Trop loin.

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Je sais que le clan s’est réuni sur ses terres. J’ai pu entendre les voix brisées devenir murmures : C’est le sang qui parle le langage des larmes.

On foudroie bien le bonheur, on abat même les plus solides « Elle est partie comme le père Noël, par la cheminée » : je ne suis pas prêt d’oublier ces mots de pleurs.

On dit que les peines partagées sont moins lourdes, j’en suis moins sûr maintenant, mais c’est une étrange chaleur qui saisit le cœur lorsque resurgit ainsi un lien si profond. Faut-il que la mort frappe pour nous rappeler les vivants ?

Je connais bien le pèlerinage qu’ils vont suivre, du bord de la mer aux sommets, malgré la fatigue, au risque de suivre le même chemin que celle qu’ils accompagnent. Pourquoi ce coin de vallée – perdue, à jamais – est-il si important ? N’est-il pas en lui même une blessure ?

Oui, mais l’air est plus pur là-haut, chaque pierre y a une histoire, et d’autres accueilleront celle qui arrive. Je sais qu’ils verront ses yeux dans les lacs, qu’ils entendront son rire dans le torrent, que la neige couvrira les cendres et que le soleil brillera.

Je n’y serais pas, je n’aurai que le souvenir d’un regard bien trop tôt éteint et le regret d’être resté au loin. Je pourrais bien être de sombre humeur aujourd’hui.
l'humeur mauvaise, passe, les rêves restent. Vous ne pensez pas monsieur Aloïsius ?
Ne parlez pas de cauchemars, aujourd'hui le ciel est déjà gris... mais le vent est si glacial qu'il nous rapelle furieusement le présent, les larmes ne sont que protection contre les éléments.
Citation :
Provient du message de pooka
l'humeur mauvaise, passe, les rêves restent. Vous ne pensez pas monsieur Aloïsius ?

Les rêves et les souvenirs, oui. Ils sont toujours trop et pas asser nombreux.

Citation :
Ne parlez pas de cauchemars, aujourd'hui le ciel est déjà gris... mais le vent est si glacial qu'il nous rapelle furieusement le présent, les larmes ne sont que protection contre les éléments.
Les larmes nous consolent et nous rassurent sur nous même, elles permettent d'oublier notre fragilité. Mais celles-ci, j'aurais aimé les partager. C'est sans doute parce-que j'étais au chaud dans la pénombre que j'avais envie de froid vrai et de la lumière de l'Ubaye. On oublie la morsure du vent glacial à l'abri des murs, on ne se souvient que de sa pureté.

Mais pas de cauchemars, non, juste une vie qui a rejoint les rêves.
Citation :
Provient du message de Aloïsius
Les larmes nous consolent et nous rassurent sur nous même, elles permettent d'oublier notre fragilité.
Pas d'accord.
Pour moi, elles permettent d'exprimer notre fragilité au contraire, de l'extérioriser afin de l'exorciser un temps.

Sinon, c'est plutôt joli même si triste, ne nous en pondrais-tu pas un texte comme celui-ci une fois gai comme un pinson?
Allez steuplé quoi (zyva).
Aujourd'hui, ils ont mis de la terre sur elle. Ils l'ont ensevelie pour comme pour me l'enlever un peu plus. La terre l'a avalée, engloutie, reprise comme si elle prétendait au droit de me l'avoir offerte. Il a plut aujourd'hui, comme tous les jours depuis qu'elle est partie, depuis que ce soleil s'est couché et qu'il n'est plus jamais réapparu.
Le temps efface tout, parait-il, comme une vilaine migraine, une gêne à peine importante, un accident, une erreur. Mais ce n'est pas tant ce que je vie désormais, mais ce que je ne vivrais plus. En la perdant, ce n'est pas celle que j'aime que je perd, c'est une part de moi même, cette part qui croit au bonheur, qui rit, qui vit, c'est la part la plus importante. C'est mon âme. J'ai connue d'autres femmes, d'autres personnes, d'autres amours, mais elle était plus que ça. Elle était mon espoir, mon soleil, le sourire timide d'une personne généreuse, elle était tout ce qu'il y a de meilleur dans une personne. Elle était tout cela et bien plus encore... Elle était mon amie. Grâce à elle, un sourire est passé dans ma vie.
Aujourd'hui, de tout cela il ne reste rien. Un souvenir, une émotion, une détresse, plus de bonheur, juste la souffrance de plus en avoir.
Mes amis sont tristes, mais nous n'appartenons plus au même monde. Je suis partie avec elle, dans le royaume des ombres, un monde d'obscurité et de tristesse. Ils veulent me rassurer, me consoler, me dire qu'elle est heureuse maintenant, dans un monde meilleur, que la mort n'est pas si grave, qu'elle n'est pas la fin. Mais il n'y a rien de beau dans la mort, rien de calme, rien de reposant, rien de rassurant. La mort est la chose la plus stupide et la plus injuste qui soit. A travers elle, nous ne vivons rien de bon, rien de positif, nous ne vivons que la souffrance, la tristesse et l'absence. Après la mort, il n'y pas de réconfort, pas de promesse, pas de bonheur. Après la mort, il n'y a que le vide.
Videz la mer, arrachez la forêt, car rien de bon ne peut survenir désormais.

Que vais-je bien pouvoir faire de tout cet amour maintenant?
Citation :
Provient du message de Bardiel Wyld/Attaris

Sinon, c'est plutôt joli même si triste, ne nous en pondrais-tu pas un texte comme celui-ci une fois gai comme un pinson?
Allez steuplé quoi (zyva).
Ca ne dépend qu'en (très grande, certes ) partie de moi, ça. Mais je verrais ça, dans une quarantaine de jours, à peu près...

edit :
@Charlotte. Ne te demande pas quoi en faire, laisse le parler. Ce n'est pas un outil, ce n'est pas une réserve, on ne peut pas décider de ce(eux) à quoi on l'affecte. A mon avis.
Citation :
Provient du message de Aloïsius
Ca ne dépend qu'en (très grande, certes ) partie de moi, ça. Mais je verrais ça, dans une quarantaine de jours, à peu près..
Ben je t'encourage à le faire alors.
Je ne sais pas écrire comme les grands moi, je me contente de lire des chouettes textes.
Et quand ils sont joyeux, c'est encore plus encourageant.

Mais bon bref, je sors de là au lieu de trop pourrir le post, désolé.
Citation :
Provient du message de Aloïsius



@Charlotte. Ne te demande pas quoi en faire, laisse le parler. Ce n'est pas un outil, ce n'est pas une réserve, on ne peut pas décider de ce(eux) à quoi on l'affecte. A mon avis.
Je croix que, hélas, tu as raison, d'où cette malédiction qui nous poursuit et qui fait battre nos coeurs, souvent dans la mauvaise direction.
Souvenez-vous de ce regard, souvenez vous du sourire qui l'accompagnait. Souvenez-vous de chacun des instants et vous ne serez jamais trop loin. Souvenez- vous. Vous y êtes et tenez la main.

Le coeur bat, parfois dans la mauvaise direction, quelle direction prendre ? Il bat, n'est-ce pas le plus important ? Questions sans réponses, elles appartiennent à chacun. Une partie de soi manque, il ne battra plus jamais comme avant. Il ne bat plus, il suffoque.

L'âme sourit, l'âme pleure. L'un est lié à l'autre. Aux autres.
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