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Bleu de Valses .

Par Aldébarainn le 7/8/2002 à 12:41:29 (#1929639)

Limmenton Résidence . La nuit .



La nuit dévorait l'horizon , et depuis longtemps , les feux rougeoyants du soleil s'en étaient allés , fondus dans l'horizon noirâtre d'une fin de journée morose .

Dehors , pas un soupir ne se faisait entendre , un silence parfait , pesant , régnait sur la faune et la flore de la partie reculée des jardins pourtant luxuriants et vivants de la Résidence . Pourtant , des airs de valse et de diverses et mélodieuses musiques voletaient dans l'air , créant par leurs douce magie une atmosphère paisible et calme , légèrement hors de la réalité , dans une féerie sereine . Je poussai le portail ancien , maltraité par les pluies battantes qui ravageaient régulièrement la lande grise et hostile , et qui permettait un accès discret à l'arrière-salle de l'imposante et majestueuse maison blanche . Les ténèbres mouvantes , n'étaient percées seulement que par de rares rayons de lune , éclairant au hasard quelques brins d'herbe où perlaient les gouttes de pluie . Etouffant un soupir vaguement mélancolique , il se hâtait , afin de retrouver la chaleur des lieux ayant bercé son enfance , une légère bruine accentuait sa mélancolie , et , au fil des pas , il revivait , sur l'écran de ses pensées , de nombreux moments , onctueux ou intenses , ayant marqué de leur empreinte ses jeunes années .

La porte grinça légèrement , comme à son habitude , et il entra , tremblant , non plus à cause du froid glacial qui régnait au dehors que par l'émotion qui l'envahit soudainement , à la vue de la pièce exiguë , sobre comme la mort , mais représentant visiblement beaucoup à ses yeux .

Séchant rapidement ses vêtements , il s'approcha du feu et s'assit un moment , afin de retrouver ses sens avant d'entrer dans la salon principal , situé derrière une double porte ornée des plus somptueuses pierres que son oncle avait pu découvrir , ou souvent dérober (ce dont il évitait soigneusement de se vanter) , lors de ses fréquents voyages "Au delà des limites du monde" , comme il aimait à dire .

Dans les flammes crépitantes , il cherchait une douceur enveloppante , contrastant au possible avec le tumulte rageur qui s'élevait en son âme . Le nombre des années passées hors de ses murs n'était plus estimable , il était aujourd'hui temps de se faire connaître , et , pour se faire , il choisit la réception donnée chaque année par le maître de maison , homme éminemment influent d'Eralys , lorsqu'il était temps d'ajouter un printemps , ou , plus précisément un automne , à son âge , qui comprenait déjà une quarantaine .

La salle de bal débordait d'agitation , entre les danses endiablées des notables de la région , dont certains visages ne lui étaient pas inconnus , chacun vêtu d'une grande élégance , et leurs dames , toutes de perles , de plume et de dentelles , et l'agitation des domestiques , hommes et femmes , qui semblaient nourrir une crainte maladive à l'égard du maître des lieux , lui jetant furtivement quelques regards en coin , alors que ce dernier tournoyait inlassablement , causait de bonne humeur et riait en chœur , sans leur prêter aucune attention .

Une grande chaleur le saisit lors de son arrivée dans la pièce tapissée d'or et parsemée de précieux vases et sculptures qu'il supposait de cristal , de tableaux démesurément grands retraçant la construction de la Résidence et dépeignant quelques uns de ses occupants , tous dans une posture grimaçante et repoussante à force d'austérité , à tel point qu'il dût se tenir fermement à la poignée , vacillant , pour garder le contrôle de ses sens .

Puis il se jeta dans la fosse et , instinctivement , alla se poster près de la plus grande fenêtre , magnifiquement décorée , théâtre des plus grandes rêveries de son enfance , la barrière entre la réalité tranquille et l'aventure qu'il avait abondamment recherché puis , quelques années plus tard , fui avec la plus grande énergie . Dehors , les gémissement de vent avaient repris , mais quelque chose l'interpellait . Une si commune et légère brise ne devait pas , conformément aux plus élémentaires lois , causer un si grand trouble au sein de la Nature . Les feuilles dorées d'un automne jaunissant s’agitaient et un bruissement impérieux s'élevait du bois intérieur , tandis que les êtres peuplant le jardin se dressaient , sens en éveil , afin de saisir la nature du trouble qui agitait leurs méditations nocturnes .

Il aperçut même , sans que personne dans la maison ne s'en rende compte , le portail vermoulu qu'il avait doucement frôlé , quelques minutes auparavant , voler en éclats , puis être emporté par le vent , qui avait incroyablement gonflé et pris en vigueur , en quelques secondes . Il suivit les débris de bois noir des yeux , puis , son regard se posant au hasard sur le bois , il sursauta de frayeur , lorsque , tapis dans l'obscurités , il aperçut deux yeux remplis de fureur , rayonnants d'une lueur surnaturelle et bleutée , un spectre ?

Détournant rapidement son regard , il entreprit de s'apaiser , afin de ne pas se détourner de du but qui l'avait poussé à s'introduire en secret dans la Résidence , heureusement très peu protégée . Mais rien n'y fit , il se trouvait dans un état d'agitation frénétique , et , à chaque fois que son regard se posait sur un visage quelconque , à cette image se superposait celle des yeux , brillant de cette haine d'azur , qui conférait à la plus radieuse silhouette , une expression anormale et rageuse .

Dans une ultime tentative , il promena son regard désemparé sur l'agitation colorée , crée par les gestes gracieux d'une multitude de danseurs . Il eut un nouveau frisson en apercevant , au milieu de la piste , une jeune fille vêtue d'une longue robe noire , immobile et stricte comme la mort , aucun de ses traits ne bougeait , enfantin visage , pourtant exprimant un mélange de tristesse sombre et de dignité . Personne pourtant ne semblait se soucier de cette jeune personne , qui restait ainsi inerte , comme un nuage couleur d'ébène dans la valse d'un ciel bariolé et chantant .

En examinant son visage , il s'aperçut qu'une larme brillante et bleutée glissait sur ses joues légèrement creusées par la peine , laissant une légère traînée scintillante qui déchirait ce visage , pourtant respirant d'une beauté remarquable .

Dehors , le ciel était zebré d'éclairs , et cette larme , en s'écrasant sur le parquet à damier , lui avait semblé créer un fracas plus assourdissant encore que le tonnerre , comme un cratère au fond de son chœur , comme un souvenir de douleurs oubliées .

Plus rien ne comptait , la nuit allait encore être longue , et il comprit que si personne ne se souciait de cette jeune fille , c'était bel et bien parce qu'elle n'était pas là .

A suivre ...

Par Alith Anar le 7/8/2002 à 15:15:37 (#1930489)

Très bon.

Par Ibuki Tribal le 7/8/2002 à 15:37:58 (#1930597)

Sublime *imagine parfaitement la scene* :merci:

Par Khaelon Lloth le 8/8/2002 à 1:23:01 (#1932645)

Tres efficace! Bravo!:)

Par Aldébarainn le 8/8/2002 à 17:32:30 (#1935669)

Merci .

Saleté de monde
Mon coeur crévera
Avant que ton venin
L'infiltre .

Décharge immonde
Peste et choléra
Je te hais , en mon déclin
Sinistre !

Par Aldébarainn le 8/8/2002 à 18:18:24 (#1935867)

Et, à bout de souffle comme à bout d'espérances , Messire Aldébaran troiuva le salut de sa jeune âme dans une ultime danse vers l'obscur , le 8 août 2002 , après avoir crevé ce corps qui lui tenait lieu de prison .

Par Alith Anar le 8/8/2002 à 19:06:55 (#1936090)

Sans avoir écrit la suite?

Quelle impolitesse, cet homme n'avait aucune manière.

Par Ibuki Tribal le 8/8/2002 à 19:26:46 (#1936154)

Il y en aura une... :)
Il y a plutot interet hein *;)*

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