[Naincubus]

Deux personnes peuvent-elles se rencontrer et s’aimer en dépit de tout, des autres, des convenances, de l’ordre établi, de la distance, de leur royaume même ? La force d’un amour peut-elle suffire pour passer au-dessus de tout ? N’est ce pas juste dans les contes, les mythes et les légendes qu’un tel amour survit aux obstacles de la vie ?

J’avais beau le connaître à peine, un frisson parcourrait mon corps à chacun de ses gestes… n’était-ce pas cela l’amour ? Je me sentais prête à franchir des montagnes, à transgresser tous les interdits à un seul de ses regards. Mais ne serait-ce pas une passion éphémère, née de l’interdit qu’il symbolise ? Ce sentiment si fort perdurera-t-il une fois assouvi ? Et comment vivre heureux ensembles au milieu de cette guerre perpétuelle à laquelle je ne pouvais me soustraire ?

Ces interrogations me taraudaient, dès lors, je ne pensais plus à rien d’autre… Pourtant, aucune réponse ne me vint, ni en songe, ni par le fruit de ma réflexion. Devrais-je essayer de l’oublier pour retrouver la quiétude de ma vie ? Malgré tout, j’avais envie de croire en nous, en cet amour…. Ce n’était pas nous qui étions opposés, au contraire tout nous rapprochait, mais plutôt nos royaumes, cette société dans laquelle nous vivions et qui finalement nous avait fait nous rencontrer.

Mais transgresser tous les interdits me terrifiait. Je ne savais que faire… Les amours interdits se sont toujours mal finis dans les histoires que me contait ma mère. Et cette guerre me survivrait selon toute vraisemblance. Il s’agissait donc de choisir entre les règles de mon royaume et un amour vrai, qu’il faudrait peut-être cacher, du moins un temps. Notre existence ne pourrait-elle pas être aussi simple que celle des animaux sauvages ou juste paisible comme le cours d’un fleuve ?

[fiin]

Un Amour qui t'offre la mort l'ami mais prend le c de l'Amour

[Imrage]

N'écoutez que votre coeur, et non pas votre raison, si c'est bien la raison qui vous fait douter.
Rien ne peut entraver un amour, pas même la mort.
Vivez le.

[Naincubus]

Suite:

Je ne le revis plus que de loin durant des jours qui me semblèrent une éternité. Il ne parvenait plus à s’isoler pour me rejoindre. Au fil du temps, cette situation me parut insurmontable. Peut-on toujours aimer sans voir la personne chérie ?Sans partager tous les moments qui sont de lumineux reflets du bonheur, je me retrouvais seule avec des sentiments mêlés d’amertume et de nostalgie. Je n’avais plus goût à rien, j’errais désormais sans but bercée par ma mélancolie.

Tous les charmes des paysages jadis tant aimés me semblaient révolus, vidés de leur poésie. Plus rien ne m’importait que le manque de celui qui remplissait mon cœur. Je m’imaginais souvent à ses côtés, sentant à nouveau son souffle sur ma peau, son odeur de bruyère entêtante, la douceur de sa peau.

Tout me le rappelait et paradoxalement me le faisait paraître encore plus distant. Je ne pouvais même plus contempler le coucher du soleil sans voir des larmes couler malgré moi. Entendrai-je une nouvelle fois le son de sa voix et les belles paroles qu’il m’adressait ? Ensembles, nous étions hors du temps, hors de tout. Mais seule, je me retrouvais écrasée par le poids de tous les obstacles de la vie que j’avais occultés à ses côtés.

Le temps passa, inexorablement, et les petits plaisirs de la vie n’avaient toujours pas retrouvé leur saveur. J’essayais encore, mais mon espoir s’amenuisait les jours passants, de le croiser, de retrouver cette flamme qui avait réveillé en moi des passions inconnues.

Un jour, je l’aperçus enfin au loin. Il me vit lui aussi et se sépara de ses compagnons pour venir à moi. J’appris ainsi que sa communauté avait appris notre aventure et l’avait ouvertement condamnée. Il était depuis tiraillé entre son monde et moi. Je ne pouvais parvenir à le convaincre, il était trop conscient des difficultés et était persuadé que son monde s’écroulerait s’il décidait de me rejoindre. Je ne pouvais pas lutter contre cette conviction et le laissais donc partir encore hésitant.

[Naincubus]

Son image me suivait à chacun de mes gestes, mais la situation ne m’appartenait plus. La décision lui revenait et, chaque jour, le doute se faisait plus oppressant en moi. Je savais qu’il avait toujours été sincère avec moi, mais sans pouvoir lire dans ses yeux ses sentiments, l’obscurité m’entourait. Mon choix était fait, mais lui, déciderait-il de renier ce qu’il était pour suivre la force de cet amour ? Nous n’aurions jamais une vie paisible, mais vivre avec le sentiment que l’autre est à nos côtés pourrait nous apporter le réconfort pour tenir.

Pourtant, j’étais consciente que nous ne pourrions nous soustraire aux obligations militaires. Nous pourrions trouver la mort et la souffrance dans chaque recoin, à tout instant… Vivre si proche de la mort me confortait dans l’idée qu’il fallait profiter du moment présent. Notre vie ne tenait qu’à un fil, fut-il possible que ce fil si fin soit cet amour qui nous maintenait ? Mais, pour le moment, je cherchais en vain un signe de sa part.

Je restais, tapie dans l’ombre, devant la forteresse de son royaume attendant une réponse tel Egée attendant son fils Thésée sur le rivage, guettant la voile de son navire… Mais les augures ne m’étaient pas favorables, les oiseaux semblaient avoir déserté le ciel, et aucun son ne me parvint. Ainsi, j’attendais toujours une réponse à mes interrogations. M’aurait-il oublié ou aurait-il renié ses sentiments par souci de son royaume et de sa tranquillité ?

« La vie est insupportable sans toi, comme un lotus sans eau, comme une nuit sans lune, telle je suis sans toi, mon bien-aimé. » lui disais-je en songe. Pourquoi donc ne me répondait-il pas ? Petit à petit l’espoir s’effaçait de mon cœur, ma peau perdait la couleur de la vie… Je voulais juste le voir et savoir enfin, que ma vie ait un sens…

[Naincubus]

Nous nous étions trouvés, le souvenir ne pouvait ainsi s’effacer. Son visage s’effaçait de ma mémoire mais je persistais à croire en ce « nous », en cette fusion de deux êtres par une osmose quasi divine.

De son côté, il ne savait plus quoi penser. Les obstacles de la vie brouillaient sa vue… Comment prendre une décision lorsqu’on ne sait ce qui nous attend ? Il fallait pourtant courir le risque de révéler ses pensées. Il tenait à elle peut-être plus qu’il ne saurait le dire. Mais, sans la voir, tout cela relevait d’un vide qui l’emplissait de doutes. Coûte que coûte, il lui faudrait la voir pour fixer un nom sur ses sentiments.

Il affronta donc le périlleux trajet qui la rapprochait d’elle. Bravant les ennemis, il sortit enfin du lieu de tous les combats, Emain Macha. Mais comment la trouver sans pouvoir la contacter ? Il alla au lac où ils étaient restés des heures à converser, regardant le lever du soleil sur l’eau scintillante. Ce lieu avait perdu sa magie sans quelqu’un à ses c^tés. Il promena son regard autour de lui, les arbres commençaient à s’éclairer de la lumière de la vie, les oiseaux chantaient le début d’un jour nouveau, mais aucun être humain ne foulait l’herbe fraîche.

Pendant ce temps, j’errais au milieu des forts, cherchant encore ce signe tant attendu. M’écartant quelque peu du chemin, je pénétrais dans une petite forêt habitée de petits animaux heureux de vivre librement. Mais au milieu de cet environnement joyeux, une silhouette silencieuse se tenait immobile, observant fixement les reflets de l’eau qui filtraient à travers la masse touffue des arbres.

Je m’approchais doucement, il ne se retourna pas et je me retrouvais toute proche de lui. Il ne s’aperçut de ma présence qu’à cause d’un craquement de branchage sous mes pieds. Je redécouvris ce visage si doux, ces yeux couleur de ciel tant chéris. Cette timidité qui perçait de son visage, qui m’avait émue, puis que j’avais aimé.

Il la découvrit avec surprise. Le regard triste, mais illuminé d’une lumière nouvelle, elle le fixait souriante. Sa mémoire avait effacé tous les détails de son visage, mais il l’aurait reconnue sans cela. Son cœur irradiait à nouveau de la joie. Le doute avait disparu, elle n’était pourtant pas belle mais son charme resplendissait lorsqu ‘elle le regardait, ses cheveux brillants à la lumière du soleil.

Ce fut une renaissance pour cet amour que tous deux avaient enfoui tout au fond de leur cœur. Leurs doutes s’étaient envolés, ils avaient retrouvé foi en la force de leurs sentiments, prêts à se battre pour les sauver…

[dRk`_]

Que dire que je ne t'ai déjà dit ?

C'est superbe, voilà tout

[Mandarius]

Magnifique ...

[Naincubus]

Merci.. .c'etait pour moi la premiere tentative de fin heureuse.. Contente qu'elle vous ai plu