Bienvenue sur JeuxOnLine - MMO, MMORPG et MOBA !
Les sites de JeuxOnLine...
 

Panneau de contrôle

Recherche | Retour aux forums

JOL Archives

Prise au piège.

Par Yolinne MIP le 4/10/2002 à 10:11:26 (#2279769)

Dans le cachot le plus sûr du château du seigneur déchu, une forme était à demi affalée, les poignets retenus par de lourdes chaînes couverte de sang caillé, la tête retombant tristement vers le sol, noyée sous les cheveux blonds terni par le manque de lumière. Créature pitoyable, en surcis, dans un coma profond. La néphilim sélénite n'avait plus toute sa superbe, elle donnait même une image choquante d'un corps où la vie n'était plus qu'infime et vacillante, vautré dans l'infâmie et l'obscur...

Tout avait commencé lorsqu'elle avait croisé le Prophète noir, alors qu'elle avait fui le temple de Sélène. Elle s'apprêtait à le laisser, rongée par l'ennui, quand il éxécuta une danse comique dont elle se réjouissait tant l'homme austère en était ridicule. Grande faute que celle-ci, car l'haruspicien profita de ce moment d'inattention pour frapper la jeune femme de son bâton, la plongeant dans une inconscience brumeuse, rivée au sol. Noir total... Elle se sentait ballôtée, sur des chemin cahottants, une marche qui parut une éternité. Quand elle reprit ses esprits, elle sentit des mains lui ligoter les siennes et un baillon se ficher sur les lèvres. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d'elle. Quatre personnes se tenaient là à la toiser, de leurs airs hautains. Trois néphilims et un homme en armure et drappé d'habits sombres de pied en cape. Elle reconnut les trois hommes qui composait respectivement Le Prophète noir, l'un des haruspicien qu'elle avait cru mort, et le seigneur banni des terres royales sur son île, le Seigneur Bane. Elle ne connaissait pas la jeune femme. Celle ci était bardée de cicatrices encore fraîches, et à en juger la manière dont lui parlait les autres, elle n'était qu'une bien faible éxécutante. Elle fut sommée de suivre les pontes haruspiciens, sous la menace du fléau du sieur Sanctis. Contrainte malgré sa légèreté et sa moquerie, elle se retrouva dans la bibliothèque du château, sous leurs bonnes gardes.

Du sang frais se déversa au sol poisseusement. Elle se trouvait au centre de la pièce, les joues encore rougies des claques que lui avait administrées KaZ pour insulte envers leur maîtresse. DarKneS quant à lui gardait un calme apparent, alors qu'il était agacé par ses sarcasmes. Ils avaient eu le malheur de lui enlever son baillon et la jeune femme avait déballé son cynisme, sa moquerie et ses injures, ce qui lui avait valu de nouveau le tissu sur les lèvres. Elle s'amusait futilement à briser le pentacle au sol en dessinant des figures enfantines avec le sang dont il était fait, provoquant la colère sourde des deux hommes. Un brusque tiraillement en arrière : sa tête était contrainte par la main qui lui serrait les mêches de chevelure à être postée en arrière. DarKneS approcha les pointes de son fléau pour lui entailler le front et recueillir de son sang. Elle avait fait un mouvement brusque et l'objet de métal avait rippé sur son cou. Une douleur fugitive, quelques perles de sang coulèrent le long de sa gorge blanche pour finir dans une petite fiole. La jeune femme se gaussait en silence, elle était sûre d'elle, ces deux hommes ne pourraient rien sans risquer la vie de son hôte. Ils lui firent boire un mélange infâme de son propre sang et de venin pour l'affaiblir, et DarKneS entailla son bras dont les veines palpitaient du sang de la Tisseuse. Encore une fois ils lui firent ingurgiter le liquide, répandant dans ses veines le poison sanguin Feydien. Elle se crispait peu à peu, crachant aux visages des deux hommes une partie de la substance écoeurante. Puis ils refirent le pentacle, alors qu'elle se sentait peu à peu dans une douce torpeur et se placèrent.

La sombre litanie de sorcellerie débuta. Au front, dans la figure sanglante que le prophète lui avait faite et dans le sang de la jeune femme, bouillonnaient le poison, réagissant aux incantations noires. Ses veines et ses artères se mirent à devenir douloureuses, comme prises d'incandescence. La jeune femme hurla de souffrance, s'écrasant au sol face contre terre. Les muscles tétanisés se tendaient et se convulsaient de façon critique, et pire, la voix de l'être démoniaque vociférait dans son crâne, alors qu'elles ressentaient la douleur toutes deux, tour à tour conscientes pour partager cette torture. Son coeur s'était emballé jusqu'à tout rompre et son corps ne faisait maintenant que tressauter nerveusement, recroquevillé sur le sol glacé. Soudain, la chose dans un hurlement horrible, mis en oeuvre la fin de sa souffrance : le coeur s'arrêta net. Mourrantes toutes deux, quelques filets de sang s'écoulant de ses narines et de ses oreilles marquant la faiblesse du démon, les lèvres bavant une écume de sang noirâtre, le corps gîsait au milieu de la pièce, affalé sur le sang frais, éclairée faiblement par les bougies disposées aux branches. Encore secoué de spasmes, la chair s'affaissa pour ne plus laisser transparaître un signe de vie. Sous le regard inexpressif de KaZ, DarKneS s'approcha pour vérifier l'état de la jeune femme et releva la tête, la secouant d'un signe négatif. Ils demandèrent à la néphilim de s'occuper d'elle, tandis que le prophète sombre se retirait en ses appartements.

Craquement grinçant. Une côte ou deux venaient de se briser sous l'impact de coups redoublés sur son sternum. Le coeur fut saisi brutalement et repartit doucement d'un battement chaotique. Un air pur fut insufflé dans ses poumons à plusieurs reprises, faisant redémarrer la mécanique respiratoire. Ce n'était plus qu'un corps où vacillait une flammèche de vie. Il fut traîné par la néphilim dans le cachot, incapable de se mouvoir de lui-même, incapable de protester. Puis Yolinne fut attachée aux lourds anneaux de chaîne du mur. Entre vie et trépas, la jeune femme était bien mal en point, et la mort pouvait passer d'un moment à l'autre. Cependant une faible volonté, de par la prêtresse mais aussi de son parasite permit à l'essence vitale de continuer son oeuvre, et elle resta prostrée et inconsciente dans sa geôle glacée. Elle n'entendit pas ses frères faire irruption, ni même ce qui se déroula ensuite, elle était lasse, perdue entre la vie et la mort, sur ce fil de funanbule, la respiration sifflante.

Par Aina HarLeaQuin le 4/10/2002 à 14:45:44 (#2281112)

Oser donner du sang de la Très Haute à une impie telle que Yolinne, sélénite qui provoque les Feydiens depuis de trop longues années. Femme qui insulte la toute Puissante... Quelle hérésie, quelle honte. Espérons que le but en soit intéressant et non pas une passade du Prophète.

Par MortifeR le 4/10/2002 à 15:53:04 (#2281483)

Diaphine, la servante, le spectre à la puissance titanesque termina son récit sur cette note dramatique.
Elle s'osa à un sourire timide et translucide, retroussant ses lèvres déchiquetées qui ne cachaient déjà plus ses dents en temps normal. Elle dissimula avec pudeur le trou béant ouvert à l'arrière de son crâne, communiquant avec le vide dérangeant de on orbite gauche.
J'ai pensé que tu voudrais savoir, mon prince...

Il resta pensif, affalé sur le trône de marbre, les mains jointes devant lui.

Un supplice sans fin.

Par Yolinne MIP le 5/10/2002 à 7:54:40 (#2284518)

Dans le cachot humide, ses yeux s'entrouvrirent d'une torpeur qui lui avait semblée une éternité. Elle voyait flou, ne distinguait rien. Des corps se mouvaient devant ses yeux, un clapotement incessant, et toujours cette odeur de sang qui emplissait ses narines. Pourtant ce n'était pas elle qui exhalait ce parfum de mort : on l'avait quelque peu nettoyée et soignée. mais les lourds anneaux de fer enserraient toujours ses poignets avec ardeur, laissant des hématomes brûler sa peau blâfarde. Elle entendait des voix bourdonner autour d'elle, mais elle était si lasse qu'elle ne comprenait rien, ne savait plus quoi penser. Ses yeux se refermèrent sur ce qui lui sembla quelques secondes pour les réouvrir sur les traits d'un jeune homme aux traits fins. Il était d'une grande beauté, quelque peu éclipsée par l'air froid qu'il maintenait avec rigueur. Il lui posa quelques questions auxquelles elle répondit du mieux qu'elle pouvait, harassée de lassitude. La jeune néphilim était là également. Tous deux ignoraient la raison de sa détention, tout comme elle à vrai dire.. Ils s'enquérirent tout de même de son état, de sa survie. Apparemment, elle était en geôle mais à garder en vie. Pour quelles raisons? son dernier souvenir précis remontaient à cette fois où elle avait attenté à sa vie, le reste était brumeux, et voilà qu'elle se réveillait ans les sombres prisons de Bane..

Un bruit interrompit ses pensées. Un autre néphilim avait pénétré la pièce. Un jeu de regards tantôt discret tantôt curieux s'opéra. Tandis qu'il arborait toujours un air glacial et de marbre, Yolinne qui était toute aussi inexpressive mais éplorée par la fatigue reconnut l'assassin de Feyd. Elle l'avait peu croisé, en avait eu au départ une brève peinture de ses traits de ceux qui en avaient parlé. Puis elle l'avait entrevu une autre fois, par hasard.. La confontation cessa, et il tourna les talons. Les autres suivirent, et de nouveau elle resta seule dans la geôle. Sa tête retomba sur son épaule lourdement dans la pénombre. Ses muscles étaient tiraillés sans cesse par les chaînes et la position inconfortable, mais il fallait se rendre à l'évidence : elle devait s'en accomoder, et pire, ce devait être une situation durable.. Elle sentait des fourmillements incessants lui parcourir le corps, ainsi que des frissons désagréables. La fièvre l'avait gagnée de même et elle avait tojours du mal à respirer avec ses côtes brisées qui semblaient lui perforer les poumons assidûement. L'odeur acide de l'acier se mélangeait âprement à l'odeur du sang, créant une vapeur assez insoutenable. Elle regarda autour d'elle : tout n'était que spectacle de supplice et de désolation, vide, insipide.

Un grincement strident la sortit des brumes de sa réflexion. Une forme se dessina dans l'encadrure de la porte et s'avança vers elle. Un sourire mince vint se perdre sur ses lèvres, elle avait reconnu l'homme qui se dressait devant elle. Sa froideur et son assurance, le Prophète Noir méritait bien son nom. Il lui demanda son identité, et quelque peu surprise elle se dut de lui révéler qu'elle ne savait point ce qu'elle faisait en ces lieux et que sa mémoire lui faisait défaut depuis cette soirée chez elle. Bien sûr la conversation se tourna sur les événements de cette fameuse soirée. Elle baissa les yeux, et avoua à mi-mots qu'elle avait tenté de mettre fin à ses jours. En elle la honte et l'appréhension avait élu domicile, tourmentant encore son esprit torturé. Le silence s'établit quelques instants. Il lança une phrase qui la fit sourire. Il n'avait pas vraiment les mots pour réconforter, on le sentait gêné de devoir s'exprimer avec douceur à une femme enchaînée et souffrante. Enfin elle apprit la raison de sa présence en ces lieux, il le lui annonça brièvement sans une once de sentiments, froid, comme à son habitude. Yolinne quant à elle sentait les prémisces des larmes envahir ses yeux, signe de désespoir. Elle avait cherché à tuer la chose en mettant fin à son existence, mais il fallait encore que l'être l'habite et la fasse souffrir. Elle craqua psychologiquement et fondit en larmes sous le regard inexpressif de son interlocuteur qui gardait ses distances. Après quelques dernières phrases échangées, KaZ se fondit de nouveau dans les ombres, quittant la pièce, avec une phrase qui voulait porter une étincelle d'espoir. Elle resta seule, prostrée, les yeux envahis de larmes et la souffrance de ses membres endoloris.

Un nouveau bruit se fit entendre, à peine quelques minutes après. La néphilim entra discrètement dans la pièce sombre. Dévorée de désespoir Yolinne lui intima de repartir, avec des mots qu'elle voulut cinglants. La jeune femme lui répondit avec calme et froideur qu'elle n'était là que pour veiller à sa santé. Bredouillant quelques excuses, la sélénite la laissa approcher. Orné d'un sourire amer elle lui conta l'histoire dont elle était victime et la raison de sa présence en ces lieux sordides. Victime... la néphilim avait rétorqué qu'on ne se devait de l'être tout le temps. Un sourire appaisé se dessina sur le visage de la prêtresse, et s'ensuivit une discussion bordée de calme, où elle souriait avec douceur à cette jeune femme qui avait également souffert. Etait-ce par curiosité, ou alors compassion ? ou elle ne savait qu'elle raison... mais l'haruspicienne enleva quelque peu sa froideur de ses traits. Pour finir, elle lui chuchotta au creux de l'oreille qu'elle était somme toute pourvue de courage dans une telle épreuve, et déposa une couverture sur son corps éprouvé. Yolinne lui répondit pas un sourire, pas un mot, juste ce sourire et ce regard de reconnaissance, et la jeune femme s'éclipsa. Ecrasée par la lassitude, elle s'endormit lourdement, recroquevillée sur ce morceau de tissu, encore un peu fièvreuse mais surtout... Avec cette lueur d'espoir en son coeur, qui menaçait de s'éteindre à chaque instant...

Par Leylia le 5/10/2002 à 11:23:06 (#2284957)

:lit: Très joli Yolinne :)
*se met en mode : éviter les Haruspiciens, et le chateau de Bane* :D

Par Ibuki Tribal le 5/10/2002 à 13:54:04 (#2285457)

on imagine bien la scene... :lit:

Par Azaël Lloth le 5/10/2002 à 15:03:48 (#2285686)

:lit: Beau recit :)

Par Zeed Mithror le 5/10/2002 à 17:34:42 (#2286152)

Provient du message de Leylia
*se met en mode : éviter les Haruspiciens, et le chateau de Bane* :D

C'est bien simple, moi j'me connecte même plus...

Quand on lit ca on sent bien que Bane ne compte pas sur le tourisme pour faire rentrer des devises dans la caisse ;)

*Imagine un visiteur : *
- C'est bien mais un peu humide et un peu froid...
- Bane (voix sépulcrale) : C'est normal c'est un cachot... moisisseeez bieeeen ;)

(joli récit ;) )

Par Syris Lloth le 5/10/2002 à 18:41:54 (#2286347)

Quand on lit ca on sent bien que Bane ne compte pas sur le tourisme pour faire rentrer des devises dans la caisse


Bah il sait faire des affaires Bane, genre il ordonne aux harus de taxer ceux qui viennent pour ses yeux de kraanians, et ma foi ça rapporte pas mal... :rolleyes:

Joli Mélie, la suiteuh la suiteuh, comme on dit =)

La nuit des intrigues.

Par Yolinne MIP le 6/10/2002 à 9:02:19 (#2288682)

Sommeil... Souffrance... Réveil... Douleurs... Sommeil... Tout n'était plus que ce cycle pour elle. Sa vie se résumait à cette ellypse infernale et redondante, preuve qu'elle avait encore la vie en elle. Car si l'anésthésie rappelle la mort.... La douleur elle ravivait la vie. N'était ce pas après tout la première chose que faisait un nouveau-né ? Crier de souffrance pour montrer qu'il est en vie ? Un mince éclat de lumière brouilla ses réflexions. La couverture glissa le long de son corps meurtri pour drapper ses chevilles. Douloureusement elle redressa la tête, réhabituant ses yeux à cette lumière qui lui manquait tant. Mais la pénombre redevint maîtresse des lieux. Quelqu'un était entré, doucement, sans bruit. Cette fois ce n'était pas la jeune femme, mais le jeune homme au visage fin. Elle fixa son regard sur lui, avec faiblesse. Ses traits lui rappelaient vaguement quelque chose, ou quelqu'un peut-être.. Elle ne savait plus réellement, placée hors du temps, hors des lieux, rejetée de tout. Le jeune homme la toisa, sans aucun sentiment. Elle commençait à s'accoutumer à la froideur des occupants du château. Au final ils se ressemblaient tous.. si glaçants et durs à la fois... Et pourtant une étincelle de curiosité semblait animer son regard. Il s'avança lentement et commença un nouvel interrogatoire. Les blessures de l'âme et du corps.. Ses blessures à elle.. Le temps d'un instant elle lut une sorte de compassion en ses yeux, mais elle ne la recherchait point. Le jeune homme déposa à ses côtés un sachet de graines médicinales que la prêtresse avait refusé poliment. Au sol, traînait un bol empli de nourriture qui n'avait pas été vidé. Celà faisait trois jours que la sélénite jeûnait, trop éprouvée pour avoir avaler quoique ce soit.. Elle avait expliqué brièvement les raisons de son acte attentant à sa vie, qui fusa sur une question à laquelle le jeune Azaël mis quelques temps à répondre. La trahison... Sujet épineux en lui-même.. elle avait voulu l'éviter par dévouement.

"Pourquoi KaZ Tribal cherche-t-il à vous aider ?" La question la fit vaciller quelques secondes. Elle répondit avec une petite touche d'empressement que celui ci était de sa famille. Mais l'haruspicien restait sceptique. Le sujet dériva quelque peu. Elle n'avait pas grand chose à lui dire de toute façon. Quelques toussotements et une lassitude à présent profonde venaient parsemer les fils de discussion courtoise. Il y eut un moment, où le jeune homme tenta de lui décrocher quelques mots sur son culte. A celà Yolinne répondit par un sourire et lui rappela avec douceur que sa Foi était la flamme qui la poussait à vivre et à s'épanouir, et qu'elle ne pourrait jamais trahir par sa propre volonté. Après une courte pause, il se rapprocha d'avantage d'elle. Elle sentit son souffle léger sur son visage, et ses lèvres murmurèrent quelques mots. Une lueur détonnement et d'interrogation étreignit le regard de Yolinne. Au même moment, des pas pesants se firent entendre. Le sieur Sanctis pénétrait la geôle. Azaël s'éloigna de la prisonnière allant à l'encontre du nouvel arrivant. Encore légèrement troublée, elle releva la tête et reconnut l'haruspicien. Celui ci arborait un visage sombre et fermé. Ils s'entretinrent quelques secondes et elle apprit qu'Azaël était de la famille de l'assassin Syris Lloth. Mais elle garda cette information dans un creux de mémoire, portant son attention vers DarKneS qui se dirigeait vers elle, tentant de faire bonne figure, chose quelque peu ironique en soi-même. Elle ne put s'empêcher de tenir un discours parsemé de cynisme et d'ironie. Cet homme... qu'elle avait tenté de sauver lorsque Maverick avait rendu l'âme... Alors qu'elle était enceinte d'Eléah. Elle revoyait en une fraction de seconde cet instant qui lui avait été douloureux au possible. Tout ce qu'elle avait tenté pour sauver DarKneS alors qu'il se vidait de son sang, oui elle avait tout tenté en ce jour, bravant la colère des autorités royales, pour sauver... Deux haruspiciens. Un sourire mince vint élargir ses lèvres doucement. Tout celà était si loin...

Tandis que ses souvenirs remontaient à flot dans son esprit, les deux hommes parlaient à voix basse dans un des coins de la pièce. Yolinne ne put, et ne voulut même pas les entendre. Puis au terme de quelques minutes, ils revinrent vers elle. DarKneS se positionna devant elle, et éleva sa main avec lenteur. Intriguée, elle suivait la scène des yeux, un peu dépassée et se demandant ce qu'il était en train de faire. Puis il posa sa paume sur le font de la sélénite. Elle ressentit tout d'abord un long frisson. La main était comme un éperon de glace posé sur son front brûlant de fièvre. Le Feydien ferma les yeux et marmonna quelques mots incompréhensibles. Ce fut tout d'abord des picottements... Puis telle une brûlure déchirant son cerveau, couplée d'un cri fulgurant et sournois, sombre et strident à la fois. Abasourdie, Yolinne recula sa tête implorant l'homme de cesser. Des bourdonnements envahirent son crâne vrombissant. Comme si la lave se déversait dans toutes les veines de son corps, elle sentait une chaleur insoutenable brûler son corps. Son souffle se mit à accélérer et quelques perles infimes de sueur coulèrent le long de ses tempes. Son teint, paradoxalement, pris la couleur d'un linceul immaculé. Tout vacillait autour d'elle pour ne former plus qu'une tache d'ombre prenant toute sa vision. Et sa tête retomba lourdement sur son épaule, alors qu'elle sombrait dans la plus parfaite inconsciente, victime des maux violents qu'elle avait du endurer.

Tout nétait plus qu'une toile sombre, pesant lourdement, écrasant sa conscience comme un étau d'acier. Elle ressentait quelques vagues de nausées, transportée dans un monde cotonneux et sombre. Une image de cathédrale sombre, haute et terrifiante lui vint à l'esprit. Le glas sonnait froidement, mais nul n'en actionnait la cloche. Yolinne poussa les grandes doubles portes du bâtiment, entrant dans une nef vide et sombre.Tout était délabré et vicié. Les murs étaient souillés de sombres marques impies, ravageant le lieu religieux, baffouant l'innocence et la pureté. Quelques cadavres putréfiés jonchaient le sol ça et là, alors qu'elle avançait comme envoûtée vers ce qui lui semblait être l'autel. Un bloc de marbre noir formait celui-ci, dégoulinant d'une substance poisseuse et noirâtre. Elle détourna doucement l'autel, prise de tremblements, attirée par un bruit infâme de succion et de craquements sinistres, provoquant de sombres échos dans la haute bâtisse. Et elle vit ce qu'elle ne pouvait nommer. La chose se détourna de son festin macabre et la fixa. C'était une femme, d'une beauté ensorcelante au teint livide occulté par une opaque tache de sang lui parcourant le visage, ses cheveux ébène retombant en longues mêches jusqu'en bas de ses reins, le regard noir également et perçant. Elle sortit ses griffes ensanglantées du corps fraîchement mort et se dressa devant elle. Face à face silencieux, confrontation hasardeuse et troublante. Puis la forme se tint les tempes de ses mains griffues et tomba à genoux poussant un cri déchirant de souffrance et d'horreur, résonnant dans l'immense pièce. Le cri lui vrilla les tympans, et elle ferrma les yeux avec force, prises de convulsion de terreur. Puis elle sentit des mains l'assaillirent et l'arracher du cauchemar et la transporter, elle se sentait bâlottée...

La fièvre avait gagné en puissance. Le silence revint l'appaiser doucement. Soudain elle sentit une voix s'emparer de son esprit, telle une caresse glaciale, telle un chant macabre portée par les spectres anciens. Elle lui sussurra doucement et sombrement quelques mots qui l'ensorcelèrent, envoûtants. Ses lèvres s'animèrent pour répéter faiblement les mots de cette prophétie si iréelle, puis tout s'estompa. Elle délira encore quelques minutes puis sombra dans le sommeil encore une fois... Quand elle ouvrit ses paupières lourdes de fatigue, elle aperçut dans un brouillard cotonneux une forme à quelques pas d'elle. Ses poignets étaient toujours liés, ainsi que ses chevilles, resserrant douloureusement ses hématomes. Puis la forme s'assit à ses côtés, lui prenant avec douceur la main. La chaleur l'envahit peu à peu et elle reconnut KaZ. Un pauvre sourire orna son visage livide. Elle sentait en cette présence quelque peu familière un brin de réconfort et de force. Mais celà n'était pas asez. Ses nerfs étaient à vifs, aussi quand ils parlèrent à mi-voix de sa possession, elle fondit en larmes. Strillée de désespoir et d'impuissance, elle se recroquevilla contre lui, serrant sa main avec le peu de force qui lui restait. Puis elle regagna le monde des brumes du sommeil lourd, veillée par le regard bienveillant et anxieux de son Poète Sombre dans une cave profonde et glaciale...

Par Zeed Mithror le 6/10/2002 à 12:21:05 (#2289081)

*réprime un frisson dans le dos*

Raaaaah bon sang mais que quelqu'un la sorte de là !!!

Par Graetel Lloth le 6/10/2002 à 18:37:03 (#2290403)

*Glacée*

Le Marché.

Par Yolinne MIP le 12/10/2002 à 21:55:46 (#2324829)

Le plafond humide diffusait quelques gouttes d'humidité glacées rettombant séchement dans quelques flaques disposées ça et là, unique bruit qui filtrait dans la bulle de protection du nécromant. Le tableau semblait figé sur cette image de la néphilim endormie tenant encore dans son sommeil la main de son protecteur. Leurs deux visages étaient pâles et immaculés et donnait une impression fantômatique à la scène presqu'iréelle. Les minutes s'égrénaient lentement, dans un silence mortuaire et pesant. Soudain la jeune femme bougea imperceptiblement. L'haruspicien nota toutefois le changement, et alors que l'être s'éveillait doucement devant lui, il se leva lentement. La belle ouvrit finalement les yeux, un éclat de noirceur dans le regard. Cette noirceur qu'on aurait pu remarquer si l'on avait vu les images du rêve de Yolinne, cette même expression qui peu à peu se changeait en un rictus d'insatisfaction et crispé. Les traits hautains elle se releva de sa pose étalée et fixa haineusement l'homme placé devant elle. Une fraction de seconde, et KaZ posa à la jeune femme la question portant sur son identité, mais il connaissait déjà la réponse. Cette ombre dans le regard, ce sourire mesquin : elle n'était plus la sélénite douce et compréhensive mais une chose machiavélique et malsaine. Duel de regards, quelques mots fusèrent. Elle restait placide mais moqueuse, hargneuse dans ses propos, vociférant de sa conditions les poignets attachés, alors qu'elle forcait sur ses liens pour se libérer. Quelques gouttes de sang suintèrent de ses avant-bras, la corde s'enfonçant dans les chairs en brûlant la peau. Mais rien n'y fit... elle était impuissante et devait se résigner...

C'est alors que vint le pacte. Que pouvait bien faire un nécromant devant une possession ? Il énonca le seul moyen de la libérer : prêter son corps à l'engeance démoniaque. Un silence de quelques minutes s'établit. Selath regarda l'homme fixement. Elle cherchait dans son regard une hésitation, une moquerie, ou encore un simple éclat de haine. Mais il n'y avait que détermination dans les iris onyx. Elle considéra la situation rapidement dans son esprit : son père était souffrant ou mort, car elle ne ressentait plus sa présence, sa mission n'avait donc plus de raison d'être. Elle se retrouvait en ce monde juste par plaisir à présent, se préoccupant de semer tourments et souffrance, ô délectable douleur qu'elle affectionnait.. Ce corps ne lui était maintenant plus utile, elle pouvait à présent changer d'hôte à son bon plaisir. Elle esquissa un fin sourire et accepta le marché. peu lui importait la vie de celle qu'elle habitait, de toute façon le corps était suspendu à un fil de la Mort, faible et usé par les ressentiments éprouvés. Elel mourrait sans doute, sans la présence de la larve qui la régénérait, après tout, ce n'était plus là son affaire. Elle en parla avec légèreté au nécromant pour observer sa réaction. Mais celui-ci n'avait pas changé d'avis. Toutefois il parti quérir de l'aide pour soigner Yolinne lorsque la chose serait en lui. Selath haussa les épaules ; au pire, elle ne mourrait pas mais retournerait en son royaume des Enfers, elle ne perdait rien dans l'histoire, aussi le laissa t'elle partir. Un sourire d'auto satisfaction se dessina sur son visage alors que le mage sombre disparaissait. Elle prit une pose lascive et attendit l'homme un long moment, adossée contre la roche, sûre d'elle, confiante, se gaussant intérieurement de ses prochaines exactions.

Une heure à peu près s'était écoulée alors qu'elle entendit des pas fouler avec force la roche calcaire. Les insectes qui se dressait sur la route du nécromant s'affaissait au sol, les orbites vides, l'âme absorbée par les mains gantées. Les traits visiblement agacés, il se retrouva devant elle. Elle le dévisagea avec amusement de sa contrariété, notant qu'il était en fin de compte seul. Il s'adressa à elle séchement et froidement, lui intimant de faire ce qu'elle avait prévu. L'être lui montra les poignets de son hôte pour les faire défaire, mais KaZ refusa : il n'avait aucune confiance en elle et s'adossa à la pierre abrupte pour lui signifier qu'il ne se dégagerait pas de son étreinte. Elle lui avait en effet exposé que ce serait sous la forme d'un baiser qu'elle changerait d'hôte, sans plus d'explication. Elle se leva lentement, avançant sensuellement et de sa voix envoûtante elle lui adressa quelques mots, fixant ardemment sa nouvelle proie. Il soutint son regard avec fierté et assurance, ce qui la troubla quelques instants. Il mijotait quelques chose, assurément, mais il n'était sans doute pas assez fort pour la contrer, elle, Reine des 9èmes Enfers. Elle s'avança encore, et son souffle vint balayer doucement le visage de l'homme posté devant elle. Ses lèvres pulpeuses se rapprochèrent des siennes et en une caresse légère vinrent se poser sur les siennes, en un baiser sulfureux...

Tout se passa rapidement. La larve se fraya un passage à travers la gorge de Yolinne, faisant fi des parois serrées, déchiquetant l'intérieur de la trachée et s'engouffra avec impatience dans la bouche du nécromant. Le crops de la prêtresse sélénite s'effondra au sol dans un bruit mat, un fin filet de sang coagulé écumant de ses lèvres. La chose fouilla la gorge de l'haruspicien, cherchant un passage pour se loger au cerveau. Un hurelemnt de douleur s'ensuivit, déchirant l'atmosphère lourde de la caverne des abeilles. La poitrine, le front et le bas du dos de KaZ se mirent à rougeoyer violemment : la marque de Feyd-Ehlan réagissait à la présence de l'intrus, enflammant son corps d'une colère sourde : on ne touche pas au élus de Feyd sans conséquence. Selath fut secouée d'une violente décharge alors qu'elle se trouvait dans sa gorge, foudroyée par la haine de la maîtresse araignée. Et tandis que le corps de KaZ s'écroulait au sol à son tour soulevé de soubresauts et de cris immondes, elle mena une bataille sans précédent avec la puissance du général de l'Haruspice. Son corps de larve la brûlait horriblement, et son énergie vitale était inexorablement aspiré, comme si elle se vidait par un trou béant. Calée dans la cavité chaude de la trachée, elle se retrouva prisonnière, entourée de flux magiques noirâtres et rougeâtres, dansant autour d'elle tels des feux follets, mordant sa chair et son essence. Dans un dernier soubresaut l'être démoniaque maudit par trois fois le suppôt de l'araignée avant de séchapper vers ses strates infernales, blessée mortellement.

Le silence revint dans la caverne... Une goutte tomba sur le sol... Ce n'était plus une flaque d'eau pure mais une petite mare sanglante qui se formait autour des deux corps inconscients, vomie par leurs bouches pâles. Plus rien ne bougeait.. le calme replongea l'endroit dans sa froideur habituelle.

Par Zeed Mithror le 13/10/2002 à 11:44:56 (#2326814)

:lit:
:merci:

JOL Archives 1.0.1
@ JOL / JeuxOnLine