[Votre Feuilleton de l'été] Chapitre 5 : la piste Dofus.

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Tel un lapin en cage, le commissaire Laëryl passait en bondissant nerveusement d’une pièce à l’autre. Dans la première, un corps. Dans la deuxième, une inspectrice au bord de la crise de nerfs.

Le corps, ou ce qu’il en restait, avait visiblement été méthodiquement démoli, avec un acharnement qui frôlait l’exagération. Il avait été découvert quelques dizaines de minutes plus tôt par l’inspectrice Nel, qui avait demandé du renfort au divisionnaire Sylfaën.

Désormais, deux problèmes se posaient au commissaire Laëryl. Primo, identifier le corps. Ce qui, en s’adressant aux bonne personnes au labo et en recoupant quelques infos, ne devrait pas être bien difficile comparé au secundo. Car secundo, il devait trouver un moyen de limiter le traumatisme moral subi par une inspectrice de 7 ans et demi qui avait découvert un cadavre là où on lui avait parlé d’un Tofu faisant de la balançoire.

En soupirant profondément, le commissaire revint près de la chaise où était assise une Nel en pleurs et se demanda comment il allait s’y prendre. Son expérience de la gente féminine était conséquente, mais concernait malheureusement surtout les lapines du clapier de son adolescence. Devoir consoler une petite fille ne faisait pas partie de ses compétences, mais pour l’heure il n’avait pas le choix. Il s’approcha donc d’elle et lui demanda doucement :

« - Inspectrice ? Comment allez-vous ? Vous allez tenir le choc ? »
« - BouaAaaaAaAaaAh ! », lui répondit la fillette en se jetant dans ses bras et en inondant le manteau du commissaire de larmes.

En lui caressant maladroitement les cheveux, Laëryl essaya de construire mentalement un échappatoire efficace pour éviter de se retrouver avec une démission sur les bras.

« - Nel, vous savez, le cada… enfin le truc qu’il y a dans la pièce d’à côté… » Sentant la fille se raidir contre lui, il enchaîna à toute vitesse : « Eh ben c’est pas un vrai monsieur. C’est pour de faux. »

Nel releva vers lui un visage encore mouillé de larmes, mais le flot donnait l’impression encourageante de se tarir. Sentant la fillette attentive, Laëryl poussa son avantage :

« - En fait, c’est une sorte de blague, vous voyez. Hier soir, des Bontas se promenaient dans le coin après avoir passé la soirée ensemble, et ils étaient un peu bourr… enfin ils étaient joyeux, et… »
« - Joyeux comme le chien de ma tata quand il me voit sortir de la voiture quand je vais en vacances chez ma tata ? »
« - Hmoui, voilà, exactement. Et donc, ces Bontas, ils se sont dit qu’ils allaient faire une bonne blague aux Brakmars du quartier, et ils ont commencé à… »
« - Y z’ont mis du sel dans leurs yaourts ? »
« - Euh… Quoi ? »
« - Moi quand je fais une blague à mon papa je lui met du sel dans son yaourt. Ca fait beaucoup rire ma maman. »
« - Oh. Cool. Nan en fait ce que je voulais dire, c’est qu’ils se sont dit qu’ils voulaient rigoler un bon coup, alors ils ont pris de la sauce tomate, de la viande hachée, ils sont montés ici et… »
« - Ma mamie aussi elle fait ça. Ma mamie avec la sauce tomate et la viande elle fait des pâtes à la bolognaise même que l’autre jour mon frère il a eu le droit d’en reprendre deux fois alors qu’il avait déjà eu plus de boulettes de viande que moi et moi j’ai pas eu le droit mais après il a eu mal au ventre et il a été malade et c’était bien fait pour lui et moi j’ai pu jouer avec son épée en bois. » Nel marqua un temps. « J’ai faim. On va goûter ? »

Le commissaire Laëryl resta interdit quelques instants. Il commençait à trouver sa propre histoire plutôt pas mal, surtout qu’il comptait faire intervenir des rat-garous Wabbits magiciens, et était un peu frustré de ne plus avoir un auditoire aussi attentif. Mais la fillette semblait remise de ses peurs, et il lui restait désormais à faire son rapport au commissaire-divisionnaire. Il se résigna à prendre l’inspectrice par la main et à la raccompagner vers les Privés, en passant par le square pour faire un tour de toboggan.

* * *

Dans le bureau désordonné et poussiéreux de la brigade du Bar, un nain portant une veste à paillette et un homme de haute taille arborant une barbe soignée et fumant la pipe se tenaient côte à côte en silence depuis que le commissaire divisionnaire Slammy les avait déposés là dans un ouragan d’insanités et de blasphèmes envers une petite dizaine de croyances. L’odeur de son chien planait d’ailleurs toujours dans la pièce, menaçante. Les deux occupants de la pièce avaient vaguement compris que désormais, ils faisaient équipe, que ça leur plaise ou pas, qu’ils devaient fermer leur gueule, que c’était quand même désolant de devoir affecter deux bleues-bites pareilles à ce merdier sans nom, que de toute façon ce merdier sans nom ne serait plus là si on avait laissé certaines personnes faire leur boulot correctement, qu’ils devaient fermer leur gueule, que s’ils étaient pas contents ils pouvaient toujours aller à la pêche aux gros et se mettre leurs prises là ou ils pensaient, et qu’ils devaient fermer leur gueule.

Après un long moment de silence contemplatif, le plus petit des deux ouvrit la bouche, sembla se souvenir d’une des instructions sus-citées, regarda soigneusement derrière lui et sur les côtés, puis reprit :

« - Hé. »
« - Oui, mon ami ? » répondit aimablement le barbu.
« - T’as vu, chuis un nain. »
« - Héhé, c’est ce que j’avais cru remarquer. »
« - Alors tes vannes sur ma petite taille et tout ça, tu me les sors je te pète ta gueule ok ? »
« - Diantre, cher équipier, jamais pareil propos ne me seraient venus à l’idée ! »
« - Et si tu critiques Donna Summer je te bouffe les couilles. »
« - J’en prends bonne note, mon pote. »
Le nain parut satisfait des réponses de son futur-équipier, et lui tendit sa main ouverte :
« - Moi c’est Le Nain Disco. »
« - Et moi Erna. », répondit le barbu en souriant et en serrant la main du nain. « Un sacré numéro, j’ai l’impression, que ce commissaire et son corniaud , non ? »
« - Ca c’est clair, mec. En tout cas j’ai hâte d’aller faire comme il a dit et d’aller botter des culs sur le terrain ! »
« - Je serai donc là pour tempérer des ardeurs, car je pense que le dialogue passe avant la sanction pour un bon modérateur. »
« - Haha excellent, j’t’aime bien toi, t’es rigolo ! On va faire une super équipe ! »

Erna sourit.

« - Tu l’as dit bouffi. »

------

Un chapitre un peu plus court cette fois, histoire de me remettre dans le bain, de pas perdre le rythme, toussa. ^^
Désolé pour le retard, fin définitive des exams proches, donc ça devrait aller mieux dans les jours qui viennent et je devrais pouvoir prendre mon rythme de croisière.
On vient de m'appeler au tel pour me dire que tu avais enfin posté

Ben c'est moins bon que d'habitude
Pis c'est plus court

Plus c'est long, plus c'est bon normalement en plus....

Je suis un peu frustrée, là

Moi y'en a toujours rester honnête

mais j'aime quand même, hein !
Ouaip, mais on va mettre ça sur le dos de la transition et de la reprise. ^^
Le prochain sera mieux, fallait que je me re-chauffe.

Pis tu me mettais la pression quand même ces derniers temps.
Message supprimé par son auteur.
Poilant.


EDIT :Ce mot a une héstétique magnifique avec les autrés éléments qui l'entourent!
EDIT 2: Bouh avec l'edit c'est laid
DIT 3 :CROC
Citation :
Les deux occupants de la pièce avaient vaguement compris que désormais, ils faisaient équipe, que ça leur plaise ou pas, qu’ils devaient fermer leur gueule, que c’était quand même désolant de devoir affecter deux bleues-bites pareilles à ce merdier sans nom, que de toute façon ce merdier sans nom ne serait plus là si on avait laissé certaines personnes faire leur boulot correctement, qu’ils devaient fermer leur gueule, que s’ils étaient pas contents ils pouvaient toujours aller à la pêche aux gros et se mettre leurs prises là ou ils pensaient, et qu’ils devaient fermer leur gueule.
ROXXXX \o/ <o/ \o>
Citation :
Publié par Soupir
« - Hé. »
« - Oui, mon ami ? » répondit aimablement le barbu.
« - T’as vu, chuis un nain. »
« - Héhé, c’est ce que j’avais cru remarquer. »
« - Alors tes vannes sur ma petite taille et tout ça, tu me les sors je te pète ta gueule ok ? »
« - Diantre, cher équipier, jamais pareil propos ne me seraient venus à l’idée ! »
« - Et si tu critiques Donna Summer je te bouffe les couilles. »
Je viens de me taper les 5 d'affilée (non je n'ai rien a faire de mieux) et je trouve ca excellent. Bravo !
Citation :
Publié par Cyro
On dit inspecteur, pas inspectrice Du reste, on ne dit normalement plus inspecteur (hormis aux EU) mais lieutenant, pour les deux sexes.
On rajoute "mon" devant le grade pour une femme. Du moins, à l'armée.
Non. C'est une des choses que j'ai apprises à St-Cyr, avec les grades.

Un exemple : tu croise un Capitaine homme, tu t'adresseras à lui de la sorte : "Bonjour Capitaine". Avec une femme : "Bonjour mon Capitaine".


Mais je peux me tromper, ça fait déjà 8 ans...
En tout cas j'ai trouvé ça :

Citation :
Depuis la défaite de Trafalgar, Napoléon, qui en voulait aux officiers de sa Royale, décida qu'on ne leur dirait plus « mon » devant leur appelation de grade. Napoléon ne les jugea plus dignes de se faire appeler monsieur.
Un historien / militaire / policier de carrière pour aider ? ^^ Bon c'est un peu HS mais il n'est jamais mal de s'instruire ou rectifier une méconnaissance
Citation :
Publié par Cyro
En tout cas j'ai trouvé ça :

Un historien / militaire / policier de carrière pour aider ? ^^ Bon c'est un peu HS mais il n'est jamais mal de s'instruire ou rectifier une méconnaissance
Je parle de l'Armée de Terre...
Edit : donc je ferme ma gueule. En fait ma mémoire me joue des tours : le mon c'est pour les hommes, pas pour les femmes.

Donc, pour l'armée :

Citation :
5.1.4. Le monde de l'armée

Dans l'armée, l'usage, à l'exception de la marine, est de dire mon commandant, mon général, le terme mon n'étant pas un pronom possessif mais l'abréviation de monsieur. Lorsque les femmes ont accédé à des grades d'officier dans les armées de terre et de l'air, la pratique s'est généralisée de les appeler lieutenant, capitaine, commandant en omettant le mon. C'est cet usage qui prévaut actuellement.

Deux raisons peuvent expliquer l'usage constant du masculin. La première tient au respect du principe de la neutralité d'appellation du grade, distinct de son détenteur, même s'il appartient à l'intéressé par distinction d'avec la fonction. La neutralité des appellations semble constituer une garantie de ce que les fonctions d'autorité inhérentes au commandement militaire sont exercées de façon identique quel que soit le sexe du titulaire de ces fonctions.

La seconde raison tient au respect des règles juridiques et à la difficulté de les modifier. Les appellations concernant les grades figurent dans la loi du 13 juillet 1972, portant statut des militaires, et devraient donc être modifiées par la même voie, après une consultation générale qui saisirait pour avis les inspecteurs généraux des armées et le conseil supérieur de la fonction militaire, sous réserve de l'accord du secrétaire général pour l'administration.

Pour la fonction publique :

Citation :
5.1.1. Les usages dans la fonction publique

Les pratiques sont inégales selon les administrations et selon les mondes avec lesquels chaque ministère est en relation. Les grands corps (Inspection générale des finances, Inspection générale de l'Administration, corps préfectoral et corps diplomatique) et les plus hautes juridictions (Conseil Constitutionnel, Conseil d'État, Cour de cassation, Cour des comptes) sont dans l'ensemble opposés à une féminisation des titres, grades et fonctions. Au Conseil d'État, la volonté d'être appelée une auditrice, une maître/maîtresse des requêtes ou une conseillère ne s'est pas manifestée. Dans le secteur public institutionnel des banques, le terme de gouverneur n'a pas été transposé au féminin.

Les pratiques administratives ne sont pas non plus uniformes. Dans le domaine des métiers, l'habitude s'est enracinée d'utiliser des noms féminins (c'est le cas de directrice dans les écoles). Cette habitude se répand, hors les cas où les formes employées ne sont pas déjà d'usage courant ou pour les termes qui n'ont pas de forme féminine évidente (contrôleur financier, contrôleur d'État, trésorier-payeur général, trésorier principal). Pour les catégories professionnelles techniques, dont les différents métiers sont identiques à ceux du privé, les équivalents féminins existent et sont d'usage déjà ancien (il y a des programmeuses dans les bureaux, des ouvrières professionnelles dans les arsenaux, des techniciennes de surface dans toutes les administrations).

En revanche, la féminisation des appellations concernant les fonctions, titres ou grades rencontre de fortes résistances et apparaît comme un bouleversement linguistique important. C'est le cas pour recteur, chancelier des universités, préfet, directeur d'administration centrale, directeur de cabinet. De même, les noms de grade résistent à la féminisation. Ainsi, dans les services actifs de la police, les principaux grades ne sont pas féminisés (officier de police, gardien de la paix, brigadier)1. Pour les grades ou titres honorifiques, la pratique n'est pas non plus celle d'un usage de dénominations féminisées (chevalier, officier de la Légion d'honneur).
Source.

Cyrielle, tu roxxes, je t'aime. Tu as raison et j'avais tort (ma mémoire seulement hein)...

*se met à genoux et commence à...*
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