Une bien triste histoire
Par Leador Elwelin
Ceci est l’histoire de Samöle Eyësson, Grand Prêtre d’Artherk, Capitaine de la Garde Royale auprès de Sa Majesté Théodore VIe du nom.
Un beau matin de printemps, le Sieur Samöle sortait de sa demeure luxueuse, quand il vit s’approcher de lui une petite créature aux oreilles pointues et au nez fin. C’était un HobGobelin, une créature croisée entre un Gobelin du Bien et un Hobbit. Cette créature, d’un air joyeux et frivole, s’approchait du Sire, tout en tenant à la main une espèce de bâton de chêne. Il riait, ce qui est naturel pour les HobGobelins, créatures joyeuses, en voyant le Sire. Samöle, amusé, se prit au jeu et se mit à rire, ce qui ne lui arrivait rarement, son travail pénible et son manque de détente prenait trop de place dans sa vie. Enfin, après quelques dizaines de minutes passées, l’HobGobelin prit un air sérieux et triste à la fois. Messire Eyësson, étonné, reprit également son sérieux tout en étant inquiet… L’HobGobelin, dont le nom était Bluïass, sortit une lettre de sa poche et la tendit à Samöle. Pendant que Samöle l’ouvrait, Bluïass partit sans bruit en se cachant. Samöle leva la tête, pour demander qui lui avait donné cette lettre. Mais Bluïass était déjà loin. Samöle rentra chez lui, l’air bouleversé. Il prépara un sac à dos chargé de provisions, puis il sortit de la ville, et marcha en direction du Sud-Ouest.
Après des heures de marche, Samöle s’arrêta sous un arbre, et prépara un feu. Il alla casser du bois avec une hache. Mais ce que le Sieur Samöle ne savait pas, c’est que cette forêt était habitée par des Druides et des Protecteurs de la Nature. Très vite, il fut pris dans une embuscade, assommé, et emmené dans un genre de cabane dans un arbre, dans une pièce immense. Au bout de celle-ci, il y avait un siège en bois sur lequel était assis un grand homme avec des oreilles pointues, un Elfe des Bois. Il avait posé à côté de lui un énorme fléau ainsi qu’un bouclier en bois sur lequel était peint un arbre vert.
Quand le Capitaine de la Garde Royale reprit conscience, l’Elfe des Bois se leva, s’approcha de Samöle, puis dit quelques paroles en langage Elfique. Sur le coup, Samöle pensait que l’Elfe s’adressait à lui, mais en fait il incantait un sort. En effet, Samöle fut très vite entouré de lianes, de sorte qu’aucun mouvement ne lui était permis. Alors l’Elfe lui parla en langue commune :
- Quel est ton nom, Homme, et que fais-tu dans les forêts du Pays de Faydark ?
- Mon nom ne regarde que moi, Elfe !
Les lianes se resserrèrent, ce qui fit agoniser Samöle, l’étouffant au passage. Sous la torture Elfique, il répondit :
- Mon nom est Samöle Eyësson, je suis Grand Prêtre du culte d’Artherk, et Capitaine de la Garde Royale du Roy Théodore VI.
- Seul le Culte de la Nature mérite d’être prié, mais entre tous ces dieux, je crois qu’Artherk est peut-être, disons… le moins pire…
- Que me voulez vous ?
- Je te retourne la question, Homme, pourquoi tranches-tu des Arbres qui ne t’ont rien fait ? Pour ensuite les brûler !
- Je ne voulais pas les brûler ! Je…
- Arrête tes mensonges, Homme ! Je lis dans ton regard…
- Ah oui ? Et que lisez-vous ?
- Je lis... un grand bouleversement..., une grande quête à accomplir, de la tristesse... mais aussi du courage et de la pitié… Tu est un homme bon, Samöle Eyësson.
- Relâchez-moi alors !
- Hmm, plus tard… J’aime garder les gens en captivité. Mon nom est Sindar, je suis Druide, et Gardien de la Forêt.
- Enchanté.
- Tu as fait la rencontre de Bluïass, je crois ?
- Je ne connais pas de Blu… Blu chose…
- Oui, Bluïass. Tu l’a rencontré hier matin, devant ta porte, vous avez rit, puis il t’a donné une lettre, exact ?
- Oui, mais je ne savais pas le nom de cet HobGobelin.
- C’est un de nos disciples… C’est moi qui lui ai donné cette lettre.
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