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Prélude... Une ancienne légende?

Par Dodgee MIP le 13/3/2002 Ă  12:59:59 (#1110619)

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Assis au coin du feu, le troubadour remue nonchalamment la tête, essayant de dissiper ces derniers volutes d’alcool qui noient encore son esprit. La soirée touche à sa fin, et après avoir conté bien des histoires, et bu encore plus que de raison, il est plus que temps de rejoindre sa chambre, s’il arrive à la trouver… Le Kulgan’s s’est peu à peu vidé, chacun rentrant dans sa demeure, et l’on n’entend plus guère que quelques cris et pleurs dans la nuit. Souriant en entendant les cris d’une femme désolée, que ses amis tentent de raisonner, le troubadour se retourne vers sa choppe à présent vide, et pousse un dernier soupir. Oh oui il est plus que temps d’aller rejoindre le pays des songes…

Posant une choppe sur la table, un vieil homme s’est approché, et sans attendre un geste du troubadour, s’installe à sa table. Demeurant depuis quelques semaines en ville, ce dernier est pourtant certain de n’avoir jamais vu ce vieillard, aux yeux étonnamment vifs, qui se trouve maintenant attablé devant lui. Le vieil homme esquisse un sourire. Il a été jeune en son temps, et peut être devine t il les interrogations qui surgissent déjà dans l’esprit de celui qui lui fait face. Sans lui laisser l’initiative de la parole, il lève la main en signe d’apaisement, tout en décochant un sourire complice.
-Paix messire, je désire juste m’entretenir quelques instants avec vous, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, bien entendu.

Celui qui se dit troubadour esquisse alors un vague geste d’assentiment, davantage par lassitude que par intérêt. Son lit l’attendrait un peu plus longtemps, voilà tout. Un court silence suit alors, laissant le vieillard hocher la tête pour toute réponse, avant qu’il ne se décide à reprendre la parole d’une voix nonchalante.
-On vous dit troubadour, et d’un certain talent, que faites vous donc en ces contrées ?
-Ma foi… Je voyage et apprends, espérant rencontrer ces héros dont sont peuplées les légendes. Je partage et relate ces histoires anciennes, et ces contes, en échange d’une maigre pitance. Cela me suffit pour aller où bon me semble, et parcourir les routes.
-Apprendre et raconter des histoires, un bien bel art que cela… Mais vous semblez avoir bien voyagé malgré votre jeune âge ?
-Je parcours les routes depuis mon plus jeune âge, et traversé les mers dès que j’en fus capable, pour découvrir de nouveaux horizons.
-Bien bienÂ…

Le feu dans l’âtre craque une nouvelle fois, alors que les dernières bûches se colorent d’un rouge brillant. Cette chaleur est agréable, même si le temps est plus que clément pour la saison. Le troubadour tourne doucement sa tête vers le foyer proche, laissant les flammes se refléter dans ses yeux. Instinctivement, il sait que celui qui lui fait face n’est pas venu que pour lui poser ces quelques questions banales, pourtant il n’arrive à partir, se lever et rejoindre sa chambre. Sous son apparente vieillesse, l’individu venu lui parler cache un secret aussi mystérieux que bien des légendes qu’il a l’habitude de conter. Sa volonté lancinante, il n’arrive plus guère à réfléchir alors que les yeux gris le dévisagent. Est ce la fatigue, l’alcool ou un étrange sortilège ?
-Qui ĂŞtes vous donc messire, et pourquoi venir me trouver ?
-Oh pardonnez moi, je ne me suis pas présenté. Je ne suis qu’un simple voyageur qui aime les histoires. Une en particulier me fascine… Elle parle d’une île engloutie sous les eaux, une île où nos plus grandes richesses feraient figure de babioles et où nos meilleurs artisans se couvriraient de ridicule. Peut être en avez vous entendu parler, au cour de vos voyages ?

A nouveau les yeux gris du vieillard viennent se poser sur le visage du troubadour, accentuant une impression de vertige. Incapable de penser, ou de réagir, il ne peut qu’acquiescer, doucement, comme étranger à la scène qui se déroule sous ses yeux. D’acteur, le voici spectateur, tandis que ses pensées fuient, tout comme sa conscience. Il lutte de toutes ses maigres forces, tentant de s’accrocher à la table pour se rapprocher de la réalité…

Deux mains viennent se poser sur les épaules de celui qui se présente comme un troubadour, pour le secouer doucement. Sursautant, avant de reconnaître le visage de Geena, il reste un instant interdit, essayant de se rappeler où il est, et ce qu’il a pu faire. Puis tout lui revient.
-MaisÂ… Ou est il ?
-Ou est qui ? Tous les clients sont partis à présent, il vous faut rejoindre votre chambre.
-Le vieil homme, celui qui est venu à ma table… Qui a posé cette choppe et…
En regardant la table, le troubadour se rend compte que seule sa choppe, vide depuis longtemps, est encore sur la table. Jetant un regard incrédule, il se retourne vers Geena qui le regarde plein de compassion, et il n’a aucun mal à imaginer ce qu’elle peut bien penser de lui à cet instant.
-Oh désolé Geena, j’ai du boire un peu trop… Je ne sais plus ce que je dis…
-Ce nÂ’est pas graveÂ…
-Je suis désolé… Je vais rejoindre ma chambre à présent, cela ira merci.

Tout en marchant vers sa chambre, il ne peut s’empêcher de repenser à cet étrange personnage, et à cette vieille légende d’une île engloutie… Et si tout cela n’avait été qu’un rêve ? Et si cela n’était pas le cas ? La nuit, et le sommeil emportèrent ces quelques questions…

Par Delorfilia le 13/3/2002 Ă  15:08:01 (#1111250)

:lit: :amour: :)

Par Nekros Shaytan le 13/3/2002 Ă  18:48:17 (#1112576)

:lit: :merci:

Par Firekhaag Wolff AG le 13/3/2002 Ă  18:59:30 (#1112654)

:lit: :) :)

que de talent decidement!

Par Kerberos Dark le 13/3/2002 Ă  21:06:08 (#1113404)

:lit:

pourquoi tu ne nous en fait plus souvent? :(

Par Nayah le 13/3/2002 Ă  21:18:57 (#1113477)

:lit: héhé quel suspense :)

Par Yolinne MIP le 13/3/2002 Ă  21:22:00 (#1113500)

Alors qu'elle longeait les étagères poussiéreuses de la bibliothèque de SilverSky, à la recherche d'édits ou de traités intéressants, voire de belles légendes encore dans leur écrins de cuir, le vent s'engouffra violemment, tournoyant entre les rayons, lui faisant lâcher ses livres pour retenir sa robe qui se soulevait sous la force de cette nature incroyable. Quelques livres avaient chaviré des étagères, s'amoncellant en tas encombrants, les pages bruissant encore sous le souffle qui s'affaissait. Encore surprise, elle se baissa pour retrouver ses ouvrages et ranger ceux qui avaient chuté. Alors qu'elle s'amenuisait à remettre en ordre les oeuvres dispersées, elle tomba nez à nez avec un livre dont la couverture rouge fanée était à demi rongée par l'humidité. Le titre était difficilement lisible, mais quand elle ouvrit la page d'avant-garde, elle vit le dessin d'une île mystérieuse, sur lequel se mêlaient des inscriptions d'une langue inconnue. Intriguée, elle le prit et tourna les pages pour découvrir un récit assez volumineux. Des pas la sortirent de sa rêverie, et elle se redressa vivement, rangeant les derniers tomes. Au moment où elle voulut remettre l'ouvrage avec ses semblables, elle hésita quelques instants, pour finalement le mettre sous son bras furtivement, sa curiosité aiguisée. Elle ne vit pas l'ombre légère qui semblait la regarder calfeutrée derrière elle et sourire étrangement. Ainsi, elle sortit de la grande bibliothèque, serrant le livre contre elle, encore sous l'effet de la surprise de ce qui s'était passé..

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