Publié par Peco
[COLOR=Indigo]Avec la réforme LMD on passe de 4 à 5 avec la cinquième année qui remplace notre DESS. La réforme permet de faire un stage pratique en entreprise pour justement avoir un minimum d'expérience et être utile dès le lendemain de notre master 2.
Deux petites choses quand même :
- l'entrée en Master 2 avec un diplôme de Master 1 n'est pas de plein droit. Les différents Master 2 pratiquent une sélection à l'entrée. Vu l'offre pléthorique qui existe, il est toujours possible d'en intégrer un. Néanmoins, pour les plus demandés, les places sont très chères (ne pas espérer être pris sans un certain nombre minimum de mentions entre la première et la quatrième année).
C'est le passage de licence à Master 1 qui ne repose pas sur une sélection. Par contre, il faut avoir validé sa licence pour espérer avancer, il n'y a pas la possibilité (comme cela existe en fin de première et deuxième année) de continuer dans l'année supérieure en repassant en plus les matières échouées à leur date anniversaire.
- Un Master 2 en droit, seul, ne t'ouvre pas grand chose en métiers juridiques. Uniquement des employés de juristes salariés dans le privé, ce qui n'est pas forcément la joie. Les métiers les plus demandés dans la filière juridique, c'est-à-dire les emplois de fonctionnaires de catégorie A et B (pour le public) ou les différentes professions libérales dans le privé (avocat, notaire, huissier, etc.) reposent tous sur des épreuves et des concours spécifiques. En plus, dans le privé, vient se rajouter une sélection sur la personne, ses relations, son argent et plein d'autres choses en dehors du domaine scolaire pour ce qui concerne le lieu effectif de ton exercice (ce qui est différent de l'obtention du diplôme lui-même).
Avoir un troisième cycle en droit (surtout), un doctorat (parfois, car le doctorat est d'abord une étape en vue des métiers de l'enseignement et de la recherche), c'est un plus appréciable (voire indispensable) dès lors que tu as intégré (ou que tu as les capacités d'intégrer) ces différentes professions.
Sinon, cela revient à s'embarquer sur une voie de garage pendant plusieurs années, jusqu'au moment la personne devra chercher un métier en dehors de sa formation, parce qu'elle n'aura rien avec ses diplômes (ce qui est plus que rageant au regard du temps, de l'argent, et de la motivation investie par l'étudiant pendant de nombreuses années).
C'est tout le problème des quatre premières années en droit : pas de sélection à l'entrée, un passage dans les années supérieures pas vraiment difficile (tout est relatif bien sûr) dès lors qu'on fournit un travail minimum. Mais à l'arrivée on n'a un diplôme qui ne vaut pas grand chose seul, et dont l'intérêt principal est d'être un pré-requis obligatoire pour les différents concours d'accès aux professions juridiques. Il y a plus de diplômés que de débouchés (moins que dans d'autres filières néanmoins, mais le problème existe aussi ici), ce qui fait que certains vont être laissés sur le carreau au stade du Master 1. Ces personnes peuvent éventuellement s'entêter, continuer en Master 2 (il en existe des peu exigeants à l'entrée) voir en doctorat, repoussant le spectre du chômage pendant quelques années, mais en s'endettant et en perdant du temps sans véritablement augmenter les chances d'avoir quelque chose au bout (si on loupe tous les concours, il ne reste pour l'essentiel que les métiers de salariés dans le privé).