Prévert, le paysage changeur

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Bonjour,

C'est la première fois que je demande de l'aide pour un commentaire composé. On m'a donné le poème de Prévert "le paysage changeur" à analyser que voici:
Le paysage changeur

Ce poème dénonce l'oppression de la classe ouvrière dans lequel Prévert lance un appel à la révolte dans l'espoir d'un monde meilleur, plus libre.

J'ai pour tâche de trouver des faits de langue (figures de style) qui appuient l'idée d'oppression du peuple dans ce poème. J'ai déjà trouvé pas mal de chose, par exemple le soleil qui symbolise les institutions qui écrasent le peuple, le champs lexical décrivant le paysage et la situation des ouvriers...

Prévert, aux vers des lignes 12, 69 et 81, fait une personnification du "travail" et du "capital", mais dans quel but?
EDIT: Je pense que j'ai trouvé:En personnifiant ces termes, en les rendant palpables, en les représentant comme des entités munies d'une conscience, cela rend encore plus horrifiant l'idée d'être sous leur emprise

Vous en pensez quoi?

Et auriez vous des suggestions sur les figures de style qui pourrait appuyer l'idée, dans la deuxieme moitié du poème, d'appel à la révolte pour un monde meilleur?


Merci d'avance pour votre aide

TankGirl
Tout d'abord , je pense que ce thread a sa place sur le cercle Taberna qui traite de litératture .Ensuite ( mais là , je ne suis pas un pro de la matiére ) quelques suggestions :

Je ne crois pas que se soit "le soleil" qui symbolise les institutions écrasant le peuple mais plutôt le "faux soleil" le soleil chien du capital ( qui opprime le peuple ) , le soleil d'Austerlitz et de Verdun ( l'un est une victoire de la France , l'autre une défaite : les deux sont aussi néfastes aux yeux de Prévert , car synonymes de guerre et de souffrance pour les populations ) , même idée dans le vieux soleil clairon , le soleil tricolore et incolore ( je pense que Prévert estime le patriotisme comme une mystification , une supercherie sans fondement , donc incolore , utile à l'oppression des peuples ) le dégoutant soleil du roi soleil ( de même la royauté , soit la prééminence d'un homme sur les autres est dégoutante ) .

Le paysage , c'est le peuple : a moitié réveillé , a moitié endormi , il est aussi cambouis , poussiére , charbon , éteint , sans rien , éclipse ( car privé de son soleil ) mais il est surtout changeur , et peut devenir maître de son destin , pour renaître tout nouveau , tout beau , tout vivant .

Les figures de style pour appuyer l'appel à la révolte : les oppositions vrai soleil/ faux soleil ; ou le soleil dur , le vrai / paysage trop mou . De même l'opposition entre "ils" dans ils verront leur nombre , etc... opposé au capital personnifié et seul , montre bien la différence entre l'intérêt d'une majorité , et celle de quelques personnes .

De plus , il ya les couleurs : ternes , charbon dans la premiére partie , rouge , l'évocation du feu ils le bruleront dans la seconde ; les saisons aussi : l'hiver/ le printemps , etc ...

L'oppression est aussi traduite par les répétitions du début du texte : le paysage.../le soleil....

Pour ce qui est de la personnification , je pense que c'est dans le but notamment d'amplifier le contraste entre le nombre des ouvriers , et le capital unique ( mais je l'ai déja dit )


Voilà ma petite contribution .
Citation :
Publié par Oeilesprit
Tout d'abord , je pense que ce thread a sa place sur le cercle Taberna qui traite de litératture .Ensuite ( mais là , je ne suis pas un pro de la matiére ) quelques suggestions :

Je ne crois pas que se soit "le soleil" qui symbolise les institutions écrasant le peuple mais plutôt le "faux soleil" le soleil chien du capital ( qui opprime le peuple ) , le soleil d'Austerlitz et de Verdun ( l'un est une victoire de la France , l'autre une défaite : les deux sont aussi néfastes aux yeux de Prévert , car synonymes de guerre et de souffrance pour les populations ) , même idée dans le vieux soleil clairon , le soleil tricolore et incolore ( je pense que Prévert estime le patriotisme comme une mystification , une supercherie sans fondement , donc incolore , utile à l'oppression des peuples ) le dégoutant soleil du roi soleil ( de même la royauté , soit la prééminence d'un homme sur les autres est dégoutante ) .

Le paysage , c'est le peuple : a moitié réveillé , a moitié endormi , il est aussi cambouis , poussiére , charbon , éteint , sans rien , éclipse ( car privé de son soleil ) mais il est surtout changeur , et peut devenir maître de son destin , pour renaître tout nouveau , tout beau , tout vivant .

Les figures de style pour appuyer l'appel à la révolte : les oppositions vrai soleil/ faux soleil ; ou le soleil dur , le vrai / paysage trop mou . De même l'opposition entre "ils" dans ils verront leur nombre , etc... opposé au capital personnifié et seul , montre bien la différence entre l'intérêt d'une majorité , et celle de quelques personnes .

De plus , il ya les couleurs : ternes , charbon dans la premiére partie , rouge , l'évocation du feu ils le bruleront dans la seconde ; les saisons aussi : l'hiver/ le printemps , etc ...

L'oppression est aussi traduite par les répétitions du début du texte : le paysage.../le soleil....

Pour ce qui est de la personnification , je pense que c'est dans le but notamment d'amplifier le contraste entre le nombre des ouvriers , et le capital unique ( mais je l'ai déja dit )


Voilà ma petite contribution .
En un mot: wow

Tu as vraiment le don de lire entre les lignes

Il y a quelques idées qui m'avaient déjà effleuré l'esprit mais j'avais eu du mal à bien les élaborer, tu m'as été d'un grand secours

Milles mercis

J'avais pensé utiliser comme argument le champ lexical de verbes appelant à la révolte dans la deuxième partie du poème :
« les travailleurs sortirons l.76 » « ils verront l.77 » « ils se comprendront l.80 » « ils s'avanceront l.84 » « ils le tueront l.88 » « ils l'enterreront l.89 » « ils le brûleront l.92 » « ils le raseront l.93 » « et ils en fabriqueront l.94 »

Représentent les étapes générales que doit franchir un peuple pour renverser un pouvoir en place: d'abord prendre conscience de ses chaînes, idée entraînée par les verbes sortir, voir, comprendre

ensuite se battre, idée entraînée par les verbes avancer, tuer, enterrer, brûler, raser

pour ensuite reconstruire un monde meilleur, idée entraînée par le verbe fabriquer.


P.S. Je reviens d'une longue absence et j'ignorais la naissance d'un tel salon, si on pouvait au pire déplacer mon thread
De rien Tank girl , merci à toi : tu m'as permis de connaître ce texte qui m'a bien plû

Va falloir que je me fasse une petite séance de rattrapage sur Prévert : oups que vois-je dans ma bibli : les oeuvres complètes , qui n'attendent plus que moi
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