¤ Terre d'Exil ¤

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Une fuite, la peur au ventre, toujours plus loin, sans se retourner… courir.
Une course, le souffle court, toujours plus vite, sans s’arrêter… s’enfuir.

Une légère brise s’élevait, saluant l’arrivée du Soleil et agitant par la même occasion le sommaire lit de pétales sur lequel un homin s’était endormi. Ses traits sont fins, presque enfantins, mais on peut y lire, une profonde douleur malgré son jeune âge. Signes du passé tourmenté comme la feuille par le vent.
Eveillé par le chant d’un oiseau, l’homin entrouvre doucement les yeux. Malgré son habituelle prudence, il n’oublie pas qu’il n’est plus qu’un étranger, loin des Hauts de Verdant et des Terres Impériales qui l’ont vu grandir.
Instinctivement, il porte sa main jusqu’à ses deux yatagans, ses précieuses lames effilées et tranchantes, finement ouvragées selon les traditions de son peuple.
Visiblement rassuré par leur présence et la vue d’un couple de mektoubs profitant de la fraîcheur de la matinée pour se désaltérer non loin de là, le jeune Matis ne peut s’empêcher de s’interroger à nouveau, comme si cela pouvait ôter la douleur de son esprit et le libérer de ses questions l’assaillant sans relâche.


Tout s’était passé si vite. Trop vite et pourtant, cette révolte grondait en lui depuis si longtemps… Le simple refus d’un ordre hiérarchique avait précipité sa chute mais sa fierté ne nourrissait aucun regret. Aujourd’hui, pour la première fois, son avenir se dressait enfin entre ses mains, mais que reste-t-il à un exilé si ce n’est l’espoir ? Rien d’autre que ce frêle espoir qui l’avait silencieusement accompagné tout au long de sa courte vie comme une ombre sous les reflets de cette Lune qu’il aimait tant.
Que la Dame de la Nuit était belle ce soir… Douce et radieuse, elle brillait de mille feux. Triste ironie du sort, elle n’avait jamais été aussi jolie qu’en cette nuit d’exil, illuminant doucement les larmes nées dans les yeux d’amande du Matis.

Les derniers grains du sablier s’étaient écoulés, la page s’était tournée inexorablement. Nostalgie du temps qui court, était-ce donc ici le commencement de la fin, le début de la Nuit ?
Plongé dans la mélancolie d’un passé qui lui fuyait, ignorant les morsures du froid, le ranger s’était recroquevillé sur lui-même, la visage enfoui dans ses bras. Ses yeux semblaient désormais vides, son esprit l’avait quitté, parcourant les méandres d’un temps désormais révolu.


Fils d’Aendas, Gilthoniel avait eu une enfance heureuse faite de rires, de jeux et de chansons sur les Hauts de Verdant. Curieux et vif, il avait reçu une éducation moderne et ouverte, en grande partie due sa mère, botaniste renommée qui avait choisi la voie de l’enseignement à celle des recherches génétiques douteuses qu’elle désapprouvait.

D’elle, il avait hérité cette ouverture d’esprit si dangereuse aux yeux de l’Empereur, qui cultivait avec ardeur la pensée unique qui était la sienne.
Son père quant à lui, était aujourd’hui un simple ranger, jadis soldat de l’armée Impériale qu’il avait quitté pour fonder une famille, dont Gilthoniel était l’aîné.

Il lui transmis cette passion de la Vie et son amour de la Nature, mais aussi toute sa rigueur, l’entraînant durement au maniement des armes blanches, art dans lequel le jeune Matis disposait d’un réel talent auquel il se dévouait pendant que les autres enfants, insouciants, gambadaient dans les champs.

Botaniste doué et combattant de talent, Gilthoniel intégra rapidement la section des cadets de l’Empire, faisant ainsi la fierté de son père. Au terme d’une formation intellectuelle et physique éprouvante, ses excellentes mentions le destinèrent aux rangs des Porte-Lames d’Elite de l’Empire, fleuron de l’armée Matis.
La ligne de son avenir était toute tracée, son chemin se dessinait devant lui. Il n’avait plus qu’à le suivre et pourtant …



¤ ¤ ¤
Message roleplay
La fin d'une ère
Depuis plusieurs heures, la nuit étirait son long manteau maculé sur la citée Les Hauts de Verdant.
En temps normal, les rues sont désertes et l’activité est au plus bas, cependant un Homin pressait le pas, son souffle était haletant et termina sa course devant une porte.
D’une ouverture, une voix s’éleva :


- Qui êtes-vous pour nous importuner à une telle heure de la nuit !
- Libertae !
- Bonsoir, l’assemblée n’attendais plus que vous …, Commandant.

La porte s’ouvrit et se referma aussitôt sur son passage.

La Lune était haute, et la voûte d’Atys constellée d’une myriade de points scintillants …
Une ombre jaillit, furtive et quasi invisible. Peu-être était ce le souffle du vent qui ballottait un bout de tissu ? En tout cas rien ne laissait présager une quelconque présence.

Les minutes s’égrenèrent quand enfin la porte se réouvrit, la personne qui y était entrée auparavant en sortit en toute hâte en posant des regards frénétiques de gauche à droite. Tout semblait calme et l’homin tenta de se rassurer … Hélas une ombre était tapie dans l’obscurité, un timide rayon de lune aurait pu trahir sa présence, mais de là où elle se trouvait, nul ne pouvait l’apercevoir … mais seul un virtuose des ténèbres pouvait réussir un tel tour de force.

L’homin arriva devant ce qui semblait être sa bâtisse, vu le soupir de soulagement qui s’échappa de sa bouche. D’un pas rassuré il allait franchir le portail de sa propriété quand une lame s’abattit, d’un coup unique et précis le Matis s’écroula sur le sol. Le corps était inerte et une marre de sang ne tarda pas à l’envelopper.

L’assassin, d’un geste calme et machinal, avait accomplit son devoir envers son peuple.

L’ombre fouilla les vêtements de l’infortuné et en sortit un bout de papier sur lequel on pouvait lire : L’Empereur nous manipule, il faut arrêter sa folie, sa mégalomanie ! De par notre faute, Atys agonise ! Sous prétexte de restaurer notre gloire ancestrale, il ordonne la destruction de tout ce qui l’empêche de contrôler le Kamibast. Mes frères, nous devons stopper tout ceci !

L’homin tout de noir vêtu ne montrait aucune expression, au contraire il regarda sa victime avec dédain. Puis un léger murmure brisa le silence qui régnait : « Espèce d’illuminé, ce sont des gens comme vous qui faites que notre Empire est en pleine décadence. Heureusement que nous veillons au grain et bientôt la gloire de notre puissance retrouvée illuminera les autres peuples barbares»
Enfin il sortit un papier sur lequel il inscrit : C’est fait. Il l’enroula autour d’une graine et la déposa sur le sol. Elle germa aussitôt et disparut en s’enfouissant sous l’écorce de la planète.

L’assassin tira sa cape et disparut comme il était apparut …


Le lendemain, une jeune fille était couchée dans l’herbe profitant des larges rayons du soleil qui caressaient sa peau. Ses yeux étaient jaunes en forme d’amande et ses cheveux brun.


- Eleni, ma chérie, il est temps de partir au travail ! Tes compagnons t’attendent
- Oui maman, je pars tout de suite. Dit-elle dans un long bâillement.

Elle se releva, embrassa sa mère, enfila sa combinaison de combat et saisit sa lance …

- Alors que vas-tu chasser aujourd’hui ma puce ?
- Ho, un fermier se plaint à propos de plantes intelligentes très hostiles qui attaquent son bétail depuis quelques temps. On pourra sûrement trouver une utilité des ressources découvertes.
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