Bernard Maris, Antimanuel d'économie

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Oui enfin bon ... Pisque que mademoiselle Pooka remonte le truc ... Indépendemment de la nature de la distinction, du comité qui le délivre et de l'idéologie sous jacente au dit comité il n'en reste pas mois que d'un point de vue purement technique le péquin qui arrive ne serait-ce que dans les candidats au "Nobel" d'économie doit être relativement trapu. C'est à dire qu'il doit avoir plus qu'assimilé l'économie (qu'elle soit idéologique ou non) et ses outils (en particulier les maths). Maintenant si en plus le gars débine la doctrine à la base de l'économie et reçoit néanmois le prix sans compter que le comité est idéologique, je sais plus moi ... J'imagine que le gars a quand même quelque chose à dire non ? Ceci dit, Stiglitz peut fort bien avoir été plutôt orthodoxe, ou sufisamment non-orthodoxe pour être nobélisé, et subséquemment, virer à une certaine non-orthodoxie.

Maintenant, comment voulez-vous critiquer un système sans le connaitre, et qui le connaît mieux que quelqu'un venant du système. Je me gourre peut être mais je ne suis pas convaincu de votre argumentation quand à la non-signification de l'obtention du nobel d'économie par Stiglitz.

Les milliers d'écrits allant dans le sens inverse, et la foultitude d'économistes et de profs de fac allant à l'encontre d'un Stiglitz (dont je n'ai rien lu au demeurant) ou d'un Marris, je m'en tamponne un peu dans la mesure ou c'est le discours dominant, que j'entend ça depuis 15 ans et que je n'ai jamais été convaincu par ce message. On me dit "Tu vois p'tit gars c'est comme ça que ça se passe", j'dis "oui-oui" mais j'ai jamais été convaincu. Alors quand un Marris ou un Stiglitz arrive et dit que c'est pas comme ça que ça se passe et que ce qu'il décrit me semble plus en accord avec ma propre perception, je le lache pas ...
Jte te soutiens d'ailleurs j'ai en ce moment cours de maths sur les SEV et les combinaisons linéaires ... Je me demande a quoi ca peux bien servir en éco ... Pensais pas que le niveau était si dur pour il y a pas une fac d'économie littéraire
Citation :
Provient du message de mobidique
Ho le joli troll à la mal-comprenant fait a posteriori via un edit, c'est mignon
En provenance d'un autre fil (je retrouve plus le fil expliquant comment rediriger direct sur un message grrrr EDIT Ha si finalement )Maintenant pour être parfaitement honnête, je suis pas économiste et j'ai sans doute tort de faire confiance à Marris, prof de sciences éco en FAC et à Stiglitz,prix nobel d'éco donc ...

EDIT : BOUHOUHOUHOUHOU que je suis malheureux il va pas acheter mon bouquin ...


Je vois de troll nul part , c'est toi qui doit avoir une prédisposition pour déceler des trolls dès qu'on te contredit
Il n'y pas de motif à troll lorsque je quote ta phrase où il est dit que l'economie se base sur des hypothèses indémontrables et irréalistes, faudrait que tu ailles revoir tes cours de micro et de macro ..

M'enfin si mosieur Maris dit ça il doit avoir raison ! :bouffon:
Citation :
Provient du message de Seleno-ex Demiosien
Il n'y pas de motif à troll lorsque je quote ta phrase où il est dit que l'economie se base sur des hypothèses indémontrables et irréalistes, faudrait que tu ailles revoir tes cours de micro et de macro ..
Matiere a troll, je pense pas.
Par contre, effectivement, les hypotheses posées dans les modeles microeconomiques neoclassiques sont irréalistes.

L'hypothése fondamentale des neoclassique, celle qui forge leur paradigme, est l'hypothese de rationalité des individus. Celle de l'homo economicus.
Les hommes sont ils rationels ? Vaste débat qui a, et qui continue, de faire couler beaucoup d'encre. D'un point de vue sémantique pur, oui, les hommes sont rationels, la rationalité n'etant rien d'autre que "mes actes decoulent de ma volonté".
Prenons un exemple : quelqu'un de "fou", qui croit sincerement au fond de lui que tuer des bébés est une bonne chose pour l'humanité, et qu'il désire faire un truc bien pour l'humanité, alors cette personne sera rationnelle si elle tu des bébés.
La rationalité c'est ca : faire que ses actes correspondent logiquement avec ses propres croyances et désirs.
La rationalité economique elle, est différente : elle suppose que les croyances et désirs sont les memes pour tous, et que donc les actes seront les memes pour tous, et que les agents feront ces actes (pour etre rationels). C'est deja une erreur en soi. Ces actes font que les agents seront egoistes, opportunistes, sans morale, cupides, et calculateurs (et tres fort en calcul meme, si on considère en se basant sur les modeles microeconomiques des base que la mamie allant au marché est capable d'effectuer une maximisation sous contrainte grace au Lagrangien ).
Bon, pourquoi pas, admettons. Mais pour etre sur, plutot que de poser une hypothese comme ca, il faudrait verifier. (et encore la, d'un point de vue méthodologique, ca pose probleme : faut il ou non tester les hypotheses en economie. De nombreux "penseurs" s'y sont cassés les dents et l'avis n'est toujours pas tranché).
Tres dur, excessivement meme, de tester une hypothèse en economie. Du fait qu'on ne peut pas evacuer du test d'autres faits susceptibles de brouiller le test.
N'empeche, Samuelson (hum, la j'ai un doute, est-ce lui ? Si quelqu'un sait...) a propose il y a de nombreuses années un test qui semblait marcher pour tester la rationalité.
Resultat : négatif, les hommes n'ont aucune transitivité des préférences. Meme si ca semble s'ameliorer en vieillissant.
MAis bon, allez, je l'ai dis, c'est difficile a tester, admettons que ce test ne vaille pas grand chose.
Le paradoxe de Allais est la : PIM. En proposant 2 jeux differents, des jeux type lotterie, Allais a trompé tous les economistes présents a son colloque (et c'etait la creme des economistes) Ils ont tous fait un choix irrationel.

Bon voila démonté l'hypothese fondamentale des neoclassique. Mais on peut a souhait s'amuser a chercher ou sur terre se trouve un marché parfait, et surtout, trouver un marché ou le temps n'existe pas, et encore moins l'espace (car pour avoir fait de la theorie spatiale, je peux t'assurer qu'integrer la dimension d'espace dans l'economie neoclassique, ca fout gravement le bordel, et pour cause : impossibilité mathématique de trouver une equilibre général unique et stable. Au revoir Walras, merci d'etre passé.

Alors evidemment, vient Friedman, le monétariste. Il est faut lui. Il sait que les hypothèses sont irréalistes. Il est pas bete au fond. Du coup, nouvelle méthodologie : la méthodo du "comme si".
Oui, la mamie elle maximise pas sous contrainte quand elle va au marché. Mais elle fait "comme si".

Ah c'est beau la science economique. On ne cherche plus a comprendre ou a expliquer. Juste a faire que les conclusions marchent.
En gros, on defend son modéle et son paradigme.
Bref les hypotheses des modeles neoclassiques sont "ad-hoc" (au sens de popper) : elles sont la uniquement pour proteger la theorie.


Enfin si je ressors ce vieux post, c'etait pas pour ca a l'origine. C'etait juste pour dire que j'ai recu le bouquin lundi, et que mardi je l'avais fini. Un régal (meme si sur quelques rares points j'ai emis quelques reserves. J'ai trouvé que parfois, il etait (mais un tout petit peu hein, tellement peu en fait) de mauvaise foi.
Plus exactement, il passait trop vite sur 1 ou 2 points sur lesquels, a mon sens, il se trompait.
Mais je le conseille tout de meme, un régal.
Par contre, c'est vrai, je le déconseille a ceux n'ayant pas ne serait-ce que pratiqué une initiation a l'economie (pas au lycée, en fac/prépa/etudes superieures quoi) car il fait appel a des connaissances que tout le monde n'a pas. Du moins, j'ai trouvé.

Du coup, j'ai investi direct dans sa "lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles", qui en fait, est a quelques exceptions pret, la meme chose que son antimanuel, mais en plus "violent", et plus cynique. M'enfin, je le conseille aussi

Et j'ai aussi investi dans ce livre que je voulais lire depuis sa sortie mais sans trouver le temps ni la vraie motivation : "La grande désillusion" de Stiglitz. Ce sont les extraits mis dans l'antimanuel qui m'ont vraiment donné l'envie.


Bref, tout ca pour dire, cet antimanuel est a mon sesn une grande référence, comme les "Vraies lois de l'economie" I et II par Jacques Généreux.
Citation :
Provient du message de Pitit Flo -TMP

Ah c'est beau la science economique. On ne cherche plus a comprendre ou a expliquer. Juste a faire que les conclusions marchent.
En gros, on defend son modéle et son paradigme.
Bref les hypotheses des modeles neoclassiques sont "ad-hoc" (au sens de popper) : elles sont la uniquement pour proteger la theorie.

Et la théorie est là uniquement pour justifier une politique. Les économistes orthodoxe ont un rôle en tout point semblable à celui des devins de l'antiquité ou aux clercs du Moyen-Age : apporter une légitimité à la domination d'une caste et à la politique du pouvoir en place.

Cette légitimité procédait jadis du sacré (les riches et les puissants le sont parce que c'est la place que Dieu leur a assigné), mais avec la sécularisation de nos sociétés, c'est la science, ou plutôt l'apparence de scientificité, qui a pris a place du surnaturel. (Même si le discours économiste a pu être grandement influencé par la religion, comme dans le cas de Smith. Et même si la religion est encore utilisée aux USA pour justifier l'ordre social.)
Re: Bernard Maris, Antimanuel d'économie
Citation :
Provient du message de mobidique
L'économie et une science molle comme la sociologie
Je déteste entendre parler de sciences molles


.. est-ce qu'on surnomme les sciences dures les "sciences inhumaines" ? pourtant ce qualificatif serait plus mérité que ce qualificatif de "mou" qui ne correspond à RIEN

.
Citation :
Provient du message de Pitit Flo -TMP
Matiere a troll, je pense pas.
Par contre, effectivement, les hypotheses posées dans les modeles microeconomiques neoclassiques sont irréalistes.

Oui c'est le cas , mais ce que j'ai quotté du premier post disait que c'était l'économie qui se basait sur des hypothèses irréalistes , or il y a quand même certaines qui sont réalistes.. , certes leur portée explicative n'est pas toujours optimale, mais il s'agit bien d'hypothèses réalistes..

Pour les Néoclassiques je suis d'accord , je ne l'ai pas infirmé dans mes réponses !
Citation :
Provient du message de Seleno-ex Demiosien
Pour les Néoclassiques je suis d'accord , je ne l'ai pas infirmé dans mes réponses !
Mais on peut considérer aujourd'hui que, malheureusement, l'economie se confond avec le néoclassicisme (et ce qui en découle : monétarisme...), et parler d'economie revient a parler d'une vision a la fois idéologique (libéralisme, domination du marché sur tout le reste...) et méthodologique (formalisation) unique. Il suffit pour s'en convaincre de feuilleter n'importe quel magasine/journal economique (je parle de vrais revues, pas de periodiques de banalisation comme Alternatives Economique, The Economist, le supplément Economie du Monde etc). Aucun article, s'il n'est pas formalisé et construit autour d'un raisonnement Hypothético-déductif n'est publié, a quelques exceptions pres (et ces exceptions sont des articles aux résultats de tendances plus hétérodoxes, mais restent dans la forme mathématisés et utilisent la même methodo)
Bref, on peut en conclure que parler d'economie a ce jour revient a parler Néoclassique.

De plus, je me demande... Tu as l'air de dire que l'economie ne se baserait pas sur des hypothèses irréalistes, ou du moins pour etre exact, tu dis qu'il y a certaines hypothèses sur lesquelles l'economie se base et qui ne seraient pas irréalistes.
Mais a bien y réfléchir, ca ne veut rien dire. L'economie ne se base pas sur des hypothèse. L'economie "neutre", l'économie en tant que discipline.
Se baser sur des hypothèse, c'est deja utiliser une méthodologie (et il se trouve que c'est la méthodologie hypothético-déductive qui a pour but de faire de l'economie une vraie science)
Donc disons le : dire que l'economie se base sur des hypothèses (réalistes ou non) est une annerie, l'economie ne base sur rien en tant que telle.

Remarquez ma reponse tardive et pas franchement utile, juste pour remonter ce thread une n-ieme fois, pour ceux qui n'auraient pas encore ete mis au courant de la parution de ce bouquin
Je fais remonter ce petit thread juste pour dire que je l'ai depuis peu également.

Contrairement à ce que j'ai lu ici, même sans avoir fait d'économie, on comprend bien ce qu'il raconte.
Bon, parfois, faut quand même s'accrocher

En tout cas c'est très plaisant ! (je ne l'ai pas encore fini cela dit).
Citation :
Provient du message de MiaJong
Contrairement à ce que j'ai lu ici, même sans avoir fait d'économie, on comprend bien ce qu'il raconte.
Bon, parfois, faut quand même s'accrocher

Effectivement, apres y avoir repensé, je pense qu'il peut être lu par a peu près n'importe qui, mais c'est seulement qu'en le lisant, a de nombreux moments j'ai eu a faire appel a mes acquis en matiere d'economie, mais sans doute pour mieux apprécier ce dont il parle, et non pas pour mieux le "comprendre".
Enfin je ne sais pas trop si je m'exprime clairement la...
bref..

Citation :
J'ai calé sur les thèses monétaristes ... mais elles ne perdent rien pour attendre
En même temps, tu perds pas grand chose. C'est vraiment du n'importe quoi le monétarisme.
De mémoire je vais citer Alain Page, dans "comment je suis devenu stupide", une nouvelle que je recommande chaudement, un délice : Ce sont les choses et organismes les plus simples qui survivent le plus longtemps : la pierre et l'eau sont immortels, et Milton Friedman est encore en vie.
Ca m'avait fait beaucoup rire. (Friedman, prix nobel et chercheur au M.I.T. est le père du monétarisme et du renouveau libéral dans les années 70)
Certains passages m'ont posé problèmes et il a fallu les relire. Je n'ai surement pas une compréhension aussi large de ce dont il parle que quelqu'un qui a fait de l'économie.

Mais bon, ça se comprend quand même
En revanche, à part Keynes, j'avoue que je ne connaissais aucun des noms cités

J'ai presque fini, c'est vraiment passionnant (et terrifiant...)
Aha ! C'est le sujet idéal pour vous initier à la pensée néolibérale.

Charlie Hebdo a donné le lien du site d'un des membres de la secte, qui est aussi membre du jury d'agreg. Bertrand Lemmenicier

Allez jeter un coup d'oeil sur ses "dossiers" .

voici quelques extraits, et mes commentaires :

1) les clochards
Citation :
S'il n'est pas facile de repérer des personnes pauvres, en revanche il est plus facile de repérer un clochard. Ils sont sans domicile et mendient dans la rue. Ils sont plus visibles que les autres. Vous ne verrez pas de clochards dans une rue privée, ni dans votre immeuble privé dont l'entrée n'est accessible que si vous connaissez le code. En revanche, vous en trouvez dans les universités, dans le métro, dans les gares SNCF, dans les aéroports...et cela va sans dire dans les rues publiques où l'on trouve de tout y compris des prostituées, des fumeurs impénitents et des CRS.
Je vous laisse savourer, et j'explique : le monsieur pense que la privatisation de tout est la solution. Les rues devraient être privatisées, car le propriétaire privé ferait en sorte qu'elle reste propre, sans clochards ni prostituées.

Citation :
.Un rebut de la société , ou un exclu pour ceux qui collaborent au parler politiquement correct, ne signifie pas qu'il n'est pas un être humain digne de considération. Chacun d'entre nous peut adopter un clochard comme on le fait d'un chat ou d'un chien abandonné et l'aimer. Si nous préférons les chats abandonnés aux SDF c'est qu'il y a sans doute une raison, et nous la connaissons bien : cela coûte plus cher d'adopter un clochard qu'un chat ou un chien et c'est moins affectueux.
...
Enfin, comme la plupart des parisiens peuvent le constater lorsqu'ils sont en contact avec les sans domicile, les clochards sont plutôt alcooliques, drogués ou malades mentaux. C'est la raison pour laquelle on n'aime guère les fréquenter.
...
Si leur propre famille ne leur vient pas en aide, ce n'est pas parce que les familles ou parents ne le peuvent pas, mais plus simplement parce qu'elles jugent que leurs propres enfants ne le méritent pas.
Pas de commentaire ici.

2)L'insécurité routière
Citation :

Les coûts et les gains à risquer sa vie sur les routes


Démontrer qu'il y a un risque de se tuer sur la route est une chose, en déduire que ce risque entraîne des dommages nets à l'individu ou à la collectivité en est une autre. Or, l'idée que les coûts excèdent les gains pour un individu ou pour la "collectivité" justifie, dans l'esprit des ingénieurs économistes, la lutte contre les accidents de la route . Or, une totale absence de réflexion économique sur ce sujet est le trait majeur de ce débat.

Il nous faut traiter au moins de deux points : le dommage attendus d'un accident de la route qui est la probabilité d'avoir un accident multipliée par le montant du dommage encouru et des gains attendus à faire un trajet en empruntant une route, à pieds, en vélo , en moto ou en voiture et a fortiori le gain attendu à rouler vite si l'on est en moto ou en voiture. La première difficulté réside dans l'estimation du montant du dommage lorsque l'on perd la vie ou que l'on est blessé gravement lors d'un accident de la route.

1) Les estimations du coût d'une vie humaine

La bible, semble-t-il dans ce domaine du calcul du prix de la vie humaine, reste un ouvrage de Michel Le Net des années 1990. En faisant référence à d'autres auteurs, Michel Le Net décompose le coût d'une vie humaine de la manière suivante :

i) perte de production
Tout individu vivant produit des richesses qui disparaissent s'il meurt. Son décès prive ses ayants droits ou la communauté des biens ou services qu'il aurait produits s'il avait vécu plus longtemps. Cela vaut aussi pour celui qui sera emprisonné, blessé, pour les personnes bloquées pendant deux heures sur la route en attente de l'évacuation des morts et des blessés etc.

ii) perte directe
Si un individu meurt ou devient infirme, cela implique des dépenses directes :
-les coûts médicaux et sociaux (soins ambulatoires, hospitalisations, coûts funéraires...)
-les dommages matériels ou affectifs causés à autrui.
- le préjudice moral

iii) perte indirecte
-les frais généraux de police de contrôle, de surveillance ou de prévention pour empêcher l'apparition de ce risque de décès prématuré.
- Les frais de justice, d'expertises, d'administration du sinistre etc.

Compte tenu de toutes ces pertes d'argent, le coût a été estimé aux environs de 600 000 € pour un tué et 60 000 € pour un blessé grave. Ce chiffre a été revu à la hausse par le Commissariat Général au Plan (CGP) par comparaison avec d'autres méthodes d'approche faite dans d'autres pays. Le rapport de la sécurité routière estime donc ce coût à 1000 000 € pour les personnes tuées et 150 000 € pour les blessés graves. Le chiffre final proposé, tout compris, s'élèverait à 28,3 milliards d'euros. Une faute majeure est commise dans cette estimation.

La société n’existe pas en soi, elle n’agit pas, ce sont les individus composant la société qui agissent et meurent sur les routes, ce sont eux qui supportent les pertes, et qui, s’ils commettent des dommages à autrui, sont tenus de les réparer. Les experts de la santé publique confondent coûts privés et coûts sociaux.

Si l’accident sur la route tue, c'est l’automobiliste et ses ayants droits qui supportent les dommages. C’est l’automobiliste qui perd une opportunité de vie ou de revenu et non les autres. C'est un coût privé. Même son épouse (ou époux) qui vivait grâce aux revenus du défunt peut le remplacer par un autre plus riche. Ce n'est pas un coût social, sauf de supposer que les êtres humains sont la propriété de l’Etat ou de la sécurité sociale. L'idée qu'un employeur perd de l'argent quand son employé tombe malade ou décède est fausse. Si l'employé ne travaille pas, l'employeur ne le paie pas. Il le remplace par un autre. C'est donc à d'autres coûts que le rapport de Michel Le Net fait référence. L'employeur (ou l ’Etat) supporte des coûts supplémentaires non prévus d'embauche et de formation à chaque fois qu'il (elle) doit remplacer un automobiliste. Mais en quoi les gouvernants peuvent-ils se considérer comme les employeurs des automobilistes qui ne sont pas des fonctionnaires ?
Le coût d’un mort sur la route n’est pas non plus tout à fait celui proposé par Michel Le Net parce que celui-ci ne comptabilise pas les économies que les survivants réalisent lorsqu’une personne meurt.

Lorsqu’une personne décède, elle fait économiser des ressources à ses concitoyens survivants:
1) Elle allège le poids des retraites
2) Elle économise les dépenses de santé liées aux âges avancés
3) Elle offre la possibilité de prélever des organes à la transplantation qui sauveront d’autres vies humaines.

Ces économies viennent en déduction des pertes de recettes fiscales. Cette façon de comptabiliser le coût d'une vie humaine provient d’une interférence de l’Etat dans la vie des individus qui vise à faire en sorte que chaque individu fasse supporter le coût de ses actions risquées sur d’autres et qu’il puisse bénéficier des actions que d’autres ont engagées sans qu’il en supporte les coûts!

C’est le principe de la collectivisation des risques par l’Etat. Une telle comptabilisation et un tel cynisme disparaît dès que la sécurité sociale est privatisée. Ce raisonnement et cette façon de faire le calcul est le produit des institutions et non de l'analyse économique.
Tout ce chapitre sur l'insécurité routière est à hurler de rire, je vous le recommande


3)Vertiges de l'amour (article : le prix d'une femme)
Citation :
Les services rendus par un homme, une femme et un enfant, pendant une durée déterminée, prennent souvent la forme de revenus. Une fois actualisés, ceux-ci déterminent la valeur en capital d'un être humain. Cette estimation varie avec le taux d'intérêt, le nombre d'années, le montant des revenus annuels et le droit de se les approprier.
Lisez, lisez ! Vous ne le regretterez pas !
Aloïsius, ces textes sont ignobles... Ca glace le sang. Mais ça tu le sais déjà.
Quant on commence à parler de valeur d'un être humain, c'est à se demander si certains n'ont pas oublié que eux aussi... sont humains (ou presque).
Citation :
Provient du message de Andromalius
Il faut aussi savoir que l'économie ets la seule science ou cacher ses informations ne ralentit pas l'étude de la science en elle meme.

Tu pourrais developper, parceque je ne comprends pas ce que tu souhaites nous dire la ?

Sinon Aloïsius, merci pour le lien. Ce genre de littérature est assez effarante, mais malheureusement, elle est monnaie courante.

Lire des gens comme Becker fait peur. Tres peur. Gary Becker (nobel d'economie quand meme) pense que tout est economie, et que tout se rapporte a une calcul de cout/bénéfice.
Si je vole plutot que je travaille, c'est simplement que je gagnerai plus en volant que ce que je risque en me faisant arreter.
Si je me marie, si je tombe amoureux, c'est simplement parceque fiscalement et monétairement c'est interessant.
Il en va de même pour toutes les actions de la vie humaine (mais je crois que Maris en parle dans son antimanuel non ?)

Bref, c'est complètement idiot.
Citation :
Provient du message de Pitit Flo -TMP

Si je me marie, si je tombe amoureux, c'est simplement parceque fiscalement et monétairement c'est interessant.
Il en va de même pour toutes les actions de la vie humaine (mais je crois que Maris en parle dans son antimanuel non ?)

Bref, c'est complètement idiot.
Oui. Je pense que ces gens sont atrophiés au niveau sentimental, et incapable de tomber amoureux. Partant de là, ne pouvant ressentir cette émotion, ils cherchent une explication logique. Or leur vie est obnubilée par l'argent et son acquisition, donc...
Citation :
Provient du message de Aloïsius
Oui. Je pense que ces gens sont atrophiés au niveau sentimental, et incapable de tomber amoureux. Partant de là, ne pouvant ressentir cette émotion, ils cherchent une explication logique. Or leur vie est obnubilée par l'argent et son acquisition, donc...
J'irai peut etre pas jusque la, mais c'est une approche interessante


Sinon, ce qui m'a fait beaucoup rire sur le site que tu nous donnes, c'est la bibliothèque (pour l'instant il n'y a que la page auteurs de remplie).
Les plus cités sont Friedman (Milton et David, père et fils -fils qui, il faut le souligner, est le pire des deux, c'est un "anarco-capitaliste", ce qui signifie qu'il pense que l'état n'a aucun role a jouer, meme pas un role régalien, et que tout peut et doit etre privatiser -police, justice, armée, education, santé etc...- pour arriver au meilleur optimum), Hayeck et Von Mises (fondateurs de l'ecole autrichienne, ecole pire que les néoclassiques, et qui malheureusement a souvent des partisans proches de l'extreme droite).
On note aussi du Stuart Mill, et surtout du Coase. Coase c'est a lui qu'on donne l'invention du concept de permis d'emission négociable, qui permet d'internaliser les externalités. En clair, c'est pour créer par exemple un marché de la pollution. On associe toujours Coase (optique libérale) a Pigou, qui est a l'origine de l'ecotaxe (le principe pollueur-payeur, optique beaucoup moins libérale puisque c'est l'etat qui régule) strictement équivalente en theorie a Coase. Sauf qu'en pratique, s'il est plus simple de mettre Coase en place, c'est beaucoup plus couteux et moins optimal que Pigou. C'est amusant de voir que dans les auteurs, notre ami "oublie" de citer Pigou

Enfin bref, comme d'hab, je papotte, je m'emballe, j'en ecris des tonnes pour rien dire, et mon mémoire avance pas....
jai pas tres bien compris si les extraits d'aloisus sont ironiques ou alors sont vraiment des études économico/sociologique...


pour le calcul de letre humai nje lavais deja lu dans un autre livre
sinon malgré tout le bien que vous pensez de ce livre jirai jamais lacheté...il doit valoir une fortune et jai bien assez avec mes autres livres
Citation :
jai pas tres bien compris si les extraits d'aloisus sont ironiques ou alors sont vraiment des études économico/sociologique
Ce sont VRAIMENT des articles d'économistes ultra libéraux...

Tout de suite ça fait flipper hein ?

Ben, pour moi, ce que fait le gouvernement actuel n'en est pas très très éloigné (bon, je caricature, mais c'est plus ou moins leur philosophie quand même)...

Pour le prix du livre : il m'a couté 15 euros. C'est assez cher, mais il est vraiment joli, et agréable à lire Bref, c'est un bon investissement
Citation :
Provient du message de MiaJong
Pour le prix du livre : il m'a couté 15 euros. C'est assez cher, mais il est vraiment joli, et agréable à lire Bref, c'est un bon investissement
Sinon, il existe : "Lettre ouverte aux gourous de l'economie qui nous gouvernent", du même auteur, en poche, qui est plus petit, moins cher (ca doit etre du 5€ je pense) et qui reprend en substance ce que dit l'antimanuel.
Il est toutefois moins agréable a lire (de ce que je me rappelle il est moins détaillé, moins "ciblé' aussi), a toucher (c'est un poche quoi) mais il n'en reste pas moins interessant.
E-FFRAY-ANT !

J'ai fait un cauchemar cette nuit et je vois que ça continue ...

Zarkhain> allez 30 balles c'est de la rigolade, en plus t'es déjà dans le bain de l'éco alors t'as pas besoin de l'antimanuel, juste le petit ça devrait faire l'affaire
(nota : je ne suis pas partisan du libéralisme)

J'ai lu il y a peu un article dans Le Monde sur le thème "La France et la peur de libéralisme", où l'auteur expliquait comment quelques personnes arrivaient encore à en effrayer d'autres à grands coups de phrases chocs, d'exemples de boulets (cf plus haut ) et globalement d'un parti-pris bien marqué. La plupart des Français croyant que l'état peut tout faire, tout payer, d'une grande main magique.

Pour recentrer le débat, il faudrait déjà peut-être définir de quoi on parle.

Le libéralisme est une doctrine économique qui prône l'absence d'intervention de l'Etat. Elle est fondée sur la Déclaration des droits de l'Homme qui définit des droits "naturels et imprescriptibles" de l'Homme comme la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. Elle reconnaît également l'égalité des hommes, notamment devant la loi et la justice.
Les droits de l'homme sont donc considérés comme la base même d'une société conçue pour le bonheur de ses citoyens. Toute violation de ces droits aboutit aux malheurs et/ou à la corruption du gouvernement.
Selon cette théorie, cette liberté entraîne la responsabilisation de ses membres et demande une vigilance continue de la liberté de chacun. Le libéralisme est partisan d'un Etat de droit, dont il demande le respect par chacun. Il protège les droits de chaque homme face aux autres, à l'Etat, aux entreprises ou à toute organisation qui s'attaquerait à ces droits, le libéralisme combat la loi de la jungle en préconisant un Etat de droit, où en cas d'abus de puissance, les lois protègent les individus contre les autres individus, les entreprises et même les administrations. Il préconise aussi l'égal accès de tous aux services publics, comme la sécurité ou la justice. Enfin il favorise la concurrence, en empêchant les grandes entreprises de devenir des monopoles, ce qui protège le droit du consommateur à un choix et au meilleur rapport prestation/prix.
Par définition il ne réduit pas l'homme à un agent économique car le libéralisme rend ses citoyens 'libres' et 'responsables', en donnant le maximum de pouvoir aux plus petites entités qui sont proches des citoyens.

beau résumé hein ?

Corde, metteur d'eau dans le vin
Citation :
Provient du message de mobidique
E-FFRAY-ANT !

J'ai fait un cauchemar cette nuit et je vois que ça continue ...
Ben quoi ? Tu as quelque chose contre l'idéologie des libertariens ? C'est pas bô des gens qui veulent TOUT privatiser : éducation, justice, police, rues, armée, santé... Enfin, il y a des gens qui pensent que le jour où l'air qu'on respire sera facturé à Vivendi et les gènes de nos cellules feront l'objet de royalties sera un grand jour. Et ce sont ces gens qui ont été choisis pour sélectionner les futurs agrégés d'économie.
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