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Il Ă©tait une fois...

Par Eléa Bluesky le 6/11/2002 à 9:53:36 (#2493165)

Il y a de cela longtemps, un homme ordinaire. LÂ’haruspice Ă©tait un rĂŞve lointain pour cet homme pragmatique.

« - Hey Vesrit, arrête de rêvasser »
« - oui, oui » répondit-il vivement, se remettant à la tâche.

Celle-ci consistait à nettoyer le domaine se Silversky des envahissants arbres démoniaques. Ils travaillaient par groupe de 4 ou 5 personnes, exterminant systématiquement les arbres, une dernière personne était chargée de ramasser les… restes si on peut les appeler ainsi. C’était là l’ingrate tâche de Vesrit.
Il était le souffre douleur de son équipe, souvent insulté, parfois malmené, mais il gagnait suffisamment pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille restée sur Arakas, mais pas assez pour se permettre de rentrer leur rendre visite.

Souvent le soir, par nostalgie, sculptait il des figurines qu’il s’imaginait offrir à l’aîné ou à la cadette, des objets plus décoratifs pour sa tendre épouse qu’il peignait ensuite avec le plus grand soin.
Un jour où il se promenait sur la plage pour chercher de quoi faire du pourpre, une idée folle germa dans son esprit. Construire un bateau, voguer jusqu’à LightHaven où il prendrait enfin sa femme et ses enfants dans ses bras. Une larme perla sur sa joue, quel rêve insensé, mais que ne risquerait-il pas pour revoir sa famille…



à suivre si l'idée vous plaît
Libre adaptation des "aventuriers de la mer" de Robin HOBB (que je vous conseille vivement par ailleurs)

Par Yganor Wallace MIP le 6/11/2002 Ă  9:56:50 (#2493180)

L'idée me plait, donc je vote pour la suite ! :)

Provient du message de Eléa Bluesky

« - ... se remettant à la tâche.

Celle-ci consistait à nettoyer le domaine se Silversky des envahissants arbres démoniaques.


Par contre fis attention Ă  tes phrases, elles ne veulent pas toutes dire grand chose, tu ne peux citer dans une autre phrase ce dont tu t'es servis au discours direct, ca ne se fait pas :) , dans un pouem c'est normal, mais dans un texte c'est bizzare :p

Yga - bon ouki, chuis pas prof, pas taperrrr :p - nor

Par Eléa Bluesky le 6/11/2002 à 11:32:33 (#2493750)

Il passa la semaine suivante à dessiner et construire une maquette du voilier. Il plaça la maquette au bord de la plage, dans un carré délimité par un filet. Ainsi il aurait une idée de la stabilité de celui-ci. Il revint voir chaque jour le petit voilier. Celui-ci n’échouait pas mais sa coque semblait rongée par divers mollusques. Il changea de bois : frêne, orme, noyer blanc, chêne, cèdre, tout y passa. Aucune coque ne tint plus de 5 jours.

« - Il faut que je trouve une solution, il le faut… » se répétait-il sans cesse.
« - Une solution pour quoi, ptite tête ? » lui lança l’un de ses équipier
« - Rien d’important, un coquillage ronge la cage en bois que j’utilise pour attraper les homards » mentit-il.
C’est l’un des mensonges les moins crédible que j’aie jamais inventé, se morigéna t-il, jamais ça ne passera…

Rire gras
« - En plus de ne pas avoir de muscles, t’as la tête remplie de fromage mou ! Des homards…mouarf, quelle idée. Aller au boulot ! »
Sur ce, Vesrit reçu une bûche de d’arbre démoniaque dans l’estomac. Il en eu le souffle coupé et des étoiles se mirent à danser devant lui.
« - Quelle mauviette ! »
Rires sonores de plus en plus lointainsÂ…


(J'espère que ça va mieux. Je fais des efforts mais j'ai vraiment aucun don pour l'écriture :sanglote: . Merci pour tes conseils en tout cas Yga)

Par Orion Legend le 6/11/2002 Ă  12:44:13 (#2494353)

:lit: sympa comme ecrit :)
continu comme ca cest un bon debut ;)

Par Eléa Bluesky le 6/11/2002 à 14:01:29 (#2495210)

La bûche dans les bras, Vesrit se demanda quel animal serait assez fou pour faire son déjeuner de bois démoniaque.
« - La voilà la solution ! »
Le soir venu, il ramena une pile de bois d’arbre démoniaque chez lui. Il entailla le bois avec appréhension. Il ressenti alors une vague de douleur et de colère puis, au lieu de la maquette de voilier, il se retrouva face à un visage taillé dans le bois.

« - Que… »
« - Que veux tu de moi ? » lui demanda le visage de bois
« - Mais comment ? Tu parles ? »
« - Je peux bouger, alors je dois bien pouvoir parler non ? Tu n’as pas répondu à ma question, sculpteur de bois, que veux tu de moi ? »
« - Je voulais utiliser ton bois pour en faire un navire et voir ma famille. Mais je ne pensais pas que… que…que tu pouvais parler »
« - Cela ne durera pas, je me meurs. Toi et tes amis m’avez tué cette après midi même, tu ne t’en souviens plus ? » Sourire ironique
« - Ce ne sont pas des amis, nous travaillons ensemble, c’est tout » Vesrit détourna la tête de dégoût
« - Ne t’énerve pas, reprit le bois, je te propose un pacte qui nous arrangera tous le deux »

Par Iwakura Shin OS le 6/11/2002 Ă  14:09:21 (#2495297)

Allez continue mon Elea :)

Par Drazhar Ul'Gar le 6/11/2002 Ă  14:39:46 (#2495647)

Voici un personnage attachant.Tres bien Ă©crit.

Par un vieux scribe le 6/11/2002 Ă  15:43:17 (#2496253)

:lit:

Par Eléa Bluesky le 6/11/2002 à 16:57:30 (#2497010)

« - Un pacte ? » regard méfiant
Je ne dois pas oublier qu’il s’agissait d’un arbre démoniaque, son offre aura peut être l’air alléchante mais n’en sera pas moins dangereuse. Que vais-je y perdre, mon âme ?


« - Oui, un pacte assez simple en fait. Il te permettra de voyager sans danger, puisqu’en tant que bois sorcier, je contribuerai à guider le navire. Tu pourras même devenir un marchand respectable…et riche »
Vesrit eu un mouvement de recul devant le clin d’œil de cet étrange visage de bois. Il se mit à l’étudier plus attentivement. Aucun doute, c’était bien lui qui avait sculpté le visage. Il y reconnu même quelques uns de ses propres traits. Les yeux par contre, étaient d’une intensité sans commune mesure. Ils avaient un caractère et une volonté propre.

« - Et toi ? Qu’y gagneras-tu ? »
« - Ma vie voyons, comme je te l’ai déjà dit, je me meurs. Mais il suffirait que tu me donnes un peu de ton sang… son regard se fit envieux, et je survivrai. »
« - Il faudra que j’y réfléchisse, et puis… que veux tu dire par un peu de sang ? »
« - Tu te sentiras peut être un peu fatigué mais je ne te tuerai pas, pour une raison très simple en fait... »
« - Laquelle ? »
« - J’aurai régulièrement besoin de ton sang » regard avide

Celui de tes descendants aussi, se dit la figurine de bois sorcier, mais ce n’était pas le moment de lui dévoiler ce petit détail…

Par Paikan Astrae le 6/11/2002 Ă  17:07:31 (#2497143)

(Très bien, très très bien, le mariage des deux univers se fait à la perfection, c'est vraiment une excellente idée mon Eléa. Tu veux que je continue un peu ou bien au contraire préfères-tu mener seule l'histoire ?)

Par Le Pacifiste le 6/11/2002 Ă  17:18:22 (#2497293)

:lit: :amour: C'est très bien écrit je t'assure Elea !
Continue, ca me passionne moi :)
Allez silence dans la salle, laissez conter la conteuse :ange:

Par Paikan Astrae le 6/11/2002 Ă  21:54:52 (#2500070)

(C'est avec l'autorisation d'Eléa et après nous etre mis d'accord sur les grandes lignes de l'histoire que je me permet de reprendre le flambeau. On alternera ensuite. Paci, c'est très gentil de demander du respect par le silence pour Eléa, mais au contraire rien ne lui fera plus plaisir que des mots d'encouragement)

Ca ne plaisait pas Ă  Vesrit, mais alors pas du tout. Il voulait refuser, mais les arguments lui manquaitÂ…

« - J’ai besoin d’y réfléchir »
« - Je comprends, mais nous n’avons pas le temps. Demain, je ne pourrai déjà plus parler. Contre ma vie, je suis prêt à t’aider jusqu’au restant de tes jours. Que veux-tu de plus ?
Non seulement, tu ne seras plus séparé de ta famille que pour de courtes périodes, mais en plus elle vivra dans le confort. Que dis-je ? Dans le luxe et l’opulence. Je t’indiquerai l’endroit où les perles sont les plus belles, au lieu de subir des humiliations, les gens se prosterneront d’eux même à tes pieds. Une occasion pareille ne se représentera pas. Je te propose, non seulement le moyen de voir ta famille mais aussi d’améliorer sa qualité de vie, chose que tu ne pourras leur offrir en restant là… »

A chaque argument faisait écho dans le cœur de Vesrit un désir enfoui… il est vrai que je me démène ici, que je risque ma vie au milieu d’une forêt où des monstres peuvent apparaître n’importe où et n’importe quand, que je subis les pires traitements de autres hommes, et surtout je veux revoir Anla et les enfants.
« - Je veux d’abord que tu m’expliques les termes du contrat »

le visage de bois se réjouit alors, car il avait capté l’attention de l’homme. L’idée de donner son sang ne le répugne pas complètement, se dit-il. Il semble néanmoins plus attaché à sa famille qu’à la richesse, il faudra que je tienne compte de ce facteur.
« - Voici ce que tu devras faire sculpteur : la quille, l’étrave et la figure de proue de ton navire devront être faites à partir de mon bois. Ainsi, je pourrai sentir les courants et attaquer au mieux les eaux. Je t’aiderai dans la navigation, jamais tu ne t’échoueras même quand les hommes n’y voient pas à travers le brouillard, même quand les orages rendraient un autre bateau incontrôlable, nous serons toujours plus rapide que le plus rapide des pirates. En contrepartie, a chaque date anniversaire de ma mort, tu verseras le cinquième de ton sang sur la figure de proue. En ce qui concerne cette petite formalité, si tu pouvais t’en acquitter tout de suite… »
Vesrit, un instant affolé par le sourire gourmand sur le visage, chercha immédiatement tout argument contre ce plan insensé.
« - Une quille ? Une telle pièce nécessite un tronc entier ! Tu es débité en morceaux je te signale ! »

La figurine prit alors un air malicieux.

Par Le Pacifiste le 6/11/2002 Ă  22:05:57 (#2500145)

*lit avec avidité* *remarque après son écoute attentive le changement de conteur* *ce n'est pas grave, toujours aussi bien narré et intéressant* *tend l'oreille et attend la reprise du conteur*

(Bravo Paikan et Elea ;) )

Par Eléa Bluesky le 7/11/2002 à 10:14:59 (#2502542)

« - Facile mon ami, tu continues à faire ce que tu as fait toute ta vie : tuer les vilains arbres démoniaques. Sourire cruel. Au lieu de le débiter en petit bois, tu les gardes entiers. Ainsi nous aurons de quoi construire ton joli bateau… Evidemment il faudra attendre qu'ils perdent leur âme, sinon je ne pourrai pas prendre possession du bois...»

Devant l’air réprobateur de Vesrit
« - Ne te mets pas dans de pareils états, ils sont destinés à mourir de tout façon n’est-ce pas ? Alors autant qu’ils servent à quelque chose. Si tu veux, je leur expliquerai que leur mort ne sera pas veine et je leur donnerai les derniers sacrements. »
« - Ne te moques pas de moi. Je trouve juste que ta moralité laisse quelque peu à désirer… »
« - La fin justifie les moyens, d’ailleurs…la voix se fit plus faible…si tu ne t’acquittes pas de ta promesse…tous ces plans seront vain…approches ton poignet de mon visage »

Qu’est-ce qui pouvait bien clocher ? Il ne pouvait pas tout prévoir. Le visage de bois avait tout fait pour le rassurer et il n’arrivait plus à trouver de faille. Il approcha donc son poignet du visage de bois. Celle-ci le mordit violemment. Il retint un cri, crispant les mâchoires.
Des paroles semblèrent résonner dans son esprit embrumé :
« Le sang, la vie…ton sang, ma vie…par ce pacte, promesse sera tenue »
Je vais pourvoir vivre finalement, peut ĂŞtre mĂŞmeÂ… le bois frissonna pendant quÂ’il se gorgeait de sa nouvelle vie.

Par Paikan Astrae le 7/11/2002 Ă  12:41:26 (#2503458)

« - Tu as encore laissé passer ta chance, on dirait !
- Tais toi ! Silence ! Tu veux te faire repérer c'est ça ?
- Ben v'la qu'il marmonne tout seul ! T'as attrapé la fièvre tete de gobelin ? C'va etre encore plus dur de porter un arbre, vec tes ficelles à la place des bras ! »

Rires gras de ses équipiers. Vesrit savait bien que leur demander de garder un tronc entier avait été sans espoir, mais meme maintenant il ne voyait pas d'autres solutions. Le problème, c'est qu'il ne pouvait venir à bout d'un arbre seul, ni meme seulement sortir de l'enceinte de la capitale sans escorte. L'air sombre, il chargea comme il put les morceaux du dernier arbre abattu, et du courir derrière la charette pour qu'on ne l'abandonne pas sur le chemin du retour.

Plus tard, alors que ses compagnons se disputaient les rares feuilles encore vertes, un frisson d'effroi le parcouru. Confusément, il sentit que cela venait du visage de bois qu'il s'était attaché au poignet, tourné vers l'intérieur pour rester caché.


« Voila la solution sculpteur, suis ce groupe la bas ! »

Répugnant, mais logique. Pensant à détacher un cheval de l'attelage, il s'éclipsa en douce et suivit le petit groupe de sombres aventuriers, ces etres puissants, riches, hautains et complètement détachés des réalités de ce monde. Comme prévu, ils laissèrent derrière eux un sillage de cadavres massacrés, carbonisés, écrasés, mais néanmoins proprement délestés de toutes possessions. Vesrit n'eut que peu de difficulté à trouver un tronc suffisemment grand et bien conservé, malgré les trous laissés par quelques flèches. Rapidement, il y attela son cheval et le fit trainer jusqu'à la cote. La, il le cacha derrière quelque rochers, et ramena rapidement le cheval en espérant que son absence n'avait pas été remarquée. Il n'y avait plus qu'à attendre que le tronc perde son ame, et ensuite entretenir sa vie, par son sang à lui et l'esprit de la figurine.

Par Iwakura Shin OS le 7/11/2002 Ă  16:39:19 (#2505690)

:lit:

Par Eléa Bluesky le 8/11/2002 à 9:58:13 (#2510921)

Travaillant de jour comme de nuit, des cernes apparaissaient sous les yeux de Vesrit.

Quelques jours auparavant, il avait montré au maître de chantier les plans d’un petit navire marchand. Prétextant construire une maquette à l’échelle pour son fils aîné Reid, Vesrit lui demandait son avis. Ravi de pouvoir étaler ses connaissances, le maître de chantier lui tint un long discours sur l’art et la manière de bien construire un navire.
Une fois de retour chez lui, Vesrit et le bois sorcier examinèrent les plans.


« - Demain, tu prendras ta solde. Prétextes quelques indispositions si on te pose des questions. Tu m’attacheras sur le tronc de l’arbre et tu le traîneras jusqu’à la plage. Je prendrai possession du corps pendant ce temps. Comme nous connaissons tous les deux les plans, ce sera rapide. Je plierais le bois de façon à te faciliter la tâche. Nous ferons de même pour l’étrave et la figure de proue… »
« - J’utiliserai ma solde pour acheter de quoi faire la voile, il nous faudra aussi des vivres et un équipage…Je peux peut être proposer l’aller/retour aux habitants de SilverSky qui veulent revoir des proches, en échange, ils contribueront à la bonne marche du navire suivant leur possibilité… »
« - C’est faisable mais il te faudra au moins quelques marins expérimentés… »

La quille, l’étrave, la coque…ce qui aurait dû être construit en quelques mois par toute une équipe, le fût en quelques jours par un sculpteur amateur.
Il ne restait plus que la figure de proue. Vesrit imaginait déjà une sirène au regard langoureux, les cheveux blonds flottant de part à d’autre de la coque, souriant à l’espoir de revoir sa famille. Son espoir… Voilà, il appellerait le navire Espoir.
Il commença à tailler le bois, à un rythme quasi hypnotique, les copeaux s’éparpillaient formant un tourbillon autour de lui mais il ne voyait rien…
Quand il eut fini

Par Paikan Astrae le 8/11/2002 Ă  13:22:17 (#2512452)

Il voulut contempler son oeuvre. Mais il était épuisé, sa vision se brouillait, il n'arrivait même pas à voir correctement. Il fit un pas en arrière, mais tout était trop flou. Alors il s'avança vers la figure de proue plantée dans le sable. Avait-il bien réussi les yeux ? Le regard est quelque chose de difficile à rendre en sculpture, avait-il réussi dans son état de transe ? Une goutte de sueur passa devant son regard, et Vesrit, le souffle court, était de plus en plus mal à l'aise. Quelque chose clochait, pourquoi n'arrivait-il pas à voir son travail ? C'était comme si sa volonté propre s'y opposait...

« - Etrange, murmura-t-il, là, tes yeux sont là, mais ce sont des paupières, tu as les yeux fermés, pourquoi ça ? »

D'une main tremblante, il approcha le visage, mais le contact du bois le répugna soudain.

« - Peu importe belle sirène, après tout on n'aura pas trop l'occasion de te toucher »

En se frottant les doigts, il réalisa que le contact était encore plus rêche que d'habitude, plus irritant encore que le bois mort et non sculpté. Autant pour le rendu d'une peau douce de sirène. Puis son regard commençait à s'accoutumer. Plissant les yeux, il commentait en chuchotant...

« Tiens ? Des oreilles pointues ? Quelle idée, j'aurai recréé le visage d'une elfe mythique ? Elles sont un peu trop hautes, ces oreilles, n'empêchent, à moins que ce ne soit parce que ta chevelure part loin vers l'arrière... et ta bouche ? Elle est trop grande voyons ! Ha mais non, c'est parce qu'elle ouverte, bien grande. C'est pour ça que tu fermes les yeux ? Pour mieux crier ? Et ben dis-donc, tu en as de sacrées d... ents... »

Par Drazhar Ul'Gar le 8/11/2002 Ă  20:52:53 (#2516120)

Vraiment particulier et interressant.

Par Le Pacifiste le 8/11/2002 Ă  23:11:32 (#2516950)

:lit::amour:
C'est vraiment génial cette histoire. Vivement la suite :)

Paci *fan*

Par Paikan Astrae le 10/11/2002 Ă  13:58:05 (#2524346)

Sa voix mourut. Tétanisé, Vesrit voulait tellement fuir, reculer, s'éloigner qu'il en oubliait comment faire. Un voile se déchira dans son esprit, et il se retrouva face au visage le plus laid qu'il lui ait été donné de contempler, absolument inhumain.
La tête de la créature tirait vers l'avant, vers le haut, vers Vesrit, hurlant silencieusement sa rage et sa haine. Elle avait les bras tendu vers l'arrière, mais les avant-bras disparaissaient dans le bois, comme enfermés, mais avec une continuité horrible qui empêchaient de distinguer la chair de la coque à venir. Il en était de même pour les ailes, tellement hautes perchées dans le dos de l'être et atrophiées que Vesrit les avaient prises pour une chevelure, des ailes non pas adoucies par le plumage des séraphins ou même des néphilims, mais bien des ailes de chauve-souris, des ailes de démon. Seul le torse surgissait du bois par ailleurs, un torse puissant, révélant une musculature impressionnante. Puis il disparaissait dans le bois, comme les bras, au niveau de l'estomac, qui se situaient plus bas dans le sable que les pieds même de Vesrit.

La créature représentée entière aurait approché les trois mètres. La teinte marron du bois s'était d'elle même légèrement modifiée pour correspondre au marron du monstre. Vesrit parvint enfin à reculer d'un pas, et tomba immédiatement à la renverse sur le sable. Il fut presque surpris que le visage ne le poursuive pas. Mais il continuait à hurler vers l'avant, fixe. Libéré, Vesrit bredouilla.


« - Mais ? ... Mais ? ... Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur ? »

Il se sentit emplit d'un dégoût immense en réalisant qu'il avait sculpté ça lui même. Et son estomac fit un nœud douloureux quand le visage de la figure prit la parole, d'une voie douce et suave.

« - Une horreur ? Oui, c'est bien ce que ça représente, vous appelez ça une railleuse d'ailleurs. Mais franchement sculpteur, je suis épaté, cette figure de proue est l'expression d'un pur génie ! »



Plus tard, déprimé, Vesrit jeta au loin le flacon d'encre blanche brillante qui devait symboliser son espoir, et c'est d'un rouge grenat qu'il écrivit sur la coque, méthodiquement, LA RAILLEUSE.

Par Drazhar Ul'Gar le 10/11/2002 Ă  14:19:08 (#2524479)

Toujours si bien Ă©crit et interressant.

Par Le Pacifiste le 10/11/2002 Ă  17:28:31 (#2525862)

Oui, je l'ose et je le dis. Je remonte ce si beau post :D
Ceci dit. Toujours bien Ă©crit PaĂŻkan :)

Par Eléa Bluesky le 11/11/2002 à 6:12:43 (#2531936)

Les copeaux de bois issus de la figure de proue de La Railleuse, se dispersèrent au gré du vent. Certains furent pris dans les branchages des arbres démoniaques.

« - Le Doyen, amènes moi au Doyen...»

Le bois appelle le bois
Je requiert audience auprès de toi
Greayleaf, Doyen des arbres démoniaques,
au feuillage grisonnant
J'ai survécu grâce à l'antique Pacte
Liant ma vie Ă  son sang
De mes intentions je viens t'informer,
Pour que ton aide puisse m'être apportée.

S'ensuit un étrange murmure dans les feuillages, le Doyen des arbres démoniaques tressaillit. S'il avait pu sourire, il l'aurait probablement fait.

Pendant ce temps, quelque part Ă  SilverSky, un cri.

« - Hey chenapan, rend moi ma bourse ! »
Un enfant d'une dizaine d'années s'engouffrait dans d'étroites ruelles, suivi de près par un homme d'age mur, trapu, la peau tannée par les sels marins. La dernière ruelle débouchait sur la plage. L'enfant se rua sur une petite crique où il pourrait aisément se cacher de son poursuivant. A peine arrivé à l'entrée de celle-ci un souffle de vent violent projeta l'enfant à terre.
« - Ca y est je te tiens. Tu vas passer un sale quart d'heure ! » fit Samsiel, relevant l'enfant. Ce dernier commençait à hurler et à se débattre quand il se figea soudain.
Un monstre se ruait vers eux, la gueule béante prête à dévorer les chairs et à broyer les os. Samsiel senti le garçonnet se recroqueviller sous sa poigne. Il eut un sourire narquois et souleva le voleur jusqu'à son visage.

« - Cette bête ne sera rien comparé à moi si je te retrouve sur mon chemin... »
Quand il relâcha le pauvre bougre, celui-ci pris ses jambes à son cou, retournant vers la relative sécurité de la ville et de la foule.
Samsiel se retourna vers la figure de proue

« - Impressionant... »

Par Drazhar Ul'Gar le 11/11/2002 Ă  11:21:09 (#2532831)

*Attend encore et toujours la suite.*

Par TitPlume le 11/11/2002 Ă  15:11:44 (#2535149)

La soooouuuuiiiiiiite !

Par Iwakura Shin OS le 11/11/2002 Ă  15:36:55 (#2535363)

Provient du message de Drazhar Ul'Gar
*Attend encore et toujours la suite.*


Pareil que le monsieur !

Par Paikan Astrae le 12/11/2002 Ă  12:43:00 (#2543287)

Samsiel s'avança lentement, marchant légèrement en crabe, admirant en connaisseur la sculpture de bois. Puis il s'approcha suffisamment de la coque, et en touchant le bois évalua la longueur du navire et sa capacité de charge. Petit marchand, sans doute très stable et capable de fendre même les eaux des grands océans, une silhouette idéale et complexe à obtenir. Mais le lieu du chantier, visiblement choisi pour sa discrétion, la précarité des échafaudages, les quelques outils éparpillés ça et là, tout contrastait avec la qualité de l'ouvrage qu'il avait sous les yeux. Il se retourna juste à temps pour voir arriver un jeune homme, de faible carrure, apparemment seul, qui leva vers lui le regard le plus idiot que Samsiel eut jamais contemplé. A son soulagement, le nouveau venu prit la parole le premier.

« - Comm... Que... Qui êtes-vous ? »
Bien que ça voix avait reprit un minimum d'assurance à mesure qu'il posa sa question, Vesrit sentit désagréablement qu'il n'avait pas la situation en main. Obéissant trop précipitamment au discret « psst ! » de la figurine, il porta son poignet à son oreille en faignant de manière peu convaincante de se gratter la tempe.
Mis à l'aise par le malaise de son interlocuteur, le marin sourit d'une manière qu'il voulut chaleureuse. Autant en apprendre en s'attirant la sympathie du simplet, puisqu'il n'aurait aucune difficulté à l'étendre au sol si la situation l'exigeait.


« - Tout le monde m'appelle Samsiel, garçon, et toi ? Tu es l'un des ouvriers ? » il désigna du pouce le navire.
« - Oui, non, Vesrit inspira fortement puis répéta les instructions de la figurine, ouvrier, charpentier, propriétaire et capitaine. Vous êtes marin n'est-ce pas ? »

Rendu plus confus par le revirement de situation dans le comportement de son vis-à-vis que par la découverte du navire, Samsiel cligna trois fois des yeux, sa mâchoire se décrochant, et c'est d'un air à son tour parfaitement idiot qu'il acquiesça.

Par Drazhar Ul'Gar le 12/11/2002 Ă  12:54:43 (#2543402)

Cruel de faire si court.La suite!

Par Kob Hyde le 12/11/2002 Ă  15:33:42 (#2544857)

:lit: :amour: superbe
*campe la suite*

Par Le Pacifiste le 12/11/2002 Ă  21:50:34 (#2547797)

Non mais c'est pas fini de nous faire baver d'envie comme ca ?
Faites plus long et plus souvent :D
Allez la suiteuh !!!!!

Par Eléa Bluesky le 13/11/2002 à 10:22:20 (#2550108)

Cet homme mérite ta confiance, Samsiel… de plus c’est une bonne occasion pour rentrer chez toi, et tu garderas un poste de second sur ce nouveau navire, que demander de plus ?…Il est beau n’est-ce pas ?
La voix intérieure continuait de le harceler, inexorablement.
Tu as toujours su choisir les bons navires, celui là n’est pas bon, il est parfait de la poupe à la proue ! Regarde la douce courbure de la coque, imagine le vent s’engouffrer dans les voiles, oui…toi aussi tu entends ce bois gémir sous les assauts des vagues ?

Samsiel vit son interlocuteur le sonder intensément. Il se reprit.
« - Oui en effet, je suis le second d’un navire de pêche… mais le Capitaine ayant décédé récemment, je ne pense pas pouvoir le rester encore longtemps. » Le visage de Samsiel se fit douloureux.
« - Je vous présente La Railleuse, Vesrit posa la main sur la coque, futur navire marchand indépendant. La belle a besoin d’un équipage justement. Accepteriez-vous d’en être le second ? »
« - Pour un pourcentage sur les marchandises, et un droit de veto sur l’équipage à recruter, oui. »
« - Hum vous savez ce que vous voulez. J’aime ça. Je vais même vous proposer mieux, je vous charge de recruter l’équipage. J’ai déjà assez à faire avec la construction du navire et nous gagnerons ainsi du temps. Alors, vous être des notre ? »
Samsiel cracha dans sa paume et tendit la main. Vesrit fit de mĂŞme. Un nouveau pacte Ă©tait conclu.

Quelques jours plus tard, Samsiel revint. Un petit groupe de personnes lÂ’accompagnait.


« - Capitaine Vesrit, je vous présente une partie de l’équipage de la Sirène. Il faut croire que le nouveau capitaine n’a pas l’air d’avoir le charisme et la générosité nécessaire pour garder son ancien équipage. » Petits rires discrets.
Le regard de Vesrit fit le tour du groupe et s’arrêta sur une jeune femme peu commune. Son haut moulant laissait deviner ses formes, et son pantalon de cuir souple teint en noir avait été déchiré assez haut, laissant dépasser des poignards à la lame effilée. Sa posture et son regard sombre, tout en elle respirait à la fois sensualité et danger. Le reste de l’équipage, semblait rester quel que peu à l’écart, comme si elle n’en faisait pas vraiment partie, ou comme s’ils la craignaient… peut être un peu des deux se dit Vesrit.

« - Je vous présente Valia, Capitaine. J’avais un service à lui rendre… en souvenir du passé. »
Samsiel eut l’air mal à l’aise à l’idée d’évoquer ce fameux passé. Tant pis, Vesrit en saurait sans doute plus, plus tard.

Par Freeman Killer GR le 13/11/2002 Ă  12:16:43 (#2550996)

Bravo ma n'éléa juste a moi!!! *tire la langue a Paikan* :p

Non sincerement c tres beau bravo les deux tourtereaux

Par Paikan Astrae le 14/11/2002 Ă  17:59:47 (#2562276)

« - Bon, on a assez pour les provisions, si je comprends bien. Et avec ce que les passagers désireux de rejoindre LightHaven ont payé d'avance, on arrive presque à payer la voile et les cordages. Mais ce que vous me demandez la, ça fait trop.
- La différence entre un navire et un radeau, gam... capitaine, c'est le contenu. Il faut bien manger dans quelque chose, dormir à même le bois est généralement peu apprécié, l'hygiène et la propreté nécessitent d'autres outils que pour la construction...
- Samsiel, je suis convaincu que tous ce que vous me demandez est indispensable, mais rendez vous compte de cette réalité : nous n'avons pas l'or nécessaire ! »

Samsiel ne put que faire la moue. Tout était à faire sur ce navire ! Constituer un équipage, il savait comment faire, un second surveille de près ces choses là. Mais là, ils partaient de rien. Même le capitaine devait être formé ! Samsiel ne remettait pas en cause que Vesrit soit capitaine, par l'effort de construction de la railleuse, il l'avait mérité... mais il n'y connaissait rien, et même s'il était clair que c'est Samsiel qui prendrait les décisions relatives à la navigation, un capitaine qui n'était pas un marin était pure folie. Mais qu'est-ce qui lui avait prit...
En sortant de la cabine dont un mur n'était d'ailleurs pas encore fini, Samsiel jugea du travail de son équipage. Tout ce passait comme prévu, ceux qui avaient l'expérience travaillaient pratiquement avec six bras en guidant deux novices. Tout le monde participait, c'était une condition pour embarquer, et ainsi chacun apprenait. Il n'avait aucun retard sur le calendrier, les plans de Vesrit était parfait et suivi à la lettre, Samsiel pouvait déjà imaginer l'organisation à l'intérieur du navire. Une fois celui-ci aménagé, il savait que ça se passerait bien.
Oui, le calendrier était suivi. Et ce calendrier, si l'on suivait sa logique, montrait que le bateau serait terminé mais qu'il serait impossible de prendre la mer. Comparé aux investissements déjà fait, il ne manquait pas grand chose, mais ils avaient déjà tout donné, ils ne pouvaient tout simplement pas trouver l'or.

Vesrit rangea ses affaires, s'attardant un instant sur ses livres de compte, et soupira. Il tourna son poignet et jeta un regard au visage de bois, qui lui répondit par un sourire hypocrite et un faux air interrogateur. Levant les yeux au ciel, Vesrit referma son bouton de manchette, résistant à l'envie de jeter ce bout de bois inutile. Puis il sortit rapidement de la cabine et descendit du navire d'un pas énervé.


« - J’aimerai embarquer avec vous »

Vesrit sursauta presque, surpris. Un homme souriait calmement à quelques mètres de lui. Sa forte carrure et son allure attiraient les regards de l'équipage travaillant sur le chantier. Surtout des femmes, d'ailleurs. Il portait une lourde cape qui lui tombait jusqu’aux chevilles et ses yeux gris pétillaient de malice.

« - Je me présente, Ambre. L'homme s'approcha et son sourire s'élargit. J’ai de quoi payer le voyage et je promet de ne pas vous gêner. » Clin d’œil complice.
Puis, tournant son regard vers le chantier et s'arretant sur la figure de proue, il déclara
« - J'ai surtout une cargaison que je voudrai amener sur Arakas. Je suis marchand à mes heures, faisant commerce de tout et de rien. regard chaleureux à Vesrit. Toute la cale est disponible n'est-ce pas ? Une fois encore, je peux payer d'avance, du moment que j'accompagne ma marchandise.»

Vesrit répondit au sourire de l'homme par la meme manière, puis serra la main qui lui était tendue. Finalement, la chance ne l'abandonnait pas.

Par Le Pacifiste le 14/11/2002 Ă  19:46:38 (#2563198)

Bravo. Je n'ai rien Ă  dire si ce n'est : Continuezzz :D

Par Eléa Bluesky le 18/11/2002 à 14:47:31 (#2586554)

La Railleuse Ă©tait en fin prĂŞte Ă  appareiller.
Vesrit avait empaqueté ses maigres possessions, essentiellement les figurines qu’il destinait à sa femme et ses enfants. Il faisait à présent le point.
Tout est prêt. L’équipage semble légèrement nerveux mais rien d’anormal. Valia… arpente le navire de long en large, pressée ? inquiète ? Samsiel étudie l’itinéraire avec le timonier et Ambre…tient où était Ambre ?

Vesrit, ne voulant ni déranger Samsiel ni l’équipage, s’adressa à Valia.

« - Valia ? Auriez–vous croisé Ambre par hasard ? »
« - Le marchand ? En bas avec ses caisses je crois. Dites Vesrit, vous ne le trouvez pas drôlement costaud pour un simple marchand. Je veux dire…d’habitude ils ont la bedaine remplie de bière. Valia fit une moue pensive. Et la tête remplie de fausses idées. Devant le regard interrogateur de Vesrit, elle précisa. Ils croient pouvoir tout acheter... la marchandise comme les personnes. »
Le regard de Valia se fit dur et Vesrit ne doutait pas qu’elle ait « découragé » ces marchands empressés de manière non équivoque. Vesrit se rendit compte qu’il fixait la jeune fille. Embarrassé, il détourna la tête, cherchant un échappatoire du regard.
L’escalier menant à la cale… n’avait–elle pas dit qu’Ambre s’y trouvait ?
Vesrit s’engagea tête baissée, sous le regard amusé de Valia, dans la cale.

Vesrit devina Ambre dans la pénombre. Comme il s’était précipité dans la soute, il n’avait pas pensé à prendre une source de lumière quelconque.

« - Vesrit… je m’attendais à vous voir. J’ai eu des échos des autres marchands. Leur navire ont été attaqués par des pirates tout près d’ici. C’est en partie pour cette raison que j’ai choisi la Railleuse voyez-vous ?
Si les pirates espionnent les quais, nous avons une bonne chance de leur échapper. Mais s’ils naviguent tout près d’ici… »
« - Ils risquent de nous tomber dessus et nous ne ferons pas le poids... »
Vesrit était bien conscient qu’il ne faisait qu’énoncer ce que le marchand savait déjà. Il faudrait appareiller avant que les pirates ne soient trop proches.
« - Le temps presse… » Sur ce, le marchand acquiesça gravement.

Par Iwakura Shin OS le 18/11/2002 Ă  15:38:08 (#2586911)

Toujours aussi bien :)

Par Paikan Astrae le 19/11/2002 Ă  16:31:56 (#2594955)

Pratiquement tout l'équipage était réuni autour du navire. Des rondins avaient été posés sur le chemin jusqu'à la plage. Premier essai.

« - Tous ensembles ! Attention ! Maintenant ! »

Le navire ne bougea pas.

« Moins brusque l'effort, bien en même temps ! Attention ! Maintenant ! »

La coque sursauta légèrement, avança un peu, puis l'effort mourût. A peine dix centimètres, mais ils prendraient le coup de main. Après la troisième tentative, plus efficace, l'équipage était déjà épuisé.

« Ca va ? Tu te fatigues pas trop ? »
« Hein ? Quoi ? »
« Au lieu de te laisser tripoter, tu ne pourrais pas nous aider un peu ? »
« Tu as raison bien sur, mais étrangement je n'arrive pas à bouger les petites pattes que tu as sculpté le long de ma coque. »

Le ton narquois de la figurine eut deux effets sur Vesrit. Premièrement, il se demanda comment il pourrait étrangler une figurine. Ensuite, il constata que ce ton avait changé, la première fois qu'elle avait parlé, elle avait paru plus inquiète. Il fronça les sourcils puis obéit à la commande de Samsiel qui, seul sur le navire, coordonnait les efforts.

« Ho hiisssssssse ! »

D'un coup, les rondins porteurs acceptèrent de tourner correctement, et le navire se rua vers la mer. Dans la clameur qui suivit, Vesrit crut bien entendre la figurine crier aussi, mais le silence retomba immédiatement quand la coque s'enfonça dans l'eau. Moment de vérité. Puis la figure de proue se souleva brusquement comme pour ne pas être mouillée par les faibles vagues.

« Aux barques ! »

Il fallait se dépêcher de monter à bord, car bien que la mer soit calme, un navire si proche de la côte ne demandait qu'à s'échouer. Trempé de sueur et d'eau de mer, Vesrit sauta dans la barque qu'il avait poussé à l'eau avec quelques autres. Il prit les rames en même temps que les autres, qui semblaient apprécier de leur capitaine une participation aux travaux fatiguants. On le laissa bien entendu grimper le premier à bord, ce qui ne fut pas sans peine compte tenu des remous et de son manque d'expérience dans les cordages. Il sauta enfin sur le pont et rejoint Samsiel à la barre, affichant un grand sourire. Ce dernier ne partageait apparemment pas son enthousiasme.

« Il tangue beaucoup, votre navire... »

Vesrit se tenait effectivement avec peine sur le pont, et pourtant ils avaient attendus que la mer soit parfaitement calme pour la mise à l'eau. Il s'éloigna un peu et déboutonna sa manchette, et fut très surpris en découvrant le visage épouvanté de la figure de bois.

Par Le Pacifiste le 19/11/2002 Ă  18:21:59 (#2595877)

:amour: Bon vivement la suite que je comprenne pourquoi la figurine est terrifié !!
Allez un petit effort Ecrivez :D

[Edit : j'ai corrigé mes fautes ;) )

Par Eléa Bluesky le 20/11/2002 à 13:38:32 (#2601626)

« - Vesrit, arrête ça, je t’en supplie ! »
Une figure de bois semblait malade au plus haut point. Grimaçant au gré des vagues, elle offrait un spectacle des plus comique.

« - C’est toi qui fait tanguer le navire ainsi ? »
Je ne comprends plus. Le navire aurait-il soudain changé d’avis ?

« - Ce n’est pas moi, il bouge tout seul, j’ai beau essayer de le stabiliser, rien n’y fait ! L’eau se ligue contre moi je te dis, sortons de là !»
Vesrit se retint de rire aux Ă©clats, se moquer dÂ’un malade nÂ’Ă©tait certes pas charitable mais sÂ’en Ă©tait trop.


« - Mon navire a le mal de mer… c’est trop comique. Mais même si je le voulais nous ne pourrions pas rentrer. Le vent souffle vers le large, et puis… l’équipage ne comprendrait pas. »

« - Vesrit, tu n’as pas de cœur ! »

« - Toi non plus… sourire narquois. Tiens qu’est ce que c’est au loin…Samsiel, vous avez vu ça ? »
Samsiel se trouvait déjà à l’avant du navire, scrutant l’horizon avec la lunette.


« - Un navire…il arbore le pavillon marchand lui aussi. Tiens il change de cap ! »
Un silence pesant se fit. Puis Vesrit vit Valia vérifier ses dagues et il comprit.
« - Allez, tous à vos postes les gars ! »

Par K-limero Killer GR le 20/11/2002 Ă  15:06:09 (#2602503)

*ne risque pas de s'en lasser...* :amour: :amour:

Par Le Pacifiste le 20/11/2002 Ă  15:07:24 (#2602525)

Ouais, c'est sur c'est génial comme récit mais je me pose une question. Chercheraient ils a nous faire souffrir en nous le donnant qu'à tout petit coups ? :D

Par Eléa Bluesky le 21/11/2002 à 10:38:40 (#2609733)

Une soudaine tension se fit à bord de la Railleuse. Le navire lui-même semblait en attente de quelque chose. Valia, grimpa jusqu’à la vigie avec une agilité qui en laisserai plus d’un pantois. Mettant sa main en visière pour mieux observer le navire, Valia cria :
« - Il ne vient pas sur nous Sam ! Il a pris plein est… »

« - Il change peut être de cap pour nous éperonner avant de nous aborder… Qu’aurais-tu fais à leur place Valia ? »

« - J’aurai foncé tout droit. Inutile de faire un détour pour éperonner, la proie aurait plus de facilités pour s’échapper. Non je dirai plutôt qu’il cherchait à nous éviter… »

« - Ou à éviter cet autre navire ! » s’écria soudain Samsiel toujours rivé à la lunette.

En effet derrière le premier navire marchand se profilait maintenant un second navire. Légèrement plus petit, il était beaucoup plus rapide. Il arborait fièrement un drapeau entièrement noir.

« - Et on fonce droit sur lui… barre à tribord toute ! » hurla le second à plein poumon.

Samsiel espérait à présent que les pirates, tout à leur proie, n’aient pas repéré la Railleuse à présent beaucoup plus près d’eux que le navire marchand…

Par Paikan Astrae le 21/11/2002 Ă  14:28:01 (#2611562)

Le navire gémit sous le brusque changement de cap. Les voiles se dégonflèrent soudain et les cordages se tendirent. Vesrit vit clairement le creux de la vague arriver et la proue s'y planter, en pleine manoeuvre pour tourner. Plus tard, il fut rassuré d'apprendre qu'on ne pouvait effectivement manoeuvrer plus mal un changement de cap. Sur le moment, sa seule consolation fut qu'il ne fut pas seul à tomber quand le navire s'arreta brutalement.
Au moins, ils n'avançaient plus vers le navire pirate, mais ils semblaient avoir du mal à repartir. Samsiel hurlait des ordres, mais même les marins expérimentés peinaient sur ce navire qu'ils découvraient. Lentement, la voile se gonfla à nouveau, mais la situation empirait : le pirate avait pendant ce temps changer lui aussi de cap, jugeant la railleuse plus proche est moins apte à leur échapper.


« - Sam ! Ils nous poursuivent ! »
S'en suivit une bordée de jurons
« - Val, garde ton poste et essaye de comprendre leur tactique ! Vesrit, organisez la... »

Samsiel fut soulagé de ne pas avoir à finir sa phrase, le "commandant" s'était déjà relevé et courait vers la réserve d'armes. Le vieux loup de mer ronchonnait maintenant contre le bateau tout en manoeuvrant du mieux qu'il pouvait. Il gardait en pensée ses insultes au navire :

« arrête de ballotter espèce de garce ! Une barque attaquerait mieux cette vague que toi. »
« - Sam ! Ils sont vraiment plus rapides ! Ils chercheront sans doute à se mettre à notre hauteur par tribord avant de lancer les grappins ! » Valia descendit de la vigie avec l'aisance d'un félin et courut se chercher des dagues supplémentaires. Ambre le marchand tendait une deuxième corde à un arc comme jamais elle n'en avait vu, mais elle n'avait pas le temps. Vesrit avait regroupé les hommes par petits groupes autonomes, deux piquiers pour tenir les adversaires à distance et les autres équipés pour le combat rapproché. C'était ainsi qu'ils s'organisaient quand un groupe d'arbres démoniaques devenaient enragés et chargeaient. Bien, ça pourrait marcher contre des pirates, peut-être...

« Des grappins ! Ils vont pas prendre le risque de nous éperonner, ça non. Tu vois garce, ils veulent pas t'abîmer, ni leur navire d'ailleurs. T'en as de la veine tiens, ils vont te garder entière, au moins le temps de se rendre compte que tu ne vaux rien à la navigation. Tu ne mérites même pas des pirates sur ton pont, même eux c'est des marins, ces flibustiers ! Tu ne mérites pas de flotter même, tiens, on va jouer autrement ! On va jouer avec mes règles ! »

La haine de Samsiel était montée lentement, profondément enfouie en d'inavouables recoins, et sa propre résolution l'effraya presque. Mais quel autre choix ? Rageur, il hurla un « accrochez-vous ! » qui en fit sursauter plus d'un, puis contre barra à tribord de toute sa force. Le vent était bon à ce moment, le relief de la mer parfait, mais il ne pensait pas que cette fichue coque de noix obéirait si promptement. Ils virèrent avec une violence effroyable, se penchant tant que Samsiel crut faire chavirer le navire. Puis la prise au vent reprit immédiatement et la railleuse bondit vers l'avant, en plein accélération. Ils sentirent le vent faire pleurer leurs yeux, mais ils ne pouvaient détacher leur regard du pirate maintenant droit devant eux. Leur figure de proue se souleva, et se souleva encore, puis s'abattit sur le gaillard d'avant ennemi en un fracas infernal. L'explosion des planches, les gémissement du bois griffé par le bois, les hurlements de la railleuse dévorant l'avant du bateau pirate couvraient les hurlements des hommes.

Puis le silence.

eh bah

Par Limonade le 21/11/2002 Ă  16:11:32 (#2612225)

c'est bo tout ca :)

Par Le Pacifiste le 21/11/2002 Ă  19:45:04 (#2614005)

L'attente fut longue, mais bien récompensée.
Ainsi, comme Ă  mon habitude je ne driais plus que : La suite !!!!

Par Paikan Astrae le 23/11/2002 Ă  15:13:14 (#2626353)

Les deux navires s'étaient arrêtés, épuisés, le pirate soutenant malgré lui la railleuse. Eberlué, Vesrit sentait une douleur sourde au poignet. Il songea à chercher un endroit discret pour déboutonner sa manche, mais un hurlement rageur le ramena à la réalité. Le capitaine pirate semblait ne pas apprécier qu'on abîme son navire. Avec quelques hésitations causées par le brutal changement de leurs habitudes, les pirates lancèrent quelques grappins sur le gaillard d'avant de la railleuse, puis commencèrent un abordage à la queue leu leu, très gênés par le manque de place.

Valia eut un sourire carnassier. Elle connaissait cette situation, elle connaissait la tactique à adopter. L'équipage pirate n'avait d'autre choix que de monter s'emparer de la railleuse, leur navire allant bientôt sombrer, mais ils le faisaient dans le désordre et l'indiscipline.

« - Suivez moi ! Tous à l'avant ! Cédez-leur le moins de place possible ! »
« - A l'avant ! » reprit Vesrit, non pas pour donner l'illusion de mener au moins la bataille, à défaut du navire, mais bien parce qu'il ne voulait pas abandonner la jeune femme chargeant comme une furie vers l'ennemi. Les premières épées pirates dépassèrent du bastingage. Puis deux visages, confiants en leur aptitudes, souriant avec méchanceté. Puis un sifflement , un autre, plus personne. Un peu surpris, les hommes de Vesrit ralentirent leur charge, et ceux qui se retournèrent purent voir Ambre, sur la dunette, encocher une troisième flèche. Profitant du temps gagné, ils purent dépasser la moitié du navire. A partir de là, ils pouvaient garder une ligne de défense plus large que l'adversaire, et donc toujours être en supériorité numérique. Chaque mètre gagné leur permettait de plus de retenir un maximum de pirates dans les cordages.

Valia arriva en même temps que trois autres pirates à l'avant, planta une dague en plein visage d'un malheureux à moitié suspendu dans le vide, ne pouvant se défendre, puis du battre en retraire sous le feu de quelques archers restés sur le navire éperonné. Elle esquiva adroitement les coups d'épée lourdauds de la première ligne pirate, les précipitant sur celle de Vesrit. La railleuse était évidemment penchée vers l'arrière, ce qui s'additionnait à la pente naturelle du gaillard d'avant, donnant un avantage apparent aux pirates qui pouvaient se jeter avec plus de force encore du haut de leur position. Mais ils n'en esquivaient que plus difficilement les pointes des piquiers et s'y empalaient dans un râle.

Avec horreur, Vesrit vit les pirates suivants se servirent des corps agonisant sur les lances pour passer au travers des piques. Le corps à corps proprement dit commença, et il était clairement inéquitable. Malgré leur avantages numérique et tactique, les marins et voyageurs de la railleuse ne faisait pas le poids. Seule Valia inversait les proportions, tenant tête à plusieurs pirates en même temps, mais sa faible allonge face aux épées lui valait déjà un sérieuse estafilade au bras. Vesrit ne put observer le scène plus longtemps, un pirate lui lançant un regard haineux en retirant sa lame du corps d'un piquier. Sentant confusément la mêlée autour d'eux, Vesrit se concentrait sur les coups d'épée de son assaillant. Rien à voir avec les duels racontés dans les bars de la capitale, aux confrontations de tactiques, de bottes mystérieuses faisant la fierté d'un guerrier. Lui, comme son adversaire, passait plutôt son temps à retrouver son équilibre du fait des bousculades, à dégager son arme d'un bras, d'un corps qui était passé au mauvais moment, amis ou ennemis, impossible à savoir.

Puis il trébucha sur le cadavre d'un pirate, roula une fois sur le même, voulut se relever mais retomba en un hurlement. Même dans la mort, l'ennemi avait réussi à lui planter son arme dans la cuisse. Vesrit leva les yeux vers son assaillant, et en une fraction de seconde atroce, reconnu dans le rictus du pirate lui faisant face l'expression de joie mauvaise de ses camarades de chasse, lorsqu'ils avaient réussi une méchantes blagues à ses dépends. Puis le pirate se précipita vers lui, la pointe de son épée en avant. Vesrit ne put que fermer les yeux.

Le bruit d'éclatement qu'il entendit ensuite fut proprement écoeurant, comme un fruit trop mur tombant sur le sol, sauf qu'il se doutait bien qu'il s'agissait d'un crane humain. Un temps. Bon, il ne devait pas s'agir du sien, alors il ouvrit les yeux. Finalement, si, il devait bien être mort, puisqu'un ange aux ailes immenses se tenait au dessus de lui. Rassuré qu'il se passe enfin quelque chose de logique sur ce navire, Vesrit céda à l'épuisement et à la douleur, et s'évanouit.

Par Pere fouettard le 23/11/2002 Ă  15:45:54 (#2626512)

HĂ© ben ... :amour:

Par Meliane le 23/11/2002 Ă  17:52:53 (#2627222)

Bravo a vous deux :amour: :amour: :amour:
up parce qu'il le vaut bien

Par Le Pacifiste le 23/11/2002 Ă  18:24:14 (#2627411)

Waouh !
Superbe bataille !
Bravo :amour::amour:

Par Nekros le 23/11/2002 Ă  19:12:36 (#2627755)

:lit: :amour: :amour: :merci:
C'est vraiment un récit passionant...
Vous le faite en impro chacun écrit la suite a partir d'ou l'autre est arrivé ou bien tout est déjà prévu entre vous?

Par Kob Hyde le 23/11/2002 Ă  19:54:09 (#2628090)

Superbe comme les autres :amour: :lit:
Mais je me demande qui est cette ange quand mĂŞme...

Par Eléa Bluesky le 24/11/2002 à 13:44:07 (#2632085)

(En réponse à la question de Nekros, je répondrai que, comme les prestidigitateurs, nous ne dévoilerons point nos secrets.
En réponse à la question de Kob et au harcèlement de Paci sur msn ^^, voici la suite : )


Aussi habile qu'il put être, Ambre ne pouvait tirer sur tous les assaillants à la fois. Ses flèches atteignaient toujours leur cible, pourtant cela ne suffisait pas.
"- Vesrit est entrain de se faire déborder !" hurla quelqu'un à l'avant.

Ambre n'hésita qu'un bref instant, le temps d'arracher sa cape. Ses ailes se déployèrent alors. Celui que l'on voyait comme un homme musculeux s'avérait être un gracile séraphin. Se ruant sur l'agresseur de Vesrit, il lui fracassa le crane à l'aide de son arc. Il tira ensuite le capitaine inconscient vers l'arrière du navire. Ambre n'eut pas le temps de vérifier l'état du blessé, les pirates avançant toujours. Ses ailes libérées de la lourdeur de la cape, le séraphin semblait encore plus agile. L'issue de la bataille jusque là incertaine ne fit plus de doute. Les derniers pirates choisirent de sauter à l'eau plutôt que de finir prisonniers sur un navire marchand.

Où suis-je ? ...Que s'est-il passé ?...mort ?
Vesrit senti alors une brûlante douleur à la cuisse.
Non décidément, mon heure n'est pas encore venue...
Vesrit tenta d'ouvrir les yeux, en vain, tout était noir autour de lui. Il entendait le clapotis des vagues contre la Railleuse, puis distingua enfin les contours de la cabine où il se trouvait, sa cabine. Il tenta de bouger mais la douleur se renforça. Il ne put retenir un cri.

"- Capitaine, vous êtes réveillé ? Permission d'entrer ?"
"- Accordée. Que s'est-il passé ? Où sont les autres ?"
Tournant la tĂŞte pour regarder Ambre, il vit l'ombre de "son ange" s'encadrer devant la porte. Il poussa un hoquet de surprise.
Ambre un séraphin... à bord de la Railleuse... comment...comment cela se peut-il ?
Mais Vesrit n'eut pas le loisir d'y réfléchir plus avant, Ambre reprenant la parole.

"- Nous avons repoussé l'attaque des pirates. Samsiel est entrain de coordonner la réparation de dégâts mineurs. Oui, ma cape me gênait alors j'ai du m'en débarrasser... pour vous sauver Cap'taine. Clin d'œil complice. Nous allons arriver demain d'après ce que j'ai pu comprendre. Alors d'ici là, tachez de vous reposer..."

Ambre sorti de la cabine et Vesrit, fixant le plafond, n'osait croire Ă  sa bonne fortune.
DĂ©jĂ  ?
Le cÂśur de Vesrit se mit Ă  battre la chamade.



(PS : merci pour tous ces messages de soutien qui nous font chaud au coeur *zoux* et merci Ă  Conrad pour le changement d'icĂ´ne ^^)

Par Le Pacifiste le 24/11/2002 Ă  14:13:08 (#2632252)

Bravo ! Très bien écrit encore.
*a trouver le technique pour que l'attente soit plus courte entre les récits* *va harceler Elea* hinhinhin:hardos:

Par Meliane Ethyl le 24/11/2002 Ă  22:16:20 (#2635425)

Ce post en page 2 c'est un crime, allez remonte tout en haut !

Par .: Demi :. le 24/11/2002 Ă  23:17:08 (#2635905)

:lit:

T'as tout cassé Yga.

Bravo Eléa c'est très sympa :D

Par K-limero Killer GR le 24/11/2002 Ă  23:18:41 (#2635915)

Vi c'est tres joli bravo

Par Kob Hyde le 24/11/2002 Ă  23:33:31 (#2636007)

Allez la suite :) :lit: :amour:

Par Paikan Astrae le 25/11/2002 Ă  16:46:22 (#2640585)

Bientot LightHaven. Bientot Anla, sa femme, qu'il n'avait même pas pu prévenir de son arrivé. Il verrait ses enfants aussi ! Anla n'avait-elle pas écrit à propos de Reid qu'il grandissait vite maintenant ? Il avait craint à l'époque de ne pas voir grandir son fils et sa fille. Soupirant d'aise, il se laissa aller plus profondément dans son lit.
Trois coups Ă  la porte.


« - Capitaine ? »
« - Entrez. »

Vesrit ne s'habituait toujours pas à être appelé Capitaine, mais le ton respectueux des membres de son équipage l'y aidait. Le vieil homme qui entra n'était pas l'un des marins expérimenté que Samsiel avait débauché de son ancien navire, la Sirène, mais un de ces voyageurs qui avait, comme lui, voulut quitter Raven's Dust pour retourner sur Arakas. Il avait payé son voyage avec de très maigres économies qui ne payaient pas sa ration, mais aussi par sa participation à la construction du navire, et surtout ses aptitudes à dispenser les premiers soins qui lui valait le titre de médecin à bord.

« - Je viens changer votre pansement Capitaine, si vous voulez bien qu'on le fasse maintenant »
« - Ho euh, oui, bien sur »

Mal à l'aise qu'on s'occupe autant de lui, Vesrit obéit néanmoins aux instructions. Une fois la plaie de sa cuisse nettoyée, il regarda sa propre blessure. Les armes humaines laissaient des traces impressionnantes, mais qui guérissaient bien, contrairement aux bleus, bosses et fractures que faisaient les arbres démoniaques.

« - Capitaine ? Je ne suis pas le seul dans ce cas et j'abuse un peu de ma position, mais je voulais vous demander... »
« - oui ? »
« - Enfin, je sais bien que je n'ai payé que pour une traversée, et je vous remercie car j'ai pu quitter les coupes-gorges de SilverSky. Mais je me suis dit, puisque j'ai tant appris des autres marins, et qu'il n'y a pas vraiment de médecin à bord, peut-être que je pourrai m'avérer utile par la suite ? »
Vesrit sourit.
« - Ca me ferait plaisir, vraiment. Et dites aux autres que tous ceux qui voudront rester le pourront, sauf contre-indication du second »
« - Merci beaucoup Capitaine. Ho, pour votre jambe, reposez vous encore bien un jour. Vous pourrez marcher sans trop de difficultés une fois sur la terre ferme »

Une fois le médecin sortit, Vesrit se laissa aller à ses pensées. Comme beaucoup sur ce navire, il avait fuit quelque chose. la dangereuse Raven's Dust, la capitale corrompue où il ne faisait pas bon vivre, un nouveau capitaine pour la Sirène... Sans regretter la fuite, il savait bien qu'il faudrait bien à un moment regarder vers l'avant, penser à l'avenir. Il ne savait rien faire de particulier, son métier n'avait aucune valeur sur Arakas. Il devait rester capitaine de ce navire, mais le prochain départ serait difficile encore. Ils n'avaient toujours pas d'argent, pas de marchandises, pire, pas de contact dans le milieu. Ha si, Ambre... Ambre le marchand séraphin, qui cache ses ailes, et quoi d'autre ?
L'avenir...
Le navire.
Toujours allongé, Vesrit amena presque avec regret son poignet à hauteur de son visage. Puis il dégagea sa manche. Le visage ouvrit les yeux et planta son regard dans le sien. Son expression restait neutre, calme, un visage de bois, avec des yeux terriblement intelligents.


« - Je n'arrive pas à croire qu'un type comme toi ait pu vaincre ne serait-ce qu'un arbuste démoniaque » Référence à son combat et à sa blessure. A la guerre comme à la guerre...
« - Comment va ton mal de mer ? »
« - Mieux, si tu veux tout savoir. J'évite d'y penser, tout simplement »
« - Ha... Je me demande, c'est le balancement impossible à éviter qui te dérange ? Ou bien l'idée des profondeurs infinies sous ta coque ? » Vesrit avait demandé ça sur le ton de la conversation, mais la figurine comprit parfaitement qu'il ne le lâcherait pas.
« - Bon ! Je me suis peut-être un peu emballé en prétendant m'y connaître en navigation ... »
« - "Aucun pirate ne sera plus rapide"..."Je te trouverai les plus belles perles" »
« - Hé ho, ça va "Capitaine" ! le ton n'était pas celui des membres d'équipage, curieusement. Laisse moi un peu de temps pour m'habituer. D'ailleurs, tu verras, je parie que ton second sera agréablement surpris du peu de dégâts encaissés ! J'ai déjà fait preuve de résistance, moi, et j'apprends autant si ce n'est plus que toi sur la navigation ! »

Se souvenant de la manoeuvre d'éperonnage, le regard de Vesrit se fit soupçonneux. Grommelant un « on verra », il tira le bras de sa chemise par dessus la figurine.

Plus tard, quand Samsiel vint répéter à Vesrit les mots qu'il avait tenu aux hommes d'équipage en inspectant la proue, il fut étonné de la réaction du blessé. Qu'y avait-il de potentiellement inquiétant à annoncer qu'il était
« agréablement surpris du peu de dégâts encaissés » ? Haussant les épaules à ce souvenir, il arpentait le pont de la railleuse. La nuit allait tomber, et il pouvait deviner que la brume naissante à l'horizon entourait l'île d'Arakas. Ils arriveraient à l'aube.

*****

(à mon tour de faire des parenthèses... Alors, je tiens à faire moi aussi un *zoux* de remerciement pour vos commentaires, vi vi, meme aux mecs, ça dissuadera ceux qui voudraient en recevoir plus d'Eléa :enerve: ... Paci, si tu la harcèles sur msn, je saborde le navire, tu t'expliqueras avec elle après ... enfin, sincèrement, merci à tous ^.^)

Par Le Pacifiste le 25/11/2002 Ă  17:56:58 (#2641235)

Bravo très bien écrit une nouvelle fois.
*super fan*
oki jarrete de harceler :( pas taper

Par Eléa Bluesky le 26/11/2002 à 10:28:20 (#2645842)

Un peu avant d’arriver en vue du port, Valia vint voir Vesrit. Il était allongé sur son lit et observait les cartes que lui avait prêtées Samsiel.
Un bon entraînement avait dit Sam, quelle idée. Ces cartes sont illisibles…
Penchant la tête en arrière, il se reprit à rêvasser.


« - Capitaine ? J’aimerai débarquer avant que la Railleuse n’arrive au port… »
Valia avait frappé un coup à la porte puis l’avait prudemment entrouverte pour parler. Vesrit se prit à imaginer l’effet de mots plus doux venant d’une si belle voix. Il tourna la tête vers elle, acquiesçant.
Il avait compris qui était Valia en la voyant se battre contre les pirates. Elle avait la même manière de se battre, sauf que sa technique les surpassait de loin. Elle était l’un d’entre eux…

« - Je comprends Valia, faites ce que vous avez à faire. J’espère juste vous revoir un jour à bord de la Railleuse »
« - Il se peut que vos espoirs se réalisent » fit-elle dans un sourire.
Dommage quÂ’elle ne sourit pas plus souvent, beau brin de filleÂ…
LÂ’image dÂ’une rose lui vint, une rose Ă  Ă©pines Ă©videmmentÂ…

Le port de LightHaven débordait d’activité, entre les navires marchands à charger pour leur départ imminent, ceux qu’il fallait décharger… marins et manutentionnaires s’affairaient.
Un homme pointa un doigt au loin, criant. BientĂ´t tout le quai fut aux abois. Un monstre, un spectre horrible sÂ’approchait lentement, inexorablement.
La Railleuse arriva au port de LightHaven entourée d’un épais brouillard. L’impressionnante figure de proue émergea lentement. Les histoires de navires fantôme revinrent à l’esprit de tous…
Etait-ce vrai ? Ce navire maudit transporterait les âmes des infortunés noyés ? Chacun se figeait et c’est dans un silence de mort que la Railleuse fut accueillie.
Une corde d’amarrage fut lancée mais nul n’osa s’en saisir. Une voix de stentor tonna :

« - Alors, personne pour nous aider à décharger ? »
« - Je vais le faire Sam ! »
Une ombre sauta alors du pont, une ombre ailée. Nombre de manutentionnaires et quelques marins s’enfuirent alors en hurlant de terreur. Ambre atterrit sur le quai en un bruissement d’ailes.
« - Capitaine, Sam, vous allez rire, ils sont morts de peur ! »
Une autre ombre se profila alors sur le pont, et une voix se fit entendre.
« - Je suis le Capitaine Vesrit et je vous présente la Railleuse. Nous ne sommes ni fantômes, ni spectres, seulement des marchands venant de l’île de Raven’s Dust sur un tout nouveau navire. »

L'arrivée de la Railleuse fut longtemps narrée. Ceux qui s'étaient enfuis étaient traités de couard alors que les autres agrémentaient leur récit de détails plus ou moins réalistes…
Vesrit du attendre quelques heures avant de pouvoir débarquer. Le temps que les esprits se calment et qu’Ambre puisse organiser le déchargement. Vesrit pris alors son paquetage, et se dirigea vers son humble demeure. Il se sentait heureux et léger comme une plume. Pour peu, il aurait sautillé sur le chemin, mais cela n’aurait pas été convenable pour le Capitaine de la Railleuse…

Vesrit arriva devant une maisonnette entourée d’un enclos de bois. Comme tout avait changé... Anla n’avait pu faire que des réparations de fortune et tout semblait délabré. Un sentiment de culpabilité l’envahit, il aurait du être là pour eux. Il serait là désormais, Vesrit se le promis.

« - Anla ? »
Vesrit entendit un bruit de pas précipités puis une voix, celle de sa chère épouse… son cœur fit un bond.
« - Oui, excusez moi. Pour le crédit, je ne peux vous payer aujourd’hui. Je sais que j’ai du retard mais je n’ai pas encore reçu le solde de mon mari… il est loin vous savez, il se peut que le courrier ait du retard… Je suis vraiment désolée. »
Vesrit se souvint soudain qu’il n’avait effectivement pas envoyé sa solde puisqu’il avait quitté son métier de "ramasseur de bûche"... Vesrit vit sa femme arriver, courrant après une pomme de terre et tachant de ne pas faire tomber celles restées dans son tablier.
Anla doit se trouver en bien mauvaise situation par ma fauteÂ…

« - Anla ? C’est moi, je suis de retour… »

Par Iwakura Shin OS le 26/11/2002 Ă  13:27:04 (#2647150)

:lit:

Toujours aussi bien Elea et Paikan :)

Par Kob Hyde le 26/11/2002 Ă  14:50:10 (#2647842)

:lit: Toujours superbe

Mais ça fait 6h qu'il le dernier est fini, vous auriez eut le temps d'en écrire un autre :p:ange:

Par Paikan Astrae le 27/11/2002 Ă  15:45:52 (#2656921)

Vesrit vit le visage incrédule de son épouse, les pommes de terre tombèrent. Après un « Oh mon Dieu ! » elle se précipita enfin dans ses bras. Il avait tant donné pour cet instant qu’il en pleura, et elle craqua immédiatement après lui. Ils restèrent ainsi de longues minutes à pleurer, à s’embrasser, sans échanger une seule parole…
Anla se reprit la première et sécha ses larmes. La question qu'elle voulait refouler mais qui ne pouvait etre ignorée arriva à ses lèvres. Gardant la tête baissée contre la poitrine de son époux, elle chuchota.


« - Mais Vesrit, et ton travail ? »
Vesrit lui souleva doucement le visage par le menton, la forçant à le voir sourire.
« - J’en ai trouvé un meilleur ma chérie… Je suis Capitaine, et propriétaire d’un navire marchand appelé la Railleuse. C’est une trop longue histoire et je préférerais occuper mon temps autrement qu’en parlant. »

Vesrit prit sa tendre épouse par la taille, l’entraînant dans la maison. Vesrit n'avait pas rêver que de cet aspect de leur retrouvailles, se délectant bien au contraire de toutes les bonnes nouvelles qu'il pourrait annoncer, mais il comprit sur le moment que sa chair aussi réclamait sa part… Quelques heures plus tard, assis à la petite table qui était l'un des rares meubles de la maisonnette, ils avaient pu se raconter les derniers évènements.

« - Les enfants vont bientôt arriver. Comme ils vont être contents »
Ils les entendirent de loin. Reid, l'ainé, semblait avoir gagné un débat, mais Tirla réussissait à sauver les apparences en l'embarquant dans le jeu du « nan» « si ! ». Reid ponctua l'ouverture de la porte d'un « Si ! » appuyé, afin de renforcer son effet. Ne pensant pas si bien réussir, il s'arrêta net en voyant l'homme assis à la table. Tetue, Tirla ne céda pas au stratagème de son frère et le poussa à l'intérieur d'un « Naaan » qui réfutait toute discussion, toute argumentation et même toute logique. Comme Reid s'apprêtait alors à avancer, ils s'effondrèrent tous deux. Vesrit et Anla ne purent qu'éclater de rire.

La jeune fille se releva la première, poussée par son frère, puis jeta un regard mi-apeuré, mi-curieux à l'homme assis à leur table.
« Après plusieurs années, une éternité pour cette enfant » pensa ce dernier, attristé. Il avait bien sur envisagé la possibilité qu'ils ne le reconnaissent pas, mais il n'avait pu se préparer à la douleur qu'il ressentait alors.

« Pa... Papa ? »

Par Minon Poussiere le 27/11/2002 Ă  16:16:58 (#2657144)

*viens de tout lire depuis le début*

*bave*

La SUITEUHHH !!! :D :D :D

Par Le Pacifiste le 27/11/2002 Ă  16:24:06 (#2657201)

Bien écrit une nouvelle foi. Bravo pour avoir éviter de tomber dans le piège de la lecture ennuyeuse des retrouvailles.

Pour Minon > De toute facon j'ai beau les harceler il en ont que faire :'( Ils postent toujours Ă  leur train ;)

Par Iwakura Shin OS le 27/11/2002 Ă  16:24:43 (#2657207)

Provient du message de Le Pacifiste
Bien écrit une nouvelle foi. Bravo pour avoir éviter de tomber dans le piège de la lecture ennuyeuse des retrouvailles.

Pour Minon > De toute facon j'ai beau les harceler il en ont que faire :'( Ils postent toujours Ă  leur train ;)


Madr Paci ^^

Elea tant pis t'auras essayer :D

Par Eléa Bluesky le 28/11/2002 à 9:13:49 (#2661909)

Reid se releva, incrédule.
« - Oui mon chéri ? »
« - Papaaaa »
Reid se précipita dans les bras de son père, suivi de près par sa sœur. Vesrit les pris tout les deux sur ses genoux sous le regard attendrit d’Anla.
« - Vous avez beaucoup grandi tous les deux… Bon puisque c’est comme ça, je vais être dans l’obligation de ne plus vous quitter des yeux ! »
Les enfants se mirent soudain à parler en même temps, trop heureux de pouvoir raconter leurs expériences à un père si longtemps absent. Vesrit les interrompit.
« - Et si nous allions voir notre navire ? Je vous expliquerai en chemin… »
« NOTRE bateau ?? écarquille les yeux Je veux le voir ! Je veux le voir ! On y va maintenant ? »
« Oui Reid. Tirla, va prendre ton châle, il y a du vent sur les quais. »
Vesrit se leva pour prendre le châle d’Anla et tous quatre partirent vers le port.

L’activité avait doucement repris après l’arrivée remarquée de la Railleuse. Les marins semblaient néanmoins encore quel que peu sceptique au sujet du navire. Ils semblaient éviter d’être dans son entourage proche. Ambre avait eut bien du mal à trouver des personnes acceptant de décharger le navire…
C’est dans cette atmosphère légèrement tendue qu’arriva Vesrit et sa famille.

« - Ouahh génial les bateaux ! Je me demande lequel c’est celui de papa… »
Vesrit s’arrêta devant la Railleuse, salua le marin de quart. Anla pris un air horrifié en voyant la figure de proue. Les enfants semblèrent intimidés mais une grande fascination se lisait dans leurs yeux, surtout dans ceux de Reid. Celui-ci alla même jusqu’à toucher l’immense figure de proue. Il resta un moment la main posée sur celle-ci, au grand étonnement du reste de sa famille. Vesrit en particulier en aurait bien touché deux mots à la figurine de bois…
Le reste de la visite se passa aussi normalement que possible, Anla inspectant attentivement le navire et Tirla suivant son frère partout où il allait.


« - Vesrit ? Déjà de retour ? Ah je vois que vous avez amené votre petite famille ! »
« - Oui Ambre. Ambre, je te présente Anla, mon épouse ainsi que Reid et Tirla, mes petits monstres. Anla, je te présente Ambre, le marchand séraphin sans qui je ne serai pas là. »
Anla effectua une cérémonieuse révérence à laquelle Ambre répondit par un tout aussi cérémonieux baise main. Reid et Tirla étaient restés coi devant le séraphin. Celui-ci n’ayant pas jugé utile de remettre sa cape.
« - Vesrit je ne voudrai pas brusquer de si belles retrouvailles mais j’ai eu des nouvelles de mes associés et nous avons une belle cargaison qui nous attend à StoneCrest. »

Par Asakurah Yoh le 28/11/2002 Ă  9:37:59 (#2661992)

:lit: :lit:

Par Kob Hyde le 28/11/2002 Ă  15:45:28 (#2664487)

:lit: tjrs aussi bien vivement la suite



Au fait je pense a un truc je pense qu'ils devrait se méfier de Ambre parce que si il peut mettre une çape alors qu'il est Seraph ça doit etre un cheateur :mdr: :mdr: :p :)

Par HanSoulimKRUSHER le 28/11/2002 Ă  17:11:37 (#2665361)

:lit:

Par Le Pacifiste le 28/11/2002 Ă  18:42:38 (#2666144)

Han ! J'ai failli loupé un épisode :sanglote:
Bien Ă©crit :p
*va faire attention pour pas louper le suivant*

Par Floloa Terrae OD le 28/11/2002 Ă  21:56:42 (#2667738)

:lit:
:amour:
La suiteuh !
paf le post , on ta dit de remonter ! ;)

Par Le Pacifiste le 30/11/2002 Ă  20:52:44 (#2681688)

2 jours qu'ils ont pas Ă©crit !
C'est pas fini au moins ? :sanglote:

Par Pere fouettard le 30/11/2002 Ă  22:52:28 (#2682200)

C'est la tuerie ce post sans dec'...

*le remonte*

Par Paikan Astrae le 1/12/2002 Ă  20:57:40 (#2688248)

Eau. Tant d'eau. Omniprésente, forte, dense, si dense...

...

Sombre. Il fait toujours sombre. Elle le sait, et pourtant elle n'a pas d'yeux pour voir. Peut-être est-ce pour ça qu'il fait sombre ? Elle ne ressent pas avec la vision, alors elle croit que c'est sombre ? Non, elle sait qu'elle ressent comme on doit ressentir dans l'eau. Si la vision avait sa place, elle verrait. La vision ne sert à rien. Donc il fait sombre. Elle ne doit plus penser à voir.

...

Salée ! Tellement salée, empoisonnée de sel ! Elle ne peut pas boire cette eau ! Mais elle n'en a plus besoin. Pire, elle ne doit pas le faire. Elle ne doit plus penser à boire.

...

Dense. Forte pression, si dense...

...

Pression ? Toucher ? Mais bien sur !

Vesrit sursauta légèrement. Surpris, Ambre cessa son explication. Le capitaine resserra un peu son manteau, faisant croire à un coup de froid. Ambre reprit là où il s'était arrêté.

La figurine ne voyait pas à travers la chemise de Vesrit. Ca l'agaçait un peu, mais rester cachée lui convenait parfaitement. Il ne voulait pas prendre de risque.
Il... oui il, il était un arbre, il était du bois. Bien que très différente de celle des animaux, les arbres démoniaques possédaient une distinction des sexes. Les femelles étaient leurs fleurs, elles ne marchaient pas par elles mêmes, elles s'enterraient dans le sol et accouchaient d'un mâle, qui lui même accoucherait de femelles.
Il l'avait déjà fait. Il avait dépensé son énergie pour bourgeonner. Il avait sacrifié des feuilles pour laisser la place à ses filles. Il avait défendu le territoire qu'il leur avait choisi, l'un des meilleur qu'avait pu trouver les Premiers Arbres, les premiers corrompus, qui avaient su se reproduire plutôt que d'attendre la contamination par le mal de leur cousins immobiles. Malgré la proximité des hommes, il avait surveillé ce sol, il s'était battu. La première génération, il avait réussi.
Un cycle plus tard, il Ă©tait plus vieux, il Ă©choua. Il connut Vesrit, et un depuis un tourbillon de possibles l'emportait vers des territoires inconnus. Il comprenait encore mal ce qui se passait, aussi.

Dans l'obscurité, il sourit d'un air mauvais, méchant, moqueur. Mais ce sourire, il se l'adressait à lui. Il était amer, car il avait cru maîtriser la situation et bien sur, la surprise était venue. Il était la statue d'un navire, puis il avait goûté la mer. Il était devenu un navire. Il n'était plus lui. Il était aussi elle. Ce navire qui ressentait et pensait différemment. Pour qui la mer était le Plein et l'air le Manque. Que la terre effrayait, trop solide, trop dangereuse. Elle, elle était une créature de la mer, et c'est la mer qu'elle connaissait d'instinct, comme lui, arbre, connaissait la terre et la lumière.

Si différents... il le savait, leurs pensées respectives polluaient l'autre. Jeté à l'eau, lui avait laissé le bois qu'il savait être en bas faire pousser des racines, car il fallait boire. Cette erreur aurait pu lui coûter la vie, maintenant il s'en rendait compte. Non pas parce que le sel l'aurait empoisonné, ça, il y aurait résisté... Mais une créature de la mer qui accepte l'eau en son sein accepte la mort. Elle accepte de détruire son espace privé, son identité, elle accepte de redevenir eau comme les arbres redeviennent terre, comme les humains redeviennent poussières. Elle l'en avait empêché, il avait alors prit conscience de son existence. Depuis, il n'arrivait plus à penser comme avant. La première conséquence était qu'il se voyait comme un être androgyne, et qu'il n'arrivait plus à penser comme un arbre, ni à agir comme un arbre.

Evidemment, ça avait complètement fichu son plan en l'air, mais maintenant, enfin, il essayait de tirer les avantages de la situation. Il devait accepter son état de navire, tout en gardant une partie de son identité. Il s'entraînait. D'abord, il fallait qu'il se voit en femelle. L'image de la fleur n'était peut être pas la meilleure méthode, mais ça marchait.


Un Ă  un, il fallait qu'elle supprime ses anciens sens, qu'elle arrĂŞte de penser comme un arbre.

Vision, don si précieux de la corruption de ses ancêtres... Greyleaf était si fier quand il leur expliquait le pouvoir de la vision, sa précision, sa rapidité pour repérer l'ennemi... Vision, obscurité, inutilité, oublier la vision...

Goût, goût de l'eau et de la terre, qui permettait d'évaluer la valeur nutritive d'un terrain, sa qualité en tant que terre de nidification, mais aussi connaître son histoire récente ou ancienne... goût, ouverture à la mer, mort, oublier le goût...

Toucher ! Le toucher ne sert à rien ! Il est la douleur sous le coup des ennemis, et il fallait faire taire la douleur. Les animaux peuvent caresser et apprendre de cette impression, détecter au contact, mais comment caresser quand on a une écorce ? Quand au contact, c'est qu'il est déjà trop tard...
toucher, voila le sens qu'elle sentait lui manquer. Elle devait réveiller ce sens que lui avait endormi. Elle devait sentir l'eau et interpréter son message.

Eau... Pression... Pression... Pression ? Oui, mais est-ce vraiment désagréable. Elle faillit encore perdre le contact sous le coup de la révélation. Non ! C'est nouveau, c'était inconnu, mais cette pression n'est pas dangereuse. Elle lui indique que la mer est là, que le Plein est là, qu'il la soutient et la tient, qu'il la porte et l'emporte. Développer le toucher... Comment fait-on, voyons... Aide moi arbre, comment apprend-on les sens ?


...
Non... ne... pas... rompre... le contact...
...
Je sais...
Le doyen nous as... apprit. Il faut... s'entraîner... commencer par... ce qui est facile... Ce qui est net...
...


Le Plein est net. Le Plein est là, indiscutablement. Mais je ne sens pas les nuances dans le Plein. Il doit y en avoir, mais ce n'est pas net. Ce qui est net, c'est sa présence. Donc son absence ! Le Manque ! Le Manque, je ne le sens pas ! Ceci aussi est net ! Et la frontière est nette ! Je vais me concentrer sur la frontière... Je vais m'entraîner à la connaître...

Vesrit était parti depuis longtemps. Pour la deuxième fois de la journée, Ambre s'interrompit alors qu'ils étaient penchés sur une carte de navigation, installés sur le quai. Samsiel leva son visage vers celui du séraphin, qui s'était tourné vers le navire. Samsiel se retourna à son tour, et d'abord ne comprit pas. La railleuse était là, amarrée, quelques hommes d'équipages embarquant les nouvelles provisions achetées malgré la légère houle. Tous travaillaient bien, parfais avec inexpérience mais toujours avec application. Il était fier de son équipage, fier qu'ils se montrent aussi compétents que les autres marins en ce port. Puis, avec le recul, il vit.

Dans le port de LightHaven, en cette fin de journée ensoleillée, paisible et tranquille, tout était calme. Les mouettes ne criaient pas, les hommes s'étaient apaisés, c'était l'heure où le vent s'arrêtait. Aucun nouveau navire n'était attendu. Tous étaient amarrés au port, tous se tenaient tranquilles, immobiles sur une mer d'huile. Tous, sauf la railleuse, qui se balançait mollement comme un enfant calme sur une balançoire.
En regardant le haut de son mat se balancer dans la foret de mats immobiles, Samsiel eut soudain le mal de mer.

Par Le Pacifiste le 2/12/2002 Ă  19:27:36 (#2695657)

Le récit change un peu de forme mais reste agréable. Assez étrange épisode qui n'en est pas moins pour cela inintéressant.
Continuez :)

Par Eléa Bluesky le 3/12/2002 à 14:25:01 (#2701694)

La lumière tamisée de la lampe à huile donnait une impression de grande intimité. Vesrit ouvrait son balluchon, sa famille réunie autour de lui. Il en sorti différents objets qu’il donnait tour à tour à Tirla, Reid et Anla. Des figurines de bois peintes, parfois articulées même, des puzzles et divers objets décoratifs. Les yeux émerveillés, chacun contemplait ses cadeaux. Vesrit avait bien pris soin de prendre en compte les goûts de ses enfants et de son épouse. Il prit chacun dans ses bras, les embrassant. C’est ce moment que choisi Reid pour demander :

« - Père ? Pourrais-je venir avec vous à bord de la Railleuse ? »

Anla fronça des sourcils.
« - Et l’école ? Reid, tu ne peux pas arrêter maintenant ! »
« - Mais, c’est bientôt fini, et puis je veux être marin ! C’est l’occasion d’apprendre le métier ! »

Si c’est pour moi que tu t’inquiètes, c’est à toi que je suis lié, pas à lui… Et puis ça doit être agréable de contribuer à l’éducation de ses enfants…
Vesrit secoua la tête pour s’éclaircir les idées, la figurine n’avait pas tout à fait tort.


« - Chérie, c’est peut être une bonne idée au fond. S’il n’est pas fait pour être marin, il le verra rapidement et se consacrera à ses études. S’il a effectivement la trempe d’un marin, Samsiel sera un excellent professeur et Reid en ressortira avec une bonne expérience. Le voyage ne devrait pas durer trop longtemps, il te reviendra vite. Et puis, j’aurai contribué à l’éducation de mon fils ainsi. C’est toujours toi qui as tout fait… »

« - Il est vrai que le petit a grand besoin de l’influence d’un père. le regard d’Anla se fit plus dur et Reid se recroquevilla sur lui-même au souvenir de ses récentes entourloupes. Il a trop longtemps grandit loin de toi Vesrit. Allons Reid, ton père part demain, si tu veux toujours y l’accompagner, il te faut préparer ton sac dès ce soir. »

Comme mon fils grandit vite… comme le temps passe. Vesrit aussi à l’air d’avoir grandit, probablement grâce au commandement du navire, ce n’est plus le même homme.

Par Kob Hyde le 3/12/2002 Ă  16:18:16 (#2702493)

Oh lala, j'avais pas vu, qu'il y avait deux Ă©pisode d'Ă©crit :eek: :eek: bravo :lit: :lit:

Par Pere fouettard pu' le 18/1/2003 Ă  13:55:00 (#3048164)

Qu'est ce qui fout la ce post lol ?
Hop ^^

Par Le Pacifiste le 18/1/2003 Ă  14:57:56 (#3048520)

Ouais, il avait hélas disparu de la circulation. Va falloir nos continuer ca hein :D

Par Kob Hyde le 19/1/2003 Ă  2:12:42 (#3051522)

oui c kler
Au boulot la!!:p :p

Par Corielle le 19/1/2003 Ă  14:16:58 (#3053410)

FĂ©licitations vous deux, c'est passionant.
Mais forcément on veux la suite !!!!!!!!!!!

Edité pour vilaine faute de frappe

Par Floodeur n° 1827 le 19/1/2003 à 14:34:14 (#3053510)

merci d'lavoir remonté, d'habitude je lis trop pas les postes rp mais la ca vaut le coup :rolleyes:

Par Eléa Astrae le 20/1/2003 à 8:51:08 (#3058147)

Je pensais que l'histoire ne vous intéressait plus trop mais au vu des derniers posts, on s'y remet (^.^)

*calinoux tous*

Par Le Pacifiste le 20/1/2003 Ă  17:40:16 (#3061684)

Ah une bonne nouvelle :)

Par Corielle le 21/1/2003 Ă  11:25:33 (#3066589)

D'un monumental coup de hache, envoie le post lĂ  oĂą il aurait dĂ» rester !!!

Par Pere fouettard pu' le 21/1/2003 Ă  14:31:19 (#3068037)

Provient du message de Eléa Astrae
Je pensais que l'histoire ne vous intéressait plus trop mais au vu des derniers posts, on s'y remet (^.^)

*calinoux tous*


*Tout excité*

Par lana le 23/1/2003 Ă  17:58:59 (#3085659)

tous des dingues... :rolleyes: ;)

Par Corielle le 23/1/2003 Ă  21:06:47 (#3087245)

*s'impatiente* :D

Par Kob Hyde le 23/1/2003 Ă  21:47:25 (#3087548)

*tape du pied avec impatience* on veux la suite!! :sanglote: :sanglote:

Par Paikan Astrae le 24/1/2003 Ă  16:43:18 (#3092257)

Vesrit Ă©tait sur le ponton de la Railleuse. Reid dormait. La figurine lui avait dit la veille quÂ’il Ă©tait temps quÂ’il accomplisse sa partie du contrat. La nuit Ă©tait sombre, sans lune.

« - Il est temps. Viens à la proue, nous allons commencer. Place ton avant bras dans la gueule de la figure de proue. Comme ça, parfait. »

Le visage de bois ferma les yeux, ses lèvres bougeaient mais aucun son n’en sortait. Vesrit était allongé sur le dos de la figure de proue, son bras passé autour du coup du monstre. Il retenait son souffle, évitant tout geste, intimidé par la proximité de la terrifiante statue. Il guettait les bruits qui signaleraient la présence éventuelle de quelqu'un, ne voulant être épié dans ses coupables activités, mais tout était calme, le port désert.

Un léger grincement se fit entendre. Du coin de l'oeil, Vesrit cru apercevoir un frémissement provenant des mâchoires de la Railleuse. Soudain, avec le bruit de claquement d'une branche qui casse, la gueule de la figure de proue se referma sur son avant-bras. Vesrit étouffa un cri. Ses oreilles sifflaient et il fut pris de vertige à mesure que le sang coulait a flot. Les yeux du monstre se mirent à briller... briller d’un rouge sang. Effrayé, l'homme voulut s’éloigner d’elle. Peine perdue puisque son avant bras restait prisonnier des mâchoires de bois. Le sang coulait. Sa vision s’obscurcissait. Il raffermit sa prise sur la statue. Il devait tenir.




(rho la la, les vilains impatients... On s'absente un petit mois ou deux et puis ça hurle. Hum, bon, désolé, c'est de ma faute si le récit a prit du retard. Merci beaucoup de vos encouragements sans lesquels il n'aurait effectivement pas reprit. Bizoutez Eléa au passage sans qui je me serai bien prit une semaine de plus)

Par Le Pacifiste le 24/1/2003 Ă  17:24:44 (#3092550)

Ah S'pas trop tĂ´t !
S'pas mal, c'est pour quand le prochain ? :D

Par Bardiel Wyld le 24/1/2003 Ă  18:33:29 (#3093056)

Bon allez lĂ Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă  la suite lĂ Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă Ă !
Et plus vite que ça boudiou! :p

Par Corielle le 24/1/2003 Ă  21:04:44 (#3093990)

Hummm c'est bien beau toutes ces explications lĂ  mais elle est oĂą la suite ????? :ange:


B'soute les auteurs pour les encourager :amour:

Par Elae le 25/1/2003 Ă  22:09:22 (#3100608)

:) Je remonte ce post la ou il devrait etre.
Et par la meme occasion, je demande la suite!!!!!!!!!!!:)

Par Corielle le 25/1/2003 Ă  22:52:00 (#3100837)

Ouhou les auteurs, vous reste plus beaucoup de temps pour nous pondre les 500 pages encore manquantes !!!
Au travail je vous prie :) :amour:

Par Corielle le 26/1/2003 Ă  23:30:54 (#3107377)

Oups j'ai oublié de te remonter toi là !!!

Et les auteurs, ils sont oĂą ??????? :p

Par Eléa Astrae le 27/1/2003 à 11:39:05 (#3109616)

C'est l'aurore, LightHaven dort encore. Ambre en profite pour sortir sur le pont et s'étirer. Ses ailes déployées remplissent l'espace de blanc. Puis, soigneusement, il les replis et tente de les cacher sous son ample vêtement. En faisant un peu le dos rond, il peut passer pour un bossu. Un peu comme la Railleuse, là bas...
Ambre s'essuie les yeux, embrumés à cette heure trop matinale. Puis il regarde a nouveau la figure de proue. Il y a bien une excroissance sur le dos de la statue, mais ce n'est pas une simple bosse. Etouffant un juron, le séraphin se précipite au secours de son capitaine.

Samsiel n'avait pas dormi a bord, cette nuit la. D'abord, tard dans la soirée, il avait bu. Quand il buvait autant, c'était pour oublier, mais il ne savait plus quoi. Ensuite, il avait du sympathiser avec les serveuses.
Arrivé a proximité de la Railleuse, il su que le navire était a l'origine de sa gueule de bois, sans se rappeler les détails. La mine sombre, il examina depuis le quai l'étonnante figure de proue. Le monstre sculpté semblait bel et bien capturé par la coque du navire. Il faisait tout pour s'en extirper, tirant toujours aussi fort vers l'avant. Une idée saugrenue vint à Samsiel, il pensa un instant que c'était la statue qui tirait le navire. Il faudrait vraiment qu'il demande au Capitaine ce qui lui était passe par la tête. Bon sang, il était même allé jusqu'à lui peindre des traces de sang dans la gueule ! Les yeux semblaient avoir changés aussi, mais cela était probablement du à la brume matinale…

Tiens Ambre qui joue les acrobates sur le ponton avant ? Je ne le pensais pas comme ça fit Samsiel en souriant. Il avait toujours connu un Ambre joyeux et de bonne compagnie mais il ne savait pas que celui-ci pouvait être aussi exubérant.

Par Le Pacifiste le 27/1/2003 Ă  18:08:27 (#3112689)

C'est trop court :sanglote:
La suite lĂ  :D

Par Kob Hyde le 27/1/2003 Ă  23:37:52 (#3115000)

:lit: :lit: encore!! :) :cool:

Par Paikan Astrae le 30/1/2003 Ă  16:14:27 (#3134440)

Reid se leva péniblement de sa couche. Les lits de marins n'étaient pas réputés spacieux, mais il avait connu pire à terre, obligé qu'il était de partager le lit avec sa petite soeur. Le mouvement incessant du navire, pourtant amarré, était autrement plus perturbant.
Voyons. Il faudrait qu'il trouve son père, pour savoir ce qu'il devait faire maintenant, mais manger semblait déjà une bonne idée. Il n'avait pas tout compris au fonctionnement des quarts et ordre de passage. Néanmoins, le petit costaud qui était second lui avait dit que tant qu'ils étaient au port, il suffirait à Reid de se pointer en cuisine pour avoir à manger. Restait à se souvenir comment accéder aux cuisines. Pour Reid, le petit navire était plus complexe qu'une ville miniature. Un dédale d'échelles et de couloirs menait aux endroits les plus incongrus. Les cuisines étaient a l'arrière, mais il n'arrivait pas à savoir où était l'avant de l'arrière, ni même les cotés. En bref, il était perdu.
Passant la tête dans un couloir tordu et plaqué contre la coque, il aperçut à l'autre extrémité la pointe d'une cape traînant au sol. Il ne pouvait s'agir que du grand séraphin, que ça petite soeur avait trouvé si impressionnant. Reid avait depuis apprit qu'il ne s'agissait que d'un simple marchand. Puis la voix du petit costaud retentit.


« - Comment ça il dort ? Mais c'est plus l'heure de dormir ma parole !
- Calmez-vous Samsiel, il a sans doute une bonne raison de se reposer. Vous ne devriez pas présumer des activités nocturnes de votre Capitaine, répondit la voix du séraphin, chargée de sous-entendus. Vous même avez l'air plutôt... fatigué.
- Oui ho bon. C'est juste qu'il est plus que temps de discuter du prochain voyage. On n’a même pas réfléchi à la destination, je ne peux pas ré-équiper sans savoir si on va loin, et...
- Bon, justement, c'est pour cela que je voulais le voir. J'aurai peut être une suggestion, et je peux sûrement vous en parler. Si votre capitaine l'approuve, vous serez déjà prêt comme ça.
- Ha euh, sur que c'est une bonne idée. Bon, ben, je vous suis alors, inutile de réveiller Vesrit après tout. »

Reid eut le temps de bondir en arrière et se réfugia précipitamment derrière un tonneau. Il entendit les deux hommes prendre l'échelle menant au pont. Puis il se dit qu'il n'aurait pas de problèmes pour retrouver le couloir menant à la cabine de son père. Etant donné que le petit costaud, qui n'était que second, semblait manquer de respect envers son père, Reid décida qu'il serait bon de chercher à en savoir plus. Apres tout, le séraphin non plus ne lui inspirait pas confiance.

Par Le Pacifiste le 30/1/2003 Ă  19:54:21 (#3136407)

Que va t'il arriver au petit Reid ?
Que trafiquent Ambre et le second ?

Vous le saurez au prochain Ă©pisode qui ne peut se faire attendre bien entendu :D

Par Eléa Astrae le 31/1/2003 à 12:04:49 (#3140434)

Ambre était soulagé d'éloigner Samsiel de la cabine du capitaine. Il avait réussi à y amener le jeune homme évanoui, puis vérifier qu'il n'était pas en danger, malgré un état de fatigue évident aggravé par une perte de sang importante. La plaie au bras ne saignait plus quand il était arrivé, mais il l'avait trouvée étrange. Plus une cicatrice qu'une plaie, les traces de sang coagulé indiquait pourtant bien que la blessure était récente. Il voulait éclaircir l'affaire, mais il préférait assurer la discrétion, au moins dans un premier temps. Le coeur du séraphin se mit tout de même à battre plus fort quand le second prit la parole, une fois qu'ils rentrèrent dans la cabine de travail du second.

" - Dites Ambre, il est Ă©vident que vous ĂŞtes un bien original marchand, et sur ce point je n'ai pas de remarques Ă  vous faire. Mais je me demande quand mĂŞme ce que vous faisiez comme acrobaties, ce matin, sur le ponton avant.

- Ha, euh, he bien... hum, je dois admettre que c'est un peu ridicule mais, euh, je testais un peu mon Ă©quilibre. Bon, je jouais a ne pas tomber dans l'eau, c'est idiot je sais...

- Désolé, qu'importe, ça ne me regarde pas, s'empressa de dire Samsiel. Votre agilité et vos talents ont été plus qu'utiles contre les pirates, en mer: Je vous en suis reconnaissant, au nom de l'équipage d'ailleurs.

- N'exagérons rien, commenta le séraphin un petit sourire en coin, nous étions sur la même galère. Bon, à propos de ma proposition ! Tout le monde semblait d'accord pour prendre la direction de LightHaven, et j'avais des affaires à y amener moi même, donc ça m'allait bien. Mais il y a une chose que je voudrai faire depuis longtemps, une opportunité toujours à saisir. Entrer dans la concurrence des commerces déjà bien établis sera difficile, vous le savez, pour des marges plutôt faibles. Je pense qu'on pourrait dégager un bénéfice plus rapidement en partant pour l'île de StoneHeim.

- StoneHeim ? Enfin Ambre vous n'y pensez pas ? Il est plus simple de faire du commerce entre la capitale et l'île d'Arakas voyons. Même vers d'autres royaumes, au moins les cartes maritimes sont plus fiables ! Et puis il n'y a pratiquement aucune infrastructure marchande à StoneCrest !

- Vous êtes un homme censé Samsiel, trop sans doute. C'est justement pour toutes les raisons que vous venez d'évoquer que je voudrais aller là-bas ! J'ai un peu visité l'île, et même si à l'époque je n'étais pas très concentré sur l'aspect mercantile, je peux vous dire qu'il y a des opportunités à saisir.

- Mais enfin, c'est à peine civilisé là-bas. Ho et puis zut, je vais essayer de dégotter des cartes valables.

- N'achetez rien ! Il faut encore que j'en parle au capitaine.

- A propos d'acheter, vous voulez leur vendre quoi, a StoneCrest ?

- C'est surtout ce qu'on pourra ramener qui comptera, mais bon, autant ne pas partir cale vide. Comme vous dites, c'est à peine civilisé là-bas. Je doute qu'ils s'amusent à entretenir de vastes champs, occupés qu'ils sont à repousser les loups. Il faut bien qu'ils se nourrissent, à StoneCrest, et ils apprécient toujours de pouvoir compter sur un stock de nourriture non périssable. Farines, grain, il y en a en abondance ici, je pourrais facilement faire de la marge.

- J'espère pour vous, parce qu'il faudra encore que vous avanciez de quoi armer le navire. Et pour le retour aussi, comptez pas sur moi pour rester bloquer là-bas ! C'est pire que Raven's Dust, les bureaucrates en moins... Tiens ! Salut gamin !"

Samsiel avait ouvert la porte et sortait sans regarder devant lui, manquant d'Ă©craser Reid qui "passait" par la.

" - Ho, euh b'jour m'sieur. Dites, je suis un peu perdu, c'est par où les cuisines déjà ?
- ha ha, je te montre moussaillon, on va manger un morceau ensemble. "

Ambre écouta distraitement les bruits de pas s'éloignant, songeur. Assurément, la Railleuse et son équipage prêt à tout étaient parfaitement indiqués pour mener à bien des opérations marchandes inhabituelles. Mais surtout, ce navire piquait la curiosité du séraphin. Le navire, et son capitaine...Il soupira en pensant à la somme qu'il devrait encore emprunter pour financer le prochain départ, mais sa curiosité justifiait bien quelques dépenses...

Par Pere fouettard pu' le 1/2/2003 Ă  2:05:33 (#3146263)

Vous saviez qu'en Hollande on peut boire de la bière au cinéma? Et pas dans un putain de gobelet!!!

Ok ok ct juste pour ... hop :p

Par Luminus le 1/2/2003 Ă  2:08:03 (#3146273)

j'aime bien la hollande... j'y vais une fois par mois environ pour visiter :doute:

Par Maver|ck le 1/2/2003 Ă  2:41:51 (#3146368)

Provient du message de Pere fouettard pu'
Vous saviez qu'en Hollande on peut boire de la bière au cinéma? Et pas dans putain de gobelet!!!


©Pulp Fiction

Par Corielle le 1/2/2003 Ă  10:46:13 (#3147129)

Un sacré film pulp fiction !!!!

Et up da post :amour:

Par Tealc Feals Galikea le 1/2/2003 Ă  21:17:56 (#3150526)

:lit:

*up...:rolleyes:*

Par Pere fouettard pu' le 2/2/2003 Ă  12:22:49 (#3153624)

Provient du message de Corielle
Un sacré film pulp fiction !!!!

Et up da post :amour:



Ouè bon film :) , tout comme Snatch, Reservoir dogs, Usual suspect, Arnaque crime et botanique, etc... Vive les films de truands quoi :D



:lit:

Par Le Pacifiste le 2/2/2003 Ă  21:32:03 (#3157125)

Tiens j'ai pas vu botanique :rolleyes:

et up da post :D

Par Corielle le 2/2/2003 Ă  23:17:14 (#3157642)

Moi non plus je ne l'ai pas vu...

Par Paikan Astrae le 3/2/2003 Ă  13:40:46 (#3160843)

(tiens non, moi non plus. Pas plus que les autres d'ailleurs, à part pulp fiction et usual suspect. Je reste trop dans les films à succès sans doute... Mais qu'est-ce que je raconte moi ???)

Le visage souriait. Pour la première fois depuis cette nouvelle vie, La Railleuse était rassasiée. Le sang avait coulé, liant un peu plus Vesrit à la Railleuse, régénérant le bois démoniaque. De la figure de proue à la quille, parcourant toute la coque, la vie se propageait. A l’intérieur de la figure de proue, dans le ventre même de la railleuse, un petit espace s'isola du reste du bois. D'abord minuscule point, puis grossissant. Cela prit la forme de racines, puis des bulbes poussèrent sur celles-ci. De larges feuilles plates, d’un rouge sombre, apparurent. Enfin, un bourgeon poussa au centre, gros comme deux fois le poing d’un homme, et rouge vif.

« C’est le moment… »

Le visage ferma les yeux, se concentrant sur elle-même. Le bois gémît, se contracta. Le sang coulait, un sang visqueux, tel une matrice, emportant le foetus végétal vers l'étrave. Et soudain la mer se teinta de sang. Et rouge sur rouge, les racines apparurent, puis à leur tour les feuilles sortirent. Les vagues les plus hautes léchaient la coque, arrachant finalement la « plante » au navire, l'emportant vers la mer.


L'antilope observait la jeune humaine. La jeune humaine observait la mer. L'humaine, néanmoins, savait toujours quand un danger venait. Elle avait, avec ses dagues, tué tous les gobelins et guêpes géantes autour de la crique. Maintenant elle observait la ville des hommes, guettant quelque signal. L'animal regarda aussi la mer, soudain nerveux. A l'autre bout de la crique, les vagues poussèrent un étrange nénuphar vers la plage.

Par Eléa Astrae le 4/2/2003 à 14:37:41 (#3168757)

La petite antilope avait faim, mais l’humaine était déjà discrètement partie vers le port. Bientôt, les guêpes et les gobelins reviendraient… Elle devait trouver un abri, avant que les autres bêtes ne viennent la harceler. Elle senti son estomac gargouiller à la vue du nénuphar au bord de l’eau. Après tout, s’approcher pour sentir n’engageait à rien se dit-elle.

Une odeur de fruit rouge qu’elle ne connaissait pas. La petite antilope hésitait. Le museau tout proche du bourgeon, sa petite queue touffue se balançant d’un côté à l’autre traduisant son indécision. Finalement, elle prit délicatement une bouchée du bourgeon. Un léger goût sucré lui vint à la bouche. Gourmande, elle finit entièrement la fleur.

Ambre ferma doucement la porte derrière lui. D’une voix étouffée :

« - Vesrit ? »
L’intéressé ouvrit les yeux. « - Ambre ? C’est vous qui… »

« - En effet. Personne d’autre n’est au courant, mais j’aimerais bien que vous m’expliquiez ce que vous faisiez sur le dos de la Railleuse… »

« - Je… j’ai cru voir quelque chose briller dans la gueule et je suis allé voir ce que c’était. »

Un silence gêné se fit, sous le regard scrutateur du séraphin.


« - Ecoutez Vesrit, je sais quand quelque chose n’est pas normal. Et votre pâleur… cette cicatrice au bras ne sont pas ordinaires. Si l’équipage s’en aperçoit, il risque de ne plus vouloir servir sur la Railleuse. Et j’ai besoin de ce bateau pour aller sur StoneCrest… bon alors, vous m’expliquez ? »

Par Pere fouettard pu' le 4/2/2003 Ă  18:30:01 (#3170576)

Provient du message de Le Pacifiste
Tiens j'ai pas vu botanique :rolleyes:

et up da post :D


LĂ© excellent

*up* :rolleyes:

Par Le Pacifiste le 4/2/2003 Ă  18:48:08 (#3170710)

Cette suite à un goût étrange mais agréable. Continuez et le fruit n'en sera que meilleur.

Par Paikan Astrae le 6/2/2003 Ă  16:20:02 (#3184477)

Vesrit évitait le regard d'Ambre. C'était maintenant évident, aucun mensonge ne le sortirait de cette situation. Garder le silence lui ferait perdre la confiance du marchand, parler ferait probablement fuir le séraphin. Las, le capitaine choisit de mettre un terme à la série de mensonges.
Ambre reconnut le soupir résigné du jeune homme, il sut que la lumière serait faite. Il le regarda donc défaire sa manchette, et fronça les sourcils en apercevant la petite figurine de bois. Le visage était celui de Vesrit, taillé avec une précision remarquable, affichant une expression d'une neutralité parfaite.


« - Ca suffit maintenant. Explique lui ou bien je m'en charge. »

Le séraphin cligna des yeux de surprise, d'abord parce que Vesrit ne lui avait pas parlé à lui, ensuite parce qu'il crut voir bouger la figurine. Puis ça recommença. Le minuscule regard se tourna vers le plafond, le visage se contracta en une expression exaspérée, et un petit soupir se fit entendre.

« - Bon, bon, ça va... »

Ambre étouffa un hoquet de surprise. C'était la voix de Vesrit, mais l'homme n'avait pas ouvert la bouche. Et même si c'était sa voix, le ton en était très différent. Plus confiant et sûr, hautain même. Et à mesure que les lèvres de bois remuaient, le séraphin sentait un frisson parcourir lentement son échine. Trop polis, les mots étaient marqués par un cynisme effrayant.

« Messire marchand, ou bien devrais-je dire seigneur séraphin, nous avons une longue histoire à vous conter. Enfin je la raconterai, notre ami étant un peu fatigué. Tout a donc commencé lorsque votre capitaine a eut l'idée saugrenue, certes, mais enrichissante, de planter son couteau de sculpteur dans mes restes agonisants... »


L'antilope crut déceler un mouvement du coin de l'oeil, quelque part, trop près. Elle bondit immédiatement et courut en zigzaguant tant qu'elle put. Aucun bruit de poursuite. Elle ralentit l'allure, regarda en arrière, puis s'immobilisa. Elle reprenait avec peine son souffle, alors qu'elle n'avait fait que quelques bonds. Elle eut quelques soubresauts, et fut surprise de se sentir si épuisée. Et cette douleur dans le ventre qui n'en finissait pas !
Encore un mouvement ! Elle sauta immédiatement, mais se tordit sur elle même dans les airs et s'effondra au sol. La douleur venait soudain de gagner en intensité dans son estomac. Péniblement, fébrilement, elle se redressa. Tremblante, de peur et de fatigue, elle scruta l'endroit d'où devait venir l'ennemi. Rien. Sa vision se brouillait de plus en plus, c'était ce qui la trompait. Elle battit des paupières, puis émit un petit mugissement de détresse, espérant que sa mère viendrait la secourir. Mais sa mère n'était plus la depuis longtemps.
Soudain, elle se retrouva la tête clouée au sol. Ses yeux roulaient dans leurs orbites, ne voyant pas d'où avait pu venir l'attaque. Puis elle s'aperçut qu'elle ne sentait pas ses pattes. L'effet d'anesthésie gagna lentement le bas de son dos, puis arriva au cou. Elle entendit juste un bruit, mélange de craquement sinistre et de déchirement, mais sombra dans l'inconscience avant de pouvoir l'identifier.

Par Le Pacifiste le 6/2/2003 Ă  19:19:06 (#3184997)

Quel vilain arbre qui s'attaque à la gentille antilope. Va falloir se dépêcher de finir hein (sans bacler :rolleyes: ) parce que le 15 faut changer de forum :D

Par Eléa Astrae le 7/2/2003 à 15:36:31 (#3190681)

« - Du nerf les gars ! Je vous laisse une heure pour que le navire soit chargé, pas une seconde de plus ! »

Samsiel était heureux de terminer les préparatifs. Bientôt la mer ! Quelques soient les circonstances, cela lui plaisait toujours. Observant les manutentionnaires à leur tâche, il aperçut une silhouette encapuchonnée se faufilant sur les quais. Il descendit la passerelle et alla à la rencontre de la jeune femme.

« - J'arrive un peu trop tôt, ironisa l'ex-pirate. Ne dis rien Samsiel, tu veux que je me fonde parmi eux n'est-ce pas ? »
« - Mais quelle excellente idée ! Samsiel souriait de toutes ses dents. Ce serait à la fois discret et utile. »

Il ne put pas voir, mais imagina sans peine, le regard sombre que lui jeta Valia sous son capuchon. Profitant de la cohue et de l'activité, ils se séparèrent aussi discrètement qu'ils s'étaient rencontrés. Le temps que le second regagne son poste d'observation, un nouveau manutentionnaire faisait déjà rouler un tonneau vers la Railleuse.
Elle le retrouva plus tard, a bord. Elle avait revĂŞtu ses habits habituels, qui laissaient bien en vue ses dangereuses dagues.


« - Alors ? De la nourriture, mais pour quelle destination ? »
« - Pour t'aider à te préparer, sache que l'idée vient d'Ambre. »
« - Je m'attendais déjà au pire... »
« - Parfait. On va à StoneCrest, sur l'île de StoneHeim. »
« - Hein ? Ca va pas ? ... qu'en pense le, hum, capitaine ? »
« - Et bien, je ne l'ai pas vu directement, mais Ambre sortait de sa cabine quand il m'a donné le feu vert. Il avait l'air songeur tout de même. »
« - Oui, il est resté sur le pont pendant tout le chargement. Il est à croquer quand il a l'air sérieux comme ça. »
« - Ha non, tu vas pas t'y mettre toi aussi... »

La jeune femme répondit simplement d'un rire sauvage, puis sortit de la cabine du second.

Par Corielle le 7/2/2003 Ă  22:28:58 (#3193659)

:lit: :) :amour:

Par Paikan Astrae le 11/2/2003 Ă  16:35:08 (#3215352)

Le navire était poussé par un faible vent. Ambre, penché sur le bastingage, avait le temps de regarder défiler les côtes d'Arakas. Bientôt, ils mettraient le cap vers la pleine mer, vers l'île de StoneHeim. Une fois encore, il énuméra en pensée les informations dont il disposait. L'idée l'avait séduit, au départ. Un navire vivant, mais apparemment la possibilité d'en faire autant avec n'importe quelle sculpture, meuble, porte... Les possibilités étaient infinies. Son esprit marchand le taraudait, il devait garder le secret, profiter de son avance en matière d'information, préparer le terrain à son avantage !
NĂ©anmoins...
Un esprit d'arbre démoniaque, une sorte de mort-vivant végétal... Du bois qui se nourrit de sang humain... Ambre fronça les sourcils, réalisant soudain la gravité de la situation. Il s'apprêtait à entrer dans ce jeu, par appât du gain. Mais cette figurine ne lui plaisait pas, et son instinct ne le trompait jamais. Il se permit un sourire penaud, et parla tout haut pour consolider sa décision.


« - Non c’est trop risqué. J’en parlerais aux différents clergés une fois à StoneCrest. Ils sauront quoi faire… »

Ambre, se redressant du bastingage, eut juste le temps d'avoir un petit doute. Avant même qu'il puisse penser les mots pour traduire son inquiétude, un choc impressionnant souleva la coque, et une explosion se fit entendre. Puis le navire retomba dans les eaux, et se faisant, décrivit un mouvement latéral particulièrement brusque et peu naturel. Ambre, qui avait complètement perdu l'équilibre, fut projeté vers le bastingage, heurta du dos la rambarde qui cassa facilement, et termina sa trajectoire dans les eaux sombres.

Vesrit grogna de mécontentement, et se releva péniblement dans sa cabine. Bon, il s'était assez reposé apparemment. Quelqu'un cria
« voie d'eau dans la cale ! », aussi se précipita-t-il à l'extérieur. Il ne fut pas le seul. Valia hurlait des ordres, cherchant à couvrir le vacarme des hommes et de l'eau s'engouffrant par une brèche dans la coque. Enfin, deux marins particulièrement costauds arrivèrent avec une planche de bois, et parvinrent à la placer contre la brèche. D'autres arrivèrent et purent réduire suffisamment le débit. Vesrit chassa Reid des environs d'un signe de la main, et aidé d'un autre ils firent le travail de charpenterie d'urgence. Une chaîne se forma enfin pour écoper.
Un peu plus tard, le capitaine rejoignit son second sur la dunette. La figurine l'avait déjà prévenu que
« quelque chose de gros avait frappé la coque ». Samsiel lui confirma cette version.

« - C'est étrange, mais il arrive qu'une baleine folle rentre dans les navires. Heureusement, la fissure n'était pas si importante. Nous avons un peu dérivé pendant que tout le monde était occupé en bas, mais on aperçoit encore l'île d'Arakas. On retrouvera notre chemin. »

Ce n'est que beaucoup plus tard, quand un marin lui demanda qui devrait réparer la rambarde, qu'il observa plus attentivement les dégâts sur le pont. Et c'est en cherchant la cause de ces dégâts qu'ils finirent par remarquer l'absence d'Ambre. Ils firent demi-tour et repassèrent plusieurs fois sur les lieux estimés de l'accident, suivant même les courants vers le large. A la nuit tombée, ils n'avaient trouvé aucune trace du séraphin.

Par Eléa Astrae le 13/2/2003 à 11:33:57 (#3228996)

Elle était là, comme chaque nuit depuis qu’il était monté sur la Railleuse. Il lui donnait 8 ou 10 ans, à peu près son âge quoi. Petite et menue, vive comme un cabri, elle l’emmenait visiter des lieux qu’il n’avait jamais vu… Ses longs cheveux bruns encadraient un visage rond et sans ses yeux rouges, on aurait dit l’une de ses camarades de classe.

Ils jouaient souvent sur une grande plaine entourée d’arbres. Il y avait un grand lac pas loin, mais celui-ci était infesté d’araignées géantes. Il y en avait aussi dans la plaine, mais les arbres les protégeaient.
Quand, épuisés, ils s’allongeaient en riant, elle lui posait des tas de questions, sur sa vie, sur ses parents et sa petite sœur…


« - Tu sais quoi ? Ambre a disparu… »
« - Peut être qu’il s’est envolé ? »
« - Mais non, les séraphins ont des ailes mais ils ne volent pas ! »
« - A quoi ça leur sert alors ? »
« - Je ne sais pas… ça leur donne peut être d’autres pouvoir magiques… »
« - C’était un marchand. Et tout le monde sait que les marchands tentent toujours de faire des bénéfices sur le dos des transporteurs. »
Reid tourna la tĂŞte vers la petite fille, le regard interrogateur.
« - C’est normal, ils préfèrent garder l’argent pour eux… Et puis je suis sûre qu’Ambre se fichait de la situation de ta famille. »
« - Oui. Maintenant mon père va pouvoir se mettre à son propre compte. C’est une bonne chose finalement… »
Reid vit la petite fille lui sourire. Se relevant légèrement, elle lui passa les bras autour du cou lui chuchotant :
« - J’aimerai rester avec toi pour toujours ! »
« - Moi aussi… »
Posant sa main sur son dos, Reid ne vit pas son sourire s’élargir, dévoilant de petites canines pointues.

Par Eléa Astrae le 14/2/2003 à 15:14:01 (#3237941)

(pour vous signaler que la suite du récit, ce sera sur :
http://forumskwal.free.fr/o2php/index.php
dans la partie rp

:merci: Merci et bisous Ă  tous)

Par Paikan Astrae le 14/2/2003 Ă  15:34:52 (#3238094)

L'atmosphère était particulièrement pénible sur le pont de la Railleuse. La rambarde, toujours cassée, était un douloureux rappel d'une situation que nul n'oubliait. Ambre était porté disparu, le navire reprenait sa route, et l'équipage avait l'impression d'abandonner celui qui les avait sauvés. Pour Vesrit, Samsiel et Valia, à cette honte s'ajoutait un sentiment de trahison en vue de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Une fois encore, ils se répétaient qu'ils ne pouvaient faire autrement. Ils descendirent tous trois vers les cabines.

« - J'imagine que ce n'est pas fermé, Samsiel. »
« - Ho, euh, oui, bien sûr capitaine. »

La main presque tremblante, le second ouvrit la porte de la cabine du séraphin. Ils entrèrent en retenant leur souffle, refermèrent la porte, puis après avoir échangé quelques regards, commencèrent leur travail de fouille.

« - Vous pensez qu'il a pu cacher de tels documents, dans ses vêtements par exemple ? »
« - Aucune idée Valia, c'est possible. Il faut regarder partout de toute façon. »
« - Ce coffre la est fermé à clé, je fais sauter la serrure... Humph ! »

Tous se crispèrent en entendant le claquement du loquet. Puis leur malaise fut remplacé par une certaine curiosité.

« - Quelqu'un peut m'expliquer l'utilité de ceci ? » Demanda le second, exposant à leur vue un chandelier à trois branches par ailleurs tout à fait quelconque.
« - J'ignorais qu'Ambre jouait de cet instrument. » Remarqua le capitaine, désignant un tambourin ciselé avec une grande finesse.
« - C'est sûr qu'il est bizarre, mais je ne le savais pas aussi pieux. » Chuchota l'ex-pirate avec un petit sourire nostalgique, tenant une série de parchemins sur lesquels étaient portés, au grand complet, les cantiques d'Artherk. Elle ne parvenait pas à parler de lui au passé.

Ils passèrent un peu de temps sur d'autres documents étranges, se demandant s'il s'agissait d'un code, ou bien réellement d'autorisations d'accès aux différents étages d'un asile dont ils n'avaient jamais entendu parler. Aucun n'osa toucher à l'immense arc posé au pied du lit, couvert d'inscriptions manifestement en elfique.
Enfin, ils trouvèrent l'ensemble des notes utiles au marchand qu'était Ambre. Samsiel mis le doigt sur un nom, Meltar Goanvach, qui devait être le contact à StoneCrest du séraphin. Vesrit, songeur, décryptait une feuille sur laquelle était griffonnées les valeurs, sur le marché de SilverSky, de certaines pierres précieuses. Certaines lignes étaient ponctuées d'un point d'exclamation.


« - Très bien, ça devrait suffire... Valia ? Mon fils aimerait être marin plus tard. Accepteriez-vous d’être son professeur ? Je vais étudier ces feuillets, et je n’aimerais pas l’avoir dans mes pattes. »
« - Mmm d’accord. Mais j’aurai entièrement autorité sur lui. Je ne veux pas qu’il vienne se plaindre à vous en cas de corvées ingrates. »
« Entièrement d’accord. Peut être voudra-t-il finir ses études en fin de compte. Cela rassurerait tellement Anla... »

Ses pensées voguèrent vers son épouse et sa fille restées à terre. Il n’entendit pas Samsiel et Valia s’éclipser.

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