A mon avis la disponibilité des armes est un moyen, pas une cause (Michael Moore le démontre étrangement dans Bowling for Columbine, avec l'exemple canadien, d'ailleurs, avant d'oublier ladite démonstration pour s'en prendre à la NRA).
Les fusillades dans les lycées / universités s'expliquent bien mieux par leur culture de l'éducation qui établis une hiérarchie officieuse entre les élèves à partir principalement de leur résultats sportifs et niveau social (le permis de conduire qui s'obtient bien trop jeune sépare les élèves entre have une belle voiture payée par papa maman et les have not) et les sépare en tribus (doublement hiérarchisées entre elles et au sein de chacune). Et finalement un système où vie privée et publique se confondent (tradition de sorties garçons-filles extrêmement codifiées, qui implique que le garçon ait une voiture ; les fameux bals de fin d'année avec élection d'un roi et d'une reine, les nombreux concours de popularité à travers les élections de représentants, présidents des nombreux clubs etc) le tout favorisant la dictature des gros bras des équipes sportives (ou des bourges arrogants avec une belle caisse) et l'humiliation des plus marginaux.
Je sais pas vous, mais moi quand je voyais des films de teen agers américains quand j'étais jeune, je me disais que c'était une énorme caricature, puis après j'ai connu des américains qui m'ont parlé de leur jeunesse, vu des reportages etc... et j'ai réalisé que c'est bien la réalité des rapports humains dans les colleges qui est décrite... Depuis, je comprend parfaitement que les exclus du système aient envie de tirer dans le tas (bon après de là à passer à l'acte... ).
Pour moi la question derrière chaque affaire de massacre dans un lycée/université, c'est y'a-t'il une autre affaire, impliquant les "seigneurs" de l'établissement, qui puisse l'expliquer. Ca ne m'étonnerait pas qu'il y ait des bizutages trop poussés, harcellements systématiques de têtes de turcs, viols lors de troisièmes mi-temps etc... étouffés par l'institution, derrière les réactions extrêmes de certains élèves. Dans deux cas au moins (celui de Columbine et celui du tireur coréen) la police américaine a refusé de divulguer l'intégralité des vidéos ou textes laissés par les tueurs (mais n'a pas censuré les parties genre "j'aime les nazis et les jeux vidéos vive la mort" et autres discours délirant permettant de s'épargner toute remise en question du système en les considérant fous).
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