"- Oh, on dirait que les choses que tu avais planifiées ne se sont pas passées comme elles auraient dues", dit Ewan en s'adressant à Isis. Mais je dois dire qu'ici non plus, les choses ne se sont pas passée comme elles auraient dues : "j'ai dû faire régner l'ordre ici. L'imbécile de lieutenant chargé de lever nos "impôts" auprès des commerçants s'est cru tout permis et m'a lancé un défit. Pour la sauvegarde de la guilde, j'ai dû l'éliminer. Oh, j'aurais pu te cacher ça et te dire que le lieutenant avait disparu ou toute autre chose, mais vu que je n'ai rien à me reprocher, je ne vois pas pourquoi je t'aurais dissimulé une chose que tu aurais fini par apprendre de toute manière."
Isis, ne su comment réagir à cette nouvelle. Son favoris venait d'éliminer un des lieutenants de la guilde. Ce qu'il ne disait pas c'est qu'il était possible que ce ne soit pas entièrement de la faute du lieutenant. Oh, que les choses étaient compliquées...
Quelle journée exécrable ! En temps normal, elle aurait sûrement cherché le fond de cette histoire. Mais pas maintenant, elle était si lasse, oui, tellement lasse. Ce qui lui fallait pour le moment c'était un bon massage, comme savait si bien les faire Ewan. Cependant, dans un dernier élan et pour sauver les apparences elle demanda d'un air sceptique qui trahissait le fait qu'elle n'était pas totalement dupe : "Le combat a-t-il été régulier selon les règles de la guilde ?"
Ewan qui avait observé les réactions de la maîtresse de la guilde dans ses moindres détails ne pu s'empêcher d'être soulagé à la réaction aussi conciliante de celle-ci. C'est donc d'un ton ferme et sûr de lui qu'il affirma que le combat avait eu lieu sous la détection de la magie et que son adversaire avait été "neutralisé" par les armes.
Il ajouta : "Pour le bien de la guilde et pour que les affaires ne soient pas interrompues, j'ai dû aussi nommer un nouveau lieutenant et faire un transfert de commandement. Maintenant, libre à vous d'annuler mes décisions".
Effectivement, Isis aurait très bien pu annuler ces ordres qui n'émanaient pas directement d'elle mais ce serait désavouer son favori. Et puis, il avait vaincu son adversaire en combat singulier, pourquoi, ne pas le récompenser ? De plus, peut être qu'il serait un peu plus câlin que d'habitude, et, oui elle avait plus que besoin d'être câlinée après la terrible épreuve qui l'avait épuisée.
Elle répondit donc : "Non, non, tu as bien fait." Elle ajouta avec un petit sourire épuisé: "Par contre j'ai besoin que tu me fasses un rapport personnel de ce combat, viens dans mes appartements".
|