On en fait toujours au moins les 3/5. Là avec ce que tu me décris j'ai bien du mal à imaginer comment tu peux faire sans délaisser tout l'ouest, tout le nord et tout le grand est. En gros tu tournes autour de Pyrénées / Alpes?
Faire les Alpes et les Pyrénées, c'est ce que fait chaque Tour de France. Grosso modo, il y a toujours une grande partie de la France qui n'est pas traversée (soit l'ouest soit l'est, en général). Cela dit, la clef est le Grand Départ : quand le Tour s'élance d'Allemagne, il est plus compliqué d'aller à l'ouest de la France qu'en partant du Mont Saint-Michel. Néanmoins, la place des étapes n'est, elle, qu'une affaire de volonté. Quand le Tour est parti de Monaco, rien n'aurait empêché de faire arriver la deuxième étape (ou, si vraiment on désire faire traîner, la troisième) au Ventoux. Depuis Düsseldorf (départ du Tour de France 2017), il serait possible d'arriver dans les Vosges dès la troisième étape ou de mettre à profit les montagnes du sud du Pays.
Néanmoins, je suis d'accord qu'il n'est pas forcément nécessaire de mettre de la montagne à tout prix ; il est aussi possible de juste mieux varier les plaisirs. Reprenons ce qui est annoncé pour le Tour de France 2017 :
1 : prologue à Düsseldorf
2 : sprint à Verviers.
À partir de cela, on pourrait par exemple faire :
3 : étape de type ardennaise, avec une succession de côtes.
4 : étape de type flandrienne, avec une succession de monts pavés et une arrivée au sommet du Mur du Grammont (comme ce que fait l'Eneco Tour).
5 : étape pavés au nord de la France.
6 : contre-la-montre par équipes en direction de l'est (vers Reims, par exemple).
7 : arrivée au sprint à l'est (à Metz ou Nancy, par exemple).
8 : étape de montagne dans les Vosges.
9 : deuxième étape dans les Vosges ou première dans le Jura (comme celle entre Besançon et Oyonnaz en 2014, par exemple).
Repos
10 : sprint (en direction de Lyon, Saint-Étienne, Grenoble... ou en voulant parcourir une plus grande partie du pays, vers Clermont-Ferrand).
11 : premier contre-la-montre individuel, en direction des Alpes.
12, 13, 14 : Alpes, avec au moins deux arrivées au sommet.
15 : sprint, le long de la méditerranée.
Repos
16 : deuxième contre-la-montre individuel.
17 : sprint, le long de la méditerranée.
18, 19, 20 : Pyrénées, avec au moins deux arrivées au sommet.
21 : Champs-Élysées.
C'est un exemple fait en vitesse, en regardant sommairement ; il y aurait évidemment moyen de faire nettement mieux, mais c'est pour te donner une idée. La majorité de la France est couverte (Nord, Est, Sud. Pour l'Ouest, c'est galère en partant de Düsseldorf) et il n'y a pas deux sprints de suite. Je pourrais sans peine faire le même en arrivant plus tôt dans les Vosges et en remplaçant la première semaine calquée sur les Classiques par davantage d'arrivées en côtes et en exploitant davantage d'autres parties de la France.
Faire un beau parcours n'a rien de compliqué. Chaque partie de la France dispose d'attraits : le Nord a des pavés et les Classiques belges, l'Ouest des routes le long de l'Atlantique, donc exposées au vent, le Sud les Pyrénées, l'Est les Alpes et des chaînes de moyenne montagne, le Centre permet de relier ces régions...
Le fond du problème du Tour, c'est que l'attribution des villes est politique (elle est liée au lobbying d'une ville pour obtenir une arrivée d'étape) et non sportif ; elle oblige le directeur de course à ensuite s'adapter, quitte à saccager de grands cols (comme cette horrible neuvième étape du Tour de France 2009, qui a failli finir par un sprint massif l'étape du Tourmalet).