Education Nationale : L'action du gouvernement ? (#2)

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En passant, j'ai entendu que Chatel voulait rendre la philo obligatoire dès la 2nde. C'est une blague ou quoi ? A l'heure où on veut alléger les emplois du temps et où on veut des programme plus pragmatiques, on impose ce truc ?
Citation :
Publié par Soumettateur
En passant, j'ai entendu que Chatel voulait rendre la philo obligatoire dès la 2nde. C'est une blague ou quoi ? A l'heure où on veut alléger les emplois du temps et où on veut des programme plus pragmatiques, on impose ce truc ?
Citation :
Les enseignants en philosophie sont en effet invités à prendre en charge les heures d'ECJS (éducation civique juridique et sociale) en seconde et première, comme ils le font déjà ici ou là, pour compléter leurs services, ou sur la base du volontariat.

D'abord la fin prévisible des heures dédoublées en série technologique. "Cette heure en demi-groupe date de 1993. C'était en général la seule chance pour nous de faire passer la philosophie auprès de ces élèves", estime Simon Perrier. Autre coup bas selon les enseignants : la suppression de la quatrième heure de philosophie en terminale S.
cf le point
Citation :
Publié par Victhor
C'est quoi cette histoire de "stage d'observation" coeff 1?

En gros, vous devez observer et on vous note là-dessus?
En fait, les étudiants sont par groupe de 2 avec un enseignant du secondaire comme tuteur. Ils doivent assister à des cours dispensés par cet enseignant et ensuite donner leurs propres cours.
L'action du gouvernement, à savoir l'extermination méthodique du personnel de vie scolaire dans l'objectif d'économiser de quoi organiser un ou deux apéros à l'Élysée (et les trajets en jet privé qui vont avec) et offrir deux trois fromages à des (né)potes, ça a ce genre de conséquence :

http://www.lemonde.fr/idees/chroniqu...9221_3232.html

ça, c'est partout en France ou presque. Terminés les surveillants, mais des adjoints d'éducation nettement moins qualifiés et encore moins motivés (salaire, statuts...) et surtout en sous-effectif croissant à vue d'œil. Du coup, les permanences sont débordées, les couloirs et les accès ne sont plus surveillés, il devient impossible de placer les élèves en retenue (personne de dispo pour organiser une retenue le mercredi AM ou le soir) etc...

Désormais, même les bahuts censés être normaux (sans classement particulier) ressemblent à des ZEP de cauchemar. Quand à ces derniers, on supprime les moyens supplémentaires qui leur permettaient de tenir. Pour l'instant, les meurtres et tentatives entre élèves ont surtout eu lieu à l'extérieur des établissements. Plus pour longtemps (un de mes élèves à failli se faire fracasser les cervicales lors de l'entrée en salle par le psychopathe de service de la classe... il s'en est sorti avec un gros bleu au cou...pour cette fois.)
Que les conditions se dégradent, c'est un fait. Mais la situation décrite n'a rien d'une norme non plus... même dans les établissements dits difficiles. Je suis dans un établissement "difficile" (public ZEP mais sans les moyens), et ce que je lis demeure exceptionnel. En fait, c'est larvé et on sent que ça pourrait arriver si les gamins n'étaient pas "tenus". Mais ils le sont, globalement, et les débordements ne sont le fait que d'une minorité active, suivie d'une grosse minorité de suiveurs, sous les yeux plus ou moins éberlués d'élèves finalement "normaux", à qui tout cela ressemble à un western. Je n'imagine pas un seul instant un élève de l'établissement se comporter comme je le lis en pensant que c'est une situation "normale". En revanche, oui, ça se dégrade, un peu plus nettement chaque année, mais sous des formes diverses. Là, on a totalement changé de Direction, et on sent le changement... mais les collègues sont solidaires et font front commun avec la Vie Scolaire, et donc, on maintient l'ensemble (et la Direction suit en général), parce que tout le monde est très conscient que si on baisse la garde, on se fera tous "bouffer", et que ça n'est dans l'intérêt de personne.
Là, je vois une collègue un peu vaincue, et surtout, apparemment très isolée. Et je me dis qu'elle a aussi sa part de responsabilité là- dedans, même si, évidemment, elle n'est pas non plus responsable du système dans lequel elle est prise.
Elle n'a peut-être rien d'une norme, mais si on continue à négliger à ce point l'éducation et à ne pas la réformer dans le bon sens, en lui procurant plus de moyens, des situations de ce genre peuvent finir par se banaliser. Mince quoi, l'éducation, ça ne sert pas seulement à apprendre à lire et à écrire ou à donner une culture de base ; ça ne sert pas uniquement non plus à permettre aux gens d'avoir un travail (parce que bon, rien n'est assuré) : c'est un peu censé former les futurs citoyens. Pour former ces derniers, l'école de la République doit forcément leur apprendre ce qu'il faut, leur fournir une culture et des outils pour comprendre, mais aussi des valeurs et des principes. Si les élèves sont comme ça à l'école, quid de la vie en société ? Si même dans des établissements scolaires, l'éducation est à ce point foulée du pied, où va-t-on ?

Non vraiment, un gouvernement qui néglige et méprise à ce point cet aspect de la société, qui plus est dans une démocratie où il doit précisément veiller au bien-être du peuple, ne saurait être un bon gouvernement. Ensuite, bon, si les élèves sont comme ça, on ne peut pas tout mettre sur le dos du gouvernement et du personnel de l'éducation nationale non plus, mais ça joue quand même énormément.
Omfg les réunions de formation pour les futurs nouveaux profs :

Citation :
A notre grande surprise, à 14 heures, lorsque la réunion a repris, nous avons vu se succéder à la tribune deux militaires, un major et un colonel (si je me souviens bien) accompagné d'un IPR [inspecteur pédagogique régional, ndlr] d'histoire-géographie et d'un professeur agrégé d'histoire, commandant de réserve.
Les thèmes abordés ont été alors plus exotiques les uns que les autres : « l'enseignement de la défense », « la défense aujourd'hui : nouvelles menaces, nouvelles configurations, les enjeux », « un exemple de partenariat Défense-lycée », « le recensement et la JAPD », etc.
Tous ces thèmes ont été servis avec une sauce idéologique particulièrement intéressante : « Grâce à Dieu, grâce à Dieu, grâce à Dieu nous connaissons la paix en Europe depuis plus de soixante ans », « La paix a été préservée grâce à la bombe nucléaire », etc…
Nous avons aussi été incités à orienter nos élèves en difficulté vers des carrières militaires ! Tout ça avec, en arrière-plan, des images de jeunes militaires avec des armes à la main en exercice de tirs, etc…
Nous avons été plusieurs à nous demander si ce n'était pas une mauvaise blague avec une caméra cachée. [...]

Evidemment, beaucoup de nos collègues furieux que l'on se moque de leurs préoccupations quotidiennes (apprendre à construire des séquences de cours ou évaluer les élèves par exemple) ont déjà commencé à quitter massivement les lieux… [...]

Face à l'hostilité généralisée et réciproque, beaucoup ont quitté la salle. Le commandant de réserve, visiblement en colère, se permet une comparaison hasardeuse :
« En salle des profs, on entend des conversations d'intellectuels qui ne servent à rien alors que nous, dans l'armée, on est dans l'action pour la nation. »
Un autre gradé de l'armée prend la suite en affirmant de manière décomplexée qu'il n'y a pas de déontologie dans l'éducation nationale !
C'est surréaliste !
L'article complet : Rue89
J'ai eu le même genre de chose il y a quelques années... Le fameux trinôme académique ça s'appelait je crois... Sauf que j'avais eu droit à une vraie formation par ailleurs, aussi discutables que puissent être les GFT*...


*Groupe de Formation Transversale, alias, bureau des pleurs, à ne pas confondre avec les GFD, qui rassemblaient les profs par discipline pour leur parler de choses concrètes...
Citation :
Publié par Timinou
C'est surréaliste !
L'article complet : Rue89
Franchement, j'avoue ne pas oser y croire tellement c'est gros.

Mais de toute façon, tout le monde sait, du moins le ministre et les profs, qu'on est parti pour 20 ans de périclitation dans l'EN. Qui s'ajoute aux 20 dernières années guère brillantes.
Citation :
Publié par Timinou
Omfg les réunions de formation pour les futurs nouveaux profs :



C'est surréaliste !
L'article complet : Rue89
Les propos, voire la simple présence des militaires auraient leur place dans une caricature...
Citation :
Publié par Laadna
Les propos, voire la simple présence des militaires auraient leur place dans une caricature...
Encore une fois, rien de neuf. Ce qui est neuf, c'est que ce truc ait été maintenu, alors que le reste de la formation a sauté. Forcément, ça passe très mal auprès des nouveaux profs...
Dans le budget qui vient d'être voté pour 2011, on apprend deux choses concernant l'éducation :

- 16 000 postes en moins à la rentrée 2011 (confirmation, ça avait été annoncé déjà), la suppression étant proportionnellement plus importante pour le public que pour le privé sous contrat.
- suppression de la taxe foncière pour les établissements privés.
- 250 postes d'enseignements dans le publics seront transférés au privé, ce qui représente un cadeau de Noël d'environ 4 000 000 €.

http://www.marianne2.fr/L-enseigneme...s_a200566.html

Bon, c'est pas spécialement une surprise, mais quand même, ça fait un peu mal au fondement.
Citation :
Publié par Mardil
Bon, c'est pas spécialement une surprise, mais quand même, ça fait un peu mal au fondement.
Et après, ils diront "voyez la preuve que le privé (et le curée...) est plus efficace que le public (et l'instituteur)" !

Dire qu'on va devoir encore supporter ce gouvernement pendant au moins deux ans... D'ici là, on sera au niveau de l'Espagne si ça continue. Manque juste une statue gigantesque sur la tombe de Franco Laval.
Allez, vous voulez connaître la suite ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpr...eil.aspx#edito

extraits du rapport de Breton et Durand sur les rythmes scolaires. Sauf que ces deux députés (un UMP, un PS, comme quoi...) ont plein de bonnes idées concernant l'éducation...

Citation :
Il serait souhaitable de réduire le temps de cours magistral, de développer les enseignements pluridisciplinaires et de repenser les temps pédagogiques et les séquences d’enseignement... [....]. Des cours magistraux de soixante à quatre-vingts élèves pourraient être dispensés ...
On parle du secondaire. Oui, oui, oui, ces débiles profonds proposent des cours magistraux avec des classes de 80 élèves en collège.

A côté de ça, ils proposent aussi la disparition des horaires plancher par discipline, il n'y aurait plus que des maximums. Ainsi, on aurait pas le droit de faire plus de 7 heures de français (rêvons un peu...) par semaine, mais on pourrait descendre à 0 heure. Au programme aussi, entre les lignes, "travailler plus pour gagner moins*", avec l'allongement du service hebdomadaire, la réduction des vacances, le tout sans aucune contrepartie salariale bien entendu.

* ce qui implique que les heures supp dont "bénéficient" certains ne seraient plus payées par exemple.

A titre d'information, il y avait cette année moins de 1500 candidats pour 935 postes au CAPES de math. Je vous laisse imaginer ce que ça signifie à terme...
ça fait deux ans de suite que je m'inscris (Histoire) sur le net et que je ne reçois pas la convocation. Je ne les relance pas par manque d’intérêt (et parce que quitte à faire de l'alimentaire autant faire d'autres choses que d'embarquer 30 élèves dans l'ennuie qu'évoque chez moi le risque de tomber sur des ados plus passionnés que passionnants).
Citation :
Publié par Aloïsius
A titre d'information, il y avait cette année moins de 1500 candidats pour 935 postes au CAPES de math. Je vous laisse imaginer ce que ça signifie à terme...
La chute est vertigineuse dans tous les CAPES. En Histoire, c'est 2 500 candidats pour 657 postes. Soit 3,7 candidats par poste (contre 6,5 en 2007). Dans ma faculté, ils étaient 25 inscrits en M1 Master Enseignement, aujourd'hui ils ne sont plus que 20 et pour l'instant seul 5 étudiants ont les notes pour valider le premier semestre de M1... Donc la tendance sera encore plus à la baisse pour le concours 2011.

Pour ceux que ça intéresse, j'ai le compte-rendu du Président du CAPES d'Histoire-Géographie :

http://www.woofiles.com/dl-216882-Cmcc15YP-download.pdf

Par contre l'analyse qu'il donne est assez ras-des-pâquerettes, mais les chiffres sont là. Ha au fait... Quand on est président de Jury de CAPES et qu'on a la responsabilité de décider qui peut enseigner de qui ne peut pas, la moindre des choses c'est de rendre des rapports sans faute de français, je dis ça, je dis rien.
Début des années 2000, il devait y avoir 10- 12 000 inscrits / candidats pour 750-1000 postes environ (on peut retrouver les chiffres sur les rapports). Je suis effaré de la chute des candidatures, mais je la comprends tout à fait.
Pour l'agrégation, ça tournait en gros à 4500 inscrits pour 115-135 postes (selon les années mais pour la même période).
Après, c'est un mal pour un bien. Parce que je connais beaucoup d'étudiants en L3 qui voulaient à l'origine faire le métier d'enseignement (primaire + secondaire) qui vont maintenant se réorienter. D'un point de vue de l'avenir professionnel ce n'est pas plus mal que de s'entêter à réussir un concours qui a un faible taux de réussite.

C'est sûr que par contre, la qualité des enseignants vont drastiquement diminué...
Citation :
Publié par Carminae
la qualité des enseignants vont drastiquement diminué...
Citation :
Quand on est président de Jury de CAPES et qu'on a la responsabilité de décider qui peut enseigner de qui ne peut pas, la moindre des choses c'est de rendre des rapports sans faute de français, je dis ça, je dis rien
louliloul
Citation :
Publié par toutouyoutou
Début des années 2000, il devait y avoir 10- 12 000 inscrits / candidats pour 750-1000 postes environ (on peut retrouver les chiffres sur les rapports).
Il me semble qu'en math, début des 90's, il devait y avoir dans les 6000 candidats environ. Et ben, la descente aux enfers s'accentue d'année en année.
D'une que cela donnera-t-il ne serait-ce que dans 5 ans, de deux vu qu'il s'agit d'un concours, qu'en est-il du niveau des diplômés actuels... l'admissibilité est à combien maintenant ? 3/20 ?
Citation :
Publié par Aloïsius
louliloul
Enfoiré !

1) Je suis pas président de Jury de CAPES
2) C'est un message sur un forum, pas un rapport (même si j'ai honte )
3) Je ne veux certainement pas devenir prof !

Pour revenir au débat. En réalité, on se retrouve avec 2 formations obligatoires pour devenir professeur en même temps :

1) Le Master-Enseignement
2) La préparation au CAPES

Je ne vois pas l'intérêt de faire une double formation pour le même emploi. Après, on sait très bien à quoi sert ce Master : avoir des vacataires en grande quantité. Un vacataire, c'est pas cher, c'est nombreux et surtout c'est désespéré (ben oui, il peut faire quoi avec son Master ?)

Mais là, on se retrouve avec une masse de travail colossale pour ne pas être assuré d'avoir une porte de sortie... Vous pourriez me dire que c'est commun avec tous les M2, sauf que quelqu'un qui est diplômé d'un M2 a quand même un diplôme qui lui permet d'espérer d'avoir un emploi. Là, t'as beau avoir ton M2 si t'as pas ton CAPES, tu seras jamais titularisé...

Actuellement, le travail demandé pour le Master est tel que les questions de concours ne sont actuellement pas travaillé. Quelle logique derrière ? Expliquez-moi...

En réalité, l'étudiant désireux de réussir son CAPES et d'être titularisé a plutôt intérêt à prendre un Master Recherche, assister au cours sur les questions de CAPES et ensuite en M2 bifurquer sur un M2 Master-Enseignement. Mais c'est un peu ridicule de constater que ceux qui réussissent à avoir le CAPES sont ceux qui justement n'ont pas pris la formation adéquate. Il y a un manque de logique derrière qui me laisse un peu sur ma fin...
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