Provient du message de follet
A lire les réactions (rapidement pour ma part par manque de temps, pardon), je découvre que les mots crimes sexuels semblent associés à abus sexuels sur enfant (mais je n’ai peut-être pas bien compris de quels agresseurs il était question dans le reportage cité). De même qu’il semblerait établi que ces crimes sont accompagnés de violences physiques annexes : coups pouvant aller jusqu'à l’assassinat.
Peut-être faut-il garder en tête qu’il y a des viols moins démesurés ?
On répondra peut-être, colère, que ce n'est pas une raison suffisante pour pardonner, ne pas pénaliser (voire lourdement à ce que je lis de certaines réactions).
Pourtant, pour ces agressions là, ne faut-il par prendre en compte avec beaucoup d’attention le :
réflexion du reportage, redonnées par Ulgrim
Je ne savais pas ce que je faisais, au fond ".
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Son questionnement
Et là, nous trouvons la faille. Ces hommes, ces criminels, nous renvoient à nos propres défaillances masculines.
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masculines = ne faut-il pas plutôt dire humaines ?
Vous êtes des hommes, soit. Vous avez une vie sociale, certes. Mais savez-vous réellement qui vous êtes ? Quelle est la barrière mentale qui nous, me, sépare de ces criminels ? Peut-on la percevoir, l'imaginer, la concevoir ? Quelles sont nos limites ?
En somme, ces hommes m'ont fait peur, je l'avoue, car ils semblaient "sains". Or, ce qui semble être sain renvoie à la normalité, et donc à ceux " qui n'ont jamais rien fait de mal, ou de grave ", c'est-à-dire moi, nous, vous.
Pour ces crimes-là (non accompagnés de grandes violences – pour ces derniers c'est un autre propos) je sais qu’il n’y a pas de limites. Je pense qu'on peut parler d'absence, l’instinct prenant le pas sur la morale.
Une lourde peine alors est-elle justifiable ?
Pense-t-on à la culpabilisation de celui qui a commis cet acte ?
Cela n’est-il pas une forme d’incarcération insupportable ?
Et en ce sens, il semblerait que toute personne puisse basculer, s’égarer.
Les barrières mentales cadenassent bien des actions extrêmes, on le sait. Pourtant, au quotidien, combien d’infractions (que l’on peut considérer parfois hâtivement comme mineures) commettons-nous ?
De là à passer outre, à un moment M : les exemples sont nombreux, non ?
Pas seulement en matière de crimes sexuels. Me vient à l’esprit ceux qui sont définis par les médias comme "forcenés". Ces personnes excédées qui s’arment d’un fusil et tirent de leur fenêtre sur tout ce qui bouge à l’extérieur. Je ne voudrais pas noyer ce sujet d’autres exemples du genre mais qui peut être certain de ne pas être un jour un "forcené "?
C'est l'un des aspects troublant du documentaire. Des gens en apparence sains et inoffensifs peuvent se révéler des monstres. Or, le questionnement quotidien, dont certains parlent plus haut, ces personnes le font, mais dans un domaine bien particulier, le sexe, il est absent.
Il absent pour de multiples raisons, mais souvent il s'agit d'un manque, connu pendant l'enfance, l'adolescence et jamais vraiment comblé pendant l'âge adulte.
Comme je le disais, il est parfaitement possible de trouver un cadre sup' gagnant bien sa vie souvent complètement désorienté en matière sexuelle. Des grands artistes aussi ( je ne reviendrai pas sur certaines polémiques d'il y a 10 ou 20 ans ), et toutes sortes d'hommes qu'on pense, ou pensait, irréprochables.
Bref, et pour aller vers ce milieu carcéral insulaire de semi-liberté, c'est ce moment que certains détenus ont choisi pour adopter ce questionnement que des perturbations mentales et sociales leur empêchaient d'avoir.
Et là où c'est troublant, c'est que le rapport au sexe que les hommes ont n'est pas forcément toujours très net. Par exemple, où s'arrête le sadisme, ou certaines pratiques ? Jusqu'où peut-on nous laisser transporter ? Quel est le déclic mental qui nous fait nous stopper ? Au fond, ces questions on se les pose bien rarement. Et c'est autre chose que de se lever le matin et se demander ce qu'il y a après la mort ou encore pourquoi aujourd'hui je n'irai pas braquer une banque. Car on agit là dans l'intime, dans quelque chose qui ne se voit pas, et où chaque homme est responsable devant la femme.
La responsabilisation aussi intervient. Etant donné que nous sommes seuls en pareils moments, on ne connait que bien peu la maturité mentale de chaque homme. Certains sont complètement infantilisés dans ce type de rapport, ce qui souvent provoque les drames, alors que d'autres à l'inverse adoptent une posture tout-à-fait "adulte", par le dialogue notamment.
Il est presque juste de se dire que si nous on ne fait pas ces horreurs, ceux qui les commettent ne méritent ni pardon, ni compréhension. Presque, car justement avant de commettre ces crimes, chacun d'entre eux ne savaient même pas qu'ils pouvaient faire de pareilles choses. Et c'est justement cette part d'ignorance qui peut provenir d'un manque, que j'appelle amour ( parental, marital, etc ... ).
On se rend aussi compte qu'il leur manquait quelque chose. Certains diront une case. J'opterais pour un raté de la vie, qui leur a fait ignorer un concept fondamental mais complètement abscons, qui ne s'apprend pas mais se vit : l'amour.
Voulez-vous dire que ces personnes n’ont pas connu l’amour ?
Ce que j'ai cru percevoir de ces quelques témoignages, c'est que la majorité de ces hommes ont connu une enfance très difficile ( abus sexuels, enfant battu, mère battue, etc ... ), une adolescence erratique ( absence de reconnaissance de la femme, non plus en tant que objet battue ou violée, mais en tant que personne dotée d'une volonté ), et un passage à la vie adulte peuplé de maison de joie, etc ...
Certains y ont fait allusion, et un des détenus en a parlé, il y a ce rapport à la possession. Un des détenus reconnait avoir été un agresseur, mot dans lequel il trouvait la notion de griffe.
Celui qui prend, sans demander d'avis, qui s'approprie, ce qu'il n'a jamais pu avoir. Griffe pour violence, possession pour combler sûrement ce manque.
Bref, une notion intéressante.
Accessoirement : qui peut prétendre être sain ?
Justement pas grand monde.