[Makaya] Chasse urbaine

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Millenium City, West Side, le 10 Août.

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J'insère une cassette dans mon vieux baladeur. Une relique comme disent certains. Pourtant j'aime bien l'ambiance de la cassette, son grésillement, ce son légèrement sale, comme émergeant de l'ambiance crade de la rue. C'est le son qui me va le mieux.

Lecture. L'appareil commence à cracher une techno indus puissante, rapide et lancinante à la fois.
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Au fond de la ruelle, y'a le dealer que mon boss veut corriger. Paraît que ce traître joue double jeu en traitant avec les chinois, et le Boss n'aime pas qu'on lui fasse des enfants dans le dos. Le type est en train de marchander sa came avec trois junkies. Ça va pas être de la tarte, pour changer.

Je monte le son presque au max, et je laisse la musique s'emparer de moi... let's rock !

Détente. Une trentaine de mètres parcourus en trois secondes. Le premier type n'a que le temps de tourner la tête pour recevoir mon genou dans la tronche, qu'il accueille avec un craquement vif. Tout s'enchaîne sous le rythme violent de la techno indus. Je me baisse, balaye violemment celui qui sort son arme, puis profite de l'élan en relevant brusquement ma jambe dans l'entrejambe du dealer. Je laisse libre court à ma rage durant les quelques instants qui suivent, tapant de biais dans leurs articulations avec une rapidité surhumaine.

Distribuant encore quelques coups au passage, je m'empare vivement du sachet de came et de la thune du dealer, avant de sauter sur une passerelle trois mètres plus haut pour leur fausser compagnie. Je ne me retourne pas. Pas le temps, pas l'envie. La musique couvre leurs gémissements, leurs cris et leurs insultes.


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La fatigue a prit le pas sur la rage, je me sens dans un état second. Je ressent maintenant la musique comme une agression, et je m'empresse de la couper. Au loin j'aperçois mon Boss, sur le pas de la porte de son immeuble, entouré de ses gars. Il est en train de parlementer avec un bridé. J'aime bien mon Boss. Il est dur, il est exigeant, mais c'est grâce à lui que je vis... il ne m'a jamais traitée comme un monstre, lui.

Comme j'approche de la porte, le chinois tend un index accusateur vers moi.
- C'est elle, nous pensions qu'elle bossait pour nous , crias t-il.
Oh le fils de pute !
Les visages se tournent tous vers moi, et le regard de mon Boss fut plus sombre que jamais. Mais qu'est-ce qu'il a pu lui raconter, ce salaud !

- Makaya, cria-t-il, je savais bien que cet excès de zèle cachait quelque chose. Petite pute, après ce que j'ai fait pour toi...
Il fit un signe à ses hommes. Un signe que je ne connais que trop bien.
- Boss, il vous raconte des cracks ! C'est d'la connerie ! J'vous jure que j'ai toujours bossé réglo ! Booooss !
Mais celui qui avait été mon boss se détourna et entra dans l'immeuble, suivi du chinois. La chasse pouvais commencer.

La peur m'étreignit le ventre, et se mua bientôt en frénésie instinctive, alors que les gangers se lançaient à ma poursuite. Fuir, je devais fuir.

Hélas j'ai déjà donné pour ma journée, mes jambes sont en feu et je les sens s'engourdir malgré l'adrénaline. Mon cœur bat à tout rompre, alors que leurs grandes jambes commencent à dévorer les précieux mètres qui me séparent encore d'eux. Aucun n'a tiré, ils veulent sûrement me faire comprendre mon erreur d'une autre manière avant de m'achever. Putain d'merde !

Je zigzague entre les bagnoles, dans les ruelles, avant de me retrouver dans un cul de sac. Je me retourne en grognant, la rage montant de nouveau en moi.
- Vous voulez vous battre, criais-je ? On va s’... !
Mon cri fut interrompu par une brique que je venais de recevoir dans le ventre, coupant ma respiration.

Ils furent sur moi quelques instants plus tard, alors que je me débattais en appelant à l'aide, et commencèrent à me rouer de coups.

Dernière modification par Onirim ; 09/07/2014 à 19h02.
Merci aussi ^^
C'est un texte d'intro pour le personnage, je ne sais pas encore comment je raconterais l'histoire, ni même si je raconterais la suite ou le passé. A voir
Millenium City, West Side, deux années en arrière...

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Je me laisse tomber du troisième étage jusque dans la ruelle. Je déteste passer mes soirées dans le centre d'aide pour jeunes en difficulté. C'est chiant, les surveillants sont craignos, et les autres jeunes m'insultent à longueur de temps. Avoir une queue de renard et les iris oranges, c'est pas facile à vivre tous les jours. Ça ne l'était pas non plus pour mes parents, puisqu'ils ont décidé de me foutre dehors quand je devais avoir cinq ans. D'ailleurs j'ai jamais cherché à les retrouver. Le dernier p'tit con à s'être moqué de moi s'est retrouvé à l'hosto, il a glissé "accidentellement" dans l'escalier et s'est pété un bras. Pauv'chou. Depuis les pions m'ont à l'oeil et les autres m'regardent comme si j'étais un monstre. Mais hey... j'suis un monstre les gars.

Je m'éloigne du bâtiment, laissant la morne façade de béton derrière moi. Le soleil s'est déjà couché, et je peux profiter de pas mal de coins tranquilles pour me balader sans qu'on m'regarde bizarrement. Ouais, toujours l'histoire de la queue. On m'avait proposé une intervention pour la couper... mais moi j'veux pas. J'me sens entière comme ça. Vous aimeriez qu'on vous coupe deux doigts à vous ? Ben pour moi c'est pareil.

Le West Side c'est toujours glauque. Les crissements de pneus, le hurlement des sirènes des flics, et parfois quelques coups de feu. Les types du coin ont la gâchette facile, et la patience d'un doberman qu'a pas bouffé depuis trois semaines. L'intelligence aussi. Un jour je réussirais à m'arracher de ce coin merdique. Quand j'étais plus petite, j'imaginais qu'un super-héros viendrait me tirer de là pour m'emmener là où les filles-renardes sont acceptées. Heh... j'ai perdu mes illusions, j'suis plus une gamine, j'dois avoir treize ans quand même. J'crois.

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Perdue dans mes pensées, je ne fais pas gaffe où je marche, et je me prend les pieds dans un junkie en train de préparer sa dose. Il se relève brusquement en me hurlant toutes les insultes qui lui passent par l'esprit. J'me contente de répondre "pardon, désolée" plusieurs fois de suite, d'un air neutre, jusqu'à ce qu'il finisse par se calmer. Généralement ils se calment. Mais là il est rejoint par un grand con en survêtement de sport vert.
- Hey toi, va racoler ailleurs et n'emmerde pas mes clients ! Putain d'monstre, casse toi !
J'eus pas le temps de répéter un énième "pardon, désolée" que le grand con me poussa violemment en arrière contre un lampadaire. La douleur fut moins forte que mon envie de lui tenir tête.
- T'as qu'à pas laisser traîner ta came et tes clients n'importe où, du-con.
Le type me regard avec des yeux ronds, comme si c'était la première fois qu'on osait lui parler sur ce ton. Son client se rapproche également de moi, les yeux injectés de sang, et sort un cran d'arrêt. Je sentis soudain le sang battre plus fort à mes tempes et mon corps trembler profondément, de peur et de colère mélangée. Je ne pus réprimer une sorte de grognement d'avertissement.
- Alors, on fait dans son froc gamine ? Cracha le grand con en vert. J'vais te montrer ce qu'on fait aux p'tites p...
Tout partit d’un coup sec.
Me propulsant en avant grâce au lampadaire, je lui colle un grand coup de pied dans le ventre. Puis j'attrape à deux mains la main armé du junkie, prends appuie sur un de ses genoux fléchis et propulse le mien au niveau de son coude, qui céda en prenant un angle bizarre. Je me retourne et frappe instinctivement l'intérieur de la rotule du dealer, puis son entre-jambe, puis sa pomme d'adam. Je laisse mon malaise et ma haine du monde dans lequel je vis s'exprimer librement. Dans ma rage, je ne contrôle plus rien, je sais juste où frapper, comme si une petite voix me disait: ici, puis ici, puis ici... j’enchaîne les coups aux endroits les plus douloureux, encore et encore...

Je fini par reprendre pleinement conscience de ce que je fais. Survêtement vert est allongé au sol, et je lui tient le col d'une main. Son regard est fixe, vitreux, tout comme celui du junkie qui est étalé juste à côté. Du sang souille leurs lèvres, je crois que je les ai frappés à mort. J'ai du mal à reprendre mon souffle, et je suis toute en sueur.

Je sens plus nettement une présence derrière moi. Lâchant le col de survêtement vert, je me retourne doucement, pour me retrouver nez à nez avec le canon d'un flingue semi-automatique. Un grand type au regard dur me dévisage tranquillement, et pose le canon glacé sur mon front.

- Tu as buté l'un de mes gars, petite.
- Il... il était en carton, ton gars, m'sieur.
Il sourit sincèrement. De façon presque paternelle.
- Il ne méritait pas de bosser pour moi. Plissant légèrement les yeux, il ajouta: Tu as quelqu'un pour veiller sur toi, petite ?
- Pas b'soin qu'on veille sur moi. Et je ne suis pas p'tite...
Il ôta le canon froid de mon front.
- J'ai une proposition à te faire, ma grande. Une proposition qui va changer ta vie. Tu es plus importante que les gens le pensent.

Alors je l'ai suivi.

Dernière modification par Onirim ; 09/07/2014 à 19h01.
...Je cesse de me débattre. Inutile, j'ai déjà tout perdu. Les coups pleuvent sur moi sans discontinuer, ils me piétinent de leurs bottes. Je mord dans une de mes mitaines alors que les douleurs aiguës me transpercent. Ils n'auront pas un cri... pas une larme.

Ils arrêtent enfin de me frapper, mais mon corps est tellement meurtri qu'il refuse de bouger. Ils vont sûrement m'achever... mettre fin à cette vie de merde.

Soudain des bruits de combat naissent autour de moi, quelques hurlements et craquements raisonnent dans la ruelle. Mes agresseurs ont l’air de s’être pris une trempe. Je sens d'autres présences, plus fortes, plus rassurantes. J'essaie de prononcer quelques mots, mais seule une toux sanglante s'échappe de mes lèvres.

Quelqu'un s'accroupit près de moi, et une aura lumineuse et chaleureuse se diffuse dans mon corps, repoussant la douleur. Ils étaient venus me sauver. Trois Super-Héros du groupe que l'on nomme Astral. Il y avait là Dame Aegis, la discrète Fire Swords, ainsi qu'un jeune qui se fait appeler Bolt.

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Ils me tirèrent de la rue pour faire de moi l'une des leurs, me faisant promettre de changer, de ne plus faire de conneries. On me donnait une nouvelle chance, on m'offrait un foyer, une chambre, des repas.

Young Astrale ? Pourquoi pas ! Au moins on ne me traitera plus comme un monstre.

Dernière modification par Onirim ; 09/07/2014 à 19h01.
Depuis mon arrivée au sein du Super Groupe Astral, ma vie a profondément changé. D'abord j'ai une chambre à moi, que je ne suis pas obligée de partager avec les rats et les cafards. J'ai aussi accès à des douches super belles, et à une cuisine où la nourriture ne manque jamais ! On m'a même donné de quoi me racheter des fringues, et j'en ai profité pour faire quelques courses dans des friperies sociales. C'est cool ce qu'on peut y trouver ! Y'a des vêtements du style de la grande Amérique des années 50. J'aurais trop aimé vivre à cette époque.

Aujourd'hui, m'dame Juna Terra m'a invitée à une sorte d'entraînement, dans un parc de Downtown. Elle est prof' d'esprit pour les Young Astral dont je fais maintenant partie, et elle est vraiment sympa. Et patiente. Et pas ringarde surtout. En tout cas, elle a remarqué ma tendance à laisser ma rage prendre le dessus quand je me bats, et elle souhaite m'apprendre à la maîtriser. Autant dire que ça risque d'être méga tendu comme histoire.

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Nous nous retrouvons donc dans le parc. Il fait beau, et un léger vent fait bruisser les feuilles des arbres bien entretenus de Downtown. Firefly (c'est le nom de code de Juna) fait tout pour me mettre en confiance. Elle a une sacré empathie, et même si j'ai peur de ce qui va suivre, je décide de me laisser guider. Première fois que ça m'arrive... j'ai toujours détesté qu'on me donne des ordres ou qu'on prenne les décisions pour moi.

Elle me demande de l'attaquer, de montrer ce que je sais faire. Oulà non ! Je ne veux pas. Aucune envie d'agresser quelqu'un que j'aime autant. Y'a pas moyen. Juna réfléchit, tandis que je me braque... et me propose un jeu. Elle trace une ligne sur la pelouse, et se place devant, après avoir prise la taille imposante qu'on lui connaît quand elle est en pleine possession de ses pouvoirs.
- Essaie de me faire quitter cette ligne, Maka’, me dit-elle, me provoquant du regard.

J'adore jouer, et je ne peux refuser un tel appel. Ma queue de renard se met à ondoyer toute seule, et je sens le plaisir grisant du jeu monter en moi. J'essaie de la pousser, mais comment déplacer quelqu'un qui doit peser maintenant un demi quintal ? Elle se moque de moi, elle me taquine, ce qui me titille au plus haut point. Grrr... je vais trouver un moyen. Je fais finalement appel à mes "dons", les retenant au maximum. Je lui tape doucement au creux des genoux, ce qui la fait se plier et manquer de perdre l'équilibre... malheureusement pas suffisamment.

Ses taquineries et ses moqueries se font plus vives, ce qui m'excite d'autant. Je commence à multiplier mes coups, frappant plus fort des pieds et des mains, mes coups heurtant toujours les zones les plus douloureuses. Je réfreine cependant certaines pulsions, et ne la frappe pas au visage, ni au cou. Elle encaisse d'une façon vraiment surhumaine, j'ai l'impression de taper sur un mur de brique, et ça m'énerve ! Je me sens faiblarde à côté d'elle, et mes coups se succèdent de plus en plus rapidement, la faisant vaciller puis quitter la ligne quelques instants !

Brèche ! Je saute en arrière et me propulse en avant dès que je touche le sol, BLAM ! Je la fais reculer de plusieurs pas, et m'installe sur la ligne, victorieuse ! Mon corps tremble d'excitation, alors que je la regarde fièrement. Mais elle fait un pas vers moi et me repousse au loin avant de s'installer de nouveau sur la ligne. Elle se moque de moi, et en plus elle triche ! Une vague de chaleur me submerge.

Je perd soudain la notion du temps, tout se déroule comme dans un rêve, et le son est presque étouffé. Juna fait un bond phénoménal et m’atterri dessus, me plaquant au sol. Elle me bloque les bras et les jambes, son visage moqueur au dessus du mien. Je vois rouge et la température monte. Me libérer... me libérer... mon corps tremble et mes muscles se tendent à tout rompre. J'entends mes cris qui ressemblent plus à des hurlements de rage, je tente de m'arracher à étreinte, de lui donner des coups de tête, de me tortiller dans tous les sens à m'en briser les membres. Elle pose son front contre le mien et me plaque totalement sur l'herbe, à sa merci. Elle semble me parler, mais je n'entends rien. La chaleur monte et devient insupportable, tout mon corps me brûle, alors que je continue à tirer sur mes membres comme si ma vie en dépendait. Je me cambre comme une folle, dans l'espoir dérisoire de la repousser. Juna reste calme, et me fixe de ses yeux azur, me parlant.

Le sang bat un peu moins fort à mes tempes, même si mon corps est en feu. Je ne grogne plus. Tous mes muscles sont tendus à l'extrême, et tremblent légèrement.
- Dirige ta frénésie pour la contrôler, répétait mon professeur. Laisse ta frénésie t'envahir, puis prends le dessus... je veux voir un sourire sur ce visage rouge !

Je surf sur la rage encore contenue en moi, mais je suis plus calme. Je sens au fond de ma gorge le goût si particulier de la frénésie, comme une fontaine d'adrénaline incontrôlée... mais je suis de nouveau maîtresse de moi même.

Lorsque Juna s'envole, me libérant de son étreinte, je reste allongée dans l'herbe. Je goûte cette étrange sensation, celle de la rage consciente, de la frénésie maîtrisée.
J'ai conscience du feu dans mon corps, de l'adrénaline qui coule en moi, et de tout ce qui m'entoure. C'est grisant... mais plutôt douloureux.

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Suite à cela, nous avons échangé notre ressenti, assises sur l'herbe du parc. Juna semblait satisfaite de mon comportement, bien que je ne tirais aucune fierté de cet entraînement.

Trois boules de glaces au caramel offertes par ma chère professeur furent une récompense plus qu'agréable, et me firent oublier mes douleurs et ma fierté blessée.

Dernière modification par Onirim ; 09/07/2014 à 19h01.
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