Traitement du temps - Comment le poète transforme ce qui apparaît d'abord logiquement comme une fin - la mort - en un carrefour fécond entre passé et avenir, bref, en un point d'orgue sur l'éternité.
Parole poétique - un "chant" qui sublime l'horreur en fenêtre sur une liberté supérieure, le "bruit énorme des paroles" qui couvre celui des fusils, et va transformer l'exécution en point de rencontre entre lecteur, auteur et exécutés. Solennité des anaphores, poème-prière (force du vocabulaire religieux). Alchimie blabla tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or blabla.
Parole polémique - toutes les forces à l'oeuvre dans le poème ne vont pas dans le même sens. A côté des forces de réunion - de communion, on trouve un mouvement qui exclut - il y a ceux "qui n'entendent pas", qui restent sourds. Poésie instrument, poésie prétexte ? Non apparemment, puisque tout se résout dans la simplicité transcendante de la mort : les fusillés ne sont "plus des apôtres". Intérêt donc du poème dans le cadre de la poésie engagée : tentation du poème prétexte, puis refus de celle-ci.
J'aime pas le poème.
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