Education Nationale : L'action du gouvernement ? (#2)

Fil fermé
Partager Rechercher
Citation :
Publié par Aloïsius
Notez cependant qu'à chaque récrimination de Toutouyouyou sur le sujet du saccage du diplôme et du recrutement, vous pouvez lui répondre "tu as voté, c'est pour en chier."
Bah c'était pas pour ça ?
Citation :
Publié par Aloïsius
Notez cependant qu'à chaque récrimination de Toutouyouyou sur le sujet du saccage du diplôme et du recrutement, vous pouvez lui répondre "tu as voté, c'est pour en chier."
Tu sais très bien que sur la question de l'enseignement, il y a globalement un consensus pour faire de la merde massivement depuis les années 70-80, et sur ce point, à peu prés tout le monde a été d'accord pour détruire un peu plus chaque jour un système qui marchait, qu'on nous enviait et qui permettait une ascension sociale. Sarkozy n'est que le prolongement sans mensonge d'un processus plus ancien qui a impliqué la droite comme la gauche.
Citation :
Publié par toutouyoutou
DarkPJ, si tu as un problème avec l'agreg, ça n'est pas de ma faute. Règle- le. De même si tu as un problème avec moi.
Le discours que tu tiens peut s'appliquer autant à un certifié qu'un PLP ou à un ancien PEGC. A te lire, un agrégé n'est qu'une grosse tête arrogante qui ne peut être un bon enseignant, ce qui est absurde.
et maintenant la psycho de comptoir... au secours.
C'est ridicule, tu ne lis pas les messages postés et restes sur ta posture (incompréhensible et sans interêt) Pro/anti agreg, on dirait le bar sur le dernier call of duty, c'est assez peu interessant. Recalé.
Citation :
Publié par Carminae
Moi par exemple qui voulait passer les concours de l'enseignement, j'ai laissé tomber l'idée. J'ai même laissé tomber de faire un Master en Histoire, je vais me réorienter...
Quelqu'un a les chiffres des candidatures aux concours ? Nan, parce qu'à force de rendre la formation imb... et le métier répulsif, on va avoir de gros problèmes sur la qualité du recrutement...


@Toutouyouyou : oui et non. Depuis 2002, c'est un massacre. Je sais que tu méprises le discours sur les moyens, mais sérieusement, la suppression des MI-SE et des emplois jeunes, et la réduction à peau de chagrin des effectifs des Vies Scolaires, c'est lourdingue. J'en ai marre d'être dans des bahuts où le CDI est fermé tel jours, tel jours et telle heure, où la vie scolaire est fermée entre midi et deux, où l'infirmier est présent deux jours par semaines etc...
C'est franchement scandaleux.
Citation :
Publié par Aloïsius
@Toutouyouyou : oui et non. Depuis 2002, c'est un massacre. Je sais que tu méprises le discours sur les moyens, mais sérieusement, la suppression des MI-SE et des emplois jeunes, et la réduction à peau de chagrin des effectifs des Vies Scolaires, c'est lourdingue. J'en ai marre d'être dans des bahuts où le CDI est fermé tel jours, tel jours et telle heure, où la vie scolaire est fermée entre midi et deux, où l'infirmier est présent deux jours par semaines etc...
C'est franchement scandaleux.
Je ne méprise pas du tout le discours sur les moyens. Je dis que les moyens ne sont pas l'alpha et l'oméga des problèmes de l'Ecole aujourd'hui, et que tout réduire à la seule question des moyens est une erreur. Ca ne va pas plus loin que ça. Je dis aussi que le discours sur les moyens sert à cacher tout le reste, dont on ne veut pas parler, et de ce point de vue, j'en veux énormément au SNES.
Le manque de moyens est très réel, et il ne cesse de s'aggraver : tu as entièrement raison. Et comme tout prof du Secondaire, j'y suis confronté aussi.
Citation :
Tu dis que c'est un défaut de classer.
Ouhla hé non, la phrase est pas finie apres les "...". Non mais. C'est fait exprès, je suis pas encore a l'age ou j'appuie trois fois sur . pour finir une phrase. (..)

Par contre corrige moi mais il me semble bien que l'agreg' n'est pas un concours pour être prof: c'est un concours pour être prof mieux payé et avec moins d'heures que ceux qui ne l'ont pas eu.
Ce qui me pousse très fort à vouloir dire que c'est un moyen d'empecher les agrégés de faire trop de dégats. Ceci était du second degré, tu peux redescendre du plafond.
L'Agrégation est l'un des deux concours qui permet d'accéder au métier de professeur. Après une Agrégation, comme après un Capes, on entre dans le métier, tout simplement.
Les statuts sont différents entre le Capes et l'Agrégation, le métier est le même au quotidien, mais pour faire simple, oui, un professeur agrégé est mieux payé et fait moins d'heure qu'un professeur certifié, alors qu'il fait effectivement le même métier dans les mêmes conditions et dans les mêmes lieux.
Mais enfin, tu reconnaîtras que le problème ne vient pas des agrégés, qui ne sont finalement coupables que d'avoir réussi un concours difficile, mais du système de l'Education Nationale, qui maintient l'existence de deux statuts pour un même métier. Non ?
Et si ça peut rassurer, l'Agrégation va probablement disparaître, ou redevenir ce qu'elle était à la base : un concours extrêmement clos, destiné au recrutement des universitaires, principalement issus des ENS. Tout le monde sera content comme ça : les vilains agrégés ne seront plus que les gentils normaliens, passés par un concours dès bac +2. C'est bien, ils seront la prochaine cible d'un égalitarisme plébéien et jaloux en quête de nouvelles proies pour briser un élitisme républicain positif qui a fait ses preuves depuis un siècle.

EDIT : je me permets de faire remarquer que le corps des agrégés, depuis plus d'un siècle, représente globalement une élite de la fonction publique, et même une élite intellectuelle et universitaire en France, qui a souvent été critique vis- à- vis des politiques et des institutions, tant à droite qu'à gauche, et que la tendance actuelle vise à briser cette situation, afin de former une masse informe de professeurs moins qualifiés, sans réelle formation, donc, plus précarisés, et par conséquents, plus dociles, plus facilement soumis à un système qui ne leur demande que d'obéir. La vérité, c'est qu'un inspecteur ne s'adresse pas à un agrégé comme il pourrait le faire pour un vacataire, qu'il n'a pas la même marge de manoeuvre, et que par conséquent, le statut protège et permet de garantir des libertés pour ceux qui en jouissent. La vérité aussi, c'est que ce statut, tout le monde peut l'obtenir. Désormais, tout le monde sera un brave certifié recruté sur épreuves "pédagogiques" merdiques, sans réelle maîtrise des contenus, et donc, sans réelle capacité à critiquer les programmes et l'institution. Et tous ceux qui ne sont pas contents, comme les recteurs se permettent de l'écrire de plus en plus souvent depuis la rentrée, n'ont qu'à démissionner... la bonne blague... ils seront remplacés par des bons vacataires précaires et qui seront corvéables à merci. Bravo, et merci à l'égalitarisme plébéien. Et que restera- t- il comme recours à ces braves professeurs dociles pour se protéger de cette situation ? De se syndiquer auprès de syndicats complices qui ont accompagné toutes les réformes depuis trente ans qui ont mené à cette situation, et qui sont subventionnés par le même système qui les emploie et qu'ils critiquent... Bonne blague toujours...
Le problème, c'est surtout que le bonus des agrégés au barème pour obtenir un poste en lycée est ridicule... Si ça se trouve, dans 5 ans, je serais encore en collège, ce qui effectivement n'est pas normal, du point de vue du contribuable.
Citation :
Publié par Aloïsius
Le problème, c'est surtout que le bonus des agrégés au barème pour obtenir un poste en lycée est ridicule... Si ça se trouve, dans 5 ans, je serais encore en collège, ce qui effectivement n'est pas normal, du point de vue du contribuable.
J'avoue que je n'ai pas compris ce que tu veux dire.
Citation :
Publié par Kelem Khâl La'Ri
Elle est vicieuse cette question .

Soit il répond oui, dans ce cas, il décrédibilise l'expérience, soit il répond non, dans ce cas il décrédibilise la légitimité initiale. Bon je prends des raccourcis, je n'ai pas beaucoup de temps, mais elle m'a fait rire la question . Ma réponse ? Il n'existe aucune généralité, donc ni oui, ni non, et oui je ne me mouille pas .
Bien entendu que ma question est vicieuse et n'attend pas de réponse.
Mais quand même, faut pas oublier que des profs de merde incapables de s'adresser à une classe, y'en a ; et pourtant, ils ont leur concours.
La fameuse légitimité, de mon point de vue, elle se trouvait plus ou moins dans le terme de "licence" ; ensuite, le terme a été dénaturé, c'est vrai et c'est une autre histoire.
Citation :
Publié par toutouyoutou
J'avoue que je n'ai pas compris ce que tu veux dire.
un agrégé, ça devrait pas enseigner en collège, normalement. Les 15 heures de cours, c'est normal quand tu as des terminales (ou des prépas). Pour les 6e par contre, franchement, le temps de préparation et de correction n'a rien à voir.
Or, l'agreg, c'est seulement 90 points, ce qui est ridicule (un pacs ou un mariage, c'est 150 points). Du coup, tu as plein d'agrégés qui finissent par glander en collège parce que les mères de famille trustent toutes les places en lycée.
Ouais enfin vu la charge de travail en lycée, les mères de famille restent souvent en collège. Et les agrégés en collège ca reste rare. En 10 ans de carrière et autant d'établissement j'ai du en croisé 4 ou 5 max. Dont un d'EPS... Ah agrégé d'EPS çà m'a toujours laissé rêveur... 15 heures, aucune copie, des prép... d'EPS.
Citation :
Publié par Aloïsius
un agrégé, ça devrait pas enseigner en collège, normalement. Les 15 heures de cours, c'est normal quand tu as des terminales (ou des prépas). Pour les 6e par contre, franchement, le temps de préparation et de correction n'a rien à voir.
Or, l'agreg, c'est seulement 90 points, ce qui est ridicule (un pacs ou un mariage, c'est 150 points). Du coup, tu as plein d'agrégés qui finissent par glander en collège parce que les mères de famille trustent toutes les places en lycée.
Oui. Par contre, je ne suis pas certain qu'on soit si nombreux en collège (nous sommes deux dans le mien, dont une collègue d'EPS, sur 55 profs je crois). Personnellement, j'ai demandé à y enseigner.
Mais il faut aussi voir maintenant la problématique des stagiaires, qui est aussi un sacré scandale.
Citation :
Publié par Aloïsius
un agrégé, ça devrait pas enseigner en collège, normalement.
Si y'a une chose qui est claire, c'est bien ça.
J'ai jamais compris ce truc.

D'ailleurs toutouyoutou, je ne te comprends pas, car comme beaucoup d'agrégés (tous? ), tu es hyper élitiste (c'est pas une critique d'ailleurs, tu as obtenu un concours extrêmement difficile, tu as le droit d'en être fier et de le revendiquer), mais pourquoi ne fais-tu pas profiter de tes connaissances à des élèves qui pourraient en profiter -ce qui n'est pas le cas de collégiens-?

Je précise qu'il n'y a aucune ironie dans mon message ; c'est vraiment une question que je me pose et que j'ai déjà posée à un agrégé en collège (mais il m'a pas répondu... c'était un gros con )
Citation :
Publié par Aloïsius
Le problème, c'est surtout que le bonus des agrégés au barème pour obtenir un poste en lycée est ridicule... Si ça se trouve, dans 5 ans, je serais encore en collège, ce qui effectivement n'est pas normal, du point de vue du contribuable.
Ca, ça dépend des académies.

Dans l'académie de Lille, les agrégés qui demandent un poste en lycée ont 500 points de bonus.
Citation :
Publié par Victhor
Si y'a une chose qui est claire, c'est bien ça.
J'ai jamais compris ce truc.

D'ailleurs toutouyoutou, je ne te comprends pas, car comme beaucoup d'agrégés (tous? ), tu es hyper élitiste (c'est pas une critique d'ailleurs, tu as obtenu un concours extrêmement difficile, tu as le droit d'en être fier et de le revendiquer), mais pourquoi ne fais-tu pas profiter de tes connaissances à des élèves qui pourraient en profiter -ce qui n'est pas le cas de collégiens-?

Je précise qu'il n'y a aucune ironie dans mon message ; c'est vraiment une question que je me pose et que j'ai déjà posée à un agrégé en collège (mais il m'a pas répondu... c'était un gros con )
Mais, pourquoi penses- tu que mes élèves n'en profitent pas ?
Si j'ai demandé un collège difficile, c'est pour un ensemble de choix personnels, mais c'est aussi parce qu'en quelques années de lycée (comme TZR en plus), je me suis rendu compte que les lycéens n'étaient pas nécessairement un public plus "éclairé" ou "travailleur", et qu'en définitive, je n'employais pas plus mes "connaissances" pour eux que je peux le faire pour mes élèves de collège. Surtout, j'avais envie de parfaire ce qu'on m'a plus ou moins reproché indirectement ici, c'est- à- dire mes pratiques pédagogiques.

En lycée, je tournais parce que je voulais multiplier les expériences (en 4 ans, j'ai fais tous les programmes de toutes les filières, sauf celles du technique, où je faisais quand même passer les oraux du Bac). Depuis, j'ai fais tous les programmes de collège, que je réactualise chaque année du fait des changements de programme, et par goût pour divers choix de documents / activités. Je considère que c'est une richesse (relative) qui permet aussi de se tenir à jour (dans le même temps, j'ai toujours continué à suivre les programmes d'agrégation et à me tenir à jour de l'historiographie, tout en aidant des gens à préparer le concours, comme étudiants que j'ai rencontré, ou collègues que je fréquente).

Moi je suis heureux où je suis. Les gamins me plaisent, ils sont gentils, ils ne mouftent pas trop si on sait les prendre, les parents sont globalement respectueux, je suis bien reconnu dans le quartier où je travaille, je suis au Conseil d'Administration de mon établissement où j'ai le sentiment d'oeuvrer pour des choses utiles, je suis dans des associations sportives (pratique personnelle), j'ai du temps pour moi (parce qu'effectivement, le travail au collège est tout de même "light"), j'ai un emploi du temps qui me fait travailler un petit peu tous les jours (et j'aime bien ça en fait). Que demande le peuple !? Ca me va.

Surtout, c'est une posture morale qui m'a conduit là où je suis. Je suis assez élitiste, certes, mais au sens républicain du terme, et surtout, je suis quelqu'un de très entier, qui ne transige pas sur l'essentiel, et qui entend mettre en cohérence son discours et ses actes. Et je n'ai pas aimé une certaine mentalité que j'ai croisé au lycée chez des collègues, principalement de gauche et syndiqués au SNES (je ne sais pas si c'est anecdotique ou pas, je ne fais que ce constat personnel, qui ne vaut pas de généralisation outrancière), qui consistait à se plaindre sans cesse de ceci ou de cela sans jamais se bouger le cul pour améliorer les choses, sans s'investir, sans donner un peu de soi, cet affreux attentisme mou, cette fausse ironie finalement bien docile et très servile face à un système auquel on ne croit pas, et finalement, ce que je diagnostique comme un authentique mépris de l'élève.
Je suis élitiste, peut- être, je ne sais pas en fait. Mais je respecte fondamentalement mes élèves, et c'est parce que je les respecte que j'estime qu'un agrégé dans un collège difficile n'est pas un gâchis, mais une chance, tant pour eux que pour moi. Parce que je pense comme Marc- Aurèle que si on ne veut pas subir les autres et les fuir, il faut aller vers eux et les éduquer, au sens de les élever, non pas vers un soi illusoire et vaniteux dont tout le monde se fout, mais vers une culture objectivement capable de les élever socialement. Pas que cette culture soit meilleure, mais parce que cette culture est scolaire, et qu'elle leur permettra de réussir, et de ne pas être sans des ghettos sociaux et mentaux où des politiques irresponsables et des merdes gluantes de bons sentiments les ont patiemment enfermés. Moi mes élèves sont de toutes les couleurs, et les "têtes blondes" sont minoritaires. Mais tant mieux, j'aime ça, parce que les forces vives de la Nation, c'est dans les quartiers populaires qu'elles sont, et pas chez les bobos merdeux et dégénérés des centres villes, qui ne sont bons qu'à se palucher en se matant le nombril et à chialer sur leur sort comme des tocards, et surtout, surtout... qui croient que tout leur est dû...
Au nom de quoi mes élèves n'auraient pas droit à avoir ce que le système lui- même estime être le meilleur (et je mets des pincettes dans cette phrase, vous en comprenez le sens) ? Au nom de quoi ne devraient- ils pas avoir accès à ce qu'ils n'ont pas chez eux pour la majorité d'entre eux ? Au fond, n'est- ce pas là le sens premier et profond de l'Ecole de la République telle qu'elle a été fondée par Jules Ferry ? En prépa agreg, j'avais eu une colle sur la lettre de Ferry aux instituteurs... Ca m'a marqué, à tel point que j'ai toujours le texte sur moi, dans ma sacoche. Franchement, le modèle du hussard noir de la République me convient tout à fait, et je crois qu'au fond c'est ce modèle que j'ai choisi de suivre, et dont personne n'aurait dû s'éloigner : c'est précisément parce que je respecte profondément mes élèves que j'ai choisi d'être là où je suis, et que je n'entends pas m'en aller de suite. Pourquoi fuir un endroit où je me sens à ma place, pour aller dans un autre où je me sentirais plus inutile et un peu étranger parmi des collègues dont je ne chercherais pas particulièrement la compagnie et le commerce ?

EDIT : en plus, j'ai un collègue qui a vendu la mèche, et qui a expliqué en gros ce qu'était le concours à des élèves que nous avons en commun (je ne sais pas pourquoi il l'a fait par contre). Du coup, les gamins sont super flattés, et tout le monde le sait maintenant (parce qu'en deux minutes dans une cours de récré tout se sait et se déforme à la vitesse du TGV). Même les parents sont tout doux, mdr ! Moi je trouve ça marrant. Et surtout, super confortable.
Ok, je te remercie pour ta réponse (après tout, t'étais pas obligé).
Et je te crois complètement quand tu te décris comme un bon prof.

Il n'empêche que de mon point de vue, tes élèves -collégiens- ont de la chance de t'avoir, toi, mais l'agrégé ne leur sert pas tant que ça (alors qu'il pourrait profiter à des lycéens ou des élèves de prépas).
C'était surtout là que je voulais en venir.

Je pense sincèrement qu'être un bon prof, c'est une affaire de connaissances (faut connaître son sujet bien au-delà de ce qu'on enseigne), mais avant tout c'est une affaire de personne (le charisme, l'autorité, la capacité à intéresser, etc. ça s'apprend pas et ça ne vient pas avec un concours ; même s'il est vrai que le concours donne une confiance en soi qui aide beaucoup).
Citation :
Publié par Victhor
...
Je ne sais pas si je suis un "bon prof" et je ne pense pas que ça soit à moi de dire si je le suis ou non : je me suis toujours contenté de faire ce que j''ai toujours cru devoir faire, quitte à me prendre un IA de face, des parents ou une direction (mais dans l'ensemble, ça s'est toujours assez bien passé en définitive).
Le fait d'être agrégé n'a jamais été autre chose que le résultat d'un choix de ma part à une époque donnée. Je le suis, mais je sais très bien que j'aurais pu ne pas l'être, ou que j'aurais pu faire d'autres choix de "carrière". Je ne l'aurais pas été, ça n'aurait pas changé ma manière d'être au quotidien, ou de faire mes cours.
Pour ce qui est des prépas, je pense qu'il y a largement plus talentueux que moi pour y enseigner. Et puis, pour y être, il faut le vouloir, et il faut manger des couleuvres, que je n'ai pas envie de manger. Là où je suis, je jouis d'une liberté que je ne trouverais pas ailleurs. J'en suis conscient, et pour moi, c'est vraiment un aspect fondamental de mon métier, mais plus globalement de la manière que j'ai d'envisager ma vie et de la construire. Je ne courre pas derrière non plus, parce que je suis d'un milieu aisé qui me permet de toute manière de vivre comme je l'entends (globalement), et donc, là aussi, je jouis de la liberté que je me suis donné par le concours. Quant à l'Université, j'ai bien failli rester à Paris, et, si je l'avais fait, j'aurais fait comme mes amis : thèse, et tout le tralala, et peut- être serais- je comme eux dans une fac parisienne à l'heure qu'il est. Mais bon, j'ai fait primer ma famille et mon confort. Et puis, là encore, je ne voulais pas me "compromettre". Et enfin, là encore, je suis tout à fait conscient qu'il y a largement plus talentueux que moi pour exercer à ces postes. Surtout, celle de Nice est tellement à chier que même si on venait me supplier d'y enseigner (ce qui n'arrivera de toute manière pas) je refuserais d'y aller : j'estime plus honorable d'être là où je suis, parce que je pense que c'est encore là que je peux donner ce qui est le plus utile aux élèves.

EDIT : et je précise que si je suis fier de mon concours et du titre qui y est associé (et je mentirais si je niais cette fierté, que j'estime légitime et méritée en prime), ça n'est pas par vanité, mais c'est parce que je sais les efforts et les renoncements qu'il m'a coûté (et l'investissement familial qu'il a représenté). Je ne fais pas partie des mecs brillants qui passent facilement une telle sélection les doigts dans le nez en buvant un coca et en se tapant une pizza : j'ai bossé, beaucoup, sur le long terme, pour cet objectif, en me remettant sans cesse en questions et en acceptant des critiques douloureuses pour l'ego, en sachant très bien que mes efforts pourraient ne pas être couronnés de succès, et en me rappelant de mon échec à l'ENS. Bref, je ne suis pas autre chose qu'un gros bosseur très déterminé et réaliste, rien de plus. Après, oui, j'admets que je peux passer de temps à autre pour un connard prétentieux. J'en suis désolé, mais ça, ça m'échappe.
Citation :
Publié par Aloïsius
Quelqu'un a les chiffres des candidatures aux concours ? Nan, parce qu'à force de rendre la formation imb... et le métier répulsif, on va avoir de gros problèmes sur la qualité du recrutement...

Pour le CAPES de maths, on est passé de 4800 inscrits en 2010 à 3000 en 2011. J'ai trouvé ça hier : http://capes-math.org/index.php?id=compte-rendu .

Je cite en particulier le passage suivant : " Il convient de tout mettre en œuvre pour alimenter le vivier des candidats, alors que le nombre d’étudiants inscrits en M1 semble en baisse sensible dans beaucoup d’universités."
Citation :
Publié par Victhor
mais pourquoi ne fais-tu pas profiter de tes connaissances à des élèves qui pourraient en profiter -ce qui n'est pas le cas de collégiens-?
Je comprends parfaitement cette optique, pour la partager, dans le sens où plus les élèves / étudiants sont sensibilisés jeunes à une discipline, plus un enseignant charismatique peut engendrer des vocations. Et quoi de plus valorisant pour un enseignant de voir les regards pétiller dans les yeux de ses élèves quand une connaissance, une idée, un concept se transmet. De plus, même si des vocations ne se créent pas nécessairement, des passions peuvent se développer. A l'inverse, un enseignant dramatiquement médiocre au collège pourra véritablement écœurer un élève. La responsabilité est donc d'autant plus importante. J'imagine que la plupart d'entre nous conserve des souvenirs de ces classes de collège où tel enseignant l'a dégoûté ou tel autre enseignant l'a enthousiasmé. Et j'ai l'impression, mais c'est très subjectif, que les marques laissées par ces antipodes sont bien plus ancrées quand elles remontent au collège que lorsqu'elles remontent au lycée.

D'ailleurs, je ne saurais jamais assez remercier feu mon professeur d'histoire / géo, justement, de 6ème et 5ème qui m'a donné l'envie continuelle d'apprendre à ce sujet, l'histoire n'est pas devenue une vocation dans mon cas, mais elle aurait pu ... un autre enseignant, excellent, plus tardivement lui a volé la vedette et m'a mis sur la voie de ma vocation .
Citation :
Publié par Kelem Khâl La'Ri
Je comprends parfaitement cette optique, pour la partager, dans le sens où plus les élèves / étudiants sont sensibilisés jeunes à une discipline, plus un enseignant charismatique peut engendrer des vocations. Et quoi de plus valorisant pour un enseignant de voir les regards pétiller dans les yeux de ses élèves quand une connaissance, une idée, un concept se transmet. De plus, même si des vocations ne se créent pas nécessairement, des passions peuvent se développer. A l'inverse, un enseignant dramatiquement médiocre au collège pourra véritablement écœurer un élève. La responsabilité est donc d'autant plus importante. J'imagine que la plupart d'entre nous conserve des souvenirs de ces classes de collège où tel enseignant l'a dégoûté ou tel autre enseignant l'a enthousiasmé. Et j'ai l'impression, mais c'est très subjectif, que les marques laissées par ces antipodes sont bien plus ancrées quand elles remontent au collège que lorsqu'elles remontent au lycée.

D'ailleurs, je ne saurais jamais assez remercier feu mon professeur d'histoire / géo, justement, de 6ème et 5ème qui m'a donné l'envie continuelle d'apprendre à ce sujet, l'histoire n'est pas devenue une vocation dans mon cas, mais elle aurait pu ... un autre enseignant, excellent, plus tardivement lui a volé la vedette et m'a mis sur la voie de ma vocation .
Mais y'a pas que les agrégés qui sont des bons profs.

Un prof certifié peut être excellent, intéresser des élèves et créer des vocations.

Moi, ce que je disais, c'est qu'un élève de collège n'étudie pas autant de choses, ne va pas aussi loin dans l'étude d'un thème qu'un élève de lycée ; et sur ce point je pense qu'on sera tous d'accord.
Citation :
Publié par Tifs
Je cite en particulier le passage suivant : " Il convient de tout mettre en œuvre pour alimenter le vivier des candidats, alors que le nombre d’étudiants inscrits en M1 semble en baisse sensible dans beaucoup d’universités."
A dans 20ans pour les classes de 80 élèves
Citation :
Mais enfin, tu reconnaîtras que le problème ne vient pas des agrégés, qui ne sont finalement coupables que d'avoir réussi un concours difficile, mais du système de l'Education Nationale, qui maintient l'existence de deux statuts pour un même métier. Non ?
Ah mais je discute juste du truc je suis pas en train de te mettre sur le gril, j'ai assez d'agrégés dans mes connaissances pour savoir que c'est généralement pas les derniers des cons hein. ^^
Après qu'il existe deux concours ce n'est génant en soi, ce qui est génant c'est quand pour le même poste l'un offre plus de places que l'autre. J'ai rien contre le fait de recuter des professeurs "de première classe" en soi, le souci vient après, quand ca crée des distorsions dans l'enseignement et des soucis avec le niveau comparatif des lycées. Il y a peu d'agrégés dans ton collège parce que tu es en zone difficile, mais dans certains lycées parisiens c'est une autre histoire.
Il y a de toute manière moins d'agrégés que de certifiés, tout court, de par les postes offerts aux deux concours, qui sont de toute manière très inférieurs à l'Agrégation qu'au Capes.
Là où il y a plus d'agrégés que de certifiés (à Henri IV, je crois qu'il y a 75% d'agrégés, un ordre de grandeur de ce type), là est une situation "anormale" (sauf dans le Supérieur, évidemment).
Concrètement, au quotidien, agrégé, c'est juste un statut qui donne droit à une grille de rémunération supérieure, et à d'autres perspectives de carrière. Mais je dirais que c'est probablement comme dans de grandes boîtes privées, où on doit trouver des techniciens qui font le même boulot que des ingénieurs, mais qui n'ont ni le titre, ni le salaire équivalent.
Après, il y a la question des mentalités et du "mythe" de l'Agrégation. Mais ça, c'est un autre débat, et en général, c'est là- dessus que le ressenti est le plus vif, en bien ou en mal.
Enfin, tout le monde sait bien que la qualité d'un établissement ou d'un enseignement ne se résume pas à la part des agrégés dans le corps enseignant de l'établissement. Je sais bien que c'est souvent un "indicateur" de qualité, mais ça, c'est de la soupe pour les cons. Moi je suis dans un établissement qui a une mauvaise réputation, et pourtant, je peux affirmer que c'est un bon établissement, qui s'occupe bien de ses élèves, qui les mène aussi loin de leurs possibilités (et c'est vrai qu'au plan purement scolaire, ils en ont moins qu'ailleurs, mais ça, c'est plus un fait sociologique qu'autre chose. Du moins, il y a plus d'élèves qui ont peu de potentiel purement scolaire, mais il y a aussi de brillants élèves, qui auront un parcours d'excellence), qui a un vrai suivi scolaire, social, familial, etc. et qui maintien une ambiance de travail et de "sanctuaire" dans un contexte franchement en dégradation, où il suffirait de peu pour que tout parte en vrilles très vite. Bref, un établissement qui créé vraiment du lien social dans un quartier en voie de paupérisation et de "balkanisation".


@ Victhor : moi, les lycéens, j'en suis vite revenu parce que j'en ai vite fais le tour... Très gentils, quelques uns très motivés et intéressants, mais un sacré paquet de glandeurs qui pensent à tout sauf à s'assurer un avenir. De grands collégiens en somme, comme les collégiens sont de plus en plus de grands primaires.
Fil fermé

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés