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Un choix de plus a faire

Par Greyswandir le 11/10/2002 à 13:31:38 (#2316509)

Camelot, Eden Lumineux le jour…
Camelot, Enfer sur Terre la nuit…

Plusieurs jours déjà qu’il me suivait, qu’il apprenait les chemins que j’utilisai pour me déplacer en Camelot. Il pensait être discret, mais pas assez. Je jouai avec lui, le laissant perdu face à un mur dans une impasse, ou bien disparaissant dans la foule du marché.
Le jour il se décida à passer a l’action arriva enfin, j’en était heureux, cela avait assez duré, je le laissai choisir le lieu de sa mort, chose qu’il fit très bien.
La nuit tombait, la ruelle était sombre, il se cachait bien, mais pas assez. En passant à côté de lui je lui dis :
« Ne te risques pas à cela, jeune voleur, tu y laisserai ta vie. »
Il bondit hors de sa cachette, sa dague en main, un léger reflet luisant sur la lame indiquai la présence de poison, mais vu la pauvreté de ses habits, la lenteur de ses mouvements, il n’avait pas mangé depuis plusieurs jours et, malheureusement pour lui ne mangerai pas ce soir à mes frais.
« Donne moi ton argent, ta robe n’est qu’un déguisement, tu ne dégages pas l’aura de puissance d’un mage. Je te tuerai d’un seul coup si tu me donnes ton argent. »
Je souris et écartais les bras.
« Viens, la mort t’accueille à bras ouvert ce soir… tu n’aura plus jamais faim. »
Sa main tremblai, mais il semblai déterminé…il s’avança, fit rapidement les quelques pas qui nous séparaient et tenta d’enfoncer sa dague dans ma poitrine.
Ses yeux s’écarquillèrent quand il se rendit compte qu’il avait transpercé une illusion. Et je lui apparu quelque pas plus loin, incantant. Cette incantation arrivait à son terme, des volutes de brume brune sortaient de mes mains, s’enroulaient autour de lui, et l’acide de ces brumes fit sont effet, il lâcha sa dague, tombai à genoux, hurlant de douleur, la peau de son visage tombai déjà au sol, il me tendit sa main, comme pour le sauver, ce qui me rappela le geste que j’avais eut envers mon maître, avant qu’il ne tente de me tuer…
Pour une fois je ressenti de la pitié, il avait fait des efforts pour trouver un endroit convenable pour mourir, et avait été bien plus discret que d’autres pour commettre son larcin.
Je fermai les yeux, appelant à moi les Puissances des Ténèbres, je laissai mon âme envahir l’espace autour de moi….mes ailes se déployaient, tout les muscles endoloris de cette forme physique secondaire s’étiraient, roulaient sous ma peau….mon corps d‘origine disparu dans la brume noire qui entourai les pieds de cet alter ego.
Je me penchai sur le jeune homme mourrant, il était tombé sur le dos, et ses mains étaient tendues vers moi, je commençai à arracher son âme de son corps, avant que celui-ci ne meure. Il vivrait éternellement à mon service, sans jamais plus ressentir la douleur, c’était un service que je pouvais lui rendre, ses souvenirs m’assaillaient, et il avait eut une vie difficile, bien difficile, mais qui en avait eut une simple ?
Mes sens étant bien plus développés sous cette forme physique, je sentais la sueur du tenancier du bar d’à côté, l’odeur de brûlé de la chair de ce petit voleur, mais aussi une odeur de fleur, d’abord légère puis entêtante, la personne ainsi parfumée se rapprochais, je percevais la Lumière en elle, je reculais dans l’ombre. Poussant la pitié a son extrême, j’offrais une deuxième chance au voleur et renfonçai l’âme du jeune voleur en lui, lui permettant un hurlement de douleur, je souris à cet exploit, les cordes vocales étaient plus qu’entamées et la force de son instinct de survie était impressionnante.
La Lumière se rapprocha vite, le coin de la ruelle passé, une jeune femme arriva en courrant, elle vit le mourrant, qui usant des restes de sa vie, tentait de dire quelque chose, elle le prit dans ses bras, et dit
« Par la Lumière de Camelot, que tes blessures se referment », les yeux fermés, les yeux presque en larmes, elle les rouvrit, et les leva au ciel, la respiration du jeune s’était faite moins saccadée, il était inconscient mais vivant, elle eut un hoquet quand elle vit l’état de son visage et de son corps, elle souleva le corps, le chargea sur son dos, et l’emmena vers l’église.
Je montais sur le toit du bâtiment d’un battement d’aile, et d’un second me retrouvai à coté de l’église, je sautai dans une petite ruelle sombre, et repris ma forme humaine.
Je la vis passer, la natte de ses cheveux s’était défaite dan la course, et une chevelure flamboyante ondulait au rythme de sa course, qui n’était pas ralentie par le poids du jeune voleur.
Elle arriva à l’église fit appel aux clerc présents, qui se mirent en cercle autour de lui, invoquant la puissance de la Lumière de Camelot, il le soignèrent du mieux qu’ils purent, il ne restait plus qu’une trace d’acide sur son visage, là où les premières volutes l’avaient touché, trace qu’il garderai toute sa vie.
Il se réveilla en hurlant, je ne pu m’empêcher d’y sourire, l’acide qui rongerai désormais ses rêves étaient bien plus puissants que celui qui avait rongé son corps.

Je m’éloignais en marchant doucement, la mort trouvera sûrement victime ailleurs, celui-ci avait eut sa leçon.

Plusieurs choses me dérangeaient dans cet évènement, je m’isolais près de l’église, adossé au monument érigé en l’honneur du Roi Arthur, ceci ne plaisait guère aux clercs, ils râlaient toujours, pensant que je me moquai de l’ancien roi, c’était le contraire, je me sentais plus proche de lui adossé ainsi.
Je m’occuperai en temps voulus de la profusion de petits voleurs, ils ne semblaient pas organisés, et si une deuxième organisation de l’Ombre se mettait en place, la première ne lui laisserait guère de chances de survie.
La pitié que j’avais éprouvée me dérangea aussi, je n’en avais jamais fait preuve, je souris et me dis que je devais probablement côtoyer trop de paladins.
La pureté de la Lumière en cette jeune femme était impressionnante, je n’avais jamais effleuré d’âme aussi pure, je me promis d’aller voir si c’était l’effet d’une récente bénédiction ou bien que cette jeune femme était bien si pure.

Je surveillais le rétablissement du jeune voleur, la surprise m’attendait quand je vis que la paladine était à son chevet. Je souris et entrai dans la pièce, la paladine changeai les pansements du visage du voleur.
Elle était de dos, vêtue d’une simple robe de bure, a peine taillée, ses cheveux roux étaient de nouveau attaché en cette natte coutumière des femmes des Highlands.
Le jeune voleur était couché sur un lit en bois, il regardait le plafond, et devait se sentir soulagé des bons soins de cette jeune femme. Il ne les méritait pas, j’entrais dans la pièce, me préparant à jouer un rôle pour donner le change à tous ceux qui étaient présents.
Il me reconnu et hurlant, il redressa dans son lit, faisant sursauter la paladine, qui se retourna, cherchant son épée de la main à son côté gauche.
« Holà, doucement que se passe-t-il ici ? Ne puis-je venir voir ce blessé sans ameuter tous les gardes de Camelot la Sainte ? »
Je posai mon bâton contre le mur, ouvrant les mains en signe de paix.
La paladine se détendit, mais le voleur continuait son charabia, il devait se souvenir de ma transformation, ses cordes vocales n’étaient pas encore en état de lui permettre de parler. Le pauvre ne passerait pas la nuit.
« Qui êtes vous ? » me demanda-t-elle d’une voix douce.
« Mon nom est Benedict, j’ai hurlé l’autre soir quand je l’ai vu au sol, brûlant de l’intérieur, j’ai couru vers le nord pour chercher du secours, mais en revenant, il n’était plus là. Je suis venu voir si quelqu’un l’avait sauvé.
Je pris la main de la paladine dans les miennes, feignant la reconnaissance, il ne fallait pas pousser le mensonge trop loin quand même, elle s’en rendrait compte.
« Merci beaucoup de l’avoir sauvé, je pensais arriver trop tard. Mon nom est Julia, je suis paladine du royaume. »
« Enchanté de faire votre connaissance, paladine.
Ce n’est rien, merci d’avoir au moins essayé »
J’étais bluffé par la pureté de cette âme, en lui touchant la main j’avais pu effleuré ses pensée, et je me rendais compte qu’elle n’était que bonté et dévouement. Si j’avais pu sourire je l’aurai fait, elle était mon opposé.
Le voleur ne se calmait pas, elle me dit qu’elle allait chercher un clerc pour voir ce dont souffrait le jeune homme, je hochais la tête pour approuver, elle sortit de la pièce, et je refermais la porte derrière elle.
Le voleur transpirai, il savait maintenant à qui il avait affaire, je m’assis sur le lit, lui parlait doucement.
« Tu comprends bien que je ne peux pas te laisser raconter ce que tu as vu. »
Il perdait le sens de la réalité, je le sentais, la folie s’emparait de lui, je me relevais, la paladine ne tarderai pas à revenir avec un clerc.
Il se mit à genoux, en un geste de supplication, je secouai la tête, je ne pouvais risquer d’être découvert par des clercs.
Je reculais, appelant a moi les esprits des Anciens Maîtres Noirs, ils se matérialisaient sur mon appel, je montrais le voleur du doigt, il tenta de se relever.
Les esprits se jetaient sur lui, se repaissaient de sa force vitale, en quelques secondes, il avait vieille de 30 ans, encore quelques secondes et il mourut de vieillesse. Les esprits repus pour un moment disparurent.
Je mis le corps du voleur sur le lit, ouvris la porte et sortit de la pièce en appelant à l’aide, la paladine et un clerc arrivèrent en courrant.
Ils étaient stupéfaits, le clerc partit en disant qu’il devait chercher le frère supérieur.
En fouillant les affaires du défunt, je dégainais sa dague encore enduite de poison, et je dis que cela pouvait être un effet secondaire d’un nouveau poison qu’il n’avait pas su maîtriser.
Cette explication semblait satisfaisante, le clerc revint, et la paladine lui répéta ce que je venais de dire, le frère supérieur accorda bien plus de crédit à la paladine qu’il ne m’en aurait accordé.
Les clercs nous demandèrent de sortir, ils devaient préparer le corps à l’inhumation.

« Cela fait peur. »Disais-je sur un ton sérieux.
« De quoi parlez vous ? » me répondit-elle.
« Ce nouveau poison, en plus ici à Camelot »
« Ha oui, ce n’est pas le premier fléau à combattre, mais le tour ce cette guilde des Ombres viendra un jour, ils seront tous jugés ! » dit-elle sure d’elle.

Je la saluais et prit la route. Elle me rattrapa vite.
« Je ne vous ai jamais vu dans le coin, d’où venez vous ? »
Je devais continuer à feindre, ou alors lui avouer tout de suite qui j’étais ?
« NON, ne fais pas ça ! Tu n’en as pas le droit ! » La voix spectrale se voulait forte dans ma tête. Je la fis taire d’une pensée.
« Pourquoi ne pourrai-je intégrer une confrérie moi aussi ? Suis-je sensé rester seul le reste de ma vie ? Sans aucun amis ? »
« Trouveras-tu quelqu’un qui t’accepterai en tant que Maître Noir ? »
« Non biensûr, mais je peux jouer d’illusion ! »
« Tu ne dupera pas cette femme longtemps, si son cœur s’ouvre a toi, son âme le fera aussi et alors elle verra le mal en toi, elle te repoussera ! »
« Je peux l’enfouir très profond en moi ! »
« Crois-tu être le seul à avoir fait cet essai ? Combien de temps se passera-t-il avant que tu ne retrouves un autre voleur face à toi, que se passera-t-il si elle est présente ce jour là ? »
« Je vais méditer la dessus, tu as peut-être raison. »
Le temps d’un battement de cils s’était écoulé, et je repris mes esprits, elle était face à moi, son parfum de fleur, probablement du jasmin, plante qui pousse dans les Highlands, m’enivrai.
Je me perdis une seconde dans l’océan de ses yeux bleus, mais la pression des Maître Noirs se faisait plus insistante.
« Vous semblez perdu dans un rêve. Allez vous bien ? »
Je souris, pas le jeune magicien gauche que je jouais depuis le début, moi, Benedict, et redevint moi-même le temps d’une seconde.
Ses yeux étaient plongés dans les miens, elle vit les flots noirs tourmentés de mon âme, elle recula d’un pas, levant la main comme pour se protéger.
Je pris cette main, et chassais ces damnés esprits du mien, reprenant le rôle du jeune mage, la retenant par la main, je fixais toujours ces yeux du regard d’un jeune homme amoureux.
« Je ne suis qu’un jeune ermite en voyage spirituel. »
Son inquiétude était passée, elle avait cru à ce mensonge supplémentaire, et avait déjà oublier qu’elle avait plongé son si joli regard dans les yeux d’un Maître Noir.
« Je serai ravie de vous revoir, mais j’ai à faire, veuillez m’en excuser messire. »
Son inquiétude n’était pas passée du tout, ses instincts de paladine lui ordonnaient de s’éloigner de moi, même si cœur pouvait lui dire autre chose.
Je lâchais sa main, fit une belle révérence. Elle me salue brièvement et s’en alla d’un pas pressé.
Je maudis les Anciens pour le mauvais tour qu’ils m’avaient joués, et me perdis en songes quand je repensais au bleu de ses yeux.
« Un Maître Noir ne peux avoir d’amis ? Ne peux pas aimer non plus ? Nous verrons cela mes frères, nous verrons si je ne suis qu’un Maître Noir de plus, ou si j’ai le pouvoir de changer les choses. »

Le jour finissait de se lever, la vie de la grande fourmilière qu’était Camelot reprenait son rythme effréné. Je me dirigeait vers la statue d’Arthur, il serai de bon conseil pour la prochaine journée, adossé à lui aurai-je la sagesse de faire ce choix ?

Camelot, Eden Lumineux le jour…
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