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Les Jardins Suspendus

Par Lilith_Des_Damnés le 22/3/2002 à 18:57:40 (#1155071)

Ce récit est un peu la continuation du premier "tome" intitulé la Reine Noire. Il serait préférable de lire d'abord celui-ci pour continuer mais ce n'est pas totalement indispensable ;) voici l'adresse : http://forums.jeuxonline.info/showthread.php?s=&threadid=70109

LES JARDINS SUSPENDUS

Chapitre I

Ys était debout sur le balcon, à observer le champ de pratique derrière le palais. Elle ferma les yeux et profita de la chaleur du soleil qui nimbait son visage. Bientôt midi viendrait et il ferait trop chaud pour faire quoique ce soit. Elle inspira profondément et le parfum des fleurs d'été, de la saleté et de la sueur vinrent lui chatouiller les narines, elle sourit. Ses yeux verts océans se posèrent de nouveau sur la Reine Noire et Kritchek qui joutaient devant les soldats de la Garde Royale.

Elle en savourait chaque moments. Après avoir connu l'horreur d'une vraie bataille, Ys trouvait un certain réconfort à regarder les séances d'entraînements. Cela évoquait une danse laborieuse et méthodique, ou les participants au lieu de simplement risquer de se fouler quelque chose, risquaient plutôt perdre un membre s'ils n'étaient pas prudents. Même si le mot prudence ne faisait pas vraiment partit du vocabulaire de la Reine Noire, Ys n'avait aucun doute quant aux capacités de Lilith de revenir toute d'une pièce dans la salle du trône. De plus, la Reine des Amazones pouvait observer tranquillement la beauté inhérente de la Reine Noire tandis qu'elle pratiquait l'art de la guerre.

Lilith fila comme une flèche et bloqua le coup que Kritchek destinait à ses membres inférieurs. Elle aimait particulièrement se battre avec lui, il était le seul de tous ses soldats avec qui elle pouvait y aller à fond - elle n'avait pas peur de le tuer accidentellement car il était habile. Elle l'avait formé pendant des années, s'était battu à ses côtés et tous les deux connaissaient parfaitement le style de combat de l'autre. Si elle avait une armée de Kritchek, elle serait presque certaine de vaincre Xadius. Cette pensée l'amusa. En fait, si seulement elle avait une armée d'elle-même, elle détruirait Xadius sans même verser une goutte de sueur.

Mais cela n'était pas possible, à moins d'une intervention divine de Brehan le Dieu de la guerre qui n'avait de cesse de la relancer pour qu'elle domine le monde à ses côtés, il pouvait toujours rêver, elle ne cèderait jamais. Elle se contenterait plutôt à entraîner ses soldats pour qu'ils deviennent 'elle'. Chaque jour à l'aube, bien avant que Ys ne consente à se lever, la Reine Noire s'habillait et se rendait aux baraques. Là elle prenait le petit déjeuner en compagnie de Kritchek et de certains de ses officiers clefs. C'était sa façon de se tenir informé sur le morale des troupes et aussi de déceler les signes de troubles potentiels. Lilith savait que même si pour le moment il n'y avait rien à craindre de la part d'éventuels ennemis extérieur, il y avait toujours la crainte d'ennemis intérieurs. Elle ne tolèrerait pas ça dans son royaume. Pas quand elle avait tant à perdre.

Le Capitaine de la Garde Royale vit que l'esprit de sa compagne d'arme était ailleurs de par son expression pensive. Il supposa qu'elle était distraite par la jeune femme debout sur le balcon derrière lui. Ys était venue habiter au palais de la Reine Noire voilà maintenant presque cinq lunes et tout avait changé. Il n'avait jamais vu la Reine Noire heureuse auparavant. Elle avait toujours été agitée, comme un animal en cage, mais maintenant elle semblait …

Ses pensées furent interrompus et il eut à peine le temps d'esquiver le coup qui venait vers sa tête. Une fois auparavant il s'était fait attraper à rêvasser tandis qu'il s'entraînait avec la dirigeante. Il avait cette longue cicatrice qui lui barrait le visage pour le prouver. Concentres-toi, Kritchek, concentres-toi, se tança t-il lui même en retournant toute son attention et ses énergies sur la guerrière sombre devant lui.

Lilith sentit le changement d'attitude de son Capitaine et ses yeux se rétrécirent dangereusement. Elle avait horreur de ce genre de chose et elle ne permettrait pas à Kritchek de regretter d'être ailleurs qu'ici. Décidant de lui donner une leçon, la Reine Noire puisa dans ses réserves et entama un impitoyable assaut.

Ys haleta tandis qu'elle était témoin du changement marqué des efforts de Lilith contre le Capitaine. Cela la ramena sur la colline d'Orkenwüd où elle avait regardé la Reine Noire se défendre contre cinq soldats ennemis. Pour les défaire, Lilith c'était transformé en une bête sanguinaire démente, une vision terrifiante se rappela la jeune femme. Elle avait été témoin de cette chasse qui avait traqué la Reine Noire pour la coincée comme un animal. Les soldats ennemis n'avaient pas compris à ce moment là que si Lilith semblait plus faible, elle était en fait à son apogée, là où elle était la plus menaçante et redoutable. Peut-être l'avaient-ils réalisés quand ils l'avaient payé de leurs vies.

Elle voulut intervenir, pour arrêter le combat, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas faire ça. Lilith ne tolérerait pas un tel manque de respect devant ses soldats. Ys devrait lui parler de ça plus tard quand elles seraient seules. Ys adressa donc une prière silencieuse à Sélène pour qu'elle protége le Capitaine.

Kritchek fit des pieds et des mains pour reculer, il ressemblait à un enfant maladroit. Il vit la lueur dangereuse briller dans les yeux de la Reine Noire. Ceux-ci étaient devenus presque incolores tandis qu'elle attaquait. Il savait qu'il avait de gros ennuis. Peut-être qu'une Reine Noire heureuse n'était pas une si bonne chose après tout, peut-être avait-elle besoin de conquérir de nouveaux pays pour assouvir la soif sanguinaire qui brûlait comme une forge ardente à l'intérieur d'elle. Le Capitaine fit la seule chose qu'il lui était possible de faire pour faire stopper les coups qui pleuvaient sur lui, il abaissa son épée et se laissa tomber sur les genoux.

Arrêtant son élan, Lilith épargna la tête de Kritchek. La grande femme aux cheveux couleur corbeau se tint debout, jetant son ombre sur son Capitaine, elle laissa sa lame reposer sur la base de son cou. Elle vit une goutte de sang tomber sur le sol, puis elle rengaina son épée et se tourna pour faire face aux spectateurs. La majorité de ceux-ci avaient pensé que la Garde Royale devrait se trouver un nouveau Capitaine.

"Ne soyez jamais dissipé durant un combat. Quand vous l’êtes, vous mourrez."

Ys libéra un soupir qu’elle avait retenu et relâcha sa prise inconsciente contre la rampe. Elle regarda à nouveau Kritchek qui ne s’était toujours pas relevé, "Sépare les en équipes et exerce les pour les deux prochaines marques de chandelles. Ensuite toi et Minon viendrez au rapport dans la salle du trône."

Le Capitaine inclina la tête, "Bien, Majesté."

Ys retrouva Lilith quand elle entra dans leurs quartiers. Tendant une serviette de lin, elle l'offrit à la dirigeante en sueur avec un sourire. "Bonjour."

La Reine Noire passa la serviette autour de son cou, et sourit d’un air moqueur. "Bonjour. Comment vas-tu ce matin ?"

"Je vais bien. J’ai dormis comme une roche maintenant que tu m’as redonné mon côté du lit." Elle sourit d’un air narquois, et balança les hanches de façon perverse.

Lilith gronda et montra les dents à la petite femme aux cheveux blonds, "Ce côté du lit a toujours été le mien, depuis... heu... depuis toute ma vie. Personne ne s’est jamais battu avec moi pour le revendiquer par le passé."

Ys plissa les paupières, et une lueur espiègle dansa dans ses yeux verts. "Bien, il était temps que quelqu'un le fasse. Je peux le partager avec toi de temps à autres, cependant."

"Hmm," la Reine Noire sourit vertement, se rappelant la dernière fois où elles avaient scellé un traité. "Peut-être pouvons nous en venir à un accord. Tu veux négocier ?" La grande main de Lilith tapota nonchalamment la joue de la jeune Reine des Amazones.

Ys rougit jusqu’à la racine des cheveux au souvenir de la dernière fois ou elle et Lilith avaient mené une négociation en compagnie de deux témoins fortuits. Heureuse d’être seule cette fois, elle se mit sur la pointe des pieds, et donna un petit baiser sur la joue de Lilith.

"Ma mère me disait toujours que le partage était une vertu," Susurra Ys d’une voix grave.

"Bonne fille." Lilith embrassa le bout du nez de Ys et commença à se débarrasser de son armure de cuir tout en marchant vers la salle des bains. "Il y a un cheval que je ne connaissais pas dans les écuries quand je suis allé voir Titan. Qui est ici ?"

Ys qui suivait derrière et s’affairait à recueillir les pièces d’armures et les vêtements que la Reine Noire jetait ici et là, pour les mettre tous au même endroit, là où les domestiques pourraient y voir. Cela amusait l'oracle que Lilith semble incapable de se dévêtir en se tenant tranquille. Elle se déplaçait toujours vers le bain ou vers le lit quand elle se dévêtait. Elle n'était tout simplement pas capable de rester en place quand cela n’était pas nécessaire. Ys appréciait tout de même l'urgence que cela transmettait.

Elle observa la guerrière se glisser dans l’immense bain de marbre, assez grand pour contenir un escadron entier, et entendit le soupir de gratitude que Lilith proféra au contact de l’eau fraîche. Celle-ci s’immergea entièrement sous l’eau, rinçant sueur et saleté de ses cheveux puis refit surface.

"C'est un messager du Roi Bladrak. Nestor est en train de le ravitailler en nourriture et boisson. Nous pourrons le voir après que tu auras fini de te baigner." Continua Ys en terminant de ranger.

Lilith inclina la tête, "Nous ne le verrons certainement pas avant." Elle souleva une grande main et la fit retomber avec force dans l’eau, envoyant une averse de gouttelettes sur son oracle. "Rejoins-moi. Ensuite nous irons voir ce que veut ce vieux renard de Caern."

à suivre...

Par Delyna Vald le 22/3/2002 à 23:06:32 (#1156332)

superbe :) comme toujours :p

mais une petite remarque : les Amazones n'ont pas de reine, mais une matriarche et c'est pas Ys, mais Darwil :p

mais ce n'était qu'une petite remarque en passant.

--------------
Darwil Valdamor
haute druidesse et matriarche des Amazones :p

Par Ys la Maudite le 22/3/2002 à 23:51:14 (#1156604)

*emue* Quel beau rôle Lilith c'ets super bien écrit et ca correspond bien a mon caractère ... Tu as fait une thèse sur moi ?:D

Juste un petit truc en passant aussi comme le disait Darwil je ne suis pa la patriarche .... et puis je suis pas Sélénite mais Bréhanite mais a part ca c'ets super ... Continue avec les fautes qu il y a c'ets pas grave ! C'ets au top !!!


BRAVO !

Par Merrick Nurien le 25/3/2002 à 8:59:40 (#1171657)

Rrrhhoooo.... Vous faites des remarques mais il y avait cependant une explication dans le premier rooman "La reine Noire" que vous conseille fortement d'aller lire rapide !!

Sinon, très bien, excellent comme d'habitude !!

Par Alan Kardec le 25/3/2002 à 9:19:49 (#1171724)

Alan ne sait que dire, il regarde ce merveilleux paysage qui l'entoure.....Ces yeux encore embués par ce spectacle pércçoivent une petite ombre vers la droite....
Alan : ohhhhh..Une taupes....
Il part à sa poursuite et disparaît dans les méandres de la cité....

(Bravo....):merci: :merci: :lit: :lit: :merci: :merci:

Par Gara le 25/3/2002 à 10:25:52 (#1171881)

Youpi chouette la suite :) :)

Heu vi ya des choses qui changent avec le jeu, et pas que pour les amazones. ;)

encore bravo lilith et viement la suite :D :lit:

Par Lilith_Des_Damnés le 25/3/2002 à 17:55:44 (#1174762)

Chapitre 2

Le messager, un homme mince, à la peau burinée par des années passé sous un soleil de plomb, s’agenouilla devant la régente de Lighthaven. Son front rencontra le carrelage frais du grand hall et il attendit qu’elle lui ordonne de se relever pour parler.

La Reine Noire se recala dans son trône, attendant un moment avant de s’adresser au messager. Ses longs doigts se refermèrent autour d'un gobelet de vin doux et elle porta le liquide à ses lèvres. Après avoir avaler, elle le regarda de nouveau, "Relèves-toi".

Il se releva gracieusement et s'approcha un peu plus du trône. "Nos humbles salutations à la glorieuse et estimé Lilith Des Damnés, Reine Noire, Régente de Lighthaven et aussi à Ys, Reine de la Nation Amazone, de votre ami loyal, le Roi Bladrak de Caern, le berceau de la civilisation. Le roi Bladrak se réjouit de votre bonne santé et de votre prospérité, et il prit chaque jour les Dieux bienveillants pour votre bénédiction. Il désirerait avoir le bonheur de votre visite, et se souvient avec plaisir du temps qu’il a passé ici à Lighthaven avec vous, c’est pourquoi il vous renvois maintenant l’invitation à vous ainsi que Reine Ys de bien vouloir le rejoindre à Caern, tout frais à sa dépense. "

Ys se retrouva hypnotisé par la cadence mélodique de la voix de l'homme. Il était évidemment qu’il avait été formé dans les arts lyriques. La pensée de passer du temps dans une culture qui attachait une si grande valeur au discours était affriolante pour l'oracle. Elle savait qu’il valait mieux attendre que la Reine Noire ait exprimé son avis, avant d’exprimer la sienne, elle resta donc silencieuse et attendit la réaction de Lilith.

Lilith tambourina le bras de son trône de ses doigts. L'invitation lui convenait. Ce serait une bonne occasion de passer un peu de temps seule avec Ys. De plus Lilith n'avait jamais été à Caern, on lui avait souvent raconter que les jardins étaient magnifiques, un cadeau de l'arrière-grand-père de Roi Bladrak à sa jeune fiancée, qui s’ennuyait de sa patrie. Une histoire romantique qui ferait appel à la sensibilité de Ys, et cela même si les jardins n'équivalaient pas leur réputation. "Soit, l’ami. Lighthaven salue également chaleureusement le Roi Bladrak et vous offre le séjour, prenez du repos et attendez notre réponse d’ici ce soir."

Un sourire apparut sur les lèvres de l'oracle, sachant d’avance de par cette réplique quelle serait la réponse de Lilith. Elle se demanda à quoi ressemblait Caern et se rendit compte qu'elle le découvrirait bientôt .

***

"Ma Reine, je dois m’objecter contre ses mesures." Répondit Elexia en tournant le dos à la Reine Noire, essayant de bloquer la vue que celle-ci avait de Ys, espérant ainsi réduire au minimum la forte influence que la dirigeante avait sur la jeune Reine des Amazones. "Nous ne pourrons pas vous protéger adéquatement avec seulement quatre guerrières."

"Huit," répliqua Lilith, dont la voix venait de perdre quelques octaves.

Ys reconnut tout de suite le danger que cela signifiait. "Elexia, je suis certaine que se sera suffisant. Si Lilith croit qu'arriver à Caern avec une escorte trop nombreuse enverrait un faux message diplomatique, je ne peux qu’être d'accord avec elle."

"Mais seulement quatre? Ma Reine –"

La paume de la Reine Noire s'abattit sur le bois dur de la table avec un bruit retentissant. Tous les yeux se tournèrent vers elle comme elle se leva à demi de son siège et se pencha en avant, mettant son poids sur ses poings maintenant appuyés contre la massive table. "Ne me contredis, Amazone. Ys aura huit gardes - quatre Amazones, et quatre Soldats de ma Garde Royale. De plus je suis tout à fait capable de la défendre moi-même. Ai-je besoin de t’apprendre ce qu’est le respect."

L'Amazone aux cheveux sombre soutint le regard furieux de la Reine Noire d'un air de défi. Elle savait qu’elle était mieux de ne rien dire mais elle était bien résolut à ne pas tressaillir devant elle. Je suis une Amazone, une guerrière parachevée et le protecteur de ma Reine. Je ne me recroquevillerai pas devant elle, malgré qui elle est, et même si je dois le payer de ma vie. [/
I]Elle attendit donc.

"Elexia, laisses-nous un moment," ordonna doucement Ys, ses yeux verts forêt ne quittant jamais la dirigeante très en colère à l’autre bout de la table.

"Oui, ma Reine," répondit Elexia d’une voix blanche, avant de quitter la pièce.

Lilith jeta un petit coup d’œil en direction de Kritchek pour que son message soit clair. Il se leva aussitôt et la salua, "Majesté."

Ys se leva et vint se planter aux côtés de la Reine Noire. En traînant un doigt langoureux sur l’avant-bras rigide de Lilith, Ys se pencha près de son oreille. "Je ferai tout ce que tu veux, Lilith, et tu le sais. Alors pourquoi te fâcher ainsi?" Elle posa sa main autour du poing serré de sa compagne.

"Je ne laisserais personne me manquer de respect dans mon propre palais, surtout pas en ma présence et encore moins une Amazone." Son discours était venimeux, et elle appuyait chaque syllabe qu’elle prononçait. Elle n’avait toujours pas bouger d’un iota depuis qu’Elexia était sorti.

"Je lui parlerai. Cela n'arrivera pas une seconde fois, je te l’assure." De sa main libre, Ys poussa la chaise de la Reine Noire jusqu'à ce qu’elle touche le derrière de ses genoux. "S'il te plaît, assis-toi." Une pression légère sur la main de la dirigeante et Lilith se laissa mollement tomber sur sa chaise. "Je comprends ce que tu dis. Je te crois quand tu prétends qu'arriver avec plus de huit guerriers, en considérant aussi le fait que les hommes du Roi Bladrak nous escorteront à Caern, pourrait se traduire par un acte de méfiance. Je sais que tu nous protégeras, Lilith."

"Tes Amazones sont convaincues du contraire."

Ys secoua la tête, quelques petites mèches blondes vinrent encadrer son visage. "Je pense seulement qu'Elexia prend son travail très à coeur. Il me semble me rappeler entendre quelqu'un la menacer de la poursuivre jusqu’aux portes du Tartare et au-delà si elle laissait quelque chose m'arriver." L'oracle nota les lèvres de Lilith qui s’étirèrent en un mince sourire à ce souvenir. "Elle à peur de perdre une autre reine. Elle et Darwil étaient meilleures amies, m’a t’on dit."

"Tu seras en sécurité avec moi."

La jeune Reine s'agenouilla à côté de la Reine Noire et lui prit doucement la main. "Je n'en ai jamais douté, pas même un instant." Elle plongea ses yeux dans ceux de Lilith avec assurance. "Maintenant, quelles Amazones vais-je choisir?"

La Reine Noire fit mentalement une liste, mais ne dit rien. "À qui penses-tu ?"

"Elexia - à moins que tu ne veuille pas qu'elle nous accompagne-"

"Ne jamais," interrompit Lilith, "prendre une décision, concernant ta sécurité, basée sur la popularité d'une garde, Ys. Fais-tu confiance à Elexia pour protéger ta vie, serait-elle prête à mettre sa propre vie à l'amende pour toi ?"

"Oui."

"La crois tu capable de te défendre, et ce en toute circonstance?"

"Oui, j’en suis certaine."

"Y a t-il une autre personne qui pourrait te servir et te protéger mieux qu’elle ne le fait?"

"De toutes les Amazones, non."

"Alors tu n'as pas d’autre choix que de choisir Elexia pour nous accompagner." Conclu Lilith. "Faire autrement, serait idiot."

"Je ne voulais pas te contrarier."

Une grande main saisit son menton et le leva de manière à pouvoir la regarder droit dans les yeux. "Je suis une grande fille. Je peux vivre avec ça."

Ys inclina la tête, se sentant idiote. "Ça va, donc je prendrai Elexia. Je pense que Venus est un bon choix ." Elle sentit une vague de confiance quand la Reine Noire hocha la tête gravement. "Et Lara." Un autre signe de tête approbateur. "La dernière ? Peut-être Delyna."

La Reine Noire vit l’image de la jeune Amazone dans son esprit, insolente, arrogante et toujours prompte à la bravade. Trois traits que Lilith n'admirait pas, à moins que la personne ne ce soit gagné le droit d’être ainsi. Ayant observé Delyna sur les champs de pratique, elle avait le pressentiment qu'un jour elle pourrait mériter se droit. Elle était encore un peu jeune pour l'ego qu'elle possédait, mais peut-être qu’avec un peu plus d’expérience et de maturité, elle deviendrait ce qu’elle prétendait être. Ce ne serait pas une mauvaise chose pour elle que de les accompagner. Particulièrement quand les sept autres gardes étaient seniors, et que cela lui donnerait l’occasion d’apprendre quelque chose. "Je pense que c’est un excellent choix."

"Merci d’avoir accepté l’invitation du Roi Bladrak."

Les traits du visage de la Reine Noire se détendirent, et elle lui jeta un regard amusé. "J'ai simplement pensé que nous pourrions passer du bon temps toutes les deux."

à suivre...

Par Louloune-GdA le 25/3/2002 à 18:11:39 (#1174887)

Bravo pour plusieurs choses..
Déjà pour le texte, j'aime beaucoup..
Et ensuite pour avoir eu le courage de tout taper.. Ce que je n'ai pas toujours..

Par Rodeur Triste le 25/3/2002 à 18:17:35 (#1174931)

Magnifique :)

Par Lilith_Des_Damnés le 25/3/2002 à 18:50:42 (#1175126)

Merci pour les bons commentaires, ça m'encourage :D

Ys - Ça me réjouis que tu sois heureuse du rôle que tu joue ici ;) Tu as le second rôle ça c'est vraiment bien, Ys La Maudite héhé ! Et puis je suis désolé de te faire adorer un autre dieu que celui que tu adores habituellement... Mais c'est pour les besoins de la cause... :p

Pour les autres je vous remercie vraiment bcp - Merrick et Gara, de fidèles lecteurs qui m'encourage tjrs ainsi que les autres... Continuez à lire, qui sait, vous pourriez découvrir que vous avez un rôle dans l'histoire...

Pour Darwil, comme Merrick l'a stipuler un peu plus haut, il faut lire La Reine Noire pour comprendre ce qui lui est arrivé... Pour les erreurs, hé bien je sais que vous êtes indulgents face à ses divergences qui me sont nécessaire pour le bon déroulement des choses... C'est un mal nécessaire... Vala...

LDD
xxx

Par Lilith_Des_Damnés le 26/3/2002 à 2:03:46 (#1177059)

Chapitre 3

Des yeux verts fouillèrent le paysage aride à la recherche de quoi que ce soit ressemblant à de la verdure. Ys avait en premier lieu été ravi par le paysage désertique qui s'étendait à l'infini, mais, après quinze jours de ce paysage stérile, elle était plus qu'heureuse de bientôt parvenir à la Rivière de l'Euphrate. Cette rivière antique était l'unique point d'eau de toute la région et était aussi le seul endroit orné de verdure, du moins, c'est ce qu'on lui avait raconté; elle espérait seulement que c'était vrai.

Le voyage avait été plutôt pénible pour les soldats et les animaux. Depuis qu'ils avaient entrepris leur périple dans ce désert, l'eau avait été rationnée et ne servait qu'à s'abreuver et cuisiner. Ys avait très envie d'un bain pour se débarrasser de tous les grains de sable qui lui collaient à la peau. Ce qui la dérangeait encore plus cependant, s'était que de temps à autres, elle pouvait sentir le sable crisser et craquer entre ses dents, elle pouvait aussi entendre le bruit que cela faisait, et ça jusque dans le fond de ses oreilles, ce qui lui donnait chaque fois la chaire de poule.

Cela l'ennuyait également de voir à quel point Lilith supportait ces conditions de belle façon. La Reine Noire agissait comme si cela ne pouvait pas être mieux comme conditions. La Reine Noire et la Reine des Amazones voyageaient dans un chariot couvert d'une bâche, et de tentures capitonnées qui recouvraient les fenêtres. Elles avaient été épargnées des pires conditions du voyage, à cette pensée la jeune Reine se sentit un peu coupable.

Chaque fois que s'était possible, elles partageaient le chariot avec leurs gardes. Kritchek était un invité fréquent, tout comme Minon. La Garde Royale était plus encline à accepter ces intermèdes bien mérités. Trois des Amazones, particulièrement Elexia, se rebutait face à cette expectative. La seule Amazone qui semblait excitée à l'idée de passer du temps avec les deux dirigeantes était Delyna, qui grimpait dans le transport chaque fois qu'elle y était conviée.

Lilith passait la majorité de ses journées à passer en revue les questions d'états, et à étudier les différents rapports qu'elle avait reçus de ses régents de provinces avant de quitter le palais. Elle semblait embêtée par une population croissante de nomades qui s'approchait dangereusement de la frontière nord de Lighthaven. Il n'y avait eut aucun signe de provocation ou de révolte à venir jusqu'à maintenant, mais la Reine Noire ne prendrait aucune chance pour préserver son territoire. Elle révisait continuellement ses plans de batailles et ses fortifications. Lilith demanda aussi des nouvelles des rapports que Ys avait reçu quant aux progrès de la reconstruction du village des amazones, s'informant de la capacité de celles-ci à lui prêter main forte en cas d'invasion.

Quant à elle, Ys étudia l'histoire des Amazones ainsi que les différents traités de lois, sachant qu'elle avait beaucoup à apprendre sur la Nation qui lui avait été confiée. Elle trouvait cela particulièrement ironique que pour une nation de femmes celles-ci semblaient assez réticentes à tenir de longue conversation, et qu'en contrepartie elles étaient particulièrement verbeuses dans leurs écritures. Le traité sur l'emplacement des latrines par rapport à l'établissement principal du village avait nécessité deux rouleaux à lui seul. Ys ri sottement.

Lilith lui jeta un coup d'oeil quand elle l'entendit rire. Sa jeune oracle était pelotonné sur un banc, les pieds repliés sous elle avec un rouleau de parchemin sur les cuisses. Ys semblait plus jeune en réalité que ses vingt-trois hivers. En effet, cela étonnait Lilith de voir à quel point cette jeune femme était mature pour son âge.

Pendant les trois dernières lunes, elles s'étaient installées dans une routine confortable. La dirigeante avait d'abord cru que Ys voudrait formaliser leurs rapports, et qu'elle insisterait sur ce point. Au lieu de cela, l'oracle avait agi complètement différemment. Il est vrai qu'elles partageaient une chimie physique et mentale tout à fait remarquable et privilégiée, plus que tout ce que Lilith se rappelait avoir partagé avec n'importe lequel de ses amants antérieurs, y compris Alan. Plus encore, elle et Ys ne s'étaient rien promis. Ce n'était pas que Lilith ne voulait pas avoir un avenir avec Ys, elle ne pouvait simplement pas prédire le futur. Alan, le seul avec qui elle s'était amusé un certain temps, n'avait jamais compris ça. Il avait insisté et insisté pour que continu à se développer leur intimité, il voulait même fonder une famille. Elle renifla de dégoût. Elle n'avait aucune envie de faire partie d'une famille, et encore moins en fonder une. Ce qui lui fit penser à Sam son frère. Ys lui ressemblait tellement, physiquement de par certains traits, mais surtout intérieurement. Sam était un esprit libre, tout comme Ys.

"À quoi penses-tu ?" Demanda Ys, ne voulant pas interrompre la rêverie de la Reine Noire, mais incapable de s'empêcher de le faire.

"À combien tu me rappel mon jeune frère." Lilith la regarda en inclinant la tête légèrement. "Tes cheveux sont de la même couleur que les siens."

"Roux ou blond ?" La taquina l'oracle, sachant que ses cheveux changeaient constamment de couleur selon la lumière qui s'y reflétait.

Lilith sourit d'un air narquois, puis éclata d'un rire rauque et éraillé. "De la couleur d'un magnifique coucher de soleil."

Le cœur de Ys se mit à battre plus fort à cette description, c'était la chose la plus poétique qu'elle n'avait jamais entendu sortir de la bouche de Lilith à venir jusqu'à maintenant. "Merci..."

"Viens ici." La Reine Noire tapota un coussin à côté d'elle, puis mit les rouleaux qu'elle était en train d'examiner sur le plancher du chariot. Elle leva le bras, pour réitérer son invitation, et Ys obtempéra en lui jetant un regard gourmand.

***

Delyna sautillait au dehors du chariot, dans l'espoir de voir pourquoi Ys changeait de place. Elle vit celle-ci aller rejoindre la Reine Noire au fond du chariot. Son imagination débordante lui fit créer une panoplie de scénarios.

"Tu m'énerve," Gronda Elexia, et lui mettant une main sur l'épaule, la retenant au sol momentanément. "Arrêtes ça."

"Je veux simplement voir."

"Ouais, justement, ça suffit."

Elle lança un regard noir à Elexia, et grogna, "Tu ne veux pas savoir ce qui se passe là dedans ?"

"Non pas particulièrement, non." En fait, Elexia préférait ne pas savoir.

"Vraiment ?" Répondit la petite amazone aux cheveux roux qui était maintenant tout à fait intrigué. "J'ai entendu dire que tu avais une sacrée réputation de tombeuse." Ses yeux gris examinèrent discrètement Elexia, remarquant qu'elle avait carrer les épaules et qu'un petit sourire satisfait avait prit naissance aux coins de ses lèvres.

"Quel âge as-tu, Delyna?"

"Dix-neuf hivers, Commandant."

"Alors tu as mieux à faire que me poser ce genre de question."

"Je ne posais pas une question à proprement parler."

Elexia s'arrêta, croisa les bras sur sa poitrine et adopta sa position favorite. "Il y a quelque chose que tu aimerais prouver ? Penses-tu que parce que tu prends un peu l'air avec nous et que le fait de te promener en bombant la poitrine va faire que tous les gens vont défaillirent en te voyant passer dans la rue ?"

La jeune Amazone prit une position nonchalante, et passa les pouces dans la ceinture de son uniforme. "Tu as remarqué ma poitrine?"

"Tout le monde l'a remarqué," elle attendit, et elle vit que Delyna semblait toute heureuse de cet aveu, "tu fais tout pour ça."

Des lèvres pleines se retroussèrent et les yeux de la petite rousse se rétrécirent. "J'ai mis pas moins de six conquêtes dans mon lit depuis notre arrivé à Lighthaven, quatre d'entre elles ont eut besoin de quelques leçons, que j'ai été heureuse de fournir. Et toi ?"

"Tu veux comparer les encoches faites à ta ceinture avec les miennes ? 'Parce, autant t'avertir tout de suite, j'ai plus d'encoche à la mienne que tu n'en auras jamais. Mon couteau est même tout usé à force de - "

"- Ça s'était avant -" Murmura la jeune amazone sans interrompre Elexia, mais suffisamment fort pour qu'elle l'entende.

"-faire toutes ces encoches." Elexia avait terminé sa phrase, et les paroles de Delyna venait de faire leur chemin. Ses yeux se réduirent à deux fentes. Elle aurait volontiers étranglé la jeune amazone, mais se retint, ne voulant pas être obligé d'expliquer pourquoi elle avait tué cette petite peste. J'attendrai jusqu'à ce que nous revenions à Lighthaven. Je parie que Lilith l'a amené avec nous simplement pour me rendre folle.

"Ça c'était le passé, Commandant. Aucune offense, mais je préfère vivre dans le présent. Et si par le passé, tu peux te vanter d'avoir eus une ribambelle de conquête, ce n'est plus tout à fait le cas aujourd'hui." Continua Delyna.

"Par les Dieux! N'es-tu pas le petit monstre le plus égocentrique que cette satanée Nation à jamais engendré? Je te pendrais bien volontiers à un piquet par les pieds. Et puis, que connais tu tant au sexe et aux conquêtes, j'ai beaucoup plus d'expérience que toi dans ce domaine, crois-moi."

Delyna effaça son sourire. C'était plus facile que je pensais; Elexia est tellement susceptible, plus que ce qu'elles disent d'elle en tout cas. "Je voudrais bien que tu essais de me pendre par les pieds pour voir, quant au reste, Commandant, je ne voudrais pas t'embarrasser devant les autres."

"Je ne m'inquiéterais pas de ça à ta place, ma petite chérie." Ses yeux errèrent vers le chariot qui continuait à se déplacer lentement le long de la route désertique. "Voici ce que je te propose : un concours. À partir de maintenant et ce jusqu'à notre retour à Lighthaven, voyons qui aura la plus grosse cote. Celle qui gagne obtiendra le droit de se vanter."

"Ça me va. Comment prouverons nous la chose?"

Des yeux caramel scintillèrent, "Oh ! Je vois, tu n'as jamais reçu de gage d'appréciation, c'est ça ?" Elexia vit le rouge s'étendre sur les joues de Delyna et descendre jusqu'à sa gorge.

En inspirant profondément, Delyna offrit sa main, attendant que le pacte soit sceller. Elle sourit vertement quand Elexia saisit sa main. "Ce sera un plaisir, Commandant."

"Tout le plaisir sera pour moi. Vraiment tout le plaisir."

à suivre...

Par Gara le 26/3/2002 à 9:40:58 (#1177548)

*clap clap clap*

Toujours trés agréable à lire merci ;)

Vivement la suite ;)

Par Merrick Nurien le 26/3/2002 à 11:00:18 (#1177773)

Excellentissime !!!!

Par Lilith_Des_Damnés le 26/3/2002 à 16:13:33 (#1179245)

Chapitre 4

Ys se réveilla à l'odeur accablante de l'eau douce. Elle n'avait jamais remarqué le parfum d'un fleuve auparavant et avait même douté ceux qui avaient prétendu qu'ils le pouvaient. C'était, décida t-elle, la chose la plus agréable qu'elle n'avait jamais humé.

S'étirant comme un chat, elle découvrit qu'elle était couchée sur le dos, la tête posée sur les cuisses de Lilith, la main de celle-ci reposait dans ses cheveux emmêlés. Elle pouvait dire par le rythme lent de sa respiration qu'elle dormait. Se contentant de rester là où elle était, Ys ferma les yeux, sachant que Kritchek viendrait les chercher quand il serait temps de monter à bord du bateau pour la seconde et dernière étape de leur voyage. Elle se laissa à nouveau doucement glisser dans les méandres du sommeil.

À l'extérieur, Kritchek, Elexia et le chef de leur escorte caernéenne surveillaient le chargement des marchandises de la Reine Noire et de la Reine des Amazones à bord du bateau. Kritchek avait assuré le capitaine du navire que seulement une cabine serait nécessaire pour les deux dignitaires, mais que les gardes prendraient la cabine attenante. Cela fit arquer un sourcil à Elexia mais elle ne dit rien. Cela était inévitable étant donné que les soldats de la Garde Royale et l'escorte Amazone voudraient être tout près si jamais il y avait des ennuis. Il n'était certainement pas question de faire une distinction entre eux et elles.

Une fois que tout fut charger, un grand bain fut apporté et installé aux abords du fleuve dans une grande tente. Kritchek se dirigea vers le chariot pour en informer la Reine Noire. Il était étonné qu'elle ne soit pas déjà dehors avec lui. C'était rare qu'elle s'isole quand ils étaient en terres inconnues. Quand il ouvrit le pan après avoir cogner doucement sur le rebord, il comprit pourquoi. Il resta planté là un instant, à regarder dormir sa régente qui était toujours en position assise et dont la main reposait sur la tête de son oracle. C'était assez inusité. Pas leur proximité bien sûr, mais de voir dormir Lilith.

Elexia remarqua l'hésitation de Kritchek et devint soupçonneuse. Quelque chose se passait. Elle marcha à grands pas et regarda fixement autour du large Capitaine. La scène lui évoqua un bébé lion dans la gueule d'une lionne. Elle put seulement adresser une prière à Sélène pour que les mâchoires de la lionne ne se referment pas sur le bébé lion.

"Y a-t-il une raison pour que nous soyons devenus une attraction touristique ?" Demanda la Reine Noire, dont la voix fit sursauter ses observateurs qui avaient présumé qu'elle était toujours endormit. Ses yeux bleus azure se fixèrent sur les soldats et elle nota les émotions mixtes qui jouaient sur le visage de l'Amazone. "Est-ce que tout est prêt pour notre traversée ?"

"Oui, Majesté," répondit Kritchek, sachant que la question lui était destinée. "J'ai aussi trouvé un bain pour vous et Reine Ys. Il a été installé dans une tente sur la berge."

Enfin, soupira Lilith intérieurement. "Excellent, Kritchek. Vois à ce que tes hommes se nettoient aussi . Je ne veux pas retrouver un foutu grain de sable sur le bateau, j'en ai assez de tout ce sable."

"Oui, Majesté."

Elexia resta dans l'embrasure, même quand le Capitaine quitta pour aller effectuer ses ordres. La Reine Noire l'ignora de belle façon, concentrant son attention sur Ys qu'elle s'employa à réveiller doucement. Elexia observa la scène.

"Réveilles-toi, Ys. Il y a un bain qui n'attend que toi." Chuchota t-elle, sachant qu'a ce mot son oracle ouvrirait les yeux. Ys avait passé les trois dernières nuits à lui dire qu'elle ferait n'importe quoi pour un bain. Lilith y tenait vraiment beaucoup puisque celle-ci s'était évertuer à décliner toute forme d'intimité tant qu'elle n'aurait pas prit de bain. Lilith espéra aussi que Ys souffrirait du mal de mer pendant leur traversé sur le fleuve. De cette façon elle aurait besoin de ce remède dont elle seule connaissait la recette.

Ys se réveilla instantanément et leva des yeux ensommeillés vers la grande femme aux cheveux noirs. "Merci d'être une si bonne oreiller," chuchota-t-elle.

Elexia qui était toujours debout dans l'embrasure au réveil de sa Reine, se sentit comme si elle avait été témoin de quelque chose de très personnel. Il y avait une familiarité et une promiscuité rassurante entre Ys et Lilith, qui l'étonna un peu. En public, sa Reine était respectueuse et protocolaire face à la sombre dirigeante. En privé, parcontre, c'était une toute autre affaire, elle semblait insouciante de son statut, elle ne craignait apparemment pas d'être dévoré par la lionne. Elexia était de trop, et partie donc tranquillement, ce qui ne l'empêcha pas de sentir les yeux de Lilith se poser sur sa nuque tandis qu'elle s'éloignait.

***

"Comment as-tu connu le Roi Bladrak ?" Demanda Ys, en plongeant la tête dans l'eau fraîche pour la seconde fois, et incapable d'étouffer un gémissement; La sensation était divine.

Complètement distraite par le corps devant elle, Lilith se débattit pour former des mots intelligibles et répondre à sa question. "J'ai rencontré le vieux Renard quand j'étais à Stoneheim il y a quelques hivers." Elle se rapprocha de l'oracle, frottant vivement ses mains sur le pain de savon, remplissant ses paumes de mousse.

"De quoi a t-il l'air ? Pourquoi l'appel-tu le Renard ?" Un autre soupir s'échappa de ses lèvres comme elle sentit les mains de Lilith glisser sur ses épaules, puis lui frotter le dos.

Lilith sourit en constatant qu'Ys semblait apprécier, "Parce qu'il a de courts cheveux roux hirsutes, un nez allongé et des oreilles pointues."

La Reine des Amazones sourit. "C'est très amusant. Est-il aussi rusé que toi - pour que tous les gens - l'appel le Renard ?"

Pourquoi devons-nous avoir cette conversation là tout de suite ? Oh ! Ys, ce que tu me fais parfois. "Caern est la porte entre l'Est et l'Ouest. Tout le commerce avec les pays au-delà de Caern doit passer par ses portails. De plus, rien ne peut atteindre Baazul, Demios ou Harn à l'Est sans traverser les frontières caernéennes. Mais encore, malgré le fait que Caern est très convoité en tant que cité, le vieux Renard a régné pendant plus de quarante étés et a réussi à éviter l'invasion, ainsi qu'à contrer toutes formes de menaces, trahisons, ou complots.

"Pas même une trahison ? Il n'est jamais tombé dans aucun piège ?" S'étonna t-elle.

"Non, parce qu'il connaît ses ennemis. Il comprend ce que ses adversaires veulent et il évite très habilement leurs pièges." Lassé de la conversation, Lilith tira Ys vers elle. "Toi, cependant, tu n'as pas évité mon piège," informa t-elle l'oracle.

"Qui a dit que j'essayais ?" Ys pencha la tête pour mieux voir le profil de Lilith. "Peut-être que je voulais simplement voir comment tu traitais tes prisonniers, alors je t’ai un peu aidé. Je dois cependant admettre, que tu n'as pas d'égal pour capturer tes ennemis." Elle rit doucement à l'expression satisfaite de la dirigeante. "Et qu'arriverait-il si c'étais toi qui s’étais fais prendre au piège."

"Je ne crois pas que cela puisse jamais arriver, Ys." Elle la regarda d'un air de défi.

à suvire...

Par Gara le 26/3/2002 à 16:35:22 (#1179339)

*clap clap clap*

:D

Par Lilith_Des_Damnés le 26/3/2002 à 16:37:47 (#1179354)

Chapitre 5

Caern est magnifique. C'était la seule chose qui ne cessait de se répercuter dans l'esprit de Ys comme elle vit la ville sur le pont supérieur du bateau. La cité était vraiment très colorée; Les rives du fleuve étaient bondées, et l'eau clapotait sur les côtés des constructions avoisinantes. C'était une vision absolument exquise.

Elle se sentit terne dans ses vêtements aux couleurs unis que le Roi avait prévu pour leur voyage. En arrivant à bord, elle et la Reine Noire avaient découvert des vêtements traditionnels dans leur cabine de luxe. Ys les avaient immédiatement trouvé beaucoup plus approprié pour le climat - un pantalon de lin blanc, une chemise blanche en coton et une longue écharpe écarlate qu'elle avait enroulé plusieurs fois autour de sa taille, pour tenir sa chemise fermée et tenir le sable loin de sa peau. Ignorant les sandales qui avaient été prévues pour elle, Ys avait préféré garder ses bottes pour contrer les grains de sables minuscules qui l'avaient tourmentée depuis presque une lune.

Ce qu'elle trouvait maintenant intrigant, était l'énorme bâtiment qui se dressait de manière imposante au-dessus du centre de la ville. Il comportait huit plates-formes, en étage qui montaient au-dessus du sol sablonneux, et était recouvert de brillantes tuiles bleues. C'était comme si la tour tirait toute sa luminosité de l'Euphrate et poussait un grand jet d'eau vers le ciel, rappelant aux habitants de la ville leur dépendance vis à vis l'eau qui coulait par son centre.

"C'est Etemenanki, le temple de Marduk, le roi de nos dieux," Dit le capitaine du bateau qui était à ses côtés, en voyant où son regard se fixait.

"C'est vraiment très beau."

"Il a été construit avant même que mon nom de famille n'existe. Il n'y a aucun site plus saint que celui-là à Caern." Il pointa un long doigt au-delà de la ville vers le bas de la rivière. "Et vous pouvez voir le début du palais."

"Vraiment ? Où ?" Tout ce que Ys pouvait voir était une montagne verte. Elle haleta quand elle se rendit compte que c'était effectivement le palais. "Comment… ils ont fait…"

"Ça ne ressemble pas à une construction, n'est-ce pas ?"

"Non, pas du tout." Comme le bateau s’approchait, la jeune oracle était à peine capable de discerner les colonnades blanches, des toits et des arches au-dessous de l'oasis feuillue. "Pourquoi a-t-il été conçu de cette manière ?"

"C'est une belle histoire d'amour, Reine Ys. Notre grand Roi Bladrak II a épousé la jeune Princesse Amyitis de Medes. Sa patrie était remplie de montagnes et de verdure. Ainsi quand elle est arrivée ici à Caern, une grande mélancolie c’est emparée d’elle, qui avait très envie de revoir les forêts qu'elle avait connues étant enfant. Le Roi Bladrak II était très amoureux d'elle. Il était accabler par sa tristesse et cela lui brisa le cœur de la voir si déprimé. Pour qu'elle se sente plus à la maison, il ordonna que ce palais soit construit, et ordonna aussi que celui-ci ressemble à la montagne près de l'endroit où la Princesse avait grandi. Cela fait, la joie de sa jeune épouse revint et ils vécurent et régnèrent sur Caern dans la paix et la prospérité."

Ys exhala doucement, s'imaginant être la destinataire d'un tel amour. "Merci de m'avoir raconter cette belle histoire, capitaine."

"Tout le plaisir était pour moi, je vous l’assure. Excusez-moi s'il vous plaît, je dois m'occuper de notre accostage." Avec un salut rigide, il retourna à son gouvernail.

Ys continua à observer la tour qui grandissait et le palais qui se dessinait comme ils approchaient de plus en plus de leur destination. Elle pouvait voir les gens drapés de peignoirs blancs monter vers la tour, le long de l'escalier qui l'entourait. Elle vit sur les différentes étages que des bancs et des arbres avaient étés disposés fournissant de l'ombre pour que les gens puisse prendre du repos. À la pensée d'y montée ses jambes élancèrent. Même si celles-ci étaient presque entièrement guéries un tel effort serait un peu trop ambitieux.

De grandes mains fortes attrapèrent ses épaules comme elle tanguait un peu étourdit. "Ma Reine, est-ce que ça va ?"

En rougissant légèrement, Ys inclina la tête, "oui, Elexia, merci."

La garde aux cheveux bruns regarda vers le soleil d'après-midi, lui reprochant mentalement d'être trop chaud pour sa Reine. "Voulez-vous descendre à vos quartiers ?" Demanda Elexia concluant que sa Reine serait plus au frais. Elle se demanda comment les gens pouvaient vivre ici avec une telle chaleur.

"Vraiment, je vais bien." Indiquant les bâtiments vivement colorés devant lesquels ils flottaient, Ys se retourna vers Elexia, "C'est vraiment splendide, n'est ce pas ? Je n'ai jamais vu une ville aussi vibrante."

L'Amazone regarda les bâtiments jaunes, rouges, verts et bleus brillants et décida que c'était un peu trop coloré pour son goût. "C'est.. heu.. ma Reine."

Ys rit, "dis donc vraiment ce que tu pense, Elexia."

Cette fois l'Amazone rougit légèrement, heureuse que le soleil puisse être une excuse. Avant qu'elle ne puisse répondre, elle sentit la présence de la Reine Noire derrière elle et frissonna.

"Amènes Ys sous le pont, immédiatement!" Gronda Lilith, tirant le bras de son oracle pour l'inciter à se dépêcher. Elle emboîta le pas à Ys qui traînait à la remorque d'Elexia qui elle les menait vers leur cabine jusqu'à ce que Ys stoppe et se retourne.

"Lilith! Attends! Qu'est ce qui ce passe?"

Le visage de Lilith reflétait son débat intérieur, elle hésitait entre deux options, soit elle jetait carrément Ys sur son épaule et la transportait elle-même jusqu'à leurs quartiers sans donner d'explications. Pourquoi Ys discute t'elle toujours mes ordres ? Un regard à Elexia lui indiqua que si elle voulait sa coopération, elle devrait opter pour la seconde option et les informer. "Sur un des bateaux déjà amarrés flotte le drapeau impérial de Xadius."

"Xadius ?" Chuchota Ys, une vague de panique lui noua d'abord les tripes, puis se diffusa de sa tête jusqu'à ses pieds. Son cauchemar se réalisait. Elle s'accrocha à la Reine Noire, ne voulant pas la laisser partir.

Lilith prit brièvement les deux épaules de Ys entre ses mains et les pressa légèrement, "Laisses-moi m'occuper de ça ? Descends, et enfermes-toi avec Elexia." Doucement, elle commença à retourner Ys vers la porte et la laissa entre les mains d'Elexia, "Poste une Amazone devant la porte, et envois moi les deux autres." Termina t-elle en s'adressant à la guerrière.

"Oui, Reine Noire," répondit Elexia, s'emparant de la jeune Reine et en la menant aussi rapidement que possible vers leur cabine.

"Majesté!" S’écria Kritchek qui dérapa un peu et s'arrêta devant sa dirigeante en inclinant la tête. "J'ai envoyé Minon dans la cabine et posté Eward et Novan sur la proue."

"Envois les deux Amazones les rejoindre. Ensuite viens me rejoindre à la barre. Par toute les abysses du Tartare, que je sois damnée si ce chien pense me ruser, il ne l'aura pas facile !" Sans attendre sa réponse, elle alla prendre le contrôle du bateau.

à suivre...

Par Gara le 26/3/2002 à 16:44:42 (#1179387)

Ouais bientot de la baston ???

Par Merrick Nurien le 26/3/2002 à 16:57:37 (#1179458)

Niar k !! Binetôt de la patée de Xadius ???? :ange:

Par Gara le 26/3/2002 à 16:59:12 (#1179470)

Mais non voyons c'est Gara qui doit y passer, elle a po finit de le torturer :) :)

Par Merrick Nurien le 26/3/2002 à 17:00:19 (#1179478)

Ah c'est vrai j'oubliais !!!

Moi pendant ce temps de mon côté, je fais des reproductions d'assiettes.... :ange:

Par Gara le 26/3/2002 à 17:04:25 (#1179503)

Non tu lances le concept de l'industrialisation de la porcelaine :)

Par Lilith_Des_Damnés le 26/3/2002 à 18:19:52 (#1180038)

:D :D :D :D :D

Gara et Merrick ;) --- Attendez-vous à ce que je vous ramènes --- tôt ou tard ! :amour:

LDD
xxx

Par Merrick Nurien le 26/3/2002 à 18:29:24 (#1180109)

Provient du message de Lilith_Des_Damnés :
--- Attendez-vous à ce que je vous ramènes --- tôt ou tard !


Ca tombe bien, j'aime me faire ramener par une jeune et jolie jeune fille....

Par Lilith_Des_Damnés le 27/3/2002 à 0:45:02 (#1182081)

Chapitre 6

Dans la cabine, Ys était assise en silence sur le lit, abasourdi, elle essayait de retrouver son calme, et de faire ralentir les battements de son cœur. Elexia quant à elle, murmurait des imprécations dans le dialecte propres aux Amazones, que Ys ne comprenait pas entièrement, mais toutefois assez pour ne pas en demander la traduction. Elexia était désarçonné non seulement à cause de la situation, mais après avoir découvert que Minon, sur les ordres de Lilith, avait lui aussi été confiné avec elles dans la luxueuse cabine."

Entraîné à Caern et trahi par le Renard. Je me demande quel somme lui a valu cette petite trahison ? Pensa Ys. Une colère incommensurable commença à faire bouillir le sang qui circulait dans ses veines balayant ainsi toutes ses craintes. En venant à une décision, elle se mit rapidement debout, hébétant les deux soldats dans la pièce. "Minon, va monter la garde à l'extérieur."

Le garde fronça les sourcils incertain, "Reine Ys, la Reine Noire m'a ordonné de rester à vos côtés."

Elexia s'avança vers le soldat, mais Ys lui fit un signe de la main. Elle n'avait pas besoin que ces deux là se battent entre eux en ce moment. "D'accord, alors tournes-toi," ordonna t-elle comme elle commença à dérouler l'écharpe qu'elle avait autour de la taille.

Il comprit soudainement ce qu'elle était sur le point de faire, tourna derechef les talons en rougissant comme une pivoine et commença à étudier les grains du bois devant lui.

"Ma Reine ?" S'étrangla Elexia. Elle ne savait pas si la nudité était la meilleure des options dans les circonstances actuelles.

"Va chercher ma tenue cérémoniale, Elexia. Si je dois rencontrer Xadius, je le rencontrerai en digne Reine de la Nation Amazone."

"Oui, ma Reine!" Elexia passa à l'action, espérant que ses doigts seraient aussi habile et rapide pour habiller une Amazone que pour en déshabiller une.

***

"Entres lentement dans le port, mais ne jette pas l'ancre," commanda la Reine Noire debout directement derrière le capitaine, son poignard appuyé contre la chair tendre de son cou. Un mince filet de sang avait déjà souillé le col de son uniforme, mais il ne montra aucun signe de détresse.

"Bien sûr," répondit-il, avant de crier des ordres à son équipage.

"Je veux que tu envois un de tes coursiers au palais. Je veux que le vieux Renard vienne lui-même ici pour que je le confronte à sa trahison."

"Trahison ?" Répéta t-il s'en pouvoire s'en empêcher.

Elle utilisa la pointe de son poignard pour lui montrer ce qu'elle avait elle-même découvert.

"Xadius est ici." Grogna Lilith, de sa voix éraillée. Ses yeux clairs de la couleur des lacs de montagnes évoquaient des profondeurs glaciales.

"Pas Xadius, mais Gara." Il sentit la lame se soulever légèrement de son cou. "Le roi Bladrak a invité tous ses voisins important à venir le rejoindre ici à Caern. Gara n'est qu'un des neuf."

"Neuf?"

"Vous, Reine Ys, Gara des contrées lointaines d'Aphrael, Reine Hesperides de Baazul, seigneur Agaroth de Demios … je ne connais pas tout les autres."

"Ils sont tous ici ? Adieu les vacances, la paix et le calme."

"Capitaine!" La voix d'un marin monta jusqu'au pont principal. "Le roi Bladrak approche!" Le capitaine attendit les ordres de la Reine Noire, se soumettant à sa puissance.

"Abaisses la passerelle. J'irai le rencontrer. Et je te jure que si c'est un piège, je survivrai assez longtemps pour faire en sorte que les derniers moments de ta vie soient extrêmement douloureux. Me suis-je bien fais comprendre ?"

Le capitaine avala, non sans difficulté, et évita d'incliner la tête de peur de s'empaler lui-même sur le poignard qu'elle tenait toujours contre sa gorge. "Oui, Reine Noire." Il crut corps et âme en sa promesse; en fait, il soupçonna que même si elle devait mourir, elle trouverait le moyen de revenir le détruire lentement.

"Surveilles-le, Kritchek," gronda dangereusement Lilith, puis elle se dirigea vers la passerelle.

Elle trouva Delyna et Minon debout à côté de celle-ci. Cette désobéissance finie de la mettre irréversiblement en colère, elle saisit le soldat par le col de son uniforme en cuir, et le souleva bien haut, c'est à peine si ses orteils le gardaient en équilibre. "Pourquoi as-tu quitté Ys ?"

"Je suis ici, Lilith," Répondit une voix à laquelle elle ne s'attendait pas.

Lilith se retourna et vit Ys dans son costume d'Amazone, la vue eut pour effet de la distraire momentanément de sa colère. Se remettant rapidement, elle s'approcha de la petite femme, imposant sa stature sur elle. "Que fais-tu ici ? Je pensais t'avoir dis de descendre." La Reine Noire envoya un regard rempli de reproches et d'animosité vers Elexia. Ne lui cachant pas ce qu'elle pensait de ses capacités à protéger sa Reine.

Un menton décidé et des yeux verts renfrognés se levèrent vers Lilith, "je n'ai pas eus peur de combattre les hommes de Xadius à Orkenwüd; Je n'ai pas peur de rencontrer Xadius lui-même à Caern. La Nation ne se terrera pas sous le pont d'un bateau s'il y a du danger au-dessus."

La Reine Noire fit tout son possible pour ne pas qu'un regard fier apparaisse sur son visage. "Restes derrière moi dans ce cas. Bladrak approche et nous devons discuter de sa petite surprise." Sans attendre une réponse, Lilith s'engagea sur la rambarde et commença à descendre la passerelle. Son sens inné de l'équilibre l'a tint droite malgré le roulis du bateau qui n'était pas amarré.

Le quai ployait à chaque pas énergique et furibond de la dirigeante sombre. Même la lumière sembla diminuer autour d'elle, reflétant ainsi son humeur. La poignée de son épée brilla dans le soleil de l'après-midi, rappelant à tous qu'elle était peut-être coincée pour le moment, mais pas sans défense.

Quand elle fut à une toise du Roi Bladrak, la Reine Noire s'arrêta et mit ses mains sur ses hanches, bloquant la route entre eux et le bateau. Elle put sentir Ys et son escorte s'arrêter sur le quai et attendre à une petite distance derrière elle.

"Salutations, Reine Noire Lilith!" S'écria Bladrak, apparemment insoucieux de son humeur. "Bienvenue à Caern!"

"Il semble que je ne sois pas la seule invitée." D'un geste du menton elle lui indiqua le drapeau impérial de Xadius qui flottait paresseusement dans le vent.

Le regard du Roi se porta au loin et il secoua tristement la tête, "Oh, Chère amie, je peux comprendre ta détresse." Il se tourna vers un de ses attachés, "Vas dire au capitaine de ce bateau d'abaissé son fanion, ou j'enverrai mes hommes couper son grand mât. Rappel à Gara qu'il est en visite dans mon pays, et non chez lui." Il haussa les épaules et étendit ses deux paumes devant lui en signe d'indulgence, "Ce Xadius, ses hommes sont vraiment tous comme lui. Ils semblent penser que le monde entier leur appartient. Aucun savoir-vivre, j'en ai peur."

"Je suis moins concerné par le savoir-vivre de mes adversaires que par le fait qu'ils puissent me trancher la gorge durant mon sommeil, Bladrak. Sûrement est-ce une violation d'éthique pour vos dieux que d'inviter une amie sous la bannière de la paix et ensuite causer sa perte."

"Un des pires péchés. Et je vous assure que vous et les vôtres êtes en sécurité dans mon royaume. Que, Marduk me terrasse lui-même si je mens." Il étira la tête vers la gauche puis fit un pas de côté, il sourit quand il obtint une meilleure vue de Ys. "Vous devez être Reine Ys des Amazones."

"Roi Bladrak," vint une réponse polie. Ys s'avança aux côtés de Lilith et examina attentivement le Renard. Elle fut amusée de constater que ses cheveux étaient réellement hirsutes, bien qu'ils soient plus gris maintenant que roux. Ses cheveux et sa barbe étaient parsemées de mèches argentées, mais son apparence démontrait une bonne dose de vitalité. Il portait une longue robe pourpre, qui était ornée d'écharpes colorées et de perles, indiquant sa richesse et son rang.

"S'il vous plaît, laissez-moi vous faire une excuse formelle pour le souci que cela doit vous avoir causé. Je comprends que vous et Xadius avez récemment eut un désaccord à Orkenwüd. Je n'avais pas l'intention de vous causer un tel tracas."

"Une explication plus en détails m'aiderait à moins me tracasser." Rétorqua Lilith.

Le Roi inclina la tête solennellement, "je vous ai invités, vous et Reine Ys ainsi que sept autres dirigeants à venir me rejoindre ici à Caern pour une célébration particulière. C'est l'anniversaire de mon règne et je voulais être entouré par mes amis et alliés."

Un sourire mince apparut sur les lèvres de Lilith, "Tu aurais du me le dire, je t'aurais apporté un présent."

"Tu es trop bonne pour moi." Il modifia son approche, supposant que tout avait maintenant été compris et pardonné. Il ouvrit large ses bras et embrassa chaleureusement la Reine Noire sur chaque joue.

Ys jeta un coup d'œil rapide pardessus son épaule et réprimanda silencieusement Delyna qui avait reniflé grossièrement à cette vue. Elle fut donc prise au dépourvu quand le Roi la tira et répéta la même ritournelle avec elle.

"Reine Ys, c'est un plaisir de vous rencontrer. Je vois que les rapports que j'ai reçus de votre présence à Orkenwüd ne vous rendent pas justice. On m'avait raconté que la force de vos guerrières ne pouvait seulement être éclipsée que par votre beauté. Mais si tel était le cas, sûrement le monde entier s'agenouillerait devant la Reine des Amazones; car vous êtes vraiment radieuse et je ne peux vous imaginer accabler ceux qui réside le long de vos frontières."

"Vous êtes plus que généreux de vos compliments, Roi Bladrak. Et je vous soupçonne d'être un grand séducteur." Le Roi fit claquer ses mains ensemble, "Oh, elle n'est pas seulement belle, elle est aussi très sage. Les Amazones ont de quoi être fières de leur nouvelle Reine." Il se retourna et commença à faire des gestes à son entourage, en s'exprimant dans une langue que Ys n'avait jamais entendue auparavant. En se retournant à nouveau, il lui offrit sa main, "S'il vous plaît, m'accompagnerez-vous au palais ? J'ai préparé de quoi manger et boire pour vous. Mes domestiques s'occuperont de vos affaires. Commençons sans attendre les célébrations."

"Nous serons heureuses de faire ainsi, Bladrak," Répondit Lilith. Elle se retourna vers le bateau et envoya quelques signes de mains à Kritchek, lui retransmettant ses ordres. Toujours irritée de la tournure des événements, elle ne vit aucun besoin d'aggraver la situation. Mieux vaut suivre le vieux Renard dans sa tanière. Lilith espérait seulement que cette fois son hôte ne s'était pas surpassé et ne s'était pas montrer plus malin qu'elle.

à suivre...

Par Gara le 27/3/2002 à 11:36:07 (#1183059)

ouais cool j'adore les voyages en bateau :)

Encore :)

Par Merrick Nurien le 27/3/2002 à 14:24:40 (#1184030)

Gara, tu arrives encore à naviguer malgré toutes les tortures que tu as enduré ? :ange:

Par Gara le 27/3/2002 à 14:29:39 (#1184065)

Pfeuuu too easy for me :D

Arf heuuuu saleté de chaussures qui serrent aux chevilles.

Par Lilith_Des_Damnés le 27/3/2002 à 17:03:15 (#1184986)

Chapitre 7

"Ceci est la Promenade Sacrée," dit Bladrak par-dessus son épaule, en indiquant une rue étroite alors qu'ils se frayaient un chemin vers le palais. "C'est la route processionnal de Caern, donnant à Marduk accès à la ville pendant les cérémonies. Il vient voir son peuple et admirer les âmes pures et chastes-"

"-ça pourrait être embarrassant-" Murmura Delyna à l'attention d'Elexia.

"-et ensuite il poursuit son chemin jusqu'au temple."

Le Roi n'entendit pas le commentaire de l'Amazone derrière lui, mais Ys oui, et elle décocha un regard noir à sa jeune garde. "Qui habite dans ce secteur de la ville, Roi Bladrak ?" Demanda poliment la Reine des Amazones. Les maisons étaient toutes deux ou même trois fois plus grandes et hautes que les autres, ce qui indiquait l'opulence.

"C'est ici que vivent les nobles et les fonctionnaires de ma cour, Reine Ys."

Lilith sourit d'un air approbateur, ayant remarqué l'emplacement stratégique de ces maisons, chaque coin de cette maudite cité soutenait la réputation du vieux Renard.

"Vous pouvez reconnaître la Promenade Sacrée à ces pierres." Il s'arrêta sur une pierre rouge foncé et se pencha pour la toucher. "Mon grand ancêtre, le Roi Bladrak II a personnellement fait mettre ces pierres."

"Marduk est le chef de vos dieux ?"

"Il ne ressemble en rien à vos Dieux. Notre Marduk est bien réel." Il rit de sa propre plaisanterie. "Je dis cela, bien sûr, pour taquiner la Reine Noire. Elle semble être assez familière avec vos Dieux."

"Assez familière…" Murmura Lilith. Cela fait un bon moment que Brehan ne s'est pas manifesté, depuis Orkenwüd en fait. Je me doute bien que ma bonne fortune ne durera pas.

"Le Roi reçoit la bénédiction de Marduk en personne." Continua Bladrak.

Ys était intrigué, "Comment cela se passe t-il ?"

"Durant la première nuit des cérémonies, je monte au temple de Marduk, et là j'attends sa visite. En tant que Roi, je me dois d'endosser les péchés de mon peuple. Si les gens ou moi-même avons déplu à Marduk, je serai sacrifié pour qu'un autre puisse régner. Si nous n'avons pas déplu à Marduk, alors je reçois ses conseils."

"Est-ce que d'autres Rois ont été sacrifiés par Marduk?"

"Malheureusement, oui. Même Caern a souffert de mauvais Rois, mais pas bien longtemps. Marduk protège son peuple."

Ou un assassin le fait en son nom. Pensa Lilith qui doutait qu'un Roi puisse aller au temple sans escorte. Un Roi impopulaire pourrait facilement être expédié de vie à trépas durant une de ces cérémonies sans que personne ne revendique son meurtre. Ce serait un moment idéal pour prendre la tête du royaume. "Qui est présent lors de cette cérémonie ?"

"Personne à part la haute prêtresse d'Inouk."

"Qui est Inouk?" Demanda Ys.

"Ah, Inouk est notre déesse de l'amour et de la guerre."

"Amour et guerre ? Ce n'est pas contradictoire ?" L'oracle essaya d'imaginer l'amalgame des deux. "C'est impossible."

Le Roi s'arrêta et considéra hautainement la jeune Reine. "Pas à Caern. Je sais que beaucoup de dirigeants vont à la guerre pour la gloire de conquérir et pour l'appât du gain, pour étendre leurs empires et devenir encore plus puissant." Il avait dit cela en regardant Lilith du coin de l'œil ce qui n'avait pas échappé à Ys qui trouva cela fort insultant. "Inouk nous apprend que nous devons nous battre pour ceux que nous aimons : notre patrie, notre peuple, nos Dieux. Caern est fière de la paix qu'elle a su maintenir avec ses voisins depuis maintenant des générations parce que nous suivons la voix de l'amour ET de la guerre et non pas l'une ou l'autre."

Il y eut un long silence inconfortable parmi tous les dirigeants jusqu'à ce que Lilith émette un profond soupir. "Ne nous dirigions nous pas vers une fête, Bladrak ?" Sa voix était mesurée, et elle se garda bien de démontrer trop clairement son irritation.

Pour le moment Lilith savait qu'il était important d'entretenir des relations conviviales. Elle était l'invitée sur cette terre étrangère et qui plus est, elle était entourée par ses ennemis. Un départ précipité du pays était presque impossible à moins qu'ils ne voyagent encore plus au sud, ce qui les amèneraient encore plus loin de Lighthaven. Ce n'était pas exactement la visite relaxante qu'elle avait espérée.

Le Renard esquissa un sourire radieux et hocha vigoureusement la tête, "Absolument, oui, c'est vrai. Eh bien, dépêchons-nous ! Vous voudrez sûrement vous détende un peu avant notre fête de ce soir." Il commença à descendre rapidement vers le palais verdoyant.

Ne désirant pas qu'il se perde encore en interminable discussion, la Reine Noire laissa le Roi prendre un peu d'avance. Quand elle se rendit compte que Ys s'était arrêté, elle se retourna vers elle. "Tout va bien ?"

En réponse, Ys leva une main au ciel. "Je suis désolé." Les yeux de l'oracle étaient tristes comme ils rencontrèrent ceux de Lilith. "Je n'avais pas l'intention de l'offenser. Je ne…"

Lilith secoua la tête et haussa les épaules, "Il n'est en rien offensé, Ys. Bladrak est plutôt insultant quand il veut, mais ce n'est rien comparé à ce qui nous attend." Elle soupira. "Cela ne va seulement qu'empirer quand nous allons participer à sa petite fête. Gara n'a certainement aucuns bons sentiments à mon égard, et c'est pareil pour tous les autres invités que Baldrak a mentionné. Si la plus mauvaise chose qui soit dites sur moi est que je ne ressemble en rien à Inouk, ce sera un miracle."

"Regrettes-tu d’être venu ici?"

"Non. Je regrette seulement de m'être fait doubler. Mais toi et moi trouverons une façon de nous amuser malgré les gens qui nous tiendrons compagnie."

"Oh, as-tu quelques idées derrière la tête?"

La Reine Noire sourit vertement et se pencha un peu vers Ys, "J'ai bien des idées, Ys. Ma favorite implique toi, moi, et…" Elle se pencha encore un peu plus vers Ys pour qu'elle seule puisse entendre.

à suivre...

Par Gara le 27/3/2002 à 17:19:48 (#1185083)

:D :lit:

Par Merrick Nurien le 27/3/2002 à 17:20:42 (#1185092)

Provient du message de Lilith_Des_Damnés :
Chapitre 7

"J'ai bien des idées, Ys. Ma favorite implique toi, moi, et…"


Merrick ? :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 27/3/2002 à 18:39:31 (#1185508)

:D :D :D - Merrick !!!

Juste un petit mot. Ne vous découragez pas, je sais que c'est un peu fastidieux et qu'il ne se passe pas encore grand chose, mais croyez moi, ça va dégénérer... C'est un peu comme une partie d'échec, je dois bien placer mes pièces au départ, sinon... De toute façon ça passe le temps !!! :ange:

Gara, si tu crois que tes bottes te 'serre' les chevilles, attend de voir. Je pense que tu donneras un tout autre sens au verbe serrer quand La Reine Noire te tombera dessus ! J'ai bien l'impression que tu vas y passer... :p

Quant à Merrick et bien prépare toi à entrer dans le jeu... C'est pour bientôt... :amour:

Bon la suite...

LDD
xxx

Par Lilith_Des_Damnés le 27/3/2002 à 18:55:04 (#1185567)

Chapitre 8

Les images que lui évoquèrent les mots que lui avait chuchotés Lilith à l'oreille, chassa n'importe lequel des malaises latents en elle. Ys était de nouveau capable d'apprécier le paysage autour d'elle.

À la fin de cette longue marche se trouvait une énorme porte qui défendait l'entrée de la cour extérieure du palais. La porte, faite de bronze, était ornée de dragons et de taureaux, rendu presque aussi grand que nature. En passant devant elles, Ys tira sur la manche de la Reine Noire. "Penses-tu qu'ils existent vraiment ?" Chuchota t-elle.

Lilith fronça les sourcils momentanément, jusqu'à ce qu'elle comprenne que Ys faisait référence aux gravures sur les portes. "Les Dragons ? Bien, je n'en ai jamais vu."

"Mais penses-tu qu'ils existent ?" Répéta l'oracle.

"Non, je pense que les Dragons sont un mythe inventé pour faire peur aux enfants."

"Oh."

Voyant le désappointement sur les traits de la jeune femme, Lilith se racla la gorge. "Nous pourrons toujours demander à Bladrak s'il en a déjà vu un."

"Je ne tiens pas particulièrement à lui poser d'autres questions, merci." Elle n'avait pas aimé que le vieux Renard se serve de sa religion pour critiquer et rabrouer la Reine Noire. Je ne me ferais pas prendre une seconde fois. On ne considérera pas non plus que la Nation Amazone se montre à ce point clémente qu’elle puisse tolérer un tel comportement une deuxième fois.

La Reine Noire inclina gravement la tête et tourna ensuite son attention vers le palais devant elle. Il ressemblait à une petite montagne, avec de longues vignes surplombant ses murs à peine visible. On aurait dit une entité vivante, et elle avait l’impression qu'elle était sur le point d'entrer dans le ventre de cette bête feuillue.

Quand ils furent à l'intérieur, ils passèrent rapidement devant plusieurs grandes salles. La première était un hall de réception fortement décoré, sûrement conçu pour intimider ceux qui y entraient. La suivante était une grande salle utilisée pour des fonctions sociales comme des dîners et des danses, elle contenait beaucoup de belles tapisseries accrocher sur les murs. Ils passèrent encore devant quelques salles, mais Ys n'y prêta pas vraiment attention.

Ils passèrent ensuite sous une voûte et arrivèrent devant ce qui semblait être un palais intérieur. Devant elles s'étendait une immense crevasse par-dessus laquelle passait un tunnel.

La Reine Noire put sentir la curiosité de la Reine des Amazones comme ils atteignirent cette crevasse entre les deux palais, mais savait que Ys ne dirait rien pour le moment. Sa curiosité était restreinte par son obstination à ne plus poser de questions.

Le roi Bladrak s'arrêta et se tourna pour faire face à ses invités, en souriant allègrement. "Comme vous pouvez voir, nous sommes sur le point d'entrer dans la résidence royale. Mes quartiers et jardins sont de l'autre côté de ce tunnel. Aucuns domestiques ou soldats, à part les miens ne sont autorisés à dépasser cette limite. Nous avons fait préparer des quartiers appropriés pour votre garde d'honneur sur ce côté. Mes domestiques les y mèneront, tandis que je vous conduirais à vos appartements."

Lilith croisa ses bras sur sa poitrine et secoua lentement la tête, "Roi Bladrak, sûrement comprenez-vous que je ne peux pas permettre à mes officiers d'être ignorant de l'endroit où moi et Reine Ys résiderons. Devrais-je avoir à soulever ce problème, particulièrement en raison de la présence de certains de vos autres invités, mes hommes doivent savoir comment me trouver. Nos gardes entreront avec nous et viendront avec nous jusqu'à nos appartements puis se retireront."

"J'ai peur que ce soit impossible, Reine Noire. Je n'ai permis à aucun domestiques et soldats appartenent aux autres dignitaires d'entrer dans les appartements royaux. Je ne ferai pas une exception pour vous."

"Je comprends," répondit la Reine Noire, surprenant tous ceux qui étaient avec elle. Elle attendit un moment suffisant pour que le Roi Bladrak semble heureux de sa concession avant de se tourner vers Minon. "Retourne au bateau et dis à Kritchek de ne pas décharger nos affaires. Nous mettrons les voiles dans moins de deux marques de chandelles." Souriant agréablement, elle rencontra le regard fixe du Roi Bladrak. "J'ai peur, que dans ce cas, que je doive vous dire adieu. Je ne peux pas mettre en péril ma sécurité ou celle de Reine Ys à cause de votre réticence à m'octroyer cette petite faveur. J'espère que vous aurez un dîner des plus plaisant de même qu'une merveilleuse soirée, mais nous serons dans l'impossibilité de vous rejoindre."

Elexia s'avança, prévoyant une réaction défavorable du Roi. Bien que l'Usurpatrice ait parlé de la défense de sa Reine, elle ne pouvait certainement pas lui disputer cette tâche. Elle n'avait pas aimé le Renard ni même Caern depuis qu'ils étaient entrés dans la ville murée. Lighthaven était toujours à une lune, mais ils y seraient bien assez tôt.

Minon inclina la tête, "Oui, Majesté," et partit.

"Lilith," Soupira Bladrak d’un air contrarié.

"Oui?"

"Rappel ton officier. Ils pourront venir jusqu'à vos appartements, mais je veux qu'ils repartent immédiatement."

Minon entendit clairement, mais continua à marcher au pas jusqu'à ce qu'il entende la voix de la Reine Noire. Puis il revint.

"S'il vous plaît, suivez-moi," offrit Bladrak, sa voix un peu plus soumis maintenant et il les mena à travers le tunnel. Ys marcha tranquillement sur le sol sablonneux. Elle se demanda pourquoi ils ne rencontraient aucun croisement mais se rendit compte bien vite que c'était exactement le but. Il n'y avait aucune façon pour personne de pénétrer dans les quartiers royaux sans être détecté. C'était un système de détection parfait - la crevasse était beaucoup trop profonde pour sauter ou grimper, même pour Lilith. La seule voie pour atteindre les quartiers royaux était donc ce tunnel sablonneux.

Ils entrèrent dans une salle encore plus opulente que toutes celles qu'ils avaient vu jusqu'à maintenant. "Mes jardins privés sont au-delà de ces portes," s'exclama Bladrak, en faisant un geste vers les deux grandes portes à battants ouvertes sur le mur opposé, "et vos appartements sont dans cette aile, au deuxième étage." Il les mena à un large escalier qu’ils montèrent, et ils arrivèrent bientôt dans un vestibule au bout d'un long passage. Il ouvrit la porte des appartements qu'il avait fait préparer pour elles.

Lilith sembla apprécier tandis qu'elle examinait son contenu. Dans le coin à l'extrême droite elle avisa immédiatement le grand lit de plumes à baldaquin, de fines voiles blanches encerclaient l'immense couche. Le reste de la pièce contenait plusieurs grands fauteuils aux coussins de velours confortables et des tables de tecks. Deux grandes armoires pour leurs affaires, un grand bain de marbre pour se rafraîchir et un balcon donnant une vue imprenable sur les jardins au-dessous.

Bladrak les poussa sur le balcon. "Nous dînerons là bas ce soir," Dit-il en tendant un doigt en direction de la grande maison blanche au sud-ouest des immenses jardins. "Nous aurons de l'hydromel au crépuscule. Puis-je suggérer que vous veniez tôt ?"

"Pourquoi cela ?" Demanda doucement la Reine Noire.

"Vous devrez parcourir le labyrinthe dans le jardin pour arriver jusque là. C'est plus facile quand il fait encore jour."

La Reine Noire vit alors les hautes haies qui s'enchevêtraient dans un modèle complexe jusqu'à la grande maison du jardin. Les haies s'étendaient de tous les côtés de la plate-forme surélevée; Il n'y avait aucune autre façon d'y arriver qu'en passant par le labyrinthe. "Ça va. Nous vous reverrons au crépuscule alors, Bladrak."

"Je vous laisse vous détendre. Voyez à ce que vos soldats quittent sans tarder."

Aucunes des dirigeantes ne répondit et il prit congé.

"Whew!" Expulsa Ys, en se laissant tomber dans une des chaises. "Elexia, Delyna, venez vous asseoir un instant."

Delyna se hâta et choisit la chaise à côté de sa Reine. Elle ne pouvait pas se rappeler avoir vécu des jours plus passionnant que depuis qu'elle était entrée au service de la Reine : Des ennemis de toutes parts, des querelles politiques, des polémiques de pouvoirs, des prises de becs continuels entre le Roi, la Reine Noire et Ys, voir l'impressionnante et imprévisible Reine Noire en pleine action était vraiment effrayant. Cela lui ferait bien des choses à raconter quand elle rentrerait à Lighthaven. Ce qui lui fit penser particulièrement à l'issu du pari qu'elle avait prit avec Elexia, elle était certaine de remporter haut la main.

"Si jamais il y a des problèmes où vous allez loger, envoyez un des domestiques de Bladrak me porter un message et je vous sortirai de là," Dit Ys. "J'espère que cette visite s'améliorera de belle façon, sinon, nous risquons de partir plus vite que prévu."

"Bien sûr, ma Reine." Répondit Elexia qui transporterait volontiers chaque coffre jusqu'au bateau elle-même si cela signifiait qu'ils partiraient plus tôt. Tous ses instincts lui disaient de faire revenir sa Reine à Lighthaven au plus vite, mais elle savait qu'il n'y avait rien qu'elle puisse faire à ce sujet.

"Et toi," Ys se tourna vers la jeune garde, "tu dois être prudente des paroles qui sortent de ta bouche devant les autres. Ne fais jamais risettes des Dieux de notre hôte, particulièrement dans son propre pays." Elle observa lentement le rouge s'étendre le visage de Delyna.

"Oui, ma Reine." Delyna se trouva incapable de regarder Ys dans les yeux. Ses épaules s'affaissèrent et elle évita de faire la moue, même si c'est ce qu'elle avait le plus envie de faire au lieu de s'excuser, mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix, la Reine Noire observait. "Je suis désolé."

"Bien." Elle attendit un moment pour être certaine qu'elle c'était bien fait comprendre et continua, "Tu es une bonne guerrière et un bon soldat, Delyna. Si tu peux prendre exemple sur Elexia, tu deviendras excellente." Tandis que Ys concentrait son attention sur Delyna, elle put quand même voir le petit sourire complaisant sur les lèvres d'Elexia dans son champ de vision. Elle ne manqua, pas non plus, la mine affligée de la jeune Delyna. "Je t'ai personnellement choisi pour m'accompagner. Ne me déçois pas s'il te plaît."

À cela, la tête de Delyna se releva. Ses yeux gris rappelaient à Ys des nuages orageux juste avant la tempête. "Jamais, ma Reine."

"Bien. Je veux que tu me donne raison, Delyna."

"Vous n'avez pas eu tort. Je le jure sur le temple de Sélène."

Ys accorda un petit sourire à la garde et inclina la tête. "Bien. Je vous verrai plus tard toutes les deux." Les deux guerrières se levèrent, saluèrent et quittèrent la pièce. Elles attendirent Minon avec qui la Reine Noire s'entretenait à voix basse puis quand il les rejoignit, ils refermèrent la porte derrière eux.

La Reine Noire alla vers la porte et abaissa la barre qui fermait solidement celle-ci. Elle sortit ensuite sur le balcon et resta debout dans les rayons du soleil de fin d'après-midi, les laissant nimber sa peau et la réchauffer. Elle ferma les yeux et respira à fond, humant tous les parfums exotiques provenant des jardins ci-dessous. C'était un moment paisible. Le calme avant la tempête je présume.

"Devons-nous aller à ce foutu dîner ?" Dit une voix plaintive derrière elle.

Lilith rit sous cape; Elle savait comment la Reine des Amazones se comportait quand elle avait faim. "Je pense que oui. Seuls les Dieux savent ce que Bladrak projette pour cette soirée. Nous ne voudrions surtout pas manquer ça."

"Je ne l'aime pas."

"Je me suis bien rendu compte de ça." Rétorqua Lilith. "C'est un homme bien, juste un peu excentrique et très condescendant, mais pas méchant."

"Pourquoi ne t'énerve t-il pas autant qu'il m'énerve ?"

"Je ne peux pas vraiment pas me permettre de m'arrêter à ça pour le moment. C'est devenu un peu plus compliqué que ce que j'avais prévu. Je ne me m'attendais pas à ce qu'il invite tous les satanés leaders de la région. Et nous ne connaissons même pas la liste d'invités en entier. Je dois rester aux aguets. C'est pourquoi je ne peux pas laisser ces petites choses m'atteindre."

"Tu penses que nous sommes en danger?"

"Hmm … bien, disons juste que nous ne serions pas venus si nous avions su. Bladrak est exaspérant, ennuyeux et moralisateur, mais c'est un homme d'honneur. Nous avons été invités ici en tant qu'amies tout comme les autres invités. Nous devrions être en sûreté."

"De Bladrak. Mais pas nécessairement de tous les autres."

Lilith fronça les sourcils; Son oracle avait lu dans ses pensées. "Nah, ils n'oseront pas. En tout cas pas sous le toit de Bladrak. De toute façon je ne laisserai pas quoi que ce soit t'arriver, Ys."

"Je sais. Je veux juste savoir qui sont nos ennemis."

"Cela serait beaucoup plus rapide de compter nos amis."

"Bladrak ?"

Lilith hocha la tête, "Ça se résume à ça. Du moins, jusqu'ici."

Ys soupira, "Avec des amis comme ça, qui a besoin d'ennemis ?"

à suivre...

Par Gara le 28/3/2002 à 10:52:09 (#1188331)

la suiteheuuuu :D :lit:

Par Lilith_Des_Damnés le 28/3/2002 à 15:19:43 (#1189274)

Chapitre 9 (p.1)

Le crépuscule vint beaucoup plus tôt que Ys ne l’aurait souhaité. Elle était toujours un peu excédée par tout ce qui s’était passé, mais savait qu'elle avait besoin de mettre de côté sa mauvaise humeur. Nerveusement, elle lissa le tissu de sa robe, et observa comment celui-ci lui collait à la peau. La Reine Noire avait insisté pour qu’elle porte cette robe de satin vert qu’elle jugeait un peu trop moulante et révélatrice. Elle lui serrait la poitrine, la taille, mettait ses hanches en valeur, et lui descendait jusqu’aux mollets. La robe était sans manches et comportait une longue fente sur le côté droit, qui lui montait bien haut sur la cuisse.

"Tu es magnifique, comme se doit de l’être une Reine." Lui dit Lilith tandis qu’elle la conduisait avec assurance à travers le labyrinthe.

Ys pensa que le même compliment pourrait être retourné sans hésitation vers la Reine Noire. Bien que le mot 'magnifique' ne semblait pas assez fort pour lui rendre justice. Paré dans une robe de velours noirs qui moulait à merveille son corps effilé mais musclé, la Reine Noire était littéralement majestueuse et cela dans tous les sens du terme. Le pouvoir émanait d’elle, de la même façon que le soleil brille sur la terre - comme le soleil en fait - tout semblait terne en comparaison de sa radiance. "Comment sais-tu que c’est le bon chemin ?"

"Je l’ai mémorisé tandis que nous étions sur le balcon. Je ne voulais pas tourner en rond pendant des heures." Lilith s’arrêta et fit face à son oracle. "Les Choses pourraient dégénérer un peu ce soir, Ys."

"Tu penses que quelqu'un pourrait essayer de nous attaquer ?"

"Non," répondit Lilith, quoiqu'elle ne se soit pas aussi confiante qu'elle ne le paraissait. "C’est juste que quand on enferme une bande de dirigeants ensemble dans un espace réduit, chacun commence par vouloir épater la galerie et mettre un peu les autres à l'épreuve. Tu vivras sans doutes tout ça puisque tu es nouvelle et que cela ne fais pas longtemps que tu régente la Nation Amazone. Les conviés voudront juger si tu es apte à mener une nation de guerrières."

"Merveilleux, vraiment merveilleux."

"Tu seras excellente. Fais comme si tu me parlais à moi." Au regard en point d’interrogation de Ys, Lilith expliqua, "Dis la vérité. C’est ce que tu fais de mieux. Sois toi-même."

Elles prirent encore quelques bifurcations et arrivèrent dans la petite clairière au centre du jardin. Celui-ci était divisé en quatre grandes sections, le coin au sud-ouest dans lequel elles se trouvaient, était consacré au labyrinthe entourant la maison de jardin. Le bâtiment constituait une structure sans murs mais dotés d’un toit, élevée sur une plate-forme. Elle était assez grande pour contenir une centaine de personnes, mais la table n'avait été dressée que pour dix. Celle-ci était recouverte d'une lourde nappe blanche et entourée par des chaises rembourrées. À l'autre bout de la construction se situait un espace dégagé où sept personnes prenaient leurs aises, s’arrêtant au bar de temps à autres pour remplir à nouveau leurs coupes.

"Oh! Reine Noire Lilith! Reine Ys!" S’écria le roi Bladrak, annonçant fort et haut leurs arrivées. Il marcha vers l'escalier et tendit la main à Ys. L'oracle hésita seulement un moment avant de placer sa main droite dans la sienne pour qu’il l'aide à gravir les dernières marches de l'escalier.

Lilith arriva derrière elle, et prit une expression d’infini ennui. Elle leva des yeux apparemment désintéressés pour examiner les autres invités. Elle reconnut la majorité d'entre eux et pouvait aisément deviner qui était le reste. La seule femme parmi les autres dirigeants devait être Reine Hesperides de Baazul. C’était une femme de stature moyenne, à la peau et aux cheveux couleur cacao qui lui descendait jusque dans la nuque. Lilith reconnu quels stratagèmes elle devait favoriser puisque tous ses attributs étaient mit en valeur et elle porta les yeux vers le haut de ses hanches plus que suffisantes. Elle observa tandis qu'Hesperides évaluait la compétition qui venait d’arriver, celle-ci reconnut sur-le-champ qu’elle ne rivalisait pas avec les nouvelles venues.

À côté d'elle se trouvait le seigneur Agaroth de Demios. Lilith l'avait déjà rencontré auparavant et l'avait immédiatement identifié de par sa longue et épaisse chevelure sombre et bouclé. Ils étaient encore plus long que ceux de Ys, et ils tombaient en cascades autour de ses épaules. La première chose qui lui vint à l’esprit était que s’il devait un jour se battre ensemble, elle le saisirait par les cheveux pour le tuer, ou forcerait son cheval à la poursuivre par delà de basses branches pour qu’il y reste empêtré. Elle croyait dur comme fer que les soldats devaient porter les cheveux courts, ou du moins les tenir attachés dans le cas échéant. Elle sourit d'un air narquois, à moins qu'ils ne soient aussi bons qu'elle ne l’était. Alors ils pourraient faire ce qu’ils voulaient de leur chevelure.

Accoudé au bar se trouvait le Roi Merrick Nurien de Harn. Même si son peuple et celui de Caern avaient été rapprochés par le mariage de leur princesse qu'ils avaient concédé à l'empire caernéenne voilà quelques générations, ils ne s’aimaient pas pour autant. Merrick Nurien était un homme dur et acerbe, que les luttes politiques excessive de sa patrie rendaient encore plus aigre à chaque jour qui passait. Il avait jusqu’à maintenant réchappé à quatre attentats contre sa vie. Ses yeux sombres étaient aussi froids que la nuit qui commençait à étendre ses ailes sur les jardins.

Debout derrière Merrick Nurien, se tenait le Proconsul Gregor d'Orkenwüd, duquel semblait se dégager une aura de pure haine, couplée à une sainte dose de terreur depuis qu'il avait vu la Reine Noire apparaître. Ses mains semblaient noueuses et Lilith savait qu'elles n'avaient pas bien reprit suite à l'interrogatoire que lui avait fait subir Kritchek. Oisivement, elle se demanda s’il en était de même pour ses orteils.

Des deux hommes restants, Lilith identifia le grand général aux cheveux bruns bouclés comme étant Gara. Sa cape cramoisie accrochée à ses épaules tombait droite derrière son dos. Celui-ci l’examina ouvertement d’un air arrogant, la scrutant sans vergogne, il décida qu’elle était encore plus appétissante et envoûtante que dans ses souvenirs. Elle le trouva lui aussi plus désirable que la dernière fois.

Elle supposa que le dernier homme devait venir du nord, probablement un Quies, quoiqu'elle soit incertaine de son pays. Il portait un manteau en peau d'ours et ressemblait lui-même à un ours - beaucoup trop grand et velu pour être attirant. Il sourit avidement en direction de Ys découvrant une rangée de dents qui ressemblaient à des canines. Lilith fit un pas vers la Reine des Amazones et déposa sa main au bas de la colonne vertébrale de celle-ci, marquant clairement son territoire.

"Voici le Chef Dokov des Quies," Dit Bladrak, comme il continuait de présenté chacun de ses invités tandis que Lilith continuait à les examinés. "Bien sûr, voici Lilith, la Reine Noire de Lighthaven que je n’ai pas vraiment besoin d’introduire. Et pour terminer voici Ys, Reine de la Nation Amazone."

"Bonsoir," Dit Ys en souriant, voulant désespérément soulager la tension qui régnait depuis qu’elles étaient arrivées.

Personne ne répondit.

"Où est le dernier invité ?" Dit Lilith à l’attention de Bladrak. "On m'a dit que tu avais invité neuf dirigeants."

"Bonsoir, Lilith," vint une voix mélodieuse derrière elle.

Lilith se retourna d’un coup pour faire face à Caolie qui montait gracieusement l'escalier, un grand léopard des neiges à ses côtés. La Reine Noire ne savait pas ce qui l'étonnait le plus : voir de facto la dirigeante de l’Est, son ancien mentor et beaucoup plus encore, ou voir les yeux intelligents du chat prédateur. "Caolie," Dit-elle en un souffle ravit.

"Par les fils de l’Haruspice ! Qu’est ce que cette bête fait ici!" Cria La Reine Hesperides, en se reculant, même si l'animal n'avait fait aucun mouvement dans sa direction. En fait, il ne lui avait prêté aucune attention jusqu'à ce qu'elle ne crée cette commotion.

Les yeux sombres de Caolie jetèrent un petit coup d’œil à la femme et sa main s’installa dans la fourrure épaisse qui couvrait la tête de son léopard. "C'est Pei-cha. Mon ami."

"Ami ?" Répéta Gara, amusé. "C’est un léopard." Il estima qu’il était grand temps que quelqu’un apporte ce détail à son attention.

L'Impératrice inclina gravement la tête, "Alors je suis doublement honoré de son amitié."

Ys observait avec fascination la scène qui se déroulait devant elle. Il était clair que la Reine Noire et la mystérieuse femme "au léopard des neiges" se connaissaient vraiment très bien et un frisson de jalousie lui parcoura l’échine. Elle aurait voulu que la main de la Reine Noire soit encore poser au creux de ses reins, mais elles étaient maintenant séparées par les nouvelles venues, le grand chat et l'impératrice qui s’était interposé entre elle et Lilith.

Bladrak attendit patiemment tandis que les souverains s’inspectaient les uns les autres.

Ils étaient les dix dirigeants les plus puissants du monde.

La soirée se déroulait exactement comme il l’avait planifié.

"Eh bien, profitons tous des bonnes choses dont la terre nous a pourvu ! Je vous assure, cet hydromel est l'un des meilleurs qui soit." Il se dirigea vers le bar et se glissa derrière, pour s’occuper lui-même de servir ses invités. Il avait donné congé à la majorité de ses domestiques pour la soirée, désirant créer une atmosphère où ils pourraient tous parler librement. Il aligna les coupes et commença à les remplir.

"Comment vont tes affaires, Lilith ?" Demanda Caolie, ses doigts minces se déplaçant suavement dans la fourrure de Pei-cha. Le grand chat s’assit à côté de l'Impératrice, et frotta sa joue contre la robe de soie au reflet d'or de Caolie.

La Reine Noire haussa les épaules, "Lighthaven est prospère."

"C’est ce que j’avais cru comprendre." La magnifique femme aux yeux bridés lui lança un dernier coup d'œil complice et tourna son attention vers Ys. "Reine Ys je suppose, je suis honoré de faire votre connaissance."

Ys fut étonnée par la chaleur du ton de Caolie. Les yeux de l'Impératrice brillaient d’un sincère respect pour elle, faisant tout à fait contraste au sentiment de jalousie qui s’était emparé d’elle. Elle rougit un peu et esquissa un large sourire, "je suis moi aussi enchanté." Ys indiqua le grand chat qui avait une expression plutôt contente sur le visage, si elle le lisait correctement. "Est-ce qu'il est amical avec les autres ?"

"Pei-cha est plutôt sagace côté amitié. Cependant, je pense qu'il vous accepterait. Placez votre main devant son nez. S'il pousse sa tête dans celle-ci, c’est qu’il vous aura accepté. Autrement, vous ne pourrez plus jamais mettre votre main devant quoi que ce soit."

L'oracle inclina la tête solennellement, "Ça va. Je désire essayer." Lentement elle étendit sa petite main, paume vers le ciel, devant le nez Pei-cha. Il y avait comme un danger inhérent à s'approcher d'une telle bête, mais elle en trouva le courage. Elle put sentir son souffle chaud, et moite rebondir contre sa paume et ensuite elle sentit son nez se glisser dans sa main. Un rire enchanté s'échappa de sa gorge et ses doigts caressèrent le dessous du menton de Pei-cha. "J'ai un nouvel ami."

Caolie afficha un sourire énigmatique. "Oui, en effet."

"Eh bien, festoyons ensemble!" Commença Le Roi Bladrak en repoussant les dirigeants vers la longue table. "Vous trouverez votre place de par les portraits vous représentant sur les assiettes."

Chacun des invités commença à circuler autour de la table à la recherche de leur portrait. C'était une tâche assez simple. Chacune des assiettes peintes était incroyablement précises, imitant à la perfection les expressions de leur sujet. Lilith nota que son portrait la dépeignait en train de fixer froidement quelque chose devant elle tandis que l'assiette de Ys la représentait arborant un fabuleux sourire. En y regardant mieux, elle reconnut le style des gravures. Merrick ! ! ! Pas Merrick Nurien bien sûr, mais le Merrick d’Orkenwüd, ce satané marchand avait réussit à vendre non seulement des assiettes qui la représentait, mais aussi des assiettes à l’effigie des autres dirigeants de la planète. Elle juronna mentalement. Apparemment, il n’a pas saisit un traître mot de mes menaces… Mais bon, je dois avouer qu’elles sont pas mal réussit. Je m’assurerais qu’il me verse de forte somme en droits pour ces assiettes la prochaine fois que je le verrais, ça devrait le refroidir un peu dans son entreprise à grande échelle de reproduction d’assiettes.

Lilith vit aussi qu'elle et Ys seraient séparés par Gara. Souriant au Roi Bladrak, elle permuta l'assiette de Gara et la sienne, le déplaçant à sa gauche. Elle ne vit aucune nécessité d'être privé de la compagnie de Ys pendant cette soirée, laquelle, elle en était sûre, avait été conçue pour la torturer. En tirant la chaise de Ys, la Reine Noire attendit que son oracle y prenne gracieusement place et s'assit à son tour dans sa propre chaise.

L'air de la nuit d'été fut rempli par le son des chaises vivotants à la surface du plancher de bois tandis que les convives prenaient place. Assit au centre de la table, le Roi Bladrak, surplombait tout le monde, comme un Dieu règne sur son peuple, il affichait une expression impénétrable. Il était flanqué à sa gauche par Caolie et à sa droite par Hesperides. Agaroth était à droite d'Hesperides et Gregor à gauche de Caolie. Bladrak faisait directement face à Lilith, Gara et Ys étaient flanqué de Merrick Nurien à la droite de Gara et de Dokov à la droite de Ys. Lilith se réprimanda mentalement de ne pas avoir déplacé Dokov. Le Chef des Quies ne se lassait pas de jeter des regards lascifs à son oracle. Et cela lui pompait carrément l'air.

Tous les yeux se tournèrent avec expectative vers Bladrak. Il se leva et souleva son verre. "Un toast à vous, mes amis et alliés. Puisse la paix bénir nos peuples et nos patries." Les convives murmurèrent leur consentement et burent avidement. Le Roi prit une petite clochette de cuivre derrière lui et la secoua. Les notes cristallines qui en sortirent se réverbérèrent au-delà des jardins.

Immédiatement quatre servantes apparurent et commencèrent à transporter la première partie du banquet. Elles placèrent devant chacun d'eux un plateau débordant de fruits et de fromages.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 28/3/2002 à 15:20:44 (#1189280)

Chapitre 9 (p.2)

Tandis que chacun se servait, Bladrak parla.

"J'ai invité chacun d'entre vous à me rejoindre ici pour célébrer l'anniversaire de mon règne sur Caern. Je n'étais qu'un jeune garçon de seize hivers quand mon père est mort me laissant son Royaume. Heureusement, j'ai été béni par la sagesse d'une foultitude de conseillers et par la bonté de Marduk, voilà donc pourquoi j'ai si bien servi Caern durant quarante hivers. En temps voulu, je rejoindrais mes ancêtres. Mais c'est mon devoir d'assurer que la paix persiste pour mon peuple. C'est pourquoi je vous ai invité. Mon désir le plus cher est que nous assurions la paix et la prospérité pour les pays que nous dirigeons tous."

"Et comment ferons-nous cela ?" Murmura Merrick Nurien. "La seule façon d'assurer une vraie paix, serait qu'il ne reste qu'un d'entre nous."

La tête d'Agaroth se leva d'un coup. "Nous menacez-vous, Merrick Nurien ?"

Les yeux sombres qui avaient vu les visages de quatre assassins potentiels juste dans cette salle se tournèrent d'un air méprisant vers Gara. "Non. J'expose seulement l'évidence." Il vida d'un trait le reste de sa coupe. "Qui ici peut dire qu'il a confiance en au moins une personne assise à cette table ?"

"Moi."

Tous les yeux se tournèrent vers Ys.

"J'ai confiance en Lilith, sur ma vie."

Le Proconsul rit amèrement, en reposant son gobelet avec un soin infini en raison de ses doigts déformés. "Cette Putain! Elle t'arrachera le cœur du moment que tu lui tourneras le dos, petite imbécile! Elle t'utilise, comme elle m'a utilisé pour avoir de l'information."

Avant qu'un autre ne puisse répondre, la voix de Gara résonna menaçante. "De quelle information parles-tu, Gregor ?" Ses yeux noisettes luisaient de malice et se fixèrent sur le Proconsul qu'il avait lui-même aidé à installer à Orkenwüd pour des raisons politico-pratique. Lui et Xadius avaient soupçonné cette trahison, mais l'entendre s'inculper lui-même à brûle-pourpoint et dans un dîner qui plus est, était plus qu'il ne pouvait espérer.

Lilith se recula dans sa chaise et afficha un sourire complaisant. "Il a vendu Xadius, Gara. Il a également trempé dans l'affaire. Et encore mieux que ça, il s'est empressé de me dire tout ce que je voulais savoir."

L'homme obèse tendit ses mains, montrant ses doigts crochus pour que tous puissent bien les voir. "Est-ce que cela ressemble à un aveu coopératif ?" En vérité, il était heureux, il avait eut tellement peur d'elle, qu'il lui était presque reconnaissant de seulement l'avoir quitté avec des os fracturés.

"Vous êtes toujours en vie, Gregor. L'Usurpatrice ne vous aurait pas laissé dans cet heureux état si vous n'aviez pas servi ses noirs desseins." Dit Gara.

"Reine Noire." Gronda Lilith, qui laissa tout de même passé.

De doux yeux verts se tournèrent pour rencontrer Lilith. Je n'ai pas peur d'elle, peu importe ce qu'elle peut avoir fait.

"Tu es un bâtard, Gara," rétorqua Gregor. "Tu n'es que le chien à la botte de Xadius, le chien qui ne pisse que si on lui en donne l'ordre. Nous savons tous que tu es ici parce que Xadius est trop occupée à se monter un empire pour venir à cette réunion."

Le visage de Gara s'empourpra mais il ne répondit rien. Sa main saisie fermement le couteau à côté de son couvert et il considéra brièvement trancher la gorge du Proconsul.

Hesperides rit; cela ressembla à un aboiement de chien. "C'est tout à fait comme les dîners à ma cour. Comme c'est délicieux de nous avoir invité, Bladrak." Elle ouvrit la bouche et y jeta une figue qu'elle mâcha nonchalamment.

"Hesperides, ça fait combien d'années déjà que vous avez empoisonné votre mari, pour lui ravir son trône ?" Demanda gaiement Agaroth.

Hesperides se passa la main dans les cheveux et jeta un coup d'œil à l'homme assis à sa droite. Étonnamment, elle rit de nouveau. "C'est exactement ce que je disais, c'est pareil comme à la maison. Vous jouez très bien le rôle de mon fils aîné, Agaroth."

Merrick Nurien sourit d'un air pervers, "Vous voulez dire que vous ne l'avez pas encore tué lui aussi ? Tout à fait surprenant." Lui et la Reine Hesperides échangèrent des regards de connivences.

"Mes amis, mes amis, s'il vous plaît," intervint finalement Bladrak. "S'il vous plaît, essayons de nous parler raisonnablement. Laissez-nous construire les fondations d'une paix durable." Il semblait légèrement affligé par la tournure des événements. Ce n'était pas tout à fait ce qu'il avait prévu. Mais cela s'améliorerait, il s'en occuperait.

"La Paix ne peut exister si on ne la trouve pas d'abord dans son propre cœur, Bladrak. Comment proposez-vous instaurer la paix ici à cette table ?" Demanda Caolie, sa main caressant la grande tête de Pei-cha. Elle regarda d'une manière significative les autres dirigeants qui n'avaient clairement pas trouvé la paix, que ce soit dans leur cœur ou dans leur esprit. La seule qui semblait avoir réussit à le faire était Ys. La jeune dirigeante écoutait et observait attentivement sans se laisser emporter par les conversations venimeuses autour d'elle.

Bladrak soupira et prit une autre longue gorgée de sa boisson. "J'avais peur que cela arrive. Bien que, je doive reconnaître être étonné que ce soit venu si rapidement. J'avais espéré être capable d'avoir un dîner convivial, que mes convives s'abreuvent de civilités et finissent par s'entendre, et ne pas en venir à.." Il ne termina pas sa phrase.

La tête de la Reine Noire se leva à ce commentaire, "En venir à quoi exactement ?"

Gara devint lui aussi soupçonneux. "Bladrak, qu'est ce qui ce passe ?"

"Nous mettrons ça au point, nous en viendrons à des accords," exposa Bladrak, reposant sa coupe. "J'ai ordonné à mes gardes de ne laisser personne entrer ou sortir de mon palais ou de mes quartiers royaux avant un quartier de lune. Si quelqu'un essaye de le faire, il sera abattu."

"C'est déloyal !" Ragea Agaroth, en se levant de sa chaise.

"Assied toi," Ordonna Merrick Nurien. "Bien sûr que c'est déloyal, mais ce n'est pas le but."

"Quel est le but alors ?"

"Le but ou du moins le résultat est que nous sommes ses prisonniers."

Caolie mit une main sur l'avant-bras de Bladrak, "la Paix ne peut seulement se négocier que quand toutes les parties sont libres de le faire, Bladrak. Un captif est incapable de donner un vrai consentement aux accords qui lui sont proposé. Sûrement sais-tu déjà tout ça."

Le vieux Renard secoua la tête, "Vous n'êtes pas mes prisonniers."

"Alors nous pouvons partir," demanda Gregor.

"Non. Nous garantirons une paix durable pour l'avenir. Ce sera notre legs, notre cadeau à nos petits-enfants. C'est la marque d'un grand leader que d'assurer l'avenir de son peuple. Et moi, pour ma part j'ai l'intention d'être un grand leader, comme mon ancêtre le Roi Bladrak II." Ses yeux scintillaient d'une lueur fier, il se racla la gorge et continua. "Je suis désolé de devoir vous forcer la main, mais c'est pour votre bien, et celui de vos peuples, un jour, vous me remercierez."

"Qu'est-ce qui pourrait m'arrêter de sortir d'ici et de chercher une sortie à ce labyrinthe dément ?" Gara semblait frustré, et très ennuyé de s'être fait prendre dans un piège destiné à Xadius.

Bladrak haussa les épaules, "Les murs de ce palais sont faits de matériaux spéciaux, rien ne peut les perforer ou presque. De toute façon mon labyrinthe est très complexe, seul les prêtres de Marduk peuvent trouver les sorties. Je doute que tu puisses y parvenir."

Lilith se recala dans sa chaise, et croisa nonchalamment les jambes. "Alors, quels sont tes plans ? Comment arriverons-nous à faire la paix ?"

Bladrak lui sourit, reconnaissant de son appui. "Oh, nous parlerons. Nous réglerons nos différents. Nous élaborerons des accords et nous lierons des alliances en signant des accords."

"Et si nous ne pouvons en venir à aucuns accords ?" Demanda Ys, calculant que les chances que cela arrive étaient aussi sûr que l'eau était humide.

"Ne nous laissons pas influencer par un tel pessimisme, Ys."

"Oh," Rétorqua Lilith.

"Alors je devrai assurer la paix pour mes descendants." Répondit Bladrak.

Hesperides inclina la tête, "Comme je l'ai moi-même fais."

Le roi Bladrak étreignit la main de la femme et inclina la tête. "Exactement".

Soudainement Ys sentit une grosse main voyager sur toute la longueur de sa cuisse droite et un souffle chaud sur sa nuque. "Si nous ne devons pas durer plus d'un quart de lune, alors pourquoi vous et moi ne commençons pas tout de suite à mieux nous connaître ?"

Ys lâcha un petit cri et repoussa la main velue qui l'avait assaillit sous la table.

Lilith réagit immédiatement, repoussant Ys derrière elle, elle s'avança rapidement vers Dokov toujours assis. En saisissant les bras du Quies, elle le tira de sa chaise et le jeta vers le secteur dégagé près du bar, beaucoup comme Pei-cha devant un alléchant dîner, elle marcha vers lui. "Ne la touche plus jamais !" Cracha t-elle entre ses dents, la rage et la colère émanant de son corps. "Jamais!" Elle s'avança encore vers l'homme à ses pieds et lui donna un violent coup de pied dans le ventre, lui faisant du coup exhaler l'air qu'il avait dans les poumons.

Dokov roula sur lui-même sous l'impact du coup de pied, réussit à se relever, et finit par enfin aligner quelques mots. "Je pensais que s'était la courtisane de service, surtout parce qu'elle est constamment pendue à tes jupes."

La Reine Noire ne fit ni une ni deux et se précipita une fois de plus vers le Quies. Son poing s'écrasa contre sa mâchoire, envoyant le malheureux et stupéfiait malfrat valser contre le bar. Ils s'avancèrent alors l'un vers l'autre et commencèrent à échanger les coups. Les autres dirigeants se levèrent de table et formèrent un demi-cercle autour des combattants. Caolie plaça une main ferme sur le bras de Ys pour retenir la jeune femme qui semblait sur le point d'entrer dans la rixe.

Gara qui était debout à côté de Bladrak lui fourra un coup de coude dans les côtés. "Je vois que vos plans de paix fonctionnent admirablement."

"Mes amis, arrêtez !" S'écria le leader caernéen, en s'avançant vers le duo de combattant. Le Quies retira un couteau qui était caché dans sa botte et le brandi devant Lilith, arrêtant du coup l'approche de Bladrak. "Viens juste un peu plus près, sale putain. Laisses-moi épargner à mes hommes l'ennui d'envahir ta patrie."

Lilith rit de façon démente et une lueur amusée dansa dans ses yeux bleus perçants, elle avait l'air d'un fauve qui traque sa proie, c'était pourtant lui qui tenait le couteau. Elle feinta vers la gauche, et lui asséna un solide coup de pied dans l'entrejambe. Elle entendit un grand bruit flasque qui lui donna satisfaction ainsi que le halètement d'un Quies qui tombait lourdement à ses pieds, le saisissant par le col de sa tunique, elle le désarma et le couteau tomba sur le plancher avec un tintement métallique.

"Sale bâtard!" Dit Lilith d'une voix basse et rauque, elle pensa un instant lui ouvrir la gorge d'une oreille à l'autre, mais décida que ce serait assez pour le moment. Son souci primordial était Ys. Elle ne pensait pas vraiment que Dokov avait porté atteinte à son oracle, mais elle avait besoin de s'en assurer. Elle le lâcha.

"Est-ce que ça va ?" Demanda Ys d'une voix modéré afin de ne pas trahir un manque de confiance envers la Reine Noire.

Lilith roula les yeux, "Je peux à peine qualifiée ça de combat, mais merci de le demander." Elle s'avança et examina soigneusement Ys. "Ce qui m'importe vraiment est de savoir s-il t'a blessé ?"

La Reine des Amazones secoua négativement la tête. "Non, il m'a juste fait sursauter."

"Tu es sûr ?"

Ys sourit gentiment, "Je crois que je le saurais."

"Bien. J'aurais eus horreur de le tuer avant le plat principal, cela pourrait retarder le service." Lilith sourit d'un air ravit de son propre humour et se pencha ensuite pour embrassé Ys.

Les convives se dispersèrent, certains des dirigeants remplirent à nouveau leurs coupes au bar, tandis que les autres retournèrent à leurs places, se demandant si le dîner suivrait son cours. Bladrak mit soigneusement le couteau du Quies dans sa ceinture. Il regarda l'homme qui se lamentait faiblement en se tenant l'entrejambe. "Demanderai-je à mes domestiques d'apporter des compresses d'eau froide pour vous ?"

"Il n'y aura pas de traité de paix, Bladrak. Jamais. Pas tant que je vivrai." Les yeux remplis de haine il regarda la Reine Noire. Il détestait son arrogance et la manière dont elle l'avait facilement vaincu. Il la détestait parce qu'elle serait celle qui mettrait la belle Reine Amazone dans sa couche cette nuit.

"Viens, allons remplir nos coupes," suggéra Lilith, en invitant Ys à la suivre.

Bladrak les suivis. "Laissez-moi, faire" offrit-il, en retournant au bar chercher une autre urne de vin rouge cette fois. Après qu'il eut remplit à nouveau leurs coupes, il se retourna vers Lilith et Ys. "Je vous fais des excuses pour le comportement inopportun de Dokov, Reine Ys."

"Prêt à reconsidérer cette idée farfelue de paix?" le défia Lilith, en posant un bras protecteur autour des épaules de Ys.

"Je crois toujours que nous pouvons accomplir quelque chose ici, Lilith. Il nous faut seulement essayer." Il se leva à nouveau et se dirigea vers le bar.

Personne n'avait quitté la maison de jardin, mais personne ne semblait enclin à y rester encore longtemps, malgré le fait que seule l'entrée avait été servie. Bladrak savait que pour que son plan ait des chances de réussir, il devait forcer les dirigeants à agir ensemble. Il se devait de garantir la paix avant de mourir. Ce serait son legs. "Mes amis, nous n'en sommes qu'à l'entrée. S'il vous plaît, regagner votre place et mangeons."

"Je préférerais faire porter mon dîner à ma chambre," Fit remarquer froidement Hesperides. Elle était plus que fatiguée par les divertissements de la soirée. Elle voulait seulement être seule.

Bladrak prit une grande gorgé de sa coupe, voulant calmer ses vieux nerfs usés. "Je pense qu'il vaudrait mieux restés ensemble. Cela nous donnera le temps de parlementer."

"Je ne veux pas parlementer!" Cracha Dokov. Il se mit debout avec difficulté en penchant légèrement vers l'avant. "Je la veux morte!"

Lilith l'ignora superbement et plaça un baiser sur la tempe de Ys, sachant très bien que cela exaspérerait le Quies à la limite du possible.

Merrick Nurien ri sous cape, "je pense que cela pourrait être pire, Dokov. Elle aurait pu vraiment être moins douce envers toi, et te rendre définitivement incapable d'engendrer un successeur. Nous savons tous qu'elle a à peine jouée avec toi. Lilith adore jouer, si elle l'avait vraiment voulu, tu serais mort sans même savoir ce qui t'avais frappé."

"Je ne me laisserais pas insulté !" Dokov commença à avancer vers Merrick. "De quelle façon veux-tu mourir ?" Lança t-il à sa futur cible.

Pas du tout impressionné Merrick haussa les épaules. "Essais pour voir fillette."

Gara se racla la gorge avec force, "Bladrak, vous devez contrôler vos invités."

Bladrak essaya de répondre, mais aucun son ne sortit de sa gorge, seuls ses lèvres bougèrent silencieusement. Il porta les mains à sa gorge. Tout le monde s'arrêta et se concentra sur leur hôte tandis que sa peau commençait à prendre une légère teinte bleutée, et que ses yeux s'emplissaient de crainte. Ses doigts griffèrent la peau de sa gorge, faisant apparaître des gouttelettes de sang qui dégringolèrent sur le col des ses robes. Il s'effondra par terre, et sa tête rebondit avec un fracas d'os brisé contre le sol.

Caolie et Agaroth se mirent derechef à genoux à ses côtés. L'Impératrice plaça sa main devant son nez et sa bouche et attendit. Elle ne sentit rien. Agaroth plaça sa main sur la poitrine du Roi qui avait cessé de monter et descendre. Ils échangèrent un regard accablé.

"Il est mort." Dit finalement Caolie d'une voix triste.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 28/3/2002 à 15:49:01 (#1189388)

Juste un petit générique pour situé tout les personnages. ;)


Agaroth, Seigneur de Demios
Dokov, Chef des Quies
Elexia, Chef de la Garde Amazone de Ys.
Hesperides, Reine de Baazul
Ys, Reine des Amazones
Gregor, Proconsul d’Orkenwüd
Delyna, Guerrière Amazone au Service de Ys
Merrick Nurien, Roi de Harn, pour les besoins de la cause
Caolie, Impératrice des continents de L’Est d’Aphrael
Minon, un des soldats de la Garde Royale de la Reine Noire
Bladrak, Roi de Caern
Kritchek, Captaine de la Garde Royale de la Reine Noire
Gara, Embassadeur de Xadius
Pei-cha, un intelligent léopard des neiges
Lilith, Reine Noire de Lighthaven



Bon allez bonne lecture... :lit:

LDD
xxx

Par Gara le 28/3/2002 à 16:10:42 (#1189446)

Bravo bravo :)

Par Lilith_Des_Damnés le 28/3/2002 à 20:32:41 (#1191221)

Chapitre 10

Delyna était dans la grande bibliothèque et errait parmi les rangées qui contenaient une multitude de rouleaux. Elexia avait donné la permission à ses Amazones d'aller se promener dans le palais, espérant les distraire et aussi pour qu’elles se familiarisent avec le Palais. Elexia avait donné à Delyna l'aile sud du palais. Celle-ci trouvait cela étonnamment facile de vagabonder dans les différentes salles, et surtout qu’aucun garde caernéen ne se surprennent de sa présence et la laisse circuler à sa guise. Elle essaya d'imaginer un étranger errer de par le village Amazone ou encore dans le palais de la Reine Noire à Lighthaven. C'était tout à fait impossible.

Comme elle tourna le coin d’une des rangées, Delyna prit conscience qu’elle n'était pas seule dans la pièce. Elle vit un jeune homme assis à une longue table qui était occupé à transcrire soigneusement un rouleau sur un autre. Le jeune homme était vêtu d’un pantalon écarlate bouffant et d’un haut, qui ne cachait rien de son ventre bronzé. Une ceinture d'or tordu entourait sa taille et complétait esthétiquement sa tenue. Les yeux de Delyna suivirent les courbes de son corps bronzé et de ses longs cheveux bruns qui lui tombaient jusqu’au bas des reins.

Delyna passa sa main au travers de ses cheveux coupés à la garçonne, se carra les épaules, et s'approcha de lui. Elle resta debout à ses côtés un instant en silence, permettant à celui-ci de remarquer sa présence et regarda le rouleau sur lequel l’homme était en train de travailler. L’écriture étrangère qu’il utilisait représentait des symboles qui ressemblaient à des objets et des animaux familiers - un oiseau, un œil, une feuille – s’en doutes pour exprimer des mots. Quand elle sut qu'elle avait l'attention du jeune homme, elle indiqua la dernière ligne qui avait été transcrite. "Qu’est que ça veut dire ?"

Des yeux bruns et chaleureux se levèrent vers elle pour ensuite retomber vers le texte en question. "' Cette pensée m'a donné du courage '."

"Quelle pensée ?" Delyna se pencha vers le bas tout près du rouleau, comme si c'était la distance qui l'empêchait d'être capable de le traduire. Le scribe sourit à l'attention de la jeune guerrière Amazone. Il avait entendu bien des choses sur les Amazones, mais ne s'était jamais attendu à en rencontrer une. "Le Roi se réfère ici au fait qu'il n'est jamais seul."

"Il aime ça ? Comment cela peut-il lui donner du courage ? Cela ne donne t-il pas aux gens plus de chances de lui faire du mal ?" Demanda Delyna perplexe. Elle savait que sa Reine et la Reine Noire étaient quant à elles enchantées de se retrouver seules.

"Non, non, non," réprimanda doucement le scribe. "Il n'est jamais seul, dans le sens ou il sent toujours la présence de Marduk. C'est pourquoi il dit que cette pensée lui donne du courage."

"Oh, c’est un truc religieux." Delyna n'avait pas beaucoup d'admiration pour les Dieux, Sélène inclus. Elle était respectueuse à leurs égards parce que c’était une mesure exigée par la Nation, mais sans plus. Je suis maître de mon destin. Les Dieux peuvent bien faire ce qu’ils veulent, je reste maître de ma vie.

Le scribe sourit indulgemment. "Oui, un 'truc' religieux. Le Roi est un homme très conservateur. Il honore Marduk et Inouk."

"Donc de cette façon, cela ne l'inquiète pas de monter au temple chaque année pour que Marduk rende son Jugement."

Le scribe fut impressionné; C’était une visiteuse tout à fait unique en son genre et ça de toutes les façons. "Comment sais-tu tout ça ?"

Delyna haussa les épaules de façon hautaine, "je connais des tas de trucs."

Des sourcils bruns foncés se froncèrent. "Je parie en effet que tu connais des tas de – trucs -. " Il laissa ses yeux errer significativement sur le corps sportif de l’Amazone; Les femmes à Caern étaient plutôt sans défenses, ont ne leur permettaient pas de servir dans l'armée.

"Les Amazones sont toutes très bien instruites."

"En sais-tu assez pour donner des leçons ?"

Un sourire brillant fut sa réponse, "Gente Damoiseau, je suis dans le cercle de lecture depuis des années."

Le scribe considéra la jeune femme dégingandée pendant un long moment. Le Roi était dans le palais intérieur et n’aurait besoin d’aucun d'entre eux pour le prochain quart de lune, leur avait-on dit. Il était libre, ce soir. "Quel est le sujet de vos lectures ?"

"La Religion," Répondit Delyna, d’une voix pleine de suppositions. Elle sourit d'un air satisfait sachant qu'aucun prêtre ne confondrait sa version de la 'religion' avec la leurs.

Le jeune homme laissa échappé un profond soupir, remarquant le parfum musqué de la jeune guerrière qui s’était encore rapproché. "Je n'aurais jamais deviné."

Un petit rire doucereux fut sa réponse. "J’enseigne les dévots de Sélène. C'est une liturgie vraiment spéciale. Mais je dois vous avertir …"

"Oui ?" Répondit le scribe, curieux de savoir quel était l'avertissement.

"Vous ne pourrez plus jamais retourner vers Marduk après cela. Ou, si vous le faites, vous serez plus qu’insatisfait." En réponse, le scribe tourna la tête et souffla doucement sur le parchemin, pour s’assurer que l'encre était sèche. Delyna jura sentir ce souffle caresser sa propre peau. Elle regarda le jeune homme rouler le parchemin, le replacer sur une petite étagère à côté de lui et mettre de côté son pot d'encre. Une fois cela fait, il se tourna vers Delyna et étendit la main.

"Eh bien, trouvons un autel et adorons Sélène."

Delyna sourit. Un à zéro.

***

Kritchek s'approcha de la voûte intérieure du palais, avec l'intention d’aller se rapporté à la Reine Noire. Les hommes de Bladrak avaient eux-mêmes porté les bagages de la Reine Noire et de la Reine des Amazones dans leurs appartements plus tôt cet après-midi, mais l'avaient empêché d’entrée. Comme l'heure du dîner était maintenant presque passée, il fit une deuxième tentative.

"Halte!"

Le Capitaine resta immobile tandis que quatre soldats carnéens se rapprochèrent de lui, leurs armes prêtes à le pourfendre.

"Eloignez-vous. Personne n’a la permission d'entrée."

Kritchek plaça ses mains sur ses hanches, attirant délibérément l'attention sur l'épée qui pendait à sa ceinture. "Je suis le Capitaine de la Garde Royale de Lilith la Reine Noire de Lighthaven. La Reine Noire s'attend à ce que je me rapporte à elle."

Un des quatre soldats fit un pas en avant, "Et je suis Harib, Marshall de la Garde du Palais du Roi Bladrak. Venez à l’écart avec moi un moment s'il vous plaît, Capitaine."

L'homme musclé aux cheveux blonds lui donna un bref signe de tête approbateur et fit quelques pas avec son homologue barbue. "Qu'est-ce qui se passe, Marshall ?"

"Le roi Bladrak a donné des ordres stricts pour que lui et ses invités soient tranquille pour le prochain quart de lune. La personne qui tentera de passer entre le palais intérieur et extérieur sera abattue." Sourit le Marshall, presqu’en s'excusant.

Les yeux de Kritchek se rétrécirent comme il assimilait cette information. "Un quart de lune ? C’est un peu long non ?" Sa seule réponse fut un haussement d’épaules.

"Bon alors. Merci pour l'information." Il s'efforça d'être poli, pour empêcher que le Marshall soupçonne ses vrais motivations face à cette situation. "Je transmettrai cette information à mes hommes. Excusez-moi."

Il se mit à la recherche d'Elexia. Il y avait beaucoup à faire.

à suivre...

Par Merrick Nurien le 29/3/2002 à 8:13:30 (#1192981)

Excellent !! Et merci pour le nouveau rôle !!

Par Gara le 29/3/2002 à 9:42:08 (#1193287)

pfeu tricheur tu te dédoubles ;)

*Clap clap* :lit:

Par Sappho_10 le 29/3/2002 à 18:48:38 (#1196503)

Génial !!! Vraiment excellent !!!!


La suite...

Par Gara le 2/4/2002 à 10:00:31 (#1211498)

EHLP

Par Merrick Nurien le 2/4/2002 à 11:05:08 (#1211707)

Provient du message de Gara :
EHLP


Tout pareil.

A priori, le point commun entre nos deux Lilith(s) est qu'elles savent se faire désirer ! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 2/4/2002 à 18:43:28 (#1214038)

Chapitre 11

"Mort ? Comme dans plus en vie mais mort ?" Demanda Gregor.

Agaroth fronça les sourcils, "Connaissez-vous une autre signification au mot ‘mort’ ?" Il se releva et marcha loin du cadavre, les morts le dégoûtaient. Il alla se chercher un autre verre.

Caolie mit sa main sur le front du Roi Bladrak et imposa ses mains sur sa tête. Elle chuchota quelques mots inintelligibles pour les autres, puis se releva et alla chercher sa serviette de table pour revenir poser la pièce de tissus sur le visage du Roi mort.

Ils se retournèrent tous vers Merrick Nurien, qui riait. Le Roi de Harn tremblait hilare. "Mes Félicitations, Reine Hesperides, vous avez réussi une fois de plus. Je ne savais pas que Baazul avait des vues sur Caern. Mais vous auriez du songer à un moyen de vous échapper de ce palais avant d’agir."

L’opulente femme se poussa de la table et se leva. "Comment osez-vous! Vous ne pensez pas sérieusement que j'ai un rapport avec sa mort!"

"Le poison est pourtant votre spécialité." Dit Merrick inutilement. L'habileté d’Hesperides était bien connue. "Devrais-je avoir peur de finir ma coupe maintenant ? Pour qui d'entre-nous avez-vous prévu le même sort ?" Il prit sa coupe et fit tournoyer le liquide ambré contre sa jante.

"Aucun –"

"Ce serait plutôt commode pour vous Merrick," observa Agaroth, "si Reine Hesperides était accusée. Harn n'a t-il pas l’œil sur Caern depuis quelque temps déjà ?"

"Fermez là!" La voix de Lilith claqua comme un fouet. La Reine Noire se leva à sa pleine hauteur et jeta un regard mauvais aux deux dirigeants qui s’accusaient à qui mieux, mieux. Harn et Baazul étaient des ennemis de longues dates. Elle ne s'attendait à ce qu'ils se comportent autrement étant donné les circonstances. "Caolie, donnes-moi la coupe de Bladrak."

L'Impératrice récupéra la coupe qui était sur le plancher et la lui remit.

Lilith la porta à son nez et la renifla. Il s’en dégageait une faible odeur qui lui rappelait celle des souris. "Ciguë et beaucoup en plus, juste à l'odeur."

Il y eut un enchevêtrement de cris et ils se retournèrent tous pour voir Gara pousser les quatre servantes dans la salle à manger. Elles semblaient terrifiés par l’empereur, et essayaient de se tenir aussi loin de lui que possible.

"Que faites-vous, Gara ?" Demanda calmement Caolie, tandis qu’elle se déplaçait pour calmer une des jeunes filles qui pleurait à chaudes larmes.

"Si personne ne l'a remarqué, notre hôte est mort. Quelqu'un veut-il penser à ce que la Garde Royale de ce Palais nous ferait si cela venait à ses oreilles ? Nous ne pouvions pas risquer qu’elles se sauvent à toutes jambes pour aller donner l'alerte. Même en réunissant tous nos soldats, nous serions deux fois moins nombreux."

Lilith inclina la tête. "Il a raison." Elle chercha du regard la plus grande des quatre servantes, qui malgré tout ne lui arrivait pas même à l’épaule. "Comment t’appels-tu ?"

Les yeux bruns de la domestique firent tout leur possible pour éviter le regard intimidant de la Reine Noire.

La grande main de Lilith s’empara de la mâchoire de la jeune femme, et la força à la regarder dans les yeux. "Ton nom ?" Répéta t-elle.

Une expression confuse fut sa réponse.

"Comprend-elle notre langue ?" Demanda Ys. Elle jeta un coup d'œil vers le bas quand elle sentit un léger coup contre sa jambe. Elle vit Pei-cha lever les yeux avec espoir vers elle. Y trouvant un plaisir inattendu, elle étendit la main et commença à caresser son épaisse fourrure. Le grand chat se dressa sur ses pattes arrières et mit celles de devant sur ses genoux, apportant sa tête presqu’au même niveau que celle de Ys. Il frotta le sommet de sa tête contre son menton. Ys chuchota à son oreille, "Ouais, je t’aime aussi, Pei-cha. Tu es un beau garçon."

La Reine Noire parla à nouveau, mais cette fois en langue carnéenne, étonnant tout le monde à part Ys. L'oracle l'ajouta simplement aux cinq autres langues que la Reine Noire parlait couramment. Ys regarda les autres dirigeants autour d’elle d'un air suffisant; ils n’ont aucune idée avec qui ils traitent.

"Dis-moi ton nom."

La servante se détendit un peu, et comprit enfin. "Emelle."

"Écoutes-moi attentivement. Je veux que vous alliez vous asseoir là-bas, et que vous vous teniez tranquille. Si n'importe laquelle d'entre vous tente de s’enfuir, je vous tuerai toutes. Me comprends-tu, Emelle ?"

Emelle frissonna de terreur en entendant son nom sortir de la bouche de l’imposante Reine Noire. En se recomposant rapidement, elle jeta un coup d'œil aux trois autres domestiques, chacune d’elles lui indiquèrent qu’elles avaient aussi comprit la menace. "Oui, nous ferons tout ce que vous voulez."

"Maintenant, assis. Je m’occuperai de vous plus tard." Elle donna une légère poussée à la fille qui se dirigea vers le banc près du bar et ensuite elle examina le reste de la maison de jardin. "Je suppose que ça soit trop espérer que Bladrak se soit suicidé."

Le Proconsul renifla dédaigneusement. "Je pense ainsi. Il semblait un peu étonné de ne plus arriver à respirer." Il leva une main noueuse bien haut. "À moins que vous persistiez à penser que je me suis moi-même fait ça." Revenant encore sur sa main handicapée.

Lilith le regarda et grogna, "Tu l’as fait, Gregor. Et si tu continu à me le rappeler, je pourrais avoir envie de recommencer. Apparemment, tu n'as rien appris."

Agaroth renifla son gobelet avant de boire. "Mais qui pourrait avoir mit du poison dans sa coupe ? Il s'est servi lui-même chaque fois que celle-ci était vide. Les servantes n’ont seulement que servit le repas et rien d’autre..."

"Pourquoi Bladrak aurait-il voulu se suicider ?" Demanda Dokov. "Il voulait nous forcer à faire la paix. Bien que, ce soit un imbécile, puisque nous ne ferons jamais la paix, il en va de soit."

"Il est préférable pas de parler en mal des morts," Répliqua Caolie. "Un jour nous finiront comme lui."

"Ce jour viendra prématurément si nous laissons Hesperides séjourner ici avec nous," Claironna Merrick Nurien. Il se tourna vers Gara, "Livrons la aux Gardes du Palais, et disons leur que c’est elle la meurtrière de Bladrak, cela nous fera gagner un temps précieux. De plus il est tout à fait approprié de l’accusé. Elle a tué son mari en utilisant le même poison – soit la ciguë. Nous la leur livrons et nous partons d'ici."

Gara considéra la proposition. "Je pense …"

"Je ne me laisserais pas livré comme un pauvre agneau sacrificiel!" Dit Hesperides en poussant des cris aigus, et en tremblant de colère. "Je ne l'ai pas tué. Mais je me demande pourquoi vous continuez à insister sur ma culpabilité, Merrick Nurien." Sa dernière déclaration était remplie d'insinuation.

"Comment avez-vous réussi, Usurpatrice ?" Demanda Dokov. Il se déplaça lentement vers l’arrière de la table au cas ou.

Lilith fronça les sourcils, "Reine Noire. Réussi quoi ?"

"Tué Bladrak, bien sûr."

La tête de Ys se leva à cette accusation. "Elle n'a rien fait de telle !" Sa colère se transmit à Pei-cha qui leva des yeux hostiles vers le Chef des Quies. Quand Dokov regarda le léopard, celui-ci gronda modestement, et le Quies recula encore derrière la table loin de la Reine aux cheveux blonds.

"Ça va, Ys," Dit la Reine Noire pour la calmer.

Dokov regarda l'Amazone avec un mépris non voilé. "Vous avez fomenté tout cela, n'est-ce pas ?" Il se tourna vers les autres dirigeants, "je ne lui ai pas causé préjudice ce soir. Elle a menti pour nous distraire tous. C'était leur stratagème : nous faire lever de table, pour attirer notre attention ailleurs tandis que le petit animal de compagnie de l’Usurpatrice qu'elle est, versait le poison dans le verre de Bladrak."

"Tu as tripoté ma cuisse espèce de salopard!" S’écria Ys, indigné.

"Ça c’est ce que tu dis."

Lilith se porta à la défense de Ys, sa voix perdit quelques octaves, et se fit très menaçante. "C’est ce que je dis moi qui est important. Accuses-moi de ce que tu veux, Dokov. Mais laisse-la, en dehors de tout ça. Elle n'est pas comme nous tous."

Les yeux d'Agaroth se rétrécirent, "si vous croyez que c'est ce qui c’est passé, alors n'importe lequel d'entre nous pourrait l'avoir empoisonné. Nous, nous déplacions tous à ce moment."

Le Quies secoua lentement la tête, un grand sourire découvrit une fois de plus ses dents pointues. "Inexacte. Je ne circulais pas. J'étais attaqué par l’Usurpatrice."

"Bien, peut-être as-tu un complice," fit remarquer Ys nonchalemment pour lui retourner la faveur.

Lilith sourit d'un air satisfait, Eh bien, elle est peut-être un peu comme nous en fin de compte. "Je ne l'ai pas tué. Et Ys encore moins. Mais je ne m'attends pas à ce que n'importe lequel d'entre vous me crois. Pas plus que je crois vos pitoyable démentis."

"Je n'ai pas entendu Caolie nier quoi que ce soit," Dit Agaroth d’un ton acerbe.

"Les innocents n'ont pas besoin de se défendre," vint la calme réponse.

"Oh s'il vous plaît! Vous êtes à peine innocente. Dites-moi, comment va Tzulao ?" Répliqua Agaroth d’un ton moqueur.

Des yeux impénétrables rencontrèrent les siens. "Il est toujours souffrant, j'en ai bien peur."

"Parce que vous trouvez cela pratique qu’il le soit. Vous le maintenez drogués et comateux tandis que vous usurpé de son trône." Gara se leva et pointa un doigt accusateur vers la femme aux yeux bridés. "Vous pouvez feindre d'être une dirigeante bienveillante, mais vous n'êtes rien de plus qu'une concubine élevée fortuitement au rang d’Impératrice."

Ys observa Caolie qui ne réagit d’aucune façon aux accusations qui étaient portées contre elle. La Reine des Amazones savait qu'elle ne pourrait jamais réussir à garder un tel calme. Comme si Pei-cha avait sentit l’embarras de sa maîtresse, il prit congé de Ys et alla rejoindre Caolie.

L'Impératrice gratta l’arrière des oreilles touffues de Pei-cha, et le félin posa sa tête sur sa cuisse. "Néanmoins, je gouverne," dit-elle, en s’adressant doucement à Pei-cha, comme si ce commentaire lui était destiné.

"Parce que cette chienne vous soutient." S’écria Agaroth en pointant son index sur Lilith qui observait tranquillement l’échange.

"Notre alliance ne te regarde en rien. Et reprends ton doigt avant que je ne le te l’arrache et en fasse un hors-d'oeuvre pour Pei-Cha." La Reine Noire plaça son bras derrière la chaise de Ys. "Peu importe les relations que nous entretenons moi et Caolie, ce n’est certainement pas cela qui a tué Bladrak, pas plus que l'alliance de Xadius avec Orkenwüd ou l'alliance de Demios avec Harn."

"Alors, qu’allons nous faire ?" Demanda Ys, anxieuse de changer de sujet.

Les neuf dirigeants échangèrent des regards perplexes comme chacun d’eux évaluait leurs rivaux. "Mettons Bladrak dans sa chambre à coucher et retirons-nous pour la nuit," suggéra finalement Gara. "Nous pourrons décider quoi faire demain matin."

"Et que fait-on d'elles ?" Demanda Merrick Nurien, en indiquant les servantes.

"Nous les enfermerons dans une pièce," répondit Lilith. "Cela les empêchera d'alerter les gardes. Gardons les en vies pour préparer nos repas. Nous déciderons demain, comme Gara l'a dit, de ce que nous allons faire pour régler la situation."

Hesperides ricana, "je pense que je ferai mes propres repas, en vérité."

"Pourquoi ?" Rétorqua Merrick. "À ce que je sache, vous n’avez pas le moindre souci à vous faire Hesperides."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 3/4/2002 à 8:21:39 (#1216560)

Méga fête !!! Quelle ambiance !!! :ange:

Par Gara le 3/4/2002 à 10:12:40 (#1216901)

Ca c'est du repas avec une super ambiance :)

C'est clair Merrick toujours à se faire désirer les lilith :) Tu crois que toute les lilith ont une attirance pour les boite jaune qui trainent dans les rues aussi ? Peut être c'est génétique :D

Par Hibana Sindriel le 3/4/2002 à 11:18:03 (#1217200)

je fais un copié collé depuis la reine noire, en prévision du jour funeste de mon retour au travail après mon congé maternité, et aujourd'hui je constate qu'on en est quand même à la 167 ème page sur word:rolleyes: :D alors moi je dis: lilith fait publier directement en poche, ma ramette va y passer sinon:D et puis il y aura combien de chapitre cette fois?

lol on dirais que je râle mais en fait je suis super impressionnée et j'ai hâte de lire tout ça. pour l'instant je garde au chaud, je dégusterai dans le train .....

Par Lilith_Des_Damnés le 3/4/2002 à 17:52:18 (#1219948)

Provient du message de Hibana Sindriel :je fais un copié collé depuis la reine noire, en prévision du jour funeste de mon retour au travail après mon congé maternité, et aujourd'hui je constate qu'on en est quand même à la 167 ème page sur word:rolleyes: :D alors moi je dis: lilith fait publier directement en poche, ma ramette va y passer sinon:D et puis il y aura combien de chapitre cette fois?

lol on dirais que je râle mais en fait je suis super impressionnée et j'ai hâte de lire tout ça. pour l'instant je garde au chaud, je dégusterai dans le train .....


Faire publier ? Non, pas cette histoire, par contre, je suis à l'écriture de quelque chose de beaucoup plus élaboré, depuis... heu... environ un ans que j'y travaille... :rasta: Mais il faudra encore quelques moutures avant de l'envoyer chez l'édito.... :cool: En attendant je te souhaites bonne lecture. :lit:

Pour répondre à l'autre question c'est un 40 chapitres.... Alors, il en reste encore 28 si je sais encore compter :doute:

LDD - La droguée de l'écriture... :rasta: :monstre: :maboule:
xxx

Par Lilith_Des_Damnés le 3/4/2002 à 21:41:11 (#1221533)

Chapitre 12

"Je vais à ma chambre," annonça Hesperides d’un ton fleuri, en poussant son siège. Elle renifla dédaigneusement, évitant soigneusement de regarder le cadavre au milieu de la pièce, elle s’avança à pas mesurés vers les plateaux remplis de fruits. Prudemment elle en choisi plusieurs et les enveloppa dans une serviette de lin. "J'espère que je pourrai trouver le sommeil après toute cette agitation."

Gara souri d'un air arrogant, "Ceux qui n’ont pas la conscience tranquille ont la plupart du temps de la difficulté à dormir."

La Reine de Baazul lâcha un soupir exaspéré, fila vers les marches, et fit une sortie spectaculaire. Les autres dirigeants l’observèrent prendre congé avec divers degrés d'intérêt. Merrick Nurien abattit sa main dans le dos de Gara. "Bien dit, l’ami. Je pense que cela l’a vraiment vexé."

Gara tourna la tête légèrement pour regarder hautainement la main qui reposait sur sa cape.

Après quelques brefs moments, Merrick Nurien enleva sa main. "Je pense que je vais faire comme Hesperides." Il se dirigea à son tour vers les plateaux de fruits et se servit avidement.

Les autres en firent de même, triant méticuleusement les fruits et les morceaux de fromage qui étaient disposés sur les plateaux. Chacun d’eux observait les autres, évitant les mêmes aliments et évaluant la couleur, la texture et l'odeur des fruits assortis. Lilith se servit et servit également Ys, faisant confiance à ses instincts de survie.

C'était une scène surréaliste, décida Ys. La vue des huit dirigeants se servant à dîner tandis que leur hôte mort gisait comme oublié sur le plancher. Ses domestiques étaient assises ensemble sur un banc, et observaient avec incrédulité tandis que les invités s’affairaient comme si rien n’était arrivé.

Les dîneurs se séparèrent en trois groupes distincts : Dokov et Gregor assis ensemble, partageaient leur haine pour la Reine Noire; Gara, Agaroth et Merrick Nurien étaient fourré ensemble, et riaient vertement; Caolie se joint à Ys et Lilith.

"As-tu été toi aussi, étonnés par la liste d'invités, Lilith ?" Demanda Caolie, amenant délicatement un raisin à ses lèvres.

La Reine Noire haussa les épaules, "je ne serais pas ici si j’avais vu cette liste à priori."

Caolie hocha la tête. "L'araignée séduit l’insecte en lui offrant un idéal de beauté de par sa toile argentée."

"Et une fois qu'il s’est posé, elle revient pour le ficeler et le dévorer. J'espère éviter ce funeste destin." Continua Lilith en jetant une figue dans sa bouche, et en la mâchant nonchalamment. "Maintenant … qui crois-tu être l'araignée ici ?"

"Je vois beaucoup de toiles. Je ne sais pas encore quelle araignée espère nous prendre au piège."

Ys fronça les sourcils; Elle se demanda si Lilith et Caolie communiquaient toujours de cette façon. Et s'il en était ainsi elle se demanda si elles comprenaient vraiment ce que l'autre racontait. Pas étonnant que la Reine Noire insiste pour que je sois direct.

"Comment va ton Royaume ?" Demanda Lilith, sa voix devenant plus sévère, et sérieuse.

"Tu n'as pas reçu mon dernier rapport ?" L'Impératrice réarrangea délicatement les plis de sa robe.

"Non je veux savoir comment vont les choses qui ne sont pas dans le rapport."

Des yeux noirs se soulevèrent légèrement pour rencontrer des yeux bleus perçants. "Tout était là, Reine Noire. Tout comme ton tribut d’ailleurs."

"Bien sûr, que tout était là." La Reine Noire sourit et se remit sur ses pieds, tendant une main vers Ys. "Il est temps de se retirer. Je soupçonne que nous serons plutôt occupés demain, à essayer de sortir d’ici vivante et tout, et tout…"

"Et Bladrak ?" Demanda Ys doucement comme elles commencèrent à se diriger vers l’escalier.

"Caolie va s’occuper de lui." Dit Lilith avec confiance. Elle s’arrêta et regarda vers les quatre servantes qui étaient toujours assises, pleurant doucement sur l'épaule l’une de l’autre. "Levez-vous." L’ordre lancer en carnéen eut pour effet de les faire pleurer davantage. Lilith répéta son ordre d’une voix encore plus puissante.

Agaroth, Gara et Merrick Nurien levèrent les yeux et se tournèrent vers la commotion près de l'escalier.

"Que leur fais-tu, Lilith ?" Demanda Gara, sur un ton amusé rempli d’allusions.

En ravalant un commentaire sarcastique, Lilith se contenta de lancer un regard meurtrier vers l’ambassadeur de Xadius. Elle saisit fermement le bras d'Emelle et remit la servante sur ses pieds avec force.

Ys posa la main sur le bras de Lilith pour la restreindre. "Tu es en train de leur dire de venir avec nous, n’est ce pas ?"

"Nous devons les enfermer pour la nuit."

La Reine des Amazones inclina la tête, pour montrer qu’elle comprenait. "Mais elles seraient moins tentées de causer des ennuis si elles se sentaient en sécurité. Elles sont terrifiées, tu leur fais peur. Leur roi est mort et elles n'ont aucune raison de penser qu'elles ne termineront pas elles même de cette façon. Nous devrions les laisser savoir que nous ne leur ferons aucun mal." Pour souligner son point, elle sourit d'une manière rassurante aux domestiques, qui la reconnurent comme leur protectrice.

La dirigeante aux cheveux noirs réprima son irritation face à la faiblesse des servantes. "Ça va, ça va…" soupira t-elle exaspéré, elle leur parla à nouveau, mais plus doucement. "Reine Ys veut que je vous dise que nous ne vous ferons pas de mal. Si vous m'obéissez, bien sûr. Si vous me désobéissez, je vous transformerai en engrais à jardin. M’avez-vous bien compris ?" Elle attendit jusqu'à ce qu'elle ait vu quatre signes de tête approbateurs. "Maintenant suivez nous et ne me causez pas d'ennuis. Vous nous serez utile demain."

Lentement les quatre servantes commencèrent à suivrent les deux dirigeantes. Lilith les fit marcher à reculons les mains attachées une à l’autre. C'était très lent, mais cela les empêcheraient de prendre la fuite à coup sûr.

"C'était le plus long ' nous ne vous ferons pas de mal' que je n’ai jamais entendu," Commenta une voix douce à ses côtés.

Lilith sourit, "la langue carnéenne est plus verbeuse."

"Ouais, ouais, à une autre que moi…" Répliqua Ys comme elles approchaient lentement mais sûrement de leurs appartements. "Que leur as-tu dis ? Non, attends, ne dit rien… Tu as joué au jeu du 'Bon Dirigeant, Mauvais Dirigeant' avec elles ? C’est ça ? Reine Ys est bonne et gentille, Reine Noire est méchante et cruelle… C’est ça, n’est ce pas ? Evidemment, Reine Noire est toujours mauvaise, même si je sais que c’est faux."

La Reine Noire rit sous cape, "Bien… ouais. Mais ça fonctionne vraiment tu sais. Tout le monde à un rôle dans l’histoire, il faut des bons et des méchants, et je suis la méchanceté incarné alors..."

"C'est seulement ce que tu crois," opposa Ys, "pas ce que je crois."

Lilith secoua la tête, stupéfaite de la capacité que son oracle avait pour voir les choses sous jacente. "Bien, tu es la seule à penser cela."

"Ça ne me dérange pas. Je sais que j'ai raison."

Silencieusement elles continuèrent à marcher vers leurs quartiers, cherchant un endroit approprié qui servirait de geôle aux servantes pour la nuit. Tournant un des couloirs, elles virent une petite pièce qui servait d’entrepôt. Lilith inspecta la petite pièce, et nota qu’il n’y avait qu’une seule issu, c’est à dire la porte. La pièce était remplie de draps de lins et de produits de nettoyage. La Reine Noire enleva quelques articles qui pourraient servir d’armes où encore de levier pour ouvrir la porte. "Entrez." Ordonna t-elle. Elles lui obéirent docilement.

"Un moment." Dit Ys comme Lilith était sur le point de fermer la porte. L'oracle avait trouvé un pichet d'eau et un bassin. Elle les remit à la plus grande des quatre filles et sourit d'une manière rassurante.

La Reine Noire referma la porte et la barra avec les clefs qu'elle avait prises d’un des trousseaux que portaient les domestiques. Elle examina attentivement le chambranle et récupéra son poignard de poitrine. Entendant un rire bébête derrière elle, elle se retourna pour voir que Ys regardait avidement son décolleter. "Quoi ?"

"Comme si ta poitrine n’était pas assez dangereuse ?"

Lilith secoua la tête, reconnaissante que personne d'autre n’ait été là pour entendre le commentaire, puis retourna son attention à sa tâche. Elle coinça le poignard dans le chambranle supérieur, enfouissant profondément la lame dans le bois, empêchant ainsi que la porte soit ouverte à moins de retirer le poignard à partir de l’extérieur. "Maintenant elles resteront où elles sont. Allez viens," Dit-elle à Ys. "Continuons vers nos appartements, que je cherche un moyen de nous sortir d’ici."

"Que nous cherchions un moyen pour nous sortir d’ici." Corrigea Ys.

Lilith sourit, "C’est n’est pas ce que j’ai dis ?"

"Non, ce n'est pas ce que tu as dis, mais je vais prétendre que ce l’était."

à suivre...

Par Hibana Sindriel le 3/4/2002 à 22:52:49 (#1221980)

copié collé:D

Par Merrick Nurien le 4/4/2002 à 7:44:39 (#1223114)

Provient du message de Hibana Sindriel :
copié collé:D


C'est marrant, moi j'aurais plutôt dit que c'était excellent ! :ange:

Par Hibana Sindriel le 4/4/2002 à 12:34:25 (#1224073)

lol je cultive mon côté boulimique:D je mets tous les bons trucs de côté pour les dévorer d'un seul coup:D j'assume mes copiages collages!:mdr: :mdr: :mdr:

Par Gara le 4/4/2002 à 14:12:42 (#1224557)

Bravo encore et toujours :)

Par Lilith_Des_Damnés le 4/4/2002 à 16:56:20 (#1225334)

Chapitre 13

"Attends. Montres-moi le symbole qui veut dire Amazone," Delyna se rapprocha du scribe. Ils étaient tous les deux couchés à plat ventre, s’appuyaient sur leurs coudes, et regardaient le parchemin sur lequel écrivait le jeune homme. L'air de la nuit était frais et entrait doucement par la fenêtre ouverte, c’est pourquoi seule un mince drap était tiré jusqu’au haut de leurs cuisses laissant leur corps à moitié nu.

Le jeune homme grimaça légèrement et traça un caractère. "C'est une combinaison de 'femme' de 'guerrier'… et … 'de mythe.'"

La guerrière Amazone fronça les sourcils. "Je ne l'aime pas."

"Je pensais bien que tu ne l’aimerais pas." Le scribe regarda timidement sa nouvelle amante. Une soirée avec la jeune guerrière lui avait rapidement appris que les Amazones étaient des femmes fières. "Couches-toi," Dit-il, en la poussant pour qu’elle pose la tête sur le lit. "Voyons si tu as bien appris les autres caractères que je t’ai enseigné."

La tête bien enfouie dans le creux de ses avant-bras croisés, Delyna se plaignit d'une voix sourde, "je ne peux rien voir du tout comme ça."

Le scribe se pencha et lui chuchota à l'oreille, "Alors sens." Il plaça sa main gauche sur le robuste dos de l’Amazone, et commença lentement à tracer un caractère avec le bout de son index.

Delyna frissonna à ce contact sensuel. "Hmm … refait-le de nouveau. Je ne l'ai pas tout à fait senti." C'était un mensonge et ils le savaient tout les deux. Le caractère était simple, mais le scribe se soumis à sa demande et retraça le caractère sur la peau douce. "Dirigeant. C'est le symbole pour 'dirigeant.'"

"Cela signifie aussi Roi, oui."

"Est-ce que cela peut aussi vouloir dire Reine ?"

"Nous n'avons pas de mot pour les chefs d'états féminins." Le jeune homme frotta doucement le dos de Delyna comme s’il effaçait une ardoise. "Voici le suivant." Il dessina un autre caractère, avec son ongle.

"Voyons. C'est un nombre … je me rappelle de ça, au moins. Cinq ?" Delyna avait beaucoup de mal à se concentrer dans les circonstances.

"Non". Le caractère fut tracer à nouveau.

"Dix ?"

"Exactement".

"Dix dirigeants. Comme ici," observa la jeune Amazone. "Je me demande comment se déroule leur dîner." Elle se demandait particulièrement comment allait sa belle Reine, et comment elle s’en sortait parmi les vipères.

"Je suis certain que ça va aussi bien que cela peut aller, considérant toutes les personnalités impliquées. Merrick Nurien a essayé d'embaucher certains d'entre nous pour son propre service durant son séjour ici! Et Hesperides voulait que nous fassions sa blanchisserie!" Annonça le scribe avec indignation.

"La plupart des dirigeants sont des porcs."

"Mais pas ta Reine ?" C'était une question sincère. Le jeune homme n'avait jamais rencontré de dirigeant qui ne le traitait pas comme un objet.

Delyna soupira, s’étonnant elle-même. "Non, pas ma Reine. Ys est gentille et bonne."

"Et elle vit avec la Reine Noire." Il sursauta quand le corps sous ses doigts rit de son commentaire.

"Bien, tous les goûts son dans la nature." Delyna haussa les épaules impatiemment. "Revenons à mes leçons. Je suis une étudiante très ambitieuse."

"Je pensais que tu étais dans le cercle de lecture," chuchota le scribe. "Attends un peu." Il embrassa la peau à la base du cou de Delyna et se retourna. Il prit le pot d’encre et sa plume. Se retournant à nouveau, il s'assit sur les fesses de l’Amazone.

"Oouufff!" Le taquina le jeune femme.

Une petite bourrage vint lui secouer la tête en récompense. "Sois gentille. Ou j’arrête." Sa menace fut couronnée de succès. "Maintenant, ne bouges pas." Il plongea le bout de sa plume dans le pot d'encre et commença ensuite à écrire sur la peau de son dos. Il travaillait soigneusement, et écrit une série de symbole caernien sur toute la largeur de son dos. "Qu'ai-je écrit ?"

"Je n'en ai absolument aucune idée."

"C'est parce que tu ne faisais pas attention. Essayons de nouveau." Une autre rangée de symboles suivis au-dessous de la première ligne. "Alors ?"

Delyna fronça les sourcils; Elle avait essayé de se concentrer sur les caractères mais la situation la distrayait trop. "Quelque chose sur les dix dirigeants, mais je n’ai pas pu comprendre le reste."

"Très bien." Le scribe se pencha et souffla sur l'encre pour l'aider à sécher, provoquant un gémissement au-dessous de lui. "C’est une partie d'un poème."

"Pourquoi ne pas faire un tout autre genre de poésie ?" Répondit Delyna, incapable de résister plus longtemps. Elle était tout juste sur le point de se retourner quand la porte de la chambre s’ouvrit à la volée.

Effrayé, le jeune homme roula en bas de Delyna, en faisant tout son possible pour ne pas renverser l'encre sur lui, la jeune Amazone ou le lit. Ses yeux s’agrandirent en voyant les deux imposants guerriers qui les regardaient sévèrement sur le seuil de la porte.

"Delyna!" La voix d'Elexia résonna dans la petite chambre. "Nous avons de …" elle s’arrêta de parler net quand elle vit la scène. "Par tous les abysses du Tartare qu’est que..?" Elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire.

"N’as-tu jamais appris à frapper avant d’entrer ?" Rétorqua la jeune Amazone en refusant d'être embarrassée, Delyna étendit le bras et tira le drap sur le corps du scribe. "Kritchek." Elle salua brièvement le Capitaine qui rougissait à vue d’œil. Il se retira rapidement de la pièce.

Elexia secoua la tête, "Enfile tes foutus cuirs et sort d’ici. Nous avons du travail. Cela nous a bien pris une marque de chandelle pour te retrouver, alors ne nous fais pas attendre." L’imposante Amazone referma la porte. Bien, elle n'aura pas besoin d'une preuve pour celui là. Quelle sale petite enjôleuse, elle n’a pas perdu de temps.

Une toute autre sorte d’excitation se diffusa dans le corps de la jeune guerrière comme elle se rhabillait en vitesse. "Désolé, beauté, le devoir m’appel." Elle s'agenouilla et embrassa le scribe, comme si elle ne se souciait guère de son commandant qui attendait à l'extérieur de la pièce. Finalement elle s’éloigna. Elle lui sourit et lui fit un clin d'œil. "Merci pour la leçon."

"Tu peux avoir des leçons quand tu veux, Amazone. Et que la Bénédiction de Sélène soit toujours avec toi."

Delyna sourit d'un air satisfait, ouvrit la porte, et entra en collision avec Elexia.

"Tu en as mis du temps."

La jeune guerrière croisa les bras sur sa poitrine et haussa les épaules. "En réalité, je dirais que non, cela m'a à peine pris trois marques de chandelles. Et toi El ? Comment va ton pari ?"

Le Commandant rougit un peu et donna un coup de coude dans les côtes de Delyna. "Concentres-toi, soldat. Nous avons un problème."

"La Reine ?"

Kritchek se rapprocha plus près et baissa la voix. "Allons en parler de ça en privée."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 5/4/2002 à 23:37:42 (#1233763)

Chapitre 14

Dans leurs appartements, Lilith se tenait penché sur le bureau, étudiant la carte qu'elle s’était procurée dans la salle de lecture au rez-de-chaussée. Elle avait revêtu le peignoir de soie que lui avait offert Caolie dans sa dernière rétribution. Elle élaborait ses plans. Son doigt traça les frontières de Caern. Au nord elle repéra Orkenwüd et Baazul; le sud était peu peuplé et pas très unifié.

Elle plissa les yeux, prévoyant son destin. Orkenwüd serait facile à conquérir. Le leadership de Gregor était inexistant. Sa flotte pourrait facilement bloquer l'appui que Xadius y enverrait. Cela prendrait une lune ou deux, au maximum, pour consolider sa position et mettre Orkenwüd à sa botte.

Baazul serait plus difficile à prendre. Hesperides était astucieuse et impitoyable. Mais, elle n’avait pas de doutes sur sa victoire. La conquête d’Orkenwüd et de Baazul lui ouvrirait une voie directe pour prendre le contrôle de Caern et encore agrandir son empire. De là elle pourrait marcher sur les cités du nord-est et prendre là aussi le contrôle de tout ce coin de pays et même envahir Harn puisque le Royaume de Merrick se trouvait sur son chemin. Cela fait, Xadius, ses hommes et son peuple dépendraient d'elle pour les marchandises provenant de l'Est. Elle pourrait les affamer, les isoler et les vaincre. Elle continuerait alors vers l'ouest et s’emparerait de Demios. Elle détruirait les Quies en passant.

Bladrak, tu n’as pas idée de ce que tu as amorcé. Tu voulais une paix durable pour ton peuple, et bien, tu vas l’avoir ta paix : tous unifiée sous ma bannière cela apportera la paix, tu peux y compter. Caern sera mienne. Orkenwüd sera mienne. Baazul sera mienne. Harn sera mienne. Demios sera mienne. L’empire Oriental ou règne Caolie et les Amazones sont déjà miennes. Les Quies mourront. Xadius regrettera d’être venu au monde, je vais l’écraser comme une vulgaire coquerelle. Et ensuite je gouvernerai le monde. Étonnant ce qu'une coupe de vin peut faire pour marquer à jamais l'histoire de l'humanité.

"Qu’est ce que tu fais ?" Demanda Ys, en donnant un verre de porto à Lilith.

"Je visualise le rêve de Bladrak." La Reine Noire examina son oracle qui avait revêtu une courte chemise de nuit. Un sourire suave se dessina sur ses lèvres. "Mais cette vision n’est rien comparée à ce que je suis en train de contempler, là tout de suite." Elle vida son verre d’un trait, et saisit la taille de Ys.

"Ah ouais ?" Ys retint délibérément les bras de la Reine Noire, loin de son corps. "N’es-tu pas fatigué ?"

Un rire guttural retentit dans la pièce. "À peine". D’un mouvement rapide, elle tira Ys et la serra contre elle. Ses doigts s’emmêlèrent dans la longue chevelure blonde de sa compagne. Elle lui sourit d’un air provoquant, dans ses yeux dansait une braise ardente comme les forges. Ys haleta sous ses caresses, et quand Lilith sentit qu’elle avait capturé sa proie, elle déchira la chemise de nuit sur toute sa longueur dénudant la jeune femme qui haleta de nouveau.

"À peine fatigué.. humm … heureuse de l'entendre." Réussi à murmurer Ys.

Les mains de Lilith profitaient de la douceur de la peau sous ses doigts. Cela lui rappelait la beauté de Lighthaven, ce pourquoi elle s'était battu. Conquérir, et régner sur le monde entier était son destin. C’était une conquérante, rien ne pouvait et ne pourrait jamais lui résister. Tout comme elle allait conquérir le coeur de Ys, la faire sienne pour toujours et à jamais.

Elle laissa lentement glisser le reste du survêtement de la Reine des Amazones, le laissant choir à ses pieds. "Mes rêves sont plus près que jamais de se réalisé," chuchota Lilith, en embrassant la jeune femme de nouveau.

"Aides-moi à réaliser le mien," chuchota Ys, en tirant la Reine Noire vers le lit.

"Oh, je peux certainement le réaliser." Se vanta Lilith. Elle souleva l’Amazone dans ses bras et la jeta sur le lit, puis elle grimpa à son tour à la manière d’un chat prédateur.

"Tu crois ?" Ys poussa doucement une longue mèche noire derrière l’oreille de Lilith.

"Je sais." Un baiser suivit la vantardise. Et plusieurs autres par la suite.

"Quels sont tes rêves ?" Réussi à dire Ys au bout d’un moment.

"Le Monde. Le Monde en Entier."

L'oracle ferma les yeux, distraite par la douleur inattendue de cet aveu. Grandis, Ys. Arrête de remplir ta jolie petite tête de notions romantiques idiotes. Prends ce qu’elle te donne, c'est plus qu’elle n’en a jamais donné.

Lilith prit ce silence comme un encouragement, assumant que la Reine Amazone était comblée de ses attentions. Elle était fortement allumée à la perspective que ces petites vacances la propulseraient en réalité tout près de ses buts suprêmes. "Mienne", chuchota t-elle à l'oreille de Ys. Même Lilith ne fut plus certaine de savoir à quoi elle faisait référence, le monde ou Ys. Tout semblait lui appartenir ce soir.

Ys émit un profond gémissement, ce qui mit irrémédiablement le feu dans les veines de la Reine Noire. "As-tu des objections à ce que je tue une de tes Amazones ?" Gronda doucement Lilith, en la regardant.

"Non, je t’en pris, vas-y, tue moi, tu peux me tuer autant de fois qu’il te plaira."

Avant que Ys ne puisse réaliser quoi que ce soit, Lilith sauta en bas du lit et marcha vivement vers le balcon. Elle ouvrit la porte avec une force incroyable, tira Delyna dans la pièce, et la jeta dans la chaise la plus proche. Plaçant ses deux mains sur les bras de la chaise, la Reine Noire se pencha sur la jeune Amazone, ne tenant aucunement compte de sa nudité.

Delyna regarda le corps devant elle avant de comprendre pourquoi Ys était attirée par la Reine Noire. Elle n'avait jamais vu de corps aussi parfait, et aussi bien sculpté. La Reine Noire était un mélange impeccable de force et de sensualité.

Delyna se rendit alors compte que la plupart des gens qui avaient regardé la Reine Noire de cette façon n'avaient habituellement pas survécu pour le raconter. Elle choisit immédiatement une autre vue. Malheureusement, ses yeux se portèrent au lit.

En voyant sa Reine complètement nue, son visage s’empourpra. Là encore elle rencontra la perfection – de doux contours, de belles formes tout étaient à la bonne place. Elle compris qu’elle avait interrompu quelque chose. "Par les dieux," gémit-elle, détestant Elexia de l’avoir envoyer ici.

"Tu aimes ce que tu vois ?" Chuchota Lilith, qui n’avait rien manqué des expressions de Delyna.

La jeune Amazone secoua la tête, "Non, Majesté." Si j’aime ce que je vois ? ? ? Je veux ce que je vois ! ! ! J’arrive à peine à respirer. S’écria sa conscience.

Lilith se pencha encore plus près. "Non ?" Dit-elle incrédule. "Tu insultes ta Reine ?" Des yeux gris se levèrent pour voir la sombre dirigeante, qui était maintenant encore plus près d'elle.

"Oui ! heu… Non ! Oh ! Par les abysses … Jamais!" Elle comprit comment sa réponse avait été mal interprétée. Delyna était assez intelligente pour savoir qu’il valait mieux ne pas s'expliquer. Louanger les vertus des charmes féminins de Ys n'allongerait pas son espérance de vie en ce moment. "C'est juste que…"

"Lilith," Dit doucement Ys, comme elle se leva et s'enveloppa dans le drap fripé. "Laisses-moi faire."

La Reine Noire jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et lança un sourire rapide en direction de Ys, lui indiquant clairement le plaisir fou qu’elle avait à voir la panique de Delyna. "La chance est de ton côté, Amazone," dit-elle, en s’éloignant. Elle prit place sur le divan voisin.

Ys fit de son mieux pour maintenir une expression honorée, malgré le fait que son corps brûlait de désir pour la Reine Noire. Elle prit quelques profondes inspirations et essaya d'ignorer la dirigeante qui fainéantait sur le divan voisin, elle ne s’était même pas donnée la peine de refermer son peignoir. "Qu'est-ce qui se passe, Delyna ? Comment es-tu entré ici ? Et pourquoi es-tu ici ?"

Delyna se leva pour faire une révérence devant Ys. "Ma Reine, toutes mes excuses pour cette interruption inopportune."

"Les Interruptions sont, par définition, inopportunes, Amazone," se moqua Lilith.

Ys secoua légèrement la tête en direction de Lilith, indiquant à celle-ci qu’elle n'aidait pas du tout la situation. "Assis-toi, Delyna. Comment es-tu entré ici ?"

La jeune guerrière s’assied de façon à ne pas pouvoir voir la Reine Noire. "Ma Reine, Kritchek a découvert que vous étiez retenu ici pour un quartier de lune. Il a demandé à Elexia et moi de l'aider à pénétrer dans le palais intérieur. Nous avons examiné le périmètre et avons découvert que personne n'était assigné pour surveiller le toit du palais intérieur. Apparemment, les Carnéens ne sont pas habitués à voir des guerriers se déplacer dans les arbres. Comme c’est la spécialité des Amazones, et que déambuler dans les hauteurs sur de minces branches ou poutrelles n’est pas un secret pour nous, nous avons tout de suite saisit l’occasion." Delyna fit une pause pour ressassé ses pensées, mais en vain. Elle était trop nerveuse et tendu ce qui rendait son discours décousu, elle décida de poursuivre, si sa reine ne comprenait pas, elle n'aurait qu'à lui poser des questions voilà tout. " Ainsi … le Capitaine a jeté une lance dans le toit du palais intérieur, avec une corde, j'ai traversé comme un funambule. J'étais toujours la meilleure à ça au village. Et Elexia était trop lourde pour la corde que nous avons utilisée. Lari et Tamara s’occupent à distraire les gardes en bas tandis que Kritchek et Elexia attendent mon retour sur l'autre toit. Oh, Kritchek m'a donné un message pour la Reine Noire. "

"Parle," ordonna Lilith.

"Majesté, il l'a écrit." Elle sortit un morceau de parchemin de dessous son bustier et le lui remis.

La dirigeante maugréa quand elle prit le parchemin et s'éloigna des deux Amazones.

Le niveau de tension baissa à chaque pas qui éloignait la Reine Noire d’elles. Ys prit la place de Lilith sur le divan, ajustant le drap autour de son corps. "Comment vont les choses dans le palais extérieur ?"

"Très bien, ma Reine. Nous avons tracer une carte de l'intérieur et attendons vos ordres." Elle jeta un coup d'œil timide à son leader. "Puis-je demander ce que le Roi Bladrak espère accomplir en vous retenant à l'intérieur ?"

Ys fit une grimace un peu comme si elle venait de mordre dans un fruit pourri. "La Paix".

"Il n'y a pas très bien réfléchi, n'est-ce pas ?"

La Reine regarda un instant la jeune Amazone et ri, enchanté d'entendre quelqu'un dire tout haut l’ennuyante vérité. "Non, il n'a certainement pas réfléchit. Je pense qu'il a même été étonné de la réponse qu'il a reçu." Ys s’abstint de mentionner la mort du Roi. Elle regarda en direction de Lilith, celle-ci était à écrire sur le parchemin; Ys supposa que c'était une réponse destinée Kritchek.

Delyna commençait à se sentir un peu mieux. Tant qu'elle ne pensait pas à ce qui était sous le drap enroulé autour de Ys, cela allait très bien. L’idée lui vint à l'esprit de retourner voir le scribe ce soir, dans la mesure du possible.

"Tiens," Dit la Reine Noire, qui apparut soudainement tout près d'elle. "Donnes ça à Kritchek."

"Oui, Majesté." Delyna regarda vers Ys pour obtenir la permission de prendre congé.

"Vas, Delyna."

Heureuse de repartir en un morceau, la jeune guerrière sauta sur ses pieds. Elle salua Ys et marchait vers le balcon quand la voix de la Reine Noire l'arrêta net. "Viens une marque de chandelle plus tard demain soir, Amazone."

"Oui, votre Majesté," répondit Delyna, revivant les quelques premières minutes de son entrée dans la chambre à coucher une fois de plus. Avec encore un salut, elle partit, et grimpa adroitement dans les vignes qui étaient accroché sur le bâtiment.

"Où en étions-nous ?" Demanda Ys, en rejetant le drap sur le lit.

à suivre...

Par Gara le 8/4/2002 à 10:24:20 (#1246343)

EHLP :)

Par Gara le 10/4/2002 à 15:52:19 (#1261597)

Mais heuuuu elle est po finie l'histoire :) Alors EHLP :) :D


Ouuuiiiinnn a veux la suitehueuuuuu :sanglote:

Par Lilith_Des_Damnés le 10/4/2002 à 19:36:17 (#1263381)

Chapitre 15

Quand le matin arriva, Ys se réveilla seule dans le lit. Elle s'étira comme un chat et regarda par la fenêtre pour saluer le jour. Elles s’étaient endormit très tard cette nuit, donc Ys n'était pas étonné par la hauteur du soleil, ni de l'absence de la Reine Noire. Elle se pencha sur le rebord du lit et prit le peignoir que Lilith avait laissé traîner par terre avant de la rejoindre. En apportant la soie à son nez, elle inhala le parfum de son amante et se demanda où celle-ci pouvait bien être.

Elle ne se posa pas la question longtemps, car elle entendit des pas sur le balcon. Ys se dirigea vers la garde robe, et prit quelques instants pour choisir ce qu’elle allait porter aujourd’hui. Elle saisit une tenue couleur cuivre qui se moulerait parfaitement à son corps, et se tourna vers la Reine Noire. "Tu aimes cette tenue ?"

Lilith inclina la tête, "Absolument. Mais tu devrais te dépêcher de l’enfiler. Merrick Nurien est en route."

Fronçant les sourcils, Ys s’habilla rapidement et comme elle était à ajuster un peigne dans ses cheveux, elle entendit quelqu’un cogné avec insistance à la porte. "Tu veux que je réponde ?"

La Reine Noire secoua la tête et fit un petit geste vague. "Non; Il vaut mieux que ça soit moi."

"Quelque chose ne va pas ?"

"Tu le découvriras bien assez tôt," répondit Lilith en ouvrant la porte et en gratifiant le nouveau venu de son imposante stature. Elle examina celui-ci de la tête aux pieds d’un air contrarié, ce qui le rendit un peu plus agité qu’il ne l’était déjà. Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, comme s’il voulait vérifier que personne ne l’avait suivi.

"Est-ce que vous savez ?" Demanda Merrick Nurien; Sa voix était un mélange d'inquiétude et d'irritation.

"Oui."

"Quoi ?" Demanda Ys, essayant de ne pas paraître curieuse.

"Hesperides a disparut."

"A-t-elle traversé le tunnel, y a t-il des traces dans le sable ?" Demanda Ys comme si elle menait une enquête.

"Pas que je sache," Répondit Merrick Nurien. "Gara et moi avons été jusqu’au tunnel, en essayant de ne pas trop attirer l'attention des gardes, mais nous n’avons pu voir aucune évidence que quelqu’un ai traversé le tunnel. Aucunes traces."

Ys essaya de ne pas sourire quand elle pensa à ses Amazones. La vie dans le désert, là où les arbres étaient rare faisait que les Caernéens pensaient seulement horizontalement et non verticalement. L’habilité de grimper aux arbres ne devait jamais être sous-estimée, décida t-elle.

Lilith haussa les épaules, "Cela signifie qu'elle est ici. Probablement juste cachée quelque part. Sûrement a t-elle peur que nous la livrions aux Caernéens."

"C'est encore notre meilleure option, Lilith. Penses-y : nous remettons Hesperides aux mains des Caernéens et ensuite Baazul sera nôtre." La voix du Roi de Harn s’était réduite à un chuchotement conspirateur.

"Baazul est déjà mienne, si je le veux." Répondit la Reine Noire qui semblait plus ennuyé par la conversation qu’autre chose. "Allons tenter de retrouver Hesperides avant qu'elle ne cause plus d'ennuis qu'elle n’en a déjà fait." Elle passa une cape autour de ses épaules, sachant qu’elle portait la chose beaucoup mieux que Gara ne le pourrait jamais.

"Penses-tu qu'elle a tué Bladrak ?" Sa question s’adressait à Lilith, mais celle-ci ne répondit pas tout de suite.

Merrick Nurien renifla dégoûté. "Bien sûr que c’est elle qui l’a fait. Elle était assise à côté de lui durant toute la soirée et de plus, empoisonner ses ennemis est une deuxième nature chez elle, c’est comme ça qu’elle se débarrasse de ceux qui la gêne."

Ys écouta ses arguments, mais resta de marbre. Cela lui semblait trop facile.

La Reine Noire roula les yeux face aux commentaires du têtue Merrick Nurien. Elle le suivit tout de même hors de leurs appartements. Elle n'aimait pas l'idée qu’Hesperides se soit volatilisé, malgré ce qu’elle avait dit tout à l’heure, cela la préoccupait. En repensant à la peur bien réelle que la petite femme avait démontré au dîner, Lilith pensait que c’était peu probable que la Reine de Baazul se soit délibérément isolé des autres. Hesperides sait très certainement que les gens sont beaucoup plus faciles à éliminer quand ils sont isolés. Elle n’est pas si stupide.

Ils retournèrent à la maison de jardin où les autres dirigeants ainsi que les servantes étaient réunies. Les domestiques déposaient des plateaux de nourriture sur la longue table sous les yeux vigilants de Caolie et d’Agaroth. Dokov et Gregor étaient resté devant le bar, et versaient un liquide ambré dans leurs gobelets.

Gara, quant à lui, était étendu sur le dos, sur un des longs bancs. Les mains jointes derrière la tête, celles-ci lui fournissaient un oreiller de fortune. Il observait le mouvement de sa poitrine tandis qu’il respirait, et regardait les médailles qui y étaient fixées monter et descendre. Personne ne prêta une attention particulière quand Lilith, Ys et Merrick Nurien arrivèrent, à part Pei-cha. Le léopard des neiges se leva de sa position à côté de la chaise de Caolie et se dirigea vers Ys.

Pei-cha se dressa sur ses pattes arrières et les plaça sur les épaules de Ys. Le grand fauve se retrouva nez à nez avec la Reine des Amazones. Stupéfaite elle fit un pas en arrière, étonné par son mouvement et par le poids de celui-ci. Ce fut seulement la main de Lilith qui s’appuya sur son dos qui l'empêcha de tomber. Pei-cha émit un ronronnement bas, et frotta ensuite sa joue contre Ys.

Maladroitement, la jeune femme mit ses bras autour du léopard et lui donna un baiser sonore. Sa fourrure était épaisse, mais étonnamment douce.

Merrick Nurien observait la scène avec intérêt, "Vous semblez être très attirer par les bêtes sauvages, Reine Ys." Il se dépêcha de se déplacer vers les plateaux de nourriture avant que Ys ou même Lilith ne puissent répondre à son commentaire.

Le chat commençait à devenir trop lourd pour l'oracle, mais Pei-cha ne montrait aucune intention de se déplacer. Son menton s'était reposé sur son épaule et sa queue s’était enroulé autour de ses chevilles.

Lilith étira le bras afin d'aider Ys à se débarrasser du félin, mais s'arrêta brusquement quand un grondement sortit de la gorge du chat et que ses yeux bleus glacials rencontrèrent les siens. Elle ne craignait pas l’animal, mais plutôt que Ys soit blessé accidentellement. "Je pense qu'il est heureux où il est," chuchota Lilith, sa voix contenant une note amusée.

"Il est lourd." Elle caressa vivement sa fourrure, essayant de lui communiquer son affection. "Il est temps de redescendre maintenant, mon chéri," chuchota-t-elle dans son oreille touffue. Pei-cha se retira. Il lança un regard mauvais à la Reine Noire, en retroussant ses babines et en découvrant ses canines puis il retourna tranquillement aux pieds de Caolie.

"Je crois qu'il ne m'aime pas beaucoup," nota Lilith.

"Il a de la compétition", dit Ys. "Je pense qu'il essayait de marquer son territoire, c'est un charmeur."

"Un peu plus et il te sautait dessus Ys." Grimaça Lilith un peu dubitative.

Ys sourit à belles dents et regarda la grande femme aux cheveux d’ébènes, "Un peu comme l’a fait quelqu'un que je connais cette nuit." Au regard indigné de Lilith, elle sourit de plus belle et plaça sa main sur l'avant-bras de celle-ci.

"Apparemment il se prend pour ton protecteur. Dans sa tête, tu lui appartiens."

"Je lui en suis très reconnaissante. Tout comme à toi d’ailleurs, vous êtes de très bons protecteurs." Elle baissa la voix pour s’assurer que seulement Lilith puisse l’entendre, "Mais c’est à toi que j’appartiens."

Le cœur léger et un petit sourire aux coins des lèvres, la Reine Noire les mena à la table, où elles saluèrent Caolie et Agaroth. Peu de choses se dirent tandis qu’elles remplissaient leurs assiettes et commencèrent à manger. Les autres faisaient de même et chargeaient leurs plats de fruits, de fromages, de pains et de viandes fumées.

Les servantes savaient qu’elles devaient rester à la vue de tous en tout temps et s’occupaient à remplirent les gobelets et les plateaux. Ys remarqua qu'elles se tenaient loin de Dokov, elle se demanda ce qu’il avait bien pu faire pour les effrayer. Elle eut un frisson dégoûté à la pensée qu’il puisse les avoir traité comme il l’avait traité hier soir.

Lilith examina la table, notant la nouvelle assignation des sièges. Le Quies avait sagement décidé de s’asseoir loin d'elle, et avait prit la place d’Hesperides. Ce qui la ramena à la Reine de Baazul. "Nous devons retrouver Hesperides." Dit-elle d’une voix irritée.

Gregor haussa les épaules, "Elle viendra quand elle sera assez affamée. Elle semblait terriblement concernée par son ventre hier soir."

"Tu devrais te regarder avant de parler." Murmura Agaroth, jetant un coup d’œil méprisant à l'homme obèse.

"Elle est ici quelque part," répondit Gara la bouche pleine de pain et en faisant un geste vers les jardins environnants.

Soupirant, Lilith se leva. "J'ai l'intention de la retrouver." Elle regarda significativement Ys qui s’enfournait un raisin dans la bouche, celle-ci se leva pour signifier qu’elle l’accompagnerait.

"Je vais t’aider," offrit inutilement Ys. Elle saisit une poignée de raisins et suivit la dirigeante.

Ensemble elles errèrent dans les jardins. Ceux-ci étaient disposés en quatre sections distinctes, chacune avec son propre thème. Le coin au sud-ouest était un immense labyrinthe de haie et c’était là que se trouvait la maison de jardin. Le coin du sud-est débordait de fleurs multicolores arrangées de façon très complexe dans des plates bandes nivelées. Avec un regard glacial, Lilith balaya l’immense jardin de fleurs des yeux. Elle insista pour marcher dans les hautes et étroites plates bandes. Lilith croyait qu’Hesperides serait plutôt à l’horizontale quand elle la retrouverait.

Un lac était situé au cœur des quatre immenses secteurs. L'eau était froide et cristalline. Le long du mur nord elles pouvaient voir une pente rocailleuse et abrupte, construite pour ressembler à une falaise. L’eau s’écoulait avec force de son sommet, créant ainsi une grosse chute d'eau artificielle.

La Reine Noire et son oracle se tenaient debout sur le côté occidental des chutes, et observaient l'eau cascader vers le lac. Ys était visiblement impressionné. "C'est absolument fabuleux, n'est-ce pas ?"

Lilith inclina lentement la tête, "Ça l’est." Ses yeux se portèrent aux deux tours qu’elle pouvait distinguer un peu plus au nord. Elle savait que ça devait être l’endroit où l'eau était pompée au sommet du mur. Elle se demanda combien d'esclaves cela prendrait pour maintenir la circulation d'eau dans les jardins jour et nuit. Lilith regrettait que Bladrak ne soit pas là pour lui expliquer comment cela fonctionnait. Était-ce une espèce de machinerie ingénieuse qui fonctionnait indépendamment ? Elle en doutait, puisqu’elle n’avait pas vu de rivière pour alimenter les chutes. À moins que Bladrak ait des esclaves qui transportaient l'eau de la rivière Euphrates jusqu’au-dessus du mur dans un énorme réservoir ? Si s’était le cas, la Reine Noire considérerait cela comme une perte énorme et impardonnable de ressources.

"Je regrette que nous n'ayons pas d’aussi belles chutes d'eau à Lighthaven," Soupira l'oracle. Elle aimait particulièrement la bruine qui montait de la surface de l'eau. "Je pense que je n’en ai jamais vu d’aussi grosse auparavant."

Lilith sourit malicieusement, "C’est juste que tu ne sais pas où les chercher, Ys." La grande femme donna une petite bourrade à son oracle et commença à les mener dans un secteur boisé de la région nord-ouest. "Allons viens, je ne pense pas qu’Hesperides se cache dans la chute d'eau."

Elles marchèrent dans le boisé, et furent vraiment impressionné de voir à quel point il était dense. Une fois qu'elles furent à au moins trente toises, le boisé s’obscurci davantage. La lumière arrivait à peine à filtrer au travers des branches d’arbres qui formaient un écran opaque. Ys frissonna légèrement en réponse à la baisse de température. La Reine Noire enleva sa cape et la drapa autour des épaules de sa compagne. Ys sourit pleine de gratitude tandis que la chaleur se diffusait en elle.

Il vint à l'esprit de Lilith que se serait un endroit parfait pour se cacher. Une marque de chandelle plus tard, elles ressortirent de la forêt. Elles n’avaient pas vraiment pu fouiller l’énorme boisé en entier, mais Lilith était certaine qu’Hesperides n'était pas le coin.

Elles marchèrent autour du lac et se rendirent vers les limites du secteur nord-est, cette région était tapissée de plantes tropicales. Ys fut une fois de plus impressionné par la végétation luxuriante, les palmiers, les bambous et les plantes à grandes feuilles. En entrant plus profondément dans ce secteur, elles trouvèrent un petit étang et une petite hutte de prière. L'étang était rempli de poisson aux couleurs bigarrées qui nageaient insouciants des intrigues qui se déroulaient dans les jardins. "J’aurais vraiment apprécié ce voyage et toute cette magnificence si Bladrak n'avait pas eu la mauvaise idée de mourir."

Lilith lui jeta un coup d'œil furtif et sourit, étonnée de son humour. "Je sais ce que tu veux dire."

"Comment allons-nous, nous en sortir, Lilith ?"

"Viens, asseyons-nous un instant." La Reine Noire les mena dans la hutte de prière et s'installa sur le petit banc prévu pour les prieurs. "J'ai ordonné à Kritchek de prendre des dispositions pour notre départ. Une fois que nous, nous serons assurer d’une voie sûre pour sortir de la ville, nous partirons."

"Sans découvrir qui a tué Bladrak ? Tu ne veux pas démasquer son meurtrier ?"

"Pas tant que ça. Je suis plus concerné par la façon dont nous allons pouvoir nous sortir d’ici vivante et en un seul morceau."

"Les Caernéens croiront que tu l'as tué si nous fuyons, tu ne crois pas ?"

"Franchement, je me moque royalement de ce qu'ils pensent, Ys. Nous ne sommes pas en sécurité ici d'une façon ou d’une autre. Une fois qu'ils découvriront que leur roi est mort, nos vies à tous seront mit à l'amende. Je n'ai pas l'intention d'être ici quand ils découvriront la vérité."

"Mais si nous découvrons la vérité et trouvons l’auteur de ce crime, cela ne serait pas mieux ?" Les yeux d'Ys brillaient d’une lueur résolue. "Autrement, Caern considérera Lighthaven comme son ennemi. Tu as des relations commerciales importantes avec Caern, et ça depuis le début de ton règne. Il ne faut pas que tu perdes tout ça."

La Reine Noire allongea ses longues jambes et les croisa aux chevilles, puis elle fixa le bout de ses bottes, comme si celles-ci pourraient lui fournir des conseils. "Les affaires et le commerce sont inutile pour les morts. Mais-" elle leva une main comme Ys était sur le point de l'interrompre - "tu as un très bon point." Elle porta ses doigts sur les lèvres de l'oracle pour l’empêcher de lui couper la parole. "Voici ce que nous ferons : nous essaierons de trouver qui l'a tué. Mais, si nous pouvons partir d’ici sans risque avant que nous le trouvions, nous partirons. Et je ne veux pas que tu argumente avec moi quand ce moment sera arrivé."

Ys embrassa les doigts contre ses lèvres. "Marché conclut". Elle donna une légère tape sur sa cuisse, se leva, puis regarda tendrement vers la dirigeante qui se prélassait. "Viens allons, trouver Hesperides avant qu'elle ne cause encore plus d’ennuis."

"Je ne pense plus qu'elle puisse jamais en faire," murmura Lilith pour elle-même.

à suivre...

Par Ys la Maudite le 10/4/2002 à 20:32:53 (#1263771)

Courage Lilith j arrive bientot a la fin de la premiere partie je pourrai lire les jardins suspendus dans peu de temps !!

Merci c'ets un régal

Par Lilith_Des_Damnés le 10/4/2002 à 21:52:34 (#1264320)

Merci pour les encouragements Ys... Contente que tu te régale :D

Merci aussi à Gara et Merrick et Hibana :D

Par Lilith_Des_Damnés le 10/4/2002 à 22:05:24 (#1264431)

Chapitre 16

Midi sonna quand les deux femmes revinrent de leur recherche dans les jardins, à l’évidence, elles n’avaient découvert aucune trace de la Reine de Baazul qui s’était volatilisé comme par enchantement. Tandis qu'elles se rapprochaient de la maison de jardin, Gara et Merrick firent leur apparition derrière elles.

"Ça ne fait aucun sens," murmura Merrick Nurien.

"C’était un vieux fou," répondit gaiement Gara, même s'il regrettait toujours que ce soit lui et non Xadius qui soit prit dans ce foutu palais.

"Qu'est-ce qui n'a pas de sens ?" Demanda Ys, sa curiosité piquée à vif.

Merrick fit un grand geste, vers les jardins et le palais intérieur. "Qu'il n’y ait seulement qu’un endroit pour entrer ou sortir d’ici."

"Peut-être se sentait t-il plus en sécurité comme ça," théorisa Gara. "Il pensait peut-être que c'était inutile d’avoir une autre sortie pour battre en retraite."

"Alors ça ferait de lui un imbécile et d’où lui viendrait son sobriquet de ‘Renard’ alors." Dit Merrick.

Lilith était d’accord avec Merrick. "Il mérite son sobriquet, croyez-moi. Les Renards ont habituellement beaucoup de trous qui mène à leurs tanières. Seulement, vous ne les avez pas trouvés, voilà tout."

À cela, Gara s’indigna. "Je sais parfaitement comment mener une recherche, très chère Usurpatrice."

Ys s'interposa à ce moment, "cela sent vraiment bon, je me demande ce que les servantes nous ont préparé ?" Elle prit le bras de la Reine Noire, et la tira vers le haut des escaliers puis vers la grande table. Elle fut heureuse que Lilith se laisse emmenée loin de son antagoniste sans trop rechigner. Cependant, elle ne vit pas le petit sourire mesquin que la grande femme lui destina par-dessus son épaule.

Elles retrouvèrent les autres en train de lézarder dans la maison de jardin, et Lilith secoua la tête. "J'ai l'intention de fouiller le palais intérieur pour retrouver Hesperides. Si vous ne me voulez pas que j’examine vos quartiers sans vous, je vous suggère de bouger vos culs terreux et m’aider."

"Comment oses tu!" Agaroth se leva d'un bond, apparemment très courroucé. "Tu es insultante ! Pendant que tu étais parti te balader avec ta petite concubine, j’ai aussi été fort occupé, pour ton information !"

"Insultante… Tu trouveras ce mot faible si je décide de vraiment m’y mettre, Agaroth." Lilith s’avança vers l’homme aux cheveux frisés. "Et qu'as-tu fait ce matin, dis-moi ?" Son ton impliquait très explicitement que quoi qu’il ai fait, cela ne pouvait pas avoir été d’une grande utilité, du moins, ça c’est s’il avait fait quelque chose.

Ys se trouva inopinément gêné par la déclaration d'Agaroth. Cela ne l'a dérangeait pas qu'Agaroth omette de la désigner par son statut royal, ou même qu’il la tutoie, mais déclarer haut et fort qu’elle était la concubine de la Reine Noire, sans aucunes considération à son égard, cela la fit tiquer. Et ça, même si ce n'était pas un secret qu’elle et Lilith étaient amantes étant donné que Lilith s’était montrée plus que claire sur cette formalité. Elle trouvait cela très irrespectueux, et se demanda ce que la Reine Noire pensait du commentaire d'Agaroth, mais elle savait qu’elle avait mieux à faire que le demander.

"Gara et Merrick ont cherché d'autres sorties." Répondit celui-ci.

Lilith haussa les épaules, "ça je le sais déjà. Je te demandais ce que tu avais fait toi. Pas ce qu'ils ont fait eux."

Agaroth se leva à sa pleine hauteur, mais malgré tout il était toujours plus petit que la Reine Noire. "Je observé... heu... les jardins, voilà."

"Dommage que ce soit quelque chose d’inutile." Répliqua Lilith qui commençait à en avoir vraiment marre.

Caolie se racla la gorge. "Je serais heureuse de t'aider dans tes recherches, Lilith. Je suis sûr que chacun d’entre nous sera heureux de se distraire un peu." Ses yeux se tournèrent vers Dokov et Gregor. L’aversion qu’elle leur portait était tout à fait visible. "Resté assis ici, à surveiller les domestiques, n’a pas été très constructif." En vérité, si elle était restée ici, c’était purement et simplement pour garder un œil sur le Quies qui cherchait la moindre occasion pour s’en prendre aux servantes. Il était impératif que celui-ci ne reste pas seul avec les jeunes femmes.

"Finissons en avec tout ça, et nous pourrons revenir ici et manger." Fini par dire Gara.

La recherche consista en un examen superficiel de chacune des pièces. Les dirigeants voulaient vraiment se disculper par cet acte et tous coopérèrent. Après un court laps de temps, ils étaient à nouveau réunis dans la maison de jardin.

Gregor libéra un profond soupir tandis qu’il s'installait sur un des divans. "Elle est plutôt radine. Je veux dire, ce stratagème désespéré pour attirer l'attention …"

"Je ne pense pas qu’Hesperides fait tout cela uniquement parce qu'elle se sent négligée," s’opposa Ys.

"Elle doit forcément être dans les jardins."

"J'ai regardé, Gara. Elle n'est pas là," gronda Lilith, n'aimant pas trop l’air de défi de l’ambassadeur de Xadius.

Dokov siffla de dérision. "Tu n’es pas infaillible, Usurpatrice."

Elle se retourna brusquement ce qui fit gonfler sa cape, tira un poignard de sa botte gauche et l'a tint devant lui d'un air menaçant. "Et toi tu n'es pas immortel."

Merrick Nurien se retrouva malgré lui dans le rôle du conciliateur, quand il se posta entre les deux dirigeants. "Y a-t-il un endroit où nous n’avons pas pensé regarder ?"

"Nous avons regardé dans toutes les pièces," répondit Agaroth.

"Pas toutes," dit calmement Caolie. "Nous n'avons pas regardé dans les quartiers de Bladrak."

"Oh, ouais, franchement, pourquoi se cacherait t-elle là ?"

"Agaroth, ferme là," ordonna Merrick Nurien. "Allons plutôt voir."

Le cortège, au complet incluant les domestiques et le léopard des neiges, traversèrent le palais intérieur, jusqu’à la grande suite où logeait le corps du Roi de Caern. Les douze personnes entrèrent dans la pièce, les quatre domestiques s’inclinèrent devant le corps couvert de leur leader mort. Une d'entre elles commença à pleurer, chagriné pour son monarque et pour la situation dans laquelle elle se trouvait.

Dokov et Gregor s'installèrent dans des chaises, ennuyées par l'affaire toute entière. Agaroth resta sur le seuil de la porte, et s’occupa de surveiller avec vigilance les domestiques, comme il l’avait fait toute la matinée en fait. Gara se déplaça dans la suite, à l’affût de la moindre cachette où aurait pu se dissimuler la Reine de Baazul. Caolie et Ys étaient debout côtes à côtes, et réfléchissait sur l’endroit où aurait pu se cacher Hesperides. Pei-cha était posté entre les deux et se contentait des attentions qu’elles lui donnaient de temps à autre. Merrick Nurien était sorti sur le grand balcon et le passait au peigne fin dans le but de trouver n'importe quel indice. Lilith était debout au milieu de la pièce et regardait toute cette agitation.

Les deux hommes revinrent de leurs explorations et haussèrent les épaules. "Si elle était ici, elle ne l’est plus à présent," annonça Gara.

"C’est impossible. À moins qu'elle n'ait trouvé une autre sortie."

"Je ne pense pas que ça soit le cas, Merrick," répondit Lilith, comprenant enfin l'évidence.

"Alors où est-elle, Reine Noire ?"

Lilith marcha jusqu’au lit et souleva le drap pour exposer le cadavre d’Hesperides. En regardant sobrement les autres qui étaient maintenant plutôt effrayés, elle haussa les épaules, "je pense que la meilleure question est : où est Bladrak ?"

à suivre...

Par Gara le 11/4/2002 à 10:07:32 (#1266595)

*clap clap clap* Bravo bravo :)

vivement la suite :D

Par Lilith_Des_Damnés le 11/4/2002 à 20:05:00 (#1270173)

Chapitre 17

Le Quies devint tout à coup très intéressé à ce qui se passait dans la pièce quand Lilith trouva le cadavre d’Hesperides sous le drap. Il fixa le corps inerte pendant quelques instants avant de tirer une petite dague de sa ceinture. Il s’approcha près du lit, et se tint debout aux côtés de la Reine Noire puis jeta une fois de plus un regard au cadavre. "Comment savoir si elle est vraiment morte ?"

Lilith mit sa main au-dessus de la bouche et du nez d’Hesperides et attendit. "Elle ne respire pas."

"Bladrak ne respirait pas non plus." Il fit encore un pas vers le corps, et trancha la gorge de la Reine de Baazul avec sa dague. La chair morte se sépara mollement, aucun sang ne s’écoula de la blessure.

Ys haleta à la vue et Pei-cha lâcha un grondement sourd, ressentant son horreur.

"Qu’est ce que tu fais ?" Lilith saisit le poignet du Quies d'un coup, et augmenta la pression jusqu'à ce qu'il lâche sa dague et qu’elle l’entende cliqueté sur le plancher.

"Maintenant nous savons qu'elle est morte," gronda-t-il, sa respiration augmenta tandis qu’il prenait un malin plaisir à laisser son regard errer sur les formes de Lilith qui était maintenant tout près de lui.

La Reine Noire poussa le Quies loin d'elle en grognant de dégoût, donna en même temps un coup de pied à la dague en direction de Ys, qui, elle le savait la ramasserait.

Tout le monde se mit à parler en même temps. Les accusations commencèrent à se multiplier sur qui avait tué Hesperides et l'avait déposée dans la chambre de Bladrak. Plusieurs de celles-ci impliquaient Merrick Nurien, qui avait le plus à tirer de la mort de la Reine de Baazul.

Caolie se racla la gorge, et réussit d'une façon ou d'une autre à attirer l'attention de tout ceux qui était dans la pièce. "Je pense que nous ne devrions pas accuser qui que ce soit à tort ou à travers."

"Nous ne le faisons pas," répliqua Agaroth, ayant été un des plus fervent accusateur de Merrick Nurien.

"En réalité, oui, c’est ce que vous faites." L'Impératrice se déplaça gracieusement jusqu’au chevet de la morte. Elle enleva son écharpe et enveloppa le cou d’Hesperides, cachant la blessure posthume qu’on lui avait infligée. Elle remonta une fois de plus le drap sur la tête de la Reine. "Hesperides est dans le lit de Bladrak. Et Bladrak n'y est plus. Cela ne semble pas forcément indiquer que ce soit Merrick Nurien qui l'ai tuée."

"Êtes-vous en train d’essayer de nous dire que c’est Bladrak qui l’a fait ?" Demanda Gara.

"Je pense que c’est une conclusion envisageable."

"N’avez-vous pas dit qu'il était mort ?" Cracha Gregor en levant sa main potelée et en pointant un doigt crochu vers la femme aux yeux bridés. "Maintenant vous dites qu'il est vivant, et qu’il pourrait avoir tué Hesperides. C'est très pratique pour vous."

"Agaroth a aussi dit qu'il était mort," leur rappela Ys. Elle n'avait pas passé beaucoup de temps avec l’Impératrice Caolie, mais elle sentait qu’elle devait la défendre néanmoins. Quand elle rejoignit la petite femme au chevet de la morte, Pei-cha frotta sa joue contre sa cuisse.

"Et l’Usurpatrice Sombre a dit qu'il avait ingéré de la ciguë," ajouta Agaroth, peu disposé à être un des deux suspects.

"Sa tasse contenait de la ciguë. Je l’ai sentit."

"Évidemment," Intercéda Gara, "il se peut qu’il ne l'ait pas bu. La question est : où est-il maintenant ?"

Lilith croisa les bras sur sa poitrine. "Nous savons qu'il n'y a personne de caché dans le palais intérieur ou dans les jardins."

"C’est ce que vous dites, Usurpatrice," siffla Gregor.

"Expliquez-vous, Proconsul." Dit Gara.

"Vous dites que personne n'est caché dans les jardins, mais je n'ai pas confiance en vous. Et j'ai dix bonnes raisons à ça." Il leva ses mains bien hautes encore une fois, pour montrer ses doigts crochus. "Pour tout ce que nous en savons, vous et Bladrak, avez mit au point ce petit scénario pour vous débarrasser de vos ennemis. Il a feint la mort. Vous faites dire à votre petit chien de poche," il fit un geste vers Caolie, "qu’il est mort. Vous et votre putain Amazone nous dites alors qu'il ne se trouve nulle part dans les jardins. Nous savons tous qu’elle fait bien plus qu’écarter les jambes pour vous, elle dit et fait tout ce que vous lui demandez, c’est évident. Alors ensuite vous tuez Hes-"

Gregor était si absorbé par son discours qu'il ne vit pas l'approche rapide de la Reine Noire. Avec une force inouïe, Lilith gifla le proconsul du revers de la main. Sa tête fut projetée sur le côté et un bruit d'os brisé retentit dans la pièce. Du sang gicla de son nez et de ses lèvres, éclaboussant son menton et sa poitrine de liquide rouge brillant.

De l’autre côté de la pièce, Ys tressaillit à la violence du coup porté pour sa défense. Son estomac se resserra et elle eut un haut le cœur. Elle crut un instant qu’elle allait vomir. En tremblant, elle s'assit sur le tabouret voisin et prit Pei-cha par le cou, essayant de se changer les idées.

Lilith saisit le menton du gros proconsul et le serra jusqu’à ce qu’il ouvre le bouche, aussi rapidement que les éclairs vrille le ciel elle attrapa sa grosse langue charnue entre son pouce et son index et tira sur celle-ci. "N’insulte plus jamais Ys. Si jamais tu recommences, je t'arrache la langue et te la fais manger. Compris ?"

Gregor ne répondit pas.

De son autre main Lilith donna un coup à sa mâchoire inférieure, ce qui lui fit mordre sa propre langue. Il gémit de douleur et s’étrangla à demi avec le sang qui lui remplit la bouche. "Réponds-moi, espèce de sale larve gélatineuse !" Même avec la langue prit dans l’étau de fer que formaient les doigts de la Reine Noire, le proconsul réussit à balbutier une réponse compréhensible, "Whwouiii".

Elle relâcha sa prise sur sa langue et essuya ses doigts sur sa tunique. "Fais-lui des excuses".

De nouveau, Gregor hésita sottement à obéir. En conséquence il subit une autre gifle du revers de la main, cette fois sur l’autre joue. Suffoquant, il parla finalement, "je suis désolé … Reine Ys." Le Sang et la salive qui s’étaient agglutiné sur ses lèvres fut projeté en petites gouttelettes devant lui comme il parla. Heureusement, il s'était rappelé d’utiliser son titre royal, ce qui lui évita une autre attaque.

Agaroth fit quelques pas vers eux, comme s'il pouvait maintenant intervenir.

Il fut accueillit par la pointe de l'épée de Lilith qui lui piqua la gorge. "Recule, Agaroth. Ne te mêle pas de ça."

Sagement, le leader de Demios se figea sur place, il n’avança pas, et il ne recula pas. Il comprit qu’un seul mouvement de sa part serait interprété comme une menace. En essayant de ne pas montrer qu’il avait une trouille bleue, il attendit que passe le danger.

Il y eut le son d'autres épées tirées, tout un chacun se prémunissaient contre la colère de la Reine Noire qui pourrait aussi bien se retourner contre eux. Ys balaya la pièce des yeux et vit Gara, Dokov et Merrick Nurien épées brandit, en position défensive. La tension qui régnait dans la pièce, tenait fermement les occupants dans sa poigne.

"Il y a plusieurs défauts à votre théorie, Gregor," répondit calmement Caolie, comme s'il n'y avait aucun danger imminent. "D'abord, Agaroth a aussi certifié la mort de Bladrak. Il doit lui aussi faire partie du complot, ou il a menti pour sa propre gouverne. Deuxièmement, vous impliquez que nous cherchions tous Bladrak ce matin, quand, en fait, nous ne savions pas qu’il était manquant à venir jusqu'à maintenant. Troisièmement, vous avez déclaré que c'était la Reine Noire qui avait tué Hesperides. Il n'y a aucune preuve pour fonder cette allégation. N'importe lequel d'entre nous pourrait l'avoir tué."

"Je n’aurais pas pu," répondit Dokov. "J'étais avec vous toute la matinée dans la maison de jardin." Il était toujours ennuyé que l'impératrice l'ait surveillé toute la matinée l’empêchant de se divertir et d’assouvir ses bas instincts.

"Pas toute la matinée, Dokov. Et certainement pas, toute la nuit. Nous ne savons pas depuis combien de temps Reine Hesperides est morte. Vous pourriez aussi bien l'avoir tuée pendant la nuit, venir la mettre dans le lit de Bladrak et vous joindre à nous dans la maison de jardin comme si rien n’était ce matin."

"Nous avons tous été seuls à un certain moment," Agréa Merrick Nurien.

"Pas tous," répondit Lilith. "Reine Ys et moi avons été ensemble toute la nuit ainsi que toute la matinée."

En entendant l'affirmation de la Reine Noire, les sourcils de Ys se froncèrent. Elle ne dit rien, ne voulant pas contredire la dirigeante.

Agaroth haussa les épaules et grimaça, en s'éloignant de l'épée de la Reine Noire. "Avec tout le respect que je vous dois, Reine Noire, cela ne prouve rien, du moins pas pour moi. Je ne sais pas ce qu’en pensent les autres."

Gara hocha la tête, "je suis d'accord avec vous, Agaroth. Personne n'a d’alibi. Bladrak Inclut."

Le Quies se laissa mollement tombé sur une autre chaise et mit son épée en travers de ses genoux. "Si Bladrak est vivant, alors partons."

"Ne soyez pas ridicule," répliqua Agaroth. "Nous ne pouvons pas partir sans Bladrak. Il doit annuler son ordre de tuer toute personne qui tentera de traverser le tunnel."

Le Quies fronça les sourcils, mais ne répondit pas.

Un sourire attristé apparut sur le visage de Merrick Nurien. "Ainsi, nous sommes toujours prit au piège ici, mais maintenant nous avons un cadavre différent et un hôte disparu. Je pense que Dokov a avec bonté empêchée Hesperides de pouvoir ressuscité. Cela dit, qui sera le suivant ?"

"Pourquoi supposez-vous qu'un autre mourra ?" Demanda Gara.

"Pourquoi Bladrak se donnerait t-il toute cette peine dans ce cas alors ? Il nous fait venir ici, nous enferme dans son palais intérieur et disparaît. Il s'assure que nous soyons incapables de quitter les lieux, peu importe ce qui se passe. Maintenant voilà sa voisine du nord morte. Pourquoi devrions nous nous sentir en sécurité ? Vous pensez qu'il réapparaîtra comme par enchantement en criant 'Surprise!' Et qu’il nous laissera tous retourner tranquillement à la maison ?"

"Merrick Nurien a raison, nous sommes tous en danger," répliqua Agaroth. "C'est peut-être la façon qu’a trouvé Bladrak pour se débarrasser de ses ennemis."

Réalisant que tous les dirigeants semblaient d'accord avec lui, Merrick Nurien continua. "Nous devons chercher de nouveau."

"J'ai cherché," gronda Lilith, se sentant offensé.

Caolie inclina la tête pour montrer son consentement, "je suis d'accord avec Merrick Nurien, Lilith. Vous cherchiez Hesperides, pas Bladrak. Maintenant, nous devons essayer de trouver quelqu'un qui ne se cache pas juste par peur, mais qui se cache comme un assassin le ferait."

Quelque peu calmé, la Reine Noire hocha légèrement la tête. "D’accord".

"Nous devrions aussi essayer de trouver une issue," ajouta Gara. "Je ne pense pas que Bladrak se soit contenter d’une seule voie d’accès. Ce serait trop dangereux. Il aurait au moins prévu une autre sortie. Nous devons trouver sa sortie d’urgence et l'utiliser."

Un à un les dirigeants quittèrent la pièce, en discutant ensemble. Bientôt il ne resta que des femmes dans la pièce. Les servantes étaient assises ensemble sur le plancher, et fixaient les trois dirigeantes femelles avec divers degrés d'intérêt.

Ys passa près de la Reine Noire et l'embrassa, comme elle avait voulu le faire depuis que le corps d’Hesperides avait été profané par Dokov. Les bras de la Reine Noire se refermèrent autour d'elle et Lilith la serra pour la rassurer et l’apaiser. "Ça va bien se passer, Ys." Elle déposa un baiser au sommet de sa jolie petite tête blonde.

"Que penses-tu vraiment de Bladrak, Lilith ?" Demanda Caolie après un moment.

Lilith qui tenait toujours l'oracle dans ses bras, la serra encore plus quand la jeune femme essaya de se retirer. "Ça ne ressemble pas à quelque chose que ferait Bladrak. C’était un fin Renard soit, mais ce n'était pas vraiment un prédateur. C'est pourquoi son royaume a survécu si longtemps. Il s’est toujours intéressé à ses frontières, uniquement à ses frontières, et à personne d'autre. Nous faire venir tous ici dans l’intention de nous tuer pour arriver à ses fins ne lui ressemble guère."

L'impératrice réfléchit à la réponse. "Peut-être voulait t-il s’assurer de son legs. Il était très passionné quand il en parlait au dîner. Plusieurs trouvent la paix avec la mort de leurs ennemis."

"Et d'autres considèrent la mort comme un exutoire pour étendre leur empire, et rendre impuissant ceux qui leur barre le chemin." Lilith fixa la petite Impératrice droit dans les yeux pendant un bon moment.

En venant à une décision, elle déposa un autre baiser sur le front de Ys. "Ys, je dois aller voir si je peux retrouver Bladrak, mort ou vif. Je veux que tu restes avec Caolie."

L'oracle voulut protester, mais décida de ne pas le faire étant donné qu’elles n’étaient pas seules. "Sois prudente."

Un rire guttural retentit bien bas, "ne t'inquiètes pas pour moi." Elle relâcha Ys. "Caolie, occupes-toi de sa sécurité."

"Bien sûr, Lilith. Tu n’avais pas besoin de le demander."

Lilith sourit légèrement, "je ne le demandais pas." Elle marcha à grands pas assuré hors de la pièce, désireuse de découvrir le pot aux roses.

Caolie caressa la fourrure Pei-cha, le léopard des neiges ronronna. Puis elle pointa Ys du doigt, et s’adressa à son grand fauve d’une voix douce mais autoritaire, "Garde!" Pei-cha se leva et alla se planter aux pieds de l'oracle, en se frôlant contre elle, et en ronronnant de plus belle. Amusé de l'adoration évidente que son chat portait à la jeune Reine des Amazones, Caolie sourit. "Hé bien, puisque Lilith n’est pas ici, Pei-cha est la chose qui se rapproche le plus d’elle." Les yeux du léopard se rétrécirent face à l'insulte.

à suivre...

Par Gara le 12/4/2002 à 9:48:58 (#1272839)

Trés sympa :) :lit:

Par Lilith_Des_Damnés le 15/4/2002 à 16:22:16 (#1289407)

Désolée pour les délais, j'ai des problèmes d'ordinateur, ce qui est vraiment très .... :enerve: énervant !!! Mais tout devrait rentrer dans l'ordre dès demain :enerve:

LDD
xxx

Par Merrick Nurien le 16/4/2002 à 8:35:15 (#1293119)

Je rentre après une semaine de congés pour découvrir la suite de l'histoire, c'est excellent !! Et puis j'adore le rôle que j'ai en plus ! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 17/4/2002 à 0:30:15 (#1297955)

Chapitre 18

Kritchek marchait le long des docks, et contemplait la multitude de bateaux qui mouillaient le long des quais. Il essayait d'ignorer l'odeur qu'il associait toujours à ces endroits - soit, un mélange de sueur, de sel et de poisson. Il y avait plusieurs raisons qui faisaient qu'il n'avait jamais osé s'engager sur un navire, la puanteur en était la raison principale. Son frère plus âgé était devenu marin. Kritchek pouvait se rappeler le temps fou que passait sa mère à laver les vêtements d'Andreus pour chasser les mauvaises odeurs qui y étaient imprégnés. Andreus lui avait déjà dit que la mer était synonyme de liberté et que la camaraderie que partageaient les marins était incomparable. Kritchek réalisa qu'il avait le meilleur des deux mondes. Il vivait sur la terre ferme à Lighthaven et était souvent appeler à voyager sur des navires pour accompagner sa régente.

Son amour pour la terre ferme ne signifiait pas que Kritchek ne connaissait pas les rudiments de la navigation, et le fait qu'il ne souffre pas du mal de mer, ne signifiait pas non plus qu'il aurait fait un bon marin. En tant que Capitaine de la Garde Royale, il était important qu'il soit familier avec n'importe lequel des moyens de transports que la Reine Noire avait l'habitude d'utiliser. Il était à la recherche d'un bateau qui pourrait transporter tout au plus dix personnes en plus de l'équipage. Il vaudrait mieux, pensa t-il, que l'équipage soit au minimum. Il serait ainsi, plus facile de les contrôler. Cela voulait aussi dire qu'il devait trouver un plus petit bateau, et espérait par le fait même, que celui-ci soit plus rapide. Même si cela voulait dire qu'il serait moins confortable, leur survie en vaudrait le sacrifice.

La note qu'il avait reçu à cet effet de la Reine Noire était claire. Lilith voulait un bateau capable de les transporter rapidement en sécurité si cela était nécessaire. Elle lui avait donné la permission d'utiliser la somme d'argent nécessaire pour se le procurer. Kritchek devait aussi s'assurer que les Caernéens seraient dans l'impossibilité de les suivre, ou du moins que leur poursuite soit retardée, dans le cas échéant. Pour le moment il se concentrait sur le premier objectif; Le second prendrait beaucoup plus de temps.

Marchant à ses côtés se trouvait Hibana, un des officiers en lequel Kritchek avait le plus confiance. Elle avait été promue par la Reine Noire en personne et avait la charge des transports maritimes ainsi que des hommes d'équipage privé de sa régente. Apparemment, Hibana ne semblait pas souffrir des mauvaises odeurs autant que Kritchek.

Il adorait travailler avec Hibana. La jeune femme aux cheveux bruns et aux yeux chocolat était toujours concentrée sur la mission qu'on lui assignait, pour elle, il n'y avait pas plus réjouissant que le devoir bien accompli. Un peu comme Kritchek. Depuis sa tendre enfance elle avait arpentée les mers en compagnie, au départ de son père duquel elle avait tout apprit, puis seule par la suite. Cela avait sûrement un rapport avec son teint buriné, et son corps musclé. En bien des points, elle surpassait les hommes quand il était question de choses se rapportant à la navigation. Kritchek ne doutait pas un seul instant qu'elle soit capable de faire tout le travail à elle seule, des voiles à la cale. Cependant elle était encore moins bavarde que la Reine Noire, ce qui était plutôt rare.

Ils reluquèrent vers un des bateaux qui semblait selon toute apparence pouvoir faire l'affaire. La coque était effilée, et de plus, ils pouvaient soit se mouvoir au gré du vent, et si celui-ci se faisait capricieux, le bateau contenait une section réservée aux rameurs. Ils pourraient utiliser l'un ou l'autre, ou les deux s'ils voulaient aller encore plus vite. Tout au plus, il pouvait contenir quarante personnes équipage inclus. Cela rendit Kritchek un peu nerveux, mais il se fia aux yeux expérimentés de Hibana qui examinait consciencieusement le navire. Elle n'observait pas seulement le bateau, mais aussi le capitaine qui s'y déplaçait. Leurs plans pour tout de suite étaient d'identifier cinq candidats potentiels. Cela serait vraiment stupide d'approcher n'importe lequel des capitaines et tout leur déballer. Et ça, même s'ils étaient assez intelligents pour éviter les navires où le fanion Carnéen flottait paresseusement au bout d'un mât.

Le Capitaine cherchait aussi d'autres issus comme par exemple par les égouts de la ville. S'ils devaient faire une sortie catastrophe, il se devait de tout prévoir. Encore plus, il devait embaucher des cavaliers qui entraîneraient les soldats Caernéens sur une fausse piste dans le désert. Kritchek savait que c'était en raison de la présence de la Reine des Amazones que la Reine Noire était si concernée par leurs plans d'évasion. Normalement, la Reine Noire l'aurait simplement informé de se tenir prêt à partir quand elle le déciderait. Elle aurait eu confiance en ses instincts. Depuis que Ys était dans sa vie, Lilith veillait sur elle comme sur la prunelle de ses yeux. Mettre la vie de celle-ci en danger était totalement hors de question. Kritchek était plus qu'heureux de s'occuper de la sécurité de la Reine des Amazones. Il avait risqué sa vie et sa réputation auparavant pour la sauver et il n'hésiterait pas un instant à recommencer.

Hibana lui indiqua les bateaux qu'elle avait repérés, et dont elle avait fait une inspection exhaustive puis ils quittèrent les quais à la recherche du pub le plus près.

***

Elexia marchait le long des murs qui servaient de fortification au palais, en examinant chaque recoin. Sa tâche était de déterminer s'il y avait des issues appropriées, ou des secteurs qui pourraient être convertis en sorties de fortune, si cela était nécessaire. Elle avait trouvé quelques endroits ou la muraille était plus usée et affaiblie, et ou ils pourraient facilement faire une brèche, mais elle n'était pas satisfaite du résultat de ses recherches.

Elle commençait à se diriger de nouveau vers le palais quand elle vit une femme assise près du mur sud. La femme était petite, avec de court cheveux roux. Elexia ne pouvait pas vraiment la voir puisque celle-ci lui tournait le dos. Elle dessinait sur une grande toile tendue. De l'endroit ou se trouvait Elexia, il lui semblait que la femme ne peignait rien qui ressemblait aux jardins. Intrigué, elle ralenti. Aux confins de son esprit, elle se rappela le pari qu'elle avait fait avec Delyna, sachant qu'elle aurait besoin de faire quelques encoches à sa ceinture aujourd'hui elle aussi. Ce serait un peu difficile étant donné la situation, mais, l'important était d'être à l'heure pour faire son rapport autrement, elle était libre. Elle savait qu'elle serait facilement capable de faire mieux que Delyna et sourit d'un air amusé; Personne n'avait jamais mit en doute ses prouesses, puisque tout le monde savait que sa réputation n'était plus à faire en la matière.

En se plaçant derrière l'artiste, Elexia étudia l'illustration. Puis elle regarda le paysage devant l'artiste. Comme elle l'avait pensée, l'esquisse ne ressemblait pas du tout au paysage. Les terres délimitant le palais étaient pleines de fleurs exotiques et de cactus épineux. La peinture, cependant, représentait une vallée luxuriante, pleine d'herbes hautes, parsemées de pissenlits jaunes et surplombés par des montagnes couronnées de neige. Ce n'était certainement pas une scène qui dépeignait Caern.

"On rêve d'être ailleurs ?"

La petite rouquine ne se retourna même pas pour la regarder, et continua à travailler sur sa peinture. "Qu'est ce qui te fais penser que je comprends ta langue ?" Répondit t-elle, en parfait aphraelois, tout en cachant un sourire.

Elexia était abasourdi. "Je … je …" Embarrassé, elle se gratta le front. "Tu parle l'aphraelois ?"

La petite rousse regarda par-dessus son épaule avec une lueur perplexe dans les yeux et arqua un sourcil.

Elexia sentit la chaleur envahir son visage quand elle réalisa l'évidence de ce qu'elle venait de dire. Sa fierté en prit un sale coup, et tous ses plans de conquêtes partirent en fumée. Elle ressentit une forte et soudaine envie de retourner inspecter les fortifications. Comme elle revenait sur ses pas, elle vit Delyna appuyer contre le mur, qui souriait d'un air satisfait. Elexia gémit; Cela continuait seulement à empirer de marque de chandelle en marque de chandelle.

Des yeux gris amusés se fixèrent sur elle comme elle approchait. Delyna tourna ensuite les yeux vers la jolie petite peintre. "Tu aurais du essayer de l'assommer et de la traîner par les cheveux dans les buissons."

"Je ne veux pas entendre un autre mot."

"En passant, est-ce que mettre deux fois la même personne dans son lit compte ?"

"J'ai dit," aboya Elexia, "pas un autre mot."

En ricanant, Delyna fit semblant de sceller ses lèvres. Alors elle étendit les bras et roula les épaules, ce qui mit en évidence la ligne supplémentaire de texte que le scribe lui avait dessiné sur le corps voilà moins d'une moitié de marque de chandelle, les symboles entraient et sortaient de ses cuirs comme pour se moquer d'Elexia.

"J'aimerais que tu me parles de tes autres activités matinales, Soldat."

"Très bien, puisque tu ne veux pas que je te raconte la partie amusante…" Delyna se recomposa quand elle comprit que son commandant était profondément irrité. Elle se racla la gorge, se carra les épaules et commença à énumérer ses découvertes d'un ton précis. La jeune femme s'était retransformée en guerrière. "Commandant, j'ai interviewé autant de gardes que j'ai pu sans trop éveiller de soupçons. Personne n'a vu qui que ce soit entrer ou sortir du palais intérieur. Ils n'ont également pas pu voir aucuns des dirigeants s'approcher de l'issue de l'autre côté du tunnel. Le sable est ratissé chaque matin, comme toujours, par un des prêtres, sous la surveillance du Marshall Harib. Les concubines m'ont racontées qu'elles n'avaient pas été visitées depuis que Bladrak est entré dans le palais intérieur. Bien que quelques-unes se soient plaintes que le fils du roi ait montré des signes prouvant qu'il s'ennuyait de son père."

"Et quel est le but de ce sommet à huis clos? En avaient-elles la moindre idée ?"

"Commandant, les gardes ont tous dit qu'ils n'étaient pas au courant. Marshall Harib considère que son dirigeant est un homme honorable et pacifiste, qui a à cœur la protection de sa patrie. Les concubines ont toutes racontées que Bladrak était particulièrement enthousiasmé par la visite des autres dirigeants. Il semblait ne pas se soucier que certains de ses convives soit des ennemis jurés, apparemment il prétend qu'une bannière de paix prévaut sur toutes les querelles. Beaucoup de ses concubines semblaient soucieuses que leurs présences aient pu être requises, puisqu'elles ont déjà servit d'escorte à divers dignitaires par le passé. Même si la loi Caernéenne interdit que le père et le fils se partage une même femme, il semble que ce tabou ne s'applique pas aux invités."

"Les sales bâtards," murmura Elexia.

"Oui, je serais assez d'accord. Elles étaient toutes très soulagées quand Bladrak leur a dit qu'il n'aurait pas besoin d'elles pendant ce sommet." Ce qui en fait plus pour moi, pensa Delyna, mais elle ne se donna pas la peine de partagé cette pensée avec Elexia.

"Tu sembles avoir été capable de trouver une foultitude d'informations de la part des femmes de Bladrak."

Delyna considéra le ton de la question, essayant de déterminer comment répondre. "Commandant, je suis jeune et je flirte à qui mieux-mieux. Les femmes ne me considère pas comme une menace donc elles se confient plus facilement à moi que d'autres le feraient, enfin, c'est ce que je crois. Je vous assure que notre petit concours ne nuis en aucune façon à mon-"

"-Delyna, je le sais. Si j'avais douté de toi, je ne t'aurais jamais donné un poste de cette importance." Elexia exhala un long soupir, toute colère envolée. "Essais de savoir si elles connaissent des issues secrètes pour entrer et sortir du palais. Elles doivent certainement les connaître, s'il y en a ; Elles en profitent probablement elles-même chaque nuit."

"Oui, Commandant." Avec un salut, Delyna retourna au palais. Il y avait des assignations bien pires que de traiter avec le harem du Roi de Caern et Delyna sourit enchanté à cette pensé.

Elexia observa cette jeune version d'elle-même prendre congé. En frottant son pouce calleux contre son menton, elle soupira, en se demandant quand elle était devenue si vieille.

"Je suis désolée," dit une voix douce et rauque derrière elle.

L'Amazone se retourna et vit la jeune rouquine venir vers elle. Les doigts, et le visage de celle-ci étaient tachetés de peinture. Elle s'essuya les mains avec chiffon. "Ma bouche me cause toujours des ennuis. Toutes sortes d'ennuis," dit l'artiste, avec un sourire suggestif sur les lèvres.

Elexia ne sut pas trop quoi répondre, elle resta donc silencieuse.

"Mon nom est Wynn."

Cela réveilla la guerrière. "Elexia".

"Tu es une Amazone au service de la royauté de Lighthaven. Comment est-ce possible ? Je pensais que la Reine Noire s'était débarrassée des Amazones."

Elexia fut étonnée de voir une lueur de colère danser dans les yeux de Wynn. "Ma Reine a sauvé la mise de la Reine Noire," déclara fièrement Elexia. Elle se rappelait les événements qui avaient eut lieu voilà six lunes comme si c'était hier. Elle pouvait toujours voir la surprise des soldats de Xadius quand la Nation Amazone était apparu sur la colline et s'était jointe aux hommes de la Reine Noire. "Lilith Des Damnés nous a restitué nos terres natales et a invité notre Reine à la joindre à sa cour. Je suis le chef de la garde de Ys, Reine des Amazones." Elle observa avec intérêt l'artiste. "Et qu'est qu'une native de la région de Lighthaven fait ici à la cour de Bladrak ?"

Wynn sentit un peu l'animosité du ton qu'avait employé Elexia. "Elle peint", finit-elle par répondre. "Excuses-moi, s'il te plaît."

Inclinant la tête, Elexia murmura pour elle-même, "Hé bien, on ne peut pas dire que c'est bien parti. Ton charme fonctionne à merveille aujourd'hui, hein, El ?"

à suivre...

Par Ys la Maudite le 17/4/2002 à 13:51:46 (#1299634)

Voila j ai enfin fini le premier épisode ...


Je vais passer a celui ci ...

Je sais je lis très lentement mais là c'ets les vacances donc mes heures de lecture qui sont celles de cours de Philosophie ne sont plus présentes pdt les vacances ...

Vivement la rentrée !!



Mais euh qu'ets ce que je dis moi ? :confus: :aide:

Par Gara le 17/4/2002 à 14:43:53 (#1299970)

Bravo :) Toujours aussi bon :D

Par Lilith_Des_Damnés le 18/4/2002 à 0:08:17 (#1303197)

Chapitre 19

Lilith s'etait dirigée de nouveau vers la maison de jardin et s'était assise au bout de la table. Elle regarda ce qui finit de confirmer qu'Hesperides était belle et bien morte. L'assiette à l'effigie de la Reine de Baazul était cassée en son centre, les deux moitiés étaient dispersées sur la table. On avait fait subir le même traitement à l'assiette de Bladrak. En réfléchissant à la mort du roi, elle ne pouvait pas se rappeler que celle-ci soit tombée de la table.

Quelqu'un leur envoyait un message.

La Reine Noire tambourina nerveusement ses doigts sur la table. Bladrak n'était pas un imbécile. Il n'aurait pas construit un palais intérieur qui ne contenait qu'un seul point d'entré et de sorti. Peu importe à quel point il surestimait la sécurité de ses murs, il ne se serait jamais permis d'être pris au piège. La question était de savoir où il avait construit le ou les passages ?

Son regard dériva de la maison de jardin, au palais intérieur. Elle parcourut des yeux les murs, littéralement couverts d'épaisses vignes et d'immenses plantes à fleurs. Le toit aurait été son premier choix, mais elle savait que les Caernéens ne partageaient pas son amour et celui des Amazones pour les hauteurs. Entouré d'un désert de sable et de pierre, les gens restaient fidèles à la terre ferme, tout comme les animaux qui la peuplaient.

Aurait-il creusé un tunnel ? La Reine Noire prit en considération le type de sol, sachant que celui-ci devrait être assez fort pour soutenir un palais, mais ne sachant pas s'il était assez solide pour y creuser un tunnel. Assurément, le palais avait été construit sur un sol rocailleux, un sol qui était sans toutes vraisemblances impossible à creuser sans risquer un effondrement de terrain. Où l'aurait-il mit alors ? "Rien n'est aussi fragile que l'eau qu'on trouble, mais, qui peut vaincre la rage de l'eau qui se déchaîne." Les mots de Caolie se répercutèrent en un écho dans son esprit.

"Espèce de sale bâtard sournois." À grands pas, Lilith quitta la maison de jardin, sachant qu'elle pourrait bientôt sortir du palais intérieur par une autre issue.

***

"Allons dans une autre pièce, d'accord ?" Proposa Caolie, en se levant et en arrangeant les longs plis de sa robe. "Je crois qu'il n'y a rien que nous puissions faire pour aider Hesperides. Et rester ici effraie inutilement les domestiques."

"Vous avez raison." Sourit Ys en regardant en direction des quatre jeunes femmes et en offrant sa main à l'une d'entre elles. La domestique se permit de la prendre et fut instantanément tiré sur ses pieds. Ses yeux bruns humides rencontrèrent ceux de l'oracle en guise de remerciements. Ys inclina la tête pour indiqué aux autres filles de les suivre. Elles se rendirent finalement dans la salle de réception, une des plus grandes que Ys n'ait jamais vu. Là elle fit signe aux servantes d'aller se reposer au fond de la salle.

Ys et Caolie s'installèrent dans de grands fauteuils rembourrés. Pei-cha se coucha en boule aux pieds de l'oracle, attentifs à ses devoirs de gardien.

"Vous êtes avec Lilith depuis environ la moitié d'une saison maintenant."

Ys était incertaine si cela était formulé comme une question ou si c'était une affirmation. "Oui, c'est vrai."

"Comment avez-vous fais pour vous retrouver avec elle ?"

"Je la détestais," répondit-elle calmement. "Je la détestais plus que tout au monde. Mais, cependant, je savais que si quelqu'un pouvait un jour avoir de la compassion pour elle …" Ys pinça nerveusement le tissu qui couvrait la chaise. "Je pensais que cela était utopique de croire qu'elle pourrait changer." La réaction de Caolie était imperceptible et Ys se demandait si elle livrait un peu trop librement le fond de ses pensées. L'Empire de Caolie était une alliée. Ys était certaine que Caolie et Lilith avaient partager un lien particulier, peut-être cela perdurait-il encore pour ce que Ys en savait. Mais peu importe. Elle admira un instant la couleur de la fourrure Pei-cha, de toute façon, elle n'avait rien à cacher et Lilith avait été plus que démonstrative en ce sens.

"Qu'est-ce qui vous fait croire que la Reine Noire a changé ? S'il existe quelqu'un pour profité de chaque opportunité, c'est bien Lilith."

"Je n'aurais pas du dire ce que j'ai dis, Impératrice. La Reine Noire est une dirigeante très habile, en effet." L'oracle se réprimanda intérieurement de ne pas être capable de tenir sa langue. Elle n'avait jamais hésité à dire ce qu'elle pensait devant Lilith, mais elle ne devait pas prendre cette habitude avec tout un chacun.

"Quand j'ai rencontré Lilith il y a environ sept hivers, elle était très différente de la femme que vous connaissez maintenant. Sa colère la consumait. Cela la rendait téméraire et très imprévisible. Cela lui a presque coûté la vie." Les yeux de l'Impératrice semblaient perdu dans ses pensées tandis qu'elle se remémorait le passé. Elle avait trouver Lilith dans les bois, des chiens de chasses affamés et aboyant à ses trousses. Mao Tsu avait décidé de faire d'elle sa proie après l'avoir capturé. Lilith avait kidnappé son unique fils et avait demandé une forte rançon, mais cela avait mal tourné et Mao Tsu ainsi qu'Allan l'amant du moment de Lilith s'étaient alliés pour la capturer. Cela fait Allan qui l'avait trahit prit son dû et la laissa entre les mains de Mao Tsu qui la mit en cage. Pour se débarrasser d'elle il décida de faire une petite partie de chasse à cours à ses dépends. Celui-ci avait demandé à Caolie d'utiliser ses terres boisées à cette fin, ce qu'elle s'était empressée d'accepter dans le but de secourir la grande femme aux cheveux d'ébènes. Lilith, à cette époque, boitait et ne pouvait se déplacer qu'avec une canne. Ses jambes avaient été brisées quand Xadius l'avait fait crucifier. Caolie l'avait trouvé dans ces conditions, l'avait caché, et avait guérit ses jambes en plus de lui apprendre des techniques de combats tout à fait particulier. "J'ai essayé de lui apprendre à renoncer à sa volonté de conquérir, à arrêter de désirer, je croyais que cela finirait par la consumer entièrement." Elle haussa les épaules, un geste trop simple pour l'énormité de ce qu'elle ressentait. "J'ai eu tort."

"Pourquoi ?" Dit Ys.

"Qu'est ce qui est plus puissant ici, Ys, le désert ou les jardins ?"

L'oracle haussa les épaules, la réponse était évidente et le changement de sujet très abrupt. "Le désert. Les jardins ont besoins qu'on s'occupe d'eux et d'être arrosés pour survivre. "

"Exactement. Ce qui signifie que le naturel est toujours plus puissant que ce que l'on tente de changer ou modeler."

Ys fronça les sourcils, sachant que ce que Caolie essayait de lui dire était important. Elle désirait comprendre entièrement ce que l'Impératrice essayait de lui faire comprendre. "Je ne comprends pas."

"J'ai essayé de changer Lilith. Si j'avais réussi, je l'aurais seulement bridé." Caolie soupira, finalement capable de partager ce qu'elle avait elle-même réalisé depuis les sept derniers hivers. "Ma voie n'est pas sa voie, ma route n'est pas sa route. Je crois qu'en fin de compte nous atteindrons la même destination, mais nos chemins ne se croiseront probablement pas pendant notre voyage."

"Vous voulez dire physiquement."

"Oui. Mon pays est endetté envers Lighthaven, en fait, nous sommes comme ses domestiques. Je serai toujours heureuse d'accueillir Lilith dans ma patrie et de profiter de sa compagnie, au même titre qu'elle m'accueillera sûrement encore avec plaisir à Lighthaven. C'est une femme remarquable, capable de grandes choses."

"Je sais."

Il y eut un long silence entre elles, ponctué seulement par le bruit des servantes qui se reposaient dans le coin. Pei-cha, fatigué d'être inactif, se leva et vint se placer devant Ys en posant sa grosse tête sur ses genoux, exigeant de l'attention. Ses petites mains s'enfouirent immédiatement dans sa fourrure, et elle le frotta vivement. "Est-il toujours aussi docile ?"

Caolie sourit, "Non. Mais il est encore jeune."

"Jeune ?" Ys considéra la taille du fauve. Il était facilement aussi long qu'elle était grande. Plus encore, sa queue était presque égale à la longueur de son corps. "Deviendra-t-il plus grand ?" Elle ne pouvait pas imaginer à quoi il ressemblerait si c'était le cas.

Un rire doucereux envahit la pièce, "je crois qu'il a fini de grandir. Pei-cha a un peu plus d'un hiver. Je l'ai apporté avec moi parce qu'il n'est pas encore totalement dressé. Sa mère, Mei-Ling, reste à ma cour."

"Combien en avez-vous comme lui ?"

"Onze".

Ys a frotté son pouce contre le large front de l'animal, celui-ci émit un ronronnement. "Comment les dressez-vous ?"

"Je leur apprends à avoir confiance en moi. Après cela, nous apprenons l'un de l'autre."

Cela ressemble à Lilith et moi. "Je peux comprendre ça. La Confiance est essentielle."

"Pei-cha a confiance en vous parce qu'il n'a aucune raison de vous craindre. Il sait que vous êtes en paix avec vous-même, donc il ne peut que faire la paix avec vous. La plupart des gens essaient sottement d'apprivoiser des animaux sauvages. Ils sont destinés à échouer parce que cela est contre nature." Comme j'ai échoué avec Lilith, ajouta Caolie silencieusement.

Une main glissa pour serrer une patte couverte de fourrure. "Je suis très heureuse de notre amitié, Pei-cha," affirma Ys, un sourire sur les lèvres. Elle examina un moment ses yeux bleus intelligents et pensa à son amante, qui fouillait le palais intérieur et les jardins pendant qu'elle et Caolie discutaient. "Croyez-vous que Bladrak est vivant ?"

"On est certainement en droit de se poser cette question, n'est-ce pas ?" Caolie se recala un plus confortablement dans la chaise. "S'il est mort, alors quelqu'un se donne beaucoup de mal pour nous cacher ce fait. Voler son corps et le mettre à un endroit où il ne sera pas aisément retrouvé demande bien des efforts."

"Pourquoi quelqu'un ferait-il cela ?" Ys réfléchit à sa propre question, "Quoique en cachant le corps de Bladrak, il fait de lui un suspect pour la mort d'Hesperides. Cela signifierait que le tueur est parmi nous. Mais pour quelle raison fait-il tout ça ? A-t-il l'intention de tous nous tuer ? Ou se contentera t-il seulement de la mort de Bladrak et d'Hesperides ?"

"Mais encore, pourquoi l'a t-il tué en sachant très bien que Bladrak avait ordonné que nous soyons passibles de mort si nous tentions de fuir ?" Continua Ys avec concentration. "Peut-être était-ce une erreur de la part du tueur ? Il avait mit le poison dans la coupe avant que Bladrak ne fasse cette proclamation. Il ne pouvait alors plus reculer."

"Peut-être. Mais, s'il avait mis le poison dans une flasque ou dans un gobelet, le combat entre Lilith et Dokov était la couverture parfaite pour passer à l'action . Il avait tout le loisir de le faire sans que personne ne le remarque."

"En effet." Ys secoua la tête. "Mais pourquoi ? Quand il savait qu'il serait pris au piège comme nous le sommes ?"

"À moins qu'il ne le soit pas." Répondit Caolie. "Plus encore, même s'il connaît une autre sortie, assassiner Bladrak dans son propre palais est plus que risqué. À moins qu'il ne soit capable de blâmer quelqu'un d'autre pour le meurtre à sa place. Cela rendrait la chose considérablement moins dangereuse."

"Saviez-vous que les autres dirigeants étaient aussi invités ici, Caolie ?"

"Non vraiment pas. J'avais compris que Bladrak m'avais simplement invité, je ne savais pas que d'autres dirigeants avaient aussi été invités."

"Même chose pour Lilith et moi. Je doute qu'il l'ait dit aux autres alors. Ainsi, si on assume que personne ne savait qu'il aurait l'occasion de tuer ses ennemis ou encore qu'il pourrait leurs faire porter le chapeau …" Ys réfléchit. C'était une hypothèse très embrouillée, et d'en considérer tous les angles étaient plutôt difficiles. "La victime initiale devait être Bladrak."

"Les assassins ne commettent jamais un meurtre, s'il n'y a aucun bénéfice ou profit à en retirer. Qu'est ce que le meurtrier gagne par la mort de Bladrak ?"

La Reine des Amazones secoua la tête. "Seulement sa propre mort s'il est incapable de s'échapper. Ce n'est pas comme s'il n'y avait pas d'héritier au trône. Même si le fils de Bladrak est jeune, il dispose toujours de la même force militaire que son père. Et, si son père avait été assassiné, il aurait la meilleure raison de se battre pour protéger sa patrie."

Caolie inclina la tête. "Exactement".

"Donc pensez-vous que Bladrak est vivant alors ?"

"La meilleure façon d'assurer la paix est de n'avoir aucun ennemi," observa Caolie. "Il a convié les dirigeants les plus puissant du monde à venir ici - à deux exceptions près. Quelle meilleure façon de garantir que sa dynastie soit préservée ?"

"Mais pourquoi se donner tant de mal ? Pourquoi feindre de mourir ? Et ensuite se cacher ? Pourquoi ne pas tous nous avoir tués quand nous sommes arrivés ? Ou nous avoir empoisonné au dîner ?"

Caolie soupira, "Peut-être pour que nous, nous soupçonnions l'un l'autre et que nous finissions par faire tout le travail pour lui, en nous entre tuant."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 18/4/2002 à 8:19:52 (#1303865)

Toujours aussi bon !! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 18/4/2002 à 15:23:39 (#1305511)

Chapitre 20

Les dirigeants passèrent le reste de l'après-midi à fouiller les diverses parties du palais et des jardins. Caolie était parti avec les servantes pour préparer le dîner; Caolie croyait toujours qu'elle était la pieuse gardienne de leurs vertus. Ys et Pei-cha s'étaient contentés de se prélasser sur le balcon. L'oracle n'avait cessé de surveiller les environs espérant apercevoir Lilith, mais elle n'y était malheureusement pas parvenue.

Elle s'était finalement endormie dans la lumière chaude du soleil, un parchemin sur les genoux. Pei-cha était toujours allongé à ses pieds, quand elle fut tirée de son sommeil par les cris d'Agaroth. Toujours groggy, elle souleva la tête et vit Agaroth marcher à grands pas sur les parterres, en agitant les bras. Ses cheveux noirs bouclés rebondissaient sur ses épaules, ce qui lui donnait l'air efféminé.

"Gregor est mort!" Cria t-il.

Cette fois Ys se réveilla totalement. Elle se leva d'un bond et se précipita dans sa chambre. Elle prit le temps d'arranger rapidement ses vêtements un peu fripés et se hâta de descendre l'escalier. Pei-cha la suivit au pas, la fourrure hérissée comme s'il pouvait sentir son inquiétude.

"Que s’est-il passé ?" Demanda Ys, à bout de souffle, quand elle arriva au milieu du jardin où Agaroth et Dokov se tenaient debout. La Reine des Amazones n'avait pas vu le Quie arrivé, mais supposa qu'il avait rejoint Agaroth tandis qu'elle descendait aux jardins. Prudente elle se tint à bonne distance de celui-ci. Malgré le fait que Pei-cha soit à ses côtés, elle se sentait toujours un peu vulnérable auprès de Dokov. Ys recula encore quand elle vit les mains d'Agaroth. Ses manches étaient couvertes de sang. Pei-cha le remarqua aussi et lâcha un petit grondement, s'en doute le parfum du sang y était pour quelque chose.

Dokov recula, croyant que le grondement lui était destiné.

Ys gratta Pei-cha derrière l'oreille en guise de gratitude.

"J'ai trouvé le cadavre de Gregor dans le jardin, là-bas." Agaroth pointa en direction du jardin en fleur.

Caolie arriva à ce moment et Ys se demanda comment l'Impératrice faisait pour réussir à rester sereine malgré la situation. "Comment a-t-il été assassiné ?" Demanda t-elle.

Agaroth étendit les mains, révélant le sang qui les souillait. "On lui a tranché la gorge."

"Tu as oublié de te nettoyer après coup," fit remarquer sèchement Merrick Nurien comme il venait vers eux, le défiant avec une froide subtilité. Pourtant, dès qu'on croisait leur regard, il n'y avait plus de doutes : Merrick était de loin le plus dangereux. Dans ses prunelles sombres dansaient une lueur qui mettait mal à l'aise. Ses yeux sombres semblaient être devenus encore plus sombres au cours des deux derniers jours.

"Comment osez-vous!" Bafouilla Agaroth en s'avançant vers le roi de Harn.

Voyant qu'une bagarre était sur le point d'éclater, Ys se plaça derechef entre les deux dirigeants. "Pourquoi ne pas nous mener au cadavre, seigneur Agaroth ?" Cela sembla contenir l'escalade conflictuelle pour l'instant, fournissant à tous un nouveau sujet sur lequel se concentrer.

Finalement ils se déplacèrent dans les parterres, et trouvèrent le cadavre de Gregor dont la posture était incongrue et grotesque. Gregor était allongé à travers une rangée de fleurs, leurs pétales jaunes étaient tachés de sang. La gorge de Gregor avait été proprement tranchée, sa bouche était tordue en un rictus horrifié. La mort ne lui allait pas mieux que la vie.

Ils scrutèrent les environs en restant debout autour du corps, faisant étonnamment attention de ne pas piétiner les fleurs. "Où sont les autres ?" Demanda Merrick Nurien.

"Gara est avec les domestiques dans la maison de jardin," répondit Caolie. "Je les lui ai laissées un peu plus tôt cette après-midi."

"Et Lilith ?" Continua t-il.

Tous les yeux convergèrent vers Ys. La Reine des Amazones ne dit rien, ne voulant pas admettre qu'elle n'avait aucune idée de l'endroit où se trouvait la Reine Noire. Elle supposait qu'elle fouillait toujours les jardins, mais se demanda pourquoi elle n'était pas revenue en entendant le brouhaha qu'avait fait Agaroth. Certainement cela l'intéresserait t-elle d'examiner le mort. À moins qu'elle ne l'ait déjà fait. Cette pensée lui vint spontanément à l'esprit et la fit frissonner. Elle trembla, malgré la chaleur et espéra que personne n'avait remarqué sa réaction. "Elle cherche toujours," répondit-elle finalement.

"Bien, maintenant, nous avons trois mort. Ou deux, pour ceux qui crois que le vieux Bladrak est toujours en vie." Merrick Nurien se caressa pensivement le menton, ses yeux se réduisaient à deux fentes. La mort de Gregor lui ouvrait une voie directe pour marcher sur Orkenwüd. Si Bladrak était vraiment mort, rien ne se dressait plus entre lui et la patrie de Gregor. Et rien ne se dressait plus non plus entre lui et Lighthaven; Il avait besoin de s'assurer que la Reine Noire ne puisse pas profiter de cette situation.

"Nous devrions aller le mettre dans ses appartements," chuchota Ys.

"Il n'est pas question que je transporte ce porc. Je ne voudrais surtout pas me faire un tour de reins," protesta Agaroth.

"C'est mal de déshonorer les morts, Agaroth," le réprimanda l'Impératrice. "C'est un flagrant manque de dignité et de courtoisie."

"Qui êtes-vous pour me dicter ma conduite ? Vous et votre fils êtes les marionnettes de la Reine Noire. Vous payez tribut à cette chienne pour l'empêcher de tout vous prendre. Où est la dignité là dedans, je vous le demande ?" Le visage d'Agaroth était rouge de colère. "Au moins ma patrie est libre, vraiment libre. Nous ne sommes à la botte de personne, nous sommes les seuls maîtres de notre destinée."

Merrick Nurien renifla avec mépris. "Tu es un imbécile. Demios est aussi libre que Xadius le lui permet de l'être. Tu es autant à la botte de Xadius que Caolie à celle de la Reine Noire. Tu peux toujours proclamer que tu es maître de ton destin, n'en reste pas moins que ta destinée appartient à Xadius, toi et ta patrie êtes loin d'être libres."

Ys fronça les sourcils, "je croyais que Demios et Harn étaient alliées." Elle regarda Merrick Nurien pour qu'il confirme. "Demios est-elle aussi alliée avec Glyph le pays de Xadius ?" Elle s'était retournée vers Agaroth.

Ni Agaroth ni Merrick Nurien ne répondirent; en fait, ils évitaient tous les deux de la regarder dans les yeux.

La Reine des Amazones réfléchit. Elle n'aimait pas cette nouvelle information, mais rien qui touchait de près ou de loin à Xadius ne l'apaisait jamais. Le dédain que Lilith portait à Xadius y était sûrement pour quelque chose, sûrement cette haine qu'elle lui portait avait t'elle déteint sur l'oracle. Xadius et Agaroth alliés; Agaroth et Merrick alliés. Xadius et Merrick sont-ils alliés eux aussi ? L'ami d'un ami d'un ami ? hmmm…

Dokov se gratta le ventre puis se pencha et attrapa grossièrement un des bras de Gregor. Il tira le proconsul d'Orkenwüd jusqu'à ce qu'il soit en position assise, avant de regarder les deux autres hommes. "Aidez-moi. C'était un porc, soit, mais je voudrais éviter que l'odeur puante de son corps en putréfaction ne dérive jusqu'à notre table." Les deux hommes réalisèrent que la chaleur du désert aurait tôt fait de faire pourrir la chair du cadavre. À contre cœur, ils saisirent son autre bras ainsi que ses jambes. Les trois hommes commencèrent à transporter le cadavre du dirigeant obèse vers ses quartiers. Ils durent faire des pauses à tous les vingt pas et déposaient Gregor sans cérémonie sur le sol pour se reposer. Puis de nouveau ils le hissaient sans ménagement et continuaient à progresser. C'était quelque chose de vraiment odieux à regarder.

"Lequel d'entre eux l'a tué d'après vous ?" Demanda Ys à l'intention de l'Impératrice qui était toujours debout à ses côtés.

Caolie se tourna vers elle et arqua un sourcil. "Pourquoi seulement UN d'entre eux ?"

"Oh, bien sûr, j'oubliais Gara."

"Ou Bladrak ou Lilith ou moi-même … ou vous."

Les traits de Ys se crispèrent, comme si elle venait de goûter quelque chose d'amer. "De quoi parlez-vous ?"

"Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être, Ys." Sur ce, la petite femme aux yeux bridés tourna les talons et se dirigea vers la maison de jardin.

Debout toute seule parmi les fleurs, une marre de sang sur le sol à ses pieds, l'oracle tourna ses yeux verts vers le léopard des neiges. Elle s'agenouilla, faisant attention de ne pas tacher sa robe et offrit ses mains à Pei-cha. Obligeamment, il plaça ses pattes de devant dans ses mains. Soigneusement, elle les souleva et inspecta ses griffes. Elle fut soulagée de constater qu'elles étaient impeccables, aucun lambeau de chair n'y était attaché. En lâchant ses pattes, Ys se pencha en avant et plaça un baiser sur le front du félin. "Je voulais juste me rassurer, mon
Cœur. Aucune offense."

Pei-cha leva sa patte gauche et la lécha.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 18/4/2002 à 15:24:27 (#1305517)

Merci Merrick ;)

Par Gara le 18/4/2002 à 15:54:43 (#1305652)

Aime bien l'ambiance de cette petite réunion "amicale" :)
Dans une fosse de prédateurs diverses lequel sera le plus fort et le plus fin ;)

Par Merrick Nurien le 18/4/2002 à 17:41:50 (#1306249)

Niark !! Une réunion comme je les aime. Ca me fait (un peu)penser à "un air de famille" avec Bacri. Même entente cordiale et tout....

Par Lilith_Des_Damnés le 18/4/2002 à 19:23:06 (#1306904)

Merrick et Gara, il ne faut pas oublier que vous êtes tout deux des suspects potentiels !! :D ... Très Potentiels !!! :bouffon:

Merci pour les commentaires ! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 18/4/2002 à 19:49:58 (#1307048)

Chapitre 21

Des rires cristallins montaient des femmes qui entouraient la guerrière Amazone. Delyna avait été admis dans les quartiers privés des concubines du roi. La jeune guerrière était debout au centre du cercle de belles femmes, profitant de l'adulation qu'elles lui portaient. Elle était beaucoup plus grande que celles-ci, et sa peau rosit par le soleil contrastait avec leur teint naturellement plus sombre. Ses cheveux châtains clairs et ses yeux gris la distinguaient parmi cette mer de cheveux bruns et de prunelles noires. Seule quelques-unes des concubines avaient teint leurs cheveux d'une couleur rougeâtre, mais Delyna ne les trouvait pas aussi attirante. Elle préférait l'exotisme à son naturelle.

Les femmes étaient ravies de l'avoir fait passé en contrebande dans leurs quartiers, malgré la sentinelle à l'extérieur de la porte. Même si les concubines jouissaient d'une certaine et relative liberté dans le palais, personne, à part le roi, n'était autorisé à pénétrer dans leurs quartiers privés. Cependant, ces femmes étaient des expertes accomplies en matière de distraction et tandis que l'attention du garde avait été détournée, Delyna avait pu y entrer. Elles la menèrent dans la cours intérieur vers leurs immenses thermes de marbre rose qui était réservé à la baignade.

Delyna était certaine qu'elle venait de découvrir les champs Élysées. Regardant voracement les femmes à moitiés nues qui faisaient des cabrioles autour du bassin, elle considéra brièvement s'établir à Caern pour le reste de ses jours. Les suivants du regard elle comprit bientôt, qu'elles l’invitaient à les rejoindre. Elle retira ses vêtements et exécuta un magnifique plongeon dans le bassin.

Aussitôt qu'elle émergea, elle se retrouva flanqué par cinq des concubines du Roi de Caern, toutes faisaient des efforts pour parler sa langue avec un fort accent. Elles lui acculèrent le dos au mur carrelé du bassin, et la pressèrent de répondre à toutes leurs questions qui se rapportaient surtout à Lighthaven, aux Amazones, et à la Reine Noire.

Une des concubines l'examina de la tête aux pieds et fit un long inventaire de sa personne. Delyna leva les yeux, tout à fait perplexe. Elle qui avait normalement plus que confiance en ses charmes, jeta un coup d’œil sur son propre corps. Une fois satisfaite de constater que tout semblait être à la bonne place, elle leva des yeux interrogateurs sur son observatrice. "Quoi ?"

La concubine rougit jusqu'à la moelle puis étendit la main et lui assena un coup disgracieux directement sur le sein droit.

"Hé!" Ce n'était pas tout à fait la réaction dont c'était attendu l'Amazone. Elle ne voulait pas devenir un phénomène de foire pour ces femmes. Bien, en tout cas pas si elles étaient pour la traiter de la sorte. "Pourquoi as-tu fais ça ?"

"N'as-tu pas dis que tu étais une Amazone ?" Demanda son assaillante.

"Oui," siffla Delyna, ne comprenant pas le rapport entre le geste et la question. Les femmes se mirent toutes à parler entre elles en Caernéen. Elles semblaient débattrent sur un point concernant Delyna. N'appréciant pas la tournure des événements, elle fit légèrement claquer sa main sur l'eau pour regagner l'attention. "Qu'est-ce qui se passe ?"

L'une d'elle inclina légèrement la tête. "Je suis désolée. On nous avait dit que les Amazones se coupaient le sein droit pour mieux tirer à l'arc."

Delyna regarda les femmes devant elles avec une lueur horrifiée dans les yeux. Cela dura un moment, puis enfin incapable de se contenir davantage, elle éclata de rire. Dans son for intérieur, elle imagina, la scène. Elle imagina le conseil de guerre Amazone faire cette suggestion pour améliorer leur tir à l'arc, il en résulterait sûrement un énorme feu de camp dans lequel toutes les arcs et les flèches seraient impitoyablement réduits en cendres. Nous amputer un sein! Chiiiiiiiiiccccc. Par les Dieux, elles croient probablement aussi que nous mangeons de l'homme pour déjeuner. En se recomposant quelque peu, elle regarda l'expression innocente des visages autour d'elle, elle pouffa encore de rire.

Quelques femmes s'offusquèrent légèrement, plus par embarras qu’autre chose. La femme qui avait posé la question semblait pour sa part désespérée.

Cherchant son air et se tenant les côtes, Delyna finit par revenir à elle. "Par les Dieux, je suis désolée." Un autre rire menaça de s'échapper mais elle le combattit vaillamment. "Uh … aucune … de nous ne feraient cela. Ce n'est qu'un vieux mythe pour faire peur aux jeunes filles qui voudraient rejoindre la Nation. Nous aimons nos seins," conclu t-elle, toujours amusée par cette pensée. Nous aimons nos seins et les vôtres …

"Donc vous ne mangez pas d'homme pour le petit déjeuner ?" Demanda une autre femme.

En se mettant une main devant la bouche, Delyna secoua la tête. "Où avez-vous entendu toutes ces âneries ?" Finit t-elle par demander quand elle eut regagné le contrôle d'elle-même.

"Du Prince Vedtrilan."

"Qui c'est ? Est-ce qu'il est caernéen ?"

"C'est le premier fils du Roi Bladrak," dit fièrement une des concubines. "C'est un merveilleux conteur. Il raconte des histoires et fait de la poésie et il chante des chansons et …" elle s'arrêta en sentant les regards accusateurs des autres concubines. "Je l'aime," protesta la femme avec douceur.

"Tu ne devrais pas," lui conseilla une des femmes. "Il est le fils de ton maître. Cela signifierait ta mort, il n'a que dix huit hivers, si le Roi Bladrak le découvrait, tu le paierais de ta vie. Vedtrilan ne s'en rendrait probablement même pas compte si tu venais à disparaître. Le Roi ne mettrait sûrement pas à mort son propre héritier par ta faute."

"Il en a un autre," répondit la concubine entichée d'un ton maussade.

L'aînée se moqua d'elle. "Ne soit pas idiote. Amurin n'est seulement qu'un enfant et de plus c'est son petit-fils. Vedtrilan est le vrai Prince héritier. Le sang royal n'est jamais mit à l'amende pour un argument venant d'un membre du harem. Rappelles-toi ta position, Kaleia. Ne soit pas dupe." Elle savait qu'elle exposait seulement une évidence, mais cette évidence semblait échappé à sa consœur.

Kaleia fronça les sourcils, et lui jeta un regard courroucé. Pendant cet échange, Delyna avait examiné les femmes dans le bassin. L'une d'entre elles semblait la regarder avec un intérêt particulier. La jeune femme ne cessait de soulever ses prunelles noires en direction de Delyna et quand celle-ci la regardait, elle les baissait aussitôt pour contempler l'eau. Quand elle leva de nouveau les yeux sur Delyna celle-ci la gratifia de son plus séduisant sourire. Un petit sourire lui répondit en retour.

"Depuis combien de temps êtes-vous une guerrière ?" Demanda l'aînée, voulant à tout prix changer de sujet.

Détachant ses yeux de la beauté qui lui souriait, Delyna finit par répondre, "Ma promotion est toute récente. Cependant, j'ai été formé à être guerrière depuis ma plus tendre enfance. La sœur de sang de ma mère était l'entraîneur en chef des guerrières de la Nation. J'ai passé la plupart de mon temps avec elle."

"Qu'est ce qu'une sœur de sang ?"

"C'est une âme sœur en quelque sorte. C'est la plus haute forme d'engagement que deux Amazones peuvent partager." Elle vit les interrogations sur leurs visages, et continua patiemment. "Nous avons diverses formes d'obligations pour lesquelles nous effectuons un lien contractuel, toujours des paires. Un couple consentira à être ensemble pendant un certain nombre d'hivers. Typiquement c'est dans le but d'accomplir quelque chose - par exemple, mettre sur pied un commerce, ou planter et moissonner un nouveau champ, ou même élever un enfant. Dans chacun des cas, quand arrive la fin du terme, le couple peut renouveler son alliance, ou se séparé sans aucune pénalité. Les sœurs de sangs ne peuvent jamais se séparer, si elles le font, elles sont passibles de mort." Un halètement collectif monta autour de Delyna.

"Elles sont exécutées si elles se séparent ?"

Delyna hocha gravement la tête; Elle avait déjà vu une telle sentence être exécuté dans sa vie. "Seulement si elles se séparent physiquement," clarifia t-elle. "La Désertion, l'adultère, l'incapacité de pourvoir à sa sœur de sang ou à ses enfants, tous ces actes sont passibles de la pire sentence. Seule la mort de l'une d'entre elles peut libérer l'autre."

"Je suppose qu'il n'y a pas beaucoup de sœur de sang," ironisa l'une des femmes maladroitement, désabusée par ce qu'elle venait d'entendre.

"Tu as raison. En fait, le village en entier essai de dissuader celles qui désirent faire cet engagement. Il se passe toujours une lune avant qu'elles ne puissent procéder à la cérémonie. Pendant ce temps, chaque membre de la Nation tente de dissuader les deux demandantes. Il n'y a aucune honte à décider de ne pas s'engager à la fin. Il vaut mieux être un peu embarrassé sur le coup que le payer de sa vie plus tard."

"Nous n'avons rien dans ce genre ici," murmura une des femmes." On ne permet pas aux femmes de se compromettre entre elles de la sorte."

Regardant autour d'elle, Delyna commença à nager, et sourit d'un air satisfait." Je pari que ce que le Roi ne sait pas est par conséquent permis ? "

"Ce serait assez vrai," dit l'aînée d'une manière significative en regardant vers Kaleia.

Delyna se rappela sa mission. "Alors, si vous voulez voir quelqu'un - par exemple le prince ou encore quelqu'un d'autre - comment faites-vous pour sortir du palais sans que les gardes qui vous surveillent constamment ne s’en aperçoivent ?"

Un chœur de rires cristallins résonna de nouveau.

La jeune Amazone commençait à perdre patience avec tout ces petits rires entendus, ses hôtes ne répondaient pas toujours à ses questions. Bien qu'elle n'ait aucune difficulté avec leur hospitalité cela commençait à l'énerver. Elle porta de nouveau les yeux sur la jolie concubine qui la surveillait de l'autre côté du bassin. Elle savait que la jeune femme l'avait étudiée pendant ses explications sur les sœurs de sang. Delyna avait maintenant tout le loisir de lui rendre la faveur. Leurs yeux se rencontrèrent pendant un long moment. La femme tourna lentement son index sur la surface de l'eau, dessinant d'éphémères symboles. Delyna aurait tout donné pour être cette eau.

"Nous plongeons et nageons."

L’Amazone n'avait aucune idée de ce dont parlait la femme, son esprit était occupé ailleurs. "Vous nagez ?" Répéta t-elle distraite.

L'aînée prit la main de Delyna et la tint sous l'eau, puis la plaça là où le courant était le plus fort. "Peux-tu sentir ça ? Il y a une rivière sous le palais. Cette rivière fait circuler l'eau à l'intérieur du palais pour que nous ayons toujours de l'eau fraîche pour la baignade et pour se désaltérer."

Excité de cette découverte, Delyna s'immergea sous l'eau et se retourna jusqu'à ce qu'elle voie l'ouverture. Celle-ci semblait assez grande pour laissé passer deux personnes nageant côte à côte. En revenant à la surface, elle secoua vivement la tête pour chasser l’excès d’eau de ses cheveux, une myriade de gouttelettes s’envola partout dans les airs, puis elle fit face à son informatrice. "Devez-vous nager une longue distance sous l'eau ?"

"Non. L’ouverture débouche non loin d’ici. Par la suite, on peut marcher le long d'une sente taillée à même le tunnel."

"Comment se fait-il que les gens ne l'utilisent pas pour se glisser dans le palais ?"

Elles la regardèrent toutes comme si une deuxième tête lui était poussée. "Les Carnéens ne savent pas nager. Du moins, la plupart."

"Pourquoi ?" On se faisait un devoir d’apprendre à nager à toutes les Amazones, et ça dès leur plus tendre enfance.

"Nous vivons dans le désert," murmura l’une d’entre elles. "Seuls les marins et la noblesse savent nager. Le reste des gens ont peur de l'eau. De plus notre Dieu Marduk marche le long de la rivière de temps à autres, pour examiner son royaume. Les gens ne voudraient surtout pas faire sa rencontre par inadvertance."

"Un peu d'ignorance est une bonne chose parfois, hein ?" Chuchota Delyna plus pour elle-même que pour les autres femmes.

L’aînée porta son index sur le dos de Delyna et suivit les lignes qui y étaient tracées. Elle sourit modestement quand l’Amazone glapit de contentement. "Je vois que vous êtes en train d’apprendre notre dernier poème."

Se tordant le son cou pour jeter un coup d’œil aux symboles gracieux qui ornaient sa peau, Delyna haussa les épaules. "Ah ! C’est un poème ? Je me demandais ce que c’était."

"Bien sûr. C'est tout à fait facétieux.

Ehssehl maitzbiem kehtainiem muzmainiem lailukhait
Ehkhaid yehsh lu k'ehv behtehn v'aihz h'yaih taiyshai
Taiyshai maitzbiem kehtainiem lainu m'ukhail m'ud
Ehkhaid lu hietulaiyl v'aihz h'yaih shmuneh
Shmuneh maitzbiem kehtainiem haihyu laishlainu
Ehkhaid gielaikh kailuv v'aihz h'yaih shehvai

Quelques-unes d'entre nous l'ont retenu. Malheureusement il reste encore sept vers à ajouter."

Delyna sourit à sa jolie observatrice à l’autre bout du bassin. "Bien dans ce cas, je devrai trouver quelqu'un d'autre pour me les ajouter." À cette remarque, la jeune femme inclina la tête en guise de consentement. Les traits de l'Amazone se transformèrent et un sourire suggestif apparut sur son visage. "Si vous voulez bien m'excuser mes dames ? "

Elles reculèrent comme Delyna se frayait un chemin à travers le bassin vers la femme avec qui elle avait flirté depuis son arrivée. Elle fit quelques brasses et plongea sous l’eau. L’Amazone profita de l'occasion pour observer le corps de la jeune femme. Quand elle émergea de nouveau, elle était directement devant son admiratrice.

"Salut", dit t-elle de son registre le plus bas.

"Salut", répondit la femme, en riant doucement. Elles s’examinèrent silencieusement quelques instants.

"Assez parlé." Finit par dire Delyna qui ne se souciait pas le moins du monde des autres femmes qui les regardaient. l'Amazone tira la concubine contre son corps et l'embrassa.

Deux.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 19/4/2002 à 17:51:49 (#1312504)

Chapitre 22

L'humeur était plutôt acariâtre à la table pour le dîner. Des dix dirigeants originels qui s’étaient assis à la grande table, pas plus tard qu’hier, ne restait maintenant que sept. Lilith n’était toujours pas revenu, ce qui causait beaucoup de consternation et d’interrogations au sein du groupe.

"N’êtes-vous pas inquiète pour votre chien de garde ?" Grogna Dokov, en déchirant un morceau de viande avec ses dents.

Ys se crispa à cette insulte, plus pour préserver le respect de la Nation que le sien. "Chef Dokov, je vous rappellerais que je suis Ys, Reine de la Nation Amazone. Je vous ai traité avec tout les éloges que mérite quelqu'un de votre position. Je m'attends à ce que vous me traitiez pareillement." Soigneusement elle avait volontairement omit de faire référence au « respect » puisqu’elle n’en avait pas une seule once à son égard. Elle doutait qu’il soit assez intelligent pour l’avoir remarqué.

"J'ai obtenu ma position en faisant beaucoup plus qu'être une bonne baise."

Gara ricana, "ce n'est pas ce que j'ai entendu dire."

Les autres dirigeants se joignirent à lui pour rire aux dépends de Dokov, cela soulagea la tension et dispensa Ys de devoir fournir une réponse pour se défendre.

La peau de Dokov se tacheta de rouge et sa main se serra sur le bord de son assiette, les phalanges de ses doigts blanchirent. "Je te tuerai pour ça, Gara."

Le triumvir ignora totalement le Quie, il se contenta de boire son vin avec nonchalance.

"Mais où est la Reine Noire ?" Demanda Merrick Nurien.

La Reine des Amazones haussa les épaules, "Elle fouille les jardins et le palais. La même chose que vous avez fait aujourd'hui quoi."

"Assurément, oui," concéda Merrick Nurien comme il utilisait un petit cure-dent d'ivoire pour enlever un morceau de viande qui était malencontreusement coincé entre ses dents, "mais nous, nous sommes tous ici."

"Si nous sommes vraiment chanceux, cette chienne est morte," murmura Dokov.

"Voulez-vous que je parte à sa recherche ?"

"Non, Caolie, c'est précisément ce qu'il faut éviter." Le Quie prit son gobelet et fit tourbillonner le vin rouge contre les rebords. "Quelle meilleure façon pour elle, de nous avoir, si nous allons tous la traquer un à un ?"

"Lilith n'a pas tué Bladrak-" Commença à dire Ys pour s'objecter.

Agaroth ri, "Non évidemment, apparemment personne ne l'a fait. Surtout si nous tenons compte que son lit de mort est vide."

"-elle n'a pas tué Hesperides non plus." Termina Ys. Ses yeux verts courroucés parcoururent les visages autour de la table. "Je suggère qu'au lieu de continuellement s'asticoter l'un l'autre, nous tentions d’échafauder un plan pour sortir d'ici vivant. Et ensuite que nous décidions ce que nous ferons une fois que nous serons libres. Pourvu que Bladrak ne se montre pas finalement, cela ne ferait que rendre notre évasion plus difficile."

"Je pense que l'on devrait considérer Bladrak comme un ennemi jusqu'à preuve du contraire," offrit Merrick Nurien. "Il nous a convié ici, nous a enfermé à clef dans son palais intérieur, a feint de mourir et peut maintenant nous assassiner tranquillement tandis que nous attendons que quelque chose se passe."

Gara ne fut pas très impressionné par cette analyse. Il se pencha en avant, mit les coudes sur la table et réfléchit tout haut. "Ou encore, l’un d’entre nous a tué Bladrak, a ensuite caché son corps pour faire croire qu'il était vivant et nous élimine maintenant un à un tandis que nous arpentons les jardins."

Ys secoua la tête, "Cela n'a pas de sens, Gara. Comment cette personne ferait t-elle, après coup, pour s'échapper du palais intérieur ? Une fois que les Caernéens découvriront que leur Roi est mort, il y aura un prix a payé."

"Pas si notre tueur travaille de concert avec un Caernéen."

"Le fils, le prince héritier," chuchota Caolie.

Gara fit un geste vague, "le prince héritier, les autres membres de la famille royale, les prêtres, une concubine négligée … cela n'importe pas vraiment si, il, elle ou eux ont prit le contrôle une fois que le travail du meurtrier aura été mené à bien."

"Que gagnerait cette personne ?" Demanda Agaroth.

Un sarcastique et collectif "s'il vous plaît" fut sa réponse.

Les yeux de Merrick Nurien scintillèrent tandis qu'il parlait, "un allié puissant en dette envers un autre, pourrait éliminer la plupart de ses rivaux et lui donner la satisfaction de refaçonner le monde de façon à convenir à son but." Il regardait Caolie et Ys en souriant et termina, "Ou ses buts."

"Puisque nous ne pouvons pas avoir confiance l'un en l'autre, ni en qui que se soit dans l’entourage de Bladrak, qu’allons nous faire ?" Soupira Ys.

"Finir de dîner et retourner dans nos quartiers."

Dokov s'étouffa presque et envoya des gouttelettes de salive dans son assiette" Verrouiller bien vos portes. Surtout vous, Gara."

***

Caolie raccompagna Ys à ses quartiers. L'oracle ouvrit la porte et permit à Pei-cha de se glisser dans la pièce en premier. Le félin fit rapidement le tour de la pièce, et ne découvrit rien d'intéressant. Il s’assit avec courtoisie devant une des chaises et attendit que ses maîtresses entrent.

"Voudriez-vous quelque chose à boire, Caolie ?" Offrit Ys, en marchant vers le dressoir sur lequel était disposé un pichet d'eau.

"Non, merci. Je dois aller m'assurer que Merrick et Gara ont convenablement installé les domestiques. Je ne sais pas si Dokov pourra se contenir plus longtemps."

Se rappelant la sensation de la main du Quie sur sa cuisse, Ys frissonna. "J'espère ne plus jamais avoir affaire à un Quie quand tout ceci sera terminé."

"Il est des plus désagréable. C'est affligeant de savoir qu'il est le plus respecté de son clan."

Prenant une petite gorgée d'eau fraîche et en versant une petite rasade dans le bol de Pei-cha, Ys commença à se déshabiller. "Ne vous sentez pas obligé de veiller sur moi, s'il vous plaît, Caolie. Pei-cha est un excellent gardien." À la mention de son nom, le grand chat leva les yeux et frotta sa tête contre la jambe de Ys. "Et je suis sûr que Lilith sera de retour d'un instant à l'autre."

L'Impératrice réfléchit à ses options un moment et tomba ensuite d'accord avec l'oracle. "Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me prévenir."

"Merci. Bonne nuit." Avec une légère pression sur l'avant bras de l'Impératrice, Ys la reconduit à la porte. Elle referma alors celle-ci et la barricada, sachant que Lilith était tout à fait capable d’entrée par le balcon. "Qu'as-tu fais aujourd’hui, Lilith ?" Chuchota l'oracle.

Ys était heureuse d'être enfin seule, et de pouvoir exprimer toutes les émotions qu'elle avait retenues toute la soirée. "Où étais-tu quand Gregor a trépassé ? Où es-tu maintenant ? Est-ce que tu vas bien ?" N'obtenant aucune réponse, même si elle n'en attendait pas, elle soupira et revêtit une courte chemise de nuit. Enfouissant son nez dans le tissu elle inspira profondément pour humer le parfum de Lilith qui y était toujours imprégné. Elle aimait les effluves épicés et les fragrances raffinées que laissait son amante un peu partout sur les vêtements, les tissus et les draps.

Elle regarda la robe de nuit que la Reine Noire avait arrachée de son corps la nuit auparavant et souri avec mélancolie. Son plus cher désir était de rentrer à Lighthaven pour qu'elle et Lilith puissent passer du bon temps ensemble. Trois lunes n'avaient pas été suffisantes pour apprendre à bien connaître sa nouvelle amie. Même si Ys redoutait qu'une vie entière soit suffisante pour le faire. Lilith était une femme très complexe qui ne livrait ses sentiments qu'au compte goutte.

S'ennuyant de la Reine Noire, la jeune femme se jeta sur le lit et rampa sous les draps. Elle se sentait tout à l’envers, sa seule amie lui manquait, elle était dans un pays étranger et avait peur que quelque chose soit arrivé à Lilith. Elle se rappela le champ de bataille à Orkenwüd, la mort de la Reine Noire lui sembla tout à coup un concept trop réel. Ys ne se rendit pas compte qu'elle pleurait jusqu'à ce qu'elle sente Pei-cha se blottir contre elle. Elle ouvrit les yeux pour découvrir les yeux bleu glacier qui la regardait, elle crut presque que s'était Lilith, seul la forme lui confirma le contraire. Incapable de retenir ses émotions plus longtemps, Ys jeta les bras autour du félin et enfoui son visage dans sa fourrure, elle sanglota de nouveau. Pei-cha émit un doux grondement et laissa l'oracle se pelotonner contre lui.

Bientôt ils tombèrent tous les deux profondément endormi.

***

Lilith se tenait debout devant le grand lit, et regardait son oracle qui était fermement accroché au léopard des neiges tandis qu'elle dormait. Elle avait été déçue de trouver Ys déjà endormi quand elle était rentrée. En examinant la jeune femme, elle entrevit les sillons laissés par les larmes maintenant séchées sur ses joues. Une sensation brûlante commença à se former dans l'estomac de la Reine Noire tandis qu'elle se demandait où était Caolie et pourquoi elle avait permit que quelqu'un fasse de la peine à Ys.

Voulant s'assurer que son oracle était indemne, Lilith allongea la main vers le drap qui la couvrait. Elle stoppa net quand elle entendit un grondement sourd. La dirigeante regarda fixement le grand chat pendant un long moment avant de poursuivre son mouvement. Le grondement résonna plus fort cette fois, et Pei-cha retroussa ses babines pour découvrir ses dents pointues.

Ys murmura quelque chose dans son sommeil et se blottie encore plus près du fauve.

Pei-cha regarda la Reine Noire puis tourna les yeux vers l'oracle, fier de sa tactique d'intimidation, puis il lécha la joue de Ys.

"Oh, je vois," murmura Lilith. "Donc, c'est comme ça que ça fonctionne, hein ?"

Pei-cha cingla l'air de sa queue.

"Je l'ai vue en premier."

Le léopard bailla, sa bouche se referma avec un bruit humide. Il lança un regard provoquant à la Reine Noire, posa sa gueule sur l'épaule de Ys et ferma les yeux.

"Damné chat," se plaignit Lilith, décidant de laisser tomber son examen pour l'instant. "Je ferai une carpette avec toi si tu n'es pas prudent."

***

Delyna fut tiré dans la pièce presque de la même façon dont elle l'avait été la nuit précédente. La Reine Noire tira les rideaux sur l'embrasure pour empêcher que personne ne soit témoin de leur petite réunion. Elle était toujours entièrement parée de ses cuirs, et avait passé le temps en attendant l'Amazone, en aiguisant son épée. C'était une vieille habitude qu'elle avait prit avec les années passé sur les camps de bataille. Cela la calmait la plupart du temps et lui permettait de se concentrer sur la seule chose qui importait : survivre. La jeune Amazone jeta nonchalamment un coup d’œil vers le lit et sursauta quand elle vit la bête que sa Reine étreignait dans son sommeil. "Douce Sélène !" S'écria t-elle en bondissant et en portant la main sur le pommeau de son épée. "Ma Reine!"

En roulant les yeux vers la plafond, la Reine Noire attrapa le poignet de la guerrière et le serra dans sa poigne de fer.

"Elle dort," gronda Lilith, un peu à la manière de Pei-Cha. Ys se réveilla et s'étira lentement avant de se rendre compte qu'il y avait trois paires de yeux fixés sur elle. En voyant Lilith elle se redressa d'un coup dans sa couche, la voir indemne, ranima l'oracle. Elle se précipita hors du lit et courut vers elle, pour venir se blottir dans ses bras. "Tu es de retour."

Lilith fronça les sourcils, sachant que quelque chose dérangeait toujours Ys vu sa réaction. "Je suis de retour. Est-ce que tu vas bien ?"

"Maintenant oui." Elle serra la dirigeante avec ferveur, décidant de laisser délibérément en suspends ce pourquoi Delyna attendait.

Lilith fit de petits cercles dans le dos de Ys et amena sa main contre la nuque de la jeune femme. La Reine Noire lança un petit sourire torve en direction de Pei-cha, et donna ensuite un petit baiser sur la tempe de Ys. "J'avais dit à Caolie de veiller sur toi. Pourquoi n'est-elle pas ici avec toi ?"

"Je l'ai renvoyé."

"T'as t-elle fait ou dit quelque chose ?" Lilith se raidit, elle avait peur d'avoir prit la mauvaise décision en laissant Ys au soin de l'Impératrice.

Ys sut à ce moment qu'un mot mal placé scellerait le destin de Caolie. Ce n'était pas un sentiment agréable que de savoir que Lilith était disposé à tuer pour elle. "Non, pas du tout. Elle m'a laissé avec Pei-cha."

"Cela me console à peine," répondit Lilith, se gagnant un regard en coin de la part du léopard des neiges.

"Mais il a été très intimidant, tu sais. Il a effrayé Dokov."

Lilith grogna. "Je n'en doute pas une seconde. J'aurais du passé ce chien galeux par le fil de mon épée hier soir pour avoir osé poser la main sur toi."

"Non, je suis heureuse que tu ne l'aie pas fait. Je ne voudrais pas que tu ai des problèmes par ma faute."

Delyna assista à toute la scène avec fascination. La Reine Noire n'était plus la même personne quand Ys se tenait près d'elle, de plus, elle serrait doucement sa Reine dans ses bras. La jeune guerrière était impressionnée de voir à quel point Lilith était avenante quand il s'agissait de Ys; elle pensait que jamais la sombre dirigeante ne ferait passer les besoins de quelqu'un d'autre avant les siens.

"Pffff… Cela me laisse bien indifférente d'avoir des problèmes en ton nom."

Ys sourit et embrassa l'épaule dénudée de Lilith.

Delyna était en état de choc. Je pense que la Reine Noire vient de faire une plaisanterie… Laisse-bien-indiférente…Lesbienne… La Lesbie est bien une cité peuplé de femmes dans la région des Illiades non ??? Elexia ne me croira jamais. Je ne sais même pas si j'en crois mes propres oreilles.

"Peu importe, nous partons d'ici demain, mon oracle. J'ai trouvé une sortie. Une fois que Delyna arrêtera de nous regarder comme un poisson hors de l'eau qui ouvre et ferme la bouche sottement et qu’elle me fera son rapport, je saurai si Kritchek à été en mesure de nous trouver un moyen de transport adéquat."

La bouche de l'Amazone se referma brusquement et elle rougit profondément. "Pardon, ma Reine, votre Majesté. J'ai un message du Capitaine pour vous, Reine Noire." Elle porta la main à sa ceinture et retira un petit rouleau de parchemin.

Lilith embrassa le sommet de la tête aux cheveux clairs qui était sous son menton et se retira à contre cœur. Se déplaçant gracieusement, elle vint s'emparer du parchemin et alla s’asseoir au bureau pour le lire. Le regard admiratif de Ys l'a suivie tout du long puis quand la Reine Noire fut assit, elle tourna son attention vers son soldat. "Comment vont les choses dans le palais extérieur, Delyna ?"

En se rappelant ses activités du jour, Delyna sourit. "Très bien, ma Reine."

"Vraiment ?" Ys était intriguée par le regard ludique de son jeune soldat. Ce n'était pas un regard qui suggérait une détresse quelconque malgré la situation.

Delyna se rappela elle-même à ses devoirs et se recomposa. "Nous avons été en mesure de trouver un passage hors du palais, ma Reine, c'est une ouverture sous-marine. C'est ce qu'on m'a dit du moins. Je n'ai pas encore eut la chance de vérifier où ce passage mènait, ma Reine."

"Ce sera inutile," dit négligemment Lilith, ne se donnant même pas la peine de lever les yeux du parchemin qu'elle était en train de lire. "Ce passage mène à peu près partout. Je suis étonné que le palais n'aie jamais été envahi." Elle secoua la tête d'un air piteux. "Une telle lacune est inexcusable."

Ys sourit avec indulgence. Elle avait hâte de retourner à Lighthaven là où la sécurité était sans faille. Le palais de la Reine Noire n'était rien sinon sûr, par opposition au palais intérieur. "Gregor est mort," mentionna Ys, en changeant de sujet.

Un autre, ma Reine ?"

"En réalité, nous en sommes rendus à trois maintenant - Bladrak, Hesperides et Gregor."

"Trois ?" Demanda soigneusement Lilith, se rappelant sa brève visite à la maison de jardin avant de revenir rejoindre Ys.

Ys ne remarqua pas la confusion dans les yeux de la dirigeante. "La gorge de Gregor à été tranchée d'une oreille à l'autre, on l'a retrouvé dans les jardins cet après-midi."

" Et Agaroth ? "

La Reine des Amazones haussa les épaules. "Bien, il affirme avoir trouvé le corps de Gregor, mais il y avait un lot impressionnant de sang sur ses vêtements. J'étais ici, sur le balcon, et faisais un petit somme quand il a trouvé Gregor. Ça c'est passé comme auparavant - Ils ont tous prétendus être occupés à faire quelque chose d'autre au moment du meurtre, mais personne n’as vraiment d’alibi pour prouver ses dires. Dokov était occupé à fouiller les quartiers de Bladrak et d’Hesperides. Gara et Agaroth fouillaient les jardins, mais pas chacun de leurs côtés. Gara est aller remplacer Caolie à un moment, et a surveillé les domestiques une partie de l'après-midi. C'était environ au moment ou Agaroth a trouvé Gregor mort. Ainsi, personne n'a d'alibis, et chacun de nous aurait pu facilement le faire."

"Tu dis qu'Agaroth avait du sang sur lui, mais que ce n'était pas le sien, mais celui de Gregor, c’est bien ça ?"

"Oui. Pourquoi tu me demande ça, Lilith ? Pourquoi t’intéresses-tu tant à Agaroth ?" Demanda Ys, rendant Delyna heureuse. Le jeune soldat se demandait justement la même chose, mais savait qu'il ne lui était pas permis de le demander.

"Je pense avoir vu quelque chose d’intéressant." La Reine Noire simula une subtile nonchalance. Après avoir écrit une brève réponse à Kritchek, la dirigeante marcha vers la jeune Amazone, et vint se placer directement derrière Delyna. Elle s'arrêta, et vit une ligne de texte sur l'épaule du jeune soldat. Elle agrippa l’épaule de Delyna et souleva brusquement ses cuirs. Elle la tira ensuite sur le côté pour avoir une meilleure vue.

"Hé!" Haleta Delyna, effrayé par cette invasion et par le contact de la Reine Noire. Avec Lilith qui tirait sans cérémonie sur ses vêtements, Delyna était dans une position des plus inconfortable.

"Qui t’as fais ça ?" Gronda la Reine Noire. Sans hésitation, la dirigeante commença à délacer les cuirs de l’Amazone, et la dénuda efficacement jusqu'à la taille.

"Par les fils de l'Haruspice !" Glapit Delyna, étonné de s’être retrouver aussi rapidement exposé. Elle a déjà fait ça auparavant, pour sûr, nota Delyna. Ses bras se croisèrent sur sa poitrine, soudainement très intimidé de se retrouvé à demi nue devant sa Reine bien aimée.

"Lilith!" Ys était aussi embarrassé que Delyna. Elle s'était retrouvée en un temps record avec une Amazone à demi nue et une dirigeante en colère derrière une Delyna rouge comme une pivoine, c'était plutôt inattendu. Avec compassion, elle tendit un morceau de lin à Delyna pour qu'elle puisse se couvrir.

"Alors, qui ?" Demanda à nouveau Lilith cette fois un peu plus fort.

"Le scribe a commencé, et la concubine a continué," répondit Delyna, essayant de garder son sang froid malgré la situation.

Elle sentit le souffle chaud de Lilith s'insinuer dans son oreille comme celle-ci se penchait sur elle, "je ne vais certainement pas te demander comment et pourquoi ils ont été capables d'écrire ça sur ton dos."

Avalant avec difficulté, Delyna rougit de plus belle, "ce serait mieux, Majesté."

"On est d’accord… Alors où l'ont-ils apprit ?" Lilith parcouru les lignes encore une fois, en secouant la tête.

"Apprit quoi ?"

"Ce poème, où l'ont-ils apprit." Pour bien se faire comprendre, la Reine Noire enfonça son index dans le dos de Delyna avec force.

"Je ne sais pas, Majesté. Les femmes du harem ont seulement dit que c'était le dernier poème à avoir été composé dans le Royaume. Je ne l'ai même pas fait traduire. Que raconte t-il ?" Elle posa la question avec beaucoup de précaution, sachant que l'air bouleversé de la Reine Noire ne signifiait rien de bon.

"C'est un genre d’épitaphe."

Ys rejoint Lilith derrière Delyna et étudia les symboles étranges. "Peux-tu me le traduire, s'il te plaît ?"

"Certainement."


Dix puissants seigneurs de guerre conviés à dîner;
L'un d'eux sans se douter de sa fatalité meurt empoisonné;
Neuf puissants seigneurs de guerre clouer au pilori
L'un d'eux repu rejoint ses quartiers et meurt dans la nuit;
Huit puissants seigneurs de guerre passe le temps à chercher
L'un d'eux trop occupé meurt la gorge tranchée;
Sept puissants seigneurs de guerre scrute les murs fortifiés
L'un d'eux par un hasard non fortuit meurt écrasé
Six puissants seigneurs de guerre -


L'oracle n’avait fait que pâlir tandis que Lilith lisait le poème.

"Bladrak, Hesperides, Gregor…" Lilith inclina la tête, leurs morts suivaient le modèle du poème. "Je pari que nous allons bientôt découvrir Agaroth mort quelque part. "

"Pourquoi ?"

"Tu te rappelles les assiettes sur la table, chacune d’entre elle contient l’effigie de chaque dirigeant, n’est ce pas ?" Au signe de tête approbateur de Ys elle continua. "Bien, quand Hesperides est morte, j'ai remarqué que son assiette ainsi que celle de Bladrak, avaient été cassées. Avant de rentrée ce soir, je suis passée par la maison de jardin et j’ai vu que celles d'Agaroth et de Gregor avaient, elles aussi été aussi cassées."

" Nous devrions tenter de le retrouver. Peut-être n'est t-il pas trop tard."

"Nous le ferons… Nous le ferons…" Murmura Lilith avec une drôle de lueur dans les yeux. "Assurons-nous d’abord que Delyna repasse de l’autre côté. Ce n’est pas la peine que qui que ce soit sache que nous pouvons entrer et sortir d’ici." Les grandes mains de la Reine Noire se posèrent sur les épaules de Delyna et la firent pivoter pour qu’elle puisse la regarder bien en face. "Je veux que tu découvre qui a composé ce poème. Me suis-je bien fais comprendre ?"

"Oui, Majesté."

"Reviens ici aussitôt que tu l’auras découvert. Et assures-toi que Kritchek sera prêt à partir à midi demain."

"Oui, Majesté."

"Allez va", Lilith donna une petite poussée à l'Amazone en direction du balcon. Delyna s’arrêta brièvement pour rattacher ses cuirs rapidement. Elle se retourna ensuite pour saluer Ys. "Ma Reine."

Tandis qu’elles regardaient Delyna disparaître dans la nuit, un terrible bruit résonna à l'intérieur des jardins, comme si quelque chose venait de s'effondrer. Lilith soupira avec candeur, "je pense qu’il est trop tard pour Agaroth."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 19/4/2002 à 18:01:45 (#1312564)

Ca ressemble un peu à un classique de la littérature tout d'un couop. Te serais tu inspirée par hasard ?

Par Lilith_Des_Damnés le 19/4/2002 à 18:40:04 (#1312834)

Mais certainement !:ange:

Agatha Christie ! Rien de moins ! :cool:

And Then There Were None. - Ou - Dix Petits Nègres !! ;)

Par Menforu le 19/4/2002 à 18:59:39 (#1312956)

On avait vu, mais c'est bien quand même, bravo !

Par Lilith_Des_Damnés le 19/4/2002 à 19:05:04 (#1312995)

Merci Menforu ! :ange:

Par Lilith_Des_Damnés le 19/4/2002 à 21:49:35 (#1314146)

Chapitre 23

Les six dirigeants encore en vie étaient debout autour des restes du petit temple de prière, leurs torches illuminaient les lourdes pierres qui s'étaient effondrées.

"Hé bien, cela a dû faire mal," murmura sèchement Merrick Nurien.

Dokov rit, cela rappela à Ys le bruit que faisaient les porcs.

"Comment savons-nous qu'Agaroth se trouve bien sous les décombres ? Cela pourrait être une autre ruse, comme avec Bladrak." Le Quie mit son poids sur son autre jambe. Il avait trébuché et s’était tordu la cheville à cause du manque d’éclairage.

"Bladrak et Agaroth ? Je ne crois pas," résista Gara. "Demios est presque complètement occupée par Glyph. Elle sera Nôtre avant la prochaine lune. Caern ne pourrait être d’aucune aide pour Demios."

"Glyph ceci, Glyph cela," grogna le Chef des Quies. "J'en ai assez de vous et votre ambitieux Xadius. Ma nation va vous anéantir."

Le visage de Gara paru se crispé sous la faible lumière des torches, en fait s’était comme si des ombres spectrales valsaient sur sa peau. Pour un instant il regarda fixement le robuste Quie d'un air incrédule. Celui-ci portait toujours sa pelisse de fourrure malgré la chaleur du désert. Puis, il éclata de rire. Un rire profond et capiteux qui se répercuta partout dans les jardins. "S'il vous plaît, Dokov, racontez-moi encore une autre drôlerie. Je suis si heureux que vous puissiez garder votre sens de l'humour quand d'autres meurent autour de vous."

Dokov chargea le triumvir. Il dégaina son épée à la hâte et la balança d'une manière extravagante vers la gauche de sa cible, puis sa cheville le trahit. Gara esquiva la charge et donna un coup de pied dans l’arrière-train du Quie. Dokov s'écrasa lourdement face contre terre, avec un manque accablant de grâce.

Même Pei-cha sembla pouffer de rire à cette vue.

"Restes là," ordonna Merrick Nurien, dont le bout de l’épée chatouillait maintenant la nuque du Quie. "C'est vraiment agaçant à la fin. Tu commences sérieusement à m’énerver."

Remettant sa torche à Ys, Lilith marcha vers le gros tas de pierre. "Bien, alors voyons si nous pouvons trouver un corps là dessous."

Gara donna sa torche à Caolie et aida Lilith à retourner les pierres. Chaque bloc était passablement lourd et la tâche ardue. Quand ils eurent à peine dégagée deux blocs, Gara monta au centre de la pile. Il se plia pour prendre un des blocs de pierres et sentit de la chair molle sous sa main. Il laissa tomber le bloc derechef et manqua de peu son pied, puis appela Caolie. Dans la lumière vacillante de sa torche, il put confirmer ce qu'il avait senti. "J'ai une main ici."

La Reine Noire le rejoignit et pu, elle aussi examiné l'extrémité écrasée. "Cela répond à la question."

Merrick Nurien entailla la base du cou du Quie, et un petit filet de sang rigola dans sa tunique. "Tu as compris, Dokov ? Agaroth est là dessous. Alors, assez de tes petits jeux puérils."

Il rengaina son épée et s’éloigna du Quie, ne le lâchant pas des yeux au cas ou stupidement, il déciderait de charger à nouveau. En se déplaçant vers les autres, il haussa les épaules. "Je ne vois pas pourquoi nous devrions le sortir de là ce soir. Il ce fait tard, et je ne crois pas qu’Agaroth ira nulle part."

"C’est la meilleure chose que je t’ai entendu dire jusqu’à maintenant," déclara la Reine Noire, en reprenant la torche des mains de Ys. "Allons nous coucher," dit-elle, de sa voix suave avec une lueur torve dans les yeux. Lilith sourit quand elle vit le visage de son oracle se coloré.

"Avec tous ces gens qui meurent à gauche et à droite, qui a envie de dormir ?" Murmura Gara, s’ennuyant de sa patrie plus que jamais.

"Qui a dit quoi que ce soit à propos de dormir ?" Lilith sourit d'un air satisfait, et prit fermement la main de Ys.

Ne désirant pas la laisser filer si rapidement, Merrick Nurien regarda la dirigeante de Lighthaven, qui s’éloignait. "Où étiez vous toute la journée, Lilith Des Damnés ?"

La Reine Noire fit une pause et jeta un regard par-dessus son épaule à l’attention du Roi de Harn. "Dans les jardins, comme vous tous."

Gara ricana tranquillement.

"Pourquoi ne pouvions nous pas vous voir ? Pourquoi n'êtes-vous pas venu quand ont a retrouvé Gregor ? Peut-être étiez-vous trop occupé à trafiquer ce petit temple pour qu’il s’effondre sur Agaroth ?"

"Merrick Nurien, importe-t-il vraiment que je réponde à ça ? Si j'ai fait ce que vous dites, je ne vais certainement pas vous dire la vérité à brûle-pourpoint et si je me donne la peine de le nier, vous ne me croirez pas de toute façon. Je vous dirai, cependant ceci, si j'avais souhaité la mort d’Agaroth, je n'aurais pas eu besoin de faire s’effondrer un temple de pierre sur lui." Ayant affichée ses couleurs, elle poursuivit son chemin en compagnie de Ys.

Un sourire crispé se forma sur les lèvres de Merrick, "Très bien. Alors Je vous souhaite, à vous et à Reine Ys, de faire de beaux et merveilleux rêves."

La Reine Noire et son oracle étaient déjà trop loin pour entendre sa remarque. L’Ouïe fine de Pei-cha, cependant, l’entendit et le léopard jeta un regard au Roi de Harn par-dessus son épaule. De grands crocs blancs reluisants et un battement de queue fit dire à Merrick Nurien que sa bénédiction n’était pas considérée comme sincère.

à suivre...

Par Merrick Nurien le 22/4/2002 à 8:36:50 (#1325958)

La suite !!! :ange:

Par Gara le 22/4/2002 à 10:48:21 (#1326259)

Toujours trés bon :)

Par Lilith_Des_Damnés le 22/4/2002 à 17:56:40 (#1328252)

Chapitre 24

Elexia marcha à grands et avec assurance à travers le palais comme si elle avait été dans un des villages Amazones. Durant toute sa vie elle avait été un leader parmi ses sœurs, elle représentait une figure d'autorité. Encore mieux, elle était reconnue pour ne pas laisser son titre ou sa position lui monter à la tête. Elexia était d’abord et avant tout une guerrière, puis un commandant. Elle savait ce que c’était que de patrouiller pendant trois jours sans dormir pour protéger les frontières de la Nation. Elle avait fait plus que sa juste part pour pourvoir aux besoins de ses sœurs. Elle avait passé par tout les genres d’entraînements pour arriver au point où elle en était, et elle savait qu’elle pouvait faire confiance en ses instincts quand venait le temps de protéger ses semblables. Quand elle avait été nommée Commandant de l'Escorte de la Reine des Amazones, elle avait d'abord été un peu contrarié. Ses sœurs réintégraient leur terre natale, et Elexia aurait voulu être avec elles. Elle aurait voulu enterrer elle-même les cendres de Darwil sur leur terre sacrée. Au lieu de cela, Fizzz avait eut cet honneur. Fizzz, qu'elle avait juré de protéger, vivait dans un village loin de Lighthaven. Souvent, Elexia se demandait si elle avait pris la bonne décision.

D’une façon ou d'une autre, elle savait que son destin lui dictait ses choix. La Nation était menée par une Reine Amazone qui avait une allégeance étrange avec le plus grand ennemi de cette même Nation. Mais cet ennemi était maintenant son plus grand bienfaiteur. Ce même destin l’avait conduit à Caern. Un endroit qu’elle avait tout de suite détestée. Le paysage était trop aride, le soleil trop brillant, le vent trop rare. Vivre ici était une torture pour celui ou celle qui avait connu la beauté d’Aphrael.

C'était ce qui l'a contraignait à retrouver Wynn. Elle avait besoin de savoir pourquoi une Aphraeloise vivait dans ce désert, servait un roi irresponsable et tournait le dos à ses sœurs. Car Elexia en était sûr, Wynn était une Amazone. Elle ne s’était jamais trompée en ce sens ; elle reconnaissait toujours un membre de sa famille.

Elle avait envoyé Delyna tenter de découvrir le reste du poème qui avait tant irrité la Reine Noire. Une partie d'elle aurait voulu accompagner le jeune soldat, mais elle avait décidé de ne pas le faire. Delyna devait terminer cette assignation toute seule. Elle avait jusqu’à maintenant été couronné de succès, surtout avec les concubines du Roi, alors elle n’avait pas besoin d'un chaperon.

Elexia secoua la tête d'un air dépitée. Dieux, elle pouvait seulement espérer que cette petite peste ne se vanterait pas de ce concours pendant les dix prochains hivers. D'une façon ou d'une autre, Elexia doutait fort que Sélène ne lui accorde cette faveur.

Elle trouva la peintre dans l'aile juste en face du quartier des concubines. Elexia avait commencé sa recherche avec les membres de la maison des plaisirs de Bladrak, assumant que Wynn serait parmi eux. Elle avait été étonnée de ne pas la trouver là. Wynn était certainement assez attirante pour être une des membres du harem. Vu son absence Elexia se demanda si les Carnéens avaient des préjugés envers les Aphraelois. Même si elle n'avait pas eut le loisir de constaté ce fait. Les hommes de Caern n’avaient pas été particulièrement grossiers ou quoi que se soit à son égard. Elle avait plutôt remarqué que certains ne lui étaient pas indifférents et ils semblaient ressentir la même chose à son égard. Elle sourit ; de toute façon elle pensait que c’était mieux ainsi, elle n’aurait pas voulu les froisser. Elle savait que de bien des manières elle pourrait les surpasser, et ça dans bon nombre d'activités, y compris celle dont ils étaient les plus fiers. Toutes ces choses défilaient dans sa tête tandis qu’elle regardait Wynn dans la petite pièce.

"Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ?"

Elexia rougit, ennuyé de ne pas pouvoir faire impression sur la peintre. "Je voulais te voir."

"Ok, eh bien, maintenant que tu m’as vu, tu peux repartir ; mission accomplie, soldat."

L'Amazone fronça les sourcils. "Puis-je te demander ce que j’ai fais pour t’offenser ? Je ne pense pas avoir dis quelque chose pour te contrarier, en fait, je t’ai à peine parlé. Normalement, ça prend un peu plus que ça pour que quelqu'un ne veuille plus me parler."

"Et ça arrive souvent ?"

"Pas aussi souvent que tu le pense." Elexia secoua la tête, marcha vers une chaise près de la peintre, et s’y s'installa. Pourquoi se sentait t-elle désarçonné en présence de cette femme ?

"Ne te gêne surtout pas pour t’asseoir." Vint la réaction désabusée après qu’elle ce soit assise.

"Merci." Le Commandant ignora le regard ennuyé qu'elle recevait de la part de la petite femme et laissa ses yeux errer sur la petite pièce. Chaque espace disponible sur les murs était occupé par une toile que Wynn avait peinte. Toutes représentaient des paysages d’Aphrael; aucune de Caern. "J’ai l’impression que tu t’ennuies d’Aphrael, n’est ce pas ?"

"Cela fait très longtemps que je ne l'ai pas revu."

"Elles sont très belles."

Wynn se détendit légèrement. "Merci."

"Depuis combien de temps vis-tu à Caern ?"

"Depuis que j'ai 13 hivers." Pour éviter la question suivante, elle continua, "Ainsi, cela fait la moitié de ma vie, que je vis ici."

"Pourquoi es-tu venu à Caern ?"

Passant une main parmi ses courts cheveux roux, Wynn soupira. "Eh bien!, ma mère voulait voir le monde. Est-ce que cette réponse te va ?"

"Il ne me convient pas, mais c'est une réponse, je suppose." Les mains calleuses d'Elexia se posèrent vivement sur le hauts de ses cuisses. En étudiant ses doigts, elle demanda doucement, "Est-ce pour cette raison que tu ne m'aimes pas ? Ou est ce juste par principe ?"

Wynn s’appuya le dos contre le mur, et croisa les bras sur sa poitrine. "Je suppose que je n'apprécie pas n’être seulement qu’une autre encoche sur une ceinture." S'il y avait eu un doute dans son esprit sur ce qu’avait été la première intention d'Elexia, maintenant il n’y en avait plus. "Tu ressemble à l'amante de ma mère, du moins avant qu'elle ne nous quitte."

Ouch. Elexia grimaça. "Tu me connais à peine."

"Eh bien, avec ta subalterne qui cours partout comme un lapin en rut… difficile de ne pas penser que tes intentions sont si différentes des siennes. Les concubines pensent toutes qu’elle est une esclave sexuelle Amazone. C’était tout à fait rafraîchissant de les écouter parler d'elle."

"Esclave sexuelle ? Où ont-elles prit cette idée grotesque ?"

Wynn rit doucement, "D'une part, elle est apparemment très doué en ce sens." L'artiste fut satisfaite de voir Elexia secouer tristement la tête. "d’un autre côté, elle porte les cheveux courts."

"La Plupart des guerrières Amazones ne se laissent pas pousser leurs cheveux avant d’avoir eut leur Rite d'Initiation. Delyna ne l'aura pas d’ici à ce qu'elle mène à bien sa première mission."

"Ça elles ne le savent pas. Tout ce qu’elles savent c’est ce qu’elles voient." Wynn s'apaisa, se demandant si Elexia comprenait ce qu’elle venait de subtilement lui avouer.

Quelques longs moments passèrent avant que le Commandant ne lève les yeux et ne les fixent dans les prunelles noisettes de la petite peintre. "Tu es une esclave ?"

Timidement, Wynn se passa la main dans la nuque, sentant ses fins cheveux lui chatouiller les doigts.

"Pourquoi ne pas me l’avoir dit auparavant ? Que c’est t-il vraiment passé ?"

"Ma mère et son amante avaient rompu. Ma mère était déprimée et a décidé de quitter la Nation et le village pour partir au loin pendant quelque temps. Voir Marla avec sa nouvelle compagne était trop dur pour elle. Elle avait plus que souffert des infidélités de celle-ci, mais le fait qu’elle nous abandonne à été le plus difficile. Elle a décidé que nous devrions voir un peu le monde et que nous reviendrions ensuite au village. Nous étions à Baazul quand nous avons été capturés. Ma mère était une très belle femme; Elle a été vendue au Premier Ministre de Caern. J'avais son talent pour les arts. Ainsi, nous avons été toutes les deux retenus ici en tant qu’artistes personnels du Roi."

"Je suis désolée."

"Je ne veux pas de ta pitié. Je ne veux pas non plus être utilisé par une sœur Amazone. J'ai assez enduré de trahison pour toute une vie." Elle avait lancer ces derniers mots avec amertume.

"Nous partons demain," dit tranquillement Elexia. Elle ne savait pas si elle avait tort de faire confiance à Wynn, en revanche, elle savait maintenant qu’elle venait de trahir sa Reine et la Reine Noire. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à simplement tourner le dos à cette femme. Elle ne pensait pas que Ys le voudrait non plus. "Viens avec nous."

"T’attends-tu vraiment à ce qu’une esclave du Roi Bladrak puisse simplement sortir par la grande porte avec une escorte Aphraeloise ? "

"Je t’achèterai," s’aventura Elexia.

"Je préférerais mourir ici. "

Elexia ne s'était jamais senti aussi frustré de toute sa vie. "J’essaie de te libérer. Tu ne comprends pas ça ?"

"Je pensais qu'il n'y avait pas d’esclavage parmi les Amazones. Peut-être cela a t-il changé ?"

"Tu ne serais pas vraiment mon esclave!"

Wynn secoua lentement la tête. "Oui, je le serais..."

"Comment suis-je supposé te laisser ici sans rien faire ?"

La petite rouquine haussa les épaules. "De la même façon que tu as quitté tous tes autres amants et amantes auparavant, Commandant. Juste en mettant un pied devant l'autre." Elle se repoussa du mur et alla ouvrir la porte. "Si tu n’as pas d'objections." Elle l’invita à sortir

La guerrière commença à protester, mais aucun mot ne sorti. Finalement, défaite, elle quitta la pièce, en se rappelant, de bien mettre un pied devant l'autre.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 23/4/2002 à 1:46:55 (#1330754)

Chapitre 25

De retour à leurs quartiers, la Reine Noire décida de s'occuper de leurs bagages, elle tria certaines choses qu'elle mit dans un sac pour que Delyna puisse les ramener avec elle quand elle viendrait. Cela l'ennuyait de devoir laisser certains articles derrière. Des couvertures valent moins que notre peau, pensa Lilith jusqu'à ce qu'elle aperçoive Pei-cha qui se serrait contre Ys sur le divan. Bien, il y a une couverture en particulier que je laisserai volontiers ici.

"Racontes-moi comment c'était à l'extérieur."

Lilith haussa les épaules, n'arrêtant pas son travail. "Il y a une nation tout entière qui sera prête à nous trucider quand ils découvriront que leur roi est mort. J'ai fais en sorte que Kritchek nous trouve un bateau pour assurer notre passage. Ainsi si les vents sont favorables et que l'équipage est à son affaire, il y a un espoir pour nous." Elle termina sa tâche et jeta un coup d'œil pour voir l'impact de ses paroles sur Ys. La Reine des Amazones était tendue par la peur et caressait Pei-cha, afin de se calmer elle-même. "Je suis désolée, Ys," dit alors Lilith, en marchant vers elle et en ignorant le grondement d'avertissement qui s'éleva aussitôt.

"Ça va; Je vais bien, Lilith," l'a rassura Ys. "Je m'ennui seulement d'Aphrael et de Lighthaven." Elle tapota la grosse tête de Pei-cha. "Sois gentil."

La Reine Noire sourit d'un air piteux. "On ne peut pas vraiment appeler ça des vacances, hein ?"

"Je voudrais rester à la maison la prochaine fois. Qu'est ce que tu en penses ?"

Un rire sardonique fut sa réponse et la Reine Noire étira les bras afin de pousser Pei-cha en bas du divan. Le grand chat résista, se recula sur les coussins, et changea son centre de gravité pour qu'il soit tout à fait impossible de le déplacer. Son expression changea, il retroussa les babines et sa fourrure s'hérissa. De même, changea radicalement, l'expression de Lilith. Avant qu'elle n'ait la chance de confronter le chat, Ys caressa la tête de Pei-cha. "Tu dois descendre, mon bien-aimé. Lilith veut s'asseoir."

Pei-cha considéra la demande un long moment avant d'y consentir. Il descendit du divan et partit vers le balcon sans jeter un seul regard derrière lui.

La Reine Noire prit place à l'endroit que venait de quittée le grand fauve, après avoir brossé les coussins pour se débarrasser des poils que le léopard avait laissé, puis elle prit doucement la main de Ys. "Nous, nous mettrons en route demain, Ys. Je te le promets. Et nous reverrons Aphrael très bientôt."

"Je regrette seulement que nous ne sachions pas qui a tué tous ces dirigeants. Je déteste savoir que nous pourrions maintenant être en guerre avec eux."

"Nous serons en sécurité. Orkenwüd est affaiblie. Elle l'était même avec la présence de Gregor. Baazul nous remerciera très probablement pour la mort de la Reine Hesperides. Nous serons des héros aux yeux de son fils qui attends depuis très longtemps de prendre le trône de son père. Demios n'est pas menaçante pour nous. Elle est trop loin pour faire n'importe quel mouvement hostile vers Aphrael et elle a trop à faire avec Xadius et ses hommes pour nous affronter. Et on sait que Caern n'a pas de véritable armée navale. Je doute qu'ils se déplacent à travers le désert pour nous atteindre. Nos allégeances commerciales seront un peu plus tendues pour quelque temps, mais je sais que ça reviendra."

Ys secoua la tête en souriant doucement. "Merci, je me sens mieux."

"C'était le but."

"Mais, en ce qui concerne Glyph, Harn, Ezar (la patrie de Caolie) et les Quies ? Tu n'as pas l'intention de laisser Caolie ici, n'est-ce pas ?"

"Non, Ezar est trop importante pour Aphrael, particulièrement maintenant. En plus, je dois la vie à Caolie. J'ai une dette envers elle. Même si elle aussi a une dette envers moi."

Les yeux verts de l'oracle brillèrent et elle réfléchit à cette confession. "Lilith," commença t-elle en spéculant.

Sentant que Ys était sur le point de lui demandé quelque chose à laquelle elle n'était pas certaine de vouloir répondre, la Reine Noire soupira. "Quoi ?"

"Ta dette envers Caolie, c'est parce qu'elle t'a sauvé la vie. Ainsi, naturellement, tu ressens une certaine affection pour elle."

La Reine Noire resta un moment stoïque, ne voulant pas discuter de ses rapports antérieurs avec l'impératrice d'Ezar, même avec Ys. "Je n'appellerais pas ça de l'affection. J'appellerais plutôt ça une certaine responsabilité."

"D'accord," continua Ys, "alors, cette responsabilité fait que tu veux la protéger. Il y a un lien entre vous parce qu'elle a posé un geste quand tu étais vraiment en mauvaise posture, n'est ce pas ?"

"Qu'essais tu de me faire dire ou faire, Ys ?"

"Amenons tous les dirigeants avec nous."

La Reine Noire fit une grimace comme si une odeur nauséabonde avait flotté dans la pièce. Elle se recala dans le divan en s'éloignant de la Reine des Amazones, et secoua la tête. "Non. C'est hors de question."

"Pourquoi ?"

"Pourquoi ?" La voix de Lilith était devenue forte. "Pourquoi ? Tu as vraiment besoin de me demander pourquoi ?" Elle fit un signe de la main vers les jardins où ils avaient récemment trouvé Agaroth. "L'un d'entre eux est un meurtrier, Ys. Et le reste ne vaut pas beaucoup mieux."

Ys se déplaça un peu plus près de la Reine Noire. "Es-tu certaine que le meurtrier est l'un d'entre nous ? Si tu as trouvé la sortie, peut-être que quelqu'un d'autre l'a fait ? Quelqu'un dans le palais extérieur par exemple ?"

"C'est forcément l'un d'entre eux. Autrement, le tueur n'aurait pas pu deviner à quel moment frapper, c'est à dire quand nous étions seuls. Et encore moins se promener furtivement sans que nous soyons incapables de le détecter. Et la cerise sur le gâteau, comment s'assurer que toutes les morts correspondent à ce poème, s'il vient de l'extérieur ? Non, c'est certainement l'un d'entre nous… heu… eux…"

Ys hocha la tête, "Cependant. Trois de nous quatre ne sont pas des meurtriers. Je doute fortement que Caolie soit une criminelle. Ne reste que Merrick Nurien, Gara et Dokov." Son sourcil se souleva tandis qu'elle considérait les trois suspects tentant de calculer lequel des trois étaient le plus enclin à faire tout ça.

"J'espère que c'est Dokov," murmura Lilith. "Je l'étranglerai avec joie de mes propres mains. Si mes mains sont assez grandes pour faire le tour de son gros cou d'ours mal léché, bien sûr." Cela eut l'effet escompter et l'oracle rit doucement.

"Dis-moi, Lilith," la jeune femme lui enserra la taille et la tira un peu contre elle, "qu'allons-nous faire quand nous rentrerons à Lighthaven ?"

La dirigeante sombre mit son bras autour des épaules de sa compagne. Ses doigts jouèrent un instant sur la peau douce de Ys. En tournant sa tête, elle chuchota dans ses cheveux qui sentaient le miel et le soleil. "Que voudrais-tu faire ?"

"Juste rester à Lighthaven."

Un rire bas résonna dans la pièce. "Et faire quoi ?" Gronda la Reine Noire

"Tout ce qui te plaira." Cette déclaration fut suivit par un petit baiser sur la clavicule de Lilith.

"Oh … j'aime faire tout plein de choses." Répondit Lilith qui grignota doucement l'oreille de Ys.

"Ce n'est pas particulièrement flatteur, " la réprimanda l'oracle.

"C'est ce que je fais avec toi que je préfère, cependant "

Le cœur de Ys commença à battre la chamade et elle leva la tête afin de voir les yeux bleus pâles de la Reine Noire. "Ça c'est flatteur," chuchota t-elle comme elle appuyait ses lèvres contre celles de Lilith. La jeune femme se retrouva assise sur les genoux de la Reine Noire en moins de deux. Elles s'enflammèrent de façon irréversible.

Quelques instants plus tard, elles entendirent un grondement menaçant de la part de Pei-cha. Leurs lèvres se séparèrent à contrecœur et un oracle frustré appuya son front contre celui de Lilith. "Damné chat," murmura-t-elle. Elle commençait à remettre en question son affection pour le félin qui n'arrêtait pas de menacer sa compagne.

Lilith grogna un peu à la manière du félin. "Damné Amazone, tu veux dire." Elle octroya une légère pression à la taille de Ys, la souleva, et la posa un peu plus loin sur le divan en se mettant debout.

Delyna s'accrochait aux vignes au-dessus du balcon du mieux qu'elle le pouvait, malgré tout, elle était à la portée de Pei-cha. Lilith vit que si le léopard avait voulu croquer de l'Amazone pour le dîner, cela lui aurait été facile de sauter pour l'attraper. "Allez entre, Delyna," soupira Lilith.

"Puisque vous le dites." L'attitude insolente de Delyna était absente. Elle atterrit gracieusement sur ses pieds, le plus loin du chat qu'elle le put. Avec beaucoup de hâte, elle entra dans la suite, en lâchant un soupir de soulagement. Ses yeux se tournèrent rapidement vers sa Reine. Elle nota le teint coloré des joues de Ys. Delyna ferma les yeux et grimaça. Elle ne continuerait pas à vivre bien longtemps si elle persistait à interrompre ces deux là. "Ma Reine." Elle la salua.

"Bonsoir, Delyna."

"As-tu le reste du poème, Amazone ?" Lui demanda brusquement Lilith.

"Oui, Votre Majesté." Elle sentit des mains fortes commencer à délacer ses cuirs. Delyna saisit le devant de son bustier et le maintint fermement. "Pas là!"

Lilith s'arrêta. "Ou alors ?"

Delyna lui remit un morceau de parchemin par-dessus son épaule.

"Veux-tu le lire à voix haute ?" Demanda doucement Ys.

"Bien sûr," Lilith inclina la tête, et déroula le petit rouleau. "Je reprendrai où nous nous étions arrêtés la dernière fois.


Six puissants Seigneurs de guerre visitèrent un scribe ;
L'un d'eux servit de parchemin pour graver quelques syllabes.
Cinq puissants Seigneurs de guerre passèrent la journée sur le rivage ;
L'un d'eux avec les requins alla nager, ceci causa un grand remue ménage
Quatre puissants Seigneurs de guerre montèrent à un arbre;
L'un d'eux tomba, certainement victime d'un petit déséquilibre
Trois puissants Seigneurs de guerre s'arrêtèrent pour admirer la vue ;
L'un d'eux perdit pied et glissa, il était perdu
Deux puissants Seigneurs de guerre s'assirent au soleil ;
L'un d'eux grilla comme de l'oseille
Un puissant Seigneur de guerre resta seul ;
Il décida de se pendre avec son linceul.
Puis, il n'en resta plus aucun.


"Plaisante poésie, n'est ce pas ?" Lilith roula les yeux. "Qui l'a écrit ?"

"Prince Vedtrilan, Votre Majesté."

Voyant le questionnement dans les yeux de l'oracle, Lilith lui répondit avant qu'elle ne puisse s'exprimer. "C'est le fils de Bladrak."

"Il semble que nous ayons découvert qui est notre meurtrier." Ys tira ses genoux vers sa poitrine, et les enveloppa de ses bras. "Qui profiterait plus que lui de la mort de son père ?"

"Si on suppose que Bladrak est réellement mort. Mais…"

"Mais quoi ???" Demanda Ys, qui voyait l'hésitation sur le visage de la dirigeante.

"Tout cela ne te semble t-il pas un peu trop facile ?"

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 23/4/2002 à 16:38:25 (#1333212)

Chapitre 26

"Donc vous allez amener tous les autres dirigeants avec vous ?" Demanda Delyna à l'attention de Ys un peu plus tard, comme elle attendait impatiemment que Lilith termine de rédiger des instructions pour Kritchek.

Ys sourit. "C'est une question diplomatique."

Au bureau, Lilith hocha silencieusement la tête pour démontrer son accord. Cela serait plus difficile pour les Caernéens de la blâmer, elle, pour les morts, si elle partait en compagnie des quatre autres dirigeants. Bien sûr, la pensée que Gara lui soit redevable lui paraissait particulièrement séduisante. Xadius, j'aurai ta tête bientôt. Lilith jeta un coup d’œil à son oracle aux cheveux blonds et se permis un petit sourire. Pour quelqu'un de si jeune et de si nouvelle dans gérance des affaires d'états, Ys lui prouvait qu’elle possédait une aptitude innée à diriger. Durant toute cette épreuve à Caern, les conseils de Ys avaient prouvé sa valeur. Cela faisait-il seulement quelques lunes que la jeune femme s'était présenté pour la première fois devant elle ? Lilith considéra brièvement remercier les Dieux pour lui avoir inspirer de tenir ce concours de vérité, mais décida de ne pas le faire. Brehan avait été trop discret ces derniers temps. Il n'y avait aucune raison d'attirer son attention inutilement sur elle.

Ys la surpris tandis qu’elle la regardait fixement. Elle gratifia Lilith d'un petit sourire et d'un subtil clin d'œil.

Delyna remarqua la réaction de sa Reine. Je dois vraiment laisser ces deux là seules pendant quelque temps. Si je souhaite avoir une longue carrière en tant que soldat. Elle sourit d'un air satisfait. Ou plutôt si je souhaite vivre suffisamment longtemps pour faire une longue carrière. Elle était toujours aussi étonnée de voir une telle dévotion entre les deux femmes, particulièrement parce qu'elle connaissait la réputation de la Reine Noire.

En finissant sa note, Lilith marcha à grands pas vers la jeune Amazone. Elle donna le petit rouleau à Delyna. "Donnes ça à Kritchek. Dis à Elexia de poster la garde des Amazones à l'entrée du tunnel qui mène aux bains des concubines. Quand je mènerai Ys et les autres, c'est à cet endroit que nous nous retrouverons."

"Oui, Majesté." Entendre le nom d'Elexia rappela à Delyna la note que l'Amazone plus âgée lui avait confiée. Elle la tira de son bustier et la tendit à Ys. "Ma Reine, Elexia vous a envoyé une note personnelle. Mes excuses de ne pas vous l'avoir présenté plus tôt."

"Pas d’offenses, Delyna. Je suis heureuse que tu t'en sois souvenu cependant." Elle prit le petit parchemin et le déroula, puis parcouru rapidement son contenu.

De l'autre côté, Lilith fronça les sourcils. Elle savait qu'elle ne devrait pas être ennuyée que l'officier principal de Ys communique avec elle à titre privé, mais elle l'était.

"Lilith", dit la Reine des Amazones comme elle lui remit le parchemin. "Qu'en penses-tu ?"

La dirigeante fut heureuse de constater que la note n'était pas de nature personnelle. Elle fut aussi heureuse de voir que Ys l'impliquait tout naturellement dans ses affaires. C'était une demande d'Elexia. Elle souhaitait ajouter un membre à leur escorte. "Sais-tu à qui elle se réfère ?" Demanda la dirigeante en se tournant vers Delyna.

"Je pense que oui, Majesté. Je crois que c'est une peintre à la cour du Roi Bladrak. Elle est la seule Aphraeloise que j'ai vue dans le palais extérieur."

"Que veux-tu faire d'elle, Ys ?"

"Je veux qu'elle revienne au pays avec nous."

"Bien," Lilith haussa les épaules, "plus on est de fous plus on rit, à ce qu'on dit."

"Merci," répondit l'oracle. En se tournant vers son soldat, Ys se redressa, adoptant immédiatement une posture majestueuse. "Dites à Wynn que sa Reine lui offre de revenir à Aphrael. Traitez-la comme une sœur Amazone et réitéré lui notre offre d'un passage sûr vers sa patrie. Dites-lui que la Nation sera heureuse de compter une personne de son talent parmi ses rangs et que sa présence nous réjouira."

"Oui, ma Reine." Le jeune soldat savait qu'Elexia serait heureuse de cette réponse. Quand Elexia lui avait donné la note, elle semblait extrêmement agitée. Delyna sourit d'un air satisfait; Elle croyait que cela avait plus à faire avec le peintre qu'avec l'avance qu'elle avait prit dans le pari. Quoique son avance ait augmenté substantiellement quand elle avait dû obtenir le reste du poème. Cela prit à Delyna quelques instants avant de réaliser que deux paires de yeux la regardaient avec impatience.

"Tu peux prendre congé," répéta Lilith, de sa voix basse et menaçante.

En se rappelant ce qu'elle avait interrompu la nuit dernière et ce qu'elle assumait avoir interrompu de nouveau ce soir, elle inclina vivement la tête. "Bonne nuit, ma Reine, Majesté." Pei-cha lui lança un regard circonspect, elle le contourna et se glissa sur le balcon, puis se hissa rapidement à l'aide des vignes.

"Nous devons absolument travailler sur le timing de cette fille," murmura Ys. Une grande main s'enroula autour de sa taille.

"Je ne peux pas entièrement la blâmer d'avoir hâte de revoir sa Reine," dit Lilith comme elle plaçait un baiser sur la joue de Ys. "Moi-même j'avais hâte de la revoir. Toute la journée je n'ai cessé de penser à elle."

"Vraiment ?" Ys scruta les yeux bleus perçants devant elle pour voir si ils étaient sincères.

"Oh ! Oui."

La découvrant, la jeune oracle lui demanda, "que voulais-tu revoir ?"

"Oh, ceci et cela," marmonna Lilith et elle commença à tracer une ligne avec son index sur le cou de Ys. "Par exemple, ceci," dit la Reine Noire comme elle embrassait la clavicule de Ys, elle en profita pour faire glisser une des bretelles de sa robe, puis passa de l'autre côté pour recommencer le même manège. La robe tomba ensuite jusqu’à la taille de son oracle. Elle se recula juste assez loin pour apprécier la vue. "Et certainement cela."

Un sourire se dessina sur les lèvres de Ys. "Hmm … hé bien, je t'ai vraiment manqué alors," son ton était taquin.

***

Le lendemain matin trouva Lilith éveillé, mais toujours au lit. La lumière du soleil entra doucement dans la pièce par la fenêtre ouverte, réchauffant sa peau. Si ce n'était pas des meurtres et de l’urgence de fuir Caern, cela aurait été un superbe matin. C'était toujours agréable de se réveiller aux côtés de Ys, nota Lilith. Sa jeune compagne avait une façon particulière de s'accrocher à elle pendant la nuit qui étonnait Lilith. Le contact de l'oracle était un calmant naturel pour elle, elle faisait même des rêves agréables, ce qui ne lui était pas arriver depuis des lustres. Ses nuits avaient toujours été peuplées de terribles cauchemars. Lilith sourit; L’oracle agrémentait certainement ses nuits, et ça de bien des façons.

Ys dormait à plat ventre, comme s'était son habitude de le faire. Son bras gauche était de travers sur l'estomac de Lilith. Sa tête était blottit contre son épaule et elle pouvait sentir le souffle de Ys contre sa peau. En se tournant lentement sur le côté, afin de ne pas éveiller Ys, Lilith regarda son dos dénudé. Incapable de se retenir, elle étendit la main et commença à tracer quelque chose sur le dos de celle-ci.

D'abord elle dessina le plan du palais intérieur, imaginant les pièces diverses et les jardins. Elle passa en revue les emplacements des quatre meurtres - Bladrak, Hesperides, Gregor et Agaroth. À l'exception de Bladrak, chacun des meurtres avait été perpétré loin des yeux indiscrets. Cela laissait tout un chacun sans aucun alibi. Bien, tout le monde sauf Ys. Elle effaça ce qu'elle avait tracer, puis elle commença à dessiner les passages souterrains qu'elle avait trouvés hier. L'issue du palais intérieur, les tunnels qui s'étendaient partout dans le palais extérieur, le tunnel principal qui l'avait mené vers la rivière. Elle avait essayé de se déplacer dans chacun des passages pendant son excursion, mais avait finalement manqué de temps pour les parcourir tous. Elle était au moins certaine du chemin qu'ils allaient emprunter pour s'évader.

Son dessin suivant traçait leur itinéraire vers Aphrael. Le voyage de retour sur la grande rivière, leur voyage à travers le désert, le bateau sur la Mer et - finalement - leur arrivée sur les rives d'Aphrael. Cela prendrait au moins une lune pour y débarquer. Mais, dans son esprit, elle pouvait visualiser la scène.

Lilith sourit quand elle repensa à la demande de Ys. Rester à Lighthaven bien pénardes pendant quelque temps. Ce serait possible et même nécessaire, une saison suffirait amplement. Mais après elle devrait de nouveau se mettre en mouvement. Il n'était jamais bon de laisser une armée s'ennuyer. Et encore bien plus mauvais pour elle de rester inactive. Peut-être voyageraient-elles vers le nord du pays pour vérifier les frontières. Elle ne tenait pas à ce que Xadius puisse venir lorgner impunément dans sa direction et elle voulait s'assurer que les Quies de Dokov se tiennent bien loin. Son doigt vint se poser sur une tache de rousseur qui était placée à l'endroit où se situait Stoneheim. Lilith se demanda si son oracle avait déjà été dans cette ville antique. Ce serait bien si elles pouvaient s'y arrêter. Les gens avaient besoin de voir leur dirigeante de temps à autres, pour leurs rappeler qui ils servaient, et pourquoi.

Elle fronça les sourcils. Cela signifiait qu'elle devrait assurément visiter les Amazones se faisant. Elle ne pouvait pas se permettre de se les mettre à dos et que celles-ci, mécontentes, ne prennent les armes contre elle une fois de plus. Même si la pensée, de revoir le territoire Amazone lui semblait vraiment désagréable. Elle avait travaillé tellement dur pour les évincer d’Aphrael, et accepter si facilement qu'elles s'y réinstallent. Chiiiche.... Au moins, Ys n'était pas une Amazone de naissance. Cela lui aurait été insupportable. Le soleil lui chauffa le dos un peu plus fort. Un regard derrière elle lui confirma qu’il était maintenant suffisamment haut dans le ciel et qu’il était temps commencer leurs préparatifs. Cela lui prendrait jusqu'à midi pour convaincre les autres dirigeants de partir avec eux. Et aussi pour rendre invalide ceux qui refuseraient de venir.

Lilith retira sa main du dos de Ys et commença à sortir du lit.

"Hé … pourquoi tu t’arrêtes ?" Lui demanda une voix ensommeillée. "C’était vraiment agréable."

La Reine Noire sourit. "Hédoniste".

Ys se remonta sur ses coudes et s'étira. "Avec toi, toujours."

Lilith fut momentanément distraite par la vue. "Nous devons nous dépêcher," dit-elle en secouant la tête pour focaliser son attention ailleurs.

Cela n’échappa pas à l'oracle, qui se retourna paresseusement sur le dos, s'amusant maintenant follement. "Devons-nous vraiment nous dépêcher ?" Elle remonta ses bras et les replia derrière sa tête.

Lilith jeta un regard pervers à la jeune femme qui lui souriait vertement. "Tu joue avec le feu."

"Moi ? Lilith, je ne sais pas du tout de quoi tu parles. Je ne fais que me réveiller tranquillement, l’habituel, quoi."

"L'habituel, hein ?"

"Si tu veux que je me lève, tu n’as qu’a le dire. Je veux dire que ça ne me dérange pas de me lever." Elle sourit, malgré tous ses efforts pour ne pas le faire. Ys commença à se relever sur le matelas.

Une grande main se posa sur sa cage thoracique et l’arrêta. "Je n'ai pas dit que tu étais obligé de te lever tout de suite."

"Je pensais que tu étais pressé."

"Nous avons environ un quart de marque de chandelle devant nous, enfin, à toute chose près." Lilith se pencha sur son oracle.

"Un quart de marque de chandelle ?" Il y avait une note de reproche dans son ton. "Pourquoi pas une moitié ?" Elle n’obtint pas de réponse. "Lilith ?"

"Je pense qu'un quart sera suffisant." Résista la dirigeante.

"Je n'ai aucun doute. Cependant, ai-je besoin de te rappeler que nous sommes sur le point de parcourir un long trajet dans le désert ? Le désert qui contient des tas de petites particules sablonneuses. Des petites particules sablonneuses qui s’insinuent partout, et qui m’indispose. Cela me rend très malheureuse."

Des yeux bleus se rétrécirent, "Tu as un argument de taille. Pas étonnant que j’aille fais de toi mon oracle." Lilith sourit. "Je pense qu’une moitié de marque de chandelle est raisonnable tout compte fait."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 23/4/2002 à 19:01:31 (#1334096)

Chapitre 27

Il était beaucoup plus tard que ne l’avait prévu la Reine Noire quand elle et la Reine des Amazones descendirent vers les jardins. Comme elles étaient sur le point de s’engager dans le labyrinthe, elles rencontrèrent Caolie qui en sortait. "Bonjour," dit-elle, en les saluant légèrement. Sa main s'étendit et elle toucha la tête de Pei-cha, échangeant une caresse silencieuse avec le léopard des neiges.

"Caolie, que fais-tu ici ?" Demanda Ys, curieuse de savoir pourquoi l'impératrice n'avait pas simplement attendu qu’elles arrivent à la maison de jardin.

"Il y a eu un autre meurtre, je suis triste de vous l’annoncer."

"Pas Gara ?" Demanda Lilith, espérant que ses plans seraient toujours intacts. Elle serait vraiment mécontente de perdre son pion contre Xadius.

"Dokov."

Pei-cha lâcha un grognement sourd à la mention de ce nom.

La Reine Noire libéra un petit soupir, reconnaissante au meurtrier d’avoir si bien choisi sa victime. Cela la dispenserait de devoir exterminer les Quies en prétextant se venger parce que l’un d’eux c’était montré disgracieux envers Ys. Elle sourit d'un air ravit, maintenant elle pourrait simplement exterminer les Quies pour le sport.

Ys se sentit triste pour le Quie, malgré tout. Elle pouvait toujours sentir sa paume gluante sur sa cuisse et voir sa déroute quand Lilith l’avait défait. Elle commençait à quitter le labyrinthe, quand la main de Caolie lui étreint le bras.

"Ys, il serait préférable si tu ne voyais pas ça. C'est particulièrement désagréable."

"Pourquoi ne restes-tu pas ici un instant ?" Dit Lilith comme elle fit face à son oracle. Elle savait que si Caolie s’était donné la peine de les avertir, le spectacle devait être terrible.

"Je peux tenir le coup, Lilith, vraiment." Ys ne voulait pas rester seule derrière, particulièrement pas si un autre meurtre avait eu lieu. Elle fit plusieurs pas en direction de l’escalier et regretta immédiatement sa décision. Suspendu sur l’une des traverses de la maison de jardin elle vit quelque chose qui ressemblait à un animal qu’on avait écorché vif. Un second regard lui révéla que le visage du Quie était méconnaissable sans son ancienne enveloppe. Ys tomba à genoux et perdit immédiatement le peu de chose que contenait son estomac.

Pei-cha regarda la carcasse sur la traverse et libéra un grondement fort. Il renifla plusieurs fois et expulsa ensuite l'air de son nez, exprimant vraisemblablement son déplaisir face à ce qu’il venait de renifler.

Lilith se mit à genoux à côté de la Reine des Amazones et lui frotta doucement le dos comme les spasmes continuaient. "Détends-toi, ça passera." Le peu de choses que contenait son estomac gisaient dans l’herbe, et Ys en était maintenant réduite à vomir de la bile.

Caolie entra dans la maison de jardin et trouva un pichet d’eau dans lequel elle humecta un morceau de tissu. Pei-cha l’avait suivit et s’était posté sous la carcasse du Quie. Le léopard resta au-dessous du cadavre, et grogna, comme si Dokov pouvait revenir à la vie à tout moment.

Ys se ferma les yeux aussi fort qu’elle le put, souhaitant que ce seul fait efface cette horrible image de son esprit. "Qui pourrait faire une chose pareille à une autre personne ?" Elle haleta, comme son estomac l'a trahie une fois de plus.

"Personne qui te ressemble," répondit la dirigeante tandis qu’elle essorait l’excès d'eau du tissu que lui avait remis Caolie. Lilith souleva les cheveux clairs de Ys et plaça le tissu frais contre sa nuque. "Nous serons bientôt loin d'ici."

"Pas assez loin," vint la réplique de Ys.

"Bien, au moins, je pense que cela servira de motivation pour que les autres consentent à venir avec nous. Nous aurons moins de difficulté à les convaincre maintenant."

S’asseyant sur les talons, et essayant d'éviter de regarder l’horrible vision, Ys prit de profondes inspirations. "Je ne l'aimais pas, certes, mais comment peut-on être l’auteur d’une telle boucherie ? Par les Dieux, c'est si horrible."

En remettant le tissu dans les mains de Ys, Lilith haussa les épaules, "C’est possible." Dit-elle, se disant qu’elle avait elle-même infligé ce genre de torture à ses ennemis par le passé. "Es-tu capable de te lever ? Je voudrais que toi et Caolie retourniez dans nos quartiers. Je ramènerai les autres là bas. Je pense qu'il vaudrait mieux que nous restions tous ensemble."

"Je ne veux pas te quitter," protesta Ys. "Ne me renvois pas s'il te plaît."

"Je ne te renvois pas, je veux seulem …"

"Me renvoyer, dans nos quartiers. Aucune offense, Caolie," elle lança un petit sourire à l’attention de l'impératrice, "Je veux vraiment rester avec toi, Lilith. Je me sens un peu plus en sécurité quand tu es avec moi."

"Juste un peu ?"

"Bien, que dirais-tu de beaucoup plus en sécurité ? Me laisseras-tu rester avec toi ?"

La résolution de Lilith s'affaiblit. "Bien sûr." Elle vit Caolie la regarder par-dessus l'épaule de Ys. "Caolie, j’ai un plan qui nous sortira tous d’ici. Mets les domestiques à un endroit où elles ne seront pas capables d'alerter les autres de notre évasion. Rejoins-nous ensuite dans nos quartiers." L'impératrice inclina la tête. "Oh et prends ce satané chat avec toi."

Pei-cha retroussa les babines et lui montra les crocs. Deux paires de yeux bleu glacier identique, ceux de la Reine Noire et ceux du félin, se jaugèrent avec colère pour tenter d’intimider l'autre.

"Pour protéger Caolie," dit calmement Ys. Elle sourit au léopard et inclina la tête vers Caolie.

Avec un coup sec de sa queue, Pei-cha consentit à suivre Caolie. Tandis qu’il partait, il s'assura de frapper Lilith avec sa queue. Ys étouffa un petit rire.

"Je serai en haut il faut que je m'occupe d’abord du corps de Dokov. C’était un homme épouvantable, mais mon honneur dépend de la façon dont je m’occuperai de sa dépouille." Dit Caolie.

"Fais comme chez toi," répondit Lilith, ne se souciant pas de montrer ne serait ce qu’un infime respect pour le Quie mort. "Viens." Lilith s'empara de la main de son oracle et la guida dans le labyrinthe.

"Où allons-nous ?" Demanda Ys comme la dirigeante la menait plus profondément dans les jardins. "Je pensais que nous allions chercher les autres."

"Nous irons, mais je veux jeter un coup d’œil à ce petit temple de prière une dernière fois. J'ai une théorie."

Debout au bord des restes de la structure de pierre, Lilith examina l'amoncellement, concentrant son attention à l’endroit où ils avaient trouvé la main d'Agaroth. Elle se pencha et souleva la grosse pierre. "Regardes ça," dit-elle à Ys.

"Elle a été coupée."

"Soit." Elle jeta un coup d’œil à la ronde d'une manière significative et fit un demi cercle avec son bras. "Vois-tu quoi que ce soit d’assez acéré pour faire ça ici ?"

"Non …" Ys fit une grimace. "Qui découperait un cadavre ? Ou peut-être l'a t-on découpé avant de faire s’écrouler le temple pour que tout soit conforme au poème ?"

"J'ai une autre théorie."

Elles entrèrent dans les quartiers de Gregor, la Reine Noire passa soigneusement devant. Elle balaya rapidement la pièce du regard pour s’assurer qu’elles étaient bien seules.

"Que t’attends-tu as trouver, Lilith ?"

"Tu devrais plutôt me demander ce que je ne m’attends pas à trouver." À ces mots, Lilith souleva le drap sous lequel reposait le corps de Gregor.

Une paire de sourcils se froncèrent. "C'est Gregor." Elle était un peu déçue. Elle pensait que Lilith était sur une piste.

"Vrai", concéda Lilith. Alors elle pointa un doigt vers le centre du corps. "Mais il semble qu'il lui manque quelque chose."

"Ses mains."

"Exactement".

"Agaroth est vivant," siffla Ys entre ses dents, comprenant tout à coup.

"Je n'ai jamais beaucoup aimé ce cafard de Demios," murmura la Reine Noire.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 24/4/2002 à 2:50:12 (#1335909)

Chapitre 28

Se tenant debout au bord de l'eau, la Reine Noire examina froidement les malheureux dirigeants qui l'entourait. Merrick Nurien semblait particulièrement affligé par le trajet que Lilith lui avait décrit. "Comment pouvons nous être certains que vous n'essaierez pas de nous tuer ?"

Lilith leva les yeux au plafond. "Parce que je pourrais tout aussi facilement vous tuer ici, et maintenant." Elle croisa les bras sur sa poitrine, et se redressa bien droite. Ce qui la fit paraître encore plus intimidante.

Le Roi se raidit et parut s'indigner de sa réponse.

Gara rit. "Allons, Merrick. C'est juste un peu d'eau. Et je sais que Lilith Des Dam..-"

Lilith lui lança un regard noir.

"-et je sais que Lilith est impitoyable. Si elle avait voulu nous voir mort, elle aurait déjà passé à l'acte." Ils remarquèrent tous qu'il n'avait pas fait référence à sa réussite.

Caolie enleva sa cape et la plia soigneusement. Elle la plaça dans le sac ciré qui était à ses pieds. Le sac imperméabilisé maintiendrait son contenu au sec pendant le trajet sous-marin. Ensuite elle y plaça ses sandales. "Je suis prête."

Ys espérait que l'impératrice avait placé quelques objets supplémentaires dans son sac. Elle ne pouvait concevoir que celle-ci ne s'évade seulement qu'avec une cape et une paire de sandale. Au contraire des sacs de Gara et Merrick qui semblaient beaucoup trop lourds pour le chemin qu'ils étaient sur le point d'emprunter.

L'impératrice mit un genou en terre et Pei-cha vint immédiatement vers elle. Le grand chat appuya son front contre le sien et ronronna. "Sois fort et courageux, Pei-cha. Comme tu l'as toujours été."

"Qu'est-ce qui se passe ?" Demanda Ys, confondu et embarrassé par l'expression de tristesse sur le visage du léopard des neiges.

Passant ses doigts dans l'épaisse fourrure, Caolie parla avec affliction. "Les léopards des Neiges ne savent pas nager. Pei-cha doit rester derrière."

"Non !" Haleta Ys. Des yeux verts implorants se fixèrent sur Lilith. "Ne peux-tu trouver un autre moyen pour qu'il puisse venir avec nous ?"

La dirigeante Aphraeloise considéra la requête, ignorant l'insolent léopard qui la regardait intensément. "Ce n'est qu'un chat," protesta-t-elle d'un ton plaintif, sachant à quel point cela sonnerait faux aux oreilles de Ys.

Gara pouffa de rire, se gagnant un regard étincelant et menaçant de la part de la Reine Noire. La situation était assez mauvaise comme cela, il se tût.

"Lilith", supplia Ys. Elle ne pouvait cesser de s'imaginer ce que les Caernéens feraient au félin quand ils découvriraient la mort de leur Roi et la disparition des autres dirigeants. Elle ne voulait pas que Pei-cha paie le prix fort à la place d'un meurtrier.

"Très bien. Je vais le faire passer." Elle était loin d'être certaine de savoir comment elle accomplirait cet exploit, mais elle était certaine que la solution finirait bien par lui venir. "Allons-y maintenant !"

Gara et Merrick Nurien ajustèrent leurs paquets, en les nouant fermement pour que leurs contenus reste bien au sec. Gara se pencha pour ôter ses bottes puis reconsidéra la question. Caolie fut la première à entrer dans l'eau, sa robe de soie se gonfla tandis qu'elle s'enfonçait doucement. En lançant des malédictions aux diverses déités, les deux autres la suivirent. Ils attendirent dans l'eau que Lilith prenne la tête pour les mener dans le passage.

Lilith plongea, fendant l'eau telle une flèche. Cela lui rappelait ses séjours à bord de son navire. Elle avait toujours aimé l'eau et elle nageait aussi souvent qu'elle le pouvait. Ses bras forts la propulsèrent vers la surface, et elle revint au bord de l'eau. Elle tendit la main à Ys. "Avances-toi dans l'eau."

D'abord, Ys embrassa la tête du léopard. "On se revoit bientôt, Pei-cha." Le félin ronronna, se gagnant un sourire de la Reine des Amazones puis elle prit la main de Lilith et entra dans l'eau fraîche.

"Ça va, écoutez-moi bien," ordonna Lilith comme elle tirait Ys contre elle. "Le tunnel est à environ une toise ci-dessous. Une fois dedans, il bifurque seulement dans une seule direction puis il remonte. Suivez-le et nous nous retrouverons là bas." C'était la partie que redoutait le plus la Reine Noire. Si Merrick Nurien ou Gara voulaient tenter quoi que se soit contre elle, cela allait être le meilleur moment pour le faire. Le tunnel constituait un piège mortel si on était retardé ou bloqué. Elle avait déjà annoncé qu'elle et Ys seraient les premières à passer, suivi par Caolie et ensuite par les deux hommes. Elle allait devoir revenir chercher Pei-cha ce qui était ennuyeux, mais elle n'aurait pas été d'accord si elle avait estimé que cela mettrait son oracle en danger.

"Prêtes ?" Demanda sa compagne aux cheveux couleur de miel, avec un reflet qui trahissait sa peur dans les yeux.

"Prêtes. Respires à fond et ne lâches pas ma main. Je ne laisserai pas quoi que ce soit t'arriver. Cela ne nous prendra que quelques instants pour arriver de l'autre côté."

"J'ai confiance en toi."

"Sur le compte de trois. Un, deux, trois !" Ensemble elles emplirent leurs poumons d'air et disparurent sous la surface. La main de la Reine Noire étreignit plus fermement celle de Ys et elle commença à tirer celle-ci. La lumière qui régnait à l'entrée du tunnel était adéquate, mais une fois à l'intérieur, tout était devenu plus sombre. L'ayant traversé auparavant et sachant que l'air n'était plus bien loin, Lilith n'était pas inquiète par ce changement. Elle pouvait, cependant, ressentir la tension de Ys tandis qu'elle progressait.

Les poumons de Ys brûlaient sous le manque d'air. Ses réflexes l'incitaient à ouvrir la bouche pour respirer, tandis que son cerveau lui ordonnait de la maintenir fermé. Sa main gauche poussa l'eau, essayant d'aider à ajouter de la vitesse à leur traversé. À ses côtés, la Reine Noire les tirait toutes deux à travers le passage en lui tenant fermement la main.

Lilith pu sentir le soulagement de son oracle comme elle s'orientait vers le haut. Quand elles fendirent la surface de l'eau, Ys aspira une grande goulée d'air, sa poitrine se souleva à cet effort. Elle jeta les bras autour du cou de la Reine Noire et se reposa ensuite contre la dirigeante. "Tu as été parfaite, Ys," chuchota Lilith dans une des oreilles rosit de l'oracle. Elle s'agrippa sur un des rebords pour les stabiliser.

"Allons-nous devoir refaire ça ?" Réussit à dire Ys entre deux respirations.

"Au moins deux fois, mais c'était le plus long passage." Elle repoussa quelques mèches humides du visage de Ys. "Montons sur le parapet. Ensuite j'allumerai une torche."

"Il y a des torches ici ?" Demanda Ys, soulagé. C'était désorientant d'être complètement dans le noir. Si ce n'était pas de l'eau, elle n'aurait pas été capable de distinguer le haut du bas.

"Je suppose que quelqu'un les a déjà utilisés par le passé. Il y a plusieurs torchères taillés à même le mur. Une fois que nous en allumerons quelques-unes, tu te sentiras mieux." Tenant toujours sur le rebord d'une main, la Reine Noire utilisa l'autre pour pousser sa compagne vers le haut et hors de l'eau. Ys lâcha un petit cri étonné, mais fut heureuse d'être de retour sur la terre ferme. Une fois qu'elle se fut assurée que Ys était stable, Lilith se souleva. Elle fut debout en moins de deux et dans l'obscurité elle glissa à pas prudents le long du parapet. Ses doigts trouvèrent bientôt la torche et le silex qui était accroché juste au-dessous. Elle le frappa contre le mur plusieurs fois, et une douche d'étincelles tomba sur le tissu qui emmaillotait le bout de la torche. Le feu prit presque instantanément et un rougeoiement vacilla dans la caverne.

Caolie émergea de l'eau à cet instant précis, et reprit son souffle. En voyant Lilith et Ys sur le parapet gauche, elle nagea et vint les rejoindre sur le rebord, attendant que les hommes arrivent.

"Je m'attends à ce que Ys soit en sécurité avec toi, Caolie."

Des yeux sombres se soulevèrent vers Lilith. "Bien sûr."

Gara émergea un peu plus tard, cherchant son air. Il passa sa grande main dans ses cheveux maintenant coupés ras, faisant disparaître le surplus d'eau. Il les rejoignit ensuite sur le parapet, en gardant tout de même, instinctivement, une certaine distance entre elles et lui.

Plusieurs longs moments s'écoulèrent avant que Merrick Nurien n'émerge à son tour en bafouillant et en crachant l'eau comme un baleineau. Son bras droit s'enfonça dans l'eau et il tâtonna à l'aveuglette sous la surface avec difficulté, il effleura enfin ce qu'il cherchait. Cela lui prit moult efforts pour hisser son gros sac hors de l'eau.

"Je t'avais dit de ne pas apporter tant de chose." Lui reprocha Lilith.

Merrick Nurien l'ignora superbement, se concentrant plutôt à dégager ses poumons en toussant et en crachant.

"Je reviens tout de suite." Promit Lilith avant de replonger à l'eau, et de disparaître de leur vue. Le trajet de retour fut beaucoup plus rapide car elle n'avait pas à tirer Ys. Quand elle refit surface dans le tunnel des jardins, elle se retrouva nez à nez avec le léopard des neiges.

Pei-cha gronda à son attention.

"Je pense que tu ferais une excellente paire de pantoufles," murmura Lilith. Elle secoua vivement la tête pour enlever l'excès d'eau, atteignant volontairement le léopard. "Prêt à passer, espèce de tas de poils ?"

Le chat fit paresseusement demi-tour frappant à toute volée la Reine Noire au moyen de sa queue.

"Je vois. Puisque c'est comme ça. Je me doutais bien que tu allai me rendre la tâche difficile." Elle lâcha un grand soupir. "Maintenant, Ys s'attend à ce que je traîne le tas de graisse, à poil que tu es de l'autre côté. Alors, soit nous faisons cela civilement, soit nous y allons à la dure."

Un espèce de miaulement sourd et haut perché fut sa réponse.

"J'espérais que tu dises cela." Imitant l'expression du félin, Lilith étendit ses deux doigts et frappa à toute vitesse le cou de l'animal, à l'endroit où elle supposait que les veines du grand chat se trouvaient.

Pei-cha grogna atrocement et une grande patte frappa avec force son épaule, ses griffes étaient bien aiguisées et un filet de sang commença à couler de la plaie. Puis il s'effondra. Le grand fauve semblait mort, mais son poitrail se soulevait toujours.

"Peut-être un couvre lit, en fin de compte" marmonna Lilith, elle plongea son épaule dans l'eau en ignorant la douleur. Elle fut reconnaissante de sa force naturelle quand elle traîna la lourde carcasse du léopard dans l'eau. Elle était vraiment étonnée de voir à quel point les points de pressions avaient fonctionné sur le grand chat. Mais elle était aussi heureuse de ne plus devoir s'inquiéter quant à sa propre noyade. Cependant, elle se rendit compte qu'elle devrait vraiment se dépêcher.

Pei-cha coula comme une roche dans l'eau. Elle nagea près de lui, saisit une poignée de fourrure sur le dessus de son cou et commença à les propulser de toutes ses forces de l'autre côté.

***

Dans la caverne, Ys attendait impatiemment que Lilith revienne. Comme la torche brûlait de plus bas et plus bas, elle s'inquiéta à savoir si elle avait fait un caprice. Sa compassion innée l'avait-elle menée à mettre en danger la vie de la seule personne au monde qui comptait pour elle ?

"Je dois aller la trouver," annonça t-elle en sautant dans l'eau, elle avait été trop rapide pour que l'impératrice puisse l'en empêcher.

Elle nagea maladroitement vers le centre du bassin, ignorant les supplications de Caolie derrière elle. Elle avait décidé de retrouver Lilith. Comme elle se préparait à plonger sous l'eau Lilith émergea tout près d'elle, en cherchant son air. Quand elle vit Ys à ses côtés, elle fronça les sourcils. "Qu'est que tu fais là ?"

"Je te cherchais."

"Tu m'as trouvé. Maintenant sort de l'eau."

Ys obéis. Aussitôt qu'elle fut assit sur le rebord, elle aida Lilith à hisser Pei-cha à travers ses genoux. Le félin était plus lourd que jamais, sa fourrure était chargée d'eau. Il avait la langue pendante et de l'écume à la gueule. "Lilith ! Qu'est-ce qui cloche avec lui ?"

"Rien que cela ne fixera pas, j'espère." À ces mots elle planta ses deux doigts dans le cou de l'animal et retira les points de pression. Sa grande main pressa ensuite les flancs du chat et une marre d'eau sortie de sa gueule.

Pei-cha inspira immédiatement l'air vicié de la caverne.

"Tu lui as mit les points de pressions !" S'exclama l'oracle horrifié.

"Tu as une meilleure idée sur la façon dont je pouvais le faire traverser ?"

Pei-cha se leva en s'étirant laborieusement avant de se secouer vigoureusement. Il tourna des yeux accusateurs vers Lilith. Reniflant, il commença à gronder avec force, puis étonnamment, son regard se fixa non pas sur la Reine Noire, mais le mur au fond de la caverne.

"Qu'est ce qui ce passe mon gars ?" Demanda Ys. Elle jeta un regard autour de la caverne mais ne vit rien.

La Reine Noire se retourna pour vérifier si Gara et Merrick Nurien étaient toujours là, mais ni l'un ni l'autre ne semblait intéressé par ce qui se passait, ils n'étaient donc pas une menace.

Caolie suivi le regard du léopard. "Je pense qu'il y a quelque chose là-bas, dans le coin." Elle pointa le doigt en direction du mur au fond de la caverne, la où la lumière de la torche ne se rendait pas.

Lilith retira un poignard de sa botte, le coinça entre ses dents et plongea sous l'eau. De sa position elle étudia le mur, notant une forme qui se détachait des ombres sur la surface de l'eau. C'était une forme humaine, du moins pour ce qu'elle pouvait en dire. Elle décida qu'une confrontation directe était la meilleure solution - comme cela l'avait toujours été durant toute sa vie - elle se donna un élan et surgit hors de l'eau. Son avant-bras entra en collision avec la gorge de l'intrus, et elle l'épingla contre le mur avec un bruit sourd.

"Qui est ce ?" Demanda Gara, qui était maintenant très curieux d'entendre la réponse et qui avait dégainé son épée.

La Reine Noire s'éloigna de la chair morte qui était aussi froide que de la glace.

"Bladrak."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 24/4/2002 à 3:05:23 (#1335932)

Chapitre 29

Merrick Nurien recommença à tousser à s'en cracher les poumons.

Caolie se retourna vers lui et le regarda d'un air compatissant. "Est-ce que ça va ?"

"J'ai avalé un peu trop de cette eau !" Il cracha de nouveau. "Je pense que je vais être malade !"

"Alors arrêtes de cracher dans l'eau, parce que nous allons peut-être encore devoir y nager." L'averti Gara.

"Allez-vous, vous taire tous les deux ?" Pesta Lilith, en revenant à la nage vers eux. "Vous êtes pires que deux vieilles femmes." Avant que l'un d'eux ne puisse se plaindre, elle leva une main. "Assez ! Nous partons. Je ne veux pas entendre l'un de vous deux se plaindre, ou je vous laisse ici avec lui."

"Comment être certains que ce n'est pas toi qui l'as mis ici ?" Demanda Merrick Nurien d'une voix maussade.

La Reine Noire plissa les yeux. "Combien de fois devront nous reparler de tout ça ?. Contentez-vous seulement de la fermez et de me suivre. Soyez reconnaissant que je ne vous laisse pas ici. Par les Dieux !" Gronda Lilith en ressortant de l'eau et en secouant l'excès d'eau de ses longs cheveux noirs. Elle offrit une main impérieuse à son oracle. "Nous partons."

"Volontiers," répondit Ys en acceptant la main tendue bien haut.

De sa main libre, la Reine Noire enleva une des torches de son socle et commença à progresser le long de l'étroit parapet. L'eau dégouttait du plafond régulièrement tandis qu'ils avançaient dans un des passages. Personne ne parlait et le seul son audible était le bruit de succion que provoquaient les bottes de Gara à chacun de ses pas.

Il s'écoula presqu'une moitié de marque de chandelle avant que la Reine Noire ne lève la main. "Il y a un autre passage ici. Je veux que vous trois attendiez ici tandis que Ys et moi passons devant."

"Je ne pense pas," s'objecta immédiatement Gara.

"Non, toi tu ne penses pas. Tu fais ce que je dis, quand je le dis, et comme je le dis." Répliqua Lilith

"Je suis Glyph," annonça Gara, dont la voix se réverbéra impétueusement sur les murs de pierre du passage.

Lilith agrippa Gara par le col de sa tunique avant même que quelqu'un n'ait remarqué qu'elle avait bougé. Elle le suspendit au-dessus de l'eau, les muscles de ses bras se tendirent mais elle le tint facilement à quelques distance de la terre ferme. "Et je suis Arphael. Il serait facile pour moi de jurer que tu es mort à l'intérieur des murs de ce palais."

"Mais il y a Merrick Nurien." Résista Gara, la sueur perla sur son front. "Il connaît la vérité."

Le dirigeant de Harn ne semblait pas particulièrement heureux que son nom soit immiscer dans cette conversation.

Les traits de la Reine Noire se tordirent en une grimace dédaigneuse. "Je le tuerai aussi. Je ne suis pas stupide, Gara. Mais je perds facilement patience. Si tu veux vivre, tu m'obéiras. Sans hésiter. Sans aucun doute. Sans aucune plainte. Si tu me tente encore un seul instant, je vais finir le travail que le meurtrier à commencer. Me suis-je bien fait comprendre ?"

"Qui crois-tu être pour t'adresser à moi de la sorte !"

"Comme tu veux !" Lilith lâcha le Glyphien et il tomba dans l'eau sombre. Elle s'agenouilla immédiatement quand le triumvir refit surface. Ses longs doigts empoigna fermement sa tête, et elle le replongea sous l'eau, en ignorant ses cris.

Gara lutta aussi frénétiquement qu'il le put, mais se trouva dans l'impossibilité de faire lâcher prise à la Reine Noire. D'une main il empoigna son agresseur, et de l'autre il essaya de s'agripper au parapet. Les rebords étaient lisses et plein de moisissure, ce qui l'empêcha de résister à sa force.

Sans bouger, Caolie garda un œil prudent sur Merrick Nurien, s'assurant qu'il ne tenterait rien.

Horrifié et figée, Ys ne fit rien pour intervenir. Elle savait que l'insistance de Gara à vouloir faire de choses à sa manière pourrait facilement provoquer leur mort à tous. Elle doutait, aussi, que Lilith lui permettrait de mourir. Glyph était trop importante pour les plans ultimes qu'elle nourrissait.

Après plusieurs longs moments, Lilith le tira hors de l'eau, donnant à l'homme à demi noyé un petit sursis. "Veux-tu changer d'idée ?"

"Tu es complètement folle !"

"Mauvaise réponse." Avec un haussement d'épaules, la Reine Noire replongea le Glyphien sous l'eau.

"Nous pourrions avoir besoin de lui plus tard," lui rappela doucement Caolie tandis que Gara se débattait avec plus de frénésie.

Avec une dernière poussée vers le bas, Lilith se remit sur ses pieds, puis sortit Gara de l'eau une fois pour toutes. "Apprends-lui donc les bonnes manières pendant que nous serons partis." Les traits de son visage se détendirent quand elle vit son oracle. Elle lui était reconnaissante de n'avoir point remit en question ses actions et son jugement, même si elle savait que Ys était peu encline à la violence. " Allons rejoindre tes Amazones."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 24/4/2002 à 8:17:52 (#1336181)

Excellent !!!

Par Gara le 24/4/2002 à 10:29:49 (#1336499)

arf elle accélère le rythme de parution je commence à prendre du retard dans mes lectures ;)

Par Lilith_Des_Damnés le 24/4/2002 à 15:17:21 (#1338082)

Chapitre 30

Elles refirent surface dans le bassin des concubines, Ys émergea de l'eau en toussant avec force. Elle venait d'échapper à une noyade certaine grâce à la force inouïe de Lilith qui à la fin les avaient propulsés à la surface.

Lilith aida son oracle qui toussait toujours à se remettre debout dans le bassin, tandis qu'elle parcourait le secteur des yeux pour y déceler le moindre signe d'hostilité. Au lieu de cela, tout ce qu'elle put voir fut une multitude de femmes plus ou moins vêtues et quatre gardes Amazones; Delyna était entre deux concubines plutôt amourachées. Son regard se fixa sur Elexia. "Rapport".

"Ma Reine, Reine Noire," répondit-elle en saluant légèrement, "nous sommes prêtes à partir. Kritchek et les autres Gardes Royales sont déjà en place sur les docks, et attendent notre arrivée." Elexia fit de son mieux pour ne pas permettre à ses yeux d'errer sur la forme de sa reine, qui était encore plus visible de par ses vêtements trempés. Elle savait que reluqué malencontreusement sa Reine serait aussitôt châtiée par la Reine Noire.

"Bon alors; Ne restons pas ici."

Tamara et Lari obéirent immédiatement, elles barbotèrent dans le bassin et traversèrent vers la Reine Noire et leur Reine. Delyna essayait, quant à elle, de se dégager sans paraître trop rustre. Elexia, quant à elle, resta enraciné sur place, ses yeux transmettaient sa répugnance à devoir partir.

Ys serra doucement la main de Lilith, comme celle-ci commençait à s'immerger une fois de plus sous l'eau. "Attends. J'ai une chose à faire d'abord." Curieuse, mais patiente, des yeux bleus la regardèrent avec un petit hochement de tête. En retournant son attention vers Elexia, Ys demanda, "Est-ce que la femme dont tu m'as parlé est ici ?"

Lilith demeura stoïque et observa, en se demandant comment son oracle viendrait à bout de cette situation. Elle savait comment elle, elle ferait. D'une façon ou d'une autre, elle doutait que Ys ne suive le même raisonnement.

Le Commandant Amazone voulut répondre, mais fut interrompu par une petite rousse. "Je suis ici."

Ys attendit patiemment, comme la Reine Noire le lui avait apprit; Elle pouvait ressentir l'approbation de Lilith pour cette décision.

Finalement, Wynn ajouta, "Ma Reine."

"Comment t'appels-tu ?"

"Je me nomme Wynn." Répondit la petite femme en se redressant à sa pleine hauteur, le son de sa voix correspondait tout à fait à l'arrogance qui se dégageait d'elle.

"Bienvenue parmi nous, Wynn." Ys sourit doucement, voyant facilement par delà la fausse bravade de la jeune femme.

Les yeux couleur noisette de Wynn devinrent perplexes. "Parmi nous ?"

"Les Amazones sont partout chez-elles, Wynn. Sûrement, ta mère t'a t'elle apprit cela. Les Amazones sont sœurs où qu'elles soient. Pas uniquement dans leur patrie, de plus, elles sont liées l'une à l'autre." Ys observa l'impact de sa déclaration sur la jeune femme tandis que la peintre semblait chercher une réplique cinglante mais qui à court, resta finalement silencieuse. Wynn cligna rapidement les paupières, essayant de contenir les larmes qui menaçaient de rouler sur ses joues. "Il est temps de partir, Wynn. Ta mère est peut être ailleurs, mais tes sœurs sont ici, pour toi."

Elexia mit une main chaleureuse sur l'épaule de Wynn, et la serra doucement. Elle n'était pas certaine si l'autre femme le lui permettait, mais elle fut heureuse que celle-ci ne la rejette pas immédiatement.

"Merci, ma Reine," répondit Wynn après un long silence.

Lilith, qui était resté silencieuse tout du long, était incommensurablement heureuse de la magnanimité qu'avait démontrée si facilement son oracle, elle se racla la gorge. "Il est temps de partir. "

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 24/4/2002 à 15:29:41 (#1338147)

Chapitre 31

Sept têtes émergèrent rapidement l'une après l'autre dans le passage. Pei-cha libéra un grondement sourd, soucieux pour la petite femme aux cheveux blonds qui se tenait parmi elles. Le léopard se leva sur ses pattes et s'allongea vers sa nouvelle maîtresse, il ne fut content qu'au moment où son nez effleura ses cheveux mouillés.

"Stupide chat, recules," gronda Lilith tandis qu'elle s'approchait du rebord. Pei-cha sembla peu disposé à se déplacer, mais laissa un petit espace pour que Ys puisse monter à côté de lui. Il s'assit derrière la forme mince de la Reine des Amazones, coupant proprement l'accès à Lilith au rebord et commença à lécher l'excès d'eau qui rigolait sur le bras de Ys.

La Reine Noire regarda le léopard et imagina une nouvelle paire de bottes et une ceinture.

Delyna ri à cette vue. "Si ce n'est pas mignon ?"

Des yeux brillants de colère se tournèrent vers le jeune soldat, la faisant taire derechef. "Nous devons bouger," ordonna la Reine Noire. "Il nous faut arriver au bateau avant que la marée ne redescende."

Ys donna un petit coup de coude à Pei-cha, faisant un peu plus d'espace à côté d'elle, que la Reine Noire se dépêcha de remplir. Ensemble, elles aidèrent les cinq Amazones, et les tirèrent hors de l'eau. Lilith prudente, plaça Tamara qui était lourdement armée près de Gara, sachant que ses armes seraient une force dissuasive au cas ou le Glyphien déciderait de poursuivre sur la voie de l'inconséquence.

"Ma Reine," commença Elexia tandis qu'ils se déplaçaient le long du tunnel à une allure soutenue, "puis-je demander ce qui est arrivé à l'intérieur des jardins ?"

Quand Ys s'assura que la Reine Noire n'y voyait pas d'objections, elle répondit. "Il semble que le seigneur Agaroth et le Prince Vedtrilan aient conspiré ensemble pour tuer les dirigeants des royaumes environnants, y compris, le Roi Bladrak."

Elexia inclina la tête sobrement, connaissant la position de sa Reine contre n'importe quelle violence surtout envers sa propre famille. "Tuer un parent est un acte de pure méchanceté."

"Quelqu'un voudrait t-il informer mon fils de ce fait ?" Ajouta doucement Merrick Nurien, sur un ton ironique.

"Sauf dans son cas," murmura Lilith.

"Vous avez entendu ! Vous avez entendu ?" Dit Gara indigné du commentaire de la Reine Noire.

"Je ne crois pas que Vedtrilan pourrait faire quelque chose dans le genre," monta une voix pour stipuler son désaccord.

La Reine Noire se retourna pour faire face à Wynn. "Pourquoi pas ? Il est l'héritier au trône, n'est ce pas ?" La voix de Lilith avait prit le ton ennuyé d'un conférencier. "Chaque fois qu'un meurtre est commis, c'est habituellement par la personne qui peut profiter le plus de la mort inopportune de la victime."

"C'est vrai," concéda Wynn. "Mais, ce n'est pas toujours le cas... Et, franchement, ça ne ressemble pas au Prince Vedtrilan que je connais."

"Oh vraiment ?"

"Vraiment," insista la peintre. "Vedtrilan est un poète, un artiste et un auteur-compositeur. Ce n'est pas un assassin. Il ne désire même pas la couronne, mais par contre, il a peur que sa sœur accède au trône."

Lilith leva les yeux au plafond. Évidemment la nouvelle Amazone n'était pas consciente de la loi caernéenne. "Les femmes ne peuvent pas accéder au trône dans ce pays, sans parler d'un royaume."

"Mais son fils oui." Cela laissa la Reine Noire pantoise. "Son fils ? La princesse Sinoa a un fils ?"

"C'est tout nouveau. Amurin n'a seulement que quelques lunes. Mais depuis sa naissance, les choses sont tendues à la cour."

"C'est compréhensible. Je ne me rappelle pas avoir entendu parler du mariage de la Princesse Sinoa."

Wynn arqua délicatement un sourcil. "C'est qu'il n'y en a pas eut."

"Des rumeurs ?"

"Il y en a en abondance. Vous savez comment cela se passe dans les palais."

"Alors, Sinoa et Agaroth auraient conspiré pour renverser le pouvoir ?" La Reine Noire commença à voir le scénario défiler dans sa tête, et essaya de voir si cela était plausible. "Elle devient Reine et Régente en attendant que son fils soit assez vieux pour régner, elle élimine ses voisins, ceux là même qui menaceraient très certainement le royaume de son fils. Une fois cela fait, elle accuse son frère du meurtre de son père. Peut-être épouse t-elle Agaroth; Non, elle ne voudrait pas partager le pouvoir. Pourquoi Agaroth ? Parce son pays est le plus éloigné. Peut-être le tue t-elle à la fin de ce festival meurtrier. Ou elle le renvoi simplement chez lui. Il serait trop coûteux d'envoyer une armée ici à partir de Demios. Elle serait donc en sécurité."

"Quant à Amurin, il ne serait pas en sécurité bien longtemps," dit doucement Ys, se joignant au conciliabule de Lilith. "Réfléchis ! Elle le laisse vivre pendant quelque temps, assez longtemps pour changer l'attitude populaire envers le règne d'une femme. Une fois cela accompli, Amurin est victime d'un accident fatal."

Gara renifla. "Tu l'as bien dressée, Lilith. Elle pense comme toi maintenant."

Avant que Lilith ne puisse réagir, Tamara assena un puissant coup derrière la tête de Gara. Cela envoya le Glyphien s'étendre de tout son long sur le rebord du parapet, et son nez entra en collision avec la roche glissante dans un bruit mât. Le sang coula abondamment de son nez cassé, et dégoutta dans le canal.

Se mettant à genoux à côté du triumvir de Glyph, Lilith siffla entre ses dents, "ne parle plus jamais d'elle en ces termes. Ou je te tuerai." Quand elle se remit debout, Lilith écrasa les doigts de l'homme sous ses bottes. Gara gémit de nouveau.

Se tenant debout et gardant le silence, Ys se demanda ce que reprochait exactement Lilith à cette comparaison.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 24/4/2002 à 18:53:07 (#1339492)

Chapitre 32

Ils atteignirent la fin du tunnel. Un solide mur de pierre scellait le bout du passage. Mais l'eau continuait son parcours, et coulait avec un fort courant sous la parois pour aller se jeter dans la rivière, qui elle, allait certainement se jeter dans le fleuve. Le groupe s’arrêta devant la barrière de pierre. Merrick Nurien soupira et s’assit par terre pour se reposer. Gara, qui tenait sa main et ses doigts enfés contre sa poitrine, alla le rejoindre.

Lilith s'accroupit pour regarder l'eau. Elle passa une main paresseusement le long de la surface, en essayant de calculer comment elle ferait, cette fois, pour transporter Pei-cha de l’autre côté du passage sous-marin. Elle savait que Ys ne permettrait pas qu’elles laissent le grand chat derrière. "Elexia, Tamara, venez ici."

Les deux Amazones avancèrent le long du parapet et s’agenouillèrent à ses côtés. "Majesté."

"Je veux que vous passiez les dernières. Je n'ai pas confiance en Gara et Merrick. Ys et moi passerons d'abord. Faites que les autres suivent rapidement. Compris ?"

"Oui, Majesté."

La Reine Noire se leva à sa pleine hauteur et regarda Ys. "Prêtes à rentrer à la maison ?"

Ys sourit, "je suis prête à aller n'importe où avec toi." Elle s'approcha de la Reine Noire et posa sa main sur son avant-bras. "Mais la maison me semble vraiment un bon endroit pour tout de suite."

Lilith lui rendit son sourire, oubliant momentanément l’irritation des gens qui les entouraient. "J’espère que tu auras le mal de mer durant notre traversée. " Ajouta t-elle en la gratifiant d’un superbe clin d’œil.

Une teinte rougeaude colora légèrement les joues de l'oracle. "Je crois que nous pouvons compter là dessus."

"Devons-nous vraiment amener ce chat ?" Demanda la Reine Noire, espérant obtenir un sursis.

Un sourcil pâle s’arqua en guise de réponse.

Avec un léger soupir chagriné la Reine Noire le regarda. "Alors, il ne faut pas que tu te plaignes si je lui applique les points de pressions une seconde fois, d’accord ?"

Pei-cha gronda.

"Tu n’auras pas à le faire," répondit Caolie. "Je ne suis pas assez forte pour le transporter, par contre, je peux le préparer pour toi, Lilith."

"Ne te gênes surtout pas."

Deux doigts délicats planèrent devant le regard fixe de Pei-cha, pour attirer son attention. Caolie commença à prononcer des mots dans la langue d’Ezar, cela sembla calmer le léopard.

Lentement les yeux du grand chat se fermèrent et sa respiration ralentie. Il dormait.

"Qu'avez-vous fait ?" Demanda Delyna, qui se tenait derrière l'impératrice.

"Je l’ai hypnotisé. Pei-cha se réveillera quand il ressortira de l'eau."

"Alors il vaut mieux se dépêcher," déclara Lilith. "Nous irons par paire. Ys et moi d'abord, Delyna et Caolie ensuite, Wynn et Lari, Gara et Merrick et pour finir Elexia et Tamara. Une fois que vous serez de l’autre côté, allez directement vers les docks."

Avec le bout de sa botte, Lilith poussa Pei-cha à l'eau et observa avec beaucoup de satisfaction, tandis que le léopard coulait à pic.

En secouant la tête, Ys se glissa dans l'eau froide.

La Reine Noire la suivit immédiatement, et prit la main de son oracle dans la sienne comme elle entrait dans le courant. En sentant les tremblements de Ys, Lilith fit une pause. "As-tu si froid ?"

Ys secoua la tête.

"Quoi alors ?"

"Allons-y." Insista Ys, en s’immergeant jusqu’au menton. "Je te le dirais quand nous serons de l'autre côté. Allons, il faut récupérer Pei-cha."

Des yeux bleus se rétrécirent et la scrutèrent. Ys savait que la Reine Noire était vraiment mécontente. "De l'autre côté." Répéta Lilith.

Alors la Reine Noire et l'oracle disparurent sous l'eau.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 25/4/2002 à 15:35:32 (#1344151)

Chapitre 33 - P.1

Le tunnel sous-marin n'était pas très long, mais le trajet lui sembla interminable. Dans les eaux sombres cela prit à Lilith plusieurs longs moments avant de pouvoir repérer la fourrure blanche de Pei-cha. Et encore plusieurs autres instants avant qu'elle n'ait une poigne suffisante sur le léopard pour revenir vers Ys. Pei-cha pesait aussi lourd qu’une grosse ancre de plomb. Elle continua tout de même à tirer le fauve endormit. Il était bien sûr, inconscient de l'effort qu'elle devait déployer pour lui sauver la peau.

Pour sa part, Ys luttait désespérément contre la panique. Elle voulait refaire surface au plus vite car ses poumons semblaient sur le point d’éclater. Ce qu'elle n'avait pas dit à la Reine Noire s’était qu'elle n'avait jamais appris à nager. Ses muscles étaient paralysés par la peur, et ses mouvements étaient désorganisés. Se sentir ainsi submergé et écraser par le poids de l'eau qui était tout autour d'elle, la terrifiait. Quand la poigne solide de Lilith se referma sur sa main et que la jeune femme prit conscience que la Reine Noire ne permettrait pas que quelque chose d'aussi insignifiant que la mort ne vienne faire obstacle à ses plans, Ys se détendit. Elle fut infiniment soulagée quand elle vit la lumière transpercer l'eau, et elle commença à battre des jambes pour aider Lilith. Elle sentit alors le soleil sur sa peau et prit une profonde inspiration. Elle avait réussit.

Lilith apparut à ses côtés. La Reine Noire ne semblait pas le moins du monde affecté par leur petit voyage sous-marin. La dirigeante guida doucement son oracle vers un secteur moins profond du bassin. Elle s'arrêta quand elle vit que les pieds de Ys pouvaient toucher le fond de l’eau. Une fois assurée que sa compagne était stable, Lilith lâcha sa main pour saisir entièrement Pei-cha. Elle ramena le léopard sur la rive, et le lâcha sans trop de ménagement sur le sol. La morsure du gravier contre son pelage mouillé ramena instantanément le chat à la conscience. Avec un grondement bizarre, et un regard stupéfait, il cligna des yeux puis s’allongea.

"Tu dois avoir neuf vies," murmura Lilith, ayant eut espoir que le léopard ne réchappe pas de son deuxième périple sous l’eau. Sa tâche achevée, elle revint vers son oracle. "Ça va ?"

Ys inclina la tête. "Je reprends juste mon souffle," dit-elle, en haletant.

"Qu'avais-tu à me dire ?"

Ys haussa les épaules, essayant de minimiser ce qu'elle était sur le point de lui avouer. Elle savait que cela déclencherait une averse de jurons. "Je tremblais parce que je ne sais pas nager."

"Quoi ! Par tous les Dieux du Tartare et des neufs abîmes, Ys, tu aurais pu me le dire plus tôt !" S’écria Lilith hors d'elle. Puis elle recommença à jurer.

L'oracle inclina la tête, et attendit patiemment que la colère de Lilith se dissipe. "Est-ce que cela aurait fait une différence ? Nous devions sortir de là. La seule façon d'y parvenir, était de nager. Je savais que tu ne laisserais rien m'arriver."

"Quand nous rentrerons à Lighthaven, tu commenceras immédiatement des cours de natation, et tu apprendras à nager." La Reine Noire lui lança un regard lourd de signification. "C'est important pour moi de savoir que tu peux te tirer de n’importe quelles situations. Que je sois là ou pas."

"D'accord," répondit doucement Ys en souriant timidement.

"Il faut y aller." La Reine Noire les mena vers la rive en maugréant un peu. Delyna et Caolie émergèrent au milieu du bassin. Elle leur jeta à peine un regard tandis qu’elle aidait Ys à sortir de l'eau.

L'Euphrate était à environ un furlong, et ses eaux remplissaient le bassin. Maintenant debout sur la rive, Lilith pouvait voir les bateaux qui étaient amarrer aux quais. Ses yeux se concentrèrent et elle trouva facilement celui qu’avait loué Kritchek, une écharpe rouge, volait au bout du mât pour l’identifier. Ils entamaient la partie la plus périlleuse de leur trajet, s'approcher des docks. Ils devraient marcher environ quarante toises pour les atteindre. Ils seraient complètement exposés aux regards, se faisant. Comme elle l’avait planifié, elle trouva un grand sac contenant des vêtements de rechange pour Ys et Caolie, bien caché dans une alcôve. Lilith garderait ses cuirs jusqu'à ce qu'elles soient loin ; les Amazones suivraient son exemple. Il y avait plusieurs serviettes en coton caernéen, pour qu’elles puissent s’assécher du mieux qu’elles le pouvaient. Rien ne paraîtrait plus louche que cinq guerrières trempées qui marchaient au pas le long des docks.

Lilith donna une serviette à Ys et en soutint une autre pour permettre à son oracle de se sécher de se changer dans une intimité relative. Une fois assuré que la pudeur de la Reine des Amazones avait été préservée, elle utilisa la serviette pour se sécher elle-même, et essora ses longs cheveux.

Caolie et Delyna vinrent les rejoindre dans l'alcôve, s’occupant aussitôt à la préparation de la prochaine étape de leur trajet.

Une nouvelle Ys et une Lilith relativement sèche revinrent vers le rivage au moment ou Lari et Wynn émergeaient, presque immédiatement suivi par Gara et Merrick Nurien. La Reine Noire fronça les sourcils. Elle avait pourtant dit à Elexia de laisser une distance sécuritaire entre les nageurs. Elle plissa les yeux de colère quand Elexia et Tamara émergèrent de l’eau à leur tours, sur les talons des deux leaders étrangers.

Elexia nagea furieusement vers la rive du bassin. "Il y a quelqu'un derrière nous, ma Reine ! Nous les avons entendus passer à travers les tunnels."

"Par Brehan ! Que tout les Dieux soient damnés ! Saleté de Caernéens ! Caolie !" Elle regarda en direction de l’Impératrice. "Veilles sur Ys !" Elle poussa aussi l'Amazone la plus proche vers Ys. "Escortez-la au bateau vite. Dites à Kritchek de préparer immédiatement les voiles."

Delyna fronça les sourcils, "Et vous Majesté ?"

Dégainant son épée et la faisant tournoyer à deux reprises à ses côtés pour s’assurer de sa grippe, la Reine Noire gronda, "Ne t'en fais pas pour moi."

Ys était déchirée entre le désir de se battre pour son droit de rester aux côtés de Lilith et faire ce que la dirigeante avait ordonné, c’est à dire se rendre au bateau, et ainsi ne pas être une distraction inutile pour elle. Elle avait horreur de se sentir impuissante, d'autant plus qu'elle menait une nation de femmes guerrières. Quand elles seraient de retour à Lighthaven, Ys prit la résolution de demander à Lilith de lui donner des leçons de combat, aussi bien que de natation.

Avec un dernier coup d’œil à Lilith, qui poussait les Amazones et les deux dirigeants devant elle pour qu’ils aillent vers les docks, la Reine des Amazones se laissa tirer le long de la rive par l'Impératrice d’Ezar. Pei-cha les suivaient à pas de velours, son poil était hérissé et une énergie courroucé se dégageait de lui. Il gronda à plusieurs reprise devant les caernéens qui les regardaient passer, ceux-ci trouvaient vite autre chose de plus intéressant à faire.

Lari les devança et prit la tête en direction du bateau qui les attendait. Elle se concentrait pour marcher rapidement mais en évitant de sembler fuir. Sa main droite se posa sur la poignée de son épée, et ses yeux noisette bougeaient de gauche à droite pour déceler le moindre signe de danger.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 25/4/2002 à 15:36:43 (#1344160)

Chapitre 33 - P-2 -

Les docks n’avaient pas changé depuis leur arrivé. Il y avait de nombreux petits bateaux qui étaient amarrés aux quais, la plupart d'entre eux étaient des navires marchands. Comme dans n'importe quel port de mer, il y avait de nombreuses caisses remplies de marchandises et des animaux pour le marché disposé un peu partout, ce qui gênait de temps à autres leurs progrès. Des hommes aux torses nus, traînaient des caisses d’un bout à l’autre des quais. Plusieurs jetaient des regards pervers aux femmes qui marchaient parmi eux, jusqu'à ce que le léopard les convainque de regarder ailleurs.

Derrière eux, Lilith marchait au pas, son épée tirée, protégeant leurs arrières. Elle avait été satisfaite que personne n’émerge de l’eau à leur suite. Peut-être qu’Elexia et Tamara avaient trop d’imagination. Bien sûr, cela exigeait qu'Elexia ait une imagination, ce dont la Reine Noire doutait. Cela signifiait que les soldats pouvaient surgirent à tout moment.

Lilith jeta un coup d'œil devant elle pour s’assurer que Caolie et Ys n'avaient pas rencontré de résistance pour ralentir leur progrès. C'est alors qu’elle remarqua l’agitation qui régnait un peu plus haut le long de la route principale qui suivait la rivière. Elle compta rapidement au moins quatre troupes armées.

Elle sourit, quatre-vingts soldats contre ses huit, elle non compris ; et cela n’incluait pas les troupes qui, elle le savait, maintenant étaient derrière eux, elle entendait leurs cris tandis qu’ils pataugeaient pour regagner le rivage. "Je n'avais pas fait le projet d’avoir autant de plaisir à Caern." En serra les lèvres, elle imita le cri perçant d’un oiseau, alertant Kritchek et sa Garde Royale du danger. Elle fut heureuse quand elle les vit passer immédiatement à l'action, comme elle les avait si implacablement formés.

Minon monta rapidement au mât du bateau, rappelant à la Reine Noire les singes qu’elle avait vu voilà quelques années au palais de Caolie, puis Minon commença à crier des informations à l'endroit de Kritchek. Même si elle ne pouvait pas entendre ce qu'il disait, elle savait que celui-ci annonçait à son Capitaine, la taille des troupes opposées, leur distance et leur emplacement par rapport à la Reine Noire. Cela confirma le tout quand Kritchek se mit brièvement debout sur la rambarde et souleva son épée dans sa direction. Puis il disparut, sauta sur la passerelle, puis finalement sur les docks, avec Hibana à sa remorque.

Toutes les petites frustrations des derniers jours firent bouillir les sangs de la Reine Noire. Chaque mensonge, chaque atteinte à l'intégrité de Ys, chaque insulte, chaque menace à sa vie, lui revinrent en mémoire, provoquant un flash chaud et blanc de pure colère. Cette colère se transforma en l'image de Brehan, lui rappelant pourquoi elle était son Élue, et pourquoi il avait tenté de faire d’elle sa Reine durant tant d'hivers. Elle n'avait jamais été défaite sur un champ de bataille ou en combat singulier. Pas même une seule fois et elle n'avait pas l'intention que cela arrive, surtout pas quand il y avait tant à perdre - sa réputation, son royaume et Ys.

Préférant se battre sur un seul front, au lieu de se retrouver assaillit de tout les côtés, elle commença à réfléchir sur la façon de gêner les troupes qui se rapprochaient drôlement vite derrière elle. Une barge voisine était sur le point d’embarquer des animaux destinés au marché. Sur les docks elle avisa plusieurs cages pleines de volaille prêtes à être chargé. Comme elle les dépassait, la Reine Noire coupa facilement les cordes qui les maintenaient fermé. Un petit coup de pied ouvrit la porte des cages, et un grand nombre d’oiseaux furent reconnaissant de recouvrer leur liberté.

L’envol des oiseaux réussit à dissimuler la Reine Noire de ses poursuivants, lui donnant le temps de s’esquiver sur le côté. Elle commença à jeter des caisses sur les docks, renversant leur contenu, créant un fatras à travers lequel il serait hasardeux pour les soldats caernéens de se mouvoir. Cela éveilla aussi l’attention des dockers, ils n'appréciaient pas tellement que leurs marchandises soient si grossièrement malmenées.

Lilith sourit, il n'y avait rien de tel qu'une grosse bagarre. Surtout que les dockers ne se souciaient pas vraiment de savoir avec qui ils se battaient, tant qu'ils trouvaient quelqu’un sur qui se défouler. Elle tira un ouvrier à son côté, le saisissant fermement pour l'empêcher de la frapper. "Écoutes-moi," lui cracha t-elle à l’oreille en caernéen, "ces gardes viennent de tuer le Roi Bladrak à la demande de la Princesse Simoa. Maintenant ils planifient de reprendre la ville et de permettre à une femme de régner." Elle lui donna une poussé, il se retrouva dans la rixe et passa le mot. Quand elle l'entendit crier qu’il n’était pas question qu’une femme les diriges, Lilith remercia le Destin pour la prévisibilité des hommes.

Elle sauta sur une pile de caisses pour voir où en était Ys. Les troupes caernéennes qui venaient du palais, étaient maintenant sur les docks et s’étaient fait engager en combat. Elle trouva facilement son oracle aux cheveux blonds, c’était comme chercher une cascade de lumière en pleine noirceur. Le léopard des neiges restait fidèlement à ses côtés et donnait de grand coup de pattes à ceux qui étaient assez idiot pour s’approcher trop près d’elle. Lilith fut reconnaissante que le corps à corps qui avait lieu, empêches les caernéens postés un peu plus haut d'utiliser leurs armes de jets de peur de tuer l'un des leurs.

Cette précaution ne s'appliquait pas aux troupes derrières elle, cependant. Un archer la repéra tandis qu'elle était debout sur les caisses et mira sa flèche sur son cœur. Il fut plus qu'un peu étonné de voir la dirigeante aux cheveux d'ébènes attraper au vol sa flèche dans sa main. Il observa horrifié tandis que Lilith sauta en bas des caisses et utilisa la flèche pour transpercer le cou d'un de ses camarades, se faisant, elle tourna son regard vers l'archer et le gratifia d'un sourire démoniaque tandis qu'elle s'exécutait.

La Reine Noire continua à se rapprocher de Ys. Le contenu des caisses qu'elle croisait se répandait en travers des quais derrière elle. Des marchands courroucés encombraient la voie et essayaient de récupérer leurs marchandises ou encore tentaient de les protéger contre les voleurs qui étaient naturellement accourus pour profiter de la bonne occasion. Les dockers se battaient avec les marchands qui se battaient avec les voleurs qui se battaient avec les gardes qui se battaient avec tout ce beau monde et essayaient de réprimer la rébellion croissance qu'avait causée un homme braillard qui s'époumonait à crier que la Princesse Simoa était derrière un grand complot.

Les Amazones avaient moins de succès que la Reine Noire ne l'avait prévu. Sans les avantages que leur procurait normalement Aphrael - c'est à dire, les arbres qui leurs fournissaient entre autre une dimension supplémentaire - elles étaient forcées de combattre au corps à corps. Leurs cuirs ne les protégeaient pas bien contre les coups d'épées, et étaient trop minces pour faire dévier les impacts. Parmi la foule, Lilith pu voir que Tamara avait subi une série de coups sur le bras qui tenait son épée, celui-ci pendait lamentablement à ses côtés. L'Amazone se servait de son corps pour protéger sa Reine, mais avec son bras gauche inutile et tout le sang qu'elle avait abondamment perdu, cela lui rendait la tâche difficile.

Un soldat caernéen qui était sur une pile de caisse plongea sur la Reine Noire. Lilith attendit jusqu'au dernier moment puis l'esquiva facilement, il manqua fatidiquement sa cible. Le caernéen atterrit face première contre les docks, le souffle coupé. L'épée de la Reine Noire lui transperça le flanc lui coupant le souffle de manière définitive. Lilith continua à avancer. Elle fut défiée à quelques reprises par ceux qui étaient assez stupide pour ignorer le sang qui couvrait copieusement toute la longueur de sa lame. Chacun de ceux-là contribuait à mettre un peu plus de sang sur celle-ci.

Plus haut sur les docks, Ys se tenait debout au centre d'un cercle protecteur. Caolie était devant elle. L'Impératrice d'Ezar, sans l'avantage de n'importe quelle arme visible, avait réussi à tenir tête à plusieurs soldats caernéens. Elle prononçait des paroles hypnotiques, d'une voix basse et atone. De temps à autre, elle faisait un signe de la main, et envoyait ses adversaires dans une autre direction. Cependant, Ys remarqua que cela lui devenait difficile étant donné que le nombre d'aversaires augmentaient.

Elexia était à la droite de Ys. Le Commandant continuait à pousser sa Reine en direction du bateau, et vers Kritchek et la Garde Royale. Son but était de former une solide ligne de défense, en faisant dos à la rivière. Il lui était vraiment difficile de tenir à distance les adversaires qui venaient de tous les côtés à la fois. Particulièrement quand Tamara ne durerait plus bien longtemps.

Tamara trébucha. Épuisé, sa main s'ouvrit et son épée cliqueta sur les planches de bois. Elle tourna des yeux tristes vers sa Reine tandis qu'elle espérait qu'une épée caernéenne vienne l'empaler. Instinctivement, elle tenta de se protéger contre le métal qui lui lacérait la chair, mais ne termina jamais son mouvement, et s'effondra sur le sol à côté de son épée.

Encouragé par son meurtre, le soldat fit une enjambé vers la femme que les autres protégeaient. Il ne pouvait pas imaginer ce qu'une femme si petite et si insignifiante pouvait avoir fait pour engendrer une telle fidélité. Balançant son épée, il s'avança vers sa cible.

Pei-cha attendit jusqu'au dernier moment avant de lui sauter à la gorge. Ses dents s'enfoncèrent profondément dans le cou du caernéen et il secoua la tête, lui ouvrant sauvagement la gorge. Le soldat s'effondra lourdement sur le sol avec Pei-cha sur la poitrine, son dernier souffle sortit par sa gorge béante. Le léopard des neiges libèra un long sifflement, la force de l'air qui s'était échappé du soldat avait éclaboussé son pelage blanc.

"Bon, minet," murmura Elexia. "Continuez à vous déplacer, ma Reine ! Nous devons nous mettre à l'abri !" Cria l'Amazone par-dessus le tumulte de la bataille qui faisait rage.

"Où est Lilith ?" S'écria Ys. "Où sont les autres ?"

Elexia haussa les épaules et para ensuite un coup. " Ma Reine, elle vous trouvera. Je le sais." Le Commandant recula de quelques pas, forçant la femme aux cheveux blonds à se déplacer avec elle. "S'il vous plaît, Kritchek n'est plus très loin. Nous devons le rejoindre."

Ys inclina la tête. Elle resta derrière près de Lari, qui s'était déplacé pour prendre la place de Tamara. Les quatre femmes et le léopard des neiges commencèrent à se déplacer vers les Aphraelois.

Kritchek, Hibana et Eward avaient formé une ligne le long des docks. Les trois étaient habitués à se battre côte à côte, les années d'entraînement avec la Reine Noire leur avaient appris à faire front commun. Kritchek s'était aussi rendu compte que leur seul espoir était d'atteindre le bateau et de mettre les voiles, espérant que la barrière naturelle de l'eau les protégerait. Il n'était pas tout à fait sûr de savoir comment ils s'échapperaient de Caern, mais il ne faisait pas le projet de mourir sur ces sales docks.

Le Capitaine fut heureux de voir les Amazones déplacer Ys tout près de leur position. Elexia semblait avoir compris qu'il avait crée une zone sécuritaire pour l'oracle. Maintenant, songea t-il, pendant qu'il bloquait un coup d'épée dirigé contre son épaule, il nous faut juste tenir jusqu'à ce que la Reine Noire arrive.

Delyna escalada une autre pile de caisses derrière celle qu'elle tenait pour responsable de ce fiasco. Wynn s'était esquivé au moment où le combat avait débuté. Le cœur de l'Amazone voulait être près de sa Reine pour la protéger, mais sa tête lui dictait que rien ne pourrait plus les sauver maintenant. Leur chance de s'en sortir étaient inexistantes. Le seul désir de Delyna était d'éliminer cette traître. Cela ne pouvait seulement signifier qu'une chose, Wynn avait parler de leur projet d'évasion à quelqu'un dans le palais. C'était sûrement elle qui avait alerté les gardes. Pour cela, Delyna la tuerait.

Wynn attendait tandis que le combat faisait rage autour d'elle. Elle n'était pas vraiment étonnée de voir les Caernéens se battre entre eux. Ils étaient tous très confus. D'autant plus qu'elle voyait les marchandises que la Reine Noire avait jeter partout aux quatre vents. Elle attendit jusqu'à ce que les combattants soient trop absorbés pour la remarquer et se glissa à travers les combattants. Quand elle atteignit finalement la route, elle commença à courir vers le palais.

La Reine Noire franchit le corps sans vie de Merrick Nurien. Le dirigeant de Harn semblait étonné que la mort ait pu le trouver. Lilith savait que son fils serait très mécontent de ne pas avoir pu lui infliger le coup de grâce lui-même. Ce serait pour cette raison et pas à cause de la mort de son père, que Harn déclarerait la guerre à Caern.

"Lilith !" S'écria une voix masculine tout près d'elle.

Elle se retourna et vit Gara qui reculait ayant du mal à combattre son adversaire. Il se battait avec sa main gauche, sa main droite ayant été cassé par la Reine Noire un peu plutôt dans les tunnels.

Soupirant, elle tira un poignard de sa botte et le jeta au soldat qui combattait le triumvir de Glyph. Celui-ci s'empala avec force dans le cou du soldat. "Aller, viens Gara."

Le Glyphien n'eut pas besoin d'une deuxième invitation et vint immédiatement à ses côtés. Ensemble, ils se dégagèrent une voie, tandis que les Caernéens continuaient à tomber, cela ressemblait plus à une bagarre de rue qu'à un combat organisé.

Cependant, des soldats les plus entraînés, étaient engagés en combat avec les Amazones et leur Reine. Celles-ci étaient maintenant, à seulement deux toises des Aphraelois, il leur était presque impossible de bouger.

Un soldat caernéen, profitant de ce fait et de l'avantage que cela lui concédait, retira un poignard de sa ceinture et visa l'estomac de Lari.

L'Amazone fut choquée de sentir une lame froide pénétrer sa chair et de sentir le sang chaud couler abondamment sur son ventre. Elle ne l'avait pas vu venir. Elle cria quand le soldat saisit la lame et lui ouvrit le ventre jusqu'au nombril. Alors elle ne sentit plus la douleur.

Ys cria tandis qu'elle était témoin de la mort de Lari.

Elle cria de nouveau comme un couteau se logea dans son bras, Elexia l'avait fait dévier de son cœur au dernier moment. Le Commandant donna un violent coup de tête au Caernéen, et quand il tomba à genoux, elle lui trancha la gorge. Elle tourna alors son attention vers Ys, "Ma Reine ?"

"Je vais bien." Répondit Ys, sa voix inébranlable malgré la douleur.

Le Commandant n'eut pas le temps de vérifier ses dires. Trois autres soldats se précipitèrent sur elles, ils avaient le sentiment que la victoire était à portée de main. L'un d'eux visa Elexia aux genoux, et la Guerrière Amazone tomba sur Caolie, qui elle tomba sur une pile de cadavre à ses côtés, elle se retrouvèrent derechef enterré par trois autres cadavres qui tombèrent au même moment par-dessus elles. Un second soldat sauta sur la pile de corps, en balançant son épée à l'aveuglette. Il lui était difficile de porter des coups précis, car elles le déséquilibraient en tentant de se dégager. Tout ce qu'il réussissait à faire, c'était de les atteindre avec le plat de son épée. Cela ne leur causait pas de dégâts durables à part quelques bleus.

Elexia lutta de toutes ses forces pour se relever. Incapable de trouver un point d'appuis parce que Caolie était sous elle, elle se démena du mieux qu'elle le put, essayant soulever les deux grands corps par-dessus elle.

Le troisième soldat regarda la petite Reine des Amazones devant lui. "Tu es à moi," chuchota t-il, ne se souciant pas de savoir si elle parlait sa langue. Il venait de lancer son épée vers l'arrière pour se donner un élan et l'empaler quand de grandes dents se plantèrent dans son poignet. Il hurla de douleur tandis que le léopard des neiges qui était suspendu à son bras, déchirait ses chairs et exposait les muscles et les os de son bras. Son épée tomba par terre.

Pei-cha lâcha prise et se recula pour reprendre sa position défensive à côté de Ys. Il gronda quand il vit que le soldat blessé ne s'en allait pas. Au lieu de cela, le soldat tira son poignard et planta ses yeux dans ceux de la bête. Avec une force, alimentée par sa fierté qui avait été lésé d'être blessé par un simple animal, il le jeta vers le léopard. Il fut satisfait quand il le vit entrer profondément dans la fourrure blanche, près du cou du grand chat.

Pei-cha lâcha un grondement aigu quand le couteau pénétra dans son corps puis il s'effondra.

"Pei-cha !" Hurla Ys, s'agenouillant à côté du chat, ses mains cherchèrent le manche du couteau. Elle le retira et appuya sa main contre sa fourrure, essayant d'étancher le flux sanguin.

Le soldat se pencha pour récupérer son épée et la saisit dans sa main valide. Ses deux collègues se roulaient sur le sol avec la grande Amazone. Le léopard n'était plus un danger. Il la tenait. Avec un cri, il plongea son épée dans le flanc de la petite blonde. "Victoire à Marduk ! Mort aux hérétiques!"

Ys fut étonné de constater que la deuxième blessure était moins douloureuse que la première. Elle savait que cette blessure était plutôt profonde et située dans un endroit fatidique. Tout à coup, tout lui sembla surréelle. Elle resserra sa prise sur Pei-cha et s'écroula à son tour sur les planches.

De l'autre côté du quai, la Reine Noire vit le soldat plonger sa lame dans le corps de Ys. Une horreur indescriptible s'empara d'elle et un cri rauque d'animal blessé sorti de sa gorge, "Non !" Elle resserra sa prise sur le pommeau sanglant de son épée, ses phalanges blanchirent. "Non!" Hurla t-elle à nouveau. Avec l'énergie du désespoir, elle commença à se dégager férocement un chemin vers son oracle.

Hibana fut aussi témoin du coup qu'avait porter le soldat contre Ys. Elle prit alors la seule décision qu'elle savait que la Reine Noire accepterait. Elle courut derrière la ligne de défense que formait les Aphraelois, tendit la main a un adversaire qui l'a saisit malgré lui et se servant de son élan elle se propulsa en direction opposée. Elle parcourut une courte distance et couvrit le corps de l'oracle avec le sien sachant que bien d'autres coups d'épée viendraient transpercer le corps de la Reine des Amazones. Comme elle était beaucoup plus grande que Ys, Hibana la couvrait entièrement. Elle attendit que le prochain coup tombe sur elle.

Kritchek se lança sur l'homme qui avait frappé Ys, renonçant à maintenir la ligne intacte, et sachant maintenant que plus rien ne comptait. La Reine Noire ne partirait pas si son oracle était morte. Il savait qu'elle resterait jusqu'à ce qu'elle ait abattu chaque Caernéen de ses propres mains. Il n'y avait maintenant plus aucun besoin de fuir, seulement de rendre les coups. Il fut heureux et satisfait quand il soulagea l'homme de sa tête et qu'elle roula en bas de ses épaules.

Les Caernéens déferlèrent de nouveau. Kritchek se débattait pour maintenir les hommes loin de Hibana qui était étendu sur le sol, sans défense, protégeant la Reine des Amazones avec son propre corps. Cependant, ils étaient trop nombreux pour qu'il réussisse à les contenir tous et il regarda avec horreur Hibana se prendre de nombreux coups d'épées aux endroits ou sa cuirasse ne la protégeait pas.

Comme il commençait à désespérer, il vit la Reine Noire approcher. Il retint son souffle et frissonna. Tout se déroulait comme au ralenti. Elle avançait menaçante, une aura de pure haine émanait de tout les pores de sa peau. Ses longs cheveux aussi noire que les ténèbres flottaient derrière elle suivant la cadence de ses pas. Ses yeux bleus glacier brillaient d'une lueur démente et meurtrière. Ses traits étaient figés en un masque de fureur ultime. Portant en elle la quintessence de la terreur et la colère de Brehan, sa lame pourfendait tout ce qui se trouvait sur son chemin. L'énergie obscure qui l'enveloppait faisait trembler les soldats qui reculaient terrifiés tandis qu'elle s'approchait d'eux, mais elle ne leur laissait aucun sursis. Tous ceux qui se trouvaient à sa portée tombaient raide mort. Les corps s'accumulaient et elle laissait un vrai charnier sur le quai derrière elle. Le sang de ses victimes coulait abondamment à travers les planches et se déversait dans l'Euphrate. Kritchek savait que la rivière coulerait rouge même longtemps après son passage.

Quand Lilith parvint à ses côtés, elle tua rapidement les deux soldats qui embarrassaient Elexia. L'Amazone se propulsa sur ses pieds en aidant Caolie à en faire de même. "Ma Reine !" Haleta t-elle, quand elle vit ou se trouvait Ys.

Eward vint rejoindre Kritchek et Elexia se posta devant pour servir de bouclier à la Reine Noire et à son oracle. Cependant, il n'y avait plus d'adversaires et un silence de mort régnait autour d'eux. Aucun soldat Caernéens ne souhaitaient s'attirer les foudres du sombre et puissant Seigneur de Guerre qui avait proprement divisé en deux leurs rangs pour se frayer un sanglant chemin. Les deux côtés étaient debout immobile et se regardaient fixement l'un et l'autre, avec une épouvante non voilée.

La Reine Noire se mit à genoux à côté d'Hibana. En la roulant doucement sur le côté, elle trouva Ys sous l'étreinte protectrice de sa Garde. Ys tenait fermement un Pei-cha ensanglanté contre elle. Horrifié Lilith vit l'énorme quantité de sang qui recouvrait son oracle. Elle en avait partout sur les bras, la poitrine et les cheveux. Remarquablement, son visage était propre, sans une seule petite éclaboussure. Soigneusement, Lilith dégagea Ys de l'étreinte d'Hibana et du léopard, et tira le petit corps de son oracle contre elle.

Elle la tint dans ses bras en la berçant doucement.

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 25/4/2002 à 18:13:11 (#1345142)

Chapitre 34

Elle embrassa le front de Ys et fut heureuse de sentir la chaleur de sa peau. La colère contenue en elle mourut tandis que la Reine Noire la tenait contre elle. Ys était toujours en vie.

Efficacement, Lilith déchira le tiers de sa robe et utilisa le tissu pour panser rapidement ses blessures. Une fois que le plus gros de l’hémorragie fut épanchée, elle tira Ys dans ses bras et la souleva.

Alors Lilith se remit debout et fit face aux troupes caernéennes qui étaient toujours immobile devant elle.

"Occupez-vous d’Hibana et de Pei-cha," ordonna t'elle à l’attention d’Eward et de Caolie. "Kritchek, Elexia, vous venez avec moi."

En réarrangeant sa précieuse cargaison dans ses bras, la Reine Noire commença à se déplacer parmi la foule sur les docks, et se dirigea vers la route principale. Elle abhorrait chaque pas qui la ramenait vers la ville. Elle savait qu’à moins de confronté Vedtrilan il n’y aurait aucun moyen pour eux de quitter ces lieux. Les soldats s’écartaient sur son passage. Personne n'était assez stupide pour se frotter à elle, même avec la petite femme qui reposait dans ses bras, ils savaient que le faire signifierait leur mort.

Delyna vint à leur rencontre en courant et tomba à genoux devant la Reine Noire. "Ma Reine !" La jeune Amazone pâlit en voyant la jeune femme inconsciente dans les bras de la dirigeante Aphraeloise. En se rappelant rapidement du message qu’elle devait délivrer, elle continua. "Votre Majesté ! Le prince Vedtrilan a ordonné la capture de sa sœur et celle d’Agaroth !"

Des yeux parés d’une lueur mortels se braquèrent sur Delyna. "Où étais-tu ?" La voix de la Reine Noire claqua comme un fouet lui promettant un châtiment immédiat si elle devait fournir une mauvaise réponse.

"Votre Majesté, j'essayais de tuer Wynn, je croyais que c’était une traîtresse, mais … je me trompais, ce n'était pas le cas. Elle a été capable de s’entretenir avec le Prince. Il a donné l'ordre à son armée de cesser toute attaque. Je … je …"

"Mettez-la sous arrêt, Commandant," ordonna Lilith.

"Votre Majesté ?" Elexia risqua un regard à la dirigeante sombre, essayant de comprendre son ordre.

"Fais ce que je te dis." Cracha la Reine Noire d’une voix blanche. Ses yeux brillaient tel des tisons ardents.

Elexia s’avança vers Delyna et à contrecœur lui saisit fermement le bras. Elle tira la jeune guerrière sur ses pieds. "Viens avec moi, Delyna." Les yeux noisette d'Elexia essayèrent de lui transmettre un sentiment encourageant, mais elle n'était pas si certaine de l'avenir de Delyna.

La Reine Noire reprit sa marche. Le poids de Ys lui semblait irréel, celle-ci était aussi légère qu’un jeune enfant. Lilith aurait tout donné pour sentir son oracle bouger, soupirer, parler ou faire quoi que ce soit pour l’assurer qu’elle allait s’en sortir. Elle resserra sa prise sur son paquet, et frotta sa joue contre les cheveux emmêlés de sang de Ys.

Lilith progressait le long de la Promenade Sacrée, par le même chemin qu’ils avaient emprunté pour monter vers le palais quelques jours auparavant. Bladrak était un fieffé imbécile en fin de compte. La Reine Noire se demanda si la fin de son règne serait à l’image de l’échec comme l’avait été celle du Roi de Caern. Si un acte d'orgueil serait aussi son dernier geste et si Aphrael souffrirait à cause de cela. Mais plus que quoi que ce soit d’autre, elle se demanda si Bladrak lui avait ravi la vie de la personne qu’elle estimait le plus au monde. Ys.

Un cortège du palais vint à sa rencontre. Au centre du groupe se tenait un grand homme efflanqué. Comme son père l'avait été, il était paré de blanc, orné d'écharpes colorées et de perles. Le Prince Vedtrilan, maintenant Roi, se présenta devant elle et lui tendit ses mains en guise de salutation. "Reine Noire." Il claqua des doigts et deux préposés se précipitèrent vers Ys.

"Reculez !" Grogna Lilith en guise d’avertissement.

Wynn fit le tour des Caernéens qu’elle avait suivi. "Reine Noire, j'ai tout raconté au Roi Vedtrilan, il est au courant de la trahison de sa sœur et du Seigneur Agaroth. Le roi Vedtrilan a envoyé ses troupes pour réprimer ce soulèvement."

La Reine Noire fixa attentivement le jeune homme qui prenait maintenant la place de son père. "Votre sœur et le Seigneur Agaroth ont conspiré pour assassiner votre père et voulaient que vous soyez inculper pour son meurtre. À défaut de notre intervention, je suppose que vous auriez connu une fin aussi tragique que plusieurs chefs d'États que votre père avait convié ici en tant qu’invités d’honneur. Votre sœur a déshonoré votre pays et vos Dieux. Je compte sur vous pour rétablir les prérogatives Caernéenne."

"Marduk est offensé," répondit Vedtrilan. "Il exige notre hospitalité et notre protection envers les étrangers qui foule notre terre. Je ne peux seulement que vous offrir mes plus sincères condoléances et le service de mes guérisseurs pour votre compagne."

Lilith considéra son offre pendant un long moment, elle voulait qu’on s’occupe de Ys au plus vite, mais elle avait besoin que le nouveau Roi lui offre plus de garanti. "J'ai plusieurs demandes. Un, la vie de la Princesse Simoa sera mise à l'amende. Deux, le Seigneur Agaroth me sera livré. Trois, un passage sûr et immédiat vers Aphrael. Et, quatre, Caern devra payer tribu à Aphrael pour prévenir une invasion imminente de la part de celle-ci pour cet odieux affront. "

"La princesse Simoa sera punie, selon la loi caernéenne."

"Ce qu'elle a fait lui vaut la mort." Répliqua Wynn.

Vedtrilan haussa les épaules. "Marduk décidera de son destin quand elle se présentera à lui. De même pour son fils."

"Son fils ?" Répéta Lilith. "Je pensais qu'Amurin était encore un enfant, incapable de participer à ce soulèvement."

Oui, mais il est mon ennemi de par sa mère." Ses yeux bruns se portèrent sur la forme dans les bras de la Reine Noire. "S'il vous plaît, Reine Noire, laissez-nous lui donner les soins dont elle a besoin."

"J'irai avec elle." Répliqua Lilith, ne voulant pas perdre Ys des yeux en terrain hostile, puisqu’elle considérait maintenant Caern comme son ennemi. La prise de pouvoir de Vedtrilan était trop récente et trop précaire. Tout ce qu'elle voulait était qu’on soigne les blessures de Ys et qu’on lui fournisse un bateau pour quitter ce satané pays. Aphrael achèverait de guérir toutes les autres blessures.

Lilith suivi donc le Roi et les préposés vers le palais et les jardins qu’elle détestait tant.

à suivre...

Par Merrick Nurien le 26/4/2002 à 8:32:21 (#1347919)

Waouh !!! Je pars pendant 2 jours et il y a plein de lecture quand je reviens !!

C'est toujours aussi excellent !!

Par Angelius Primus le 26/4/2002 à 10:24:50 (#1348155)

*Viens de tous lire, oufff*


Épaté

*Se dit d'une petite voix du fond de tête, elle a du courage de taper tous cela*

Un proverbe dit : "la quantité ne fait pas la qualité !" Mais là ce proverbe n'a absolument pas lieux d'être, *BRAVO*


Angelius de Demios, *parcourant les mirroirs par curiosité

Par Lilith_Des_Damnés le 26/4/2002 à 15:15:03 (#1349531)

Merci Merci !:ange:

Encore 6 chapitres ! à venir :lit:

LDD
xxx

Par Lilith_Des_Damnés le 26/4/2002 à 19:11:51 (#1350844)

Chapitre 35

La tombée du jour trouva la Reine Noire assise à côté du lit de Ys. La jeune oracle ne s'était toujours pas réveillée. Lilith et les guérisseurs s'étaient occupés de ses blessures. Ils les avaient nettoyer et badigeonner avec des herbes curatives puis pansées avec des linges propres. La seule chose qui restait à faire était attendre. Son expérience lui avait apprise une chose quant aux blessures à l'abdomen: soit on en mourait rapidement, soit on s'en remettait lentement.

Un coup fut frappé à la porte mais la Reine Noire l'ignora.

La porte s'ouvrit lentement et Kritchek entra dans la pièce. "Majesté, comment va t-elle ?"

"Je devrais détruire Caern pour cet affront. Je devrais pulvériser cette cité brique par brique et ne laisser que des ruines."

Kritchek inclina la tête et passa sa grande main dans ses cheveux courts, essayant de se débarrasser du sable qui lui piquait le cuir chevelu. "Je vous aiderais volontiers, Majesté."

"Comment va Hibana ?" La Reine Noire joua avec les doigts de la main droite de son oracle, les soulevant doucement, souhaitant qu'ils s'agrippent à sa main.

"Gravement blessé, Majesté. Elle a pris un certain nombre de coups d'épées bien placé à la place de Reine Ys. C'est son dos qui est le plus atteint."

"Quand sera-t-elle en mesure de voyager ?"

"Les guérisseurs protesteront, mais, si nous avons les médications appropriées ainsi que des facilitations confortables sur le bateau, je dirai demain."

Lilith hocha la tête, "nous ferons ainsi. Je vais m'occuper de ça." Elle regarda les ténèbres derrière la fenêtre. "Fais-moi un rapport sur les autres."

"Majesté, Minon est mort. Il a été retrouvé pendu au mât du bateau, une flèche empaler dans la poitrine. Eward va bien, tout comme le Commandant Elexia. Tamara et Lari sont mortes. Delyna est sous bonne garde. Wynn est avec le Roi dans la salle du trône. La princesse Simoa est écrouée, tout comme le Seigneur Agaroth. Le Triumvir Gara est traité pour ses blessures. Caolie s'occupe de Pei-cha, elle pense qu'il survivra."

La Reine Noire secoua la tête, "ça c'est une mauvaise nouvelle…"

"J'ai vu le chat tuer plusieurs soldats qui essayaient de s'en prendre à Reine Ys, Majesté."

"Je suppose qu'elle voudra qu'il rentre à Lighthaven avec nous," se plaignit Lilith, en souriant légèrement en direction de Ys, comme si cette seule déclaration ferait que celle-ci s'éveille pour confirmer la chose. Lilith se pencha et déposa un baiser sur les doigts qu'elle tenait toujours, puis se leva. "Restes avec elle, Kritchek. Personne ne passe cette porte, à part moi."

"Oui, Majesté."

"Et je veux qu'on m'avertisse immédiatement si sa condition change."

"Bien sûr, Majesté, sur ma vie."

La Reine Noire s'avança sur Kritchek et prit son menton dans sa main. Elle tourna son visage d'un côté puis de l'autre, en l'étudiant soigneusement. Aussi brusquement, elle le libéra et marcha à grands pour passer la porte.

La Reine Noire se fit reconduire par un domestique du palais à l'endroit où l'on traitait Gara. En entrant, elle trouva un guérisseur en train de d’appliquer du baume sur les blessures du Glyphien. "Sort." Ordonna t-elle, sa voix tranchante ne laissait pas place à l'argumentation.

"Je-" vint quand même la protestation de l'homme, il sentit la mort plané sur lui. "Oui, Reine Noire." Avec un léger salut, l'homme courut vers la porte.

Lilith se tint debout au-dessus de la forme inerte et endormit de Gara puis elle étudia les traits de son visage. La ressemblance entre lui et Kritchek était étrange. Et elle était sur le point de le devenir davantage.

Elle marcha vers la cheminée qui fournissait la principale source de lumière à la pièce. En s'accroupissant, elle retira un poignard de sa botte et tint sa lame dans le feu, puis attendit que celle-ci soit rouge. Lilith apporta une chandelle comme elle retournait aux côtés de Gara, celle-ci jetterait la lumière là où elle en avait besoin.

Elle se servit de ses deux doigts et frappa rapidement la gorge de Gara. Les points de pressions lui garantiraient qu'il reste endormit et ne ressente aucune douleur pendant qu'elle travaillerait ; quoiqu'elle ne l'avait pas vraiment fait par compassion, mais afin d'éviter les erreurs qu'elle pourrait faire s’il se débattait. Avec efficacité, Lilith prit la lame chaude et reproduit exactement les mêmes cicatrices que portaient Kritchek sur le visage de Gara.

Une fois que la Reine Noire fut satisfaite de son travail, elle essuya le couteau sanglant sur les draps du lit. "Nous, nous retrouverons , Gara. Quoique, je doute que tu sera content de me revoir." Elle frappa à nouveau de ses deux doigts la gorge du triumvir et relâcha les points de pressions. Elle quitta la pièce comme les cris perçants de Gara résonnaient par-delà les murs du palais.

***

"Roi Vedtrilan, la Reine d'Aphrael réclame une audience."

Au même instant ou le page faisait cette annonce, Lilith entra dans la salle du trône, sa cape sombre se gonfla derrière elle. Comme elle s’avança, les sujets du Roi reculèrent. Elle se tint debout au centre de la salle attirant ainsi toute l'attention sur elle. Elle était l'autorité et la force incarné. "Je veux connaître votre jugement sur Simoa et je veux qu'Agaroth me soit livré." Elle fit une pause quand personne ne bougea ni ne parla, elle haussa le ton. "Maintenant !".

Vedtrilan changea de position mal à l'aise sur son trône comme s'il était trop grand pour bien le remplir. "Reine Noire, je suis attristé pour vous informer que ma sœur s'est elle-même enlevé la vie ainsi que celle de son enfant. Se suicider est une transgression épouvantable des lois de Marduk. C'est un-"

"Épargnez-moi vos dissertations religieuses, Vedtrilan. Je n'ai que faire de vos Dieux ou de n'importe quels Dieux en l’occurence." La Reine Noire croisa les bras sur sa poitrine. "Je veux voir les corps. J'ai assez accumulé de vos duperies caernéennes pour remplir toute une vie. "

Le jeune Roi était sur le point de protester quand le bon sens le regagna. Ses conseillers l'avaient fortement aviser de ne pas contrarier la dangereuse dirigeante d'Aphrael tant qu'elle serait entre leur murs du moins. Un long doigt se souleva du bras du trône et pointa en direction d'une petite alcôve dans la salle.

Le regard de Lilith suivi la direction qu'on lui pointait, deux formes enveloppées reposaient côte à côte. Elle marcha à pas lourd en traversant la salle, les talons de ses bottes résonnaient avec force sur le sol de marbre. Avec le bout de son pied, elle repoussa le linceul de lin qui couvrait le visage de la plus grande des formes. Le visage de la jeune femme avait quelque chose de familier avec celui de Bladrak. Elle repoussa ensuite le linceul qui recouvrait la figure de la plus petite forme. L'enfant avait la peau manifestement plus blanche que sa mère et ses cheveux étaient bouclés comme ceux du Seigneur Agaroth.

La Reine Noire jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et aperçu Wynn qui était debout parmi les sujets du Roi. "Viens ici."

Wynn obéit immédiatement, sans se donner la peine de demander à Vedtrilan la permission. Elle vint se poster aux côtés de la Reine Noire et inclina la tête en guise de salutation. "Votre Majesté ?"

"Est-ce Simoa et son fils ?"

L'artiste regarda les deux visages découverts. Elle avait récemment peint leurs portraits. "Oui, Reine Noire."

"Très bien." Répliqua Lilith en retournant vers le centre de la salle. "Livrez-moi Agaroth."

"Rein-" le nouveau Roi reconsidéra immédiatement son objection. "Faites." Finit t-il par ordonner.

Tandis qu'ils attendaient que les gardes reviennent avec le Seigneur de Demios, Lilith s'approcha de Vedtrilan. Elle baissa le ton pour lui parler en catimini, ne voulant pas que personne n'entende ce qu'elle avait à lui dire. "N'imagine pas que le pire est passé, Vedtrilan. L'idée saugrenue et stupide de ton père d'inviter neuf chefs d'Etat sous son toit à Caern, à fait cinq morts."

"Cinq ?" Répéta Vedtrilan, ne comptant seulement que Merrick Nurien, Dokov, Hespérides, et Gregor.

"Cinq," répéta aussi la Reine Noire. "Le Nord et l’Est te mettront de la pression : Harn et Baazul exigeront que le sang soit versé. Ne penses pas, non plus, que je vais oublier l'affront envers Aphrael et le déshonore que ton pays a infligé à la Reine des Amazones. Je n’oublie pas facilement, je suis rancunière et ma fureur est inextinguible. Surtout si par malheur tu devais cesser de payer tribut à Aphrael. Tu me fourniras un quart de tes recettes à chaque année, et ça tant que je régnerai sur Aphrael. Saches que tu gouvernes selon mon bon plaisir et si tu devais me déplaire, je mettrai fin à ton règne aussi rapidement que les éclairs vrillent le ciel."

"Je sers la volonté de Marduk."

Lilith secoua la tête légèrement et fit un petit sourire sardonique. "Je connais votre fameux festival dédier à Marduk, Vedtrilan, vous expier probablement les péchés des gens, mais attention. Ne va pas croire que j'hésiterai à te punir moi-même pour les péchés commis contre Aphrael et la Nation Amazone, et je te jures que je suis beaucoup plus impitoyable que ton Marduk." Lilith entendit les pas des gardes et de leur prisonnier. "Comme je suis sur le point de l’être, avec le Seigneur de Demios, la colère d’Aphrael sera étanchée. Et la seule chose qui peut la satisfaire est que son sang soit versé. "

Agaroth fut poussé sur ses genoux par Harib, le Marshall de la garde caernéenne. Il était évident, de par ses lèvres ensanglantées et son visage tuméfié qu'Agaroth avait déjà été soumis à l'interrogatoire par les forces de Vedtrilan.

La Reine Noire tourna autour de l'homme terrassé, l'étudiant comme une lionne examine la plus faible de ses proies. "Je veux entendre ta confession, Agaroth." Des yeux sombres, et insolents la regardèrent fixement à travers une frange de cheveux bouclés. "C'est la seule solution si tu tiens à la vie."

"Sale putain."

Lilith se lécha lentement les lèvres, comme si elle dégustait ses paroles. En inclinant la tête vers les cadavres dans l'alcôve, elle murmura, "Ce n’est pas bien de parler ainsi devant ta maîtresse, celle-là même qui est la mère de ton bâtard." Vedtrilan se racla la gorge dans le but de protester, mais Lilith leva une main en sa direction pour l’interrompre. "Tu es un lâche, Agaroth. Il n’y a rien que je méprise plus qu'un homme sans colonne vertébrale et sans couilles."

En fonçant rapidement sur lui, elle referma une poigne de fer autour de ses testicules et serra. Aussi vite, elle se recula et il tomba sur le côté, en criant de douleur. "Tu sembles avoir les parties nécessaires, mais je suppose que dans ton cas elles sont mal formées." Lilith regarda sa main et l’essuya sur le devant de ses cuirs. "Avoue et je te laisserai vivre. Avoue que tu es un lâche."

"J’aurais dû te tuer en premier." Cracha-t-il entre ses dents en haletant.

Lilith retroussa les lèvres. "Oui, tu aurais dû, si tu voulais avoir une chance de réussir. Au lieu de cela, dans ta lâcheté, tu as tué ton hôte en l’empoisonnant. Toi, un invité de sa maison, tu as levé la main sur lui. Tu n’as aucun honneur."

"J'en ai plus que toi, Lilith Des Damnés."

"Ne te ment pas à toi-même. Chaques dirigeants, je dis bien chaques 'dirigeants', que j'ai passé par le fil de mon épée, je les ai combattus sur un champ de bataille. Mes intentions étaient claires; Je me suis déclaré en tant qu’ennemi, leur ai donné la chance de se battre pour leur vie. Je ne me suis pas infiltré dans leur demeure comme un voleur. Je n'ai pas bu leur vin et manger leur nourriture. Je n'ai pas profité de leur hospitalité. Je ne leur ai pas menti."

"O pardonnez-moi." Vint la réponse sarcastique.

"Non, je ne pense pas, non. Quel profit pensais-tu retirer de cette sottise ? Prévenir l'invasion de Demios par Glyph en assassinant Gara ? Mais non en fait, tu t’attendais à ce que ça soit Xadius qui vienne, et non Gara, n’est ce pas ? Coupez un pied du tabouret et tout se renverse." Elle balaya le vide avec sa main. "Peu importe maintenant. Ton plan était irréfléchi, et mal conçu. Comme ton enfant mort."

"Je regrette seulement de ne pas avoir tué ta putain."

"Oh, dans quelques instants ton seul regret consistera en ce qu'elle ait été blessée. Tu priera les Dieux pour qu’ils mettent fin à tes supplices." Lentement, Lilith retira son poignard de sa botte, le même qu’elle avait utiliser pour défigurer Gara et le jeta sur le sol devant Agaroth. "J'exige que tu verse une quantité équivalante au sang qu’elle à perdue. Si tu peux lui rendre ça, et survivre, je te laisserai partir."

Agaroth resta immobile pendant un long moment, regardant fixement le couteau à quelques pas de lui. En se remettant à genoux, il le considéra soigneusement, comme si celui-ci pouvait s’animer et bondir sur lui.

"Je suggère que tu commences par tes couilles, tu semble ne pas vraiment les utiliser."

"Tu devras me tuer, espèce de chienne."

De larges épaules se soulevèrent et retombèrent. "À tes souhaits."

Il y eut mouvement rapide devant lui, puis Agaroth regarda ses bras. Ses deux poignets étaient lacérer et le sang s’écoulait avec un petit jet devant lui.

Lilith s'accroupit à côté de lui et regarda gicler le sang sur le plancher de marbre, ce son était mélodieux à ses oreilles. "Qu’est ce que ça te fais, Agaroth ?"

"C'est un soulagement de savoir que je n’aurais pas à subir ta présence encore bien longtemps."

"Alors laisses-moi écourter ce laps de temps." Le couteau trancha à nouveau sa chair, lui ouvrant cette fois les bras du coude au poignet.

"Je souhaite que ta putain meure !" Balbutia t-il, ses forces commençaient à le quitter, et il pâlissait à vu d’œil.

Un messager entra dans la salle du trône et salua brièvement Vedtrilan. Il se tourna ensuite vers la Reine Noire pour transmettre son message, le jeune homme hésita légèrement devant l’horrible scène. "Reine Noire, Reine Ys vous demande."

Des yeux bleus étincelants rencontrèrent les yeux marrons du moribond. "Oh, mince alors... Ton dernier souhait ne t’a pas été accordé, Agaroth." Comme Lilith se relevait, elle lui ouvrit la gorge d’une oreille à l’autre. "Mais le mien oui."

à suivre...

Par Merrick Nurien le 29/4/2002 à 8:00:33 (#1367850)

Miam !!! Ca devient gore en plus !! :ange:

La suite !!! :ange:

Par Gara le 29/4/2002 à 11:44:52 (#1368702)

*a enfin rattrappé un peu de son retard* Bravo ! :D

Par Lilith_Des_Damnés le 29/4/2002 à 21:08:02 (#1371720)

Chapitre 36

Lilith se tenait debout dans l'embrasure de la porte et observait la petite forme dans le grand lit. Elle pouvait entendre les pas de Kritchek s’éloigner dans le couloir. Il avait prit congé au moment ou la Reine Noire était revenue. Elle regarda un moment le clair de lune qui entrait par la fenêtre, jouer dans les cheveux clairs de son oracle. Cela lui rappela les feux de camp qu’elles avaient partagé durant leur voyage vers Orkenwüd.

"Vas-tu rester planté là toute la nuit ?" Vint une douce remarque.

La Reine Noire détendit ses épaules, la tension soudainement dissipée. Elle s'était dépêchée de revenir à la chambre et Kritchek lui avait dit que sa Ys s'était rendormie. Entendre la douce voix de son oracle la calma d’une façon que le sang d'Agaroth n'avait pas réussit à le faire. Après avoir donné un tour de clé à la porte, Lilith vint aux côtés de Ys, et s’agenouilla sans cérémonie. Elle lui saisit les mains et les serra. "Dieux merci, tu vas bien."

Ys sourit à cette déclaration. "Je suis contente de te voir aussi. Je m’inquiétais de toi."

"De moi ?" Se moqua Lilith. "Je vais très bien. C’est toi qui étais inconsciente."

"Bien, je l'étais," la rassura Ys, en serrant les mains de la Reine Noire. "Je ne pouvais te voir nulle part durant le combat. Je n'ai pas aimé ça, alors là vraiment pas."

"Je suis ici maintenant." La Reine Noire se pencha et déposa un petit baiser sur le front de son oracle. "Comment te sens-tu ?"

L'oracle bougea et tressaillit. "Tu ne veux pas le savoir."

Une grande main se posa sur le front de Ys, essuyant doucement les petites gouttelettes de sueur qui s’y étaient accumulé. "Tu as une légère fièvre," annonça Lilith. "C'est normal. Et je parie que ton flanc fait un mal de chien."

Ys hocha la tête, et ses yeux se remplirent de larmes.

"Tu te sentiras comme ça pendant quelque temps, j'en ai bien peur. Mais la cicatrice ne devrait pas être trop mauvaise. J'ai fais les points moi-même et je suis une virtuose des sutures, crois-moi."

"Tu les as fait ?" Dit Ys d’une voix faible relevé par une note d'incrédulité.

"Plus d'une fois j'ai perdu mon guérisseur et ai dû m’occuper des blessés moi-même." Lilith secoua légèrement la tête pour chasser ces vieux souvenirs.

"Je ne pourrais jamais faire ça."

La main de Lilith joua dans les cheveux de son oracle. "J'avais espéré ne jamais être obligé de m'occuper de toi de cette façon, Ys. Je suis désolé de t’avoir fait venir ici."

"Ce n’est pas de ta faute."

"Ne discutes pas avec moi," résista Lilith. "Je sais que j'ai raison. Et tu as encore l’obligation de toujours me dire la vérité, l’as-tu oublié ?" La voix de la Reine Noire était rauque et fatiguée.

Ys avait absolument l'intention de discuter ce point avec la Reine Noire, mais décida de le laisser en suspend pour l’instant, elle le ferait quand elle aurait reprit des forces et quand Lilith ne serait pas si bouleversée. "Ne t’inquiètes pas, Lilith. Je vais m’en remettre. Kritchek m'a dit que Hibana avait été gravement blessée en me protégeant. Comment va t-elle ?"

"Elle survivra. Je la verrai de nouveau quand nous serons à bord du bateau. Nous quittons ce satané pays au lever du jour. Je te ramène à la maison."

"J'adore entendre ça," répondit l'oracle. À plusieurs égards. "Et tu as arrêté Delyna ?"

"Elle a déserté la bataille. Elle devra être exécutée devant les troupes, pour servir d'exemple."

"Non!" Ys se releva et saisit la cape de la Reine Noire avec une force surprenante. "Non, Lilith. C’est une de mes Amazones, je ne veux pas que tu l’exécute." Lilith ouvrit la bouche pour protester, mais les doigts de Ys se posèrent sur ses lèvres. "Laissez-moi m’occuper de ça."

"Je ne veux pas que tu sois obligé d’ordonner une exécution, Ys. Je sais que cela va contre ta nature. Laisses-moi le faire pour toi, et en prendre toute la responsabilité."

"Non, tu ne peux pas. Je dois me montrer digne d’être Reine et m’en occuper moi-même; Autrement, je ne devrais pas gouverner la Nation." Voyant que Lilith ne protestait pas, elle lui frôla la joue de ses doigts. "Tu as passé tant de temps ces dernières lunes à essayer de m'apprendre à être une bonne dirigeante, je ne peux pas me soustraire à mes obligations maintenant."

"Elle doit être punie pour ses actes, Ys. Elle t’a laissé seule au moment ou la bataille faisait rage, elle faisait partie de ta garde Royale, elle aurait dû se trouver à tes côtés."

"Elle sera jugée selon la loi Amazone alors." Comme elle essaya de se recoucher, Ys ressentit une vive douleur lui vriller les flancs. Elle retint sa respiration et se raidie, puis ne bougea plus.

Ayant été témoin de sa réaction, Lilith étendit la main et lissa les cheveux de sa compagne. "Détends-toi. Tu dois te détendre car la douleur amplifiera, ou pire encore, tu feras sauter les points de sutures. "

"Ça fait vraiment mal," chuchota la jeune femme.

"Je sais," dit doucement Lilith. "Dans un moment nous pourrons te donner quelques herbes contre la douleur. Mais pas jusqu'à ce que nous montions à bord du bateau. Peux-tu rester réveillé jusque-là pour moi ? "

"Resteras-tu avec moi ?"

"Bien sûr. Je ne te quitte plus des yeux maintenant, Ys."

À ces mots prononcés doucement par la Reine Noire, une onde de chaleur se répandit dans tout le corps de l’oracle. "Merveilleux." Elle arrêta de se battre contre la douleur et détendit ses muscles. Petit à petit, elle se relaxa, puis fut enfin capable de se recoucher sur le matelas, le pire du malaise était passé pour l'instant.

"Bien, il n’y a pas beaucoup de gens qui seraient en accord avec toi sur ce point."

Soigneusement, pour éviter de forcer, elle étendit la main et saisit la cape de la Reine Noire dans sa main. "Je m’en moque. Je sais ce que je veux, et qui je veux." Elle tira Lilith tout près. "Couches-toi à côté de moi, s'il te plaît."

"Il vaudrait mieux que je ne fasse pas ça. Je ne veux pas te faire mal."

"Ce qui me fait mal c’est d’avoir à me retourner pour te voir, Lilith," répliqua son oracle. "Viens, grimpe, et racontes-moi ce qui est arrivé tandis que j'étais inconsciente."

"Je ne suis pas une bonne conteuse."

"Lilith". Rétorqua doucement Ys d’une voix suppliante.

"Shh, ça va." La Reine Noire se redressa à sa pleine hauteur, et fit le tour du lit. Très soigneusement, elle se coucha sur le matelas aussi près qu’elle le put de son oracle. D'une main elle tira sa cape sur leurs corps, parant ainsi l’air froid de la nuit. "C’est mieux ?" Chuchota t-elle, à une petite oreille, rose.

"Merci."

Elles restèrent étendues en silence pendant quelques longs moments puis la main de Lilith se posa sur l'avant-bras de Ys, le caressant légèrement. "Je me souviens quand j'ai hérité de ma première blessure au ventre," commença Lilith doucement. "Je n'avais même pas vingt hivers et venais de me garantir une voie directe vers Windhowl, c'était au tout début."

Ys hocha la tête, évitant de parler, de peur que Lilith ne s'arrête.

"J'ai été défié par un de mes lieutenants qui avait plus d'ambition que l'intelligence. Avec une chance de cocu, il a réussit à m’atteindre, avant que je ne le tue. Son épée a glissé directement sous mon armure sur mon côté, juste ici." Lilith lui montra avec son doigt une section de sa taille directement au-dessus de sa hanche gauche. Ys était bien familière avec cette cicatrice qu’elle avait remarquée dès la première fois. "Cependant, je ne devais laisser personne savoir que j'étais blessé. Si je l’avais fait, j'aurais été tué la nuit même." À l'expression interloquée des yeux grands ouverts de Ys, Lilith expliqua, "les Armées sont d'une triste notoriété quand il est question de se débarrasser d’un leader affaibli. Ainsi, je suis resté dehors parmi mes hommes pour une autre marque de chandelle, reconnaissante que mes cuirs sombre, et le crépuscule cachent le sang qui commençait à imprégner mon armure, ça c’est sans parler de la douleur. Une fois la nuit tombée, je suis retourné à ma tente et ai examiné la plaie. Je ne pouvais pas appeler mon guérisseur sans admettre que j’avais été blessé, donc j'ai pris une aiguille et du gros fil, celui que je me sers d’habitude pour réparer mes bottes, et j’ai fais les premiers points de ma vie sur ma propre personne. C'est pourquoi la cicatrice est si grossière. Je ne connaissais rien à l’art des guérisseurs, mais je me suis juré d'apprendre tout ce que je pourrais à partir de ce moment."

"Tu as recousu ta plaie avec du fil à cuir ?" Répéta Ys.

"Essentiellement".

"Je ne me plaindrai plus jamais à nouveau."

"Non," Lilith serra doucement le bras de Ys, "Je ne t’ai pas raconter cette histoire dans ce but. Je voulais juste que tu sache que je sais ce par quoi tu passes. Et je pense que tu es très courageuse, bien que je regrette tout ça."

"Je sais, Lilith. Merci de rester ici avec moi."

"Cela me soulage énormément d’être ici avec toi. Je t’assure que Caern ne serait qu’un tas de poussière si je t’avais perdu."

à suivre...

Par Lilith_Des_Damnés le 30/4/2002 à 18:15:21 (#1376285)

Chapitre 37

La première lueur du jour trouva Lilith en train d’organiser leur traversé. Elle et Kritchek se concertaient dans un coin de la pièce discutant des dispositions à prendre. De temps en temps, elle jetait un coup d’œil vers Ys pour vérifier sa condition, sachant que la jeune femme devait souffrir le martyr. Elle lui donnerait des herbes pour la douleur une fois qu'ils seraient à bord en sécurités.

Elexia s’était présenté à l'aube et était maintenant assise au chevet de sa Reine. Ses yeux étaient rougis de fatigue et sa peau jaunâtre. Elle joignit ses mains ensemble inquiètes pour la énième fois.

"Elexia, arrêtes ça," la réprimanda Ys, tandis qu’elle plaçait sa main sur elles. "Tu me rends nerveuse."

"Je suis désolée, ma Reine."

"Nous rentrons à Lighthaven, remercions Sélène." Elle prit une profonde inspiration. "Lari et Tamara ont t-elles une famille ? Je veux dire, en plus de la Nation. Une compagne, des enfants ?"

Le Commandant hocha la tête. "Lari avait une compagne depuis quelques saisons ; Tamara avait une fille et une sœur. "

"Quand nous serons de retour à Lighthaven, je veux les voir et les remercier personnellement pour ce sacrifice. Par les Dieux, cela semble si superficiel. Comment puis-je les remercier pour la mort de quelqu'un qu’elles ont aimé ? Rien ne pourrait jamais m’en donner le droit."

"Elles seront fières de savoir que Lari et Tamara ont été courageuse jusqu'à la fin, ma Reine. L'honneur personnel et familial est très important."

"Plus qu’une vie ?"

"Ma Reine, sûrement vous ne croyez pas que la vie est une seule fin en soit ? S'il en est ainsi nous ne sommes pas mieux que des contenants vides. Sans dignité, sans devoir … Non, il y a d’autres tâches, et d’autres êtres aimés qui nous attendent de l’autre côté."

"Je sais, je suis d'accord, Elexia. C'est juste qu’il est dommage de perdre des êtres chers." Ys marqua une pause et prit une grande gorgée d'eau, heureuse que son estomac ne se rebelle pas cette fois. "Où est Delyna ?"

"Elle est déjà à bord du bateau, ma Reine, dans une cellule."

"Qu'est-ce que Darwil aurait fait avec elle, Elexia ? Comment aurait-elle traité cette situation ?"

Elexia respira à fond. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas eut une pensée pour sa meilleure amie. Cela lui était pénible. Récemment, cela lui semblait que le seul moment ou elle pensait à l'ancienne Reine était quand elle recevait des nouvelles de Fizzz, la sœur de sang de Darwil et la Reine par intérim du territoire Amazone. Je suis désolée, mon amie, ta mémoire mérite mieux. "Elle aurait immédiatement fait passer Delyna en jugement. Ce n'est pas bon que l’on remette en question l'honneur d'une Amazone, même pour un court laps de temps."

"Et qu’est ce que ça prend pour mener à bien un procès ?"

"Malheureusement, ma Reine, nous avons besoin de trois Amazones en âge de rendre jugement. Chacune serait alors libre de poser des questions à l'accusé. Une fois que les témoignages seraient suffisant pour elles – celui de l'accusé et/ou des autres témoins - alors les trois femmes rendraient jugement."

"La Reine peut-elle être l’une des trois ?" Les sourcils d'Elexia se froncèrent, "Bien sûr, mais, l'accusé ne peut pas l’être."

"Bien sûr que non," répliqua Ys. "Mais nous en avons trois."

"Ma Reine ? Sûrement, vous ne voulez pas dire la Reine Noire ?"

"Nous avons Wynn."

Avant qu’Elexia ne puisse faire une remarque, elle fut surprise par la présence de la Reine Noire qui vint au chevet de Ys. Elle ne l'avait même pas entendu venir, et encore moins sentit approcher.

"Nous sommes prêts à partir. Comment vas-tu ?"

Ys sourit pour rassurer la Reine Noire, malgré la douleur qu'elle ressentait dans chaque partie de son corps. "J'attends avec impatience d’avoir le mal de mer."

Un regard impénétrable passa sur le visage de la dirigeante sombre. "Je n’en pense pas autant, Ys." Elle étendit la main et passa le dos de ses doigts contre la joue de son oracle. "Tu dormiras pendant presque tout le voyage et tu iras mieux par le temps que l’on atteigne Lighthaven."

Ys inclina la tête sous la caresse. "C'est un long voyage." Elle ferma les yeux et savoura la candeur du moment, le contact de la Reine Noire soulageait un peu sa douleur. "Arriverons-nous à dire au revoir Caolie et Pei-cha avant de partir ?"

"Oui, Caolie nous rencontrera sur les docks. Elle part pour Ezar aujourd'hui."

"Je regrette de n’avoir pu passer plus de temps avec elle. C’est une femme étonnante."

"Peut-être l'inviterons-nous à nous rendre visite à Lighthaven dans un proche avenir."

"Avec Pei-cha ?" La taquina Ys.

"Je peux seulement espérer que non." Entendant frapper à la porte, la Reine Noire se tourna et vit Kritchek admettre quatre domestiques caernéens qui transportaient un brancard pour Ys. Le Capitaine examina les hommes et brancard à fond avant de leurs donner la permission de s’approcher des deux dirigeantes. "Cela ne se fera pas sans mal, Ys." La Reine de Amazones exhala un souffle en prévision de la douleur. "Nous ferons vite, je le promets."

Cela ne lui sembla certainement pas assez rapide, mais elle s'efforça de pas crier quand la douleur devint presque intolérable. Une fois installée sur le brancard, elle respira mieux. Elle sentit qu’Elexia posait une légère couverture sur elle et les domestiques la transportèrent hors de la pièce. La seule chose qui faisait qu’elle tenait bon, et ne sombrait pas dans l’inconscience à chacun de leur pas, était qu’ils entamaient la première étape de leur retour vers Aphrael. Mais de temps à autres, Ys sous l’emprise de la douleur, basculait dans un genre de demi conscience. Quand elle sortit de sa transe, ils montaient la passerelle du bateau.

Caolie s'approcha d'elle et étreignit sa main, en caressant de son pouce le poignet de Ys. "Reine Ys, je suis plus que contente de vous voir toujours parmi nous. Vous êtes une femme qui possède une force intérieure tout à fait singulière. Pas étonnant que la Reine Noire vous ait choisi comme compagne."

"Caolie." Ys avala avec difficulté. "Je suis si désolé que Pei-cha ait été blessé. C’est un ami fidèle. Il va me manquer."

Des yeux sombres rencontrèrent les siens. "J'ai bien peur que ce soit moi qui m’ennuie de lui. Il est bien clair que depuis qu’il vous a rencontré, nous savons toutes les deux où se trouve son allégeance. Si vous acceptez qu’il vous accompagne, je serais heureuse qu'il représente Ezar à la cour d’Aphrael."

Les sourcils de Ys s’arquèrent à cette offre. "Lilith est d'accord avec cela ?"

L'Impératrice rit doucement. "Avec le temps, oui. Il est difficile pour deux bêtes sauvages de s'accepter aisément. Avec le temps, je crois que tous les deux viendront à s’entendre avec l'autre."

"Alors j'accepte, avec reconnaissance, Caolie."

Caolie inclina la tête. Sa main libre dériva sur les couvertures pour venir se placer sur la blessure de Ys. Doucement elle appuya sur les bords du bandage et ferma les yeux.

Ys sentit une grande chaleur inonder son flanc. Cette chaleur grandit encore en intensité au point ou elle fut certaine que Caolie tenait une torche sur sa blessure. Quand cela lui fut presque insupportable, Caolie arrêta.

"Puissiez vous, vous sentir mieux, Reine Ys."

"Merci, Caolie."

Ys s’endormit presque aussitôt.

à suivre...

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