Le service public, il faut surtout en parler aux habitants des zones rurales, dont les postes, les perceptions, les tribunaux, les maternités, les écoles, les hôpitaux (...) ferment les uns après les autres "par soucis de rationalité".
On peut aussi en parler aux habitants de Seine-saint-Denis, avec leurs tribunaux miséreux tellement bien sécurisés que des ado ont été victimes de viols collectifs dans les toilettes même du tribunal...
Les services public, c'est mon bahut en zone sensible qui va perdre deux classes l'année prochaine (mon demi-poste est supprimé...) alors même que tout indique qu'il accueillera plus d'élèves (des programmes immobiliers nombreux arrivent à livraison dans le quartier, la population va fortement augmenter). Ce sont les ZEP qui ont été dépouillées de leurs moyens (en profs, en surveillants) et qui se retrouvent avec des effectifs de 27 ou 28 (ce qui est délirant vu le public), et pas assez de surveillants pour organiser des permanences. Le bahut en "grève" dont on parle beaucoup se voit à la place proposer des précaires engagés pour 6 mois (lol) censés aller chercher les élèves absentéistes : cette bande de cons du ministère ne sait visiblement pas que la seule chose qui permet de sauver encore certaines classes (et certains élèves), c'est justement l'absentéisme des cas les plus lourds, tant les moyens d'encadrement manquent. C'est la disparition des options, des langues autres que "anglais-espagnol".
La casse est évidente. Dans le même temps, les collectivités locales embauchent à tour de bras, en partie pour compenser les défaillances de l'Etat, en partie pour assurer un socle clientéliste (cf Marseille et JC Gaudin, recordman de France des embauches injustifiées). Sauf que, bien sur, 1 millions de demi-précaires bossant plus ou moins dans des structures départementales ou communales, ça va certainement pas remplacer les dizaines de milliers d'infirmières, de médecins, de policiers, de profs dont les postes ont été supprimés.
Petite devinette : qu'est-ce qui vieillit à toute vitesse, qui augmente de 500 000 chaque année, et qui a des besoins divers de plus en plus importants ? la population française
Question subsidiaire : qui va détruire 4500 emplois en plein Paris l'année prochaine, en pleine crise économique ? les hôpitaux publics parisiens
|