Femto - Le dernier né

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Mon geôlier venait enfin de pousser son dernier râle d’agonie. Tant de décennies passées dans ces caves sombres et nauséabondes des montagnes rouges de Dralk, loin de Chiconis, le lieu ou je vis le jour.

Avant toute choses, il serait bon de vous dire qui je suis, pourquoi et comment je me suis retrouver dans cette situation. Mon nom est Femto. Je suis l'un des derniers représentants d'une variante de mon espèce. Les Chalkydri.

Ma naissance eu lieu bien avant la création de la plupart des villes "bipèdes" de ce monde, alors que les autres races n'étaient encore qu'a un stade primitif, et de causes à effets, bien avant la création du fléau que représente le parlement corrompu.

Je vins au monde dans une famille Chalkydri comme il y en avait énormément à cette époque, bien plus que des familles purement draconique, même si ce nombre ne se comptait que sur quelques centaines. La plupart des Chalkydri étaient natifs de Chiconis, et les Dragons de Dralk.


Les Chalkydri étaient les "supposée" premières créatures qui foulèrent les terres qui ne portaient pas encore le nom d’Istaria. Les différences entre les Dragons et les Chalkydri se trouvaient sur des plans généralement esthétiques et culturels, les capacités physiques et mentales étant approximativement équivalentes.

Mon peuple cultivait le mythe et la garde des "Anciens", les dernières divinités de ce monde, survivants de l’age des dieux, d'une nature plutôt chaotique. Non pas adorés, mais plutôt crains et détestés, ces dieux était d'une nature agressive, primale et dédiée à la destruction de tout ce qui lui était étranger. Il s'avéra, au cours de recherches et d'observations de ma race sur ces divinités maudites, qu'elles n'étaient nullement originaires de ce monde et comme naturellement rejetées par mère nature, leurs existences étant clairement basées sur la dominations et lente annihilation des autres races à un niveau digne de la pire gangrène. Mon clan décida donc, au fruit de maintes réunions et discussions houleuses, qu'il fallait trouver un moyen de débarrasser notre monde de ces créatures abjectes, jamais destinées à être vu encore par les habitants de cette terre.

Malheureusement, un acte aussi puissant demandait un sacrifice encore plus grand, et ce fut donc la totalité de mon espèce qui se condamnait à un oubli sans nom, quoi que fut la finalité. Succès ou échec, il n'y avait pas de différences. L'ensemble de mes congénères et moi-même furent rassemblés dans l’un des lieux présumés le plus ancien de notre monde. Un plateau extrêmement vaste et effrayant qui fut l'endroit même ou les « Anciens » établirent leurs plans affreusement pervers. On aurait dit une colonne gigantesque, d'une forme géométrique continue, semblable a un cône, touchant le ciel de part son sommet impie en contaminant les cieux de sa rougeur puissante et macabre. Ce lieu était le début du cancer, et il allait être son tombeau, ainsi que celui de mon peuple.

Il est à noter que les différents clans dragons restèrent à l'écart de tout ceci, leurs intérêts se portant essentiellement sur des valeurs matérielles et un esprit guerrier majoritaire, bien loin de la nature philosophique caractérisant mon espèce, même si je n'en suis sûrement pas le plus digne représentant. Que ce soit clair. Je ne suis pas un sauveur, ni même un héros bien que mon rôle fut on ne peut plus décisif. Je suis surtout un lâche qui a abandonné les siens au moment le plus critique.

Notre route sur le plateau nous mena donc vers d'imposantes constructions mégalithiques, pour la plupart incompréhensibles et inconnues pour moi et les miens, mis à part les érudits qui nous guidaient et menaient la procession. Nous nous arrêtâmes au centre de ce qui semblait être la plus imposante des ces étranges constructions. Nos meneurs dispensèrent quelques ordres à l'encontre des chefs de groupes, qui ne tardèrent pas a nous communiqué fébrilement les directives.

La majeur partie du clan se dispersa aux alentours, voir à plusieurs kilomètres pour certains, en forme de petits groupes circulaire, dans un ordre des plus mystérieux. Les plus anciens se trouvant aux extrémités, et les plus jeunes au centre. Etant le dernier-né des chalkydri, j'étais sensé représenter le dernier verrou de « l'incantation », bien que tout cela m'ais paru très symbolique sur le moment. Comment un peuple entier pouvait il reposer tous ses espoirs sur le plus jeune d'entre eux ? Comment pouvais-je avoir conscience de la portée de mon rôle ?

Les directives étaient fort simples. Il me suffisait de répéter une série de phrases pour le moins énigmatiques au moment où on me l'ordonnerait, tout en procédant à une série de gestes que je présumais être simple folklore. Les Meneurs se trouvaient à différents endroits de cette assemblée curieusement dispersée, mais leurs places semblaient avoir un rôle stratégique dans l'ensemble.

Puis ils entonnèrent le début de l'incantation d'une manière fiévreuse et apparemment épuisante. Je n'avais aucune idée de ce en quoi consistait cette cérémonie, ni quel était son but. Mais les premiers râles de souffrance et d'horreur qui parvinrent des groupes les plus éloignés ne me réconfortèrent pas dans mes craintes. Les érudit de mon peuple avait découvert ce dangereux sort de bannissement dans les vastes bibliothèques de Chiconis, aujourd'hui disparus. Il consistait au sacrifice total d'unités physique pour bannir à jamais d'autre entité de nos dimensions.

L'incantation poursuivait son cours, et les râles allaient en s'intensifiant et en se propageant rapidement, accompagnés de vive lueurs dans le ciel et de formes singulièrement étranges et qui me semblèrent déplacées. Sans tarder, les cries s'installaient au centre des groupes les plus proches, et je pris soudainement conscience de l'horrible cérémonie que mes congénères avaient déclenché.

Un a un, les groupes commencèrent à trembloté et a se tordre convulsivement de la manière la plus hideuse qu’il soit ; Les acteurs de cet affreux culte semblant perdre peu à peu leur âme, leur forme et leur existence tout en psalmodiant leurs textes impies, leurs corps semblant devenir peu à peu poussière. Lorsque le chambardement s'empara de mon groupe, je fus pris d'une peur insoutenable et insoupçonnée, tout en observant le cercle de mes congénères se transformant en d'horribles figures dénuées de toute appartenance a cette terre.

C’est à ce moment précis ou mon esprit sombrait dangereusement entre la folie et l'hystérie la plus totale que je vis la cause de ce dépérissement soudain. Au-dessus de moi, a une distance d'au moins 20 mètres, se dressait une forme hideuse et indescriptible. Je compris qu'il était alors mon tour d'entonner ces couplets maudits, en me condamnant à une mort certaine et affreuse. Dans un premier temps, il me fut impossible de prononcer le moindre mot, et de toute manière, il était apparemment déjà trop tard, les vagues sonores des chants de ma race maintenant défunte étant dans leur phase descendante.

Pourtant, je me surpris à prononcé les premières syllabes, bien que dénué de tout espoir. Et à ma grande surprise, la forme au-dessus de moi se mis à hurler dans un cri assourdissant, puis elle bondie sur moi. Là fut ma lâcheté, car je sus plus tard que cet être était le dernier de sa race, comme je l'étais moi-même. Et ma peur me fit tout perdre alors que je l’avais entre mes mains. La créature me saisi de ses griffes molles et visqueuses, et ne pouvant me détruire, sûrement à cause des premières paroles que j'avais prononcées, elle décida de m'enfermer dans cette tour insondable, à l'abri des regards et du monde, espérant ainsi m'empêcher de prononcer les derniers mots de cette incantation suicidaire.

Dorénavant maintenu en vie dans un état de torpeur et de vague conscience, je n'eu vent des événements extérieurs, que part mon odieux geôlier, une espèce de mort vivant ailée grotesque et puant. Il m'avoua imprudemment que son maître était plus ou moins réduit au même état que le mien, et qu'il n'était pas plus libre que je l'étais, mon « début » d’incantation ayant anéanti son enveloppe physique. Il pris soin de me parler, avec une délectation clairement sadique, des événements du monde extérieur, dans un espoir malsain de suscité l'envie, la folie et cet affreux sentiment d’impuissance en son hôte.

Puis vint le jour de sa mort et de la destruction de cette colonne, qui s'était considérablement amenuisée depuis les siècles, si bien qu'elle ne formait qu'une simple montagne légèrement plus grande que les autres. Je n'ai jamais vraiment su comment était mort "définitivement" mon geôlier, du moins, la cause "réelle". Il a hurlé pendant des heures, tout en donnant des coups sourds contre les parois, jusqu'a en briser une qui fut, a son grand malheur ou bonheur, une paroi maîtresse. Un grand pan de la montagne s'écroula donc sur lui et me laissa accès à l'air libre qui eu tôt fait de briser les derniers sceaux de ma prison irréelle. Tout en vacillant, je réussis à me sortir de la caverne nouvellement formée et a tombé dans le vide de plusieurs centaines de mètres, avant de perdre connaissance à cause du choc final.

Je m'éveilla dans la neige, vacillant, nauséeux, d'un air ivre. Après plusieurs longues minutes, je repris peu à peu surface et je commença à faire de sombre constats sur mon état, celui de mon peuple et le monde dans lequel je me trouvais. Physiquement très éprouvé par les siècles d'enfermement et de semi-sommeil forcé, il allait me falloir m'entraîner beaucoup pour atteindre le maximum du potentiel qu'offrait ma race, maintenant assimilée à celle des dragons. Qu'elle importance après tout. Toujours est il qu'il allait me falloir des compagnons solides et courageux pour m'aidé dans ma quête. Après tout je n'avais pas fini cette maudite phrase, et cette affreuse créature, ou qu’elle se trouve actuellement, pouvait être sur que je n’avais pas dit mon dernier mot.
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