[Orcanie] Coeur-Radiant (Génèse de l'ordre-6)

 
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Prémière révélation

" Tout se passe comme prévu, Maître ", la voix du Baron de Sonnersee, habituellement si mielleuse et moqueuse n'évoquait que respect et peur.
" Je l'espère, stupide humain, les intérêts en jeu sont trop importants pour que je puisse risquer un échec ". L'être se tenait face au Baron, irradiant le mal et la corruption. Dans la tente, l'air était presque devenu palpable, un froid intense enveloppait les humains présents.
Découvrant des dents pointues de carnassier, la créature repris. " L'ombre et la lumière, l'ombre et la lumière. Nos prophètes en sont sur. Ici dans quelques jours la lumière doit choisir un nouveau champion. Et cela ne doit pas être… Entendez-vous, cela ne doit pas être. "
La voix profonde et terriblement macabre hypnotisait les témoins. En cœur, ils reprirent " Non Maître, il n'y aura pas de champion de la lumière...Naalh Sharr Daemon, Naalh Sharr Masterr, Naalh Shar Dominam, Liberis Naalh Sharr " La créature se redressa dominant ainsi ses sectateurs. L'aura maléfique qui l'entourait semblait encore se fortifier alors que le chant allait en s'amplifiant. Une mince pellicule de givre commençait à recouvrir tout ce qui était dans la pièce. Le grand feu central semblait ne plus produire de chaleur, ni même de lumière.
Quand les chants prirent fin, la créature n'était plus là, lentement les protagonistes de la cérémonie se levèrent pour quitter la tente et aller se mettre en place pour l'accomplissement de l'Ombre.


Seul un chariot abandonné et la présence de 2 loups, qui s'enfuirent à l'approche des humains, indiquaient encore clairement le lieu de l'embuscade.
Le sergent Korben s'approcha lentement des restes d'un Troll, son Troll. Il gisait à moitié dévoré un peu à l'écart des autres corps recouvert d'une fine couche de neige fraîche. Par respect pour cet adversaire qui l'avait défait, il le salua martialement avant de se pencher pour fouiller ses restes.
Pendant ce temps, la jeune moniale parcourait les lieux en marmonnant de vagues prières pour l'âme de ces guerriers. Elle savait qu'ils ne vénéraient pas les même dieux mais pensaient que ses prières enlèveraient un peu de l'horreur de la scène.
Louverius quant à lui, venait de sortir quelques ingrédients des fontes de son cheval, pour finalement s'approcher du chariot en incantant un sortilège. Une aura de chaleur fit fondre la neige révélant des corps atrocement mutilés et pour certains partiellement dévorés par les loups.
Lentement, ils entreprirent de fouiller les corps à la découverte d'indices sur l'identité précise de ces Midgard, mais également sur celles de leurs agresseurs. Ensuite, ils rassemblèrent les corps sur le chariot et Louverius lança une incantation de feu pour allumer le bûcher improvisé.
Sans se concerter, ils prirent quelques instants pour se recueillir, même les pires assassins ne méritaient pas le sort qu'ils avaient subi.
Korben repassaient dans sa tête les images des nombreuses batailles auxquelles il avait pris part, mais là cela dépassait de beaucoup ses souvenirs les plus noirs. D'après leurs premières constatations, ils semblaient que seuls quelques vikings aient péri lors de l'affrontement. Les autres avaient été exécutés alors qu'ils avaient les mains liées dans le dos et même pire. Mais le cours de ses pensées fut brusquement interrompu par ses sens aux aguets.
" Chut, plus un bruit, allez vous mettre à couvert " le sergent venait de s'exprimer assez brutalement comme le soldat qu'il était, se devait dans une situation dangereuse. Ses oreilles aguerries avaient perçu la respiration lourde de plusieurs chevaux. Et d'ailleurs la neige qui un moment avait couvert le martèlement des sabots ne le faisait plus qu'imparfaitement. Rapidement, il se mit à l'abri dans le fossé avec ses compagnons maudissant intérieurement sa faiblesse et son manque de bon sens lorsqu'il avait laissé allumé ce feu loin de toute civilisation amicale.


Le chevalier Briskhaven venait d'apercevoir un panache de fumée qui s'élevaient à quelques lieues. Il fit accélérer sa troupe, la source semblant venir de la direction que Koufir avait indiquée pour l'embuscade. Bien vite, le vent qui venait dans leur direction amena l'odeur de la chair brûlée ; une odeur qu'il ne pouvait ignorer de par son expérience militaire. Il se tourna vers le Père Greybeard et fit arrêter la Colonne, ce dernier s'était dressé sur ses étriers dans un effort vain pour distinguer la source de cette odeur ignoble par delà les collines.
" En position défensive, sur deux colonnes de chaque coté de la route ", lança Briskhaven. Et faisant signe à Koufir d'approcher, "Koufir prend le soldat Lirac " et contourne la colline par la gauche, place toi sur le bosquet au Sud, vous devriez bénéficier d'une vue dégagée pour utiliser vos arcs si le besoin s'en fait sentir…Je te laisse une minute d'avance. "
Koufir s'éloignait déjà suivit par Lirac, les hommes habitués aux ordres du chevalier, s'étaient mis en position et avait dégagé l'accès à leurs armes. Enfin Briskhaven et la colonne se mirent en route.


En arrivant sur les lieux, ils virent le bûcher improvisé sur lequel une douzaine de corps se consumaient, mais surtout ils virent 2 hommes et une femmes sortant d'un fossé proche. Les cavalier tirèrent leur armes pour rapidement se raviser en reconnaissant le Sergent Divineright.
" Korben,… mon ami,.. si vous saviez comme je suis content de vous retrouver en vie ", la voix du chevalier était chargée d'une émotion assez peu habituelle dans son chef. Déjà, Briskhaven était descendu de son destrier et étreignait virilement son compagnon d'armes.
Un instant surpris par les effusions du chevalier, le sergent Divineright sentit monter en lui un mélange de fierté et d'amitié contenue envers le chevalier Briskhaven.
" Chevalier Briskhaven, j'ai un moment craint de ne pas vous revoir en vie ", le deux hommes avait repris une attitude plus militaire et s'était écarté l'un de l'autre. Le père Greybeard s'était également rapproché du sergent.
" Nous sommes tous content de vous revoir en vie Korben " et le prêtre de se tourner vers le mage et la moniale, " Mais je vois que vous n'étiez pas seul… "
" Oh oui je suis désolé, je vous présente Dame Nemea de l'ordre des moniales d'Albion et voici… "
Le mage interrompit d'un geste Korben " Louverius, mage enquêteur au service d'Avalon, pour vous servir."
Le regard du chevalier passait de l'un à l'autre des compagnons, la joie de ces retrouvailles obscurcissait quelque peu ses facultés de penser.
Mais le chef reprit rapidement le dessus. " Je suis content de vous retrouver Sergent, et surtout de voir que vous avez survécu à cet effroyable massacre avec le Chevalier Pierre de Beaumont. Je suis également content que vous ayez rencontré des compagnons dignes de confiance qui ont pu vous aider . "
Le chevalier se dirigea vers les flammes. " Mais je suis triste que vous ayez détruit les corps de ces pourceaux, ils ne méritent pas le bois qui alimente ce bûcher " Et le chevalier de cracher, sa haine et son impuissance dans la perte de ses hommes obscurcissant un instant son regard.
" Chevalier, si vous permettez " dit Louverius " Je voudrais vous expliquez quelques petites choses ".
Conrad se tourna vers le mage " Il est vrai que j'aimerai entendre quelques explications sur votre présence si loin de vos douillettes académies "
" Je ne parlais pas d'expliquer ma présence, bien que je le ferais ensuite, avec plaisir, si vous le désirez, mais de préciser quelques informations sur l'état des cadavres avant votre venue ", le mage pensait intérieurement que ces soldats est décidément tous les mêmes.
" Un instant et je vous écoute, Thaumaturge " dit le chevalier. " Cavaliers… Pieds à Terre, restez en alerte, et ne vous regroupez pas tous au même endroit "
Lentement le groupe s'était approché d'un vieil arbre, duquel pendaient encore 3 cordes. Louverius se mit dos au tronc et proposa que le sergent Divineright commence par le récit de ce qu'il avait vu et vécu, ensuite le mage en repris le cours, régulièrement il redonnait la parole à Nemea ou à Divineright pour qu'il complète ou confirme ses propos. De leur côté le Chevalier Briskhaven et le père Greybeard écoutait le récit, réfrénant leur envie de poser des questions, les réservant pour la fin.
" Voilà, nos conclusions sont assez simples. Les victimes ont été torturées et traitées au delà de tous les préceptes d'humanités et de charités. Jusqu'au cœur de plusieurs Viking qui fut enlevé de leur poitrine, et ceci alors que la vie ne les avait pas encore quitté. "
" Bon dieu, je savais Sonnersee ne pas être un enfant de cœur, mais là, il dépasse les bornes ". Le père Greybeard tripotait maintenant sa masse et son symbole saint hésitant entre la prière et une absolution d'un genre assez violent. " Qui sait, ce dont sont capables de telles brutes, Chevalier . Qui sait si à l'heure actuelle, il n'a pas profité de votre absence pour attaquer le château du Conte de Harkt. Je redoute les pillages, viols et autres atrocités que ces hommes ont pu faire en votre absence… "
" Du calme Père Robert, il nous faut rester tête froide. N'est-ce pas vous qui m'enjoigniez il y a quelques heures de me calmer et de ne pas prendre de décisions par trop précipitées " Si les paroles du chevalier semblaient émaner d'un homme calme, la main crispée sur la garde de son épée contrastait grandement avec le ton de sa voix.
" Il semble que nous devions tirer plus d'une chose au clair dès notre retour au château. A commencer sur les circonstances de la libération de Pierre, il se pourrait que nous ayons là, une explication un peu plus consistante à la haine que lui inspire Sonnersee. Je ne m'explique pas encore le brusque revirement qui a suivi, et je crains qu'il ne cache des choses assez graves. Pierre est si impulsifs qu'il… Mais ceci n'est pas le plus important, en effet, nous nous écartons de notre devoir "
Le chevalier se redressa . " Notre devoir est de protéger les citoyens d'Albion, et bien qu'atroces et presque inhumain, ces crimes frappent nos ennemis. Ainsi, bien que je m'empresserai de lui en faire reproche, nous ne pouvons blâmer totalement l'attitude du Baron de Sonnersee. Il a vengé, bien que ce soit d'une façon que je réprouve, la mort de nos compagnons qui sont tombés dans l'embuscade viking. Nous ne savons toujours pas d'où venait ces vikings ni même quels étaient leurs intentions exactes et ceci doit être notre priorité en tant que défenseur d'Albion. "
Briskhaven laissa quelques secondes se passer avant de reprendre. " Pour commencer, je suis parfaitement conscient qu'un risque existe dans le chef du baron de Sonnersee et de ses hommes, nous allons donc nous mettre immédiatement sur la route du retour. Ensuite durant le voyage, j'aimerai que notre ami Louverius m'explique exactement sa mission et qu'il précise un peu plus ce que les devins ont vu. "

Il se retourna. " Soldat,… en selle et en formation de marche. Tambour, rappelez les éclaireurs "
Le groupe regagna les chevaux et se mit rapidement en selle pour le retour. Louverius s'approcha du chevalier et lui répéta encore une fois les raisons de sa présences.
" Nos devins ont eu une vision, dans celle-ci cette région se trouvait au centre d'un possible bouleversement de l'ordre établi. Je fus envoyé en mission par mes pères de l'académie d'Avalon, pour enquêter sur les possibles signes de catastrophe présents. Les visions se révèlent parfois très différentes de la réalités, il nous faut donc avoir quelques confirmations avant que nous alertions notre roi. Il ne sert à rien de crier au feu pour quelques petites flammes "
" Quelques flammes dans du bois sec et voilà l'incendie, pris à temps les pompiers le maîtrisent, trop tard et c'est la catastrophe, de plus je trouve que vous restez bien vague sur cette vision, je suis sur que vous avez plus de renseignements " Le regard du Chevalier cherchait celui du mage qui se faisait fuyant.
" Eh bien, je vous l'ai dit, je ne tiens pas à affirmer des choses sans avoir des confirmations plus précises… "
" Louverius, ne pensez-vous pas que la mort de mes hommes et celles de ces vikings combinées à une situation difficile à nos frontières ne sont pas autant d'argument pour que vous cessiez vos petites cachotteries. Je dois reconnaître qu'Avalon a aidé la couronne à de maintes reprises, mais ma patience est à bout, depuis quelques jours je vis des événements dont je ne suis qu'un acteur impuissant, alors maintenant vous allez immédiatement me fournir les informations que vous gardez pour vous. "
La rage contenue des paroles de Briskhaven et le regard glacial qu'il offrait au mage eurent l'effet désiré .
" Chevalier, je voudrais au moins que vous teniez compte du fait que nombre des prédictions de nos devins n'ont jamais eu l'ampleur que leurs paroles semblaient laisser entr'apercevoir ; mais puisque vous semblez y tenir. " Le mage reprit une profonde inspiration. " Nos devins parlent de l'avènement d'un être de lumière qui par sa naissance pourrait provoquer la chute de notre royaume. Là, où la prédiction devient contradictoire, c'est que ce même être, serait également à la source de la destruction du mal . Les deux prédictions ne font qu'une selon moi, et je pense que nous sommes face à une bifurcation dans la destinée de notre monde. Les événements futurs, peut-être même passés, feront que nous choisirons une voie plutôt qu'une autre. Bien sur, comme je vous le disais, il pourrait ici s'agir tout simplement du destin d'une personne, d'un village ou même d'un lieu, rien n'est moins sur. L'interprétation donnée est souvent sujette à caution et dépend aussi de la perception déformée que les devins ont du futur "


Le visage de Briskhaven ne laissait trahir aucune émotion, il pensait qu'il ne pouvait en être autrement, c'est comme si tout ce qui s'était passé depuis plusieurs jours eu été dans l'ordre des choses. Il sentait confusément que les paroles du mage n'était pour lui qu'une confirmation de ce qu'il savait depuis longtemps. Quelque part, enfuit au plus profond de lui même, des souvenirs depuis longtemps oubliés refaisaient surface. Sa jeunesse dans l'abbaye de Amersbury, l'absence de ses parents qu'il n'avait jamais connu, ses jeux avec des amis dont les visages restaient flous. Et surtout l'anniversaire de ses 15 ans, quand le Père supérieur de l'abbaye lui avait annoncé que le clergé avait décidé qu'il était temps pour lui de prononcer ses vœux. Cette nuit-là, il n'avait pu se résoudre à céder au sommeil réparateur, et tôt le matin, il s'était enfui, bien décidé à ne pas devenir comme ces gentils moines qu'il avait côtoyé dans sa jeunesse, sachant que la vie ne pouvait se limiter aux 4 murs d'une abbaye et qu'il y avait bien d'autres choses à vivre que de simplement se perdre dans la contemplation et la prière. En quelques sorte son destin était déjà tracé, enfin, c'est ce qu'il cru durant quelques heures, dans l'après-midi, les moines le retrouvèrent. Amené sur le champs auprès du père supérieur, il s'attendait déjà à subir une punition des plus rigoureuse ; mais le prêtre le surpris, il lui demanda d'abord de s'asseoir et ensuite s'il avait faim. Il lui fit servir ainsi un verre de lait chaud et une tranche de pain beurrée. Jamais Conrad n'avait songé que l'entrevue se passerait ainsi, c'est pourquoi s'enhardissant à la fin de son repas, il osa apostropher le père supérieur. " Père, je croyais que vous m'auriez punis pour m'être enfuit ou tout au moins que vous m'auriez adressé de lourdes réprimandes, et me voilà en train de manger à vos côtés, sans que vous m'ayez fait le moindre reproche. Je ne comprends pas ? " Le moine avait longuement regardé Conrad, une main posée sur son épaule. " Le destin d'un homme est en ses mains et celles de dieux, pas dans celles des autres. Je savais que vous n'accepteriez pas la vie recluse que nous menons dans un monastère. Depuis le premier jour où vous êtes arrivé à l'abbaye, j'ai vu en vous une destinée qui vous porterait auprès des grands de ce royaume. Dès demain, vous rejoindrez la Retraite d'Adribard, où vous commencerez votre éducation comme paladin. " Le moine avait touché juste, Conrad avait toujours admirés ces hommes d'armes qui défendait avec ferveur Albion. " Ne soyez pas trop joyeux, Conrad, le destin vous a concocté une vie au service d'Albion, cela est certain,… mais un jour vous devrez faire des choix qui pourrait briser votre vie. Ce jour-là Conrad, vous devrez vous montrer digne de votre éducation ". Le moine s'était levé et s'éloignait vers sa chambre. Conrad s'en voulait de s'être enfui face à son devoir, le matin même et pourtant il ne pouvait s'empêcher de penser que cela faisait partie du destin d'on avait parlé le moine. " Père, je voudrais vous remercier… ". Le moine se retourna une dernière fois " Ne me remerciez pas Conrad, un jour vous nous maudirez tout les deux, vous de n'avoir accepté la prêtrise et moi de vous avoir confié à Adribard…. Oh, une dernière chose, vous partez aux vêpres " Le père sourit " Et vous ne serez pas seul… " Il quitta son bureau laissant Conrad seul. Le lendemain, un jeune prêtre un peu enveloppé, à la mine joviale l'attendait dans le chariot " Bonjour Conrad, je suis le frère Robert Greybeard. Je viens de terminer ma prêtrise et j'ai reçu la charge d'assister le prêtre du seigneur Adribard ". Conrad ne put s'empêcher d'avoir immédiatement de la sympathie pour ce jeune clerc. " Mon nom est Conrad Briskhaven, et je veux devenir Paladin ", ces paroles étaient sorties presque machinalement de la bouche du jeune homme. " Oh, brillante carrière que voilà, jeune écuyer, j'espère que vous ferez honneur à votre nom, et que vous deviendrez l'un des protecteurs les pus réputés de notre royaume ".
Ce jour-là, Conrad et Robert ignorait encore qu'ils ne se quitteraient plus durant les 15 années qui suivirent. Robert devenant le chanoine du Chevalier Briskhaven mais aussi son ami.
Quinze ans plus tard, sans qu'il sache pourquoi, Conrad sentait que son destin était en train de s'accomplir et que la souffrance subie sous les ordres du seigneur Adribard dans sa dure éducation de paladin, n'était pas celle prédite par le Père de l'abbaye de Amersbury. Par contre, les événements qu'il vivait depuis quelques jours était peut-être ceux décrit par le prêtre.


" Eclaireur au rapport, Chevalier ", le retour de Koufir venait d'interrompre sa rêverie, il vit alors que Louverius l'observait d'un regard curieux et perçant. Le terrain avait bien changé, il avait couvert au moins 10 lieues, pas étonnant que le mage s'interroge…
" Ah Koufir, il faut nous hâter, vous allez partir en éclaireur, et vérifier que nous ne craignons rien. En cas de danger, utiliser votre corne… Restez à au moins une lieue de la colonne "
" Bien Chevalier, j'y vais de ce pas " l'éclaireur éperonna son cheval et partit au galop vers l'avant de la colonne.

Le père Greybeard approcha son cheval. " Tu m'as l'air pensif. Quelques choses de graves… "
" Non, je méditais sur les paroles de notre ami Louverius, et cela m'a amené à repenser à notre enfance. "
" Moi aussi, je n'ai pu m'empêcher de penser à notre jeunesse et.. " Le père sembla réfléchir avant de continuer. " Pourquoi n'as-tu pas interrogé Koufir, sur l'embuscade, il était l'un des prisonniers avec Pierre, non ? "
Les pensées du clerc ne correspondaient pas à ses paroles, Conrad le connaissait trop bien. Il devrait lui en reparler mais pas pour l'instant. " Juste, je n'y ai pas pensé, il est trop tard maintenant, nous l'interrogerons dès notre arrivée au château "
" Bien, Chevalier " Le père avait repris ses distances, un instant estompées dans le souvenir de leur jeunesse


Après s'être éloigné au Galop, l'éclaireur s'arrêta pour observer la colonne de cavalier le long de la route. Appuyé à sa selle, en extension sur ses étriers, il distinguait clairement le Chevalier qui s'entretenait avec le prêtre.
Des bruits de pas étouffés, derrière lui, tirèrent un sourire à Koufir. Des fourrés, 4 formes venaient de surgir, lentement elles s'approchèrent de l'éclaireur jusqu'à l'encercler. Du corps bestial de loups noir sur lequel une tète humanoïde à l'aspect démoniaque se greffait, suintait un liquide noir et malsain. Les créatures poussaient de petits cris gutturaux ressemblant à un langage maléfique.
Contre toute attente Koufir ne fit aucun mouvement, ne tentant même pas de se retourner. Seules ses lèvres s'entrouvrirent " Liberis Naalh Sharr " ces paroles l'éclaireur les avait prononcés en se délectant de chaque syllabe. " Bientôt Chevalier Briskhaven, Naalh Sharr Dominam… "
Koufir se retourna et repartit au galop vers le château du conte de Harkt suivit par 4 ombres à la silhouette trapue



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