(Histoire, suite...)
Un des guerriers caracolait toujours en tête, l’air guilleret. Comme à son habitude. Il avait le don de ne jamais s’inquiéter outre-mesure, contrairement au mercenaire qui les suivait. Celui-ci se retournait sans cesse derrière lui et répétait régulièrement qu’il n’aimait pas cette forêt.
« Quelques heures de marche, hein ! », maugréait-il.
« Mais oui, nous serons sorti à la tombée de la nuit et nous établirons notre campement non loin de la lisière. », lui répondait toujours le guerrier.
« Ouais, ben, lève la tête un peu pour voir au-dessus des arbres, tu vas être surpris. »
Hé oui, mes amis, la nuit était tombée déjà. Bien qu’aucune variation de lumière n’avait été perçue, les étoiles étaient déjà bien visibles. Il régnait toujours dans cette partie de la Forêt, une clarté diffuse, semblant venir de nulle part. S’arrêtant tous aussi sec, ils se concertèrent sur la marche à suivre. Les avis différents fusaient, le ton montait parfois.
« Il faut faire demi-tour ! »
« Non, on est trop loin, il faut avancer jusqu’au bout ! »
« Ne dites pas de bêtises, on doit s’arrêter ici pour la nuit. »
« Ici !? Mais tu n’y penses pas quand même ! »
Ceci n’est qu’un léger aperçu, mais assez bien représentatif de l’ensemble de la discussion. Finalement, ils s’étaient décidés à chercher un emplacement pour la nuit. Le tout était de le trouver. Dormir sur des cailloux n’est pas très agréable, l’idéal étant encore la mousse au pied des arbres, tout le monde le sait. C’est alors qu’ils virent que tous les arbres, sans exception, au lieu d’avoir une ceinture de mousse, possédaient en fait une ceinture de ronces. Sur un arbre, cela arrive, plusieurs, c’est rare, très rare. Mais tous… Ce n’est pas un phénomène très naturel et cela, ils l’avaient tous bien compris.
Alors qu’ils cherchaient désespérément un endroit pour s’allonger, l’un des compagnons se retourna vivement, fixant le lointain, les sens en éveil.
« Silence ! »
Tous se figèrent. A cette heure-ci, le calme régnait d’habitude dans la Forêt. Mais il y a calme et calme. Aucun souffle, aucun mouvement, aucun bruit, aucun son d’animal n’était perceptible. Ne travaillait que le sens de la vue. Tous attendaient la phrase libératrice, celle qui permettrait de respirer à nouveau, celle qui dit : « Ah non, je me suis trompé. » Mais elle ne venait pas. Elle ne viendra pas.
Un léger craquement se fit entendre, non plutôt un cliquettement, ou bien encore un mélange des deux. En tout cas, quelque chose d’indéfinissable, d’inconnu. Ils l’avaient tous entendu. Cela venait de derrière eux.
De derrière ? En étaient-ils vraiment sûrs ? Cela ne venait-il pas plutôt de la droite ?
« Là ! Encore ce bruit ! Et de derrière, cette fois ! »
« Non !! Par là aussi !! », hurla le mercenaire, tendant son bras vers la gauche.
Tous se précipitèrent sur leurs armes. Dans un bruit de frottement métallique, ils sortirent épée, sabre, dague. Le guerrier ajusta son bouclier, se rapprochant de la magicienne. Celle-ci se crispa sur son bâton, murmura quelques mots incompréhensibles. D’un coup, une aura de lumière les engloba tous. Ce qui eut pour effet de leur faire prendre de l’assurance. Ils sentaient comme une forme de protection. Et puis, ne les avait-elle pas sauvé la dernière fois ?
Les bruits semblaient venir de toutes parts, s’accentuant au fil des minutes qui s’égrainaient avec une lenteur anormale. Les compagnons se regardaient tour à tour. Leurs visages reflétaient une anxiété grandissante. Puis tout cessa d’un coup. Plus un bruit, plus un mouvement chez nos compagnons. Plus rien, mis à part un silence assourdissant. Les mains se crispaient sur les armes. Ils se sentaient observé, épié. Tous regardaient, scrutaient les alentours. Respirations bloquées, muscles tendus, yeux écarquillés…
[HRP]En espérant que ce cliffhanger vous fasse patienter jusqu'à ce soir... < sourit > <Etait-ce vraiment un sourire ou plutôt un léger ricanement?> [/HRP]
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