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Histoire d'une vie (III)

Par Dodgee MIP le 6/9/2002 à 13:49:22 (#2107793)

Histoire d'une vie (I)
Histoire d'une vie (II)

Les bas quartiers, un soir.

La pointe de la rapière remonte d’un geste leste, menaçant la gorge de l’homme. Elle n’a plus qu’à tendre le bras pour en finir à présent, il le sait. Lentement, il baisse les bras, tout en gardant ce regard cynique dardé sur la femme qui lui fait face. Il sait à qui il a affaire. La maîtresse les avait prévenus que cette femme armée d’une rapière viendrait les trouver. Mekhare, une traîtresse à la cause, qui en paie aujourd’hui le prix. En songeant à ce qu’elle endurait à présent pour avoir osé les trahir, l’homme esquissa un sourire

-Parle à présent, dis-moi où est ma fille !
-Ta fille ? Elle n’est déjà plus tienne, tu n’es plus rien pour elle.

L’homme part dans un ricanement qui ne semble pas du goût de Mekhare. Les muscles tendus, elle rapproche toujours davantage la rapière jusqu’à ce que le sang perle sur le bout, laissant une goutte écarlate glisser tout le long. Brillants malgré la situation, les yeux de celui qui se voit menacé semblent lancer un défi. La voix, plus railleuse que jamais s’élève à nouveau.

-Eh bien, que d’énervement, aurais-je touché un point sensible ?
-Misérable !
-La vraie Mekhare n’aurait jamais laissé ses sentiments la diriger ainsi… Tu n’es plus que l’ombre de toi-même. J’ai peine à croire que tu aies pu être choisie pour servir notre maîtresse.
-Suffit ! Dis-moi où est ma fille et tu auras la vie sauve. Tentez de me soustraire à elle et jamais je ne vous lâcherais, je vous traquerais tous jusqu’au dernier.
-Tu ne peux rien face à Ses desseins. Nous vivons et mourons en son nom.

Avec un calme étonnant, l’homme avait prononcé ses derniers mots avant de s’avancer sur la rapière. Presque sans un bruit, l’acier entra dans la gorge. Pourtant, jusqu’au dernier instant, ses yeux restent ouverts, fixant avec une lueur insolente cette femme qui prétendait le menacer. Pas même la mort ne peut effacer ce sourire qui reste figé sur le visage, avant que le sang ne vienne couler de ses lèvres. D’un geste sec, la femme retire la rapière avant de l’essuyer. Elle ne cache pas sa déception, à quoi bon ? Cela fait maintenant trois mois que sa fille a disparu. Trois longs mois qu’elle écume les villages et les routes, à la recherche des servants de la Tisseuse, à la recherche de ceux qui pourraient la mener à sa fille. Mais ceux-ci la fuient, disparaissent, se font plus discrets. Les rares qu’elle peut enfin approcher ne lui apprennent rien, ou comme celui ci, préfèrent mourir. Il fût un temps où elle aurait fait de même. Le souvenir ramène de bien tristes images…

Mekhare a bien changé. A la femme soucieuse mais heureuse a succédé une femme tiraillée par la peine et le chagrin. Ses traits, il y a encore peu harmonieux, se sont creusés depuis le tragique enlèvement de sa fille. Le manque de sommeil et la fatigue sont désormais visibles. Mais le pire reste encore ce regard, si profond autrefois, et qui est désormais un gouffre de douleur. Les yeux rougis, le regard perdu, le désespoir qu’elle refuse de laisser paraître n’en est pourtant que plus présent. Chaque jour qui passe est une défaite de plus. Chaque instant passé loin de sa fille est une déchirure pour cette mère. Mekhare s’accroche à cette seule idée : retrouver son enfant

Elle ne peut compter sur personne. Ses anciennes connaissances datent de l’époque où elle servait la Tisseuse, et même ceux qui ne lui sont pas affiliés directement n’oseraient jamais s’opposer directement à elle. D’autres ont disparu, ou ont simplement tourné le dos à celle qui fut un assassin. Seule, terriblement seule. Pendant ces trois mois, elle a traqué les ravisseurs de sa fille, espérant trouver une trace, un indice. Toujours ceux ci semblent jouer avec elle, laissant quelques traces de leur passage, comme pour attiser la douleur. Là c’était une simple poupée, là quelques cheveux de sa fille, une autre fois une robe. Bien sur ces objets pourraient être anodins, mais chaque fois elle ne peut s’empêcher de penser à sa fille, et se convaincre qu’ils sont un lien, une piste. La douleur a nourrit l’obsession, l’obsession bascule vers la folie. C’est vêtue de son ancien costume d’assassin que Mekhare poursuit son but à présent. La lueur qui anime son regard n’a plus rien à voir avec celle de la femme qui avait retrouvé son équilibre.

Elle n’entend pas, ailleurs, le cliquetis de ces mandibules qui s’entrechoquent de plaisir en voyant là une femme sombrer. Elle n’entend pas cette parodie d’un rire qui la glacerait d’effroi…

Par Syndrael le 6/9/2002 à 15:00:37 (#2108364)

:lit: :)

Suite attendue qui ne déçoit pas

Par Corielle le 6/9/2002 à 15:19:16 (#2108476)

Dodgee toujours égal à lui même :)
J'adore, c'est un réel plaisir à lire. A quand la suite ? :ange:

Je gage que Mekhare trouvera en elle les ressources nécessaires pour libérer sa fille de ces faux souvenirs.

Par Dodgee MIP le 6/9/2002 à 15:25:23 (#2108518)

égal égal... bah oui je suis pas un billou moi, je fais pas des level up à outrance comme d'autres hein? La suite euhh... un jour, quand je trouve l'inspiration devant le clavier, en général pendant ces difficiles journées de travail où je n'ai pas une minute pour moi.

Par Corielle le 6/9/2002 à 16:18:47 (#2108922)

Je nie formellement faire des lvl up à outrances, je ne sais d'ailleurs même pas ce qu'est un lvl up...:rolleyes:
Je nie également lire le forum au travail !:doute:
Et enfin, je nie attendre avec impatience le retour de l'inspiration du petit dragon (ça fait très manga années 80 comme phrase non ?) :ange:

Par Dodgee MIP le 9/9/2002 à 11:56:21 (#2124825)

La pluie n’a cessé de tomber toute la journée, laissant son empreinte humide sur un paysage d’une tristesse désolante. Sous le ciel gris et noir, le village est triste et morne. Le sol ruisselant d’eau se lézarde sous l’action de ces petites rivières qui le strient. La vie qui habite d’ordinaire les rues s’est réfugiée à l’intérieur des bâtiments, cherchant un abri en attendant des cieux plus cléments. Là, c’est une fenêtre éclairée qui jette sa lumière sur les pavés. A l’intérieur, une fillette s’avance dans la chambre.

-Mère ?
-Oui mon enfant ?

Les yeux clairs de l’enfant cherchent les pupilles noires si familières. Levant les yeux de son ouvrage, sa mère lui adresse ce sourire chaleureux, comme une invitation à poursuivre. Sans plus attendre, Ylia s’avance pour se porter à ses côtés, avant de poser sa question.

-Mère, qui est cette femme qui nous poursuit encore et encore ? Celle qui vous cause tant de soucis ?

La femme à la chevelure d’ébène affecte soudain un visage plus triste, presque meurtri. Prenant sa fille sur ses genoux, elle lui caresse les cheveux, marquant une légère pause avant de répondre.

-C’est une traîtresse, une qui a choisi de renié notre maîtresse. Elle a, malheureusement, perdu la raison et semble nous en vouloir. La pauvre ne sait plus où elle en est depuis qu’elle a quitté nos rangs. La perversion du monde et les fausses croyances en ont fait une victime de plus.
-Mais… Ne pouvons nous la ramener sur le droit chemin ? Ne pouvons-nous l’aider ?
-Ce n’est pas si facile, Ylia. En rejetant notre voie, elle s’est forgé une armure contre nous, et ne veut plus nous entendre. Elle pourrait même se révéler un danger, c’est pourquoi nous ne pouvons l’approcher pour l’instant tu comprends ?
-Oui, je comprends.
-Allons ma chérie, ne t’en fais pas, notre maîtresse veille sur nous, et elle a déjà ses projets pour nous aider. Tout ira bien, je te l’assure.

Lentement, l’enfant se dégage, rassurée malgré cette gêne qu’elle éprouve. Elle ne sait pourquoi cette étrangère l’intrigue. Elle sait juste qu’elle a déjà vu ce visage par le passé. Oui, cela devait être elle dans ses souvenirs. Quand elle avait du fuir avec sa mère, à plusieurs reprises, c’était quand elles étaient poursuivies par cette femme. Maman avait raison, comme toujours, elle devait être dangereuse, et il valait mieux ne pas s’en approcher. Laissant sa mère tranquille, Ylia retourne s’installer dans son coin pour reprendre sa lecture. Il y a encore tant à étudier pour pouvoir servir la maîtresse…

Par Alanis Lyn le 9/9/2002 à 12:29:09 (#2125042)

La suiiiiiiiite !

Par Syndrael le 9/9/2002 à 12:39:59 (#2125106)

Pareil ! *flood le post*

Par Lars Sylrus le 9/9/2002 à 14:04:58 (#2125681)

38457,23...

au moins.

Par Corielle le 9/9/2002 à 14:09:31 (#2125713)

Comme d'habitude, où est la suite ? :ange:

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