Un vrai jeu, enfin...nous revoilà

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Qu’as tu fait de ton talent, mon roi bien aimé ?

Je me souviens des années d’or passées à tes côtés...
Orgueilleux et puissant tu étais, avec ton habit tricolore, te moquant ouvertement de tes rivaux qui avaient tant à apprendre de toi.
Que passent les envahisseurs, tu jouais insolemment de ton cor, libérant l’air des rois et de la gloire en ignorant ceux qui ne t’arrivaient même pas à la cheville. Coiffé par la couronne des dieux et toujours accompagné de ta fidèle Excalibur soigneusement rangée dans un fourreau d’or et de diamants, tu vagabondais parmi les plaines désertes de Salisbury, le torse bombé, la tête haute.
Tu traversais les villages, répandant ta suprématie, semant sur ton passage des sacs de pièces d’or que les plus pauvres prenaient soin de ramasser. Tu étanchais notre soif de gloire à la simple vue de ton ombre.

De ta silhouette robuste et protectrice, tu avançais dans l’obscurité en éclairant notre chemin... Ta cape d’un bleu azur portant l’emblème des trois royaumes virevoltait à chacun de tes pas pour nous rappeler que tu étais impartial dans cette triste guerre. Comme une montagne au milieu d’un tas de cailloux que nous étions, tu redonnais l’espoir aux plus faibles. Un héros parmi les soldats, un dieu parmi les Hommes, tristes créatures que nous sommes.
Ton armure si fermement construite laissait deviner que tu étais bien plus qu’un chevalier errant.
Brutal, tu avalais tes adversaires sans crainte ni pitié, et nul ne pouvait résister à ta puissance, tel que le dieu Odin lui même n’osait t’importuner.

Mais désormais, tu as replanté Excalibur, et ta brigandine a rouillé. Ta cape n’est plus qu’un tissus rongé par les mites, et les emblèmes n’y sont plus visibles. Tout cela n’est que le résultat d’un triste abandon.
Les plus riches ont racheté ton honneur, tu ne te bats plus, tu reste assis au fond d’un donjon à te lamenter sur tes jours heureux que tu n’es plus capable de réaliser...Tu t’es laissé abattre.
Te voilà désormais habillé d’une vieille toge trouée, mendiant à Humberton comme un simple apprenti voleur... Tu quémandes à Jordheim et Tir na nog pour avoir de quoi rentrer à Camelot. Tes mains sont abîmées et tes genoux tremblotent sur une canne qui menace de céder.
La gloire, tu n’en connais même plus le goût, mais cela t’évoque un lointain passé qui t’as abandonné. Corruption, diffamation.
On raconte que tu déambulais hier matin à travers Bri Leith, à la recherche de baies alors que tu avais l’habitude d’y chasser le dragon. Plus rien de t’appartient ici, et Thor ne te guide plus. Le peuple lui même t’a oublié. Un peuple qui se reconnaissait en toi et y voyait son avenir. Aucun autre que toi ne pourra ressortir Excalibur, mais cela ne les a pas empêché de te voler ta place..
Voici que tu n’es plus rien. Un simple mendiant reposant sur ton bâton la main vers le ciel, la tête vers le sol…
Tu as choisi de te retirer mais saches qu’aucun ne te prendra jamais le trône que tu occupais à Camelot.

Les mois passent, froids et rudes comme de longues nuits d’hiver. Les jour s’accélèrent et le misérable morceau de tissus qui te sert encore d’habit se déchire peu à peu. Te voilà désormais à l’agonie, rampant dans Camelot au cœur d’une ruelle déserte, avançant à bout de forces vers la salle du trône où se trouvait ton siège. Ton règne est passé, ne rêves plus. La porte t’est fermée, ne souffres plus.

Et alors que le vent sifflote à travers les murs pierreux de la forteresse d’Arthur, une dame vêtue de blanc apparaît à nouveau. Elle se dresse devant toi et pointe du doigt une direction dont seul toi connaît l’objectif. Une seconde chance s’offre à toi. Retires à nouveau l’épée du rocher, lèves la vers le ciel et appelles nous. Non, tu n’es pas mort…
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