Des cordes au bois...

Par Fenrill le 22/9/2002 à 17:33:50 (#2211074)

OOOOO Dans les solitudes, dans le silence, c’est à elle que le barde pense, et pourtant, la plume si leste pour elle d’accoutumée ne vole pas ce soir, elle reste stoïque, posé sur le porte plume… une chose rare… le poète s’avance vers le lit confortable où repose l’instrument si rare que peu de personnes l’ont entrevu… ce violon… il en saisi l’archet, il en saisi de l’autre main le corps, le calant comme il se doit pour pouvoir exercer son inspiration et jouer son sentiment en ce soir…

OOOOO Les notes se rependent dans la pièce, en dehors dans les rues de Cielargent par la fenêtre de la chambre ouverte… lancinantes et mélodieuses, jouées avec habilité et ramenant au musicien un sourire de meilleure augure… elle, elle, elle… les notes similaires à celles jouées un autre soir, sur les lèvres un air fredonné comme celui qui fut fredonné et écrit en catimini…

OOOOO Puis le silence, les objets se reposant sur les draps légers et lisses… et au loin la lueur vacillante de la bougie montrant un établi de fortune, sur cet établi, divers outils dont plusieurs non rangés afin de travailler le bois… car il y avait encore du travail de ce coté là…

Du chant à la terre...

Par Ame Sombre le 22/9/2002 à 18:18:02 (#2211403)

Un chant s'élève léger, lancinant, sensuel. Il remplit l'air de l'atelier lentement, envahissant chaque recoin. Une musique comme jouée par un délicat instrument. La langue en est peu connue, étrange, délicieuse.
Des mains virevoltent sur de la glaise au rythme de ce chant. Façonnant lentement, précautionneusement. Une petite statue émerge, fine, délicieuse. Surprenante création entre des mains terriblement pâles et délicates à la force insoupçonnée.
Une création unique faite dans un moment de tranquilité. Une création qui ira peut être un jour vers son destinataire ou alors au fond d'un réduit. Il y a des secrets qu'une femme aime à garder...

Du bloc à la forme...

Par Fenrill le 22/9/2002 à 19:07:33 (#2211825)

Les mains artisanes travaillent, ce bois qui de bloc devient le rouage d'un autre ensemble... il entrera dans le régiment qui marche vers l'autre coté... advienne que pourra, franchir les lignes est son destin... et aprés tout sa facture importe peu, elle n'importera pas, car tous dans cette "guerre" seront uniformes, comme tout les soldats, comme dans toute guerre...

Et elle, et ce chant... et le ciel... le barde guette le retour d'une forme autre... pour tromper l'ennui qui retombe sur son ouvrage fini...

De la création à la magie...

Par Ame Sombre le 22/9/2002 à 19:34:54 (#2212018)

La statuette est achevée. Chaque détail en est soigneusement gravé. Une silhouette penchée sur elle, attentive, la langue tirée comme une enfant concentrée.
Le chant a cessé, une autre magie va opérer. Une poudre aux reflets noirs est parsemée sur la statuette. Une incantation complément parfait du chant précédant s'élève dans les airs rejoignant les notes égarées. L'argile devient alors vivant, la statuette déployant des ailes surprenantes.
Finalement elle ne rejoindra pas le réduit... Sa créatrice la prend entre ses mains, sortant de l'atelier. Elle jette un regard vers le ciel et vers la lune argentée. Il reste peu de choses à faire pour que son oeuvre soit achevée...

Du ciel à la voix

Par Fenrill le 22/9/2002 à 19:49:51 (#2212159)

Captiver les derniers rayons du soleil, les faire sien avant que le crépuscule sonne le glas de la dernière lumière et fermer les yeux... le silence de la nuit tombant tel un couperet implacable... la voix s'elevant en seul recours, une voix que le barde donne depuis des années mais qui impréssionne toujours... un chant qui aurait du être l'accord parfait de la mélodie prélude au travail du bois... un chant qui atteindra au loin des bastions et des oreilles vénérées...

De la finition à la destination...

Par Ame Sombre le 22/9/2002 à 20:04:02 (#2212308)

Une plume est prise à ses ailes. Légère, rougeoyante, douce. Son sang servira de peinture pour la statuette vivante. Lentement, elle danse sur le corps d'argile, prenant sa couleur à la source vive et palpitante.
Une fois sa création achevée une main est tendue vers le ciel, l'oiseau magique prenant son envol. Il va d'une allure vive vers celui qui le mérite. Créé de chant, de terre, de magie et de vie.
Il vivra quelques minutes, oeuvre éphémère. Il ne restera de lui que poussière et un diamant noir qui lui servait de coeur.
Un messager, l'espace d'un instant, court comme une rencontre...

Du chant au diamant noir...

Par Fenrill le 22/9/2002 à 20:47:18 (#2212698)

On chante et lorsque le chant meurt on ré ouvre les yeux... c'est ce que fit le barde... pour voir se profiler un songe, fugace forme que l'on attend... se posant sur l'encadrement de la fenêtre, prés de lui... puis rentre, posé sur l'épaule du ménéstrel... les yeux argentés se pose sur lui le prenant dans la main, flattant d'un apercu le moindre des détails qui un aprés l'autre transmettent un message muet...

Puis il devitn poussière, éphémère comme tout les songes... reste la poudre et ce diamant, noir cadeau...

De la Nuit à l'oubli

Par Nuit d'onyx le 23/9/2002 à 6:22:12 (#2214452)

D'un violon les accords soudain dissonants...
Tendue, la corde vibre comme un sentiment,
Le bois résonne comme résonne la conscience,
L'archet glisse en déchirant le silence...

Des copeaux qui volent, le bois mutilé encore et encore sous les assauts du ciseau, amputé et meurtri il prend la forme qui lui est ordonnée, malléable comme un cœur transi, il se plie au despotisme de l'artisan, se pétri et se fige en sa nouvelle mort.

Juste un rêve. Un étrange rêve que la Nuit emporte.