toute cette information est utile, mais assez chiante à lire. Il faut apprendre les techniques qui permettent d'exposer en rendant l'information digeste.





Je vote pour le texte 3, malgré le défaut de sa brièveté et du personnage principal pas assez développé.





Soir, militant pour la transparence du vote sur le Bar
Citation :
Publié par Aërandis
On dirait qu'il va être temps de lancer l'ex-libar n°11, non ?
Il faut attendre la clôture du vote (deux semaines pour voter).
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