[Aëya]

~ Mère de nos nuits ~
Mélancolie d'un peuple déchu

De l'autre côté de la lagune, le soleil a pris une teinte rouge et s'entoure d'une brume qui diffuse chaudement sa lumière. Ce soir le ciel est clair, les étoiles vont veiller sur la baie.

La plage est calme, on entend les vagues caresser doucement le rivage, laissant une marque humide dans la sciure après son passage. Par endroit, des esseints de luciolles marquent la présence d'Iluvis, une fleur au pollen aphrodisiaque.

Le calme de la plage est alors troublé par des bruissement de sciure glissant sous les pieds légers d'ombres affluant de tous les côtés de la plage. Alarmées, les luciolles se dispersent.
"Houmpff" fait le bruit étouffé d'un objet massif laché sur le sol, quelques rires se font entendre, puis s'éteignent quand le son d'une flûte s'élève sous le ciel étoilé.

Un craquement sec et un feu est allumé dans une carapace de cococlaw, la lueur des flammes fait danser des ombres sur les visages des Trykers assis en cercle.
Les coloquintes d'ambroisie se passent de mains en mains et l'atmosphère se fait plus joyeuse.
Bientôt, la mélodie de cordes gentillement pincées se joint à l'air de flûte.

[ chanson ici ]

[Prince Agrippa]

"Ecoutez moi, gamins,
Ecoutez ce que l'on chante, seuls sur les routes, lorsque le chemin bifurque et qu'il faut se hâter à faire un choix !


Valael s'avança d'un pas, l'apparence de ce petit être chamailleur contrastait avec sa voix, claire, limpide et douce.


Ami, ami, réveille toi, comme le printemps prend le pas sur l'hiver,
Une fois la nuit passée, tes sens s'agitent à la lumière,
Laisse moi guider tes songes, quand tes yeux sont ouverts,
Le monde est beau, le monde est grand, écoute l'histoire des Trykers !

Tourne, ris,écoute ce qu'on te dit,
Ton peuple est grand, ton peuple est fier,
Car il exècre la guerre !

A l'aube fut l'ambroisie, boisson de tous, symbole perpétuel,
D'un peuple heureux, hélas, déjà l'homin était cruel,
Le feu fyros, précurseur du Goo, encourageait à l'exil,
Des voyageurs , trykers nous sommes, jamais très loin du péril !

Tourne, ris,écoute ce qu'on te dit,
Ton peuple est grand, ton peuple est fier,
Car il exècre la guerre !

Ici se joignent sombre destin et sombre nécessité: notre condamnation à l'errance,
Mais rusés, dévoués et aimés , contre seuls les matis, nous recherchons vengeance,
En tous temps , ces êtres frustrés, ont jalousé notre beauté , cause de leurs ignobles offenses,
A la recherche de notre paradis perdu, seuls ces perfides ne connaitrons notre clémence !

Tourne, ris,écoute ce qu'on te dit,
Ton peuple est grand, ton peuple est fier,
Mais les matis ont provoqué notre colère !