Un troubadour perdu dans les montagnes... (pseudo rp quand même)

Par Dodgee MIP le 2/4/2002 à 11:27:48 (#1211785)

Mais qu’était-il donc venu faire dans ces contrées ? L’homme pesta une nouvelle fois en contemplant le paysage qui s’offrait à lui. Malgré le soleil qui commençait à s’élever dans le ciel, la brume semblait s’accrocher aux reliefs montagneux, baignant la vallée dans une homogénéité blanchâtre, au grand dam de celui qui se voulait troubadour. Impossible, dans ces conditions, de retrouver son chemin, d’autant plus qu’il n’était pas familier avec les lieux, vu qu’il s’aventurait seul pour la première fois dans ces montagnes. Donnant un coup de pied sur une pierre voisine qui roula en contrebas, il se rassit finalement pour réfléchir sur sa situation…

Tout lui semblait facile alors, il n’aurait qu’à suivre la route pour arriver dans les monts brumeux, où était supposé vivre Jarko le nécromancien. Le décrépit, comme certain se plaisaient à l’appeler, avait déjà nombre de légendes qui circulaient sur son compte. Sa longévité, issue sans nul doute des arcanes noires qu’il maniait, demeurait un mystère pour le commun des mortels. Mais les morts vivants qui arpentaient les montagnes, ainsi que les gobelins, vivants ou déjà morts, qui semblaient sous sa domination parlaient davantage de son pouvoir que son apparence décrépite. Pourtant, il avait voulu en savoir davantage par lui même, voir ce personnage de légende afin de pouvoir en parler à son tour. Qui ne rêve de toucher un jour un mythe de sa main ? Quel conteur ne rêve de pouvoir approcher ces personnages qu’il met chaque jour en scène, dans ses histoires et ses récits ? Cela aurait du être si facile, avec la carte qu’il avait gracieusement achetée à un aventurier aguerri, et pourtant il se retrouvait complètement perdu à présent. Peut être aurait-il du prêter plus attention au large sourire de son honorable vendeur, ou peut être avait il simplement raté la première bifurcation du sentier de montagne ? L’aventure, décidément, était autre chose qu’un simple conte.

Ses jambes le faisaient souffrir. Il n’était pas habitué à marcher autant, et encore moins à courir pour éviter les troupes gobelines dont les montagnes semblaient infestées. Plusieurs fois il avait cru sa dernière heure arrivée, en voyant les être rouges non loin, avant de remarquer leurs gestes mécaniques. Certains gobelins n’étaient que des zombies, des corps ramenés à un semblant de vie par les pouvoirs du maître des lieux. Ils n’avaient pas cette vie, cette étincelle qui leur aurait permis de le remarquer. Mais il n’était sans doute pas prudent de rester trop près d’eux tout de même, et il ne préférait pas attendre de voir si leur retour de la mort avait pu changer quoi que ce soit de leur agressivité. Plus loin, il avait rencontré des squelettes, portant encore des armes anciennes et déjà rouillées. Sans doute des aventuriers malheureux, ou pire, des gens simples, comme lui qui n’avaient su quitter les montagnes. Cette pensée le fit frissonner…

Un bruit le fit sursauter, et d’un trait il se retrouva sur ses jambes, jetant à la ronde des regards plein d’inquiétude. Il était près à vendre chèrement sa vie, et dégaina sa longue épée pour la tenir de ses deux mains tremblantes. Pourquoi donc avait il voulu prendre une épée si lourde ? Elle lui avait semblé si rassurante quand il l’avait vu chez le marchand, et ne lui avait pas semblé si difficile à manier alors… Les combats qu’il racontait parfois lui semblaient bien loin à présent qu’il devait lui même lever son arme. Tendu, inquiet, il écoutait les bruits de pas se rapprocher, en voyant une obscure silhouette grossir peu à peu dans la brume. Pour se donner du courage, il lança d’un trait :
- Qui va là ? Je suis armé et je ne me laisserais pas faire !

Alors que l’inconnu s’avançait, il prit conscience que ce qu’il avait pris tout d’abord pour une très grande silhouette n’était que celle d’un séraphin, à qui les ailes déployées donnaient une amplitude et une carrure impressionnante. Bientôt, il constata que ce n’était pas un séraphin, mais bien une, aux longues ailes noires, et une dont il ne saurait oublier le visage triste et mélancolique. Rassuré, et laissant échapper un long soupir de soulagement alors que sa gorge se dénouait, il baissa enfin son épée sous le regard amusé de la prêtresse de Selene.
- Eh bien Galiad, je ne vous connaissais pas si vindicatif, que faites vous donc dans ces contrées dangereuses?
- Je… En fait je voulais voir ces montagnes par moi-même et je… Je dois bien avouer que je suis un peu perdu. Ce disant, il baissa un peu la tête de honte, avant de redresser le regard vers Yolinne, qui laissa échapper un sourire.
- Et si je vous accompagnais ? Je connais un peu la région, et me ferait un plaisir de vous escorter jusqu’à bon port

Souriant à ces paroles, comme si tous ses ennuis étaient enfin finis, le troubadour allait laisser exploser sa joie quand soudain un crépitement d’étincelles emporta la dame qui se trouvait devant lui. Incrédule, il resta un instant pantois, ne sachant que penser.
- Dame Yolinne ? Dame Yolinne? Ou êtes vous donc?

Tournant sur lui même, il ne voulait croire que la prêtresse aie pu le laisser ainsi après lui avoir proposé de l’aider. Pourtant seul l’écho répondait à ses appels, et il lui fallait se rendre à l’évidence, il était à nouveau seul. Laissant le découragement l’emporter une fois de plus, il se laissa tomber à genou, quand il entendit de nouveau la prêtresse maugréer.
- Maudite magie, encore un tour de ce sorcier facétieux… Mah Kro, laisse moi donc tranquille et éloignée de tes tours de passe-passe!

Elle était à nouveau là, arrachant quelques lambeaux de brume qui s’accrochaient à ses ailes. Visiblement agacée par cette téléportation apparemment involontaire, et le cherchait des yeux. Soulagé, pleurant presque de joie, il se releva en hâte pour la rejoindre, trop pressé qu’il était de quitter ces lugubres parages.
- En route donc! Vers l’infini et au délà!

Il ne savait pas bien d’où lui venait une telle phrase, mais elle semblait bien convenir à la situation… Les deux se mirent alors en route, la prêtresse le mettant en garde contre les nombreux dangers des montagnes, et contre un démon de feu qui garderait le nécromant. C’est alors qu’une nouvelle gerbe d’étincelles ponctua la fin de sa phrase, ne laissant que le silence achever ses recommandations. A nouveau seul, le pauvre homme n’en crut pas ses yeux. A croire que le destin s’acharnait contre lui !

Plus loin, à des lieux de là, la prêtresse haussait les épaules, visiblement blasée. Décidement ce vieux Mah Kro n’avait pas envie de la laisser tranquille…

Par Kyriane Feals le 2/4/2002 à 17:15:21 (#1213421)

:lit: :)