Comment se fabriqué une épée.

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Amis forgeron légendaires, vous ne vous etes jamais demandé comment se fabrique une épée ?
Peut être pensez vous que cela ne doit pas être sorcier puisque que les forgerons médiévaux arrivaient à le faire sans moyen techniques démesurés et avec uniquement une connaissant empirique de leur métier.

Une épée est un objet assez incroyable si on y réfléchi un peu. Il faut que la lame soit tout à la fois solide, dure, souple, et qu’elle garde ses propriété dans le temps.

Je vais vous décrire un peu comment cela se faisait à l’époque, notamment vers le 11/12 eme siècle quand ont été produite les plus belles armes blanches. Par la suite, à cause de la forte demande, notamment à pour les croisades et la guerre de cent ans, la qualité a un peu baissé.

La lame d’une épée subit des contraintes importantes :

-Elle doit présenter et garder un tranchant malgré les chocs sur les piéces d’armure, les boucliers et les autres lames. Essayez de prendre un couteau de cuisine moderne, et le frapper le tranchant contre un autre objet dur. Résultat : il est ébrèché. Votre couteau de cuisine est en acier.

-Elle doit pouvoir encaisser des coups sur le plat sans se briser. Même experience avec un couteau, le frapper la lame en son centre avec un marteau. Elle se casse.

-Elle doit etre souple.

-Elle doit être légère. Une épée a une lame qui mesure entre 70 et 90 cms, pour un poids de moins de 1500 grammes.

Pour toutes ces raisons, une épée ne peut pas être coulée dans une matière unique.
Coulez une épée en fer doux, et elle se déformera après chaque coup. En acier, et elle se brisera.

Il faut donc un mélange des deux.

Epée courante
Les épée de base présentaient une âme en fer, et des bords (tranchants) en acier. Les trois pièces (bord-âme-bord) étaient ensuite soudées à chaud. Puis les tranchants étaient travaillés en forge, et affutés.

Les tranchants etaient trempés (chauffés à 800° et trempés dans de l’eau froide, de l’huile ou du sang d’animaux), pour gagner en dureté, puis revenus (chauffés à 500 ° et refroidit lentement) pour augmenter leur résistance.

Epée corroyée
Il s’agit du même principe, sauf que l’épée est constituée d’un millefeuille de couches d’acier et de fer. Le forgeron soude ensemble une tige de fer, une tige d’acier, et une dernière tige de fer (F-A-F). Ensuite, il allonge cette barre, puis la plie en deux. La rallonge, la replie, un peu comme on fait de la pâte feuilletée, mais à environ 1000°, et sans robot. On peut faire jusqu’à 15 pliage, après, on atteint les limites de l’acier qui perdrait sa structure en étant trop étiré.
Ce type de travail a été perfectionné par les forgerons celtes en Allemagne tout au long du premier millénaire.

Epée corroyée torsadée, dite Damas
Ces épées sont les plus belles pièces jamais fabriquée. Notez que Damas vient bien de la ville éponyme, car les lingots qui permettaient de faire ces armes transitaient par Damas dans la basse antiquité.
Le principe reste le même, mais en plus des pliures, la tige est torsadée a chaque pliure, pour étre ensuite reforgée à plat. De cette facon, la strutures des couches n’est plus linéaire, mais dans toutes les directions, améliorant encore les qualités mécaniques de l’âme.
En plus, il est possible de révélé la structure de la lame en trempant celle ci dans l’acide (urine, eau forte, vinaigre). L’acier devient sombre, et le fer reste clair.
Cela permettait, en plus d’une fonction visuelle évidente (moirage), de juger de la qualité du travail par la régularité des motifs. Ces motifs sont la damasquinure de l’arme.

Enfin, l’épée pouvait être signée par l’application de lettres en argent incrustées dans la lame.
Pour lier avec DaoC, Excalibur aurait été forgée en damas, avec comme inscriptions dans les replis du métal, " prends moi ! " sur une face, et " jettes moi au loin ! " sur l’autre.

Comme vous pouvez le constater, une épée était tres longue à produire, et demandait une expertise importante. Le coût en était évidemment élevé.
Les épées étaient réparée, notamment les entailles qui pouvaient être réparées en forge par soudure.
__________________
http://sign.daoc.pirotess.org/Broceliande-351-Chonum-13-110011001100.jpg

Yea, though I walk through the valley of the shadow of death, I shall fear no evil...for I am the baddest son-of-a-bitch in the whole damn valley.
Je rajouterais la petite note scientifique à deux balles:

Pourquoi plier et réplier le métal, pour en améliorer les qualités intrasèques ...mais comment donc ?

Exemple rapide

Soit le schéma suivant

X°X°X°X
°X°X°X°

Qui représente le metal brut ( enfin sa structure microscopique ) Le X étant pour un atome de métal et le ° pour du vide

En pliant en repliant le métal vous réaranger cette structure pour arriver à çà

XXXX
XXXX

Le vide à presque disparu et in fine vous avez un métal beaucoup plus résistant

Mais si par mégarde au cours du pliage vous arrivez à çà

XXXX
°°°°
XXXX

Ca casse !! C'est ce qui se passe quand vous cassez un morceau de fil de fer en le pliant et repliant maintes et maintes fois ( posez votre doigt sur la fraîche cassure vous verrez que c'est chaud, chaleur provoqué par le réarangement des atomes )


Des questions ?

J'en vois qui dorment au fond
Merci ! Chonum

dans mes souvenirs lointains , j'avais aussi entendu parlé d'une technique médiévale de trempe:

sur la lame en fer portée au rouge , le forgeron frottait énergiquement un fagot de joncs de carbone (charbon ou autre)
puis forgeage (et pan et pan ) puis refroidissement brusque , et on recommence . le carbone se combine au fer et devient une surface d'acier , trempé ...
Citation :
Provient du message de Gannon Darmon

sur la lame en fer portée au rouge , le forgeron frottait énergiquement un fagot de joncs de carbone (charbon ou autre)
puis forgeage (et pan et pan ) puis refroidissement brusque , et on recommence . le carbone se combine au fer et devient une surface d'acier , trempé ...
Oui, c'etait pour la fabrication d'épée monobloc. Une tige d'acier etait "acierisée" par diffusion de carbone a chaud. Mais c'est pour le tout venant ca
hihi, merci

et hop, ca fait un argument de plus pour pouvoir dire a mes parents que sur DAOC j'en apprends des choses

merci bcp, la prochaine fois que mon pere me dit : " bon, tu arretes de jouer la un peu ! "

je suis reponds : " et au fait, comment faisait-on une épée ? "

il me dit : " on la forgeait et on la chauffait "

et je lui balance dans la gueule tout le texte que j'aurai appris par coeur avec un petit : " voila ce que m'apporte DAOc, de la culture generale "

et j'insiste en disant : " tu sais, je joue aussi sur le PvP, je suis forcé de parler Anglais "

et a ce moment la il s'en va pendant que moi je continue ma partie

alalalala, c'est pas bon de trop rever mais en tout cas je suis sur que je vais lui cloué de bec



p.s. : je l'apprendrais pas parcoeur, don't panic mais je me coucherai moins con ce soir
Citation :
Provient du message de Chonum
Oui, c'etait pour la fabrication d'épée monobloc. Une tige d'acier etait "acierisée" par diffusion de carbone a chaud. Mais c'est pour le tout venant ca
Ok Merci

<sifflote... > avec ca , on peut discrètement augmenter le tarif de nos crafts ... hé hé hé
J'en profite pour rappeler que la phase de trempe (refroidissement rapide) a trouvé un raffinement sympathique : on plonge l'épée chauffée au rouge et on la plonge dans le corps d'un gentil prisonnier. Le corps étant composé en majorité d'eau, on a une trempe satisfaisant. MAis en bonus, si on touche la vessie, on a aussi de l'urine et donc de l'azote. Cela apportera un traitement de surface assez sympatoche.

Donc pour bien faire une épée, il est utile d'avoir des alb/hib/mid (suivant le royaume) sous la main
Re: Comment se fabriquait une épée.
Joli post, comme toujours

Petit détail :
(oui chuis puriste et chuis chiante)


Citation :
Provient du message de Chonum
Pour lier avec DaoC, Excalibur aurait été forgée en damas, avec comme inscriptions dans les replis du métal, " prends moi ! " sur une face, et " jettes moi au loin ! " sur l’autre.
"Take me up" et "Cast me Aside" en effet

Qui viendrait du double effet de l'épée magique, à savoir que tant qu'on s'en servait pour faire le bien, elle ne se briserait pas, mais dès qu'on s'en servait pour faire le mal, elle se briserait. Il y a une autre partie de légende qui diffère, et dit qu'elle assurait la victoire au premier coup d'épée, mais que si on l'utilisait malgré tout après s'être assuré la victoire contre l'ennemi battu (ou qui s'est rendu), elle se briserait.
Voici une photo d'une réalisation récente, en Damas à faible corroyage (pas beaucoup de pliures).

Les épées médiévales comportaient entre 40 et 60 pliures, les réalisation recentes peuvent en avoir plusieurs centaines.

http://pages.globetrotter.net/jrfortin/IMAGES/dagueacb.jpg
Il faut noter que les lames recentes sont des lames d'exposition.

Sur les lames médiévales, les tranchants, en acier pur a haut indice de carbone, etait soudés sur l'âme en Damas, alors que sur les lames au dessus, toute la lame est en damas, ce qui est un peu plus facile a faire.

Sinon, les prix de ces réalisations sont... a la hauteur de l'objet, a partir de 450 euros pour un simple couteau de poche, à plusieur dizaine de milliers pour des épées avec des motifs complexe genre texte.
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