Orca - Midgard - Souffle

 
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Souffle, le premier qui s'engouffre dans mes bronches à me brûler, vif, glacé, première sensation sur ces terres, dans cette ère ; mais je suis prête, je vais m'y faire, et je ne dois pas y penser.
Souffle, celui du vent cinglant qui s'insinue dans mes vêtements trop légers, et vient lécher mon visage, telle une lame acérée caressant mes joues ; malgré tout je file, je cours à perdre haleine, le souffle court, mes pieds foulent ce manteau blanc dont j'ai souvent entendu parler, il s'écrase sous chacun de mes pas doucement, et me porte vers la forteresse dressée au loin dans les brumes flottantes et rougeoyantes du jour qui tire sa révérence sans un bruit.
Je franchis son seuil, lui emplie des cris d'un peuple qui se prépare à défendre, je crois comprendre, son plus cher orgueil, un marteau ; Mais je n'en ai cure, mon regard passe sur tous les visages présents, je ne sais à quoi il ressemble, et pourtant je suis venue pour lui...Je découvre enfin la silhouette ténébreuse, au même instant, ses yeux se posent sur moi, et c'est le souffle de la gêne qui empourpre mes pommettes, bien plus encore que le froid ; Je m'approche flottante comme dans un rêve, je sais que c'est lui, il me tend la main et ma paume gelée se joint à la sienne, ses doigts chauds se referment sur les miens, je lui souris.
Souffle celui de l'éternité qui s'achève ou commence ici, de toutes ces vies qui se rejoignent et naissent en cet instant, en même temps qu'une cape et un souffle chaud m'enveloppent tendrement de leurs douceur.
Souffle discret de mon élan pour cet homme dont le cœur éteint semble revenir à la vie ; souffle d'un espoir, d'une envie, de soutenir, d'apaiser, d'accompagner quels que soient les dangers.
Souffles, le mien, le sien, quand parfaitement mêlés, je ne sais tout simplement plus, si je suis moi, ou lui.


A Torkaal.
 

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