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Vagabond de nouveau

Par Melhael Wynn le 25/8/2002 à 15:35:20 (#2023457)

Une pluie battante trempe Havreclair. Des nuages épais cachent l'orbe blafarde de la lune. Le tonnerre gronde et des éclairs traversent parfois le ciel, éclairant cette ruelle où dort Melhael.

Sous un abri de fortune, de planches et de torchons, celui qui fut jadis un paladin de la Lumière se terre. Son corps est recroquevillé dans un coin, recouverts de haillons souillés. Ses membres couverts de boue sont pris de tremblemant alors qu'un songe étrange traverse son sommeil.

Des enfants courrent dans la cours du château d'Albourg. Ils crient et rient. Au milieu, deux femmes se tiennent. Nimloth et Sorsha. Leurs visages sont graves. Leurs regards sont vides. Au-dessus d'elles, une étoile bleue brille. Elle brille et en elle vivent la volonté du paladin et des âmes... toutes les âmes.*

Nimloth s'avance. Le ciel se couvre. Les rires des enfants se taisent. Et Nimloth n'est plus Nimloth. Elle a maintenant le visage de Níniel ; le visage juvénile qu'assume le Cadeau de Sélène depuis sa renaissance sous forme humaine. Pourtant quelque chose cloche. Níniel a gardé son petit museau et ses moustaches de chat. Malgré cela, elle parle dans la langue ancienne et dit :
Vanwa fëalya, málonya. Ton âme est perdue, mon ami. Et dans les pupilles de Níniel, Melhael se voit.

Il marche sur un long sentier sous le soleil. Il marche entre deux rangées d'arbres qui tendent vers lui des branches aux extrêmités crochues. Pourtant il n'a pas peur. Il marche et il a chaud sous son armure de plaques. Il suit deux hommes : un aux ailes noirs, l'autre aux ailes blanches.

Sur le côté de la route se tiennent Dior, son fils, et Brennil, sa mère. Leur yeux ont été arrachés mais ils chantent : "Sept fois douze et sept matins, que dans l'orient au lointain, on ne voit plus la Soleil..." Une chanson outreclôtoise, qui date de l'année sombre, quand Mablor, son père, a disparu.

Ensuite, Havreclair encore. Une allée. De la pluie. Il fait froid et sa petite nièce Willow pleurt. Elle est assise en tailleur dans la boue. Sa robe fleurie est toute tachée. Elle a six ans et elle sanglote parce que Nébulérigne est en ville. L'araignée monstrueuse qui a tué le père de Melhael et saccagé la seigneurie de Pontaigues est au temple d'Artherk et elle distribue des tractes avec le portrait du paladin.

Willow tend un tracte à son oncle. Melhael Wynn - Arpenteur des Droits Chemins - Recherché, mort ou vif. Et Melhael rit, parce qu'il n'est plus arpenteur, il n'est plus rien : c'est un vagabon de nouveau. Dior et Brennil hoche la tête et dans leurs orbites vides tous ses amis rient de lui.


Un éclair déchire la nuit. La pluie par contre a cessé.

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*Pour en savoir plus à ce sujet, lisez l'Amor fati en cliquant sur la signature de Melhael.

Par Gabriel Thylin MSF le 26/8/2002 à 5:11:32 (#2027588)

:lit: :eek: ca mérite d'autres lectures ;)

Par Syndrael le 26/8/2002 à 14:04:57 (#2029800)

:lit: :)
Reste en haut toi..

Par Kehldarin Osten le 26/8/2002 à 14:08:52 (#2029825)

Quand le Destin vous écrase, pourquoi ne pas refuser le Destin?

Par Willow Wynn le 26/8/2002 à 20:54:18 (#2032622)

La jeune fille soupire. Elle s'agite dans son sommeil. Ses traits se crispent et ses poings se serrent. Dans un rêve, dans ce rêve, elle a six ans. Elle lève les yeux et voit les étoiles. Le ciel emplit tout l'espace.

Willow flotte dans un néant pailletté d'astres pâles.

Une voix crie derrière elle. Sa mère. Elle hurle "sorcière" et de la haine est dans sa voix. La jeune fille entend les insultes mais son attention est ailleurs. Un autre son lui parvient. Fort et impérieux.

Un ordre puissant lui parvient du néant et le visage d'une jeune fille au visage de chat s'impose en son esprit :
Á hirit i fëa Melasailo! Trouve l'âme de Melhael !

Willow ouvre les yeux et les étoiles ont disparu.

Par Nirlin Khan le 26/8/2002 à 21:09:27 (#2032750)

:amour:

J'adore ! Vraiment bien écrit !

*Clique sur la sign de Melh (veut en lire encore !)*

Par Willow Wynn le 26/8/2002 à 21:14:27 (#2032791)

Provient du message de Nirlin Khan
*Clique sur la sign de Melh (veut en lire encore !)*


Je crains que mon oncle n'ait plus de maison... sa signature mène désormais au Rastel des Trois Chemins, vers l'étagère où repose l'ouvrage de Lagorlin de Tourneham...

Par Nirlin Khan le 26/8/2002 à 21:15:40 (#2032803)

J'ai vu. J'ai édité en conséquence :D

Par Faucon Wÿnn le 29/8/2002 à 11:55:36 (#2051864)

:p
(Oui, je sais, je suis ch**** avec mes messages qui ne veulent rien dire :D)

Par Gadjio le 30/8/2002 à 1:11:33 (#2057912)

On ne s'en lassera jamais.
The show must go on !

Le chant des morts

Par Melhael Wynn le 2/9/2002 à 21:17:04 (#2083312)

Une maison aux murs familiers... familiers, mais décrépits.

Des toiles d'araignées tombent du plafond et des moutons de poussière jonchent le sol. Nébulérigne, devenue minuscule, tisse dans un coin ses pièges. Une porte grince alors que le vent entre par les fenêtres aux carreaux brisés.

Melhael est couché au milieu de la grande salle. Jadis le Haut Conseil des Arpenteurs avait siégé ici, dans la maison qui leur avait été donnée à Havreclair. Le vagabond ne bouge pas. Il est littéralement cloué au sol : Thlingrist, son épée, est plantée dans son ventre.

Aucune douleur pourtant ne le tourmente. Juste une attente qui n'en finit pas. Ses mains serrent la lame. Ses doigts se coupent sur son fil et du sang coulant de ses poings, épais et chaud.

Autour du gisant, des visages se rassemblent. Des fantômes du passé. Des anciens compagnons. Ils le regardent et chantent sur un ton monocorde un chant écrit jadis par Melhael :

"Dans nos rangs, cest certain,
de lancien au novice
Chaque soir et matin,
Tous gardons la justice
Dans nos cur pour raison,
Allant la vérité
À la bouche en chanson,
De par chaque cité."

Une autre face se présente et le contemple le regard vide, articulant :

"Pour le Roy, sil le vaut,
Pour les jeunes, à coup sûr,
Tous, par monts et par vaux,
Endurons des coups durs.
Sur les routes, la nuit,
Ne crains rien voyageur :
Tes ennemis ont fui
Devant les Arpenteurs !"

Alors que le spectre achève son couplet, tous les faciès se teintent d'horreur et disparaissent. Melhael se retrouve alors debout devant son cadavre. Le corps est bien le sien, l'épée plantée en lui également, mais la tête est encapuchonnée et les traits du visage son caché par une noirceur sans nom.

Une voix parle néanmoins et alors qu'elle récite le refrain de sa chanson, le vagabond se sent attiré vers elle comme par le vide...

"Arpenteurs pour toujours,
De par les Droits Chemins !
Arpenteurs chaque jour,
Gardiens du lendemain !"

La dernière syllabe se confond avec le cri de Melhael qui tombe en avant dans le vide et le noir, et se réveille avec effroi, dans une allée pluvieuse.

Des filets d'eau dégoulinent avec bruit des toits. Devant lui, un homme caché sous une cape se tient droit. Avant que Melhael n'ait le temps de se relever complètement, il sait qui est cette personne.

C'est l'Haruspice. Il est venu le juger. Il est venu tous nous juger !

Le messager prend alors une épée qui semble démesurée et tranche la tête de Melhael qui roule au sol, dans la boue.


Sous un abri de fortune, un vagabond s'éveille vraiment, plus perdu que jamais.

Par Syndrael le 4/9/2002 à 13:35:34 (#2094053)

:lit: :amour:
J'adore *remonte prestement le post*

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